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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 02:01

 

 

 

Tiangaye et Mboli Goumba Bangui-copie-1


 

RFI   mardi 02 avril 2013

 

Ce lundi 1er avril, neuf partis de l’opposition à François Bozizé déclarent qu’ils suspendent leur participation au nouveau gouvernement d'union nationale, une annonce faite par le ministre de l'Elevage Joseph Bendounga. Les signataires de ce communiqué considèrent que le gouvernement d’union nationale a été réuni sans concertation et qu’ils ne sont pas suffisamment représentés. Une micro-crise qui semble déjà en passe d’être réglée ce mardi 2 avril.

 

Cinq ministres de l’ex-opposition étaient reçus ce matin par le Premier ministre, Nicolas Tiangaye dont le parti est lui-même signataire du communiqué publié hier. Pour eux, pas question de suspendre leur participation au gouvernement. La décision prise par le collectif de l’ex-opposition ne les concerne pas.

 

Martcel Loudegué, le ministre de l’Education, issu des rangs du MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain) a sa propre lecture de ce nouvel épisode de la vie politique centrafricaine : « Lorsqu'un enfant pleure, il demande que le père ou la mère le prenne. Et si on ne le prend pas vite, il se met à casser les choses dans la maison et ça attire l'attention ». Et d'expliquer, « c'est pour eux, une manière très forte d'appuyer sur la sonnette pour que, soit le Premier ministre, soit le Président puisse les recevoir ».

 

Responsabilités

 

Avant de s’envoler pour le sommet de Ndjamena, le Premier ministre Nicolas Tiangaye assure qu’il n’hésitera pas à prendre ses responsabilités à l’égard de ceux qui ne se présenteront pas au Conseil des ministres prévu la semaine prochaine.

 

En clair, si ceux-ci ne viennent pas participer aux travaux du gouvernement, ils seront révoqués. Une menace qui résonne comme un test pour faire le tri entre ceux qui ont des motivations politiques et ceux qui espèrent uniquement des postes souvent financièrement très rentables.

 

Sur le terrain, toujours l'insécurité

 

 Le rétablissement de la sécurité se fait toujours attendre dans le pays. C'est le cas de la ville de Mbaïki à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bangui, la capitale. Selon le général Noureldine Adam, le nouveau ministre d'Etat chargé de la Sécurité, les pillages et les exactions constatées à Mbaïki ne sont pas le fait de la Seleka mais d'éléments d'un autre groupe armé dirigé par Abdoulaye Miskine.

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Centrafrique-Presse.com - dans Politique
3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 01:59

 

 

 

Boz centrafrique

 

 

BBC Afrique  2 avril, 2013 - 18:24 GMT

 

C'est une exclusivité BBC Afrique. François Bozizé brise son silence. En fuite au Cameroun, depuis la chute de son régime il y a près 10 jours, le président centrafricain exprime son amertume, il accuse le Tchad de l'avoir lâché, et d'avoir aidé les rebelles de la Séléka.

 

http://www.bbc.co.uk/afrique/nos_emissions/2013/04/130402_bozize.shtml 

 

 

Centrafrique : Bozizé accuse le Tchad d'avoir soutenu la rébellion

 

LIBREVILLE (AFP) - 02.04.2013 21:07 - L'ancien président centrafricain François Bozizé a accusé mardi, sur BBC Afrique, le Tchad de l'avoir lâché et d'avoir soutenu les rebelles du Séléka qui ont pris le pouvoir à Bangui le 24 mars.

 

"Le samedi 23 (mars) nous avons anéanti les forces de la Séléka mais cependant dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 nous pourrions affirmer qu'il a eu un soutien d'un pays africain, je crois bien inévitablement le Tchad", a affirmé M. Bozizé.

 

"C'était les forces spéciales des forces armées tchadiennes qui ont mené l'opération dans la matinée du dimanche puis ont attaqué la base des Sud-africains qui se trouvaient sur l'itinéraire" vers Bangui, a-t-il ajouté.

 

"Nous avions des relations fraternelles solides, entre le Tchad et la République centrafricaine (...) mais nous sommes surpris de ce comportement dû à quoi? Seules les autorités tchadiennes peuvent nous donner des explications", a également affirmé l'ancien président.

 

Le Tchad, puissant voisin, était un soutien de poids à François Bozizé, qui l'avait aidé à prendre le pouvoir par les armes en 2003 et à combattre des rébellions du Nord en 2010.

 

"La position du Tchad dans ce conflit est pour le moins ambiguë et le pouvoir tchadien est soupçonné d'entretenir des relations coupables avec le Séléka", a commenté, pour sa part, le groupe de recherches International crisis group (ICG) dans un récent rapport.

 

"J'ai téléphoné hier au président (congolais) Sassou (médiateur dans la crise centrafricaine) pour lui dire que je voudrais être présent au sommet extraordinaire de N'Djamena demain (mercredi) mais malheureusement il semble bien que le protocole de la présidence de N'Djamena a donné une réponse négative", a ajouté M. Bozizé.

 

Un sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) consacré à la situation en Centrafrique se tiendra au Tchad mercredi.

 

Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye, reconduit dans ses fonctions par le nouvel homme fort du pays Michel Djotodia, est arrivé dans la soirée à N'Djamena pour représenter le nouveau pouvoir centrafricain.

 

François Bozizé, qui avait trouvé refuge au Cameroun après l'entrée des rebelles Séléka dans Bangui le 24 mars, a demandé l'asile au Bénin, selon le ministre béninois des Affaires étrangères Arifari Bako.

 

© 2013 AFP

 

 

Centrafrique: début de normalisation à Bangui avant un sommet régional au Tchad

 

BANGUI 02-04-2013 à 15h10 (AFP) - Un début de normalisation était en cours mardi à Bangui où la situation reste précaire alors que le gouvernement traverse quelques turbulences à la veille du très attendu sommet de N'Djamena sur la Centrafrique.

 

Les nouvelles autorités --le président Michel Djotodia issu de la rébellion, comme le Premier ministre Nicolas Tiangaye représentant de l'opposition-- avaient appelé à une reprise mardi de l'activité administrative et économique.

 

Des milliers de gens se déplaçaient à pied dans la ville, signe d'une reprise de la vie quotidienne. Néanmoins, cette reprise n'était que partielle à Bangui, où de nombreuses administrations sont restées fermées. Magasins et sociétés privées cherchaient plus à remettre leurs locaux en état qu'à servir les clients, a constaté un journaliste de l'AFP

 

"Nous voulons bien reprendre les activités mais la présence de ces hommes en armes nous inquiète encore", a confié à l'AFP le propriétaire libanais d'un magasin du centre-ville.

 

A la société publique d'électricité Enerca (Energie centrafricaine), un employé a expliqué: "Il y a beaucoup d'appels de clients nous demandant des interventions (de réparation) mais tous nos véhicules ont été volés".

 

Le secteur bancaire, jugé crucial par les opérateurs, n'est pas encore actif. Les succursales de Western Union ou la CBCA (Commercial Bank on Central Africa), ont ouvert leur porte mais promettent de distribuer de l'argent qu'à partir mercredi.

 

Quant à la sécurité, des tirs sporadiques continuaient à être entendus dans la capitale. Le cantonnement des troupes de la rébellion Séléka, toujours très présentes en ville, a commencé. Le président Djotodia a symboliquement visité mardi un commissariat, demandant à ses troupes de s'en retirer.

 

"Il faut qu'ils libèrent les locaux de la police parce que si on demande au gens de reprendre leur service et que les locaux sont occupés (...). Il faut qu'ils partent dans les différents sites de cantonnement", a déclaré M. Djotodia.

