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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:34
Centrafrique : 3,4 millions de personnes auront besoin d’une aide d’urgence en 2023

 

Lu pour vous

 

https://www.adiac-congo.com/ Mardi 13 Décembre 2022 - 11:04

Une agence des Nations unies a alerté que près de 3,4 millions de personnes auront besoin l'année prochaine d’aide humanitaire et de protection en République centrafricaine (RCA), relevant que la crise humanitaire dans ce pays d’Afrique centrale continue de s’exacerber.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’Organisation des Nations unies (ONU), les 3,4 millions de personnes dans le besoin constituent une augmentation de 10% par rapport à 2022. Parmi elles, deux millions de personnes auront des besoins complexes et sévères menaçant leur bien-être physique et mental. L’ONU et ses partenaires auront besoin de 465 millions de dollars pour leur assistance humanitaire en 2023. L’impact de la guerre en Ukraine, conjugué à l’insécurité dans certaines zones et les conséquences du changement climatique sur les communautés les plus vulnérables, auraient lourdement contribué à l’augmentation des besoins.

Erosion persistante des moyens de subsistance

Au vu des violences envers les civils et l’insécurité dans les localités situées hors des centres urbains, Ocha estime que plusieurs milliers de personnes voient augmenter « leur niveau de vulnérabilité » ainsi que leurs moyens de subsistance « s’éroder ». Leur accès à la nourriture et aux services de base, notamment les soins de santé et l’eau, est drastiquement limité, selon une analyse multisectorielle conjointe de la communauté humanitaire  sur  l’aperçu des besoins humanitaires 2023 pour la Centrafrique. Le résultat de plus de 23 000 ménages interviewés dans soixante-douze sous-préfectures du pays.

Forte augmentation des prix du blé, du riz et de l’huile végétale

Les secteurs avec le plus grand nombre de personnes dans le besoin l'année prochaine seront l’eau, l'hygiène et l'assainissement, la sécurité alimentaire, la santé et la protection ( entre 2,7 et 3 millions de personnes dans le besoin). La sécurité alimentaire fait partie des secteurs ayant affiché une hausse particulière des besoins, avec 600 000 personnes (+25%) de plus ayant besoin d’aide par rapport à la présente année . Sur le terrain, les effets de l’inflation sont visibles dans le panier des ménages. Avec 50% de la population ne mangeant pas à sa faim, la Centrafrique compte l’une des plus grandes proportions de personnes en situation d’insécurité alimentaire critique dans le monde.

1,5 million de personnes ont besoin d’une aide vitale

Ocha a examiné la situation alimentaire dans la sous-préfecture de Bakala. « Les habitants de la sous-préfecture de Bakala, au cœur de la RCA, dorment le ventre creux », a-t-elle décrit, relevant que « des feuilles de manioc écrasées et bouillies, et des gombos transformés en sauce gluante, voilà ce qui finit dans les assiettes de la plupart de gens, un seul repas par jour ». Par ailleurs, le nombre de personnes touchées par les inondations a plus que triplé cette année par rapport à 2021. Une tendance qui va probablement se poursuivre en raison du changement climatique. Les inondations avaient touché plus de 35 000 personnes l'année dernière et près de 105 000 d'autres en cette année. Malgré des défis d’ordre sécuritaire et logistique, les acteurs humanitaires ont pu fournir une aide vitale à 1,5 million de personnes depuis le début de l’année, soit 75% de la cible du Plan de réponse humanitaire 2022.

Noël Ndong

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:31
Terrorisme et crimes de guerre : les enquêtes d’un gendarme brestois en Afrique 

 

Lu pour vous

 

 https://www.letelegramme.fr/ Publié par Pierre Chapin le 12 décembre 2022 à 06h45

Attaque terroriste de l’hôtel Radisson au Mali, crimes de guerre en Centrafrique… Un gendarme brestois a enquêté sur ces drames qui ont marqué l’histoire récente du continent africain. Il raconte.

Quel est votre parcours dans la gendarmerie ?

Major L. : « Je viens des Flandres. Mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père avaient déjà servi la France. Moi, je suis entré au Centre d’instruction de gendarmes auxiliaires de Tulle en 1989, et j’ai enchaîné avec l’École de gendarmerie de Châtellerault. En sortant, j’ai eu diverses affectations en gendarmeries départementales, en Normandie, Midi-Pyrénées et Bretagne ».

Comment vous êtes-vous retrouvés en mission en Afrique ?

« J’ai répondu à un appel à volontaires pour servir le Groupement des opérations extérieures en 2015. Le Gopex a été créé pour les événements dans les Balkans, où il y avait eu pas mal de renforts de gendarmerie, pris dans les unités. La direction générale a décidé de créer un groupement spécifique pour ces missions : l’idée est de partir pour cinq ans sur les théâtres d’opérations où il y a besoin de gendarmes. Moi, j’avais déjà fait deux missions extérieures dans les Balkans, alors que j’étais affecté en brigade. Un travail intéressant, qui permet d’échanger, de comparer notre façon de travailler avec d’autres polices européennes voire mondiales ».

On a très vite été mis à contribution, avec des attaques terroristes qui ont touché le pays, et ont visé la mission, les gens qui travaillaient pour la mission, mais aussi des lieux civils

Quelle a été votre affectation au Mali ?

« J’y ai été envoyé en juin 2015, pour prendre la codirection du laboratoire de police technique et scientifique de niveau II de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. La mission, c’était principalement d’enquêter sur les engins explosifs improvisés (bombes artisanales utilisées lors d’attentats), et d’apporter mon concours, avec les autres gendarmes français, aux forces de sécurité au Mali. On a très vite été mis à contribution, avec des attaques terroristes qui ont touché le pays, et ont visé la mission, les gens qui travaillaient pour la mission, mais aussi des lieux civils. On a notamment enquêté sur l’attaque contre le bar-restaurant « La Terrasse », à Bamako, survenu en mars 2015 et qui avait fait trois morts et huit blessés ».

Le major L. devant la ceinture explosive récupérée après l’exhumation d’un terroriste AQMI, battu par les forces armées maliennes au moment où il allait se faire exploser pendant un attentat sur un bâtiment de la mission Minusma, à Mopti-Sévaré, en août 2015. Il portait 3 kg de TNT artisanale et 1 kg de valorisation de charge (morceaux de métal). La ceinture a été détruite. (Photo Gendarmerie nationale)

Vous avez également été déployé sur l’attaque contre l’hôtel Radisson, qui a fait 19 morts internationaux, le 20 novembre 2015 ?

« Les forces de sécurité intérieure maliennes ont pris en charge le bouclage du périmètre. Nous, on a été alertés pour aller au plus vite faire les constatations et relevés des traces et indices que l’on peut faire sur une scène de crime ou d’attentat. Nous étions deux de notre laboratoire, mais tous les Français ont été mis à contribution sur place. Et au bout de plusieurs mois, on a réussi à identifier trois suspects qui ont été interpellés et condamnés récemment à la peine de mort ».

