BBC Afrique 2 avril, 2013 - 18:24 GMT
C'est une exclusivité BBC Afrique. François Bozizé brise son silence. En fuite au Cameroun,
depuis la chute de son régime il y a près 10 jours, le président centrafricain exprime son amertume, il accuse le Tchad de l'avoir lâché, et d'avoir aidé les rebelles de la
Séléka.
http://www.bbc.co.uk/afrique/nos_emissions/2013/04/130402_bozize.shtml
Centrafrique : Bozizé accuse le Tchad d'avoir soutenu la rébellion
LIBREVILLE (AFP) - 02.04.2013 21:07 - L'ancien président centrafricain François Bozizé a
accusé mardi, sur BBC Afrique, le Tchad de l'avoir lâché et d'avoir soutenu les rebelles du Séléka qui ont pris le pouvoir à Bangui le 24 mars.
"Le samedi 23 (mars) nous avons anéanti les forces de la Séléka mais cependant dans la nuit
du samedi 23 au dimanche 24 nous pourrions affirmer qu'il a eu un soutien d'un pays africain, je crois bien inévitablement le Tchad", a affirmé M.
Bozizé.
"C'était les forces spéciales des forces armées tchadiennes qui ont mené l'opération dans la
matinée du dimanche puis ont attaqué la base des Sud-africains qui se trouvaient sur l'itinéraire" vers Bangui, a-t-il ajouté.
"Nous avions des relations fraternelles solides, entre le Tchad et la République centrafricaine (...) mais nous
sommes surpris de ce comportement dû à quoi? Seules les autorités tchadiennes peuvent nous donner des explications", a également affirmé l'ancien président.
Le Tchad, puissant voisin, était un soutien de poids à François Bozizé, qui l'avait aidé à prendre le
pouvoir par les armes en 2003 et à combattre des rébellions du Nord en 2010.
"La position du Tchad dans ce conflit est pour le moins ambiguë et le pouvoir tchadien est soupçonné d'entretenir
des relations coupables avec le Séléka", a commenté, pour sa part, le groupe de recherches International crisis group (ICG) dans un récent rapport.
"J'ai téléphoné hier au président (congolais) Sassou (médiateur dans la crise centrafricaine) pour lui dire que
je voudrais être présent au sommet extraordinaire de N'Djamena demain (mercredi) mais malheureusement il semble bien que le protocole de la présidence de N'Djamena a donné une réponse
négative", a ajouté M. Bozizé.
Un sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) consacré à la situation en
Centrafrique se tiendra au Tchad mercredi.
Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye, reconduit dans ses fonctions par le nouvel homme fort du
pays Michel Djotodia, est arrivé dans la soirée à N'Djamena pour représenter le nouveau pouvoir centrafricain.
François Bozizé, qui avait trouvé refuge au Cameroun après l'entrée des rebelles Séléka dans Bangui le 24
mars, a demandé l'asile au Bénin, selon le ministre béninois des Affaires étrangères Arifari Bako.
© 2013 AFP
Centrafrique: début de normalisation à Bangui avant un sommet régional au Tchad
BANGUI 02-04-2013 à 15h10 (AFP) - Un début de normalisation était en cours mardi à Bangui où la situation
reste précaire alors que le gouvernement traverse quelques turbulences à la veille du très attendu sommet de
N'Djamena sur la Centrafrique.
Les nouvelles autorités --le président Michel Djotodia issu de la rébellion, comme le Premier ministre
Nicolas Tiangaye représentant de l'opposition-- avaient appelé à une reprise mardi de l'activité administrative et économique.
Des milliers de gens se déplaçaient à pied dans la ville, signe d'une reprise de la vie quotidienne. Néanmoins, cette reprise
n'était que partielle à Bangui, où de nombreuses administrations sont restées fermées. Magasins et sociétés privées cherchaient plus à remettre leurs locaux en état qu'à servir les clients, a
constaté un journaliste de l'AFP
"Nous voulons bien reprendre les activités mais la présence de ces hommes en armes nous inquiète
encore", a confié à l'AFP le propriétaire libanais d'un magasin du centre-ville.
A la société publique d'électricité Enerca (Energie centrafricaine), un employé a expliqué: "Il y a beaucoup
d'appels de clients nous demandant des interventions (de réparation) mais tous nos véhicules ont été volés".
Le secteur bancaire, jugé crucial par les opérateurs, n'est pas encore actif. Les succursales de Western Union ou la CBCA
(Commercial Bank on Central Africa), ont ouvert leur porte mais promettent de distribuer de l'argent qu'à partir mercredi.