 

Des files d'attente étaient visibles à l'entrée de différentes casernes occupées par le Séléka. Il s'agissait à la fois d'hommes des troupes régulières regagnant leurs unités, comme demandé à la radio nationale, mais aussi de jeunes voulant intégrer les rangs du Séléka.

 

"Nous sommes dans une logique de désarmement", a souligné une source proche du Premier ministre, espérant que le Séléka ne continuera pas à recruter.

 

Sur le plan politique, le gouvernement a connu son premier accroc avec l'annonce de la coalition de l'opposition qu'elle suspendait sa participation au gouvernement d'union nationale.

 

Des représentants du parti du Premier ministre Tiangaye, mais aussi du Mouvement du Libération du peuple centrafricain (MLPC), principal parti d'opposition, ont signé ce document, affirmant agir au nom de leurs formations.

 

Cette déclaration a été aussitôt démentie par le Premier ministre Tiangaye, et plusieurs ténors de cette opposition au président déchu François Bozizé.

 

"Moi, président du parti de la Convention républicaine pour le progrès social, je ne suis pas au courant de la décision qui a été prise par ce collectif. Mon parti n'est pas concerné", a réagi M. Tiangaye.

 

Au moins six des neuf ministres issus de l'opposition (sur les 34 que compte le gouvernement) ont confirmé leur participation au cabinet, toujours selon le Premier ministre.

 

Le Premier ministre est arrivé dans la soirée à N'Djamena, chez le puissant voisin tchadien sans qui rien ne se fait en Centrafrique, pour le sommet mercredi de la Communauté Economique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).

 

"Nous attendons que les chefs d'Etat de la CEEAC comprennent la situation extrêmement difficile dans laquelle se trouve le pays et aide la RCA à sortir de cette crise", a souligné Me Tiangaye.

 

Le président Djotodia, dont le coup de force a été condamné par la communauté internationale, ne devrait finalement pas s'y rendre. Le sommet pourrait permettre de trouver un cadre légal à la situation politique en Centrafrique où la Constitution est suspendue.

 

"Il ne faudrait pas qu'on déshabille ou humilie M. Djotodia. Il ne faut pas oublier qu'il y a 3.000 Séléka en ville", rappelle une source proche du gouvernement

 

 

 

Saleh Kebzabo, député, président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR)

 

MARDI 02 AVRIL 2013

 

« Je crois que Bozizé a fini par exaspérer tous ses collègues d’Afrique centrale, parce que chaque fois qu’il signait des accords il ne les respectait pas. (…) Il faut dire que même certaines fins de mois en Centrafrique étaient assurées par les pays voisins. »

 

Quel avenir pour la Centrafrique ? C’est ce mercredi 3 avril, à Ndjamena, qu’on saura à quelles conditions le nouvel homme fort de Bangui sera reconnu par ses pairs. Michel Djotodia doit en effet se rendre au Tchad pour assister à un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, la CEEAC.


Dans cette affaire, le Tchad joue un rôle clé. Mais quel rôle exactement ? Le député Saleh Kebzabo est l’une des figures de l’opposition tchadienne. Il préside l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR). De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.

 

 


Afrique du Sud : l'opposition demande le retrait des troupes de Centrafrique

 

RFI  mardi 02 avril 2013

 

 

L'Alliance démocratique, l'opposition sud-africaine, a demandé ce lundi 1er avril 2013 au gouvernement de Pretoria de retirer immédiatement ses troupes de République centrafricaine. Par ailleurs, elle a déclaré son intention de déposer une motion parlementaire qui allait dans ce sens. Treize militaires sud-africains ont été tués après des combats contre des rebelles de la Seleka le 24 mars dernier. Ce sont près de 200 militaires sud-africains qui avaient été déployés dans le pays en janvier dernier pour soutenir les hommes du président François Bozizé.

 

 

David Maynier    Chargé des questions de sécurité à l'Alliance démocratique

 

« Nous pensons que le déploiement de la force de défense nationale sud-africaine doit être liée à notre propre sécurité nationale. [...] Et nous estimons que si nos forces doivent être impliquées dans des opérations de maintien de la paix, cela doit se faire dans le cadre des opérations sous-régionales de la SADC.

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Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 01:53

 

 

 

 

Bozizé dépassé

 

 

http://www.camer.be  Mardi 02 Avril 2013 11:49:32

 

 

Le président déchu de la RCA, «en transit au Cameroun» depuis lundi dernier (officiellement), a assisté à une messe au monastère des Bénédictains.

 

Dieu est généralement considéré comme le dernier recours lorsque l’on a perdu tout espoir. Sans doute, François Bozizé, ex président de la République centrafricaine (RCA), l’a compris, lui qui a été chassé de son fauteuil présidentiel par les rebelles le 24 mars dernier à Bangui. Ce n’est donc pas un fait du hasard si hier, il s’est rendu à la messe au monastère des Bénédictains du Mont Fébé.

 

Précisément, le jour où la communauté catholique célébrait la Pâques, fête de la résurrection du Christ. Depuis lundi dernier (d’après un communiqué du secrétariat de la présidence), il est «en transit» au Cameroun et attend que ses pairs de la Cémac lui trouvent un pays d’asile. Le nom du Bénin est avancé mais, il «hésite. Le prochain sommet extraordinaire au Tchad éclairera mieux», fait savoir une source proche du dossier. Depuis son arrivée, il loge dans une suite du 8ème étage d’un hôtel de la place.

 

Celle-là même qui a aussi connu le passage en 2003 d’Ange-Félix Patassé, dont la situation était identique à celle de Bozizé dix ans plus tôt. Un tour dans cet établissement hôtelier hier a permis de constater que les uns et les autres continuent à vaquer à leurs occupations. Seul fait qui attire l’attention du visiteur, c’est la présence des éléments de la garde présidentielle au sous-sol de cet hôtel.

 

«On (les équipes: NDLR) se relais toute les 48h», a déclaré l’un. A l’intérieur, il faut être averti pour remarquer que des éléments des renseignements généraux arpentent de temps à autres les couloirs et font des apparitions discrètes dans le hall. «Il (François Bozizé: NDLR) nous stresse déjà beaucoup. Il faut déjà qu’il parte. Comme le président est rentré, il faut qu’il trouve vite une solution», confie un élément à un proche. En effet, c’est une situation aussi difficile pour le Cameroun que pour Bozizé.

 

«Il peut craquer et sortir. Il ne faut pas oublier qu’il a l’esprit des rebelles. À tout moment, il peut être tenté de s’en fuir et d’aller en Centrafrique. Donc, même nous nous ne sommes pas en sécurité», souffle une source proche du dossier. Elle informe aussi qu’ «il est juste en transit ici. Si Paul Biya veut communiquer avec lui, il envoie un émissaire. Il faut qu’on lui trouve rapidement un pays d’accueil».

 

Persona non grata?

 

D’après des informations recueillies à bonne sources, aucun de ses pairs de la Cémac n’a voulu de lui le 24 mars dernier. Avant d’échoir ici, il a été persona non grata dans plusieurs pays de la sous-région. «Deby a refusé de le prendre au téléphone. Sassou aussi. Il est arrivé là-bas par hélicoptère. Il y a laissé ses deux épouses et son fils. Mais pour ce qui était de lui-même, il a refusé, tout comme le Gabon. C’est donc où Biya a dit ok, c’est bon, je le prends le temps qu’on lui trouve un pays  d’accueil. Mais la patience du Cameroun a ses limites».

 

À l’heure où nous mettions sous presse, l’on attend toujours que le Bénin se prononce. L’Afrique du Sud était aussi pressentie. Seulement, «les gens sont tristes là-bas avec la maladie de Mandela. En plus, il y a les 13 soldats qui sont morts. Ça fait mal aux Sud-africains», fait savoir notre source. Même le Tchad, son allié de toujours, l’a lâché. «Il n’a écouté personne. On lui a dit de mettre l’opposition dans son gouvernement, question de gérer les trois ans qui lui restait mais, il ne l’a pas fait», explique la source. Notre source pense qu’il serait de bon ton pour le Tchad de l’accueillir car, «il peut décider de le balancer. Il connait tous ses financements occultes.»

