Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 16:22

 

 

 

 

 

LE MONDE |  26.09.2013 à 11h00  • Mis à jour le  26.09.2013 à 13h22  |Par Alexandra Geneste (New York, Nations unies, correspondante)

 

Neuf mois après être intervenue au Mali pour en chasser les islamistes radicaux, la France agite le chiffon rouge de la menace terroriste pour mobiliser ses partenaires en faveur d'une action en République centrafricaine (RCA). Depuis le renversement en mars du président François Bozizé par les rebelles de la coalition Séléka, l'ancienne colonie française a sombré dans le chaos et la terreur.

Vingt-quatre heures après le "cri d'alarme" lancé par François Hollande à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, la France coprésidait, avec l'Union européenneet les Nations unies, une réunion ministérielle sur la crise humanitaire et sécuritaire en RCA. "Une zone de non-droit peut devenir un repaire pour tous les extrémismes", a mis en garde le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, avant d'évoquer le risque d'une "déstabilisation " des Grands lacs et des deux Soudans.

"Nous pouvons encore empêcher le pays de devenir une nouvelle Somalie", a assuré la commissaire européenne chargée de l'assistance humanitaire, Kristalina Gueorgieva, qui a cité l'émergence de "combattants étrangers, des mercenaires" venus du Soudan ou du Tchad. Le vide sécuritaire et l'absence totale d'Etat de droit "attirent déjà toutes sortes de groupes dangereux", dont la rébellion d'origine ougandaise, l'Armée de résistance du seigneur (LRA), et lesjenjawids (miliciens arabes) venus du Darfour, a confirmé M. Fabius.

"SANCTUAIRE" TERRORISTE

L'infiltration de groupes venus du Mali/Sahel, ayant pu passer par le sud de laLibye et le Darfour, ainsi que d'éléments de Boko Haram, actif au Nigeria, n'est pas non plus exclue. Un message qui a eu une résonance particulière quelques jours après l'attaque de Nairobi, menée par des Chabab, islamistes somaliens.

"Les événements dévastateurs de ces derniers jours au Kenya démontrent combien l'anarchie ou des zones sous-administrées peuvent profiter aux groupes terroristes ou autres extrémistes", a estimé l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power, en référence aux années d'inaction en Somalie. Si elle confirme la crainte de Washington de voir la RCA devenir un "sanctuaire" pour terroristes, la diplomate n'exprime pas d'inflexion de la position américaine. L'administration Obama rechigne à signer un chèque en blanc à l'Union africaine (UA), qui s'est engagée à déployer 3 500 hommes en RCA. "Au-delà du problème financier,explique un diplomate, c'est le principe de contribuer financièrement à une force dont ils n'auraient pas le contrôle qui déplaît aux Américains."

La France, qui espère à terme le déploiement d'une opération de maintien de la paix, procédera par étapes. Elle soumettra au vote en octobre un projet de résolution endossant la création de la force panafricaine sous l'égide de l'UA et engageant les pays membres du Conseil de sécurité à un soutien financier et logistique, lequel, faute de consensus, devra être défini par une seconde résolution plus tard.

A l'ONU, la Centrafrique fait figure de nouvelle Somalie
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 16:09

 

 

DÉCRYPTAGE  Libération 26 Septembre 2013

 

Le pays est sous la menace d'une crise humanitaire, des actions des mouvements rebelles et des risques d'un conflit religieux.

«Nous avons poussé un cri d’alarme, un coup de gueule», a résumé jeudi depuis New York le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Dès l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies, mardi, la France était en effet en pointe pour exiger une mobilisation urgente de la communauté internationale face à la dérive de ce pays, grand comme la France et la Belgique réunies, enclavé au cœur du continent africain.

Après ce «cri d’alarme» de François Hollande mardi, une réunion consacrée à ce pays souvent jugé «oublié» ou «invisible» a été organisée mercredi au siège de l’ONU. Coprésidée par la France et l’Union européenne, elle a surtout permis de définir les besoins logistiques (notamment le renforcement d’une force régionale qui comprend 1 400 hommes déjà sur place) et de donner quelques petits coups de pouce. Paris s’est ainsi engagé a apporté une aide supplémentaire de 10 millions d’euros à cet «Etat néant» comme l’a défini Laurent Fabius.

Les représentants de «l’Etat néant» en question auraient pu se vexer, mais l’actuel Premier ministre, Nicolas Tiengaye, a tenu à remercier «les pays venus au chevet» de la Centrafrique. Il est vrai que les nouveaux maîtres du pays sont les premiers à réclamer de l’aide pour empêcher le pays de sombrer dans le chaos. Depuis qu’une rébellion a chassé du pouvoir le président François Bozizé en mars, le pays est en effet confronté à une double crise auquelle s’ajoute une menace inédite bien qu’encore diffuse.

Une crise humanitaire

Selon les dernières estimations, 1,6 millions de Centrafricains ont besoin d’une aide d’urgence. En cause : la désorganisation totale du pays, suite à la conquête du pays par les rebelles de la Seleka («l’Alliance»), une coalition hétéroclite créée en décembre au nord du pays, qui a conquis la moitié de la Centrafrique en quelques semaines puis a foncé sur Bangui en mars. Depuis tout est en stand-by, surtout en province, dans ce vaste «arrière-pays» qui s’étend dès la sortie de Bangui et qui vit désormais privé d’approvisionnement, de soins et souvent d’administration.

«Le problème n’est toutefois pas nouveau, tempère Amy Martin, une Américaine qui coordonne l’action humanitaire de l’ONU à Bangui. Même sans les changements politiques récents, nous aurions fait face à une crise humanitaire, certes de moindre ampleur. C’est un pays déstructuré depuis de nombreuses années, qui dérivait déjà lentement avant l’apparition des rebelles.»

«C’est un pays en crise chronique, qui d’habitude n’attire pas l’attention de la communauté internationale, renchérit un humanitaire à Bangui. La Centrafrique ne compte que 4,5 millions d’habitants. Avant la dernière crise, on avait du mal à mobiliser les bailleurs de fonds pour 20 000 déplacés ou 10 000 cas de malnutrition, alors que le moindre mouvement de population dans l’est du Congo prend des proportions bibliques.» Cette fois-ci cependant le nombre des déplacés est estimé à 270 000 Centrafricains, qui ont fui le plus souvent par peur pour leur sécurité.

Une crise sécuritaire

La victoire de la Seleka n’a entraîné que peu de combats contre les forces régulières censées obéir à Bozizé. Arrivé lui-même au pouvoir, en 2003, par un coup de force, l’ex-président s’était rendu impopulaire même au sein de ses propres troupes, mal payées et souvent humiliées par le chef de l’Etat. Pas étonnant dans ces conditions que les forces du Président aient préféré fuir plutôt que de le défendre jusqu’au bout.

Reste que cette victoire facile s’est quand même déroulée dans un chaos total. En route vers Bangui, les troupes de la Seleka, lesquelles ont accueilli tous ceux qui souhaitaient en découdre et se sont livrées à une orgie de pillages et d’exactions sur leur passage. Peu disciplinées, n’obeissant qu’à leur chef local, ces troupes ont semé la terreur. Dans les campagnes, les villageois se sont cachés plusieurs jours en brousse pour éviter de les croiser.

Le nouveau président autoproclamé, Michel Djotodia est cependant un civil, bien qu’issu des rangs de la rébellion. Le 13 septembre, il a annoncé la dissolution de la Seleka, appelée à se fondre dans la nouvelle armée centrafricaine. Mais sur le terrain, difficile de reprendre le pouvoir aux hommes en armes. D’autant que début septembre, des groupes se revendiquant de Bozizé ont mené plusieurs attaques à l’ouest du pays. Là encore, rien de nouveau sous le soleil centrafricain : depuis une décennie, l’arrière-pays est un vaste no man’s land livré à des mouvements rebelles. Tous locaux si l’on excepte l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), féroce rébellion née en Ouganda, qui,ces dernières années avait trouvé un nouveau sanctuaire dans l’est de la Centrafrique.