On est dans le cadre de la mission de militaire, mais à une échelle plus forte, puisqu’on est à l’étranger. Et quand la mission subit des attaques, on n’a pas la même capacité opérationnelle de réponse qu’en métropole

On peut imaginer que ce type d’expérience marque une vie ?

« Oui. On est dans le cadre de la mission de militaire, mais à une échelle plus forte, puisqu’on est à l’étranger. Et quand la mission subit des attaques, on n’a pas la même capacité opérationnelle de réponse qu’en métropole. Au Radisson, je me souviens avoir traversé des locaux où il y avait de nombreux morts. Ça marque, forcément ».

En 2017, vous êtes envoyés en Centrafrique. Cette fois, vos investigations portent sur des crimes de guerre…

« J’ai rejoint l’équipe de police technique et scientifique de la Minusca, qui est la mission de l’Onu en Centrafrique. À l’époque, deux ethnies locales s’affrontaient. La ville de Bangassou avait été attaquée, avec une centaine de civils tués, mais aussi dix Casques bleus, ciblés dans un convoi. On est montés plusieurs fois faire des investigations, entendre des réfugiés… Le camp a été attaqué plusieurs fois quand on était sur place. On a réussi à identifier toute une bande, avec les enquêteurs, et à monter un dossier qui a abouti à la condamnation de 28 personnes pour crime de guerre et crimes contre l’humanité. Là-bas, ce qui m’a marqué, c’est l’intensité des exactions, la barbarie : je ne pensais pas que l’être humain était capable de telles choses ».

À lire sur le sujet Centrafrique. La France revient en force

Votre dernière mission, au Niger, était moins exposée ?

« Oui. Il s’agissait cette fois d’une mission européenne. Là, j’étais chargé de la formation des forces de sécurité intérieure, aussi bien côté police que gendarmerie : je formais des formateurs, sur différents spectres de leurs métiers. Une semaine après mon arrivée, un premier attentat à l’engin explosif improvisé est survenu sur place : j’ai réussi à faire passer la formation à ce type de menace dans la mission européenne ».

Que retenez-vous de ces cinq années en Afrique ?

« La fierté d’avoir pu faire des choses que je n’aurais pas faites en France, de voir que ce travail a abouti à des condamnations. Est-ce que ça m’a changé ? Peut-être : ça donne plus de recul sur les choses ».

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:29
Le Nigeria va recevoir de nouveaux avions et hélicoptères d'attaque

 

Le Nigeria va recevoir de nouveaux avions et hélicoptères d'attaque, ainsi que des drones

Zone Bourse

Le Nigeria s'attend à prendre livraison de 54 nouveaux moyens aériens, dont des avions et des hélicoptères d'attaque ainsi que des drones aériens, afin de renforcer ses capacités de lutte contre l'insécurité dans le pays, a déclaré jeudi le chef d'état-major de l'armée de l'air, le maréchal Amao.

Une insurrection islamiste vieille de 13 ans dans le nord-est et des enlèvements contre rançon par des hommes armés dans le nord-ouest sont les plus grandes menaces pour la sécurité du Nigeria auxquelles sera confronté le prochain dirigeant du pays après une élection présidentielle en février.

Amao a déclaré que le président Muhammadu Buhari a approuvé la livraison à l'armée de l'air nigériane d'avions d'attaque m-346, d'hélicoptères T-129 ATAK, d'hélicoptères multirôles Agusta 109 Trekker ainsi que de drones Wing Loong II de fabrication chinoise, parmi un assortiment de moyens aériens.

Il n'a pas précisé quand ces appareils seraient livrés, ni combien ils ont été payés, ni à quel(s) pays ils ont été achetés.

L'année dernière, le Nigeria a reçu 12 avions A-29 Super Tucano, quatre ans après que les États-Unis aient accepté de vendre au pays d'Afrique de l'Ouest ces avions d'attaque légers pour combattre les insurgés.

 

Washington sanctionne l'ex-président de la Guinée, Alpha Condé

AFP / le 09 décembre 2022 à 17h58

Washington a imposé vendredi des sanctions à l'ancien président de la Guinée, Alpha Condé, accusé d'avoir violemment réprimé l'opposition avant d'être renversé par un coup d'Etat en 2021, selon un communiqué du Trésor. Les sanctions pour "violations graves des droits humains", gèlent les avoirs de l'ancien chef d'Etat et interdisent toute relation commerciale avec lui.

Alpha Condé était devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de Guinée, en Afrique de l'Ouest, après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux. Il a entretenu de bonnes relations avec les Etats-Unis jusqu'à ses efforts pour amender la Constitution, en mars 2020, afin de briguer un troisième mandat.

Sa volonté de se maintenir au pouvoir avait suscité la création d'un collectif d'opposants qui a organisé, à partir d'octobre 2019, de nombreuses manifestations. Celle-ci se sont heurtées à une répression meurtrière. "Début 2020, Condé a ordonné à ses ministres de créer une unité de police dédiée à répondre aux manifestations anti-Condé, en usant de la violence si nécessaire", accuse le département du Trésor.

Elle s'est livrée à des arrestations arbitraires et, autour de la présidentielle d'octobre 2020 a tué "plus d'une dizaine de personnes, dont certaines à bout portant alors qu'ils ne présentaient pas de danger immédiat", selon son communiqué. M. Condé, 84 ans aujourd'hui, a été renversé le 5 septembre lors d'un putsch conduit par le colonel Mamady Doumbouya à la tête de ses forces spéciales.

Le Nigeria va recevoir de nouveaux avions et hélicoptères d'attaque
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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:27
Le lauréat du prix Nobel du Congo demande à l'ONU de sanctionner le Rwanda

 

Le lauréat du prix Nobel du Congo demande à l'ONU de sanctionner le Rwanda pour son soutien présumé aux rebelles

Zone Bourse

Le lauréat du prix Nobel de la paix Denis Mukwege a demandé aux Nations Unies d'imposer des sanctions au Rwanda pour son soutien présumé au mouvement rebelle M23 dans l'est du Congo, dont la résurgence cette année a entraîné des affrontements sanglants et déplacé des centaines de milliers de personnes.

Les milices dirigées par les Tutsis ont lancé leur dernière offensive en République démocratique du Congo (RDC) en mars, prenant rapidement le contrôle de plusieurs villes de l'est. Au moins 390 000 personnes ont été déplacées par les combats.

Selon un rapport préliminaire de l'ONU publié la semaine dernière, les rebelles ont exécuté au moins 131 villageois lors de meurtres de représailles dans les villages de Kishishe et de Bambo, dans le cadre d'une campagne de meurtres, de viols, d'enlèvements et de pillages.

Le Congo a accusé à plusieurs reprises son voisin le Rwanda de soutenir les rebelles, une accusation que Kigali dément.