 

 

© L'Actu : O. A

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 22:53

 

 

 

Adolphe Pakoua

 

 

La question posée comme titre de cet article ne peut surprendre tout âme connaissant l’histoire de l’Afrique pendant la saison pluvieuse des indépendances de ses différents pays, et plus particulièrement la « boutade » de celui-là qui fut considéré comme un oiseau de mauvaise augure lorsqu’il pronostiquait le mauvais départ de l’Afrique, avec l’accession à l’indépendance d’une très grande partie de ses territoires. René DUMONT fut cet oiseau qui avait lancé la célèbre phrase : « L’Afrique est mal partie. »

 

Sorti  des ténèbres de la colonisation à la suite de la lutte acharnée d’un de ses fils, celui-là même qui sera reconnu après sa mort accidentelle survenue le 29 mars 1959 comme père de la nation centrafricaine, le CENTRAFRIQUE a du mal à sortir de sa torpeur. Pendant la courte période de son existence qui lui avait permis de mener la lutte vers la liberté pour son peuple, Boganda a laissé à son pays,  un héritage qu’aucun de ses successeurs n’a pu se flatter d’avoir égalé ou surpassé. Nul  besoin de rappeler à la mémoire de chacun quels furent  ces différents successeurs et quel fut le palmarès de chacun d’eux. Aujourd’hui, les centrafricains restent divisés. Divisés à cause d’un fanatisme aveugle dont ils ont le plus grand mal à se sortir.

 

Nombreux sont les fanatiques de feu président Kolingba qui ont du mal à accepter les erreurs commises lors de la gouvernance de celui qui fut leur idole. Nombreux sont les fanatiques de feu président Patassé qui ont du mal à admettre les erreurs commises lors de la gouvernance de ce dernier. Nombreux sont les fanatiques du dernier président déchu François Bozizé qui ont et auront à leur tour beaucoup de mal à admettre les erreurs de gouvernance de ce dernier.

 

Est-ce parce que ces fanatiques étaient de la même tribu que ces différents présidents ? Est-ce parce qu’ils ont tiré grand profit des systèmes de gouvernance mis en place par ces différents leaders qu’ils ont été et qu’ils sont incapables de voir la réalité en face ? Et la réalité aujourd’hui, c’est que tout le monde s’accorde à se poser la question de savoir si le CENTRAFRIQUE serait dirigé de l’extérieur. Et si tel était le cas, ce serait admettre le fait que les Centrafricains ne seraient pas capables d’administrer leur pays et de gérer eux-mêmes leurs affaires internes. Triste constat, constat difficile à admettre et pourtant évident. 

 

Le 24 mars 2013, la Seleka faisait son entrée à Bangui, provoquant la désertion de son poste du président Bozizé, cela après de multiples tentatives de la part des partis de l’opposition démocratique, pour restaurer un climat de paix et de confiance dans la gestion du pays. Malheureusement, il fallait s’en remettre à l’évidence et reconnaître le coup de force de la Seleka comme un véritable coup d’Etat. Ce n’est pas le premier du genre. Le CENTRAFRIQUE en est habitué au point de ne plus rien connaître de démocratique en ce qui concerne l’accession à la Magistrature Suprême. Il suffit d’avoir une arme bien sophistiquée pour être sûr de s’asseoir un jour dans le fauteuil présidentiel ; qu’on ait un programme de développement ou pas pour le pays. L’essentiel est d’arriver à ses fins, tant pis pour la nation et son peuple.

 

L’action de la Seleka doit d’abord interpeller la Seleka elle-même pour constater que ce pays ne mérite pas le sort qu’on lui a réservé jusqu’ici et qu’une action en profondeur de l’éducation du peuple, de l’organisation administrative et de la protection du territoire doit être menée pour changer les comportements et ouvrir un horizon paisible et prospère à la communauté dans tout son ensemble. Ce travail ne peut pas se faire sur une courte période comme celle prévue pour une transition.

 

La tournure prise dans l’évolution politique du CENTRAFRIQUE après les accords de Libreville doit interpeller les partis politiques d’opposition démocratique. La transition politique de trois années reconnue dans les accords de Libreville pour permettre à Bozizé de terminer son mandat est caduque dans la mesure où le siège de président qui revenait à Bozizé a été abandonné par le titulaire. Ce qui soulève deux hypothèses : soit le premier ministre de la transition reconnu par les accords de Libreville conduit la transition jusqu’à  son terme, avec l’organisation d’élections présidentielle et législatives justes et transparentes ; soit on désigne de commun accord (Seleka et opposition démocratique) une autorité consensuelle chargée de mener cette transition jusqu’aux différentes élections prévues.

 

Accepter l’auto-proclamation du chef de la Seleka comme président de la République c’est reconnaître la réalité d’un coup d’Etat avec bien évidemment les conséquences politiques qui en découlent et qui sont bien loin de traduire l’esprit des accords de Libreville. Les Centrafricains doivent savoir à quel repas ils vont être conviés pour ne pas se retrouver encore à voir des cadavres derrière leurs maisons, le long de leurs routes et dans leurs champs.

 

Il appartient aux partis politiques d’expression démocratique et aux dirigeants de la Seleka de savoir que le peuple Centrafricain a trop souffert et qu’il est fatigué. On ne doit plus reprendre, en dépit de la démocratie, les vers qui ont pourris les grains de maïs pour ensemencer un champ avec des grains pourris. Des Centrafricains ont aidé des pouvoirs à tuer d’autres Centrafricains. Ils se sont enrichis pendant que leurs sœurs et leurs frères Centrafricains mouraient sans être soignés. Ils prétendent revenir aux responsabilités en leurrant le peuple avec de faux costumes.


Les Centrafricains ont compris ça depuis. Même s’ils ont parfois réagi à travers leur indifférence et leur humour, c’était le cœur serré. En n’ayant pas compris cela, les dirigeants qui ont présidé aux responsabilités de ce pays, se sont tous trompés et ont fini par fuir les palais qui furent naguère les lieux de leurs réjouissances, sans se soucier comme ils l’avaient toujours fait, du misérable peuple CENTRAFRICAIN.

 

Au moment où nous reprenons ce billet que nous avons commencé avant la composition du nouveau gouvernement d’union nationale, nous apprenons que les partis de l’opposition démocratique au pouvoir de BOZIZE s’abstiennent de prendre part au gouvernement, compte tenu de la manière dont celui-ci a été composé puis diffusé.

 

L’on voit bien que la même démarche qu’avait prise BOZIZE pour composer son dernier gouvernement a inspiré les dirigeants de la SELEKA pour composer le leur.  Tout le comme le PREMIER MINISTRE  de la transition reconnu internationalement n’a pas eu de réaction ferme par rapport à l’attitude de BOZIZE, là encore il laisse passer une occasion où il aurait affirmé son autorité, avant même que le chef de la SELEKA ne s’autoproclame Président de la République.

 

A croire qu’en CENTRAFRIQUE, les PREMIERS MINISTRES sont des hommes de paille, qui ne doivent même pas broncher devant tous les dérapages. L’exemple du précédent PREMIER MINISTRE est encore vivace dans l’esprit de chacun.

 

« L’Afrique a besoin d’institutions fortes », disait  B. OBAMA. Le CENTRAFRIQUE a besoin d’hommes forts, pas forts dans l’usage de la force des armes, mais forts dans les idées, les convictions et les actions pour la mise en place d’une politique de développement réel.