Finalement la crise actuelle a surtout permis d’attirer l’attention sur des maux récurrents qui ont connu une brutale amplification lors du récent changement de pouvoir. Mais il y a aussi une menace inédite qui plane sur la Centrafrique.

Un risque de conflit religieux

Avec l’arrivée de la Seleka au pouvoir, c’est, pour la première fois, le nord musulman qui prend le pouvoir en Centrafrique, pays majoritairement catholique. Des rumeurs d’exactions contre les chrétiens ont alimenté l’avancée de la Seleka vers le sud. Mais les groupes se revendiquant de Bozizé, qui ont attaqué l’ouest début septembre, ont «en représailles» ciblé des victimes musulmanes. Depuis, de nombreux experts agitent le chiffon rouge d’un conflit religieux et même d’une sanctuarisation de la Centrafrique par des islamistes purs et durs, psychose renforcée depuis l’attaque du centre commercial de Nairobi. L’arrière-pays offre le cadre idéal pour propager ce genre de rumeurs : les informations sont rares, les chefs militaires locaux tout puissants. Mais jusqu’à présent, les différentes communautés ont toujours vécu en bonne entente dans «un pays, avant tout 100% animiste» comme le rappelle un connaisseur du pays.

 

Maria MALAGARDIS Envoyée spéciale en Centrafrique

 

 

 

La survie de la Centrafrique se joue à New York

 

http://www.humanite.fr  26 Septembre 2013

 

François Hollande alerte sur la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays à 
la tribune de l’ONU. Les exactions se multiplient contre les populations civiles.

À New York, devant la 68e Assemblée générale de l’ONU, François Hollande a alerté la communauté internationale sur la situation dramatique de la République centrafricaine (RCA). Cette ancienne colonie française a sombré, dans l’indifférence générale, dans un violent chaos depuis le coup d’État perpétré en mars dernier par la rébellion de la Séléka contre l’ancien président François Bozizé. Autoproclamé président, leur leader, Michel Djotodia, est aujourd’hui totalement débordé par les bandes armées qui l’ont porté au pouvoir.

Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a également lancé un SOS. « L’ordre public s’est effondré. Des millions de personnes sont coupées de toute assistance et risquent d’être victimes d’exactions », a-t-il déclaré. Il a également regretté que le sort de la Centrafrique « ne suscite que des contributions désespérément insuffisantes ». À peine un plus d’un tiers de l’appel de fonds pour la RCA (195 millions de dollars) a été couvert.

Selon l’ONU, un tiers de la population (1,6 million de Centrafricains) a besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Plus de 270 000 habitants ont été déplacés ou se sont réfugiés dans les pays voisins.«Notre priorité aujourd’hui, c’est d’aider la population dans le nord-ouest (...) où les affrontements continuent », a expliqué Vincent Pouget, de la Croix-Rouge à Bangui. « En fuyant, beaucoup de gens ont tout perdu, et on essaye de leur fournir des vivres, du maïs, des haricots ou du sel, mais aussi des biens essentiels comme des couvertures », a-t-il ajouté. Quelque 3 500 enfants-soldats sont actuellement enrôlés.

Médecins sans frontières a récemment fait état d’atrocités contre des civils. « Cette nouvelle vague de violence (...) est une source supplémentaire de souffrances pour les civils qui avaient déjà subi des mois de conflits et des déplacements répétés », indique MSF. De son côté Human Rights Watch parle de « crise oubliée » des droits de l’homme.

Pour mettre fin à cette spirale de violences, la France devait proposer, dans le cadre d’une résolution à l’ONU, d’augmenter les effectifs de la force panafricaine présente à Bangui (1 300 hommes). Paris pourrait aussi renforcer son contingent (450 soldats) présent autour de l’aéroport. Ces questions devaient être au centre de la réunion sur la Centrafrique, coorganisée hier par la France en marge de l’Assemblée de l’ONU. Une rencontre présentée par Paris comme « une opération de la dernière chance de sauver ce pays du chaos ».

 

Damien Roustel

Lu pour vous : Centrafrique : Pourquoi la France pousse un "cri d'alarme"
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 15:55

 

 

REPUBLIQUE   CENTRAFRICAINE

Unité – Dignité- Travail

 

 

 

 

 
   

 

 

 

 

DISCOURS DE SON EXCELLENCE MAITRE NICOLAS  TIANGAYE, PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE DE TRANSITION

A

LA 68ème SESSION ORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS-UNIES

 

 

 

 

New-York, 26 Septembre 2013

 

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Secrétaire Général,

Mesdames et Messieurs,

La thématique retenue pour la 68ème  session de l’Assemblée Générale des Nations Unies est : «  le développement post 2015 : plantons le décor ».

L’atteinte des objectifs du millénaire pour le Développement étant compromise pour la République Centrafricaine en raison de la crise qu’elle traverse, permettez-moi de consacrer exclusivement mon discours sur la situation qui prévaut dans mon pays.

Au moment où les dirigeants des différentes  nations se retrouvent à New York pour partager les préoccupations d’un monde de plus en plus caractérisé par des violences, la haine, l’extrême pauvreté et les conflits armés avec une cohorte de désolation pour les peuples soumis à une souffrance indescriptible, j’ai ce pénible devoir de prendre la parole en tant que Premier Ministre, Chef du Gouvernement d’Union Nationale de Transition de la République Centrafricaine, pour parler du haut de cette tribune de l’Organisation des Nations Unies, du drame humain que connait le peuple centrafricain et dont la souffrance  semble être oubliée par la Communauté Internationale.

Je voudrais tout d’abord,  vous adresser, Excellence Docteur John W. ASHE, au nom de la délégation qui m’accompagne et en mon nom propre, mes vives félicitations pour votre brillante élection à la présidence de cette 68ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de notre Organisation.

Je tiens à saluer aussi au passage le travail remarquable accompli sous l’autorité de Son Excellence Vuk JEREMIC, Président de la 67ème Session.

 

Je tiens également à  exprimer toute ma gratitude à son Excellence Monsieur BAN KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies, pour son dynamisme, son pragmatisme, et surtout pour l’attention particulière qu’il ne cesse de  porter à mon pays et au peuple centrafricain.

Je ne peux m’empêcher de rendre un hommage mérité à l’endroit des Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) qui n’ont de cesse d’aider mon pays empêtré dans une crise multiforme, à l’Organisation des Nations Unies, à l’Union Européenne, à l’Organisation Internationale de la Francophonie et à la France pour leur soutien constant à la République Centrafricaine pendant des moments de dures épreuves.

Ces remerciements s’adressent également au Gouvernement Américain qui s’est engagé à nos côtés dans la lutte contre l’Armée de Résistance du Seigneur, la LRA de Joseph KONY.

Nous avons appris la douloureuse nouvelle de l’attaque terroriste dont Nairobi a été le théâtre au moment où nous nous réunissons à New York. Mon pays condamne ces attaques aveugles et adresse ses condoléances aux familles éprouvées et au peuple kényan.

Le drame que vit le peuple syrien depuis plus de deux ans doit interpeller la communauté internationale. L’utilisation des armes chimiques contre les populations civiles doit être fermement condamnée. C’est pourquoi mon pays souscrit aux actions en cours en vue du démantèlement de l’arsenal chimique en Syrie en privilégiant l’option diplomatique de la résolution de cette crise.

Monsieur le Président,

Si l’Afrique se singularise par des actes de violences de tous ordres, ce continent nous  offre néanmoins  des raisons d’espérer puisqu’il y a quelques jours, nous avons assisté au Mali à l’élection du Président Ibrahim Boubakar Keita dans un pays en proie à une crise ayant sapé les fondements de son unité nationale. Que celui-ci accepte nos vives félicitations et trouve ici l’expression de notre indéfectible encouragement pour la restauration de la paix et l’enracinement de la démocratie dans son pays.