Les Etats-Unis, le Parlement européen, la Belgique et un groupe d'experts de l'ONU ont tous demandé au Rwanda de mettre fin à ce soutien, ce que Kigali conteste.

"La situation en République démocratique du Congo est tout à fait comparable à ce qui se passe en Ukraine avec la Russie", a déclaré Mukwege à Reuters dans une interview à Paris lundi.

"Nous ne pouvons pas, d'une part, accuser ou admettre que le Rwanda a attaqué la République démocratique du Congo, en violation du droit international, en violation de la Charte des Nations unies et, d'autre part, continuer à soutenir financièrement le Rwanda", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que la résolution 2641 de l'ONU prévoit des sanctions contre tout État qui soutient les groupes armés en RDC. "Nous demandons que cette résolution soit appliquée", a-t-il déclaré.

"Nous devons pouvoir demander au Rwanda de cesser de soutenir les terroristes du M23, car ce sont des terroristes, ils tuent, ils violent, ils détruisent des villages. Ils sont soutenus par un Etat membre de l'ONU. Que cet Etat puisse encore être un fournisseur de troupes de l'ONU, c'est totalement incohérent", a-t-il déclaré.

L'ONU n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Le Rwanda est le quatrième plus grand contributeur aux missions de maintien de la paix de l'ONU, notamment en République centrafricaine, selon l'ONU.

Le gynécologue et activiste Mukwege, qui est le directeur de l'hôpital Panzi au Sud-Kivu, a remporté le prix Nobel de la paix en 2018 pour son combat de près de deux décennies contre les violences sexuelles.

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:23
Le pourquoi des tensions dans l'armée tchadienne
Le pourquoi des tensions dans l'armée tchadienne

 

Lu pour vous

 

dw.com

Au Tchad, le partage des postes clés au sein de l'armée suscite des interrogations.

Le débat n'est pas nouveau sur la présence de divisions au sein des institutions publiques du Tchad au sujet du partage des postes clés au sein du pouvoir. Même si certaines personnalités proviennent d'autres clans que celui du président actuel, les critiques sur le monopole de certains postes importants ne manquent pas. 

L'armée n'est pas à l'abri de ces critiques, en grande partie en raison des rivalités qui existent au sein même de la famille Déby.  

Une famille qui se déchire

Les frères jumeaux Timan Erdimi et Tom Erdimi sont récemment rentrés au Tchad.   

Le fait que les deux neveux de l'ancien président Idriss Déby ont longtemps été dans l'opposition contre leur oncle défunt explique, selon Djonabaye Laya, militant des droits de l’Homme, l'influence qu'ils peuvent avoir au sein de l'armée, ce qui peut inquiéter le pouvoir actuel. 

"La tension a toujours existé, même au temps de Déby père . Il y a les tendances qui sont là et aujourd'hui, les jumeaux qui sont rentrés : Tom Erdimi et Timan Erdimi".

Et ce sont des gens qui veulent le pouvoir. Même de dehors, ils tiraient les ficelles par derrière. Je pense que c'est un système qui n'est pas là pour le salut du Tchad ", poursuit-il

Tom Erdimi, l'un des neveux de feu Idriss Déby, connu pour être dans l'opposition contre son oncle

La question ethnique

Mais l'armée tchadienne connaît également des divisions fondées sur les communautés qui composent la population.

Les communautés Gorane, Sara et Zaghawa, cette dernière composant le clan présidentiel, occupent la plupart des postes clés au sein de l'armée. 

Cela est susceptible d'engendrer des tensions dans l'armée, selon Helga Dickow, chercheuse allemande en sciences sociales et politiques : "Bien sûr qu'il existe des tensions ethniques et jusqu'ici, ce sont ceux de l'ethnie Zaghawa qui dominent. Mais il faut se rappeler qu'il y a deux généraux qui étaient impliqués dans le putsch et qui sont originaires du sud."

Elle poursuit en expliquant que "la nomination de plusieurs chefs militaires goranes a déjà créé un certain mécontentement chez les Zaghawas".  

La chercheuse ajoute cependant que l'armée tchadienne est caractérisée par une grande discrétion, ce qui expliquerait en partie des insurrections qui peuvent avoir lieu en son sein, sans toutefois être connues du public. 

 

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:20
Le sommet des leaders africains à Washington, un grand show au lendemain incertain

 

Lu pour vous

Diplomatie

Le sommet des leaders africains à Washington, un grand show au lendemain incertain

https://www.liberation.fr/ par Maria Malagardis publié le 13/12/2022 à 7h00

Huit ans après le sommet initié par le président Obama, Joe Biden invite cette semaine une cinquantaine de dirigeants du continent à Washington. Une grand-messe qui dissimule mal une stratégie globale encore confuse.

Adieu «les pays de merde», voici l’Afrique désormais qualifiée de «promesse d’avenir». Rompant avec la rhétorique méprisante de Donald Trump à l’égard du continent, Joe Biden, son successeur à la Maison Blanche, organise à partir de mardi, et jusqu’à jeudi, une grand-messe à Washington où sont conviés pas moins de quarante-neuf chefs d’Etat africains. Ce sommet, annoncé avec tambours et trompettes, est censé consacrer une nouvelle ère dans les relations entre les Etats Unis et les pays d’un continent tourmenté mais très courtisé.

L’administration américaine est consciente du retard accumulé dans cette offensive diplomatique en direction d’une «Afrique qui va déterminer non seulement l’avenir du continent mais aussi celui du monde», résumait en novembre 2021 Antony Blinken, le secrétaire d’Etat. Depuis un an, les diplomates américains n’ont cessé de rappeler, comme pour s’en convaincre eux-mêmes, l’importance acquise par le continent sur la scène mondiale : l’Afrique connaît la croissance démographique la plus forte au monde et représentera un quart de la population mondiale en 2050, avec 2,7 milliards d’habitants. Elle est appelée à devenir l’un des principaux marchés commerciaux et dispose de ressources naturelles stratégiques. Sans négliger qu’elle constitue un «bloc» qui pèse lors des votes au sein des instances internationales, comme l’a démontré la réticence de nombreux pays africains à sanctionner la Russie, en guerre contre l’Ukraine, à l’ONU.

Des résultats plutôt mitigés

L’opération séduction est donc présentée comme un enjeu majeur pour Washington qui cherche à contrer l’influence grandissante de la Chine, premier partenaire bilatéral de l’Afrique avec un montant cumulé de 254 milliards de dollars en 2021. Ou encore celle de la Russie, de plus en plus engagée en Afrique. En comparaison, les investissements directs américains «s’élevaient à 46 milliards de dollars en 2020, contre 69 milliards en 2014 sous la présidence Obama», déplorait en début d’année Whitney Schneidman, qui fut conseiller pour l’Afrique au sein du département d’Etat.

