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19 décembre 2022 1 19 /12 /décembre /2022 12:42
Dmitri Syty, chef de la Maison russe à Bangui doit être évacué

 

Centrafrique : enquête ouverte après une attaque au colis piégé contre un représentant russe

Par Le Figaro avec AFP Publié hier à 16:48

La Centrafrique a «condamné fermement» une attaque au colis piégé contre un représentant russe perpétrée vendredi dans la capitale Bangui selon Moscou, et annoncé l'ouverture d'une enquête, a déclaré un ministre centrafricain à l'AFP dimanche.

La Russie a affirmé que l'un de ses représentants en Centrafrique avait été blessé vendredi par l'explosion d'un colis piégé, une attaque que le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a imputée à la France avant que Paris ne démente ces accusations.

Le gouvernement centrafricain a «condamné fermement» ce qu'il qualifie «d'attaque terroriste dirigée contre un haut responsable de la Mission russe, et donc contre la présence russe en Centrafrique», et annoncé «l'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire», dans un communiqué. Une information confirmée à l'AFP par le ministre chargé du secrétariat général du gouvernement et des relations avec les institutions, Maxime Balalou.

Le gouvernement centrafricain a évoqué une «vaste campagne de déstabilisation du pays», par ceux qu'il désigne comme des «ennemis du peuple centrafricain», sans les nommer, et dont «la dernière manœuvre est celle d'une explosion par colis piégé, survenue le 16 décembre 2022 à Bangui», précise le communiqué.

La victime présumée, Dmitri Syty, est le «chef de la Maison russe», un centre culturel situé à Bangui. Il avait été hospitalisé avec «blessures sérieuses», avait assuré le service de presse de l'ambassade russe, cité par l'agence de presse officielle TASS vendredi. Son état était «stable et grave» samedi, avait affirmé l'ambassade de Russie en Centrafrique sur Facebook.

Dimanche, il «continue de recevoir des soins médicaux appropriés et rassurants», précise le gouvernement.

La Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013 est au cœur de la stratégie d'influence russe en Afrique.

À lire aussi Un responsable russe en Centrafrique blessé par un colis piégé

Le rôle grandissant de Wagner a d'ailleurs conduit la France, ancienne puissance coloniale, à retirer ses soldats du pays. Les derniers ont quitté Bangui jeudi. La France avait décidé à l'été 2021 de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé «complice» d'une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

 

Dmitri Syty, chef de la Maison russe à Bangui doit être évacué (ambassade)

https://www.237online.com/

L’état de santé de Dmitri Syty, chef de la Maison russe, qui a été victime d’une tentative d’assassinat en Centrafrique, reste critique, il a besoin d’une évacuation, a fustigé l’ambassade de Russie à Bangui.

« L’état de santé du directeur de la Maison russe M. D. Sitiy demeure grave et stable. Les médecins continuent de se battre pour sa vie. M. D. Sitiy aura besoin d’une évacuation d’urgence vers la Russie pour rétablir sa santé », a écrit dans un communiqué sur Facebook la mission diplomatique centrafricaine.

Vendredi 16 décembre, l’ambassade de Russie a rapporté que M. Syty avait été blessé lors d’une explosion d’un colis piégé et qu’il avait ensuite été hospitalisé. De plus, la sécurité de l’ambassade russe en République centrafricaine a été renforcée, tandis que le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié l’incident « d’acte terroriste ».

La Russie a exigé une enquête approfondie et urgente pour identifier les coupables.

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 16:01
Sommet États-Unis - Afrique 

 

Lu pour vous

 

Les dirigeants africains et le gouvernement américain engagés en faveur de l’investissement dans la nutrition en Afrique

dim. 18 déc. à 15:02 - Le gouvernement américain s’engage à verser 760 millions de dollars pour étendre et renforcer les programmes agricoles qui soutiennent les agriculteurs et les communautés du monde entier touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais.

Washington, D.C., le 16 décembre 2022 - Les dirigeants africains et le gouvernement américain ont souligné, en marge du Sommet États-Unis Afrique (13-15 décembre), la nécessité d’accroître les investissements dans le domaine de la nutrition et d’en faire une priorité sur le continent africain.

La Banque africaine de développement, par l’intermédiaire des African Leaders for Nutrition (Dirigeants africains pour la nutrition), le Nutrition CEO Council et la Commission de l’Union africaine, a organisé une discussion de haut niveau le 12 décembre, en marge du Sommet des dirigeants américains et africains.

Les dirigeants africains ont appelé le gouvernement américain et la communauté internationale à donner la priorité à la nutrition dans les cadres et les politiques à l’échelle mondiale, et à augmenter les investissements dans la nutrition en Afrique. Ils ont souligné les possibilités de collaboration entre les États-Unis et les pays africains afin de relever les défis de la nutrition sur le continent.

Le Premier ministre du Lesotho, Ntsokoane Matekane, a réaffirmé que l’Année africaine de la nutrition était l’occasion de mesurer les progrès accomplis et de définir les mesures supplémentaires à mettre en œuvre pour lutter contre la malnutrition infantile.

« Plusieurs engagements régionaux ont été pris dans le cadre de l’Année africaine de la nutrition, qui a récemment abouti à la Déclaration d’Abidjan, adoptée le 8 décembre 2022 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Cette déclaration appelle à l’accélération des investissements, de la mise en œuvre et de la coordination pour améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire en Afrique », a-t-il déclaré.

