Depuis le cantonnement des ex-rebelles de la Séléka et la démission du président Djotodia, la communauté est partout traquée par des chrétiens ivres de revanche.
Des cadavres abandonnés au travers de la rue, des tirs qui claquent dans la moiteur étouffante sans qu’on sache toujours qui se bat : depuis plusieurs jours, Bangui a renoué avec la violence, après une courte période d’accalmie lors de l’annonce de l’élection, le 20 janvier, de la nouvelle présidente de transition, Catherine Samba-Panza. Hier, deux corps mutilés étaient exposés sur la route de l’aéroport et des affrontements avaient lieu dans le quartier de PK5, où des musulmans venus d’autres quartiers, notamment de Meskine, s’étaient regroupés pour échapper aux attaques dont ils sont la cible systématique.
Paris misait sur une action choc et rapide en Centrafrique. Mais la résistance de la Séléka, la soif de vengeance des chrétiens et le rôle du Tchad ont été mal anticipés.
Près de deux mois après le lancement de l’opération «Sangaris» en Centrafrique, le 5 décembre, Paris se garde d’évoquer une date de retrait et mise sur le renforcement de la force panafricaine, la Misca, et le déploiement d’une mission européenne de 500 hommes pour ne pas s’éterniser. Mais à la différence du Mali, où l’armée française avait enregistré des succès décisifs en quelques semaines, l’intervention en Centrafrique a été suivie par une forte dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire. Une réalité gênante qui interroge sur la conception de cette opération militaire, sur sa gestion à l’échelon politique et, plus généralement, sur la politique africaine de la France.
Une intervention à reculons
En décembre 2012, des rebelles venus du nord sont stoppés devant Bangui sous la pression de la communauté internationale. Mais, en mars 2013, face au refus persistant du président François Bozizé de négocier, la Séléka s’empare du pouvoir à Bangui, malgré la présence des contingents de pays de la région (Tchad, Congo, Gabon) et d’un détachement français de 300 hommes stationnés sur l’aéroport. Paris justifie son inaction : «Si nous étions intervenus, cela serait passé pour de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, explique une source diplomatique. Le temps de la Françafrique est fini, c’est aux Africains d’agir avec notre soutien.»
La France adopte une position attentiste. «Il fallait d’abord examiner le comportement de ce nouveau pouvoir», explique-t-on à l’Elysée. On a vu : «Au lieu d’administrer le pays, la Séléka est restée un mouvement de rebelles se payant sur la bête et commettant des exactions en cascade», note un observateur. Ce qui restait d’Etat en Centrafrique s’effondre définitivement et les tensions prennent rapidement un tour ethnico-religieux. Composée pour l’essentiel de combattants musulmans (locaux ou étrangers), la Séléka épargne ses coreligionnaires, instillant dans les esprits l’idée d’une collusion entre militaires et civils.
Fin juin, le Quai d’Orsay tire la sonnette d’alarme, expliquant en substance : «On part ou on reste, mais il faut faire autre chose.» Depuis l’indépendance de son ex-colonie, en 1960, la France n’a jamais vraiment quitté la Centrafrique. Si le temps où elle exerçait une forme de tutelle déguisée est révolu, elle a toujours maintenu une présence militaire dans le souci de préserver sa zone d’influence en Afrique. Dès lors, Paris peut-il rester les bras croisés ? «On allait forcément nous demander des comptes», confie un diplomate. Tandis que la communauté internationale se désintéresse totalement du drame en cours et que les pays de la région peinent à se mobiliser, la décision est prise d’intervenir. La diplomatie française se met en branle pour obtenir un feu vert des Nations unies.
Un concept d’opération mal conçu
Mais comment agir dans l’une de ses ex-colonies sans s’exposer aux critiques sur l’éternel retour du «gendarme» de la Françafrique ? Réponse de Paris : si la France intervient, c’est «à la demande de l’ONU» et «en soutien» à la force panafricaine déployée sur place. Le concept d’opération, élaboré par l’état-major des armées, découle de ce postulat diplomatique et doit intégrer plusieurs contraintes : politiques, mais aussi budgétaires et matérielles. Car les moyens de l’armée française, en cours de restructuration et déjà engagée au Mali, ne sont pas extensibles. L’état-major propose plusieurs options au gouvernement, qui retient l’hypothèse basse : la mission sera limitée en terme d’effectifs (1600 hommes) et dans le temps («environ six mois»). «L’idée, c’est d’accompagner la montée en puissance de la Misca et de la pousser à prendre ses responsabilités», explique alors l’état-major. De fait, celle-ci passe en quelques semaines de 2 500 soldats à plus de 5 000 (à ce jour).
L’état-major parie sur une opération coup-de-poing à Bangui, censée impressionner les combattants de la Séléka pour qu’ils rentrent dans le rang, avant de sécuriser plusieurs zones clés d’un pays grand comme la France et la Belgique réunies et de passer le relais à la Misca. «On a voulu faire un "Serval" bis, mais la situation en Centrafrique était bien plus complexe qu’au Mali, reconnaît un officier. A Bangui, il n’y avait pas de bons et de méchants, et il fallait tenir compte du jeu ambigu des pays de la région. On s’est laissé enivrer par notre succès dans le Sahel.»
