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AFP 19 SEPTEMBRE 2013 À 22:22
Le président français François Hollande a déclaré jeudi soir à Bamako que la France aura «sans doute à être davantage présente» en Centrafrique.
S’exprimant devant les soldats français de la mission Serval, le chef de l’Etat a déclaré: «Les Français sont fiers de vous partout où vous êtes et notamment en Centrafrique où nous aurons sans doute à être davantage présents».
Auparavant, lors d’une conférence de presse à Bamako où il avait assisté aux cérémonies d’investiture du nouveau président malien, François Hollande avait prévenu qu’il «ne resterait pas sur la réserve». «Pourquoi? parce que le chaos engendrera le terrorisme», a-t-il poursuivi, en citant «les femmes victimes de viols», «les enfants déplacés, perdus», «les villages anéantis».
Il a jugé que «le conflit (était) en train de devenir une confrontation religieuse».
Le président français a expliqué que la France «fera en sorte que dès l’Assemblée générale des Nations unies, l’on puisse donner le cadre juridique pour permettre à cette force africaine d’avoir l’ampleur nécessaire». «Nous sommes en train d’y travailler», a-t-il dit.
AFP
La Centrafrique risque de devenir un sanctuaire de terroristes
BAMAKO AFP / 19 septembre 2013 22h21- Le président tchadien Idriss Deby Itno a mis en garde jeudi à Bamako sur la persistance de la menace jihadiste en Afrique, et plaidé pour une action en Centrafrique, qui risque, selon lui, de devenir un sanctuaire de terroristes.
Les groupes jihadistes qui avaient occupé plusieurs mois en 2012 le nord du Mali ont été chassés grâce à une intervention militaire franco-africaine lancée en janvier, avec l'aide notamment du Tchad, mais il ne faut pas croire que c'est terminé, a déclaré M. Deby Itno lors d'une conférence de presse après les célébrations marquant le début du mandat du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
Ce n'est pas terminé. Ailleurs, il y a un autre foyer au coeur de l'Afrique. Et si nous ne faisons pas attention, demain, ça peut être aussi un sanctuaire de terroristes: (...) la RCA, la République centrafricaine, a-t-il dit.
Depuis 1994, en dépit des efforts des pays d'Afrique centrale, on n'a jamais pu résoudre la crise en République centrafricaine, a-t-il ajouté.
La Centrafrique est en proie au chaos depuis la chute, en mars, du président François Bozizé, renversé par une coalition rebelle, Séléka, dont le chef, Michel Djotodia, s'est autoproclamé président. Mais le nouveau pouvoir à Bangui peine à restaurer l'ordre dans le pays qui s'enfonce dans la violence entre groupes armés, alors que les combattants de Séléka sont accusés d'exactions à répétition contre la population.
Selon Idriss Deby Itno, en marge des festivités de jeudi à Bamako, le président français François Hollande a discuté de la République centrafricaine avec ses homologues d'Afrique centrale présents.
M. Deby Itno a exhorté à ce que les efforts de la CEEAC, la Communauté des Etats d'Afrique centrale, soient accompagnés par tous les amis de la Centrafrique et les Nations unies.
Nous espérons que la France va nous soutenir sur le plan financier, logistique (...) en attendant qu'on ait d'autres possibilité de financement, a-t-il ajouté.
Idriss Deby Itno a aussi appelé à être vigilant face à la menace terroriste existant ailleurs en Afrique, impliquant des combattants mobiles à travers le monde.
On oublie certains pays qui (...) fabriquent des terroristes. (...) De la Syrie jusqu'à la Libye, les gens se déplacent, a-t-il dit, en plaidant pour une interaction entre tous les pays situés au nord du Sahara et au sud du Sahara, une douzaine d'Etats au total selon lui, pour une bonne gestion des crises dans la sous-région.
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VOA Jeudi, septembre 19, 2013 Heure locale: 21:03
La RCA sombre progressivement dans le chaos. Les violences persistent dans le pays, notamment dans le Nord et l’Ouest du pays. La population s’est soulevée à Kaga Bandoro, le 18 septembre, suite à la mort d'un jeune homme arrêté et maltraité par les ex-rebelles Séléka.
