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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 21:39

 

 

 

 

http://gabonreview.com  mercredi 23 octobre 2013 à 0:21

 

Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) s’est tenu à Ndjamena, au Tchad, le lundi 21 octobre 2013, consacré essentiellement à la crise qui secoue la République centrafricaine (RCA). A l’issue de ces assises, l’on tend vers une Conférence nationale souveraine sans exclusive dans ce pays en crise depuis plusieurs mois.

 

Le Sommet de Ndjamena a enregistré la participation des chefs d’Etat de la sous région, Ali Bongo Ondimba du Gabon, Idriss Deby Itno du Tchad, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Teodoro Obiang Nguema Mbazogo de Guinée équatoriale, et Michel Djotodia de Centrafrique. Le Cameroun et Sao-Tomé et Principe étant représentés par leurs Premiers ministres respectifs.

 

Face à la dégradation de la situation sécuritaire et à l’appel des Nations unies en faveur de ce pays, les débats ont tourné autour de l’amélioration de la situation sécuritaire et des mécanismes pour un retour à la paix en RCA. Il faut noter que le dernier sommet de la CEEAC consacré à ce pays avait dessiné les contours de la transition. Et depuis l’installation de Michel Djotodia comme président de Transition et de Nicolas Tiangaye au poste de Premier ministre, la situation sécuritaire s’est dégradée.

 

C’est pourquoi à l’issue de leur rencontre, les chefs d’Etats de la CEEAC ont retenu le principe d’organiser une Conférence nationale sans exclusive consacrée à la crise en Centrafrique.

 

Le président tchadien Idriss Deby Itno du Tchad a félicité l’ensemble de ses pairs, pour «l’engagement multiforme qu’ils n’ont eu de cesse de consentir pour venir en aide au peuple centrafricain en proie aujourd’hui à une crise humanitaire des plus alarmantes de son existence». Il n’a pas manqué de saluer les initiatives et les apports de l’Union Africaine (UA), de l’Union européenne (UE) et la mission française dans son soutien diplomatique et militaire pour un retour à la paix en RCA.

 

Les exactions reprochées aux membres de la Seleka, la coalition rebelle qui a permis au chef de l’Etat centrafricain d’arriver au pouvoir, ont poussé les populations à se révolter. On a frôlé la guerre civile en Centrafrique à la fin de l’été dernier.

 

Dans ce contexte, les chefs d’Etat de la sous-région se sont félicités du renforcement des effectifs de la Mission internationale de soutien en Centrafrique (Misca) estimés à 3500 hommes avec le renfort supplémentaire des troupes congolaises, burundaises et camerounaises. La Misca a été invité redoubler de vigilance sur le terrain pour sécuriser le peuple centrafricain. Mandat a ensuite été donné à cette force d’opérer un déploiement à travers tout le territoire centrafricain pour protéger les civils, stabiliser le pays et participer à la restauration de l’État de droit.

 

Les chefs d’Etat ont souhaité que le gouvernement centrafricain prenne des mesures idoines pour faire face aux véritables raisons qui fragilisent ce pays notamment en procédant au désarmement des différentes fractions armées dans le pays. De même, la CEEAC devrait organiser une conférence nationale sans exclusive pour réconcilier le peuple centrafricain.

Centrafrique : Vers une conférence nationale sans exclusive
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Centrafrique-Presse.com
22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 23:15

 

 

 

Rfi 22 oct 2013

 

La presse africaine salue les efforts du Tchad pour ramener la paix en République centrafricaine. Pour Africatimes Tchad, le président Idriss Déby a réussi le pari de «réunir tous les pays de la région, à l’exception du Soudan dans le cadre du sommet de N’Djamena donc, consacré principalement à la situation en Centrafrique».

 

L’Agence d’Information d’Afrique Centrale estime justement qu’on arrivera à régler la crise en RCA, que «si les dix États qui composent la Communauté économique des États d’Afrique centrale décident enfin d’unir leurs forces et de mettre la main à la poche pour combattre le terrorisme qui menace l’un des leurs».

 

L’Agence d’Information d’Afrique Centrale, se félicite globalement du sommet de N’Djamena sur la crise en Centrafrique qui s’est déroulée en dehors d’un cadre onusien. «La seule voie possible que l’on puisse suivre si l’on veut réellement ramener la paix dans le Bassin du Congo, c’est la coopération régionale», peut-on lire.

 

Le quotidien Gabon Actu salue lui aussi cette initiative, mais reste néanmoins prudent : «La Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, dans le bourbier centrafricain», titre ce dernier, alors que «La terreur de la Seleka, l’ex-rébellion au pouvoir à Bangui plonge la Centrafrique dans une misère indescriptible», lit-on encore.

 

Même son de cloche du côté de Les dépêches de Brazza qui voit un lien entre l’entrée du Tchad au sein du conseil de sécurité de l’ONU comme membre non permanent et son rôle croissant d’équilibre dans la région.

 

Guinée Conakry Infos est peut-être plus dubitatif, et trouve une autre raison à cette hyperactivité diplomatique à Ndjamena : «Ce n’est certainement pas qu’Idriss Deby et ses pairs, soient particulièrement émus, par les horreurs que des éléments incontrôlés de l’ex-rébellion de la Seleka sèment en République Centrafricaine, mais parce qu’ils se rendent de plus en plus compte, qu’à force de négliger cette crise qui se déroule pourtant sous leurs yeux, ils risquent de scier la branche sur laquelle ils sont eux-mêmes installés !» Pour le portail d’information en ligne guinéen, le sommet de N’djamena répond au lobbying mené ces derniers temps par la France.