L’état-major baptise l’opération du nom de Sangaris, un papillon local éphémère. Mais d’entrée de jeu, Paris est pris de vitesse par les milices d’autodéfense, les anti-balaka («anti-machettes»), qui passent à l’attaque le 5 décembre à Bangui, juste avant le vote de l’ONU. La Séléka riposte en massacrant plusieurs centaines de personnes dans la capitale. L’«effet de sidération» escompté par l’état-major ne s’est pas produit, contrairement aux précédentes opérations en Centrafrique. «Les Séléka jouaient au chat et à la souris avec nous, se souvient avec amertume un militaire. On croisait des pick-up chargés d’hommes en armes. Ils tournaient au coin de la rue, et on entendait des rafales.»
Trois jours plus tard, alors que Sangaris a reçu l’ordre de désarmer la Séléka, par la force s’il le faut, deux soldats du 8e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (basé à Castres) sont tués par des inconnus à Bangui. Dès cet instant, les anti-balaka, soutenus par la majorité (chrétienne) des habitants, multiplient les actions de harcèlement contre la Séléka et s’en prennent aux musulmans, jugés complices. Les quartiers s’embrasent. La mission éclair de Sangaris se transforme en longue et éprouvante opération d’interposition à Bangui.
Paris face à l’«Afrique des Africains»
«Nous avons empêché un génocide», insiste la France. Entendu récemment par les parlementaires à huis clos, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a expliqué qu’une intervention était de toute façon inéluctable et qu’il valait mieux la lancer«avant les massacres». Mais, assurent plusieurs sources proches du dossier, l’ex-puissance coloniale qui se targue de bien connaître la Centrafrique a peut-être péché par excès de confiance.
Premièrement, elle a sous-évalué la capacité de nuisance des anti-balaka : loin d’être de simples milices villageoises équipées de manière rudimentaire, ces derniers bénéficient du soutien actif des soldats de l’ancien régime de Bozizé. «On a sous-estimé l’influence de l’ex-président réfugié à l’étranger, explique Roland Marchal, spécialiste de la Centrafrique. Paris était en retard sur la dynamique de cristallisation en cours.»
Deuxièmement, les combattants de la Séléka se sont montrés plus coriaces que prévu. Au sein de ce mouvement rebelle figuraient de très nombreux mercenaires tchadiens et soudanais - des vétérans des rébellions menées ces dernières années contre N’Djamena ou au Darfour - «qui n’avaient pas peur des Français», dit une source bien informée à Paris. Sous la pression, ils ont tout de même levé le camp. Les combattants centrafricains ont, quant à eux, rejoint leurs cantonnements à Bangui, tout en continuant la nuit à semer le chaos dans les quartiers, jusqu’à leur récente évacuation de la capitale. Aujourd’hui, une partie substantielle de la Séléka est réfugiée avec armes lourdes et bagages dans son sanctuaire historique du nord, la zone dite des «trois frontières».
Enfin, les rivalités au sein de la force panafricaine, notamment le rôle trouble du contingent tchadien sur place, et le risque de représailles contre les musulmans, ont été mal anticipés. «En désarmant ou en obligeant la Séléka à rejoindre ses cantonnements sans assurer la sécurité derrière, on a occulté le rôle de protection qu’elle jouait de facto vis-à-vis de ces populations et les Tchadiens se sont engouffrés dans la brèche», pointe un bon connaisseur du pays. Le mal est fait : en butte à des représailles sanglantes, la minorité musulmane a fui massivement Bangui. «On savait que notre intervention pourrait être suivie par des pogroms antimusulmans, mais ne rien faire aurait été encore pire», se défend un responsable à Paris.
Face à ces multiples critiques et malgré une situation sécuritaire et humanitaire toujours aussi préoccupante, Paris ne dévie pas. Pas question d’envoyer des troupes supplémentaires. «Les renforts, c’est la Misca, explique un haut gradé. Nous n’avons pas demandé de troupes supplémentaires, mais adapté notre dispositif pour le rendre plus fluide. Ce qui compte, c’est d’avoir les capacités d’agir au bon moment et au bon endroit.» Est-ce le cas ? Si, de l’avis général, la situation ira en s’améliorant à Bangui, où les troupes de Sangaris et de la Misca sont concentrées, l’ampleur du désastre reste inconnue hors de la capitale. «Comme lors de la crise en Côte-d’Ivoire, la France a sous-estimé la complexité de la situation parce que nous n’avons plus le contact avec les nouvelles générations, formées après les indépendances, résume Antoine Glaser, spécialiste des relations franco-africaines.On n’est plus au temps de "Bangui la coquette" [le surnom de la capitale à l’époque coloniale, ndlr]. Aujourd’hui, c’est l’Afrique des Africains, et elle nous échappe très largement.»
Moins de deux semaines après son investiture, et alors que le pays replonge depuis plusieurs jours dans la violence, la présidente de la transition centrafricaine Catherine Samba-Panza s'est adressée à la Nation ce vendredi 31 janvier. Dans une allocution à la radio nationale, elle a promis qu'il n'y aurait aucune impunité pour les auteurs d'exactions.
« Des actes barbares, indignes qui n'honorent pas notre pays ». Tels ont été les mots employés ce vendredi par Catherine Samba-Panza pour décrire la nouvelle vague d'exactions qui s'abat sur la Centrafrique.