Quant à la sécurité, des tirs sporadiques continuaient à être entendus dans la capitale. Le cantonnement des troupes de la
rébellion Séléka, toujours très présentes en ville, a commencé. Le président Djotodia a symboliquement visité mardi un commissariat, demandant à ses troupes de s'en
retirer.
"Il faut qu'ils libèrent les locaux de la police parce que si on demande au gens de reprendre leur service et que
les locaux sont occupés (...). Il faut qu'ils partent dans les différents sites de cantonnement", a déclaré M. Djotodia.
Des files d'attente étaient visibles à l'entrée de différentes casernes occupées par le Séléka. Il s'agissait à la fois
d'hommes des troupes régulières regagnant leurs unités, comme demandé à la radio nationale, mais aussi de jeunes voulant intégrer les rangs du Séléka.
"Nous sommes dans une logique de désarmement", a souligné une source proche du Premier ministre,
espérant que le Séléka ne continuera pas à recruter.
Sur le plan politique, le gouvernement a connu son premier accroc avec l'annonce de la coalition de l'opposition qu'elle
suspendait sa participation au gouvernement d'union nationale.
Des représentants du parti du Premier ministre Tiangaye, mais aussi du Mouvement du Libération du peuple
centrafricain (MLPC), principal parti d'opposition, ont signé ce document, affirmant agir au nom de leurs formations.
Cette déclaration a été aussitôt démentie par le Premier ministre Tiangaye, et plusieurs ténors de cette
opposition au président déchu François Bozizé.
"Moi, président du parti de la Convention républicaine pour le progrès social, je ne suis pas au courant de la
décision qui a été prise par ce collectif. Mon parti n'est pas concerné", a réagi M. Tiangaye.
Au moins six des neuf ministres issus de l'opposition (sur les 34 que compte le gouvernement) ont confirmé leur participation
au cabinet, toujours selon le Premier ministre.
Le Premier ministre est arrivé dans la soirée à N'Djamena, chez le puissant voisin tchadien sans qui rien
ne se fait en Centrafrique, pour le sommet mercredi de la Communauté Economique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).
"Nous attendons que les chefs d'Etat de la CEEAC comprennent la situation extrêmement difficile dans laquelle se
trouve le pays et aide la RCA à sortir de cette crise", a souligné Me Tiangaye.
Le président Djotodia, dont le coup de force a été condamné par la communauté internationale, ne devrait
finalement pas s'y rendre. Le sommet pourrait permettre de trouver un cadre légal à la situation politique en Centrafrique où la Constitution est suspendue.
"Il ne faudrait pas qu'on déshabille ou humilie M. Djotodia. Il ne faut pas oublier qu'il y a 3.000 Séléka en
ville", rappelle une source proche du gouvernement
Saleh Kebzabo, député, président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR)
MARDI 02 AVRIL 2013
« Je crois que Bozizé a fini par exaspérer tous ses collègues d’Afrique centrale, parce que chaque fois qu’il
signait des accords il ne les respectait pas. (…) Il faut dire que même certaines fins de mois en Centrafrique étaient assurées par les pays voisins. »
Quel avenir pour la Centrafrique ? C’est ce mercredi 3 avril, à Ndjamena, qu’on saura à quelles
conditions le nouvel homme fort de Bangui sera reconnu par ses pairs. Michel Djotodia doit en effet se rendre au Tchad pour assister à un sommet extraordinaire de la Communauté
économique des Etats d’Afrique centrale, la CEEAC.
Dans cette affaire, le Tchad joue un rôle clé. Mais quel rôle
exactement ? Le député Saleh Kebzabo est l’une des figures de l’opposition tchadienne. Il préside l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR). De passage
à Paris, il répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
Afrique du Sud : l'opposition demande le retrait des troupes de Centrafrique
RFI mardi 02 avril 2013
L'Alliance démocratique, l'opposition sud-africaine, a demandé ce lundi 1er avril 2013 au
gouvernement de Pretoria de retirer immédiatement ses troupes de République centrafricaine. Par ailleurs, elle a déclaré son intention de déposer une motion parlementaire qui allait dans ce sens.
Treize militaires sud-africains ont été tués après des combats contre des rebelles de la Seleka le 24 mars dernier. Ce sont près de 200 militaires sud-africains qui avaient été déployés dans le
pays en janvier dernier pour soutenir les hommes du président François Bozizé.
David Maynier Chargé des questions de sécurité à l'Alliance démocratique
« Nous pensons que le déploiement de la force de défense nationale sud-africaine
doit être liée à notre propre sécurité nationale. [...] Et nous estimons que si nos forces doivent être impliquées dans des opérations de maintien de la paix, cela doit se faire dans le cadre des
opérations sous-régionales de la SADC.