Tchad : le sommet d’Idriss Déby (RFI)
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Centrafrique-Presse.com
22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 22:41

 

 

 

N'DJAMENA Mardi 22 octobre 2013 | 23:04 UTC (Xinhua) - Réunis lundi dans la capitale tchadienne pour évaluer la situation politique, sécuritaire et humanitaire en République centrafricaine, les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) ont désigné le général de brigade des forces armées camerounaises Martin Tchumenta comme commandant de la force de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA).

 

"Les chefs d'Etat et de gouvernement exigent le déploiement de la MISCA sur tout le territoire centrafricain, et lui demandent de procéder au désarmement et à l'éloignement sans délai, volontaire ou forcé, de tous les éléments armés étrangers du territoire de la République centrafricaine. A cet effet, ils décident d'apporter à la MISCA l'appui aérien approprié", indique le communiqué final du sommet extraordinaire de N'Djaména, la capitale du Tchad.

 

 La MISCA, née de la transformation de la MICOPAX 2 (Mission de consolidation de la paix du Conseil de paix et de sécurité en République centrafricaine, Ndlr), a vu ses effectifs passer de 730 à 2.588 hommes. A N'Djaména, les leaders de la CEEAC ont décidé de fournir un effort supplémentaire pour atteindre sa capacité opérationnelle, évaluée à 3.652 hommes. Ils ont par ailleurs rappelé que son mode opérationnel doit être intégré et cohérent pour la stabilisation de la situation sécuritaire sur l'ensemble du territoire centrafricain.

 

Le mandat de la MISCA, conformément aux dispositions du communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, lors de sa 385ème session du 19 juillet 2013, englobe la protection de civils, la restauration de la sécurité et l'ordre public à travers la mise en oeuvre de mesures appropriées, la stabilisation du pays et la restauration de l'autorité de l'Etat centrafricain, la reforme et la restructuration du secteur de la défense et de la sécurité, et la création de conditions propices à la fourniture d'une assistance humanitaire aux populations dans le besoin.

 

Le Burundi ayant exprimé à N'Djaména sa disponibilité à contribuer en troupes à la MISCA, les leaders de la CEEAC se sont engagés à les équiper et à les projeter dans les meilleurs délais, et sollicité un appui complémentaire à la communauté internationale.

 

La MISCA change de chef
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 22:34

 

 



Centrafricaines, Centrafricains 
Chers filles et fils de la Patrie,
Aujourd'hui j'ai l'honneur, la joie et le plaisir de vous annoncer ma candidature à la magistrature suprême de l'Etat.
Oui je veux être le prochain Président de la nouvelle Centrafrique.
- Une nouvelle Centrafrique dératisée, où chaque vraie fille et vrai fils de la Patrie doivent y vivre et jouir de la vie, est encore possible.
- Une nouvelle Centrafrique, économiquement forte, tournée vers l'avenir et émergente à moyen terme pour nos enfants, est faisable et nous devons y croire.
- Le passé n'a pas d'avenir et on ne peut pas regarder l'avenir dans un rétroviseur. 
Les exactions et multiples violations des droits de l'homme que nos compatriotes subissent depuis bien longtemps et au jour d'aujourd'hui encore à cause des assoiffés du pouvoir, des coups d’état sanguinaires à répétition greffés de régimes antidémocratiques et terroristes n'ont pour avenir que le chaos l'anarchie, la déchéance et la mort. 
Notre mouvement prône la Solidarité, la Liberté, la Justice et la Paix entre les vraies filles et vrais fils de notre chère Patrie.
Il n'est pas un mouvement de contestation mais une force de proposition et un nombre bien précis de projets concrets, bien ficelés pour un développement harmonieux, rapide et durable de notre pays.
Notre vaillant et laborieux Peuple, longtemps brimé et martyrisé, doit sortir rapidement de l'extrême pauvreté et la misère dans lesquelles Il croupi depuis fort longtemps.
Le monde entier semble ignorer la tragédie de notre pays.
Il est de la responsabilité exclusive des vraies filles et vrais fils de notre chère Patrie de construire une nouvelle Centrafrique plus juste, plus équitable et où il n'y aura pas de place pour les terroristes et les fossoyeurs de la démocratie.
Nous aurons l'occasion juste après les prochaines élections, ensemble, majorité et opposition démocratique, vraies filles et vrais fils de la Patrie de nous asseoir entre nous autour d'une table sans tabou pour laver nos linges sales en famille et prendre un nouvel élan.

Nous devons tous regarder vers un avenir prometteur porteur d'espoir pour le bonheur de nos compatriotes, valides, Handicapés, personnes âgées, malades et prisonniers qui revendiquent une meilleure condition de vie et davantage de sécurité et de quiétude dans notre Patrie.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dératisée, dans laquelle nos paysans, cultivateurs, planteurs de café et de coton, éleveurs, vraies filles et vrais fils du terroir.
Ils hériteront les terres cultivables, les pâturages verdoyantes, les eaux poissonneuses, les forets et savanes luxuriantes pour leur nourriture quotidienne.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique avec une armée forte et des éléments de force de défense et de sécurité bien formés, dotés des équipements modernes et performants pour assurer la défense et l'intégrité de la Patrie, la surveillance de nos frontières et la sécurité interne de nos peuples.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle nos Nagbatas, jadis esclaves hériteront les chantiers des mines d'or et de diamant de la Patrie et en deviendront les véritables propriétaires.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle les vaillants et laborieux fonctionnaires et agents de l'état, retraités et étudiants boursiers qui ont sacrifié leur vie et toute celle de leur famille pour la cause de la Patrie, toucheront régulièrement leur salaires, pensions et bourses qui seront revalorisés grâce non seulement à une véritable et ambitieuse réforme budgétaire, mais aussi à une bonne gouvernance de la chose publique et une exploitation contrôlée de nos multiples richesses naturelles.
- Une Caisse autonome de pension pour nos retraités, veufs, veuves et ayants droits sera immédiatement créée à cet effet.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle nos « Bouba Nguéré » seront soutenus et formés pour devenir des opérateurs économiques citoyens.
Ils bénéficieront des mêmes avantages attrayants d'une nouvelle charte des investissements au même titre que les investisseurs étrangers opérants dans notre Patrie.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle notre Jeunesse ne sera plus marginalisée ni manipulée. 
Elle disposera d'une meilleure éducation, formation et apprentissage sur place où l'étranger en vu d'assurer la relève de demain.
 