Dans son discours à la Nation, la présidente de la transition centrafricaine a lancé une « sévère mise en garde », brandissant des menaces judiciaires. Elle a demandé à la Misca d'appliquer un régime de sanctions, et a exhorté les enquêteurs de l'ONU, nommés il y a une semaine, à se mettre « immédiatement au travail ».Catherine Samba-Panza a également ordonné au gouvernement de préparer une loi d'exception, pour « réprimer tous les auteurs de crimes de sang ». Ce texte servirait notamment à accélérer les procédures judiciaires.
La nouvelle présidente a aussi brandi la menace militaire. A plusieurs reprises, elle a pressé les forces Misca et Sangaris d'appliquer leurs mandats, ajoutant qu'il est « incompréhensible que des anti-balaka et des ex-Selekas puissent continuer à tuer, piller et voler sans vergogne » et appelant au passage les FACA à regagner les rangs.
Catherine Samba-Panza s’en est prise enfin aux ex-Selekas qui ont pris le contrôle de Sibut, une ville située à 180 kilomètres au nord de Bangui. Un projet « funeste, anti-patriotique, irresponsable et dangereux », selon elle. Aucun « pouce du territoire national » ne sera cédé, a-t-elle prévenu.
La présidente s’est par ailleurs dite informée des actes destinés à déstabiliser son mandat, accusant à mots couverts, là encore, les anciens rebelles, décrits comme des aventuriers ayant montré leurs limites dans la gestion du pouvoir.
La France a mis des moyens militaires importants pour le rétablissement d'une paix civile en Centrafrique, mais il reste que la question humanitaire n'a pas été pensée par le politique à cette date.
Et pourtant, par le fait de son intervention, la France à une responsabilité morale d’une intervention humanitaire d’envergure conjointement et/ou après son intervention militaire.
En effet, si c’est la défense des droits de l'homme qui est l'axe central et si c’est ce qui a fait intervenir la France, les besoins humanitaires en Centrafrique se doivent d’accompagner cette action.
Pourquoi ? Parce qu’une question se pose, la vision les droits de l’Homme peut-elle se réduire à l’envoi d’homme et de mitraillettes ? Les besoins humanitaires en Centrafrique sont importants et devraient aussi être pensés mais plus encore agis.
Mais où est donc le plan d’intervention humanitaire ? Où est ce second volet de l’intervention ?
L’ABSENCE DE VOLET HUMANITAIRE :
Force est de constater que le volet humanitaire est laissé totalement aux actions privées des ONG et associations. Les grandes ONG médiatiques et donc connues du grand public tel que Médecins de Monde ou UNICEF sont présentes. Elles renforcent même leurs moyens d'intervention. Des ONG plus modestes comme l'ONG CNRJ, peine à trouver des fonds, même si elles sont implantées en centrafrqiue et développe conjointement des actions avec des locaux.
L’opinion publique n’est que très peu informée de l’enjeu et de la situation. Bien que les médias francophones s'essayent à informer de la situation et de parler de cette absence de second volet. Ces informations ne tiennent que très peu d’importance dans le flot des informations. Ainsi le volet humanitaire s'est fait voler la vedette par de l'actualité médiatiques et les objets socio-médiatiques d'importances selon ces mêmes médias, tels que Dieudonné ou les amours du Président François Hollande.
Mais plus grave encore les analyses de la situation en Centrafrique, est de l’enjeu pour le monde qui s’y déroule ne sont pas diffuser. Le débat d’idées est maintenu dans l’obscurité et donc l’enjeu n’est pas connu de l’opinion public.
Actuellement l’humanité traverse une crise grave d’écroulement psychoaffectif et symbolique. Cet écroulement se répercute dans l’ensemble des activités de l’Homme (Economie, rapports entre les peuples, rapport à la Terre etc.).
Dans les nations, nombreux sont les femmes et les hommes qui sont en souffrances morales.
LE TRIOMPHE DE LA PART D’OMBRE ?
Ce que l'on nomme la part d'Ombre (la part obscure que chaque individu porte) gagne du terrain dans le Monde. Le nombre d'individu de plus en plus sous emprise augmente et donc aussi sa part dans les nations qui sont de plus en plus atteintes.
La part d'ombre se faufile et se retrouve donc par exemple dans le nationalisme, les religions, les idéologies, l'inaction ou l'irresponsabilité.
La Centrafrique n'échappe pas à cette affaire de l'Ombre et les crispations aux apparences ethniques, religieuses et guerrières sont dues à ce travail de l'ombre sur un peuple sous emprise.
De la manière dont nous « Humanité » allons aider la Centrafrique à faire face à cette part d'Ombre et à son conflit avec elle-même se jouera notre avenir.
Pourquoi ? Parce que nous sommes travaillés par la part d'ombre et que si elle s'en prend à la Centrafrique, elle s'en prend donc à nous. Et la manière dont nous allons les aider nous permettra d'apprendre à lui faire face tant là-bas, mais aussi qu'en chaque point du globe.
Ne pas comprendre cela dans le contexte de l'état de l'Homme en ce 21éme siècle, c'est être irresponsable, ne pas se donner les moyens d'être, d'aider, d'intervenir et c'est aussi faire le choix de l'ombre et donc du mal !
De notre côté afin de ne pas en rester qu’a de l’analyse, l’ONG CNRJ a décidé quelques pistes :
- Demander à rencontrer le Président français et des ministres sur cette question.
Quelques rendez-vous sont pris afin d’appeler à une prise de responsabilité humanitaire.
- Construire un collectif en France de membres de la société civile, d’associations et d’ONG sur la question centrafricaine (un collectif est né à Nantes auxquels nous participons) mais cela va s’élargir.