 

Il ne suffit pas de composer un gouvernement saupoudré de quelques individus couvrant l’éventail régional du CENTRAFRIQUE pour croire qu’on mène une action réelle d’équilibre politique. Il ne suffit pas de composer un gouvernement pléthorique pour satisfaire les intérêts des uns et des autres pour se convaincre de mener une politique juste.

 

La politique juste, c’est de tenir compte des réalités du pays, d’avoir des idées claires et des objectifs bien précis et de s’entourer d’une équipe d’hommes valables, capables de conjuguer leurs forces vers les buts fixés. Cette politique permettra au peuple centrafricain de respirer enfin, de vraiment se sentir bien chez lui.


Malheureusement des exactions sont encore commises sur le peuple, les partis politiques manifestent déjà leur mécontentement, car l’évidence voudrait qu’une période de transition soit une réelle période de transition, courte mais efficace pour mener à terme les missions d’une transition. Et pour cela, un gouvernement de transition doit se passer de satisfaire les intérêts des uns et des autres pour ne se concentrer qu’à ses missions, qui ne sont pas celles d’un gouvernement mandaté par le peuple, un gouvernement élu pour appliquer la politique qui lui a valu le mandat du peuple.

 

Le changement est mal parti, il appartient aux chefs de la SELEKA de corriger la trajectoire, aux partis politiques de savoir qu’ils ont du pain sur la planche, un pain qu’il ne convient pas de percevoir au bout de son nez, mais qui nécessite une perspicacité et une clairvoyance politiques nécessaires si l’on ne veut pas continuer à voir le CENTRAFRIQUE poursuivre son « irrésistible » descente aux enfers.


 

ADOLPHE PAKOUA

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 03:57

 

 

 

Bangui pagaille

 

 

BANGUI : DES CAS D’EXACTIONS SE POURSUIVENT ENCORE DANS LA VILLE

 

Bangui, 1er avril 2013 (RJDH) Des exactions commises  par des éléments de la Séléka sur  des habitants de la ville de Bangui   continuent d’être signalés, malgré la mise en garde et le rappel à l’ordre lancé par les nouvelles autorités du pays.

 

Le fait récent s’est produit ce matin 1er avril, où des passants se sont faits  arrêtés et agenouillés  pour  ne pas avoir versé une  somme de 500 FCFA qui leur ont été demandé  par des éléments  de la Séléka qui sont basés dans certaines artères de la ville de Bangui.

 

Vers la fin de la journée du dimanche 31 mars, la maison d’un particulier a été pillée dans le 8ème  arrondissement de Bangui par  des hommes armés, habillés en tenus militaires. D’après les habitants de cette localité et témoins de l’évènement, il s’agirait des hommes de la Séléka à bord d’un  pick-up  sur lequel est inscrit ‘’INTERVENTION RAPIDE’’.

 

Un autre incident s’est produit  le 5ème arrondissement de Bangui où un jeune homme âgé d’environ 28 ans,  est  mort après avoir reçu une balle perdue tirée par les éléments de la Séléka. Ces derniers se sont lancés à la poursuite d’un conducteur de voiture.  « L’acte a eu lieu au moment où les hommes de la Séléka se sont lancés à la poursuite  d’un conducteur d’une voiture qui aurait frôlé leur  véhicule.  C’est en ouvrant le feu que le jeune a reçu une balle », a fait savoir un des témoins.

 

Le ministre de la communication et membre de la coalition Séléka, Christophe Gazam-Betty, a demandé à ses troupes de mettre fin aux exactions qu’ils continuent de commettre sur la population civile. Un appel lancé ce jeudi 28 mars sur les ondes de la radio nationale.

Il  a demandé aux éléments de la coalition  d’arrêter de faire de tirs de sommation, traumatisant la population. Il a mentionné que les hommes armés qui seront surpris  en train de commettre une quelconque exaction seront désarmés automatiquement et transférés en prison.

 

 

 

BANGUI : LA POPULATION SE PLAINT DE L’AUGMENTATION DU PRIX DE TRANSPORT

 

taximan-banguissois.jpg

 

 

Bangui, 1er avril 2013 (RJDH) Le prix de  transport en commun a sensiblement augmenté après la prise du pouvoir par la coalition Séléka. Des usagers ont du mal à payer les tarifs des taxis et bus. Une situation liée à l’augmentation des prix de carburant dans les station-service.

 

D’après le constat fait par le RJDH, le taxi se paye maintenant à 250FCFA  au lieu de 160 FCFA et le prix des bus passent de  135 FCFA à 200 FCFA les frais de bus.

 

Du côté des receveurs de bus et les conducteurs de taxis, l’augmentation du prix de transport est due aux frais supplémentaires qu’ils payent lors des achats de carburants dans les stations-service, en plus de la hausse du prix de carburant. Ces frais sont exigés par des éléments de la coalition Séléka qui sécurisent ces lieux.

 

« Nous sommes obligés d’augmenter les tarifs, parce que nous payons 1000 FCFA à la pompe au lieu de 800 Frs. En plus les éléments de la Séléka nous exigent de verser encore 1000 francs, pour chaque taxi et bus », a expliqué Soulé Narcisse, conducteur de taxi.

 

La même source a expliqué que les éléments de la Séléka ont ouvert un cahier à la station afin d’enregistrer tous conducteurs qui vont passer verser les 1000 FCFA. « Ce qui nous fait mal, c’est que ces militaires nous obligent ce versement, c’est une contrainte pour tous les conducteurs », a-t-il  ajouté.

 

Cet état des choses complique la collaboration entre les usagers et les conducteurs, occasionnant souvent les disputes.

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Centrafrique-Presse.com - dans Dépêches
2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:53

 

 

 

 

Archidiocese-de-Bangui.JPG

 

 

VEILLÉE PASCALE

 

Cathédrale Notre Dame de Bangui, 30/03/2013

 

 

Dieudonné Nzapalainga


Monsieur le président,

 

Chers pères,

 

Chères soeurs,

 

Chers frères et soeurs dans le Christ,

 

Et vous tous hommes et femmes de bonne volonté,

 

 

LE CHRIST EST RESSUSCITÉ IL EST VRAIMENT RESSUSCITÉ

 

Le rituel de la veillée Pascale prévoit cette célébration à la nuit tombée. Malheureusement, la situation socio-politique actuelle de notre pays nous impose un autre rythme. En effet, depuis le Dimanche des rameaux, début de la Semaine sainte qui est la Semaine la plus sacrée de notre calendrier liturgique, nos célébrations sont bouleversées. Cela semble désormais une tradition, car déjà à Noël, les chrétiens ont été empêchés de célébrer dans la quiétude la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ qui est pourtant le Prince de la Paix.

 

En nous conformant aux exigences de la sécurité, nous avons avancé la célébration de la veillée pascale à cette heure de l’après-midi.

 

Même s’il fait encore jour, le symbolisme de la lumière par lequel nous avons ouvert cette célébration, garde tout son sens. Sur le parvis de la Cathédrale, nous avons béni le feu qui nous rappelle que le Christ, passé de la mort à la vie, est la vraie Lumière du monde. Guidés par la Lumière du Christ, nous sommes entrés en procession pour écouter l’annonce de la Pâque, qui commémore l’intervention salvifique de Dieu en faveur de son peuple. Nous répondons ainsi à l’exhortation du Christ qui nous invite à sortir du monde corrompu, aveuglé par le mal, pour mettre notre foi en lui et nous laisser conduire par son amour. La lumière des bougies que nous tenons en main exprime la présence de Dieu qui est saint, qui purifie et éclaire son peuple en marche.  

 

« La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abime ».