Le sommet des leaders africains qui s’ouvre ce mardi s’inscrit d’ailleurs dans la continuité de celui initié par l’ex-président démocrate en 2014. «Mais il y a une grande différence, tempère Michael Rubin, chercheur au sein de l’American Enterprise Institute. Le sommet de 2014 vibrait de l’optimisme insufflé par Obama. Un président jeune, charismatique, lui-même d’origine africaine. En comparaison, Biden a du mal à articuler quoi que ce soit. Il a abandonné l’Afghanistan, ce qui peut susciter des doutes sur son engagement durable aux yeux des pays africains.»

En réalité, les résultats du sommet d’Obama furent plutôt mitigés. «Il y a eu alors beaucoup d’annonces, des promesses d’engagements s’élevant à plus de 37 milliards de dollars. Mais on peine à en trouver la trace, les effets. Car il n’y a eu aucune définition d’un cadre de coopération global, aucun mécanisme mis en place. Comme c’est le cas avec la Chine ou l’Union européenne qui disposent d’instruments de suivi dans leurs échanges avec le continent», constate Désiré Assogbavi, directeur pour l’Afrique francophone de l’ONG de lutte contre l’extrême pauvreté One, déjà présent lors de ce précédent sommet.

Attitude de défiance

Huit ans plus tard, ce deuxième sommet américano-africain ambitionne malgré tout de consacrer une rupture avec l’ère Trump. Elle a pourtant tardé à se concrétiser. C’est seulement en août, sept mois après sa nomination, qu’Antony Blinken a dévoilé la nouvelle stratégie américaine pour le continent. Une liste de principes qui, sans surprise, appellent à renforcer les liens commerciaux, à répondre à certaines urgences liées à la fragilité alimentaire des pays africains après le Covid et à faire de la démocratie le pivot d’un nouveau contrat d’alliances.

Ce New Deal africain, sans grande originalité, a été annoncé à Pretoria, capitale de l’Afrique du Sud, lors de la deuxième tournée de Blinken sur le continent en moins d’un an. Il ne semble guère avoir impressionné son homologue sud-africaine. En réponse à cette main tendue, Naledi Pandor, la ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud, a multiplié les critiques et les mises en garde. Exprimant sa méfiance face à toute velléité des Etats-Unis de vouloir imposer «leur modèle démocratique». Et dénonçant également «les tentatives de pression sur les pays pour qu’ils prennent parti dans la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine». Pretoria a toujours refusé de condamner la Russie. Et Naledi Pandor a fustigé un projet de loi adopté par la Chambre des représentants récemment qui prévoit des sanctions pour contrer l’influence russe. Un «projet de loi offensant qui prévoit de punir les pays qui ne suivent pas la ligne américaine», s’est-elle ouvertement indignée.

A lire aussi

En Afrique, Antony Blinken en «médiateur» face aux appétits chinois et russe Afrique 12 août 2022

Cette attitude de défiance reflète une nouvelle donne. «Aujourd’hui, l’Afrique est de plus en plus décomplexée. Elle est courtisée par de multiples partenaires, là où auparavant les Occidentaux se partageaient des chasses gardées. Désormais c’est elle qui a le choix», constate Désiré Assogbavi.

Pari sur «les hommes forts»

Le primat accordé à la démocratie ne fait par ailleurs plus illusion. Certes, au sommet qui s’ouvre ce mardi à Washington, trois pays africains qui ont connu des coups d’Etat récemment, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, ne sont pas invités. De même que l’Erythrée, pays soumis à une dictature totalitaire, avec lequel les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques. Mais le Tchad a été convié, malgré la prise du pouvoir inconstitutionnelle du fils du président Idriss Déby, après le décès de ce dernier en avril 2021.

«Aujourd’hui, comme ce fut le cas pendant la guerre froide, les Etats-Unis continuent à parier sur les hommes forts comme garants de la stabilité», analysait mi-août une note du Centre pour les études stratégiques et internationales, un groupe de réflexion américain, qui déplore dans la foulée la persistance «d’une vision à court terme», y compris dans le domaine sécuritaire. Malgré la décision de Biden de renvoyer 500 forces spéciales lutter contre les shebab islamistes en Somalie, annulant ainsi la décision de retrait prise par son prédécesseur, «c’est le statu quo qui domine, avec une focalisation sur les intérêts américains et non africains», constate la même note.

Certes, les Etats-Unis disposent d’une manne financière unique, qui en fait l’un des rares bailleurs à pouvoir vite débloquer des sommes conséquentes pour des projets africains. L’administration américaine peut ainsi se targuer d’avoir, entre autres, contribué à apporter l’électricité à 88 millions de personnes à travers Power Africa, un programme initié en 2013. L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), une loi qui permet aux pays africains d’exporter sur le marché américain sans droits de douane, a également renforcé les liens commerciaux avec le continent. Mais cet accord arrive à échéance en 2025 sans qu’on sache encore s’il sera renouvelé et de quelle façon.

«Un vide total»

Lors du sommet, Joe Biden a promis des annonces. On sait déjà qu’il devrait plaider pour une intégration de l’Union africaine au sein du G20. «Son administration est également la première à ne pas se montre hostile à l’obtention d’une place pour l’Afrique au sein du Conseil de sécurité», croit savoir Désiré Assogbavi. Le sommet sera par ailleurs largement ouvert «aux diasporas», bien plus impliquées que lors du sommet initié par Obama. Ce qui suggère une attention particulière à l’égard de l’électorat afro-américain du camp démocrate.

«Reste que les Etats Unis peinent à proposer une vision cohérente et durable. En pratique, le bureau des Affaires africaines est la division géographique qui a le moins d’influence. Avec beaucoup de difficultés pour attirer l’attention du septième étage, où se trouvent le département d’Etat et son équipe. L’actuel lyrisme rhétorique [sur l’Afrique] masque mal un vide total», constate Michael Rubin. Lequel se montre plutôt pessimiste : «J’ai bien peur qu’un mois après la fin du sommet, il soit déjà complètement oublié.»

 

Ouverture du sommet États-Unis/Afrique en présence d'une cinquantaine de chefs d'État

https://www.rfi.fr/ Publié le 13/12/2022 - 04:45

Le sommet États-Unis-Afrique s’ouvre mardi 13 décembre à Washington, les dirigeants de 49 pays africains et de l’Union africaine étant conviés pendant trois jours dans la capitale américaine, pour parler sécurité, économie, santé ou encore changement climatique. Les États-Unis veulent réaffirmer leur intérêt pour le continent africain, après la présidence de Donald Trump.

Le président américain se livre à un exercice de rattrapage, estime une source ouest-africaine. Si chaque pays a ses propres attentes, indique cette même source, l’ensemble du continent se réjouit du retour de Washington. Pendant son mandat, le prédécesseur de Joe Biden, Donald Trump n’avait en effet jamais caché son désintérêt pour l’Afrique. Il s’agit du deuxième sommet après celui organisé par Barack Obama en 2014, rapporte notre envoyée spéciale à Washington, Magali Lagrange.