Monsieur le Président,

En un demi – siècle d’indépendance, la République Centrafricaine  a connu une série de crises politico-militaires cycliques, ayant  conduit à des changements successifs de régimes politiques. Ces crises récurrentes ont créé ces dernières décennies, une instabilité quasi permanente, qui a entrainé une dégénérescence de l’Etat. 

Les causes endogènes de cette situation découlent  de la fragilité de l’Etat, d’un déficit de dialogue politique, du non-respect des engagements pris dans la gestion des affaires publiques, du refus de l’alternance, du clanisme, du tribalisme, du népotisme et de la politique d’exclusion.

Ces causes se combinent aujourd’hui avec des phénomènes nouveaux, jamais connus en République Centrafricaine : les tensions inter – ethniques et inter – religieuses  passionnelles, nous rappellent les drames vécus par certains pays africains.

Les causes exogènes trouvent leurs sources dans les effets collatéraux de la crise du Darfour, de la  Libye, le long conflit du Soudan qui a abouti à l’indépendance du Soudan du Sud, le conflit en République Démocratique du Congo, les agrégats résiduels des anciennes rébellions tchadiennes et les agissements terroristes de la LRA de Joseph KONY dans l’extrême Sud-est du pays. Ces différents troubles favorisent la circulation d’un important  flux d’armes de guerre de tout calibre dont les effets combinés pèsent lourdement sur la situation sécuritaire et humanitaire en République Centrafricaine, causant  des graves violations des droits de l’homme : massacres des populations civiles, enlèvements, exécutions sommaires, viols collectifs, pillages à grande échelle, incendies volontaires des habitations privées, des édifices publics et des greniers sans parler des profanations des lieux de cultes, de la  dégradation des ressources naturelles et de la faune.

La République Centrafricaine se trouve ainsi confrontée à des défis multiformes qui exigent des mesures immédiates en vue :

  • du rétablissement de la sécurité des personnes et des biens  sur l’ensemble du territoire ;
  • de la protection et de l’assistance humanitaire au profit des populations vulnérables, y compris les déplacés internes et les réfugiés ;
  •  du redéploiement de l’administration sur toute l’étendue du territoire ;
  •  du rétablissement de la cohésion sociale et de la concorde nationale ;
  • de la relance de l’économie et de la gestion des finances publiques et
  • de l’organisation des élections générales.

D’ici 2015, le Gouvernement entend mettre en œuvre,  conformément aux engagements pris devant les Chefs d’Etat  et de Gouvernement de la CEEAC, les conditions d’un retour à  la sécurité, à la paix, et à l’ordre constitutionnel.

Il s’agit, au sortir de la période de transition apaisée  que chaque citoyen centrafricain appelle de ses vœux, de faire de la République Centrafricaine, un pays où la sécurité et la paix seront garanties dans tous les secteurs de la vie politique, économique et sociale, à la faveur d’une opération de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), menée avec succès, l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles permettant de désigner les futures  autorités légitimes du pays.

Dans le respect des différents engagements pris sur la base de l’Accord Politique de Libreville du 11 Janvier 2013 et de la Déclaration de N’Djamena du 18 Avril 2013, sous l’égide des Chefs d’Etat de la CEEAC, nous avons procédé à la mise en place des différentes institutions de la transition :

  • le  Gouvernement d’Union Nationale de Transition  respectant l’équilibre géographique et politique ;
  • le Conseil National de Transition, organe constituant et législatif de transition ;
  • l’adoption et la promulgation de la Charte Constitutionnelle de Transition ;
  • l’adoption et la promulgation de la loi organique relative à la Cour Constitutionnelle de transition.
  • La prestation de serment et l’installation des membres de la Cour Constitutionnelle de Transition ;
  • La prestation de serment du Chef de l’Etat de la Transition.

 

La dernière institution, à savoir le Haut Conseil de la Communication sera mise en place prochainement.

L’organisation des prochaines échéances électorales sera confiée à l’Autorité Nationale des Elections. La mise en place de ce nouvel organe de gestion des élections aura lieu dans les prochains jours.

Les orientations du Gouvernement portent sur la restauration et la  refondation  des forces de défense et de sécurité avec l’aide de la communauté internationale. Cette restauration ne peut être crédible que si les conditions de base sont remplies.

Le Chef de l’Etat de la Transition et le Gouvernement d’Union Nationale de Transition s’attèlent à cette tâche difficile.

A la suite des exactions, des tueries et des pillages dont les quartiers de Boyrabe et de Boeing ont été le théâtre à Bangui, des mesures ont été prises pour interdire aux ex –Séléka d’assurer le maintien de l’ordre.

Désormais cette mission incombe exclusivement à la Gendarmerie et à la Police.

 Il a été organisé une cérémonie de réconciliation entre les officiers des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et ceux de l’ex – rébellion de la Séléka.

La coalition Séléka ayant été dissoute, on entre dans une  dynamique de fusion de cette dernière et des Forces Armées Centrafricaines.

S’agissant du cantonnement des éléments de l’ex -  Séléka,  quinze (15) sites ont été retenus en provinces, pour l’identification, le désarmement et la sélection de ceux qui sont aptes au métier des armes.

C’est au moment où ces efforts sont en train de se  faire  pour ramener la paix et la sécurité dans mon pays,  qu’une nouvelle flambée de violence a éclaté à dans certaines préfectures de la République Centrafricaine à Bossangoa et à Bouca, entraînant des affrontements armés entre les éléments de l’ex -  Séléka et des bandes organisées en groupes d’auto – défense, se présentant comme des partisans de l’ancien président en vue de la reconquête du pouvoir.

Des familles de confession musulmane ont été massacrées, ce qui a entraîné des représailles d’une rare cruauté de la part des ex - Séléka à l’encontre des populations chrétiennes et des paisibles citoyens.

C’est pour cela que le Chef de l’Etat de la Transition  en accord avec le Gouvernement d’Union Nationale a pris des mesures en dix (10) actes forts en vue du renforcement de la sécurité :

  • La nomination au Ministère de la Sécurité d’une personnalité de la société civile.
  • l’arrestation et la traduction des auteurs des crimes, exactions et pillages des quartiers Boy – Rabe et Boeing ainsi que la condamnation de seize (16) éléments de l’ex – Séléka à 8 ans de prison ferme, le Gouvernement confirmant ainsi sa détermination à  lutter contre l’impunité.
  • la décision de confier toutes les opérations de maintien  de l’ordre aux seules forces de la Police et de la Gendarmerie ;
  • le placement de la gendarmerie et de la police  sous tutelle du Ministère de la Sécurité Publique en vue de mutualiser les moyens en hommes et en matériels pour assurer efficacement la sécurité sur toute l’étendue du territoire ;
  • la dissolution de l’ex – coalition Séléka et de la Convention des Patriotes pour la Justice et le Progrès (CPJP).
  • les opérations de déguerpissement des éléments de la Séléka dans les commissariats de police, les maisons des particuliers et de certains bâtiments administratifs,  afin de rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire.
  • La reprise de service par les policiers dans les commissariats longtemps occupés par des hommes de l’ex -  Séléka avec comme corollaire la libération de personnes arrêtées illégalement par ces derniers.
  • Le lancement  des opérations de désarmement forcé des éléments de l’ex – Séléka qui refusent leur cantonnement dans les casernes retenues.
  • le transfert  des éléments désarmés de l’ex – Séléka au nombre de 1 200 hommes vers deux (2) sites en province, à Sibut et Bossembélé dans l’attente du programme Désarmement Démobilisation Réinsertion ;
  • l’ouverture du dialogue social par le  Chef de l’Etat de la transition à travers de multiples rencontres avec les différentes couches sociales, notamment les populations victimes des sévices de l’ex – Séléka.