- Appeler aux dons auprès de l’opinion publique, pour l’opération en Centrafrique de l’ONG CNRJ.
- Informer les grands medias français de la situation.
- Envoyer du matériel en Centrafrique aux représentants de l’ONG de 200 kg de matériel pour le 05 mars.
- Envoyer d’une équipe courant Mars pour rejoindre les 36 membres déjà sur place.
Nous ne tenons pas à accabler la France particulièrement, car la réaction et le face à face avec l’Ombre se doit d'être mondial, cependant la France est engagée et sans être dans l’accablement il paraitrait judicieux depuis sa place, qu'elle aille au bout.
Elle se doit de le faire, pour elle-même mais aussi pour la Centrafrique. Ce qui se joue là-bas c’est l’état présent et la place de l’Homme sur cette terre mais surtout son avenir.
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Le Commandant de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine (MISCA), le Général Martin Tumenta Chomu, a émis le souhait de voir la Police Centrafricaine et la Gendarmerie Nationale se joindre le « plus rapidement » possible à la MISCA, afin de travailler à la sécurisation de la ville de Bangui, la capitale centrafricaine.
S'exprimant lors d'une conférence de presse, samedi au Camp Mpoko, dans le 8è arrondissement de Bangui, le Comforce de la MISCA a confirmé la reprise de la ville de Sibut par la MISCA des mains d'éléments de la Seleka.
« L'opération de reconquête de Sibut a été menée par trois unités de la MISCA composées de soldats gabonais, rwandais. Les sélékas se sont rendus volontairement sans combat » s'est réjoui le Comforce de la MISCA.
Le Général Martin Tumenta Chomu a profité de la rencontre avec la presse pour clarifier la situation des véhicules des sélékas aperçus ces derniers temps à Sibut et que d'aucuns considèrent comme un renfort venu du Tchad pour annexer la ville de Sibut.
« Il ne s'agit pas du tout des véhicules venus du Tchad. Il s'agit d'un regroupement volontaire des séléka en vue de se faire cantonner» a-t-il martelé
« Le regroupement volontaire en vue d'un cantonnement est pour la MISCA une action salutaire à encourager parce que nous ne sommes pas ici pour tuer les Centrafricains. Mais plutôt les aider à retrouver la paix », a-t-il dit.
Un État conçu ou calqué de toute pièce par la géostratégie ou par mimétisme sur un modèle impropre à sa condition économique, son ethnicité et le passé de ses composantes sociales, n’est pas compatible à la structuration de la société en nation, et même, empêche l’édification des collectivités sociales en totalité unie et nationale. Nul État ne peut, en se constituant, faire l’économie de l’anamnèse de ses composantes ethniques et sociales et de leur mentalité, leur imaginaire à concilier en tant que mythologie et projection collective façonnant la weltanschauung fondatrice dont relève ledit État.
La situation actuelle en Centrafrique, nonobstant l’aspect de l’islamisme relance le problème de la faillite de certains États du sud, en situation de déliquescence institutionnelle parmi les plus paupérisés. Il s’agit ici d’interroger la conception occidentale universalisée d’État moderne avec des structures dites démocratiques bourgeoises. Force est de constater le fonctionnement patraque de cet État moderne, même dans l’occident d’aujourd’hui, malgré tous les colonialismes et impérialismes, toutes les accumulations, toutes les révolutions industrielles, toute l’explosion technologique, l’occident – les pays du nord économique qui sont en même temps du centre civilisationnel – fonctionnent aujourd’hui avec des inégalités cruciales, de graves misères humaines à travers une financiarisation asservissante des majorités, financiarisation soutenue et camouflée par les activités des services d’intelligence pour le surcontrôle des citoyens et la prolifération des propagandes débilitantes pour manipuler et berner les masses et continuer à sauvegarder la paix des rues.
Pour se rendre compte de tous vices de construction et de fonctionnement, des déficiences inhérentes à l’État moderne bourgeois, il suffit d’interroger l’extrême pauvreté affectant des millions de citoyens aux États-Unis, la surveillance rapprochée des individus soi disant libres de leur mouvement en ce pays chef de file et archétype de ladite modernité d’État démocratique. Là, quand on sait que la démocratie est considérée substratum de l’État moderne tel que défini par ses idéologues, il devient difficile d’y percevoir une réussite ou même une effectivité alors que tout le factuel politique et économique fait de la société, une sorte d’immense atelier de travailleurs consommateurs sur les propriétés privées de quelques-uns disposant du destin temporel, séculier de tous par la finance, les structures de production et les médias mainstream!
Vers une transcendance ethnographique et historique des États en faillite.
Je le réaffirme, l’imaginaire est une dimension maîtresse de la construction de soi des sociétés et des nations. Les racines de la plupart des dysfonctionnements des pays viennent parfois d’abord de leur imaginaire social, leur projection impossible d’un vivre ensemble de facto jamais pensé par selon une vision commune d’un vouloir vivre effectif.
Quand dans l’imaginaire des peuples divers, mêlés par la force des choses d’une histoire faite à leurs dépens, la division et la rivalité ethnique a toujours prévalu, c’est par l’éducation et l’élaboration d’un mode de vivre ensemble, pour la subsistance commune acceptable, à tout le moins tolérable pour à peu près tous (les irréductibles doivent être d’un pourcentage très marginal), que devraient procéder la construction de la modernité. La modernité de l’État, si elle est transcendance des clivages imaginaires de l’ethnographie plurale constitutive de la société, ne peut être qu’ancrage dans la vérité effective des collectivités sociales à ériger et administrer pour créer une vraie nation et la rendre viable.