Un cabinet ministériel sera crée spécialement pour les questions des visas des pays d’accueil de nos étudiants et stagiaires et de leur hébergement.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans la quelle les sportifs, artistes et musiciens auront toute leur place et où le sport, l’art, la culture et la musique seront valorisés.
- Des fonds pour le développement sportif, artistique, culturel et de création musicale seront créés immédiatement à cet effet.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle nos innombrables diplômés sans emplois auront facilement accès aux multiples emplois créés grâce à une forte croissance économique.
- Un fonds de solidarité sera créé pour soutenir les chômeurs de longue durée.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans la quelle les femmes mères sans emploi de la Patrie, célibataires ou mariées toucheront une allocation familiale mensuelle proportionnelle au nombre d’enfant mineur à charge.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle l’accès aux services de la santé et de l’enseignement publics est gratuit pour les vraies filles et fils de la Patrie.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique, grâce à la paix et la sécurité recouvrées, les vraies filles et vrais fils fonctionnaires de la Patrie pourront se marier librement et fonder une famille afin de bénéficier d’un crédit avalisé par l’état pour la construction ou l’acquisition d’un logement décent.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans la quelle le coton, notre Or blanc, va être transformé sur place en divers tissus pour vêtir, hommes, femmes, filles, garçons, civils et militaires de la Patrie.
- Oui pour une nouvelle Centrafrique dans laquelle règneront la liberté, la justice, la paix et la sécurité et qui deviendra, grâce à une diplomatie agissante et solidaire, une nouvelle destination prisée pour les touristes et les investisseurs sérieux.
La nouvelle Centrafrique dont nous rêvons tous ne sera pas l'œuvre d'une personnalité unique mais celle des vraies filles et vrais fils de la Patrie imbus d'esprit de sacrifice et d'idées novatrices.
J'appelle donc à une adhésion massive autour des idéaux du patriotisme et de nationalisme pour la construction de cette nouvelle Centrafrique par les vraies filles et vrais fils de la Patrie.
Dans cette nouvelle Centrafrique aucun être humain n'a droit de vie et de mort sur un autre être humain quelque soit la raison.

Dans cette nouvelle Centrafrique aucun être humain ne peut déclarer "non humain" une partie de l'humanité.
Il y aura également dans cette nouvelle Centrafrique de la place pour ceux et celles venus d'ailleurs légalement dans notre Patrie et qui respecteraient les lois et règlements de la République.
Vivent les vraies filles et vrais fils de la Patrie qui se joindront à moi pour la construction d'une nouvelle République Centrafricaine indépendante, libre, économiquement forte, démocratique et émergente à moyen terme.
Ensemble tout devient possible.

Je vous remercie.


Fidele Gouandjika 
Candidat indépendant 2015
 

DÉCLARATION DE CANDIDATURE A L’ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2015 de Fidèle Gouandjika
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Centrafrique-Presse.com
22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 22:19

 

 

 

 

Entretien réalisé à Brazzaville par Meriem Adama Allahoui

 

FRANCIS MACAIRE YABENDJI-YOGA

 

« En République Centrafricaine aujourd’hui le cynisme en politique est une règle de fonctionnement au quotidien »

 

Il est graphiste centrafricain et connaît bien les arcanes des médias internationaux et des organisations non gouvernementales internationales dont les rapports ont fait bouger  la communauté internationale à prendre des décisions qui s’imposent aux autorités au pouvoir en République Centrafricaine. C’est en effet en observateur de la scène politique centrafricaine que ce trentenaire résidant au Congo-Brazzaville, jeune intellectuel engagé dresse un portait dur et sans concession de son pays. Et de l’avenir de la RCA, qu’il a pourtant cru en tant que citoyen. Une interview rare qui ne fait pas dans la langue de bois…

 

Axiome Magazine (AMAG) : La RCA se remet peu à peu depuis le 24 mars 2013 malgré l’insécurité, les affrontements interreligieux,  les crises humanitaires et sociales, l’incertitude de l’avenir. Pensez-vous que le citoyen centrafricain retrouvera bientôt la République Centrafricaine à laquelle il aspire ?