 

Ainsi commence le récit de la création en Gn 1,1-2,2. Le contexte actuel de notre pays ressemble à ce chaos primordial qui a précédé l’intervention de Dieu : destruction du tissu social, déplacement de la population, pillage de biens, enlèvements, viols, panique généralisée, exaction, méfiance, trahison, inquiétude, doute sur l’avenir, violence, suspicions, mensonges, vengeances, terreur. En un mot, c’est la désolation. Toutefois, le texte biblique nous rappelle que le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Et Dieu lui-même est intervenu pour mettre de l’ordre, et créer l’harmonie par sa parole. Dieu dit, « Que la lumière soit ». Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne… Il a par ailleurs créé l’homme à son image et à sa ressemblance. Homme et femme il les créa tout en leur donnant la responsabilité de la gestion et du développement des biens de ce monde.

 

Malheureusement, cette belle création a été défigurée par l’homme qui a rompu le dialogue avec Dieu. Il veut lui-même s’ériger en dieu et dominer les autres. Tel fut le cas de Pharaon et des Egyptiens qui ont assujetti les israélites selon le livre de l’Exode. Ce désir de domination de l’autre ne persiste-t-il pas encore aujourd’hui en nous-mêmes ? Que faisons-nous de nos frères et soeurs, de leurs droits, de leur dignité humaine, de leurs biens, de leur réputation ? Pourrions-nous nous rappeler de notre hymne national et notre devise dans lesquels nous prônons le RESPECT À LA VIE, l’UNITÉ et la DIGNITÉ par le TRAVAIL ?

 

 

Dans le contexte actuel de notre pays, nous pouvons facilement sombrer dans le désespoir. Comme les femmes de l’évangile qui se rendirent de grand matin au sépulcre de Jésus, nous sommes désemparés face aux événements qui nous dépassent. Nous continuons à chercher d’où nous viendra le secours.

 

Le salut nous viendra uniquement du Christ ressuscité : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée : ‘‘Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite’’ ».

 

Chers frères et soeurs, comme nous le rappelle saint Paul en Rm 6,3b-11 « nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts ». Cette vie n’est possible que si nous laissons le Seigneur agir en nous comme il l’a annoncé par la bouche du prophète Ezéchiel : « Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai en vous mon esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements, et vous y serez fidèles » (Ez 36,26-27).

 

 

L’Esprit de Dieu qui nous habite par notre baptême fait de nous le peuple de Dieu, et les témoins de la Bonne Nouvelle du salut. N’ayons pas peur d’annoncer que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Dans ce contexte difficile, ne perdons pas nos valeurs chrétiennes d’amour, de fraternité, de respect, de justice, de tolérance, de réconciliation, d’unité, de paix….

 

 

Oui le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Avec le Christ ressuscité, c’est l’Amour qui triomphera. Alléluia.

 

 

QUE JÉSUS-CHRIST SOIT TOUJOURS LOUÉ.

 

 

Mgr Dieudonné NZAPALAINGA, Cssp

 

Archevêque de Bangui

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:20

 

 

 

affaires perso abandonnées par Boz

 

 

Henry De Montherlant a eu l’idée d’affirmer que « c’est le jour des révolutions que les choses rentre dans l’ordre ».  Malheureusement quelle amertume lorsque l’ordre, au pluriel depuis plus d’un demi siècle peine à s’instaurer en République centrafricaine ! Quelle amertume lorsque trouver un « quoi vivre ensemble » a du mal à s’établir en République centrafricaine !  Quelle amertume lorsque « l’union sur fond de division » est quasiment impossible dans un pays où l’une des composante de la devise nationale est « Unité » - Dignité – Travail.


En effet pas plus que quatre seulement après l’indépendance, un désordre, au pluriel, s’est instauré en République centrafricaine. Du coup le langage des armes y a élu domicile. Le plus fort en République centrafricaine est celui qui est capable de ramasser les armes et renverser les détenteurs du pouvoir. Ce qui fait que la vieillesse des rancunes entre les leaders politiques centrafricains n’a pas altéré la quête obsessionnelle du pouvoir. La population a toujours été otage des rancunes au niveau politique.  D’une part chaque leader, une fois arrivé au pouvoir, se fabrique son bouc émissaire. Ce qui implique rancœur, haine, brimades, tracasserie et vengeance pour le mal qu’ils se sont faits réciproquement. Maurice Kamto, dans son Pouvoir et droit  en Afrique : Essai sur les fondements du constitutionnalisme dans les Etats d’Afrique noirs francophones,  affirme que « En République centrafricaine il n’y a que des personnalités politiques revanchardes » (p.368). Ainsi dès les premiers instants de l’indépendance Abel Goumba était l’ennemi de David Dacko à cause d’une mission non autorisée que celui-là a effectué à Brazzaville. Dacko lui en voulait à vie (Lire Mémoires d’Abel Goumba, p.23 et sss) et c’est à l’occasion de la clôture du Dialogue national de 2003 qu’ils se sont pardonnés officiellement. Quelques mois plus tard Dacko allait être rappelé au ciel. David Dacko était l’ennemi juré de Jean Bedel Bokassa. « La plus grosse erreur de ma vie était de laisser Dako en vie » dixit Bokassa. André Kolingba, au pouvoir pendant 12 ans, traitait Ange Félix Patassé et Abel Goumba de « Assoiffés et aigris du pouvoir ».  Ange Félix Patassé, une fois arrivé au pouvoir, considérait André Kolingba et Abel Goumba de « Ratés de pouvoir ». François Bozizé, au pouvoir pendant dix ans, appelaient ses opposants Martin Ziguélé, Nicolas Tiangaye et Henri Pouzère de « sorciers et vampires » de son pouvoir. Aujourd’hui Michel Djotodjia et Nicolas Tinagaye tiennent à  leur les rênes du pouvoir centrafricain, comment vont-ils traiter leurs opposants ? On verra bien lorsque les réalités du pouvoir centrafricain se feront sentir avec les revendications de  tous ordres.


D’autre part chaque fois que la République centrafricaine veut développer et consolider la démocratie assortie de l’Etat de droit, l’armée est là pour se comporter en « gendarme » de la vie politique centrafricaine. Au fait avec le coup d’Etat du dimanche 24 mars 2013 conduit par une rébellion de la Séléka depuis le 10 décembre 2012, ayant évincé un régime prétendu démocratique du général François Bozizé, la République centrafricain en est à son vingt-troisième soulèvement militaire. Le coup d’Etat du 31 décembre 1964 organisé par Jean-Bedel Bokassa, plus que connu sous le nom de « coup d’Etat de la Saint Sylvestre » a inauguré une crise militaro-politique interminable en République centrafricaine.  En 1968 une tentative de coup d’Etat contre  Bokassa s’est soldée par l’exécution Banza et  Kallot.  Une année plus tard, une autre tentative, toujours contre Bokasse, va être sanctionnée par l’exécution de Mbongo, Kolignako et Mandé. En 1976, quand Bokassa allait ériger la République centrafricaine en Empire centrafricaine une autre tentative de coup d’Etat contre ce projet,  sera étouffée par l’exécution systématique  du comandant Obrou, Zoukongo et leurs complices. Le 28 septembre 1979, protégé par des parachutistes français, David Dacko renverse la monarchie constitutionnelle de Bokassa. C’est l’opération « Baracuda ». Deux ans plus tard les élections controversées de 1981 vont favoriser l’irruption du Général d’armée Andrée Kolingba au pouvoir à son corps défendant le 1er septembre 1981.