Les sujets de discussions de ces trois jours sont variés : lutte contre le terrorisme, contre le changement climatique, sécurité alimentaire, économie ou encore Agoa, du nom de l’accord visant à faciliter les exportations africaines vers les États-Unis, et qui est prolongé jusqu’en 2025.

Du côté américain, il y a une volonté de se rapprocher de l’Afrique, au moment où d’autres partenaires ont pris plus d’importance sur le continent, comme la Chine ou la Russie. Les États-Unis veulent aussi mettre l’accent sur l’importance des voix africaines sur la scène internationale.

► À écouter aussi : Invité Afrique - Yaya Moussa : « Biden cherche à racheter l'Amérique aux yeux des Africains »

 

Un dialogue « ouvert » et « même avec ceux avec qui il y a des divergences »

Ayant invité 49 pays ainsi que l'Union africaine (UA), les États-Unis veulent un sommet « ouvert », « même avec ceux avec qui il y a des divergences », insiste la secrétaire d’État adjointe en charge de l’Afrique Molly Phee. Elle ajoute que « cela reflète l’engagement du président et du secrétaire d’État américains à mener des discussions respectueuses ».

Un forum des affaires aura également lieu avant le point culminant de la réception à la Maison Blanche jeudi 15 décembre. Pour l’administration américaine, il s’agit avant tout de se rapprocher du continent. Le changement de ton se veut complet : dialogue, priorités et intérêts partagés sont les éléments de langage qui reviennent, selon notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.

Un contexte géopolitique tendu

On y parlera sans doute du contexte géopolitique, même si l’administration Biden se garde bien de mettre ces préoccupations en avant. Elle s’inquiète de la présence militaire russe et de l’influence économique grandissante de la Chine sur le continent.

Les conflits et les points de tension ne manquent pas. En particulier au Sahel, où les États-Unis coopèrent militairement avec la France, notamment en fournissant du renseignement par leurs drones. Mais l’armée française a quitté le Mali, et sa présence au Burkina Faso est en question. Les États-Unis doivent donc s’adapter à un nouvel environnement.

« En août de cette année, les États-Unis ont émis une stratégie pour l’Afrique », explique Paul-Simon Handy qui dirige le bureau de l’institut d’études et de sécurité à Addis-Abeba. « Un document innovant en ce sens que pour la première fois, on voit les États-Unis se projeter, définir des intérêts stratégiques en Afrique, développant une vision qui va au-delà des intérêts de stabilité à court terme, qui ont été finalement le crédo des États-Unis, comme de plusieurs pays occidentaux, européens en particulier, en Afrique. Stabilité à court terme qui a mené notamment à la durée de certains régimes autocratiques en Afrique avec les conséquences que l’on sait aujourd’hui. Donc, ils essaient aujourd’hui de définir leur propre vision stratégique, tout en restant un allié stratégique de la France ».

Joe Biden fera aussi un discours devant les milieux économiques et les dirigeants d’entreprises. De son côté, Jon Temin vice-président des programmes politiques au centre Truman pour la politique nationale, espère qu’il y aura aussi des messages sur ces sujets. « J’espère qu’il va vraiment insister sur la démocratie, les droits humains et la bonne gouvernance autant que les questions économiques et les intérêts du secteur privé. Je crois qu’il y a un fort intérêt à avoir davantage d’entreprises américaines qui investissent en Afrique, ce qui est mutuellement intéressant et les États-Unis sont derrière dans certains domaines de ce point de vue. »

Washington annonce 55 milliards de dollars sur trois ans pour l'Afrique

Peu avant, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Jake Sullivan a annoncé que les États-Unis « vont consacrer 55 milliards de dollars à l'Afrique sur trois ans ». Les fonds seraient consacrés à la santé et à la réponse au changement climatique, mais sans donner de détails sur leur provenance ou leur répartition. 

Il a assuré que ces financements, et plus généralement l'engagement américain, ne seraient pas liés à l'attitude des pays africains face à la guerre en Ukraine, à l'heure où nombre d'entre eux refusent de condamner ouvertement la Russie.

Au sein de l’UA, une source salue la disponibilité de Washington sur ces thèmes, mais précise que la stratégie du continent consiste à diversifier ses partenaires internationaux, qu’il s’agisse des États-Unis, de la Chine ou de l’Union européenne. Elle précise que les partenariats se mesurent surtout à la réalisation des projets, au-delà des effets d’annonces.

Le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Soudan absents

Mais plusieurs pays du continent ne seront pas représentés à ce rendez-vous. Le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Soudan n’ont pas reçu leur carton d’invitation pour le sommet de Washington. Ces quatre pays, qui ont connu des coups d’État, sont sous sanctions de l’Union africaine et les États-Unis disent s’être basés sur la ligne de l’UA. Le Tchad, en revanche, est convié puisqu’il n’est pas sous sanctions de l’organisation continentale.

Deux autres membres de l’UA ne sont pas conviés, indiquent les États-Unis. L’Érythrée – avec qui Washington précise ne pas avoir de relations diplomatiques entières – et la République arabe sahraouie démocratique. Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont reconnu la « marocanité » du Sahara Occidental, une position ensuite confirmée  par Joe Biden.

Le président camerounais Paul Biya à Washington après des années de relations tendues

Parmi ceux qui ont répondu présent, le président camerounais Paul Biya est arrivé samedi 10 décembre dans la soirée. À bientôt 90 ans, il participe désormais rarement à des évènements de ce type et ne s'était rendu aux États-Unis depuis une assemblée générale de l'ONU en 2017. Sa présence souligne une certaine volonté de se réconcilier avec Washington après plusieurs années de relations délicates sur fond de crise dans les régions anglophones. Au fil du conflit, débuté fin 2016, Washington a durci le ton à mesure que des accusations de violations des droits de l’Homme ont été portées contre les forces de défense et de sécurité camerounaises.

En février 2019, l'administration américaine a ainsi mis fin à plusieurs programmes d’assistance et de formation militaire, et bloqué une livraison de matériel. Puis, en novembre de la même année, le président Donald Trump a exclu le Cameroun de l'Agoa. Si sur le terrain, le conflit continue, la délégation camerounaise plaidera néanmoins pour un retour du pays dans l’accord au cours de ce sommet axé sur le commerce et les investissements.

La délégation camerounaise, composée de dix membres, cherchera aussi à obtenir davantage de soutien dans la lutte contre le financement des groupes armés séparatistes. Le Cameroun a noté une avancée sur ce sujet avec l'inculpation il y a deux semaines par la justice américaine de trois Américains d'origine camerounaise qui avaient collecté en ligne 350 000 dollars : l’argent aurait servi à acquérir des armes, des explosifs, mais aussi à préparer des enlèvements dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

La presse camerounaise a relayé la possibilité d'un tête-à-tête entre Paul Biya et Joe Biden. Toutefois, les organisateurs assurent que le président américain ne prévoit aucun aparté avec les participants au sommet.