Et dans ce contexte des voix s’élèvent, y compris au sein du gouvernement. Joseph Béndounga, ministre de l’Elevage et de l’industrie animale, dénonce l’impuissance du gouvernement. Il demande à ce que le pays soit administré par l’ONU. « Toutes les administrations ont été détruites », a expliqué le ministre Bendounga, soulignant qu’en ce moment, « ce sont les colonels rebellles Janjawid et mercenaires tchadiens qui gèrent la République centrafricaine. »
Ce qui reste à faire, a dit M. Bendounga, « c’est de mettre la République centrafricaine sous administration des Nations Unies pendant dix, ou 15 ans, le temps de remettre la République centrafricaine sur les rails. »
O Centrafrique, te voilà encore une fois de plus trahie par tes dignes fils,qui prétendent conduire ta destinée.
Te voilà, Centrafrique abandonnée par tes fils et filles entre les mains des barbares, qui font de toi une jungle ou les dinosaures sont de retour pour exterminer toutes âmes vivantes…
Centrafricain, Centrafricaine, qu’avons-nous fait pour mériter une telle souffrance ?
Dirait-on que nos ancêtres nous ont t-ils tourné le dos pour vivre cet horrible sort ?
En Décembre 2012, lorsque le Général François Bozizé envisageait de modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat, une opposition démocratique unie et déterminée s’est levée en bloc pour lui barrer la route dans un contexte qui a abouti aux accords de Libreville puis au coup d’état du 24 mars, justifié par le non-respect desdits accords.
Pourquoi cette mêmeopposition démocratiques’est-elle vouée au mutisme face au massacre de la population civile centrafricaine par ces barbares de séléka ?
Si le Mali a pu mobiliser toute la communauté internationale pendant la période de la crise, pour arrêter l’avancée des Djihadistes au Nord, c’est juste parce que tous les politiques ont pu surseoir les calculs politiciens afin de régler, tout d’abord la crise.Ils en sont sortis vainqueurs aujourd’hui et le monde entier a salué ces paisibles et transparentes élections qui ont porté à la tête de ce pays, le Président IBK.
Il est trop prématuré aujourd’hui de commencer à faire les calculs politiques, à l’heure ou les pauvres électeurs sont entrain d’être tués.
Arrêtons de faire les yeux doux aux acteurs de la transition, au moment ou le peuple n’arrive pas à passer une nuit paisible sous l’acharnement des séléka.
Il ne pourraity avoir d’élections libres et paisibles dans des conditions actuelles, d’où nécessité de s’unir pour faire blocage aux bourreaux de la nation.
Dénoncer individuellement les exactions actuelles n’aboutira à rien.
Il est important que tous les hommes politiques se mobilisent pour la mise sur pied d’un organe devant permettre de porter haut les cris du peuple centrafricain, afin de sensibiliser la communauté internationale sur la nécessité de voler au secours de la République centrafricaine qui se trouve à la merci de ces éléments de la séléka.
Car cette dernière n’interviendra que si les Centrafricains eux-mêmes se montrent unanimes et déterminés pour la résolution de la crise.
A maintes reprises, nos leaders, attachés plutôt à leurs intérêts personnels, ont déçu la communauté internationale, qui n’a jamais manqué d’apporter tout son soutien à notre nation chaque fois que besoin se fait sentir.
« Mabôkôôkô a musiri na li a pè ». Les autorités de la transition ont besoin du soutien de tous, pour rétablir la sécurité sur toute l’étendue du territoire.
Unissons-nous chers compatriotes et agissons dans le sens de la réconciliation et l’unité, qui sont des facteurs indispensables à préserver pour une sortie de crise définitive.
Comme Dieu a délivré le peuple d’Israël desmainsde Pharaon lorsqu’ils étaient en captivité, il délivreranotre pays du joug de nos ennemis !
Bénie soit la République Centrafricaine !
Bureau fédéral, CRPS-SENEGAL
Président fédéral
Adrien Koundou-Zalia
BAMAKO, 19 septembre 2013 (AFP) - La France n'interviendra pas directement en Centrafrique, en proie au chaos depuis la prise du pouvoir en mars par une coalition rebelle, mais Paris fournira un appui logistique à ce pays, a-t-on appris jeudi à Bamako dans l'entourage du président français François Hollande.
M. Hollande, invité aux festivités marquant le début du mandat du nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta, profitait jeudi de sa visite de quelques heures pour discuter du dossier centrafricain avec certains de ses homologues d'Afrique centrale également présents à Bamako.