Pour des pays unifiés voire créés par la force de l’histoire, souvent selon les besoins géostratégiques néocolonialistes des ex conquérants colonialistes, pays donc indépendants seulement par la représentation politique et le drapeau, mais au demeurant, fortement déterminés par la politique des néocolonialistes et impérialistes, il est une somme d’étapes propédeutiques à la nouvelle conception du soi collectif que les élites de ces sociétés doivent façonner et traverser.
Le recours à des interventions directement onusiennes ou votées et déléguées par l’Onu pour sauver un minimum de paix et prévenir des massacres comme en Centrafrique, en Haïti, quoique nécessaires dans l’immédiat face au chaos, ne pourra pas permettre l’émergence d’un seuil minimal de digne existence étatique et nationale sans une création endogène des modalités de la construction d’un nouvel étant collectif. Le nouvel étant collectif devra intégrer tous et permettre de dépasser les atavismes de discorde, d’instabilité politique sous-tendues par les aspérités dues à une pluralité ethnique ou épidermique mal assumée, à l’héritage de l’aliénante agression colonialiste et au permanent interventionnisme impérialiste.
La nouvelle conception de l’étaticité et de la citoyenneté nationale en États faillis et infra-idéologiques(Réf), doit, sinon rayer de la carte les tares de construction du statu quo, ou tout au moins, tout faire pour atténuer au plus bas les traces mnésiques et les réflexes nocifs soit des tribalismes ancestraux soit des clivages socioéconomiques de leur origine et fondation.
Seule la solution à la conflictualité inhérente à l’organisation sociale issue d’une histoire de souffrances et de déchirements, apportera une gouvernance efficace endogène pour la sortie du mal-être et de la faillite endémique aux États non intégrables dans la modernité occidentale.
Centrafrique: les ex-Seleka ont quitté Sibut (témoignage)
RFI dimanche 02 février 2014 à 16:50
En République centrafricaine, les ex-rebelles de la seleka ont quitté Sibut. Près de 200 hommes ont regagné la brousse, et se dirigeraient à l'heure actuelle dans le nord du pays. Ils étaient cantonnés dans cette ville à 200km au nord de Bangui jusqu'à l'arrivée vendredi des soldats de la Misca, la force africaine sur place ainsi que des soldats français de l'opération Sangaris. Les soldats poursuivent la sécurisation de la ville où des habitants ont assisté au départ des anciens rebelles. L'un d'eux témoigne au micro de RFI.
« Les Seleka se sont retirés de la ville vers deux heures, trois heures du matin, très tôt ce matin, raconte cet habitant joint par RFI. Et autour de 7 h 30 les éléments de la Misca et de Sangaris sont entrés dans la ville.
A l’heure qu’il est, ils sont en train de faire des opérations de sécurisation dans la ville de Sibut. C’est calme... Il y a eu quelques coups de feu, mais à l’heure qu’il est c’est calme.
Ils se sont retirés en ordre en direction de Bambari et de Kaga-Bandoro. Un ultimatum a été donné jusqu’à 12 heures aujourd’hui. Au-delà de cette heure il n’y aura plus de négociations. Je crois que c’est à cause de cela qu’ils se sont retirés de la ville très tôt ce matin.
Je crois que ça ne va pas tarder et les gens, d’un moment à l’autre, vont sortir de la brousse et de partout, là où ils se sont terrés depuis plus de deux semaines».
Le porte parole de la Misca, Eloi Yao, appelle les habitants de Sibut à rentrer chez eux, mais n'exclut pas de nouvelles violences à Bambari et à Kaga-Bandoro où sont attendus les ex-Seleka : « C’est possible, car une fois qu’ils passent, ils sèment la panique sur le chemin donc c’est une possibilité ».
Centrafrique: les Séléka cantonnés à Sibut ont fui durant la nuit
Les ex-rebelles Séléka qui avaient accepté d'être cantonnés dans la ville de Sibut, à 180 km de Bangui, qu'ils tenaient depuis plusieurs jours, ont fui dans la nuit de samedi à dimanche, a déclaré un responsable militaire africain. Leur camp n'était pas suffisamment sécurisé et ils craignaient les attaques de milices chrétiennes.
"Ils ont malheureusement pris la poudre d'escampette dans la nuit, ils sont partis vers Kaga Bandoro", à 160 km au nord de Sibut, a affirmé à l'AFP un officier de la force de l'Union africaine (Misca) "Ce sont les conditions de cantonnement qui, visiblement ne leur convenaient pas", a-t-il précisé.
Le colonel Abdelkader Djelani, un officier des Séléka qui ont quitté Sibut, a expliqué que les ex rebelles ne se sentaient pas en sécurité. "On veut des solutions, et un cantonnement vraiment sécurisé. Dans Bangui, les Séléka cantonnés au camp RDOT (situé à la sortie nord de la ville) sont attaqués par les anti balaka", milices chrétiennes d'autodéfense luttant contre les ex-rebelles à majorité musulmane.
La Misca poursuivait pendant ce temps son opération de sécurisation de Sibut. "Nous tenons la moitié sud de la ville, nous sommes actuellement en manoeuvre et progressons vers le nord, sans rencontrer de résistance", a souligné l'officier de la Misca, dont les éléments patrouillent aux cotés de la force française Sangaris, présente en appui.