 

Ce dernier n’a même pas passé une année quand les généraux François Bozizé et M’baïkoa ont envisagé de le renverser en 1982. L’échec s’est suivi de l’exil de François Bozize à Cotonou au Bénin et le Nord de la République centrafricaine était abandonné à son triste sort par le pouvoir central qui siège à Bangui la capitale.  En 1993, une mutinerie de la garde présidentielle revendiquant les arriérés de solde, va vaciller le pouvoir du Général André Kolingba qui a été sequestré pendant 10 heures par les mutins. Dans la même année, une mutinerie sanglante des RDOT et du RMI réclamant aussi les arriérés de solde vont entrainer la mort d’une femme enceinte. Les élections controversées de 1993 se sont soldées par un coup de feu à l’occasion duquel un garçon a trouvé la mort à Berbérati.  Deux ans seulement après l’élection démocratique d’Ange Félix Patassé, il y eut une mutinerie le 18 avril 1996. Les mutins Parfait M’Baye et Annicet Saulet revendiquaient les arriérés de leurs soldes. Un mois plus tard le 18 mai 1996 une deuxième mutinerie sera déclenchée pour exiger l’application des accords d’avril et qui, après une semaine, s’est transformée en tentative de coup d’Etat. La France a dû intervenir pour sauver le pouvoir d’Ange Félix Patassé avec l’opération Amaldin 1.  Dans la même année 1996, au mois d’août une autre mutinerie a eu lieu pour protester contre la décision d’Ange Félix Patassé de transférer les régiments à Bouar. Le 3 novembre  1996 une mutinerie des éléments du RDOT et du RMI exige la démission du Président Patassé.

 

Celui-ci a été sauvé grâce à la France qui a envoyé l’opération Amaldin 2. Le 16ème soulèvement militaire en République centrafricaine est le coup d’Etat manqué du 28 mai 2011. La décision de poursuivre le Chef d’Etat major des armées centrafricaines, François Bozizé, par Ange Félix Patassé va diviser l’armée en septembre 2011. Le 25 octobre 2002, François Bozizé lanec une offensive rebelle (18). Le 15 mars 2003 il renverse finalement le pouvoir que détient Ange Félix Patassé.  Au lendemain des élections de 2005, les perdants vont ramasser les armes au Nord de la République centrafricaine. Il s’agit de Jean Jacques Démafouth et Abdoulaye Miskine. En 2010 une coalition de la séléka va hanter tout le nord ouest de la République centrafricaine. Le 10 décembre 2012 elle lance une offensive vers Bangui. Le pouvoir de François Bozizé a été sauvé grâce aux forces africaines de la Micopax. Finalement le 24 mars 2013, François Bozizé  est évincé par Michel Djotodja.

 

Un rapide décompte statistique  révèle que, en 53 ans d’indépendance, l’armée a tenu les rênes du pouvoir pendant 39 ans, et elle les tient encore, excepté la gouvernance d’Ange Félix Patassé et de David Dacko.  L’activisme des militaires s’est traduit par l’occupation des institutions de l’Etat. Avec l’accession des militaires au pouvoir, la République centrafricaine pouvait bien espérer d’une restauration de l’ordre car les militaires  sont techniquement et matériellement outillés dans ce domaine. Hélas !  La lutte contre le désordre en République centrafricaine est une entreprise périlleuse, non pas dans les moyens à mettre en œuvre, mais dans les stratégies à adopter. La défaillance  de l’Etat   en matière d’ordre s’est manifestée par la déliquescence de l’armée centrafricaine (I) incapable de sécuriser les frontières de l’Etat (II).

 

I/ Un désordre  lié à la déliquescence de  l’armée centrafricaine

 

L’armée a toujours été un facteur d’insécurité en République centrafricaine. Pour des raisons historiques et extra juridiques, l’armée se trouve le  plus  souvent au cœur des problèmes de la construction de  l’Etat souvent dans des formes institutionnelles dont il faut apprendre à lire les significations cachées. La réalité est plus complexe dans la mesure où en République centrafricaine la Présidence a été plusieurs fois investie par un militaire qui se dotait en outre du Ministère de la défense. Le pouvoir politique est à plusieurs reprises animé par des militaires habillés en civil occupant les appareils clé de l’Etat.


Aujourd’hui, l’armée centrafricaine est caractérisée par un conglomérat hétéroclite, sans cohésion, ni discipline, composé des  ex loyalistes,  des ex  mutins, des ex libérateurs, des patriotes et des rebelles. L’effectif global ne répond pas aux exigences des missions. Les soldats restent huit à dix mois sans relève faute de remplaçants. Il  y a un vieillissement évident des personnels des armées centrafricaines. Cet aspect du problème représente un handicap majeur : certains personnels sont hors limite d’âge depuis plus de dix ans. Un rapport constate qu’au moins 700 personnes tout grade confondu devraient faire valoir leur droit à la retraite. Or, leur présence empêche de facto toutes procédures de recrutements et d’avancements. Dès lors,  les capacités opérationnelles des forces armées centrafricaines sont réduites.


Le recrutement anarchique fondé sur le tribalisme, le clanisme et le régionalisme,  ne répond à aucun des critères de moralité, de motivation, d’aptitudes physiques et intellectuelles. La politique de nomination est faite au mépris des dispositions statutaires. Elle ne tient plus compte de critères de compétence, de qualification, de formation, de la durée de service. En conséquence, les compétences disponibles sont mal utilisées, la pyramide des grades est perturbée engendrant une absence de correspondance entre les aptitudes reconnues et les missions confiées.


Sur le plan matériel, des insuffisances sont aussi criantes. Il en va ainsi, du logement dans les casernes. Aussi, bon nombre de militaires résident en dehors des casernes et à leurs frais. Ces militaires éprouvent d’énormes difficultés pour se rendre à leur lieu de travail et la solde perçue ne leur permet pas de supporter leur frais de déplacement et d’assurer les dépenses d’un ménage. Les différentes crises ont conduit les autorités politiques centrafricaines à faire appel à des forces étrangères pour suppléer l’armée centrafricaine.


Cette désorganisation tant matérielle que sur le plan de la gestion des ressources humaines, aboutit à une situation totalement incontrôlable. La misère de ces militaires les amène à racketter voire à braquer des civils, et donc à créer une plus grande insécurité. Il en résulte une dénaturation des forces armées. La hiérarchie, la discipline, la cohésion d’ensemble,  symboles de l’institution militaire n’existent plus. Ils sont remplacés par des liens d’allégeance au pouvoir. Non seulement l’armée n’est plus soudée, mais elle obéit le plus souvent à des critères sans rapport  avec l’efficacité militaire.


Sur le plan éthique, les notions de sacrifice, familières de l’institution militaire résonnent comme des mots creux. Les généraux proches du pouvoir doivent plus leurs galons à leurs relations privées avec le Chef de l’Etat qu’à leur aptitude au combat. A l’opposé, des officiers réputés pour le sérieux de leur formation et pour leurs compétences, mais originaires d’autres provinces que celle du président, se trouvent victimes de mesures d’éloignement et  de purges.


 La perte du sens   patriotique et la disparition de l’« esprit de corps » ont grandement  porté préjudice à la dignité et à la crédibilité du soldat centrafricain.  C’est vraiment un processus de désintégration qui conduit,  à terme,  au malheur  des armées devenues « sans cœur,  ni âme ».


En somme, l’armée centrafricaine est peu performante, modeste, parfois  tout juste de parade, incapable de mener à terme un combat. Le militaire centrafricain reste sous équipé. Tous les matériels ne relèvent que des dons des pays amis souvent très insuffisants,  parfois de vieux matériels rénovés. La précarité est permanente.  L’organisation de l’institution militaire est un chantier abandonné, ne pouvant que déboucher sur l’inaction des forces militaires.


 II/ Un désordre né de la porosité des frontières


Le contrôle des frontières est un attribut de la souveraineté et l’avenir de l’Etat en dépend entièrement. Pour autant la délimitation des frontières de l’Etat n’a suscité aucune réaction particulière du peuple centrafricain et n’a soulevé aucune polémique des politiques. Le territoire centrafricain est le résultat d’une négociation entre Britanniques, Allemands et les agents de l’Etat du roi belge. Ces frontières, ainsi délimitées, sont restées presque immuables. La conquête des frontières n’a pas été un enjeu central en République centrafricaine.