Il devait notamment en parler avec Idriss Deby Itno du Tchad et Ali Bongo Ondimba du Gabon, dont les pays font partie, avec le Cameroun, des principaux contributeurs de la force actuellement en cours de déploiement en Centrafrique sous l'égide de l'Union africaine.
"L'idée qui se dégage est de mobiliser 3.500 hommes africains sous mandat africain pour stabiliser ce pays. Ce n'est pas la même opération qu'au Mali. La France n'interviendra pas directement, nous fournirons un appui logistique, de la formation", a-t-on dit dans l'entourage de M. Hollande.
La France compte environ 450 militaires à l'aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine. La Centrafrique est en proie au chaos depuis la chute en mars du président François Bozizé, renversé par une coalition rebelle, Séléka, dont le chef, Michel Djotodia, s'est autoproclamé président. Mais le nouveau pouvoir à Bangui peine à restaurer l'ordre dans le pays qui s'enfonce dans la violence entre groupes armés, alors que les combattants de Séléka sont accusés d'exactions à répétition contre la population.
En janvier, la France s'est engagée militairement au Mali, pour stopper la progression vers le sud de ce pays de groupes jihadistes armés qui en contrôlaient le Nord.
Au plus fort de cette opération militaire baptisée Serval, Paris a compté jusqu'à 4.500 hommes, des effectifs actuellement réduits à 3.200. Des pays africains ont également dépêché au Mali des troupes, qui ont intégré en juillet une mission de l'ONU appelée Minusma.
De source française, on indiquait que Paris entendait réduire ses militaires à un millier à la fin de l'année. Mais jeudi à Bamako, l'entourage de François Hollande a laissé entendre que Paris allait laisser sur place le nombre d'hommes nécessaire pour la sécurisation des élections législatives prévues en novembre.
"Doit-on rester pour assurer la sécurisation des élections (législatives)? C'est oui. Notre travail ne sera en grande partie terminé que lorsque toutes les élections seront terminées, et ces élections législatives doivent être aussi transparentes que la présidentielle", organisée sur deux tours, en juillet et août, sans incident majeur, a-t-on dit dans l'entourage du président français.
François Hollande à Bamako pour la fête d’investiture du nouveau président malien
19/09/2013 Par La Voix du Nord
Le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta fêtait en grande pompe ce jeudi à Bamako le début de son mandat, en présence du président français François Hollande et d’une vingtaine de chefs d’Etat africains, huit mois après l’intervention qui a chassé les islamistes du nord du pays.
Elu en août dernier au terme d’un scrutin sans incident majeur, M. Keïta a prêté serment le 4 septembre mais doit encore être officiellement investi à la tête du pays au cours d’une cérémonie «populaire» dans le grand stade de la capitale devant près de 50.000 spectateurs.
Arrivé à la mi-journée à Bamako, le président Hollande, l’un des invités de marque à ces festivités, a lancé devant la foule: «nous avons gagné cette guerre».
«Nous sommes à son aboutissement, car c’est une victoire, une grande victoire pour le Mali que nous fêtons aujourd’hui», a estimé celui qui a envoyé en janvier ses troupes soutenir les forces maliennes face aux groupes islamistes armés qui occupaient le nord du Mali.
« Aujourd’hui, le Mali a pris son destin en main, il a choisi son président », a ajouté M. Hollande, assurant que Paris restera aux côtés de Bamako et accompagnera les Maliens dans plusieurs domaines, citant le développement, la démocratie, la réconciliation.
Ancienne puissance coloniale, la France a été le fer de lance d’une intervention militaire internationale toujours en cours, déclenchée en janvier, et ayant permis de chasser du Nord malien les groupes jihadistes qui ont occupé cette région pendant plusieurs mois en 2012.
Lors de sa première visite à Bamako en février, alors que les combats étaient encore en cours dans le nord désertique, M. Hollande avait déjà été accueilli en libérateur, et avait qualifié ce déplacement de « jour le plus important de (sa) carrière politique ».
La Centrafrique en invité surprise
Parmi les chefs d’Etat invités ce jeudi figurent notamment le Tchadien Idriss Deby Itno, dont les troupes ont été, avec les Français, le fer de lance de l’opération anti-jihadiste; l’Ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao); et le roi Mohammed VI du Maroc, qui se déplace rarement pour ce genre d’évènement.