 

FRANCIS MACAIRE YABENDJI-YOGA (FMYY) : Chaque citoyen centrafricain semble avoir « son Centrafrique » quelque part dans un coin de son cerveau. Il s’active, il milite, il s’investisse, il défend et il fait de son possible pour le réaliser. Ce qui, à mon humble avis, est illusoire et improbable. Le Centrafrique a perdu ses références, ses valeurs morales et de fraternités et de probités qui faisaient sa société, nées des sociétés africaines et des différentes religions qui venaient se greffer là-dessus. Revenu des études en 2001 en RCA, j’ai eu le temps de constater, comme tout les centrafricains, les ravages économiques, humains, culturels et civilisationnels des régimes du feu Ange Félix Patassé et plus récemment de François Bozizé. Le pays avait déjà été décapité. Le Centrafrique d’aujourd’hui, notre Centrafrique à nous tous est une tragédie : tous le monde a payé le lourd tribut. La faute à qui ? Au peuple centrafricain en général et aux éternels et zélés intellectuels qui ont préféré le cynisme comme règle de fonctionnement au quotidien. Chacun cherche à manger le pays lui-même, à bouffer le voisin, en quelque sorte. Je suis convaincu, le Centrafrique a un bel avenir, il a beaucoup de potentiels à conditions que le change de comportement et que l’on s’accorde à stimuler ses nombreux atouts. C’est de l’abime que nait la lumière a dit l’écrivain guinéen Tierno Monémbo.

 

AMAG : Vous faites de reproches aux Centrafricains dont vous faites partie, pourquoi n’êtes-vous pas à Bangui pour reconstruire ensemble le pays ?

 

FMYY : Assurément. Il faut qu’il y’ait des centrafricains restés au pays et ceux à l’extérieur, quelque soit les raisons, pour reconstruire le pays. Le bel exemple nous vient du siège des Nations Unies où l'ambassadeur centrafricain Charles-Armel Doubane a travaillé pour préparer l'Assemblée générale des Nations unies et mobiliser la communauté internationale sur la crise centrafricaine malgré qu’il ait été révoqué par les nouvelles autorités de Bangui en juillet-septembre dernier. Le résultat est connu. En aparté, il été félicité pour bons et loyaux services. Pour être un acteur crédible en Centrafrique il ne suffit pas seulement d’être directement aux affaires intérieures publiques. Être indépendant est une posture manifestement stratégique dans le cycle qui nous concerne pour apporter sa contribution, dans un esprit de solidarité, de patriotisme. Nous avions vu aussi la diaspora centrafricaine de France chargée le ministre des affaires étrangères françaises, Laurent Fabius, des doléances et autres mémorandums à remettre aux dignitaires centrafricains lors de sa récente visite à Bangui. Des volontés d’accompagnement du processus de la transition en RCA de la part de la communauté centrafricaine de l’extérieur ne manquent pas. L’échec de la RCA aujourd’hui s’explique en partie par manque d’homogénéité sociale qui crée des divergences de vue et d’actions. Un congloméra de classe intellectuelle fermée, toujours attelée aux affaires publiques est réfractaire à l’idée qu’il existe une autre manière, plus habile, de fonctionner en politique. Il maintient la dictature, la violence et la corruption en mode de gouvernance. Ces trois dernières sont les métaphores de la RCA au jour d’aujourd’hui qui sont même devenues des principes culturels. Elles se reproduisent systématiquement toutes seules quelque soit l’individu au pouvoir. Ils ne seront pas loin du pouvoir à mettre en place en 201. Vous comprendrez que les problèmes actuels en RCA ne  sont que de faux problèmes, à commencer par la politique, la pauvreté et l’éducation.

 

AMAG : Quelles sont leurs origines ?

 

FMYY : Feu l’empereur Jean-Bedel Bokassa à la chute de son empire vers la fin des années 1970 a laissé un pays avec une politique, une économie et une société ostracisées. Alors qu’il est lui-même bâtisseur reconnu. Lorsque le général André kolingba a repris le pouvoir des mains de feu David Dacko en 1980, le spectre de la violence, de la dictature et de la corruption a réussi à s’enraciner dans les mentalités et les jeux sociaux parce qu’elles usent de la pauvreté et du manque d’érudition. A l’époque l’armée était la seule force réellement organisée et qui s’impose pour le redressement national. Sous le rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de Kolingba l’on pouvait encore espérer un Centrafrique prospère grâce aux nombreuses réformes qui favorisent les secteurs primaires (l’agriculture, de l’élevage, l’environnement, pêche…). Le commerce était porteur sinon possible. Les centrafricains n’étaient pas devenus étrangers à la culture. Les jeunes lisaient et écrivaient. Le sport avait réuni plus d’un centrafricain malgré que les infrastructures étaient pauvres mais beaucoup de travail se faisaient dans la sérénité et la patience. Avec l’avènement du multipartisme qu’il a instauré vers la fin de son règne en va emporter son régime qui lambine avec le népotisme têtu. Le mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de feu Ange Félix Patassé aurait pu profiter de peu d’enthousiasme qu’a connu l’essor centrafricain sous le régime Kolingba. Il a rencontré une série de difficulté pour faire assoir une politique réaliste sur le plan national qu’international. Ange Patassé premier ministre sous l’empire centrafricain n’a pas su apprendre aux centrafricain l’importance capitale de la nuance chère à Senghor du Sénégal des années 1960. Avec une culture stalinienne du pouvoir, son régime a favorisé une mafia administrative au sommet de l’Etat et qui rend très difficile toutes réformes régaliennes. Si Patassé avait mieux maîtrisé la corruption sous son régime le pays aurait pu vivre dans des conditions plus normales. Mais on a assisté à une montée de violence au cours de son règne où la brutalité était devenue un reflexe des forces de l’ordre. Le mlpc est d’une telle prédation qu’elle phagocyte tous les projets : détournement d’hydrocarbure, de deniers publics, arriérés accrus de salaires, chômage des jeunes, privatisations fantaisistes d’entreprises publiques. Peu à peu une dictature s’installe au premier mandat chapeauté par de nombreuses mutineries et tentatives de coup d’état militaires. Ange Felix Patassé ne jouira jamais de son deuxième mandat écourté par son ancien chef d’état major de l’armée centrafricaine, François Bozizé, qui n’a jamais baissé la garde des coups de forces politiques : il est celui qui a entretenu l’esprit de coup d’état en Centrafrique pour l’avoir toujours inspiré depuis les années 1980. Mais dès lors qu’il a pris le pouvoir à Ange Félix Patassé le 15 mars 2003 avec l’appui de son allié tchadien Idriss Déby Itno, le pays va souffrir du manque de l’institution. Cela a déjà dégénéré sous le régime MLPC et va davantage se dégrader avec l’arrivée du parti Kwa Na Kwa (Travail rien que le Travail) de l’homme de Benzambé [le village de François Bozizé, NDLR]. Bozizé réussira a inculqué aux centrafricains la préservation de l’individu au détriment de l’institution. La RCA était devenue le seul pays au monde où vous verrez un fonctionnaire qui gagne 200€ par mois aligner une kyrielle de véhicule 4x4, des villas cousues et ultra modernes, des emparements en France, en Afrique de l’Ouest. L’argent circule qu’entre de mains inexpertes et égoïstes. L’approvisionnement en eau potable et électricité reste erratique. Lorsqu’on propose un budget pour une route ou un projet social, la moitié sinon les trois quart est prélevée et le reste est confié à une entreprise complice qui va faire dans la débrouille. Et on passe au suivant.  N’eut pas la prise du pouvoir de la seleka la RCA court le risque d’avoir un François Bozizé président à vie comme voulait l’être l’empereur Bokassa.