Belga
Centrafrique: un chef anti-Balaka demande de ne pas attaquer les civils musulmans
Bangui (AFP) - 02.02.2014 16:26 - Par Jean-Pierre CAMPAGNE
Dans le bouillonnant quartier Boy-Rabe de Bangui, fief des milices chrétiennes anti-balaka, les ruelles de latérite se font très étroites, l'accès difficile.
Dès l'arrivée de journalistes, le "colonel Douze puissances", cheveux bardés d'épingles de nourrice et collier bourré de gris-gris, commandant sur le terrain, explose de colère à l'encontre des médias qui "disent rien de bon sur nous". Puis il s'apaise aussi vite, s'excuse et l'entretien avec le coordinateur politique du mouvement, de son vrai nom Patrice Edouard Ngaissona, ancien ministre (Jeunesse et Sports) de l'ex président François Bozizé, peut commencer.
Q/ : De plus en plus de musulmans, sont traqués, tués, leurs maisons pillées. Vous ne pensez pas qu'il est temps d'arrêter ces violences maintenant que les ex-rebelles Séléka ont dû quitter le pouvoir?
-"Nous sommes pour que la paix revienne, pour le bien-être de tous les Centrafricains. Les anti-balaka ne sont pas à Bangui pour piller. Nous demandons aux forces de défense, à la Misca (force africaine), à Sangaris (force française) de monter à l'assaut des faux anti-balaka. Ce sont des voleurs, des bandits qui nous imitent avec de faux gris-gris. Les musulmans sont nos frères. Nous avons attaqué les mercenaires musulmans de la Séléka, mais il ne faut pas attaquer les musulmans civils. Nous sommes pour un processus de pacification".
Q/ Etes-vous satisfait de la nomination de la présidente Catherine Samba Panza, entendez vous ses appels à la fin des violences?
- "On l'a applaudie quand elle a été élue. Mais elle a fait revenir en force des ministres Séléka (trois) dans son gouvernement, et même un vice Premier ministre (ministre d'Etat: Herbert Gontran Djono)) ! Alors que les anti-balaka ne sont pas représentés ! Un ministre qui a volé sous Djotodia, qui a vidé le fonds minier (il était aux mines, accusé de corruption). C'est très bizarre. J'ai pris un coup à cette annonce. J'ai dû m'agenouiller devant mes enfants, longtemps, je les ai suppliés de ne pas aller tirer un coup de feu!. Bon, on espère des postes techniques au sein du gouvernement, et on a les prochaines élections en vue".
Q/ De combien de combattants disposez-vous, et, dans la perspective des élections à venir, comptez-vous transformer votre mouvement en parti politique?
- "Dans Bangui, nous sommes aux alentours de 30.000, et en province 60.000. Membres des forces armées mais aussi civils. Ces civils, venus de loin, comment les ramener?, c'est un problème. Nous n'avons pas l'intention de nous transformer en parti politique. Mais nous demandons un équilibre au sein du Conseil national de transition (CNT, parlement), c'est la moindre des choses pour décider de l'étape suivante, des changements constitutionnels".
Musulmans et chrétiens se déchirent depuis des mois. Les dignitaires religieux ne cessent d'appeler au calme, mais la haine persiste.
À Bangui, plusieurs faubourgs de la capitale sont devenus des symboles de la division entre communautés. La longue route qui traverse PK12, un quartier mixte où musulmans et chrétiens cohabitaient, s'est transformée en un no man's land qui s'étire sur plusieurs centaines de mètres. Quelques courageux ont ouvert leurs échoppes au bord du chemin mais déguerpissent dès que des tirs retentissent. Un rouleau de papier toilette blanc étiré en travers de la voie symbolise la ligne de démarcation. "Ici, c'est les chrétiens. De l'autre, les musulmans", explique Yaniss, un jeune du quartier. Et il ne fait pas bon de s'aventurer de l'autre côté de la "frontière". Chaque jour, de nouvelles exactions viennent alourdir le tableau des morts liés au conflit communautaire.
Enrayer la spirale de la vengeance
Personne ne semble prêt à la réconciliation, même si chaque dignitaire religieux exhorte ses fidèles au calme. Dans la paroisse Saint-Sauveur, où plus de 20 000 déplacés ont trouvé refuge, le père Marc Belikassa estime qu'il faut "pardonner et enrayer cette spirale de la violence". C'est une parole qu'il prêche à chaque messe. Et pourtant, il y a quelques jours encore, deux musulmans ont eu le malheur de s'aventurer dans le quartier Castor, à dominante chrétienne. Ils ont été lynchés puis brûlés par la foule. "Ce n'est pas humain, des actes comme ça", dénonce un officier de la Misca venu sécuriser les lieux.
Au loin, une centaine de jeunes attendent que la Croix-Rouge vienne récupérer les corps calcinés. "On les a tués, car ils avaient des grenades sur eux. Ils étaient dangereux", revendiquent-ils. Des grenades, les militaires n'en trouveront aucune trace. Comme souvent, la sécurité sert de prétexte aux exactions. L'origine de cette haine vengeresse est à trouver dans les nombreux massacres commis par les ex-rebelles de la Seleka, qui ont porté au pouvoir Michel Djotodia. Majoritairement musulmans, ces soldats ont pillé, tué et violé en toute impunité pendant de longs mois jusqu'à la destitution du président Bozizé. Les milices paysannes anti-balaka sont nées pour protéger les habitants des exactions des Seleka.