En marge des festivités, et profitant de son passage de quelques heures sur le continent, M. Hollande et plusieurs de ses homologues africains se réuniront pour un mini-sommet sur la Centrafrique, pays qui sombre inexorablement dans le chaos depuis la prise du pouvoir par la coalition rebelle du Séléka en mars dernier.
La France veut à cette occasion « encourager » le Tchad, le Gabon et le Cameroun -principaux contributeurs de la force actuellement en cours de déploiement en Centrafrique sous l’égide de l’Union africaine-, selon l’entourage du président français.
François Hollande « veut les encourager dans cette démarche, voir ce dont ils ont besoin et voir comment porter le sujet aux Nations unies », qui tient son assemblée générale la semaine prochaine à New York.
La France ne veut pas rejouer en Centrafrique le scénario malien
THOMAS HOFNUNG Libération 19 SEPTEMBRE 2013 À 17:18
DÉCRYPTAGE
Un mini-sommet consacré à cette ancienne colonie française devait réunir François Hollande et plusieurs dirigeants africains ce jeudi à Bamako, en marge de la cérémonie d'investiture du président IBK.
L'opération Serval au Mali : un accident de l'Histoire dicté par la nécessité et qui doit rester une exception. Tel est le message que Paris s'emploie à distiller ces jours-ci, alors que la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire en République centrafricaine (RCA) nourrit de nombreuses spéculations sur une nouvelle intervention militaire française. «Ce n'est pas à nous de faire le boulot mais aux Etats de la région, explique un haut responsable à Paris. On ne peut pas proclamer "L'Afrique aux Africains" et demander à l'ex-puissance coloniale d'envoyer des troupes.»
C'est pourtant ce qu'a fait récemment l'Union africaine, se heurtant pour l'occasion à une fin de non-recevoir de Paris. «Au contraire, nous avons répondu que nous allions baisser nos effectifs, ajoute cet interlocuteur. Il s'agit d'un électrochoc que nous espérons salutaire.» La France dispose de 450 hommes en Centrafrique, concentrés sur l'aéroport de Bangui, lieu stratégique en cas d'évacuation des ressortissants étrangers ou d'envoi de renforts militaires. Ces soldats sont censés appuyer la force multinationale africaine, la Misca (Mission internationale de soutien en Centrafrique). Composée de plusieurs centaines d'hommes sur le terrain, celle-ci s'est montrée impuissante jusqu'ici à enrayer la spirale de violences qui secoue le pays depuis la chute de l'ancien président François Bozizé (en mars dernier).
La France avait alors refusé d'intervenir pour stopper l'offensive des rebelles de la Séléka, au nom du principe de neutralité dans les affaires africaines qu'elle tente de promouvoir depuis l'élection de François Hollande à l'Elysée. En son temps, Nicolas Sarkozy avait tenu le même discours, avant d'être rattrapé par les soubresauts du Tchad (2008), et surtout la crise en Côte d'Ivoire (2010-2011). L'Histoire va-t-elle se répéter? «Le Mali est un contre-exemple, notre rôle consiste à mobiliser la communauté internationale, à éveiller les consciences», explique un responsable français.
A LIRE L'interview de Michel Djotodia, le nouveau président autoproclamé de la Centrafrique, dans Libération : «L’impunité, c’est fini»
Ces derniers jours, Paris a multiplié les appels aux dirigeants africains susceptibles d'envoyer des troupes pour muscler la Misca : Denis Sassou Nguesso (Congo); Aly Bongo Ondimba (Gabon), Idriss Déby Itno (Tchad), Paul Biya (Cameroun). «Si chacun de ses pays fournit 850 hommes, l'affaire est bouclée», dit-il. Qui va payer ? L'Union européenne. Comme en Somalie, où elle finance à grands frais une force composée de soldats ougandais, burundais et djiboutiens.
Ce plan pour la Centrafrique, toujours en cours d'élaboration, fera l'objet d'une réunion de haut niveau 25 septembre à New-York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Des représentants de l'Union africaine, de l'UE, des Etats-Unis et de plusieurs pays africains ont prévu d'y participer. Il y a urgence : alors que la situation s'est quelque peu stabilisée à Bangui, de violents affrontements - entre chrétiens et musulmans - ont éclaté récemment à l'intérieur du pays. Selon une source diplomatique française, des milliers de personnes seraient actuellement réfugiées dans l'enceinte d'une église à Bossangoa (250 km au nord-ouest de Bangui).