 

AMAG : De tout cela ou est la place des intellectuels centrafricains ?

 

FMYY : Bien sûre qu’il existe en RCA des élites vivantes qui pouvaient sortir du bois pour remettre les pendules à l’heure sous chaque régime déchu. Mais il faut rappeler qu’au temps où l’empereur Jean-Bedel Bokassa était aux manettes, il avait mené une guerre sans se lasser contre eux avec des assassinats et une marginalisation totale. Beaucoup sont en exile à l’extérieurs. Bozizé qui se disait grand rassembleur et bâtisseur n’était pas pressé de réunir autour de lui des intellectuels. D’ailleurs de ce point de vue, c’est d’ailleurs les personnels de l’empire, des régimes Kolingba et Patassé qu’il s’était dépêché de recycler. Dans l’armée se sont ses frères d’armes de même promotion, d’anciens vigiles gbaya [l’ethnie dont il est issu, NDLR] et des hommes de main des trois anciens régimes qui sont les hommes clé du système KNK. A ne rien comprendre ! Malheureusement, même l’armée dite nationale, dont il est encore aujourd’hui général cinq étoiles, n’était pas seulement un appareil de défense du territoire mais un engin de violence, un repaire de bandits au sens plein du terme. Sous son régime tout le monde sait que la plupart des hold-up en Centrafrique sont commis par des policiers et militaires avec des armes lourdes. Le centrafricain garde encore en souvenir la déconsidération qu’il a réservé aux universitaires qui lui réclamaient leurs droits. Dans de tel cas, pour un intellectuel qui se respecte collaborer avec untel régime c’est de l’ordre de la provocation. Aussi, faut-il le dire, la dictature fonctionne bien dans un pays lorsque la culture et l’éducation sont humiliées, bafouées et minimisées. Pour mieux appliquer puis défendre la démocratie, je crois, il faut des infrastructures fortes. Or en RCA, si elles ne sont pas absentes, elles sont très pauvres.

 

AMAG : Revenons à la transition encours. La légitimité et la responsabilité des autorités actuelles suffisent pour mener à terme la transition ?

 

FMYY : Si elles en manquent il était temps qu’elles en recherchent. Rire. Mais s’en est finit avec le temps de recherche de légitimité, plutôt c’est de la responsabilité qu’il est question. Les autorités de Bangui auront à justifier leur responsabilité dans la gestion de l’après 24 mars 2013 encore, encore et encore même jusqu’après les élections générales en 2015. Car avec tout ce qu’elles ont contrôlé ou pas sur le terrain à Bangui et à l’intérieur du pays, elles portent et porteront l’entière  part et  payeront le prix. L’opposition démocratique et l’ex-seleka qui ont réussi le coup de force contre le régime de Bozizé n’avaient pas attendu longtemps, du sommet de l’Etat où ils sont perchés, de comprendre qu’en faisant fi de la souffrance et de la misère de la population elles s’exposent aux écrans du monde. C’est aujourd’hui chose faite. « Ils doivent tout faire pour le retour de la sécurité, l’amélioration de la situation humanitaire dans le pays et l’organisation des prochaines élections. » a été le message du ministre français des affaires étrangères récemment dépêché à Bangui. Le président de la transition, Michel Djotodia, le président du CNT, Alexandre-Ferdinand N'Guendet, et le Premier ministre, Nicolas Tiangaye n’ont pas été surpris. Au contraire ceci n’est qu’un rappel à l’ordre sans mal aucun. Ils n’ont jamais eu droit à un état de grâce et je ne pense pas qu’ils en auront besoin.

 

AMAG : Mais il y’a un énorme travail à faire avant de pouvoir organiser les élections pour le peu de temps qui reste.