Propagande anti-musulmane
Dans le quartier de Miskin, plusieurs commerçants vident leurs magasins. À quelques mètres de là, les soldats français veillent. "Ils sont là pour faire joli, ils n'interviennent pas. Les gens viennent piller les commerces sous leurs yeux", déplore Ahmed. Lui fait dans la récupération de produits Air France. "Serviettes, pin's, posters, tu trouves de tout chez moi", rigole-t-il avant de disparaître dans une ruelle. Vincent N'boma est le chef du quartier. "Je suis chrétien, ça vous surprend ? Les gens me respectent ici et je n'ai aucun problème à vivre en harmonie avec eux. Ce qui pose souci, ce sont ces milices sans scrupules, ces jeunes instrumentés qui se servent de la crise dans leur intérêt personnel", souligne-t-il.
Oumar Kobine Layama, le grand imam de Bangui, avance même que le président déchu Bozizé serait responsable de ce sentiment de haine. "C'est quand Bozizé s'est retrouvé confronté aux Seleka qu'il a posé les jalons de cet amalgame en organisant des campagnes anti-musulmanes dans le seul but de se maintenir à la tête du pouvoir", accuse-t-il dans une récente interview. Une coalition des patriotes contre la rébellion armée (Cocora) a en effet vu le jour en 2012, pour lutter contre l'avancée des rebelles.
Le pardon prendra du temps
"C'est de là que tout est parti. Le conflit communautaire n'est en fait qu'un prétexte à la lutte des pouvoirs", renchérit Dandepov, qui fait lui aussi ses bagages. Pour ce jeune trentenaire, tout est fait pour entretenir la confusion. Aujourd'hui, les chrétiens sont assimilés aux anti-balaka, des milices paysannes. Les musulmans, eux, sont tous comparés à des Seleka. Or les chefs de guerre rebelles ont quitté Bangui pour le nord du pays, où ils règnent désormais en maître. Dans la capitale, les victimes sont le plus souvent des civils innocents.
"Personne ne veut vraiment faire la part des choses", dénonce un imam de la mosquée Ali Babolo dans le 5e arrondissement de Bangui. "C'est une chasse aux sorcières. Il est de plus en plus difficile pour nous de maintenir le calme dans les rangs de nos fidèles", déplore-t-il. Dans un quartier voisin, des chrétiens réclament avec véhémence "la paix, juste la paix". À une nuance près. "On ne veut plus des Arabes, on ne veut plus des Tchadiens. On ne pourra jamais revivre ensemble", assène Prudence, rencontrée dans le centre-ville. Musulmans ou catholiques, tous s'accordent au moins sur un point : le pardon va prendre du temps en République centrafricaine.
La Fédération Europe Amérique-Asie-Moyen Orient-Océanie (EAAMOO) du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) suit avec une attention particulière l’évolution de l’actualité sociopolitique de notre pays. La Fédération EAAMOO du MLPC bien qu’éloignée du pays, vivement horrifiée par les violences hystériques et cycliques, anarchiques et antipatriotiques, tient à réaffirmer sa profonde compassion de façon générale aux populations en détresse, et plus spécifiquement à chacune des victimes des différents crimes, des crimes que rien, absolument rien ne peut justifier.
La Justice étant inscrite en lettres d’or dans sa devise, le MLPC se bat déjà et se battra toujours pour que les exactions commises, individuellement ou collectivement, soient portées devant les juridictions compétentes, nationales et éventuellement internationales. Dans l’immédiat, la Fédération EAMOO du MLPC exprime et apporte son soutien indéfectible à la mise en place d’une Commission Justice et Pardon, proposée par Martin Ziguélé, Président National de notre parti. Cette instance aurait trois missions essentielles : d’abord, elle permettrait d’obtenir la sanction des auteurs et complices des différents crimes et exactions ; ensuite, cette instance assurerait aux victimes une réparation juste, à la mesure des préjudices subis du fait des destructions, pillages et extorsions de biens ; enfin, la Commission susmentionnée travaillerait à une réconciliation véritable, condition première, condition sine qua non de la reconstruction de la Nation Centrafricaine aujourd’hui mise en lambeaux.
Ensuite, la Fédération EAAMOO informe les populations déplacées à l’intérieur de notre pays notamment à Bangui que des initiatives et plans d’action sont en cours au niveau des militants de la Fédération pour que leur soit acheminée dès que possible une assistance multiforme dans un délai assez rapide.
Par ailleurs, la Fédération EAMOO du MLPC, tient à adresser une sévère mise en garde à tous les auteurs, embusqués mais déjà démasqués, de la vaste campagne infâme de calomnie et d’intoxication menée contre le MLPC et son Leader Martin Ziguélé, démocrate, débateur, homme intègre, homme de paix et de rassemblement. Cette sinistre et grossière campagne mensongère est orchestrée sur les réseaux sociaux, et par voie de rumeurs distillées par des radoteurs à la solde des démocrates de la 25ème heure, et des compatriotes qui, au cours des onze dernières années, ont mis notre pays en coupes réglées, s’illustrant même par une incompétence vrombissante et pétaradante de leur champion généralissime dans son propre domaine, l’armée nationale qu’il a progressivement détruite, ce qui aura servi de terreau au coup d’Etat du 24 mars 2013.