Paris, qui affirme vouloir jouer les seconds rôles à Bangui, s'inquiète du rôle trouble joué par le grand voisin de la Centrafrique. «Les empreintes digitales du Soudan sont très fortes sur place», confie un haut responsable, révélant que le chef des services de renseignement de Khartoum a été vu à Bangui une semaine avant la chute de Bozizé. «Dans les rangs des rebelles qui ont porté Michel Djotodia au pouvoir, on trouve de tout : des rebelles tchadiens, des gens du Darfour, des jenjawids (miliciens à la solde de Khartoum)...», ajoute cette source. «Nous disons à Djotodia qu'il doit faire le ménage de toute urgence!» Mais, pour l'ancienne puissance coloniale, pas question de lui donner un coup de main en lieu et place des Africains. Du moins, pas à ce stade.
Thomas HOFNUNG
BAMAKO AFP / 19 septembre 2013 13h18 - Le président français François Hollande est arrivé à Bamako jeudi à la mi-journée pour assister avec plusieurs de ses homologues africains à la fête d'investiture du chef de l'Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta, a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Hollande, qui effectue son deuxième voyage au Mali depuis février, a été accueilli à sa descente d'avion par M. Keïta, élu le 11 août et qui a prêté serment le 4 septembre.
Le chef de l'Etat français participera par ailleurs avec plusieurs dirigeants africains, également présents dans la capitale malienne, à un mini-sommet sur la situation en Centrafrique, pays en proie aux chaos depuis la prise du pouvoir par une coalition rebelle.
Les présidents du Gabon et du Tchad notamment doivent prendre part à ce mini-sommet, organisé en marge des célébrations officielles de l'investiture du nouveau président malien.
La France a été le fer de lance d'une intervention militaire internationale au Mali, qu'elle a déclenchée en janvier 2013 et toujours en cours, ayant permis de chasser les groupes jihadistes qui ont occupé le Nord malien pendant plusieurs mois en 2012.
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RFI mercredi 18 septembre 2013 à 15:05
Combien de personnes ont été tuées ces deux dernières semaines dans la région de Bossangoa, au nord-ouest de la Centrafrique ? « Près d'une centaine », dit le nouveau régime centrafricain. « Au moins une quarantaine dans la seule ville de Bossangoa, et sans doute beaucoup plus dans la brousse », confie au micro de Christophe Boisbouvier monseigneur Dieudonné Nzapalainga, l'archevêque de Bangui, qui rentre tout juste d'une mission dans la ville martyre, théâtre, juste après son départ, de nouveaux affrontements.
RFI : Vous rentrez de Bossangoa, quelle est la situation sur place ?
Mgr Dieudonné Nzapalainga : Je rentre de Bossangoa où j’ai vu plus de 10 000 personnes dans l’évêché, des gens qui dorment à même le sol. Avec les fortes pluies que nous avons eues ça m’a fait mal au cœur, parce que toutes ces personnes ont fui les exactions, ont fui aussi des viols. Vous avez aussi une communauté musulmane venant de localités environnantes qui a fui les exactions pour se retrouver à Bossangoa dans les bâtiments d’une école, et on trouve aussi une importante communauté peule. En écoutant les uns et les autres, j’ai perçu une grande peur. Les gens ont fui les exactions parce que beaucoup pensent que les éléments de la Seleka venaient pour les attaquer. Il y a eu effectivement des affrontements avec les éléments de la Seleka, mais en dehors de Bossangoa. Voilà pourquoi les gens étaient en débandade pour se réfugier au niveau de l’église.
De l’autre coté, les gens qui étaient attaqués par les membres de milices d’auto-défense, ces Peuls, ces communautés musulmanes, ont fui aussi pour se retrouver au niveau de Bossangoa. Ce que j’ai vu, c'est une exaspération venant des villages environnants. Les gens nous l’ont dit, nous avons fait le déplacement pour aller dans le village où tout a commencé pour Bossangoa, c’est-à-dire le village Zere. Ils nous ont raconté : « A chaque fois, on vient piller nos bêtes, on vient nous arrêter, nous brutaliser. Trop, c’est trop. Et nous avons voulu nous constituer en groupes d’auto-défense ». En fait, ils défendent leurs biens, ils défendent leur famille.