 

FMYY : Attendons que les autorités de Bangui manifestent leurs incapacités à organiser les élections dans les délais fixés pour se prononcer. Quand on arrive au pouvoir par une telle voie c’est qu’on a suffisamment d’énergies à mettre à profit. Mais se serrait de l’ordre de la provocation si jamais elles osent un jour se plaindre du délai.

 

AMAG : Etablir des fichiers d’état civil détruits dans les zones occupées, restaurer la sécurité favorable à la tenue des élections, ramener les populations déplacées, établir des listes et cartes électorales, gérer les campagnes et autres en moins de quinze mois…

 

FMYY : En moins de quarante jours l’ex-rébellion a lancé l’offensive sur Bangui depuis la ville de Birao [extrême nord-est du pays, NDLR] et a pris le pouvoir. En quelques semaines elle a pillé Bangui et les grandes villes centrafricaines, en six mois ils ont réussi à attirer l’attention du monde entier sur eux pour les graves crimes humains jamais causés dans l’histoire de la RCA. Croyez-vous que l’ex-seleka manque de notion de temps et de travail bien à accomplir ?

 

AMAG : Pour avoir mandat d’agir en RCA la France a dû intervenir auprès de l’ONU en octobre 2013.

 

FMYY : Il y’a de cela très longtemps que le peuple centrafricain le souhaitait même si c’est bien connu du public africain que la France reste fidèle à la politique africaine  de l’Elysée qui refuse de guerroyer contre d’éventuels ennemis d’une nation africaine. Bozizé au pouvoir avait lancé un cri de secours  pour sauver son fauteuil devant l’avancée de seleka en fin décembre 2012. Hélas, l’armée française présente à Bangui n’avait de mandat que pour protéger ses ressortissants et ses intérêts. La France répond aujourd’hui par l’affirmative sans s’écarter de leur logique.  Toutefois elle s’engage à renforcer la capacité des troupes présentes en RCA depuis un certains temps, fournir matériels et conseils à la force internationale peu opérationnelle sur le champ des opérations. Je me suis interrogé récemment sur l’attitude de la France et le bien fondé de cette politique africaine de l’Elysée. Quand bien même qu’une population en détresse a exprimé son impuissance face au chaos qui règne et l’escalade de la violence quotidienne dont elle est victime, l’appelle au secours, la France est longtemps restée de marbre. Si ce n’est pas que les ONG internationaux d’origines européennes et les médias n’ont pas fait du chaos centrafricain une super production digne de studio Warner Bros, l’Elysée ne devrait pas revenir sur terre. Je suis allé jusqu’à me poser la question de savoir sans la population centrafricaine quelle serait la raison d’être des ressortissants et des intérêts français en Centrafrique ? Et avait-elle eu besoin de faire voter une résolution aux ONU pour envoyer ses ressortissants et exploiter lesdits intérêts en RCA ?

 

AMAG : Etes-vous désespéré de la RCA ?

 

FMYY : Je n’ai le droit, c’est mon pays et ma jeunesse m’oblige à croire dans les générations montantes. Il faudra réussir à surmonter, avec le temps, le quatriple héritage Bokassa, André Kolingba, Patassé et Bozizé. Notre génération sait qu’elle a été dupée quelque part. Il faut une révolution morale et mentale en RCA. C’est là où j’attendais le plus la société civile. De ma génération, beaucoup ont vécu dans le désarroi total, sans repaire et perspectives. Ceux qui ont tenté le secteur privé ont vite fait faillite : parce qu’ils n’ont pas compris que le système est bloqué au plus haut sommet comme le poisson commence toujours à pourrir par la tête. Je lis ces derniers temps des manifestations d’intention à la magistrature suprême de certains compatriotes. Tous ont déjà été à de très hauts postes de hautes responsabilités et dans les institutions nationales dans les régimes passés. Sans rien produire de consistants. Ils doivent comprendre qu’à cause d’eux et de leurs manques de visions politiques la RCA a connu la barbarie comme norme de fonctionnement plus d’un quart de siècle après les indépendances. Ils doivent retirer de leur projet toute ambition politique en 2015. Leur logiciel aussi vieux que le Centrafrique n’a jamais varié.

 

AMAG : Comment se passe votre séjour au Congo-Brazzaville, envisagez-vous un retour en RCA ?

 

FMYY : Je ne suis pas au premier séjour au Congo-Brazzaville. C’est un pays que j’affectionne bien pour son accueil, le parfum d’océan atlantique et du pétrole exploité. Le pays fait rêver. Il est un des géants en Afrique centrale. Un pays normal, qui se défend lui-même, qui défend le continent et développe un sens à la responsabilité morale qu’il assume dans un esprit de solidarité. A Brazzaville tout comme à Pointe-Noire, que je visite de temps à l’autre, il est évident de rencontrer une communauté qui a la joie de vivre. Des gens s’éclatent du fruit de leurs commerces et administrations. Des grands chantiers se multiplient. Les gens  bâtissent sans compter, ils se globalisent et montent au front du développement durable. Le gouvernement à quant à lui des objectifs à court et à long terme : L’émergence et l’industrialisation du pays en 2025. C’est mieux qu’un pays sans Etat, sans institution, sans réels projets de société. Le Congo-Brazzaville n’est pas une voyoucratie. Pour mon retour prochain, je répondrais comme le prédis une sagesse africaine  éléphant finit toujours par revenir sur son lieu de naissance tôt ou tard, même à la veille de sa mort.