 

Monsieur le Président,

Le Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies du 15 Août 2013, sur la situation en République Centrafricaine dresse un tableau sombre et chaotique de la situation humanitaire et sécuritaire qui révèle la réalité concrète que vit quotidiennement le peuple centrafricain. 

En effet, les affrontements armés depuis le début du mois d’août dans le nord-ouest ont détérioré considérablement la situation humanitaire dans la région du fait  des affrontements entre les éléments de l’ex- Séléka avec les éléments se réclamant de l’ex-Président et des groupes d’auto-défense . Il est important de noter qu’à l’heure actuelle, la situation humanitaire est catastrophique et  se présente de la manière suivante :

 

4,6 millions de Centrafricains sont touchés par la crise, c’est-à-dire la totalité de la population du pays.

1,6 millions d’entre eux sont des déplacés internes et ont « cruellement besoin d’aide ».

60.000 enfants risquent  de mourir  de malnutrition.

 

62.000 personnes ont cherché refuge dans les pays voisins, dont 40.500 principalement en République Démocratique du Congo.

 

650. 000 enfants au moins ne peuvent pas se rendre à l’école.

484. 000 habitants (10,5 % de la population) sont en situation d’insécurité alimentaire sévère.

3. 500 enfants ont été enrôlés par des groupes armés.

 

13.700 personnes en traitement antirétroviral risquent de ne plus pouvoir prendre leurs médicaments à cause des risques d’interruption de la chaîne d’approvisionnement.

Moins de 20% des structures médicales du pays sont opérationnelles.

Tel est le tableau de la situation humanitaire engendrée par l’insécurité.

C’est dans ce contexte que la communauté internationale s’est engagée à voler au secours de la RCA.

 Ainsi 3 652 militaires et civils devront constituer la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA) sous conduite africaine. Elle prendra la relève de la Force Multinationale d’Afrique Centrale ( FOMAC ) déjà présente dans le pays depuis plusieurs années sous différentes appellations. C’est ici l’occasion au nom de mon pays de remercier le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République Démocratique du Congo et le Tchad qui sont pour le moment les seuls contributeurs en troupes de cette force. Je forme le vœu que d’autres pays africains suivent leur exemple comme le Burundi qui s’apprête à envoyer un bataillon de 450 hommes.

Monsieur le Président,

Je souhaite voir la communauté internationale redoubler d’effort et continuer à accompagner la République Centrafricaine dans la recherche d’une paix durable.

C’est le lieu ici de saluer l’appel pressant de tous les Etats  pour une implication plus accrue des Nations-Unies dans la résolution de la crise en République Centrafricaine. Sachant que la République  Centrafricaine est un Etat en déliquescence, cet appel résonne pour nous comme une demande d’assistance à peuple en danger, un geste de solidarité fort.

C’est pour cela qu’il est urgent de rendre opérationnelle  la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA), placée sous l’égide de l’Union Africaine (UA) qui doit prendre le relais de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC).

Compte tenu de l’échelle de violence, de l’étendue des dégâts, cette force multinationale doit bénéficier d’un mandat clair et ferme du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies avec pour mission la  sécurisation, la pacification du pays et la protection des populations civiles.

C’est à la communauté internationale qu’incombe le devoir de la doter de moyens financiers, matériels et logistiques afin de relever les nombreux défis auxquels mon pays est confronté.

Les défis à relever sont évidents et considérables. Outre la sécurisation du pays, l’organisation des élections, la restauration de l’administration ou encore les réformes judiciaires, économiques et sociales faisaient déjà partie de la Feuille de route définie à Libreville.

Ces impératifs sont toujours d’actualité alors que la population a abordé la saison des pluies dans un état de dénuement total. La situation humanitaire déjà critique, s’est encore détériorée comme en témoigne le nombre important de déplacés internes qui oscille entre 1500 000 et 1600 000 personnes.  La prolifération des armes à Bangui, la dégradation de la situation humanitaire et du  climat social sont de nature à compromettre le bon déroulement de la transition. Face à l’avalanche des problèmes, le Gouvernement d’Union Nationale de Transition  doit définir des priorités en matière sécuritaire, humanitaire, budgétaire et politique.

Pour réussir à stabiliser et pacifier le pays, nous devons réinventer un nouveau programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et repenser la réforme du secteur de la sécurité (RSS) car la sécurité est la clé de voûte de la transition et le besoin d’approches innovantes adaptées aux réalités centrafricaines n’a jamais été aussi fort.

Nous ne  parviendrons  pas à surmonter ces défis sans une quadruple  aide : financière, technique, matérielle et humanitaire.

Les partenaires  ont le devoir d’accompagner cette transition en fournissant un appui budgétaire d’urgence et en mettant leurs compétences à notre disposition,

Monsieur le Président,

La présente session de l’Assemblée Générale de l’ONU m’offre, une fois de plus, l’opportunité de plaider auprès des Institutions internationales pour les encourager à s’engager effectivement pour un accompagnement fort, d’une expertise de qualité avec un seul point d’entrée selon la règle de coordination, de complémentarité, de cohérence et de transparence.

Un échec de la transition rendra la RCA impossible à gouverner et donnera inéluctablement naissance à une zone grise au cœur du continent africain. Plusieurs groupes armés étrangers sont déjà installés en République Centrafricaine. Les combattants de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sont présents dans le Sud-Est du pays depuis 2008 et y ont massacré plusieurs centaines de personnes, violé des dizaines de femmes, enlevé des milliers d’enfants, incendié des villages entiers. La région de la Vakaga est traversée par de nombreux trafiquants et braconniers originaires des pays voisins, dont le Soudan. Si l’Etat centrafricain s’effondre, de nouveaux réseaux criminels et terroristes pourraient s’implanter dans le pays et déstabiliser toute  la région.

Dans la mesure où la stabilité de l’Afrique Centrale est aussi une préoccupation majeure de la Communauté internationale, celle-ci doit aller au-delà des réponses à minima et des engagements en demi-teinte qui caractérisent trop souvent l’encadrement international des transitions politiques.

Monsieur le Président

Madame Valérie AMOS Sous-Secrétaire Générale des Nations Unies en charge des affaires humanitaires et Madame Kristalina GEORGIEVA Commissaire Européenne à l’aide humanitaire et à la réponse aux crises s’étaient rendues au mois de juillet 2013 dans mon pays et elles avaient rendu visite aux populations sinistrées de la ville de KAGA-BANDORO.  A leur retour à Bangui, elles m’avaient raconté la scène poignante qu’elles avaient vécues. Elles avaient rencontré une femme qui avait perdu tout espoir et qui se demandait pourquoi le monde avait abandonné son pays. Cette rescapée  lançait un cri de détresse en ces termes : « ne nous abandonnez pas ». Mais cette voix était aussi celle de millions d’autres centrafricains qui appellent au secours.

Monsieur le Président,

Si la crise dans mon pays est nationale, sa solution dans sa quadruple dimension militaire, sécuritaire, humanitaire et financière ne peut qu’être internationale. Il n’y a pas d’alternative à court terme à une implication totale de la communauté internationale pour sauver la RCA.

Le 19 Septembre dernier à Bamako, le Président français François HOLLANDE déclarait : « lorsque le droit est bafoué, lorsque des femmes et des enfants sont massacrés, c’est là que la communauté internationale doit se lever et assurer la solidarité ».

Oui, le moment est venu aujourd’hui pour la communauté internationale de se lever pour sauver la République Centrafricaine. Elle l’a fait pour le Mali. Il n y a pas de raison qu’elle s’abstienne de le faire pour mon pays. Le peuple centrafricain ne comprendrait pas cette solidarité internationale à géométrie variable.

C’est aujourd’hui plus que jamais qu’il faut agir sans hésitation pour assister un peuple en danger.

C’est aujourd’hui plus que jamais qu’il faut mobiliser tous les moyens déjà utilisés ailleurs pour conjurer l’irréparable.

