French.china.org.cn | Mis à jour le 01-02-2014
La conférence des donateurs pour la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) tenue samedi à Addis-Abeba en Ethiopie à l' initiative de l'Union africaine (UA) a enregistré plus de 314 millions de dollars de promesses de financement sur plus de 400 millions recherchés, une opération saluée par le Premier ministre centrafricain André Nzapayeke.
Ces fonds sont destinés à rendre efficace la mission de sécurisation et de stabilisation du pays confiée à cette force opé rationnelle depuis le 19 décembre sous mandat de l'UA en remplacement de la Mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale pour la consolidation de la paix en Ré publique centrafricaine (MICOPAX), en place depuis plusieurs années.
Invité exceptionnellement à cette séance, son pays demeurant sous le coup d'une suspension de l'UA au matif de « changement anticonstitutionnel de gouvernement » depuis la prise du pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui de Michel Djotodia et son ex-alliance rebelle de la Séléka, le nouveau Premier ministre centrafricain André Nzapayeke a salué à la presse « une volonté d'aider la Ré publique centrafricaine ».
« C'est vrai, on aurait voulu qu'on aille au-delà des 400 millions, mais nous sommes aussi conscients que beaucoup de pays traversent une crise qu'il faut faire attention même dans ce qui concerne l'aide. Mais, nous sommes satisfaits ; c'est l'engouement pour la République centrafricaine qui nous intéresse en ce moment », a dit le chef du gouvernement d'union nationale et de transition.
En plus du chef de l'Etat congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine au nom de la CEEAC, du président sud-africain Jacob Zuma, puis du Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn, cette réunion a connu la participation de Jan Elliason, secrétaire général adjoint des Nations Unies, et d' Ahmad Allam-Mi, secrétaire général de la CEEAC.
En présence évidemment de la présidente de la Commission de l' UA, Clarice Nkosazana Dlamini-Zuma, la levée de fonds pour la MISCA a été notamment initiée pour répondre à des besoins multiples se résumant par le soutien logistique et en personnels qualifiés, car, autant pour sa composante police que celle militaire, cette force se caractérise par des « effectifs squelettiques », a noté le général congolais Jean-Marie Michel Mokoko qui en est à la tête.
Dans un contexte où elle est appelée à mener des opérations pour combattre des forces de la guérilla représentées par les milices d'autodéfense villageoises anti-Balakas (anti-machettes) et des éléments réputés incontrôlés de l'ex-rébellion de la Séléka, les troupes fournies par des pays de la CEEAC et le Rwanda apparaissent malheureusement non équipées et non formées, a rapporté le responsable militaire.
Un autre besoin crucial est exprimé pour la capacité aérienne de la force. Un engagement de l'Algérie pour la fourniture d'avions gros porteurs pour le transport des troupes a été annoncé lors du 22e sommet de l'Union africaine tenu jeudi et vendredi dans la capitale éthiopienne.
L'aide de l'Afrique du Sud et de l'Angola été sollicitée pour ces équipements, mais les autorités de Pretoria affirment vouloir manifester leur solidarité principalement dans le cadre d'une force de réponse rapide aux crises dont elles ont défendu la création vendredi, a fait savoir à Xinhua un officiel sud-africain.
Etabli à un montant global de 409.303.146 dollars, le budget prévisionnel pour son mandat initial d'un an jusqu'au 18 décembre 2014, en attendant une transformation éventuelle en mission de maintien de la paix des Nations Unies réclamée par les autorités de la transition centrafricaines elles-mêmes, vise aussi à financer les besoins de santé des hommes de la MISCA et l' acquisition d'un système d'information et de communication, d'après les explications du général Mokoko.
Alors que plus de 500 millions de dollars étaient initialement annoncés par des responsables de la Commission de l'UA, 60% de ces ressources sont destinées à la composante, soit un montant de 246. 281.882 dollars, tandis qu'une allocation de 126.803.605 entend être utilisée pour les activités opérationnelles de la force, contre 24.748.675 à la composante police et 11.468.895 pour les personnels civils.
Avec l'opération française Sangaris, déployée pour sa part depuis le 5 décembre, une journée de violences exceptionnelles, la MISCA poursuit, de l'avis du secrétaire général adjoint de l'ONU Jan Elliason, un rôle délicat de « rétablir d'urgence un climat de sécurité » en RCA en vue d'une sortie de crise sans heurts couronnée dans un délai non encore déterminée des élections générales.