Peut-on parler d’attaque de milices d'auto-défense pro-Bozizé contre des éléments de la Seleka ?
Les gens que nous avons rencontrés ne nous ont pas dit qu’ils étaient pro-Bozizé. J’ai vu des gens avec les fusils traditionnels, des villageois, des gens qui ont déjà perdu leurs maisons, leurs femmes et enfants. Ils sont déterminés à en découdre. Ceux-là ont attaqué les communautés musulmanes et les représailles sont venues de la Seleka. Nous voici dans une spirale où l'on va parler de conflit interreligieux alors que ce conflit n’est pas interreligieux. Il faut éviter l’amalgame.
A l’origine, c’est un conflit politique parce que des milices d’auto-défense s’organisent contre les éléments de la Seleka.
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Pour défendre leurs villages, pour défendre leurs bœufs, pour défendre leurs matériels. L’Etat n’existe pas dans l’arrière-pays et quand vous avez seulement les militaires qui jouent le rôle de juges, qui jouent le rôle de tout, on appelle cela un seigneur de guerre et c’est dangereux.
Les chrétiens sont rassemblés entre eux, les musulmans entre eux, est-ce que vous ne craignez pas demain un grave conflit entre ces communautés ?
Voilà pourquoi j’ai pris mon bâton de pèlerin pour rencontrer les gens. Dieu merci, je suis parti avec un imam de Bangui pour dire aux gens : « Nous avons eu un passé de cohabitation, de fraternité et nous devons nous souvenir de tous ces bons moments ». Il est hors de question, parce qu’il y a eu une rébellion, de nous laisser entraîner par le politique. Et avec l’imam, même dans le quartier où il y a les membres des groupes d'auto-défense, je leur ai dit : « Hors de question pour un chrétien de tuer, d’agresser. Un chrétien c’est celui qui est habité par l’amour et qui doit plutôt aimer son frère et vivre en harmonie avec lui. Et ça passera par la parole et non par les armes. »
Est-ce que sur place, l’imam et le vicaire de Bossangoa se parlent ?
Oui. Lundi, nous avons eu une grande réunion où sont venus l’imam de Bossangoa, les pasteurs, le vicaire général, l’évêque, ainsi que le colonel Saleh, qui est un chef de l’ex-Seleka, aujourd’hui dans l’armée, envoyé par l’Etat, et moi-même.
Est-ce que vous parlez avec le colonel Saleh? A-t-il des responsabilités dans la répression qui est pratiquée depuis quelques jours à Bossangoa ?
Il a expliqué qu’il a des hommes qu’il envoie sur le terrain. Il a déjà perdu plus de 437 hommes qui partent pour des missions de sécurisation et qui ne reviennent pas. Lui aussi, il est affecté. Nous lui avons dit qu’il allait falloir donner des consignes. On ne part pas pour racketter, on ne part pas pour piller, pour détruire, pour tuer ou pour incendier. Lui-même nous a dit qu’il va maintenant encourager le travail que les pasteurs, le vicaire général et les imams vont faire pour que les uns et les autres déposent les armes.
Est-ce qu’il parle français ?
Le colonel parle français, il était déjà à Bangui au temps de Bozizé.
Est-ce que ses troupes ont choisi un camp ?
Les gens avaient l’impression que les troupes avaient choisi un camp et nous sommes en train de les dissuader en disant que l'Etat est pour tout le monde. Il y a la question de la proximité de la langue. Ces membres de l’armée parlant arabe, et les musulmans parlant aussi arabe, quand on les voit ensemble, on pense qu’il y a une complicité. Donc il va falloir aussi faire attention à ce raccourci. Evidemment les deux langues reconnues ici au pays, c’est le français et le sango. Il est temps aussi qu’on essaie de mettre en place des officiers qui parlent ces deux langues-là, pas seulement les gens qui parlent arabe et qui ont besoin d’interprètes.
La seule autorité que vous avez vue en fait, c’est un militaire, le colonel Saleh ? Vous n’avez vu aucune autorité civile ?
Je suis désolé de vous le dire : il n’y a plus d’autorité dans l’arrière-pays. Et s’il n’y a pas la sécurité, les gens ne reviendront pas.