Le cri de détresse de cette pauvre femme de KAGA BANDORO adressée à Madame Valérie AMOS et à Madame Kristalina GEORGIEVA est celui de 4.600.000  centrafricains vis-à-vis de la communauté internationale et ce cri de détresse résonne comme une ultime requête à la conscience universelle.

C’est sous vos yeux que se joue une tragédie humaine et qui appelle une réaction urgente.

Chaque jour qui passe appelle son lot de sang versé, de femmes violées, de mineurs enlevés et de milliers de personnes déplacées ou exilées.

Alors, c’est aujourd’hui plus que jamais qu’il faut agir pour les populations civiles de mon pays. Si rien n’est fait aujourd’hui, demain il sera trop tard. Et la communauté internationale ne pourra plus, face à l’Histoire, s’exonérer de ses responsabilités politiques et morales.

 

Je vous remercie.

DISCOURS DE SON EXCELLENCE MAITRE NICOLAS  TIANGAYE, PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE DE TRANSITION A L'ONU
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 11:27

 

 




 

Le Président de l’ASAF


L’association de soutien à l’armée française


Depuis plusieurs mois déjà, la République centrafricaine est le théâtre de violences perpétrées par des milices islamiques venues du Tchad et du Soudan. 
On en parle peu à la télévision !


La France y a renforcé son dispositif en déployant 500 soldats dont la mission est d’assurer la protection et l’évacuation de ses ressortissants en cas de menace directe.


Ce pays de 630 000 km2 – grand comme la métropole et la Guyane -, peuplé de moins de 5 millions d’habitants est l’un des plus pauvre du monde malgré des ressources naturelles potentielles – agriculture, élevage et minerais – très importantes.


La France est depuis toujours aimée par l’immense majorité des centrafricains. 
Ceux-ci savent que seul notre pays peut assurer leur sécurité et les aider dans leur développement.


Sans une intervention militaire française à très court terme, la RCA va plonger une fois de plus dans le chaos, et devenir la cible des milices et des pillards.


Les évènements dramatiques qui s’y déroulent et qui ne cessent de s’amplifier, vont contraindre un jour ou l’autre la communauté internationale à demander à la France d’intervenir. Cela nécessitera alors des moyens plus importants que si l’intervention avait lieu maintenant.


Cette situation dramatique parfaitement connue de nos services et que le président de la République a évoquée lors de la conférence des ambassadeurs, exigerait de la France une réponse urgente.
 

Elle est possible.


Avec moins de 3 000 hommes, la France peut rétablir une situation qui devient chaque jour plus dramatique. 


Elle est en mesure de conduire seule et rapidement une opération de sécurisation qui s’inscrirait parfaitement dans une stratégie globale et de long terme en Afrique subsaharienne, zone considérée dans le dernier Livre blanc comme une zone d’intérêt stratégique.


A quoi bon agir dans l’urgence et ponctuellement au Mali, si on laisse se dégrader la situation en RCA ?


Alors que la perspective d’un engagement opérationnel au Moyen-Orient s’éloigne, la France se doit d’agir avec célérité dans ce pays situé au cœur de l’Afrique pour protéger des populations civiles menacées et défendre ses intérêts stratégiques de long terme en Afrique.
Fermer les yeux serait la pire des lâchetés ; ce serait également un crime vis-à-vis de ce peuple ami et une faute politique sur ce continent aux potentialités énormes.


Henri PINARD LEGRY

LIBRE PROPOS : La RCA abandonnée par le général Henri PINARD LEGRY
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 10:42

 

 

 

 

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé hier à une intervention d’urgence de la communauté internationale en Centrafrique. Il s'agit-là d'une « crise pour laquelle il est absolument urgent d'agir. (…) Car nous devons en République centrafricaine faire face à une situation humanitaire et sécuritaire extrêmement grave », a-t-il déclaré.

 

Il ne faut pas laisser la situation en Centrafrique se dégrader et aboutir « (...) à un État qui n'aurait plus d'État que le nom et qui, par contagion, entraînerait une situation extrêmement difficile pour l'ensemble de la région », a-t-il souligné, encourageant les pays membres de l’UA et les autres pays africains à redoubler d'efforts pour résoudre la crise centrafricaine.

 

 « Nous voulons faire passer le message selon lequel il est impératif de renforcer la MISCA », a-t-il conclu. Le ministre présidera demain, en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, une réunion consacrée à la crise en Centrafrique.

 

(Source : Reuters  24 sep. 2013)

 

 

Pointpresse dcp-comdoc <pointpresse.dcp-comdoc@liste.diplomatie.gouv.fr>

 

La République centrafricaine, lors d'une réunion co-organisée le 25
septembre avec la commissaire européenne aux affaires humanitaires, Mme
Kristalina Georgieva, et la Haut-commissaire des Nations unies aux affaires
humanitaires, Mme Valérie Amos. Cette rencontre a pour objet d'examiner tous
les moyens envisageables afin de renforcer l'action de la communauté
internationale pour répondre à la crise en RCA. Un point de presse du
ministre des affaires étrangères est également prévu ;

 

4. République centrafricaine

Q - La France prépare un projet de résolution. Il est sur le point d'être
déposé ?


R - Le président de la République s'est exprimé hier sur ce sujet qui a
été discuté avec un certain nombre de chefs d'État africains présents à
Bamako.

Nous avons aujourd'hui plusieurs objectifs. Le premier, c'est de faire prendre
conscience à la communauté internationale de l'importance de ce qui se joue
en République centrafricaine et de la mobiliser. Le deuxième, c'est de
formaliser un soutien à l'Union africaine (UA) et à la Communauté
économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), sous différentes formes :

- il y a clairement un volet politique, celui de la transition et de la mise en
oeuvre des accords négociés successivement à Libreville et Ndjamena ;

- il y a un volet touchant à la présence des Nations unies sur place
notamment au renforcement du bureau de Bangui, le BINUCA ;

- il y a un volet humanitaire. Même si on observe aujourd'hui une certaine et
récente amélioration à Bangui, la situation en revanche reste préoccupante,
en particulier dans le reste du pays ;

- Il y a enfin un volet sécuritaire pour permettre à la communauté
internationale de soutenir les efforts de l'UA et de la CEEAC, notamment pour
le déploiement en cours de la MISCA - avec pour objectif d'augmenter
progressivement ses effectifs sur le terrain. Ils sont actuellement 1.500, et
leur nombre doit passer à 3.500.

Il faut que la communauté internationale prenne des engagements, logistiques
et financiers, pour aider les organisations régionales. La mobilisation doit
être non seulement conduite à New York aux Nations unies, mais aussi dans
d'autres formats, notamment auprès de l'Union européenne.

C'est tout cela qui devra être discuté à New York le 25 septembre prochain.
C'est aussi tout cela qui doit être transcrit dans le droit - à savoir une
résolution du conseil de sécurité des Nations unies. Quant au calendrier,
nous n'avons pas de date arrêtée, mais certainement le plus vite possible.
Nous avons déjà bien avancé, dans les différents formats à New York et
également avec les pays africains directement intéressés.

Q - Sur la MISCA, est-il possible qu'elle passe sous contrôle onusien ? Est-ce
que cela a été évoqué ?


R - C'est une option mais ce n'est pas l'objectif immédiat. L'enjeu
aujourd'hui, c'est le plein et rapide déploiement de la MISCA.

Q - La France pense-t-elle renforcer son action et sa présence ?

R - Aujourd'hui nous avons, avec la force Boali, un dispositif de plus de 400
personnels déployés à Bangui, qui ont une double mission : la sécurisation
de l'aéroport de Bangui et une mission visant à assurer la sécurité de nos
ressortissants - 638 personnes, dont une large majorité de binationaux
(environ 400) - et des emprises françaises.

