Par Vincent Hugeux, à Cotonou, Express.fr le 28/03/2013 à 17:09
Le chez de l'Etat centrafricain renversé par la rébellion du Séléka le 24 mars pourrait trouver refuge au Bénin, pays
où il a résidé avant le putsch qui l'a mené au pouvoir il y a dix ans.
Selon une source béninoise haut placée, l'ex-chef rebelle de la république centrafricaine François Bozizé, renversé par les rebelles de la coalition Séléka le 24 mars, a
sollicité l'hospitalité du Bénin, où il souhaite s'établir après son escale camerounaise.
Aucune réponse formelle ne sera apportée avant le retour du président béninois Boni Yayi de Durban (Afrique du Sud), où il participe
au sommet des pays émergents des Brics. "Affaire délicate", concède l'officiel.
Bozizé, qui possède une coquette villa à Cotonou, avait séjourné dans l'ancien Dahomey avant son coup d'Etat
de 2003. C'est là qu'il avait adhéré à l'Eglise du Christianisme Céleste, dont il a fondé le chapitre centrafricain. "Bozizé est Béninois, commente un conseiller de Boni Yayi. Il est
ici chez lui".
Centrafrique: rébellion et armée régulière travailleront ensemble
28 mars 2013 à 22:08
Le chef rebelle Michel Djotodia, président autoproclamé de Centrafrique, a demandé jeudi à toutes les forces
de sécurité, régulières ou issues de la rébellion, de travailler «ensemble» à un retour à la normale à Bangui, annonçant une reprise de la vie administrative et
économique dès mardi.
«Nous allons reprendre la vie économique et administrative mardi au plus tard», a affirmé à
l’AFP le ministre de la Communication et porte-parole du Séléka, Christophe Gazam Betty, à la sortie d’une réunion de M. Djotodia avec les officiers supérieurs
de la coalition rebelle Séléka, de l’armée régulière, de la gendarmerie et de la police.
«On a demandé à tous les officiers d’être mardi à leur poste de travail. Ils (Séléka et armée) vont travailler
ensemble. Il va falloir travailler à la constitution d’une armée qui soit une armée professionnelle capable de sécuriser le pays, les frontières, les biens et les personnes», a
affirmé le porte-parole.
M. Djotodia a déclaré ne vouloir exclure personne devant les officiers supérieurs réunis pour la
circonstance.
Par ailleurs, la Fomac, la Force multinationale d’Afrique centrale, «a eu l’autorisation de tous les chefs d’Etat
d’appuyer l’opération de sécurisation de la ville», a affirmé M. Gazam Betty.
Les pays de la région avaient envoyé des troupes lors d’une première crise en décembre pour soutenir le président
François Bozizé , mais depuis le renversement deBozizé dimanche les soldats de la Fomac patrouillent dans la capitale centrafricaine avec le Séléka.
Ces annonces arrivent au lendemain de la reconduction du Premier ministre Nicolas Tiangaye, qui dirigeait un
gouvernement d’union nationale depuis seulement deux mois. Un nouveau gouvernement «de transition» pourrait être annoncé «dès demain» selon une
source proche du Premier ministre.
Les administrations ne fonctionnent pas et si quelques petits commerces ont repris, les entreprises n’ont pas rouvert et
certains quartiers continuent à vivre dans l’insécurité privant les habitants de toute possibilité de déplacement.
A Bangui, «l’insécurité régnante entrave les efforts humanitaires et l’acheminement de l’assistance et notamment
de l’aide médicale», a affirmé jeudi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
La Croix rouge a qualifié de «catastrophique» la situation des hôpitaux de Bangui, où «près de 200 blessés ont
été admis (...) à la suite des affrontements», tandis qu’une quarantaine de personnes sont «toujours en attente d’une opération urgente. Comme l’ensemble de la ville, les hôpitaux
manquent aujourd’hui d’eau courante, d’électricité en continu et bientôt de carburant»
Les entrepôts du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été en grande partie pillés, avait indiqué mercredi une
porte-parole de l’organisation humanitaire.
Suite à ces pillages, de nombreux ressortissants français ont quitté le pays jeudi par un vol commercial d’Air France.
Toutefois, le quai d’Orsay n’a pas donné d’ordre d’évacuation, de source diplomatique à Bangui.