19-09-2013
L'ex-chef rebelle Michel Djotodia, président de la transition en République centrafricaine (RCA), a décidé de mettre un terme aux violences à Bossangoa, en annonçant mercredi le déploiement de l'armée pour sécuriser cette ville natale du dirigeant déchu François Bozizé au Nord-Ouest déclarée par des sources indépendantes en résistance contre les exactions des ex-Séléka.
Après de récents combats violents entre les ex-rebelles de l'alliance Séléka le 7 septembre où le bilan officiel fait état de plus de 100 morts, Bossangoa et d'autres localités environnantes sont le théâtre d'une nouvelle escalade de violences depuis le week-end dernier qui a entraîné un afflux de plus de 30.000 personnes à la cathédrale en quête de refuge, d'après les autorités de l'église.
Chrétiens ou musulmans, la peur qui anime ces populations est générale, a rapporté mercredi à Xinhua le vicaire général de la cathédrale, Frédéric Tonfio, qui a dit s'inquiéter face à une crise humanitaire grave et a annoncé un calme apparent dans l'après-midi après une matinée de tirs sporadiques.
« Les forces de défense et de sécurité sont en route pour sécuriser la ville de Bossangoa », a déclaré le président de la transition lors d'une réunion mercredi au palais présidentiel avec les élus municipaux, les chefs de quartier et la jeunesse de Bangui.
Le pouvoir de Bangui est convaincu que ces actes sont la manifestation de manuvres de déstabilisation soutenues par l'ancien régime. Dans un entretien à Xinhua, l'archevêque de Bangui, Mgr. Dieudonné Nzapalainga, a à cet effet appelé à éviter des mesures de représailles contre une population qui selon lui ne se bat que pour sa dignité, en réaction aux exactions des ex- Séléka. F
Source: Agence de presse Xinhua
Centrafrique : Djotodia s'engager à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays
BANGUI Mercredi 18 septembre 2013 | 18:30 UTC (Xinhua) - Le président de la transition en République centrafricaine (RCA) Michel Djotodia s'est engagé mercredi à Bangui à restaurer la sécurité et la stabilité pour mettre fin aux pillages, aux agressions, aux vols et aux tueries qui continuent d'être signalés six mois après sa prise du pouvoir le 24 mars avec l'ex-alliance rebelle Séléka dont il a annoncé la dissolution il y a une semaine.
« Nous allons rétablir la sécurité et la stabilité dans notre pays pour préparer les futures élections », a lancé l'ex-chef rebelle lors d'une rencontre mercredi au palais présidentiel de la Renaissance avec les élus municipaux, les chefs de quartier et la jeunesse de la capitale, en présence du Premier ministre Nicolas Tiangaye, annoncé en partance pour New York aux Etats-Unis pour participer aux travaux de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies.
Michel Djotodia a condamné les exactions persistantes dans le pays qu'il a jugées « inadmissibles » et « intolérables », puis fait part de son engagement en faveur du respect des droits de l'homme et de la lutte contre la corruption, après avoir rendu hommage « aux victimes innocentes, aux villageois obligés de quitter leur pays et tout un peuple entier » pour pouvoir protéger leur vie. Il a dit s'engager à établir un dialogue politique inclusif en vue d'un consensus national pour la réalisation de son programme articulé autour de cinq objectifs majeurs : rétablissement de l'autorité de l'Etat et de la sécurité ; promotion du développement économique national ; prévention de la discrimination ethnique et religieuse ; reconstruction du pays puis restauration de la confiance avec les pays voisins.
Le président par intérim centrafricain a appelé à la restitution des armes détenues par des personnes non autorisées, promettant des poursuites judiciaires pour les récalcitrants, et annoncé un processus de désarmement en deux axes, de Bangui vers les provinces et des provinces vers Bangui. « Nous avons sécurisé déjà la capitale et plusieurs points stratégiques », a-t-il affirmé, alors que des actes de braquage, d'agression et de vol continuent d'être dénoncés par des organisations des droits de l'homme et que des patrouilles des ex- Séléka à bord de véhicules 4x4 restent aussi visibles dans la ville, près d'une semaine après l'annonce de la dissolution de l'ex-rébellion le 13 septembre.
Il a annoncé « la mise en route des tribunaux et du système judiciaire pour qu'aucun crime ne reste impuni » et la création d'un Centre national de crise.