La demande des pays africains n'est pas une demande d'ajout de troupes
françaises à la MISCA, les contributions de pays africains permettant
d'atteindre l'objectif de 3.500. Leur demande concerne un appui logistique et
financier. Leur demande porte également sur d'autres aspects de la crise,
notamment humanitaires.

Q - Mais la situation est quand même grave...

R - La situation est en effet préoccupante. Il y a eu des exactions, des
violences, cela ne fait pas de doute. Des dernières informations, notamment de
notre ambassade sur place, à Bangui, les choses paraissent en voie
d'amélioration à Bangui. Mais il ne faut pas en tirer de conclusions
hâtives. La situation en province peut en particulier être très différente.

C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité engager des discussions sur
un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et tenir
une réunion la semaine prochaine à New York

Centrafrique : Fabius plaide pour une intervention d’urgence de la communauté internationale
Centrafrique : Fabius plaide pour une intervention d’urgence de la communauté internationale
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 23:58

 

 

 

 

http://www.sudouest.fr   24/09/2013 à 06h00 | Mise à jour : 24/09/2013 à 09h14
 

Par Bruno Dive, b.dive@sudouest.fr

 

François Hollande et Laurent Fabius, qui se rendent aujourd’hui à l’assemblée générale de l’ONU, ont choisi de placer la République centrafricaine au centre des discussions qu’ils auront avec leurs homologues. Ce choix n’est pas anodin si l’on se souvient qu’il y a un an, ils avaient mis le Mali au cœur de leurs préoccupations. Pourquoi la Centrafrique ? Parce que dans une indifférence quasi générale, ce pays déjà très pauvre est en train de s’effondrer de l’intérieur, à la suite d’un coup d’État qui a plus ou moins tourné à la guerre civile. L’ancienne colonie française rejoindrait à son tour la liste déjà trop longue des pays sans État, livrés à l’anarchie, au joug des pillards ou des milices, souvent islamistes, qui émaillent l’Afrique, de l’Atlantique à l’océan Indien.

 

Parmi ces pays d’infortune a longtemps figuré - et figure encore pour partie - la Somalie, dont les milices islamistes, les fameux shebab affiliés à al-Qaida, avaient fait leur terre d’élection et d’exactions. Elles en ont été chassées par l’armée kényane, venue en voisine avec la bénédiction des Occidentaux. L’opération meurtrière menée dans un centre commercial de Nairobi n’est donc qu’une vengeance contre ce pays, et un moyen de l’asphyxier économiquement en faisant fuir les touristes. Mais c’est plus que cela. Cette attaque sanglante est aussi pour les milices islamistes et les filiales d’al-Qaida la preuve qu’elles peuvent frapper, sinon partout, du moins loin de leurs bases ou des pays dans lesquels elles s’étaient incrustées.

 

Le président de la République a déclaré jeudi au Mali que la guerre avait été gagnée. C’est à la fois vrai et faux, en tout cas imprudent. Car si les djihadistes ont en effet été chassés de presque tout le territoire malien, grâce à une bonne décision présidentielle puis au savoir-faire de l’armée française, le monde civilisé n’en a pas fini avec les émules de Ben Laden. On les chasse d’un territoire ? On les retrouve sur un autre. Ils disparaissent ici ? C’est pour mieux renaître ailleurs.

 

C’est une guerre de longue haleine qui se joue sous nos yeux. Pour la gagner, il faut au minimum des États dignes de ce nom, en République centrafricaine comme partout ailleurs. Car si l’ex-empire de Bokassa ne se trouve pas en terre d’islam, sa déstabilisation entre Congo et Tchad, Nigeria et Soudan, ouvrirait une plaie béante au cœur de l’Afrique.

 

C’est une guerre de longue haleine qui se joue sous nos yeux

 

Lu pour vous : De Bangui à Nairobi
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 23:50

 

 

 

Sur les ondes internationales, l’annonce du sommet du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la République Centrafricaine, a fait l’objet de doute sceptique pour le peuple centrafricain. Qu’est-ce qui se passera ? A quoi aboutira une telle messe ? Si cette réunion est une occasion pour mettre fin définitivement à la souffrance du peuple centrafricain, banco ! Mais là aussi, demain n’est pas la veille. Mais pour l’instant et au quotidien, le peuple centrafricain est sous l’occupation des forces exogènes un peu comme la France en 1940. Souvenez-vous c’est grâce à la division du Général Leclerc où on comptait des centrafricains  que Paris a été libéré en 1944.  Mais Paris de l’Homme du 18 juin a oublié cette page historique. Mais nous croyons fortement que la Grande France, la France des Lumières, la France des Droits de l’Homme sera du côté du peuple centrafricain, un peuple opprimé.

 

Cependant, en Centrafrique, c’est le règne de l’humiliation absolue : les hommes politiques marchent sur la pointe des pieds, les enfants n’ont pas accès à l’éducation, les administrations ne fonctionnent pas, l’Etat n’existe pas sur l’ensemble du territoire, la liberté de presse n’existe nulle part, une justice sans aucun moyen, des fonctionnaires sans salaires depuis 3 mois, les élites toutes noyées et exclues de la transition, etc. Ce qui existe à contrario, c’est la peur au ventre, la faim, les morts victimes d’affrontements religieux, les hôpitaux sans médicaments, les  viols, les pillages, les menaces, les crimes crapuleux. Ce qui conduit malheureusement certains compatriotes exaspérés à regretter le général déchu, François BOZIZE, l’homme en cavale qui est sous mandat d’arrêt international et qui a mis le pays en coupe réglée.

 

La RCA est épuisée. On attend de ce sommet des décisions courageuses. Il faut arrêter l’hémorragie. Nous demandons à la communauté internationale : l’Union africaine, les Nations-Unies, l’Union européenne, et le président François HOLLANDE ; aux présidents membres de la CEEAC  notamment Idriss DEBY ITNO, président en exercice de la CEEAC, Denis SASSOU NGUESSO, médiateur de la crise centrafricaine, Théodore OBEANG NGUEMA MBASSOGO, président de la Guinée Equatoriale, Paul BIYA, président de la République du Cameroun, Ali BEN BONGO, président de la République du Gabon, tous et comme un seul homme, à choisir l’option militaire rapide et immédiate pour sauver la République centrafricaine du chaos.

 

Nous pensons pour notre part qu’il faudrait au moins 10 000 hommes pour la MISCA et une aide humanitaire massive, conséquente, rapide pour répondre efficacement à la crise politique, religieuse et humanitaire en Centrafrique.

 

A SITUATION EXCEPTIONNELLE, SOLUTION EXCEPTIONNELLE.

 

Et surtout, vite les  élections législatives et présidentielles anticipées pour éviter la disparition pure et simple de la République centrafricaine de la carte du monde.

Fait à Bangui le mardi 24 septembre 2013

 

Que Dieu préserve le Centrafrique !

 

 

 

Faustin ZAMETO MANDOKO

Président de l’Union des Démocrates Centrafricains

Bangui, République Centrafricaine

POUR UNE INTERVENTION MILITAIRE RAPIDE ET IMMEDIATE EN CENTRAFRIQUE par Faustin Zameto
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 23:43

 

 

 

 

 

LE MONDE | 24.09.2013 à 12h05 • Mis à jour le 24.09.2013 à 17h07 | Par Nathalie Guibert

 

La France espère qu’une résolution de l’ONU autorisant une force militaire multinationale à intervenir pour sécuriser la République centrafricaine sera prête à la fin du mois d’octobre. Depuis la mi-août, des officiers français épaulent les états-majors de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (Ceeac) pour que ces organisations régionales portent un « concept d’opération » crédible. « La France est prête à un soutien opérationnel, mais elle ne prend par l’initiative », avait rappelé Jean-Yves Le Drian le 22 septembre.