Les frontières en Afrique centrale ont fait l'objet de la Convention germano-britannique du 14 août 1893. La frontière entre le Soudan et la RCA a été fixée par un Accord du 14 juin 1898 passé entre l’Angleterre et l’Egypte. La France l’a accepté le 10 janvier 1924 ; le Soudan et la RCA ont signé le 25 mai 1966 un communiqué conjoint qui accepte cette frontière. La frontière entre le Cameroun et la RCA a été fixée par Convention du 15 mars 1874 signée entre la France et l’Allemagne. La frontière entre le Tchad et la RCA a été unilatéralement fixée par la France le 8 avril 1858. Il n’y a pas d’accord sur la frontière entre la République du Congo (Brazzaville) et la RCA. Toutefois, la France s’en charge. La frontière entre la République Démocratique du Congo (ex Zaïre) et la RCA a été fixée par la Conférence de Berlin de 1885. Avec le nouveau Soudan du Sud, les autorités centrafricaines ont gardé une position mitigée.


Mais,  au de-là de ce constat, force est de constater que  l’exercice du pouvoir n’a pas vraiment contribué à la stabilisation politique et territoriale en République centrafricaine. Sous l’effet des flux des marchandises et des personnes, la question du respect des frontières connaît une nouvelle actualité. Car dans quelques régions frontalières de la République centrafricaine, des bandes armées transmigrantes n’ont cessé  de se former et sont en quête d’opportunité et de prédation. Traversant des frontières libres de surveillance, elles s’agrègent et se reforment sans cesse en fonction des circonstances tactiques et perdurent grâce à la libre circulation qui caractérise les zones grises du pays. Ainsi, la  Lord Resistance Army (LRA), de l’Ouganda, a traversé tout le Sud-Soudan pour s’infiltrer dans l’Ouest de la République centrafricaine. Le lien direct entre absence de contrôle frontalier sur les personnes et guerre est bien réel.  La République centrafricaine n’a aucun contrôle sur ses frontières. Les conflits sont nés des fractures du système local où le territoire et les frontières de l’Etat sont les plus fragiles. En conséquence, l’extrême porosité des frontières autorise un approvisionnement continu des belligérants  en armes et permet aux milices de demeurer pleinement opérationnelles.


Dans leur ensemble, les frontières de la République centrafricaine sont mal ou faiblement contrôlées notamment du fait du manque d’infrastructures techniques et de ressources humaines. La situation a même empiré en raison d’un appauvrissement de l’effectif des agents de la police des frontières.  A l’indigence des postes de contrôle, s’ajoute le découragement des agents des services de sécurité. Ces derniers sont généralement mal payés et se sentent isolés ou abandonnés sans moyen de travail adéquat et sans véritable protection face aux attaques des criminels et des trafiquants transfrontaliers. Les mesures de sécurité instaurées le long des frontières de la République centrafricaine sont donc à améliorer car,  en l’absence d’une présence de l’autorité  de l’Etat, les citoyens sont obligés de gérer eux-mêmes la sécurité de  leurs communautés. Le marquage matériel des frontières n’existe pratiquement plus. Par ailleurs, la zone frontalière de l’Etat centrafricain est extrêmement étendue et son contrôle coûteux.  On note aussi que ces longues frontières sont d’accès difficiles.  Une vue d’ensemble du territoire révèle des infrastructures routières totalement impraticables. Les routes bitumées sont rares et elles desservent très peu les frontières.


L’incapacité de l’Etat Centrafricain d’assurer une surveillance effective de ses frontières territoriales, aboutit à des solutions en marge de la légalité. Régions périphériques, ses zones frontalières insuffisamment contrôlées finissent par donner naissance à un monde avec ses propres règles et  ses lois. Elles ont tendance  à se transformer en zones de non-droit quand l’Etat y est absent ou insuffisamment efficace. Elles facilitent des déplacements guidés par des habitants qui connaissent les terroirs, les caches et les refuges ; les frontières deviennent ainsi un terrain idéal pour les criminels qui les passent facilement. L’instabilité politique, la misère, la mauvaise gestion et la corruption détournent les agents de l’Etat de leur mission.  Tant que séviront  ces fléaux, la République centrafricaine n’aura pas compris la nécessité d’une frontière.


Le contrôle des frontières de la République centrafricaine exige des moyens humains, matériels et financiers importants qui sont  à vrai dire hors de portée. La coopération interétatique est donc nécessaire pour la sécurisation efficace des frontières. Dans le cadre de cette coopération, deux niveaux sont possibles : d’une part, sur le plan national, la République centrafricaine devrait renforcer le contrôle  aux frontières par une présence effective  et adéquate des forces de douanes et de sécurité. D’autre part, sur le plan sous-régional, les Etats peuvent harmoniser les législations en ce qui concerne le contrôle des zones frontalières et la punition des infractions douanières et transfrontalières. La sécurisation frontalière  implique donc un renforcement du contrôle  des mouvements de marchandises et surtout des personnes. Ainsi, la réforme du secteur de la sécurité demeure embryonnaire, il est nécessaire que les nouvelles autorités de la République centrafricaine enclenchent un processus de consolidation.

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:18

 

 

 

Mackpayen Centro et consorts

 

 

Incarcéré durant cinq mois hors de tout circuit judiciaire dans la prison spéciale Camp de Roux, Le Centrafricain Mackpayen témoigne de ses conditions de détention sous l’ex-président François Bozizé.

 

Dans une prison baptisée Camp de Roux, en plein cœur de l'état-major des forces armées centrafricaines, ont été incarcérés les prisonniers "personnels" du chef de l'État déchu, François Bozizé. Pendant des mois, voire des années, des hommes y ont été détenus hors du circuit judicaire.

 

Aujourd’hui libéré par la Séléka, Le Centrafricain Mackpayen témoigne : "J’ai de la chance d’être encore en vie, beaucoup n’ont pas eu cette chance". Cet homme âgé de 41 ans, ancien diamantaire, a vécu cinq mois dans l’enfer du Camp de Roux.

 

Conditions d’hygiène déplorables

 

"On vivait à six ou plus, dans une cellule prévue pour une personne", poursuit Mackpayen. Pour nourriture, un café noir le matin et un repas unique servi en milieu de journée. "C’était immangeable", se souvient-il. Pour se laver, les prisonniers se servaient de l’eau des toilettes. "Il faisait très chaud, donc on perdait la peau."

Les geôliers "étaient nos bourreaux, ils faisaient ce qu’ils voulaient. Ils tapaient les gens à coups de crosse de Kalachnikov, même dans les cellules. Les prisonniers étaient blessés. On ne les amenait pas à l'hôpital."

L’entraide au sein de la cellule a permis aux prisonniers de survivre. "On priait tous dans les cellules pour que la rébellion entre à Bangui. Et ils sont venus. Ils ont cassé la porte. Et quand on est sortis, les gens courraient de partout. Certains prisonniers n’avaient pas vu la lumière du jour depuis deux ans !"

 

Depuis dimanche dernier, la prison est restée en l’état

 

 

Mackpayen s’était retrouvé dans le collimateur de François Bozizé en raison de son métier de diamantaire, dont le commerce est à l’origine de crises politiques et d’affaires de trafic en Centrafrique. "En 2008, le président de la République avait pris un décret pour fermer les bureaux d’achat de diamants. Il avait organisé un braquage sur le plan national. On a écrit une lettre demandant où étaient partis nos diamants saisis", raconte Le Centrafricain Mackpayen à RFI.