 

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 10:17
Sommet États-Unis – Afrique : Joe Biden teste sa nouvelle stratégie africaine

 

Lu pour vous

 

Du 13 au 15 décembre, près de cinquante dirigeants africains participeront, à Washington, à la deuxième édition de cet événement. Un test pour Joe Biden, et l’occasion, pour beaucoup, de faire avancer certains dossiers jugés stratégiques.

Huit ans que cela n’était pas arrivé. Après une première édition organisée, en août 2014, sous la présidence de Barack Obama, les chefs d’État africains ont une nouvelle fois convergé vers la capitale américaine pour le U.S.-Africa Leaders Summit qui s’ouvre, ce 13 décembre, au Walter E. Washington Convention Center.

Sur la cinquantaine de dirigeants qui avaient été conviés, la plupart ont répondu présent pour cet événement qui se déroulera sur trois jours.

L’Érythrée, avec qui les États-Unis n’ont plus de relations diplomatiques, a été ignorée par les organisateurs. Ceux-ci ont par ailleurs veillé à s’aligner sur les critères de l’UA : les pays ayant connu récemment un putsch militaire et qui ont été suspendus des instances de l’organisation continentale n’ont pas été invités. Il s’agit du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso et du Soudan.

Ce sommet revêt des allures de test pour Washington. « Joe Biden veut se démarquer de Donald Trump, marquer une rupture avec le désintérêt total de son prédécesseur à l’égard du continent », analyse Christopher Fomunyoh, du National Democratic Institute, un think tank américain.

Sur la base militaire d’Andrews (Maryland), le 11 décembre 2022, arrivée de la délégation éthiopienne qui participe au sommet États-Unis – Afrique.

Biden ne s’est jusque-là investi qu’à la marge sur les dossiers africains. Il ne s’est pas non plus rendu en Afrique – à l’exception d’un déplacement à la COP27 qui se déroulait en Egypte -, mais certains espèrent qu’il annoncera une tournée à l’occasion de ce sommet. Antony Blinken, le patron du département d’État, en a néanmoins déjà entrepris deux, dont la dernière, en août dernier, l’a mené au Rwanda, en RDC et en Afrique du Sud. « Nous n’organisons pas ce genre de sommet avec d’autres régions du monde. Cela montre l’importance que le président Biden accorde à la coopération avec l’Afrique », justifie un diplomate américain familier du continent. Le président américain devrait aussi pousser pour l’intégration de l’Union africaine au G20.

«Business first!»

Reste que, pendant ces trois jours, Joe Biden jouera un rôle d’équilibriste, tiraillé entre la volonté de se rapprocher économiquement d’un continent sur lequel les États-Unis n’ont cessé de perdre du terrain et le refus d’afficher une trop grande proximité avec des régimes qui, pour certains, sont critiqués pour leurs violations des droits de l’homme.

Le programme du sommet a été préparé par Dana Banks, la conseillère spéciale du président, avec le pari, assumé, de se tenir éloigné de thèmes trop politiques et sécuritaires, et de privilégier une approche « business first », alliant opportunités économiques et promotion de la bonne gouvernance. La première journée sera ainsi principalement axée sur la société civile, dans le cadre d’un grand forum consacré à cette question.

Le président américain espère surtout que ce sommet contribuera à améliorer la capacité des milieux d’affaires américains à développer des partenariats commerciaux avec le continent. Ces derniers devront s’accompagner de progrès en matière de gouvernance, une étape indispensable pour rassurer des investisseurs encore frileux.

La deuxième partie de l’événement sera intégralement consacrée aux U.S.-Africa Business Forum, au cours duquel plusieurs accords commerciaux devaient être signés, notamment en relation avec la Zone africaine de libre-échange (Zlecaf).

Entretiens bilatéraux!?

L’autre question que se pose l’entourage du président Biden porte sur l’organisation de rencontres bilatérales avec ses hôtes. « Le problème d’un grand sommet comme celui-ci est qu’il est difficile de ne choisir que quelques participants au risque de froisser les autres », souligne le diplomate précité. Pour le moment, aucun tête-à-tête n’a été programmé, même si plusieurs chefs d’État espèrent échanger avec leur hôte en aparté. Biden offrira toutefois un grand dîner à la Maison-Blanche, le 14 décembre, et sera pris en photo avec chacun des participants.

« On a l’impression que l’administration Biden s’efforce de ne pas aborder les sujets qui fâchent. Il y a la volonté de calquer sa position sur celle de l’UA, d’essayer de plaire et de parler à tout le monde, d’être le plus inclusif possible. Et, en même temps, d’insister sur les questions de gouvernance et de démocratie », estime Christopher Fomunyoh.

Une grande partie de la diplomatie parallèle devrait être déléguée à Antony Blinken. D’autres responsables, comme Bob Menendez, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, ont également sollicité des entretiens avec certains chefs d’État africains.

Contrer la Chine et la Russie

Avec ce sommet, le président américain compte poser les premiers jalons de sa Stratégie américaine en Afrique subsaharienne. Présenté le 8 août dernier par le département d’État, ce document de 16 pages énumère de grands axes prioritaires (échanges commerciaux, lutte contre le réchauffement climatique, démocratie…). Avec, notamment, l’objectif de travailler avec l’UA « pour répondre au mécontentement des populations à l’égard des contre-performances de certaines démocraties, qui fournissent un prétexte aux aspirants putschistes ».

Cette stratégie, censée se développer au cours de la prochaine décennie, se veut très claire sur la question de la concurrence avec la Chine et la Russie. « La Chine considère l’Afrique comme une véritable arène, où elle peut défier l’ordre international […] et affaiblir les relations entre les États-Unis et les gouvernements africains », peut-on lire dans le dossier du département d’État. Qui ajoute : « La Russie considère la région comme un environnement permissif pour ses entreprises para-étatiques et ses sociétés militaires privées ».

La Chine demeure le premier partenaire commercial du continent ; le commerce bilatéral entre l’Afrique et les États-Unis n’a au contraire cessé de chuter ces dernières années, représentant « seulement » 64,3 milliards de dollars en 2021. De son côté, Moscou réalise une percée, à travers ses entreprises et par le biais de la société paramilitaire Wagner, présente dans de nombreux pays.

L’activisme diplomatique russe s’est intensifié depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. En mars dernier, dix-sept pays africains se sont abstenus de demander le retrait des troupes russes d’Ukraine lors d’un vote au Conseil de sécurité. En juillet suivant, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, s’est rendu en Égypte, au Congo, en Ouganda et en Éthiopie.

Pas question pour autant, assure-t-on à Washington, d’imposer un quelconque choix aux États du continent. Lors de sa visite en Afrique du Sud, en août dernier – organisée quelques jours seulement après la tournée de Sergueï Lavrov –, Blinken avait affirmé que « les États-Unis ne dicter[aient] pas leurs choix aux Africains [et que] personne au monde ne devrait le faire ».