RFI mercredi 18 septembre 2013 à 23:24
Abdoulaye Miskine, le chef rebelle centrafricain du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) a été arrêté au Cameroun, lundi soir. Cet ancien allié de la Seleka, la coalition qui a fait tomber François Bozizé, était recherché par les nouveaux maîtres de Bangui. Réfugié au Cameroun, ce sont finalement les forces de l’ordre de ce pays qui l’ont interpellé.
Aucune confirmation officielle n’est venue de Yaoundé mais selon plusieurs sources sécuritaires, Abdoulaye Miskine aurait été arrêté lundi soir dans un hôtel de Bertoua, à l’est du pays.
Le chef rebelle centrafricain, interpellé par des éléments de la Direction de surveillance du territoire (DST), serait à présent détenu dans la capitale camerounaise, Yaoundé.
C’est la fin d’une cavale de plusieurs mois pour cet ancien allié de la Seleka, la coalition qui a fait tomber le régime de François Bozizé.
Abdoulaye Miskine – en désaccord avec les nouveaux maîtres de Bangui – avait, en effet, pris la fuite, peu après le coup de force, quelque part près de la frontière camerounaise.
D’abord traqué par la Seleka en Centrafrique, Abdoulaye Miskine, qu’on disait passé du côté de la frontière camerounaise, était également recherché par la police du Cameroun. Pour quelles raisons exactement ? Une source militaire explique que Miskine se servait de l’Est camerounais comme base arrière et était susceptible de déstabiliser la sécurité de la région. Sécurité déjà mise à mal par l’afflux de réfugiés et d’hommes en armes fuyant la Centrafrique après le coup de force de mars dernier.
Fidele Gouandjika
Ancien Ministre
B.P 1895 Bangui RCA
fidelgoua@yahoo.fr
Bangui, le 18 septembre 2013
A
Leurs Excellences Messieurs
Le Chef de l’Etat de la Transition
Le Président du Conseil National de la Transition
Le Premier Ministre Chef du Gouvernement de la Transition
Objet: Appel à un dialogue national inclusif franc (DNIF) entre les filles et fils de Centrafrique.
Le 20 décembre 2008 le Président Gabonais S.E Omar Bongo Ondimba, paix à son auguste âme, s’adressant aux différents protagonistes de l’énième crise centrafricaine lors de la clôture des travaux du Dialogue Politique Inclusif a déclaré: je le cite : «Je vous encourage donc fraternellement à tout mettre en œuvre pour une application effective de vos résolutions. Il vous appartient désormais de faire violence sur vous-même ou avec tous les fils et filles de la République centrafricaine pour que la confiance chasse la méfiance, pour que l’intégrité du pays soit préservée. Il est bon d’être dirigé par un mauvais gouvernement de son pays que par un bon gouvernement de l’extérieur ». Fin de citation.
Pratiquement rien n’a été fait jusqu’au 23 mars 2013 et les recommandations fortes issues de ces assises considérées jadis par l’opinion nationale et internationale comme le dialogue de la dernière chance pour notre pays sont restées lettres mortes malgré les bonnes volontés affichées des éminents membres du comité du suivi du dit dialogue qui ont été purement et simplement occultés par le régime défunt.
Il devient aujourd’hui urgent de déclarer la cessation des hostilités de part et d’autre sur toute l’étendue du territoire et de reprendre le chemin d’un dialogue inclusif et franc entre les filles et fils de Centrafrique avant qu’il ne soit trop tard.
C’est pourquoi, à l’exclusion ferme d’une opération à la malienne qui ne pourrait qu’à long terme créer des divisions fratricides, renforcer davantage le communautarisme et l’intégrisme dans notre pays, je préconise, parallèlement à la stricte application de la Charte Constitutionnelle de la Transition, la tenue d’un dialogue inclusif mais cette fois-ci franc pour une véritable réconciliation nationale.
Les recommandations de ces prochaines assises dont le suivi serait assuré par le parlement seront scrupuleusement appliquées par le régime démocratique qui sera issu des prochaines élections législatives et présidentielles de 2015.
Je pense que c’est à ce prix que nous pourrions, si possible, éviter à notre pays et à nos peuples les drames et génocides qu’on connu malheureusement d’autres nations et d’autres peuples et qui devraient nous servir de leçon. Croyez-moi il n’est pas encore trop tard.
Fidèle Gouandjika
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