 

En 2012, quand ce dernier reprend son activité de diamantaire, il est arrêté pour "atteinte à la sûreté de l’État". Bozizé le soupçonne d'avoir fomenté un coup d'État. L'homme reconnaît avoir eu des liens avec la rébellion : "Ce sont des anciens diamantaires, des opérateurs économiques, bien sûr qu’on était en contact". Mackpayen estime cependant que son emprisonnement n'a rien à voir avec la rébellion, puisque celle-ci "n'existait pas encore en tant que telle quand [il a] été arrêté" il y a cinq mois.

 

Aujourd’hui, Mackpayen "souffre un peu" et dit"avoir mal partout dans le corps", témoigne-t-il sur RFI. C’est avec émotion qu’il revient sur les lieux de sa détention où tout est resté intact, une semaine après sa libération par la Séléka. Les murs portent encore les stigmates de la détention - parce qu'ils pensaient ne jamais en sortir, les prisonniers avaient gravé leurs noms sur les murs.

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:15

 

 

 

pillage-bangui-2.jpg

 

Radio Ndéké Luka Jeudi, 28 Mars 2013 14:50

 

« Ordinateurs pillés, documents administratifs saccagés, des tirs des armes par ici par-là dans quelle condition allons –nous travailler ?». Il s’agit d’une plainte exprimée ce 28 mars à Bangui par certains fonctionnaires centrafricains interrogés par Radio Ndeke Luka. L’ordre de la reprise du travail  a été lancé par le nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodja Am Non Droko dans son premier discours à la nation, le 26 mars dernier à Bangui.

 

Dans l’administration publique et privée, les choses tendent vers une reprise. Certains fonctionnaires se sont rendus à leur lieu de travail. Les dégâts causés par les éléments de Séléka et d’autres malfrats les ont plongés dans une profonde consternation.

 

Au niveau des hôpitaux, le constat est amer.

 

« On a pu gérer les choses, en réorganisant l’Hôpital, en rendant l’articulation des services assez pratiques, en maintenant les services des urgences, les soins intensifs et une unité pour les malades depuis dimanche et de manière modulaire au fur et à mesure que le personnel est en train de revenir» explique le Docteur Jean Chrysostome Gody, directeur du Complexe pédiatrique de Bangui.

 

D’après  Docteur Gody, les  principales difficultés rencontrées depuis la prise du pouvoir au niveau du Complexe pédiatrique pour son fonctionnement sont : le nombre insuffisant du personnel soignant qui n’a pas de relève jusqu’à ce jour,  l’alimentation des malades et du personnel. Il souhaite également que les moyens financiers soient mis à leur disposition très rapidement.

 

Ce matin, la circulation a repris timidement sur les principales artères de la capitale. Le Syndicat des conducteurs de Taxis et Bus posent 3 conditions aux nouvelles autorités centrafricaines. Il réclame l’ouverture et la sécurisation d’au moins  deux stations-services, la cessation des tirs sporadiques et la publication d’un numéro vert sur lequel les conducteurs peuvent appeler en cas d’agression.

 

«  À leur arrivée dans la ville, les éléments de la Séléka ont salué les gens et ils se sont rendus à la maison d’arrêt pour libérer les prisonniers. Il n’y a pas eu  d’incidents, les commerces sont ouverts et ils demandent aux gens de revenir pour vaquer à leurs occupations », témoigne un habitant de  la ville de Bouar (400kilomètres) sur les ondes de Radio Ndeke Luka.

 

Par ailleurs, les Nations unies se disent prêtent à intensifier ses opérations en République centrafricaine mais la situation actuelle liée aux pillages généralisés et les difficultés d’accès aux soins par ceux qui ont été touchés par la violence.

 

Dans un communiqué publié ce 28 mars à Bangui par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, les Nations unies  s’inquiètent au sujet de l’approfondissement de la crise humanitaire en République Centrafricaine

 

Pour le  Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme « 173.000 personnes ont été  déplacées à l’intérieur du pays, plus de 320.000 centrafricains ont fuis au République Démocratique du Congo(RDC), Cameroun et au Tchad. Dans le Nord et le Centre du pays, plus de 80.000 personnes risque de se retrouvées en situation de pénurie alimentaire pendant la prochaine saison creuse et 13500 sont menacées de malnutrition sévère, les écoles ne fonctionnement pas et plus de 166000 enfants n’ont pas encore assez à l’éducation »

 

Le Docteur Zacharia Maiga, coordonnateur de l’action humanitaire par intérim, appelle donc  toutes les parties à s’assurer de la sécurité du peuple centrafricain tout entier, s’abstenir de toutes nouvelles violences et de respecter le droit internationale humanitaire et les Droits de l’Homme.

 

A titre de rappel, le 18 mars, les Nations Unies et le gouvernement centrafricain ont lancé un appel consolidé de fonds pour  une valeur 129 milliards de dollars américain pour le financement d’appel humanitaire en République centrafricaine.

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 01:02

 

 

 

GP en patrouille dans Bangui

 

 

http://direct.cd   Lundi, avril 1st, 2013 10:33

 

 

Plus de 200 militaires centrafricains fidèles au régime de l’ex-président François Bozize ayant traversé la rivière Ubangi vers Zongo, dans la province de l’Equateur, créent l’insécurité dans cette ville en commettant des exactions au sein de la population locale. « Ils extorquent et torturent des habitants de cette ville », a rapporté vendredi 29 mars Radio Okapi.

 

Ces hommes en uniforme font partie des milliers des Centrafricains ayant trouvé refuge en République démocratique du Congo, après la chute samedi 23 mars du régime de François Bozizé.  Ce dernier  a été renversé par la coalition rebelle de la Seleka.

 

Selon des sources concordantes, seuls 84 des 200 militaires ont été désarmés par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). « D’autres qui sont entrés à Zongo sans passer par des postes frontaliers officiels détiendraient encore leurs armes »,  a appris  Radio Okapi.

 

C’est donc ceux qui détiennent encore des armes qui s’en servent pour mener des exactions  dans la population. Ainsi, par exemple, « Quatre réfugiés ont été victimes d’extorsion, deux familles congolaises ont été visitées et dévalisées dans la nuit de mercredi à jeudi 28 mars par ces militaires, alors que la même nuit, deux sentinelles ont été torturées, l’une a été blessée », a  indiqué l’ONG SAD-Africa opérant à Zongo citée par Okapi.

 

Toutefois, « Quatre personnes suspectées d’être les auteurs de ces actes ont été arrêtées. Une mission conjointe constituée de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), du commandement de la 3e région militaire des FARDC, de la Police nationale congolaise, a quitté Mbandaka depuis mercredi 27 mars pour Zongo via Gemena pour évaluer la situation sur place », ont confié à radio Okapi certaines sources sur place à Zongo.

 

«Ne sont entrés au pays que des personnes sans armes. Et nous ne pouvons pas refuser l’asile humanitaire à des personnes non armées », avait indiqué lundi 25 mars, Lambert Mende, ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement.

 

Il avait précisé que « S’il y a des criminels parmi eux, il y aura des mesures à prendre», ajoutant que « les services congolais de migration et le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), contrôlaient tous les migrants en RDC pour s’assurer qu’ils ne portent pas sur eux des armes ».

 

Lambert Mende avait affirmé que des unités des FARDC et de la Police nationale congolaise (PNC) avaient été déployées à Zongo pour désarmer tout celui qui demande l’asile en RDC.

 

Entre-temps, les humanitaires craignent de voir « s’aggraver la situation de précarité de la population locale, notamment avec une crise alimentaire mondial et d’autres problèmes liés à la survie »,  déclarait mercredi 27 mars, Sylvestre Mudingayi, chargé de l’information publique adjoint du Bureau de coordination  de l’Onu aux affaires humanitaires en RDC (OCHA-RDC).

 

En outre, avec l’afflux continu des réfugiés à Zongo et en province Orientale, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait prévu cette semaine, l’envoi de vivres supplémentaires par barge de Kinshasa vers Mbandaka.

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