 

Le ministère de la défense estime cependant qu’il y a urgence. A Paris, plusieurs options militaires ont été mises sur la table. L’une, la plus immédiate, consisterait à faire passer le contingent français en RCA de 450 soldats actuellement à environ 1 200, pour une opération de sécurisation rapide menée certes sous mandat de l’ONU, mais de façon autonome par la France. La deuxième serait de porter la force actuelle à quelque 750 soldats ; dans cet étiage évoqué par le président François Hollande, le contingent français aurait le rôle de force d’appui à la Mission internationale de soutien à la RCA (Misca), déjà en place dans le pays avec 1 300 soldats camerounais, congolais, gabonais et tchadiens.

 

La dernière option, prévue sur un temps plus long, maintiendrait l’effectif à 450, faisant du contingent français une force de réaction rapide susceptible de monter en puissance en cas de besoin. L’intervention est justifiée par le fait que le pays, victime de la prédation généralisée de chefs de bande, sombre. Ses fonctionnaires ne sont plus payés, l’Etat ne perçoit plus aucune taxe et 80 % du commerce des diamants centrafricains seraient passés aux mains de chefs de guerre. La montée d’affrontements confessionnels entre musulmans et chrétiens ajoute aux inquiétudes.

 

LE TEMPS JOUE CONTRE LA FORCE FRANÇAISE

 

La « transition » politique à Bangui étant un rêve lointain, Paris veut éviter que cet Etat fantôme ne se transforme en Etat failli au coeur même de l’Afrique francophone « Nous ne voulons pas d’un trou noir au milieu d’Etats, le Cameroun, le Tchad, le Congo, qui ont eux-mêmes des fragilités ou vont entrer en transition », indique un officiel sous couvert d’anonymat.

 

Une autre raison pousse à une action rapide : le temps joue contre la force française en RCA.« La posture de nos forces ne peut rester dans ce statut de manière durable« , a indiqué M. Le Drian début septembre. Depuis 2002, l’opération « Boali » de soutien à la Mission de consolidation de la paix en République centrafricaine (Micopax), montée au départ par les Etats d’Afrique centrale, a peu évolué dans son objectif, l’instruction opérationnelle. Devenue Misca, sous l’égide de l’UA, cette force régionale est sous-dimensionnée. Après la chute du président François Bozizé en décembre 2012, Paris avait envoyé des renforts au nom de la protection des ressortissants français. Il s’agissait de tenir l’aéroport, de garder l’Institut Pasteur ainsi que les principaux lieux d’habitation, mais aussi, en cas de besoin, d’aller extraire des personnes menacées sur le territoire. Beaucoup de ressortissants ont, depuis, quitté la RCA.

 

Par ailleurs, le nouvel accord de coopération de défense signé en 2010 avec Bangui ne comporte plus de clause de soutien automatique en cas d’atteinte à la sécurité du pays. La dernière opération militaire menée dans ce cadre avait été décidée par Jacques Chirac en 2006 ; les paras français avaient sauté sur Birao en aide aux forces armées centrafricaines menacées par des rebelles.

 

 DES BANDES CRIMINELLES

 

Coincé sans mandat, le contingent français est donc en situation de risque à court terme, estime-t-on à Paris : sa crédibilité et sa légitimité s’érodent. Il pourrait être accusé d’inaction face à un éventuel crime de masse commis par la Séléka. Il peut en outre être placé dans la situation inconfortable de faire du maintien de l’ordre, comme ce fut le cas, fin août, quand près de 5 000 habitants de Bangui menacés par la Séléka se sont réfugiés à l’aéroport.

Le nombre de miliciens se réclamant de la Séléka est estimé à 5 000 dans la capitale, et à 15 000 en brousse. Selon l’UA, 80 % d’entre eux sont des étrangers venus des pays voisins. Mais ces bandes sont avant tout criminelles et elles ont déjà beaucoup pillé : Paris fait l’analyse que ce « banditisme d’opportunité » se dispersera rapidement face à une force militaire. Le coeur de la Séléka serait, lui, constitué d’environ 500 combattants.

 

Un « coup de balai » est donc jugé possible pour rétablir la sécurité, avec une opération circonscrite aux zones vitales pour l’économie de la RCA. Les forces seraient concentrées sur la capitale Bangui et les principales villes de la moitié ouest du pays. Elles devront aussi dégager les deux principaux axes routiers qui relient Bangui au Tchad par Bossangoa, et au Cameroun par Bouar. Ces voies sont aujourd’hui bloquées par des miliciens.

 

Ces plans dépendront des capacités de la force africaine, que Paris veut mettre en avant. L’objectif affiché par l’UA de mobiliser 3 600 hommes semble très difficile à atteindre. Le Tchad a promis 400 hommes de plus, les trois autres pays de la Misca annonçant vouloir porter leur contingent au format de 850. Il faudra d’autres contributeurs.

 

 

Que se passe-t-il en Centrafrique ?

 

Par Charles Carrasco

 

le 24 septembre 2013 à 21h04

 

3’CHRONO - La sécurité n’est plus assurée dans le pays. La France va demander une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

L'INFO. Il y a urgence, selon François Hollande. Le président français a lancé mardi à l'ONU un "cri d'alarme" sur la situation en Centrafrique, réclamant un soutien financier et logistique à la force panafricaine présente sur place. Sur le terrain, la situation est de plus en plus chaotique. Explications.

 

Qui dirige aujourd’hui la Centrafrique ? Ce pays, coincé entre le Tchad au nord et le Soudan à l’Est, est, en effet, en train de sombrer depuis plusieurs mois dans le "chaos". La faute à une instabilité politique chronique. Le 24 mars, le président François Bozizé, arrivé lui-même au pouvoir par un coup d’Etat en 2003, a été renversé par les rebelles de la Séléka. Ces hommes étaient dirigés par Michel Djotodia qui s’est autoproclamé président de transition.

 

Qui sont les rebelles ? La coalition Séléka, groupe hétéroclite de rébellions et de groupes armés, compte environ 25.000 combattants, dont 20.000 ralliés "de la dernière heure" au moment de la prise de Bangui, la capitale. Ces miliciens seraient près de 5.000 à Bangui et 15.000 dans la brousse. 80% d’entre eux seraient des étrangers venus des pays voisins, selon l’Union africaine. Ils sont, dans l’immense majorité, des musulmans dans un pays à 80% chrétien. S’il existe des infiltrations islamistes, "il ne s'agit pas d'un combat pour l'Islam", affirmait Philippe Hugon, spécialiste de l’Afrique, interrogé par Europe1.fr.

 

Mais depuis plusieurs mois, les exactions -pillages et violences- se multiplient. Par ailleurs, l’appareil d’Etat est lui aussi vacillant : les fonctionnaires ne sont plus payés, aucune taxe ne rentre dans les caisses de la Centrafrique et les fruits du commerce des diamants -une des grandes ressources du pays-, iraient directement dans les poches des chefs de guerre. Dans ce contexte, le président Djotodia a été récemment contraint de dissoudre la coalition Séléka qui l'a portée au pouvoir. "Tous ceux qui vont continuer à se réclamer de ces entités seront considérés comme des bandits", a-t-il affirmé.

 

Un drame humanitaire ? Pour l’instant, cette dissolution a eu peu d’effets sur le terrain. La terreur continue de régner. Selon l’ONU, 1,6 million de Centrafricains, soit un tiers de la population, a besoin d'une aide humanitaire d'urgence, plus de 270.000 ont été déplacés ou se sont réfugiés dans les pays voisins. Jusqu'ici, les autorités de transition ont été incapables de mettre fin aux violences. L'appel pour sortir la Centrafrique du chaos "ne suscite que des contributions désespérément insuffisantes", a déploré mardi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. "L'ordre public s'est effondré" dans le pays, a-t-il souligné lors du discours d'ouverture de la 68e assemblée générale de l’ONU. En déplacement à Bamako, le président Hollande avait parlé de "femmes victimes de viols", "d’enfants déplacés, perdus", "les villages anéantis". La peur d’une "somalisation" du conflit inquiète donc la plupart des acteurs politiques et humanitaires.