Interview de FRANCIS MACAIRE YABENDJI-YOGA
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 22:17

 

 

 

http://www.bfmtv.com  De nos envoyés spéciaux en Centrafrique | Guillaume Couderc et Quentin Baulier 


Le 22/10/2013 à 16:15

 

La situation humanitaire est de plus en plus alarmante en Centrafrique, aux mains de mercenaires. BFMTV s'est rendu sur place, là où un massacre de civils a eu lieu il y a quelques jours.

 

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par une coalition hétéroclite de rebelles, la Séléka. Ce groupement à dominance musulmane a été officiellement dissous par son chef, Michel Djotodia, qui a été investi comme président de transition le 18 août.
    
Depuis, le pays est livré à des chefs de bande et des mercenaires. L'État s'est effondré et les violences menacent de prendre un tour religieux entre chrétiens - qui constituent la grande majorité des près de cinq millions d'habitants - et musulmans. Michel Djotodia est d'ailleurs le premier président musulman de l'histoire du pays.

BFMTV s'est rendu dans le village de Gaga, où des milices se sont affrontées il y a quelques jours, tuant aussi des civils. On compte près de 80 morts. Pour rejoindre cette bourgade minière aujourd'hui déserte, il faut traverser la forêt et passer le contrôle de miliciens. 

 

Maisons pillées, exode forcé

 

Sur place, c'est la désolation. Des maisons pillées et incendiées, des cadavres, quelques rares habitants, et des militaires sont encore sur place, dont certains ont peut-être participé au massacre. Beaucoup de miliciens ont en effet récemment intégré l'armée officielle.


"On a massacré beaucoup de monde ici. Il y a encore des corps là bas au bord de l’eau. Hier, il y en avait beaucoup, mais certains ont déjà été inhumés. Ils les enlèvent peu à peu pour les cacher...", témoigne une dame, seule, devant les restes de sa maison.


Ces victimes seraient probablement des chrétiens. Alors, comme dans des centaines de villages en Centrafrique, les chrétiens fuient les lieux, emportant quelques affaires, et rejoignent des milliers de déplacés, qui partout dans le pays vivent apeurés dans les forêts.


"Les musulmans de la Séléka ont tué beaucoup de monde. Ils ont pillé des valises, des matelas, les meubles des gens. Il y a encore des corps là-bas, il y en a aussi ici, dans la forêt autour de nous. On marche en se bouchant le nez...", confie l'une d'elles, convaincue de la culpabilité de l'ancienne milice rebelle. Actuellement, un sommet extraordinaire rassemble les états d'Afrique centrale pour tenter de trouver une solution d'urgence.

 

Musulmans et chrétiens en Centrafrique : plongée au coeur du chaos
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 22:14

 

 

 

Par Stéphane YAS (AFP) - 22/10/2013

 

Les participants au sommet de Ndjamena ont aussi exigé du régime de Bangui la mise sur pied d'un calendrier précis sur l'organisation d'élections générales dans un délai de 18 mois

 

Les dix pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) se sont encore réunis à N’djaména hier lundi 21 octobre. Après que l’application des précédentes déclarations de Ndjamena soit restée sans effets conséquents sur les personnes, les présidents d’Afrique centrale ont ordonné à la force africaine en Centrafrique (Misca) de désarmer "sans délai" et par la force s’il le faut, "tous les éléments armés étrangers" qui martyrisent une population livrée aux crimes de bandes armées. Les participants ont également exigé du régime de transition à Bangui la mise sur pied d'un calendrier précis sur l'organisation d'élections générales dans un délai de 18 mois. Le Tchad, qui organisait la rencontre et principal soutien du régime de Bangui, joue un rôle politique et militaire majeur chez son voisin centrafricain.

 

Lors de ce sommet extraordinaire à N'Djamena convoqué par le chef d'Etat tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC, les chefs de l'Etat et de gouvernement ont aussi exigés le déploiement de la Misca sur tout le territoire centrafricain en lui demandant de procéder au désarmement et à l'éloignement sans délai, volontaire ou forcé, de tous les éléments armés étrangers du territoire de la République centrafricaine. A cet effet, ils ont décidé d'apporter à la Misca l'appui aérien approprié, selon le communiqué final du sommet.


Depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition rebelle Séléka dirigée par Michel Djotodia, la population du pays vit, selon l'ONU, "une tragédie", victime de meurtres, viols, pillages perpétrés par d'ex-rebelles et des mercenaires venus du Tchad et du Soudan qui avaient rejoint les rangs de la Séléka. La force africaine - qui compte actuellement 2.500 soldats sur un total prévu de 3.600 - tente d'y rétablir la sécurité et de désarmer ces hommes. Mais son action est limitée par des difficultés logistiques et financières. A cet égard, le sommet appelle la communauté internationale à apporter de "façon urgente un appui financier et logistique à la Misca".


"Instrumentalisation des populations"


Les chefs d'Etat ont également demandé au secrétariat général de la CEEAC et à l'Union africaine de "poursuivre leurs efforts en vue d'obtenir du conseil de sécurité des Nations unies un mandat robuste pour la Misca, sous chapitre 7 de la charte de l'ONU", qui autorise l'emploi de la force. En réclamant des moyens et un mandat conséquents pour la Misca, les pays d'Afrique centrale se placent sur le même terrain que la France, l'ancienne puissance coloniale qui est montée en première ligne au Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir un renforcement du mandat de la force et se dit prête à augmenter le nombre de ses troupes dans le pays. Paris a un détachement de 400 soldats qui contrôlent l'aéroport de Bangui mais ne participent pas aux opérations de la Misca. Sous pression internationale, le président Djotodia, présent au sommet de N'Djamena, a lui dissout la Séléka et cherche depuis à neutraliser les chefs des bandes armées qui en faisaient partie.