Il avait pourtant eu un échange animé avec son homologue sud-africaine, Naledi Pandor, qui, avait dénoncé le dépôt, en avril précédent, à la Chambre des représentants, d’un projet de loi portant sur « la lutte contre les activités malfaisantes de la Russie en Afrique ». « Si votre tactique consiste à dire aux pays africains d’être démocratiques et d’utiliser votre modèle parce qu’il fonctionne, vous risquez de ne pas être entendus », avait alors lancé Mme Pandor. Une phrase qui sonne comme un avertissement à l’égard de la stratégie que Biden entend défendre.

Diplomatie parallèle

Outre la myriade de tables rondes et de conférences auxquelles les délégations ont été conviées durant le sommet, les participants, eux, viendront défendre en coulisses d’autres dossiers diplomatiques qu’ils souhaitent voir avancer.

C’est notamment le cas du Zimbabwe, représenté par Frederick Shava, son ministre des Affaires étrangères. Sous le coup de sanctions depuis près de vingt ans, Harare réclame la levée de mesures qui asphyxient sa fragile économie. Le Zimbabwe, où doit se tenir une élection présidentielle l’an prochain, peut compter sur le soutien de ses alliés de la SADC, au premier rang desquels l’Afrique du Sud, un point d’ancrage pour Washington pour sa nouvelle Stratégie. LIRE

Afrique – États-Unis : un sommet et dix dossiers chauds

Kigali et Kinshasa chercheront, à n’en pas douter, à défendre leur position respective sur le dossier du M23, qui les oppose depuis des mois et qui, selon nos informations, pourrait faire l’objet d’un sommet parallèle à Washington.

Le Kényan William Ruto sera quant à lui l’objet de toutes les attentions à l’occasion de son deuxième déplacement officiel aux États-Unis après sa participation, en septembre, à l’Assemblée générale de l’ONU. Une rencontre avec des investisseurs a ainsi été programmée, le 16 décembre, à l’issue du sommet. Ruto viendra aussi défendre un autre dossier : celui de la présidence tournante de l’UA pour l’année 2023, que le Kenya dispute aux Comores.

La gestion du problème des énergies non renouvelables sera aussi l’une des préoccupations de plusieurs participants africains, notamment des producteurs d’énergies fossiles. Lors de la pré-COP27, à Kinshasa, en septembre, l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, avait ainsi demandé à la RDC, de retirer certains blocs pétroliers de leur mise aux enchères, afin de protéger ses forêts. Un sujet sur lequel Kinshasa refuse de transiger.

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 14:59
RCA : le groupe paramilitaire Wagner étend son emprise sur le secteur du diamant

 

Centrafrique: le groupe paramilitaire Wagner étend son emprise sur le secteur du diamant

https://www.rfi.fr/ Publié le : 02/12/2022 - 17:39

Une enquête d’un consortium international de journalistes publiée ce vendredi 2 décembre montre que le groupe paramilitaire contourne notamment l’interdiction d’exporter les pierres précieuses issues de certaines régions.

Des diamants ont atterri à Dubaï, mais aussi en Belgique, à Anvers, haut lieu des diamantaires en Europe, via la société Diamville, liée au groupe d’Evgueni Prigojine. La preuve est faite sur des quantités modestes, mais elle révèle ce système de prédation, selon Sophie (pour des raisons de sécurité, les enquêteurs gardent l’anonymat), enquêtrice pour le groupe de recherche All Eyes on Wagner, co-autrice de ce rapport d’investigation dont le consortium EIC (représenté par Mediapart en France) et l’organisation russe d’opposition Dossier Center sont partenaires.

Si Wagner peut réussir à vendre ces diamants, « c'est principalement dû au fait que les mécanismes de certification et de contrôle qui ne sont finalement pas si robustes que ça, explique l'enquêtrice. Aujourd'hui, par exemple, le Cameroun peut délivrer des certificats pour des pierres qui viennent en fait de Centrafrique. Et après, l'origine des pierres est très compliquée à prouver dans le cas de Diamville. Ça vient probablement de la production de Wagner, situé en zone rouge pour le processus de Kimberley ».

Le processus de Kimberley, adopté dans les années 2000, est censé prévenir l'entrée sur le marché international de « diamants de conflits », c'est-à-dire des diamants issus d'une zone de conflit et finançant les combats.

Des diamants aussi saisis et rachetés aux petits exploitants

Les diamants proviennent aussi d'autres circuits que l'exploitation de mine par le groupe. « Ça vient aussi de saisies de trafic qui sont directement reversées à la société de Diamville. L'entreprise préfinance des collecteurs, des individus qui achètent directement aux miniers pour récupérer l'ensemble de leurs productions. »

« Wagner a complètement phagocyté la manière dont les diamants issus des trafics sont redistribués au marché, conclut l'enquêtrice de All Eyes on Wagner. Les fonctionnaires ou les personnels de l'administration centrafricaine ont été chassés et ils sont persona non grata. »

 

La milice privée russe Wagner a écoulé des diamants de Centrafrique vers Anvers

https://www.lavenir.net/ Belga Publié le 02-12-2022 à 08h01 - Mis à jour le 02-12-2022 à 08h19

 

Diamville,  société que le groupe de mercenaires russes Wagner a créée en 2019, a écoulé vers la Belgique entre autres des diamants produits dans un pays en guerre, la Centrafrique, rapportent ce vendredi " Le Soir " et " De Standaard " qui ont enquêté avec  les médias de l’European Investigative Collaborations.

Les chiffres officiels d’exportation de diamants depuis la Centrafrique recensent, entre octobre 2019 et juin 2022, un total de 996,56 carats exportés par Diamville à l’étranger (un carat équivaut à 200 mg).

Même s’ils ne révèlent potentiellement qu’une partie des activités de la société, ces chiffres révèlent que si la majorité des diamants vendus officiellement par l’entreprise le sont vers Dubaï, une partie l’a également été vers l’Europe.

En octobre 2019, selon les chiffres officiels d’exportation établis par le gouvernement centrafricain, l’entreprise liée à Wagner a exporté 296 carats en Belgique, vers Anvers.

 

 

Le groupe Wagner fait main basse sur le secteur du diamant en Centrafrique

https://www.lesoir.be/

Publié le 2/12/2022 à 08:20 Temps de lecture: 7 min

Des personnes liées à la société militaire privée russe ont créé un bureau d’export de diamants en 2019 en Centrafrique. Officiellement, son volume d’activité est très modeste. Officieusement, plusieurs acteurs du secteur décrivent un système de prédation qui s’étend.