 

Quelles solutions envisagées ? La France est en première ligne dans ce dossier. Lors de l’Assemblée générale de l’ONU, François Hollande entend plaider en faveur, dans un premier temps, de l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité renforçant le mandat de la force panafricaine déployée sur le terrain sous l'égide de l'Union africaine (Misca). Celle-ci est une force panafricaine, militaire et policière pour l'essentiel, composée pour l'heure de 1.400 hommes -Camerounais, Congolais, Gabonais, Tchadiens. Ses effectifs doivent à terme atteindre 3.600 hommes, mais leur déploiement traîne en longueur. Dans un deuxième temps, Paris espère faire voter une résolution qui transforme cette force en "opération de maintien de la paix" et serait prête "si nécessaire" à porter ses effectifs militaires à 700 où 750 hommes, contre 450 actuellement.

 

A défaut d'une résolution du conseil de sécurité, la France pourrait demander à d'autres institutions, comme l'Union européenne, de financer cette opération, considérée par Paris comme "une opération de la dernière chance de sauver ce pays du chaos". Mercredi, une réunion ministérielle est prévue à New York, co-présidée par la France, l'ONU et l'Union européenne, à laquelle doivent participer des représentants de l'Union africaine (UA), des Etats-Unis et des pays voisins de la Centrafrique.

 

Centrafrique: Hollande lance un cri d'alarme


NEW YORK AFP / 24 septembre 2013 19h23 - Le président français François Hollande a lancé mardi à l'ONU un cri d'alarme sur la situation en Centrafrique, réclamant un soutien financier et logistique à la force panafricaine présente sur place.


Dans un discours devant l'assemblée générale de l'ONU, M. Hollande a demandé que le Conseil de sécurité des Nations unies donne un mandat et accorde un soutien logistique et financier à cette force dont la première mission sera de rétablir l'ordre.

Nous devons mettre un terme aux exactions, qui prennent également des formes confessionnelles, a-t-il ajouté. 


Le chaos s'est installé et les populations civiles en sont les premières victimes, a-t-il déploré.

L'anarchie règne en RCA depuis la prise du pouvoir en mars par une coalition rebelle, la Séléka, dont le chef Michel Djotodia s'est autoproclamé président. Les associations de défense des droits de l'homme accusent les ex-rebelles de nombreuses exactions contre la population et la situation humanitaire se dégrade.


(©)

Centrafrique : les scénarios du soutien militaire français pour dégager les routes et sécuriser les villes
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 23:29

 

 

 

 

New York (AFP) - 24.09.2013 19:3 - L'appel à l'aide internationale pour sortir la Centrafrique du chaos "ne suscite que des contributions désespérément insuffisantes", a déploré mardi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

 

"L'ordre public s'est effondré" dans le pays, a souligné M. Ban lors du discours d'ouverture de la 68e assemblée générale de l'ONU. "Des millions de personnes sont coupées de toute assistance et risquent d'être victimes d'exactions".

 

L'anarchie règne dans le pays depuis la prise du pouvoir en mars par une coalition rebelle, la Séléka, dont le chef Michel Djotodia s'est autoproclamé président. Les associations de défense des droits de l'homme accusent les ex-rebelles de nombreuses exactions contre la population et la situation humanitaire se dégrade.

 

Selon l'ONU, 1,6 million de Centrafricains, soit un tiers de la population, a besoin d'une aide humanitaire d'urgence, plus de 270.000 ont été déplacés ou se sont réfugiés dans les pays voisins.

 

Jusqu'ici, les autorités de transition ont été incapables de mettre fin aux violences tout comme la force africaine, forte de 1.500 hommes, déployée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEAAC).

 

Mercredi, une réunion ministérielle est prévue à New York, co-présidée par la France, l'ONU et l'Union européenne, à laquelle doivent participer des représentants de l'Union africaine (UA), des Etats-Unis et des pays voisins de la Centrafrique.

© 2013 AFP

Centrafrique: l'aide &quot;désespérément insuffisante&quot;, estime l'ONU
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 23:25

 

 

 

 

LE MONDE |  24.09.2013 à 11h35  • Mis à jour le  24.09.2013 à 14h15  |Par Alexandra Geneste (New York, Nation unies, correspondante)

 

"Il est absolument urgent d'agir" en République centrafricaine (RCA) et la France n'est pas la seule à le dire au siège de l'ONU à New York. Lors d'une réunion ministérielle consacrée à la Centrafrique mercredi 25 septembre, en marge de la 68e Assemblée générale des Nations unies, Valerie Amos, le chef du bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), devrait à nouveau tirer la sonnette d'alarme. L'absence de réponse internationale à la crise centrafricaine risque de déstabiliser la région, devrait réitérer la haute responsable de l'ONU.

 

La peur d'une "somalisation" de la Centrafrique hante les acteurs humanitaires. Selon l'OCHA, le nombre des personnes déplacées en RCA a doublé depuis le début de l'été, s'élevant désormais à 400 000, et 63 000 Centrafricains ont trouvé refuge hors des frontières. Le pays a sombré dans le chaos après la chute en mars du président François Bozizé, renversé par les rebelles de la Séléka. Leur leader, Michel Djotodia, s'est autoproclamé président mais ne parvient pas àrestaurer l'ordre dans le pays, où sévissent de plus en plus de groupes armés.

 

Selon l'ONU, les combattants de la Séléka sont responsables d'un "nombre croissant d'exactions". Les 4,6 millions d'habitants que compte le pays sont affectés par la crise, 1,6 million ont "désespérément" besoin d'aide et la moitié d'entre eux sont des enfants. "Nous devons faire face, en République centrafricaine, à une situation humanitaire et sécuritaire extrêmement grave", déclarait devant la presse à l'ONU, lundi 23 septembre, le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, avant d'estimer qu'il était "impérieux de renforcer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca)".

 

"INDIFFÉRENCE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE"

 

Cette force de paix sous l'égide de l'Union africaine devrait être composée à terme de 3 600 hommes, mais ne dispose à ce jour que de 1 300 soldats. La réunion ministérielle que coprésidera M. Fabius est axée sur la crise humanitaire, mais Paris compte en profiter pour "mobiliser ses partenaires" du Conseil de sécurité.

 

La France prépare un projet de résolution destiné à renforcer le mandat et les moyens du Bureau intégré des Nations unies en Centrafrique (Binuca), notamment en élargissant son périmètre d'action hors de Bangui et en mettant à sa disposition des observateurs des droits de l'homme. L'idée de "muscler" le mandat de la Misca, voire de la transformer en opération de maintien de la paix aux frais des pays contributeurs de l'ONU, n'étant pas du goût de tous les pays membres du Conseil, les Français devront sans doute patienter avant de présenter une seconde résolution en ce sens.

 

"Les gens continuent de mourir dans l'indifférence totale de la communauté internationale", déplore Béatrice Epaye, présidente de la fondation Voix du coeur, principale ONG de prise en charge et de réinsertion des enfants de la rue en Centrafrique. L'ancienne députée fait partie d'une délégation de représentants de la société civile centrafricaine, dont deux leaders religieux et un avocat, militant de la défense des droits de l'homme, venus à New York pour une mission de plaidoyer parrainée par l'ONG CCFD-Terre solidaire.

 

L'objectif ? Défendre auprès des 15 pays membres du Conseil de sécurité leur vision "pour une sortie de crise durable". Aux Américains, qui rechignent à financer une force de paix régionale dont le contrôle leur échapperait, Mme Epaye répond par une mise en garde : "Si la Centrafrique devient un sanctuaire pour les islamistes, elle deviendra alors un problème pour tous."

 

Alexandra Geneste (New York, Nation unies, correspondante)

La situation en Centrafrique abordée à l'Assemblée générale de l'ONU
La situation en Centrafrique abordée à l'Assemblée générale de l'ONU
Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com