De même source, depuis dimanche, plusieurs dizaines de ressortissants victimes de pillages qui souhaitaient être hébergés ont
été regroupés sur trois sites sécurisés de la capitale.
«Nous sommes en train de procéder au casernement des gens du Séléka», a annoncé mercredi M.
Tiangaye. «Beaucoup de gens, des faux Séléka, circulent dans la ville terrorisant la population et puis les bandits s’y sont mêlés et donc ça ne fait qu’aggraver la
situation», a-t-il assuré.
Arguant du non-respect de l’accord signé à Libreville en janvier entre le pouvoir, la rébellion et l’opposition démocratique,
le Séléka avait lancé en fin de semaine dernière une nouvelle offensive éclair sur Bangui, poussant François Bozizé à fuir vers le Cameroun voisin.
Jeudi, le président déchu a demandé l’asile au Bénin, mais n’était «pas à Cotonou actuellement», a précisé le ministre
béninois des Affaires étrangères, Arifari Bako.
Dès dimanche, Michel Djotodia s’était posé en nouveau maître du pays. Cet ancien fonctionnaire ayant basculé
en 2005 dans la rébellion a déclaré lundi qu’il comptait diriger la Centrafrique pendant «trois ans», jusqu’à l’organisation d’élections. Annonçant la suspension de la Constitution et la
dissolution de l’Assemblée nationale, il a précisé qu’il allait «légiférer par ordonnances».
Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) consacré à la Centrafrique se
tiendra le 3 avril à N’Djaména, au Tchad.
La Centrafrique, ancienne colonie française, n’a connu depuis son indépendance en 1960 qu’une série de coups d’Etat, scrutins
contestés, rébellions et mutineries. Le président déchu François Bozizé était lui-même arrivé au pouvoir par les armes en 2003.
Centrafrique : La crise humanitaire s'aggrave, selon l'ONU
BANGUI (© 2013 AFP) - La vie administrative et économique centrafricaine va reprendre mardi prochain, a déclaré jeudi à l'AFP
le ministre de la Communication et porte-parole du Séléka, Christophe Gazam Betty, précisant que "le président" Michel Djotodia avait
demandé à toutes les forces de sécurité, régulières ou issues de la rébellion, de travailler "ensemble".
"Nous allons reprendre la vie économique et
administrative mardi au plus tard", a affirmé M. Gazam Betty à la sortie d'une réunion du président
autoproclamé de Centrafrique, Michel Djotodia, avec les officiers supérieurs du Séléka, une coalition de mouvements rebelles, mais aussi de l'armée régulière, de la gendarmerie
et de la police.
Le
pays est paralysé depuis la prise de Bangui ce week-end par les rebelles qui ont renversé le président François Bozizé au pouvoir depuis dix ans.
Les
administrations ne fonctionnent pas et si quelques petits commerces ont repris, les entreprises n'ont pas rouvert et certains quartiers continuent à vivre dans l'insécurité privant les habitants
de toute possibilité de déplacement.
"Le président a demandé aux officiers des Faca (Forces armées
centrafricaines), police et gendarmerie d'encadrer leurs frères du Séléka", a-t-il ajouté, précisant que les forces
de sécurité allaient "essayer d'ouvrir la totalité des stations d'essence pour permettre aux taxis et usagers de s'approvisionner. Les banques vont être
sécurisées".
"On a demandé à tous les officiers d'être mardi à leur poste de travail. Ils (Séléka et armée) vont travailler ensemble. Il va falloir travailler à la
constitution d'une armée qui soit une armée professionnelle capable de sécuriser le pays, les frontières, les biens et les personnes" a affirmé le porte-parole.
M.
Djotodia a déclaré ne vouloir exclure personne devant les officiers supérieurs réunis pour la circonstance, a-t-il souligné.
"Pour l'anecdote, le chef d'état-major des Faca s'est dit +ex-chef d'Etat-major+ et le président lui a répondu +Non vous êtes encore chef de
l'armée+", a raconté le porte-parole.
Par ailleurs, la Fomac, la Force multinationale d'Afrique centrale,
"a eu l'autorisation de tous les chefs d'Etat d'appuyer l'opération de sécurisation de la ville", a affirmé M. Gazam Betty.
Les pays de la région avaient envoyé des troupes lors d'une première crise
en décembre soutenir le président Bozizé mais ces soldats ont commencé à patrouiller dans la capitale centrafricaine a0vec le Séléka après son
renversement.