La Fédération EAAMOO du MLPC met ici au défi tous ces pseudos politiciens, dont certains n’ont d’existence politique réelle que sur les réseaux sociaux, et fonctionnant au moyen des ragots, d’apporter la moindre preuve à leurs allégations, lesquelles n’ont pour unique but diabolique que d’entretenir les violences hystériques en cours dans notre pays, pour le malheur de notre peuple dont le MLPC a toujours été proche, qu’il soit au pouvoir (1993-2003) ou dans l’opposition (depuis 2003). Le MLPC, parti social-démocrate rappelle que bien qu’il se soit fait voler le 15 mars 2003 le pouvoir que le peuple Centrafricain lui avait confié en 1993 dans les urnes, il n’a jamais essayé de reconquérir ce pouvoir par les armes, ni directement ni indirectement en pactisant avec un quelconque groupe armé ou putschiste. Il faut rappeler que la transition politique mise en place à partir du 11 janvier 2013 l’a été de façon consensuelle, avec non seulement le régime KNK défunt, la coalition Séléka et l’ensemble de l’opposition, à l’exception des partis politiques et autres démocrates nés après le 24 mars 2013 et n’ayant d’ancrage palpable que sur les réseaux sociaux, formidables outils de communication qu’ils ont réussi à transformer en moyens de propagation d’intoxications, de la violence et de la haine. Les intoxications et autres gros mensonges en cours finiront par rattraper leurs auteurs et leurs complices radoteurs, lorsque la vérité surgira magistralement.
En outre, à l’endroit des partisans de la sécession, la Fédération EAAMOO du MLPC déclare que la République Centrafricaine telle que léguée par Barthélémy Boganda demeure et demeurera une et indivisible, combat que nous militants du MLPC mènerions au prix de notre sang. Aussi, aux partisans affichés ou planqués de la mise sous tutelle internationale de notre pays, la Fédération EAAMOO répond que s’ils ne sont pas prêts pour diriger notre pays, le MLPC en revanche, qui se bat sans relâche depuis plus de dix ans, dispose quant à lui, dans ses rangs, des compétences tous domaines confondus pour reconstruire notre pays. Aux groupes armés, Séléka, Antibalaka et autres acteurs des violences, la Fédération EAAMOO demande fraternellement de déposer les armes, car celles-ci, loin de résoudre les problèmes, alimentent plutôt le cycle infernal violence-vengeance, et mènent assurément à l’abîme.
Enfin et eu égard à tout ce qui précède, l’heure de la mobilisation générale des militants MLPC, en tant que parti de masse, a sonné. Ainsi, tous les militants de la Fédération et du parti, où qu’ils soient, doivent désormais redoubler de vigilance militante face à la sirène d’intoxications et des mensonges conduite par ceux là mêmes qui ont conduit notre pays dans l’abîme entre 2003 et 2013 d’une part, et les démocrates de la 25ème heure, les candidats longtemps déclarés à une élection encore non programmée, les pseudos intellectuels illuminés ayant installé, qui leurs Quartiers Généraux, qui leurs cellules, qui leurs bureaux, sur les réseaux sociaux, d’autre part. Nous militants du MLPC, fermement attachés à nos convictions profondes et valeurs, soudés derrière notre Président National Martin Ziguélé, n’avons aucune leçon à recevoir d’où qu’elle vienne, et réaffirmons ici notre passion et notre seule cause à défendre, une cause juste et noble : le Peuple Centrafricain, aujourd’hui dispersé mais demain rassemblé, aujourd’hui désuni mais demain uni, aujourd’hui en détresse mais demain dans l’allégresse.
BANGUI 2 février (Reuters) - Les forces françaises de la mission Sangaris et les soldats africains de la Misca ont pris le contrôle de la ville stratégique de Sibut, en Centrafrique, qui était occupée depuis plusieurs jours par des miliciens musulmans de la Séléka, ont rapporté dimanche des témoins.
A la suite de négociations avec les forces internationales, les hommes de la Séléka ont accepté de quitter cette ville de 24.000 habitants, considérée comme la porte d'entrée vers le nord-est du pays où se regroupent les miliciens musulmans qui ont fui la capitale Bangui.
"Je suis en ce moment dans le centre de Sibut et toutes les routes et les points stratégiques sont occupés par les hommes de la Misca et de la mission Sangaris", a déclaré par téléphone à Reuters Roland Mongonou, un habitant de la ville qui a passé cinq jours dans la brousse par peur des miliciens de la Séléka.
Un porte-parole de la Misca a confirmé que Sibut était entre les mains des soldats de la paix.
Les hommes de la Séléka ont tenté de négocier leur départ en échange de leur incorporation dans les forces de sécurité gouvernementales et de compensations financières mais rien de cela n'a été accordé, a dit Marcelin Yoyo, un élu de la ville.
Des combattants sont partis en convoi routier vers Bambari, à l'est de Sibut, d'autres ont pris samedi soir la direction de Kaga-Bandoro, au nord, a-t-il précisé.
Ces deux villes ont été le théâtre d'atrocités après la prise du pouvoir par la Séléka en mars dernier et la force de paix devra également assurer la sécurité dans ces localités, a ajouté Marcelin Yoyo.
Depuis mars 2013, 2.000 personnes ont été tuées et près d'un million de personnes, soit un quart de la population centrafricaine, ont été déplacées par les combats.
Paul-Marin Ngoupana; Guy Kerivel pour le service français