Les exactions sans fin d'ex-rebelles ont provoqué des violences intercommunautaires qui menacent désormais de prendre un tour religieux entre chrétiens, qui constituent la grande majorité de la population, et musulmans. Les combattants qui formaient les rangs de l'ex-rébellion se revendiquent de confession musulmane et M. Djotodia est le premier président musulman de l'histoire du pays.


Sur ce point, le sommet a "condamné l'instrumentalisation des populations sur la base des appartenances ethniques et religieuses à des fins politiciennes". Mais il a également exigé "l'organisation, dans les meilleurs délais, d'une conférence nationale incluant tous les acteurs de la vie politique et sociale de la RCA" et que le régime de transition désigne rapidement l'autorité en charge de conduire le processus électoral vue de l'élaboration et de la mise en œuvre d'un calendrier précis" des élections générales devant se tenir dans un délai de 18 mois à compter du 18 août, date de la prestation de serment de M. Djotodia.

Ceeac : on désarmera de force en Centrafrique
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 08:43

 

 

 

2013-10-22 04:57:06  xinhua

 

La solution au problème centrafricain ne peut provenir que du peuple centrafricain lui- même, a déclaré le président tchadien Idriss Déby Itno, en ouvrant lundi le sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) .

 

Selon le chef de l'Etat tchadien, qui dirige également la CEEAC, les Centrafricains doivent conjuguer leurs efforts et ne rien négliger qui puisse interrompre l'action entreprise dans le cadre de l'organisation régionale, les assurant qu'ils peuvent compter sur l'appui de la CEEAC et de toute l'Afrique.

 

"Nous exhortons la MISCA (la Mission internationale de soutien à la Centrafrique, sous conduite africaine, Ndlr) à poursuivre son engagement aux côtés des autorités centrafricaines pour neutraliser, désarmer et éloigner du territoire centrafricain tous les éléments armés étrangers qui sèment des troubles et de la désolation. De même, nous oeuvrerons avec nos partenaires à soutenir la réorganisation de l'armée centrafricaine afin qu'elle assure elle-même la défense et la sécurité de son territoire", a indiqué le président Déby.

 

Les effectifs de la MISCA, constitués par les pays de la sous- région, ont augmenté, avoisinant les 3.000 hommes.

 

Le chef de l'Etat tchadien a félicité les pays membres de la CEEAC pour leurs énormes sacrifices, tant humains que matériels, en faveur du peuple centrafricain, remercié l'Union africaine et les partenaires pour leur soutien à la CEEAC. Il a ensuite adressé "une mention spéciale" à la France pour son action diplomatique et militaire à la sous-région et l'a invité à poursuivre son appui au processus de stabilisation de la République centrafricaine.

 

"J'invite les Etats-Unis d'Amérique, la Chine, la Russie, la Grande Bretagne, en leur qualité de membres permanents du Conseil de sécurité, à soutenir les efforts de la CEEAC en lui apportant un appui financier et matériel pour la réalisation de la paix et de la stabilisation en République centrafricaine", a conclu le président Déby.

 

Crise RCA: "la solution viendra des Centrafricains" (Idriss Déby Itno)
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 08:38

 

 

 

Reuters - publié le 22/10/2013 à 01:40

 

Depuis qu'il a renversé le président François Bozizé en mars, l'ancien chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia, n'a pas réussi à contrôler ses combattants, dont des mercenaires tchadiens, soudanais et ougandais, qui ont plongé la Centrafrique dans une spirale de violence ethnique.

 

Lors d'un sommet à N'Djaména, les chefs d'Etat des dix pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), ont demandé lundi aux troupes de l'UA "de procéder au désarmement et à l'éloignement sans délai, volontaire ou forcé, de tous les éléments armés étrangers du territoire de la République centrafricaine".

 

Plusieurs de ces pays, dont le Tchad, le Gabon, la République démocratique du Congo et le Cameroun, ont déployé en Centrafrique quelque 2.600 soldats dans le cadre d'une force de l'UA (Misca) qui devrait comporter au final 3.600 hommes.

 

Les membres de la CEEAC se sont engagés à apporter une aide supplémentaire à la Misca, dont un appui aérien, ajoute le communiqué final du sommet de N'Djaména, sans plus de précisions.

 

(Madjiasra Nako; Tangi Salaün pour le service français) )


Source : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/la-force-africaine-va-combattre-les-mercenaires-en-centrafrique_408550.html#GctWFedhFQXqJihT.99

La force africaine va combattre les mercenaires en Centrafrique
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 08:31

 

 

 

Midi Libre  22/10/2013, 09 h 09

 

La population, victime des combats politiques, manque cruellement de tout dont de médicaments. 

 

"Un vrai soulagement" pour la communauté centrafricaine de Montpellier: "Le 21 septembre dernier, la communauté centrafricaine de Montpellier manifestait pour la troisième fois en cinq mois pour demander l’aide des autorités françaises afin de plaider auprès de la communauté internationale pour une sortie rapide de crise en Centrafrique, à la suite du coup d’État du 24 mars 2013. Les autorités françaises, après avoir plaidé pour la République centrafricaine, envoient ce dimanche (13 octobre) le ministre des Affaires étrangères sur place."

 

L'association montpelliéraine lance un appel à toutes les bonnes volontés pour "aider dans les collectes de médicaments destinés à nos frères et sœurs qui manquent de tout."

Montpellier : l'association des Centrafricains lance une collecte
Montpellier : l'association des Centrafricains lance une collecte
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