« Nous devons faire en sorte que la MISCA n'échoue pas », a exhorté l'hôte de l'Union africaine, un propos similaire à celui du Premier ministre éthiopien qui a pour sa part souhaité de permette à la force d'avoir « un impact tangible et de mettre un terme à la souffrance des populations centrafricaines dont plus d'un millier a perdu leur vie depuis le 5 décembre et 900.000 autres ont déserté leurs domiciles pour fuir les violences, d'après les estimations.
Pour le président congolais, la mobilisation pour la Centrafrique doit être comme un acte de solidarité à travers lequel l'Afrique doit démontrer sa capacité à relever les défis de gestion des crises armés et politiques ainsi que son « engagement à travailler avec le reste de la communauté internationale dans un esprit de respect des intérêts mutuels ».
Dans les prévisions annoncées, un accroissement des effectifs de la MISCA de 6.000 à 10.000 est envisagé dans les cinq prochains mois. Pour une telle opération coûteuse, le secrétaire général de la CEEAC a appelé à s'inspirer de l'expérience de la MICOPAX qui, au-delà des 23 millions de dollars fournis par les pays de la ré gion depuis début juillet 2013 pour les besoins des troupes et les 10 millions de dollars pour la liquidation de la mission, a été cependant financée à 66% par l'Union européenne (UE).
Le commissaire à la paix et la sécurité de l'UE, Smail Chergui, s'est toutefois réjoui des premiers résultats encourageants enregistrés sur le terrain, illustrés par exemple par la libé ration de « la route vitale » qui relie la Centrafrique au Cameroun, voie de transit de l'essentiel des échanges commerciaux de Bangui avec l'extérieur à travers le port de Douala, dans la métropole économique camerounaise.
Fin (par Raphaël MVOG
Source: Agence de presse Xinhua
Sanctions du Conseil de sécurité contre la Centrafrique
Pana 31/01/2014
L'UA se félicite des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre la RCA - L'Union africaine (UA) s'est félicitée de l'embargo des Nations unies sur les armes imposé à la République centrafricaine (RCA) ainsi que des restrictions des déplacements et du gel des avoirs d'individus et d'entités de la Centrafrique par le Conseil de sécurité de l'ONU.
On rappelle que ces sanctions ont été imposées dans le cadre de la Résolution 2127 du 05 décembre 2013, quand les Nations unies ont donné leur feu vert au déploiement de troupes françaises et africaines dans ce pays d'Afrique centrale enclavé et en proie à des troubles pour protéger les populations civiles par l'usage de la force.
Selon une note du Conseil de paix et de sécurité de l'UA (CPS UA), tous les Etats membres et les organes concernés de l'organisation continentale ont été invités à fournir 'tout le soutien nécessaire' au Panel d'experts qui sera mis en place par le Secrétaire général de l'ONU pour le suivi de ces sanctions.
Le CPS s'est également félicité de la création, le 22 janvier 2014, d'une Commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme et du droit humanitaire international en RCA depuis le 1er janvier 2013.
La Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples a été enjointe à prendre toutes les mesures nécessaires pour contribuer à la promotion et au respect des droits humains en RCA.
La CPS a insisté sur la responsabilité incombant principalement aux parties centrafricaines de mettre fin à la violence, de stabiliser la situation sécuritaire, de promouvoir la réconciliation nationale et de trouver une solution durable aux défis multidimensionnels auxquels sont confrontés leur pays.
Il a souligné la nécessité de la tenue rapide de la Conférence de réconciliation nationale décidée lors du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), organisé du 09 au 10 janvier 2014 et a invité le Secrétariat général de la CEEAC et la Commission à apporter tout le soutien nécessaire au Médiateur et aux parties centrafricaines.
Le Conseil s'est également félicité de l'élection, le 20 janvier 2014, par le Conseil national de transition (CNT), de Mme Cathérine Samba-Panza comme chef d'Etat de la Transition, ainsi que de la nomination qui s'en est suivie de André Nzapayeke comme Premier ministre et de la formation d'un nouveau gouvernement.
Il a exprimé le souhait que ces mesures rendent possible la relance de la transition et assurent sa conclusion dans les délais impartis.