Les apparences sont parfois trompeuses. Lorsqu’il s’agit d’imaginer comment le groupe de mercenaires russes Wagner, connu pour ses exactions, écoule des diamants produits dans un pays en guerre, la Centrafrique (République centrafricaine, RCA), on imagine volontiers une transaction sous le manteau, dans l’arrière-salle d’une boutique de la capitale, Bangui, sous le regard suspicieux d’hommes en armes. Pour lever un coin du voile sur Diamville, la société que le groupe Wagner a créée en 2019, c’est pourtant sur une page Facebook publique d’une gemmologue russe, fan de fitness et de point de croix qu’il fallait chercher.

 

Des diamants exportés par le groupe Wagner circulent en Belgique

Belga Agence

Publié le 02-12-2022 à 09h46 - Mis à jour le 02-12-2022 à 09h47

Le groupe de mercenaire russe, actif dans la guerre en Ukraine, exporte des diamants issus de Centrafrique, dont une partie vers Anvers.

Diamville, société que le groupe de mercenaires russes Wagner a créée en 2019, a écoulé vers la Belgique entre autres des diamants produits dans un pays en guerre, la Centrafrique (République centrafricaine, RCA), rapportent vendredi Le Soir et De Standaard qui ont enquêté avec les médias de l'European Investigative Collaborations.

Les chiffres officiels d'exportation de diamants depuis la Centrafrique recensent, entre octobre 2019 et juin 2022, un total de 996,56 carats exportés par Diamville à l'étranger (un carat équivaut à 200 mg). Même s'ils ne révèlent potentiellement qu'une partie des activités de la société, ces chiffres révèlent que si la majorité des diamants vendus officiellement par l'entreprise le sont vers Dubaï, une partie l'a également été vers l'Europe. En octobre 2019, selon les chiffres officiels d'exportation établis par le gouvernement centrafricain, l'entreprise liée à Wagner a exporté 296 carats en Belgique, vers Anvers

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 14:55
TCHAD :  COMMUNIQUE DE PRESSE AMNESTY INTERNATIONAL
TCHAD :  COMMUNIQUE DE PRESSE AMNESTY INTERNATIONAL
TCHAD :  COMMUNIQUE DE PRESSE AMNESTY INTERNATIONAL

 

Tchad : Le procès à huis clos des évènements du 20 octobre 2022 soulève de sérieuses inquiétudes

En réaction à la tenue du procès des évènements du 20 octobre 2022, censé avoir débuté ce 29 novembre à la prison de haute sécurité de Koro-Toro (ville située à 600 km au nord de N’Djamena, la capitale), sans la présence des avocats des accusés, Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a déclaré :

« L’absence des avocats, des familles des accusés et l’accès aux audiences refusé aux journalistes, soulèvent de fortes préoccupations concernant le respect du droit à un procès équitable, qui inclut notamment le droit de préparer sa propre défense et le droit à un procès public.»

Amnesty International rappelle que l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la Charte), à laquelle le Tchad est partie, consacre la présomption d’innocence et confère le droit à toute personne de disposer de suffisamment de temps et de facilités pour la préparation de sa défense, ainsi que de pouvoir communiquer, en toute discrétion, avec un avocat de son choix. Les autorités tchadiennes doivent s’assurer que tous les accusés ont la possibilité et les moyens de se défendre.

Elles doivent également garantir le droit à l’information, prévu par la Charte en son article 9, en permettant aux médias d’accéder aux audiences qui, sauf cas exceptionnels, devraient être publiques. La tenue d’audiences à huis clos a par ailleurs souvent constitué une violation du droit à un procès équitable.

« Les 401 personnes accusées comparaissent pour attroupement non autorisé, destruction des biens, incendie volontaire ou encore voies de fait. Selon la législation tchadienne, ces charges sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Amnesty International rappelle que parmi ces personnes, plusieurs ont été arrêtées arbitrairement, parfois à leur domicile. Certaines familles restent encore aujourd’hui sans nouvelles de leurs proches.»

Complément d’informations

Le 20 octobre 2022, des manifestations ont été organisées à N’Djamena et ailleurs dans le pays pour dénoncer la prolongation de la transition pour deux années supplémentaires et réclamer le transfert du pouvoir aux civils. Des centaines de personnes se sont réunies à l’appel de plusieurs partis d’opposition et d’associations de la société civile. Des dizaines de personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées par les forces de sécurité. Parmi les personnes tuées figurent des membres des forces de sécurité selon le Gouvernement.

Pour plus d'information ou demande d'interviews, veuillez contacter ousmane.drabo@amnesty.org ou press@amnesty.org 

For more information please call Amnesty International's press office in London, UK, on +44 20 7413 5566 or +44 (0)77 7847 2126

email: press@amnesty.org
International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK


twitter: @amnestypress

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 14:30
Bombardement nocturne à Bossangoa : Wagner à Bangui accuse la France
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Lu pour vous

 

Tirs à Bossangoa: La galaxie Wagner à Bangui accuse la France, l’état-major français recadre

 https://afriquinfos.com/ Posté le 1 décembre 2022

Bossangoa (© 2022 Afriquinfos)- Dans un communiqué publié lundi dernier, les autorités centrafricaines ont donné des précisions sur les fortes détonations entendues la veille à Bossangoa, un camp militaire occupé par les Faca et les Paramilitaires de Wagner. Si le pouvoir de Bangui évoque ‘’un avion non identifié’’ qui a ensuite traversé la frontière, un mouvement proche a tôt fait d’accuser la France. Des allégations aussitôt réfutées par Paris.  

Aucune victime mais d’importants dégâts matériels selon le communiqué gouvernement suite aux bombardements survenus dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 novembre dans la ville de Bossangoa. Selon les premières informations, c’est bien le camp militaire occupé par les Forces armées centrafricaines (Faca) et des paramilitaires russes de Wagner, qui était la cible de l’attaque. La note officielle précise que c’est un aéronef tout feu éteint non identifié qui a largué des explosifs peu avant 3h du matin sur la ville située dans le Nord-est de la Centrafrique. Le Ministre centrafricain de la Communication Serge Djorie dénonce «un acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix et qui ne restera pas impuni». Bangui annonce l’ouverture d’une enquête.

Mais la plateforme de la coordination de la Galaxie nationale centrafricaine, proche du pouvoir, a déjà un responsable tout trouvé. La Galaxie qui organise des manifestations pro-russes à Bangui a dans un communiqué pointé un doigt accusateur sur la France parlant de «déclaration de guerre de la France génocidaire». Une accusation vivement réfutée par Paris.

L’état-major des armées indique qu’il n’y a aucune activité militaire française en RCA. Les relations sont tendues ces dernières années entre Paris et Bangui avec la montée en puissance du groupe Wagner. Ceux que les autorités centrafricaines considèrent comme des ‘’alliés’’ sont souvent accusés d’exactions dans différents rapports onusiens. On y apprend également que c’est moyennant la cession du contrôle de certaines ressources minières du pays que l’allié russe vend ses services.

S. B.

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