« Avec des ressources ciblées suffisantes et des interventions simples et fondées sur des données probantes, cette crise [de la malnutrition] est non seulement traitable, mais évitable, a déclaré Isobel Coleman, administratrice adjointe de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Rien que l’année dernière, l’USAID a soutenu des programmes de nutrition qui ont permis d’atteindre plus de 25 millions d’enfants grâce à des interventions spécifiques à la nutrition dans 21 pays africains. »

« Grâce au soutien bipartisan du Congrès, le gouvernement américain s’engage à verser 760 millions de dollars pour élargir et intensifier les programmes agricoles qui soutiennent les agriculteurs et les communautés dans le monde entier secoués par la hausse des prix des denrées alimentaires, du carburant et des engrais », a-t-elle poursuivi. « Alors que le Covid-19, les changements climatiques et la guerre de Vladimir Poutine contre le peuple ukrainien continuent de miner les systèmes alimentaires, il nous appartient, à tous, de poursuivre nos efforts pour nourrir le monde », a-t-elle ajouté.

Mme Beth Dunford, vice-présidente chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social qui représentait la Banque africaine de développement, a souligné l’urgence de garantir « des denrées alimentaires abordables, sûres et nutritives pour faire face à la crise de la faim, de la malnutrition et de la famine que connaissent de nombreuses régions du continent africain ». « Des systèmes de santé solides, capables de soutenir les personnes les plus vulnérables à la malnutrition - femmes, adolescents et enfants - sont également essentiels », a-t-elle ajouté.

Ont pris part à l’événement des ambassadeurs et des hauts fonctionnaires de pays africains, de la Commission de l’Union africaine, des organisations non gouvernementales internationales, et notamment des membres du Nutrition CEO Council, ainsi que des représentants d’agences gouvernementales américaines dont l’USAID et le Département d’État. Le ministre de la Santé du Rwanda, Sabin Nsanzimana, et le ministre d’État éthiopien des Finances, Eyob Tekalign, étaient également présents.

La Banque africaine de développement a augmenté ses ressources consacrées à la lutte contre les problèmes liés à la malnutrition en Afrique : au cours des quatre dernières années, elle a réaffecté 2,8 milliards de dollars de son portefeuille d’investissements à des initiatives « intelligentes sur le plan nutritionnel », ce qui signifie que les projets qu’elle finance auront un ou plusieurs objectifs liés à la nutrition, une activité ou une intervention en rapport avec la nutrition, et un indicateur de résultat ou d’impact lié à la nutrition.

Cette réaffectation marque une augmentation significative par rapport à une base de référence de 700 millions de dollars en 2018.

Contact média :

Alphonso Van Marsh, responsable principal du contenu numérique et des événements, media@afdb.org

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 15:58
Tchad : le sénateur américain Menendez écrit un courrier au président de transition

 

Lu pour vous

 

Alwihda Info | Par Info Alwihda – 16 Décembre 2022

Le sénateur américain Bob Menendez, président de la commission sénatoriale des affaires étrangères, a adressé le 12 décembre une lettre au président de transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Deby.

Bob Menendez exhorte le président à « réduire les tensions » : « Je vous écris avec une profonde inquiétude au sujet de la violence qui s’est produite le 20 octobre, et je vous demande instamment de prendre des mesures pour garantir la responsabilité en invitant un organisme international indépendant et crédible, ayant fait ses preuves, à enquêter sur les événements de ce que les Tchadiens appellent maintenant le « jeudi sanglant ». Je vous exhorte également à réduire les tensions en annonçant que vous ne vous présenterez pas aux prochaines élections, conformément aux principes de l’Union africaine interdisant aux dirigeants de transition de participer en tant que candidats aux élections qu’ils organisent. »

Le sénateur déplore le « recours à la force » : « Selon certains témoignages, les forces de sécurité sous votre contrôle ont tué plus de 100 personnes qui protestaient contre la prolongation de votre mandat et votre refus de vous récuser en tant que candidat à la présidence. Plusieurs manifestants ont été tués devant l’ambassade des États-Unis. Les forces de sécurité auraient arrêté jusqu’à mille autres personnes dans les jours qui ont suivi la manifestation, et ces personnes sont toujours détenues au secret. On ne sait toujours pas où se trouvent nombre de ces civils, dont plus de 20 membres de partis d’opposition arrêtés au siège d’un parti d’opposition le 21 octobre. Le recours à la force meurtrière contre des civils qui protestaient contre les résultats d’un dialogue national étroitement contrôlé et non inclusif a marqué un tournant tragique dans l’histoire du Tchad. La réponse de vos forces de sécurité, ainsi que votre récente proposition d’interdire les partis politiques dont les membres ont participé aux protestations, est un signal troublant d’une volonté d’utiliser la peur, la violence et la répression pour écraser les opinions dissidentes, et soulève de sérieux doutes quant à votre engagement à permettre des élections libres et équitables. »

Il insiste sur une enquête approfondie :

« Une enquête approfondie est essentielle pour que les responsables des décès et des disparitions qui ont abouti à la pire journée de carnage au Tchad depuis des décennies soient tenus pour responsables. Je note votre soutien à une enquête menée par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). Pour s’assurer que cette enquête révèle tous les faits et respecte les normes de preuve pour d’éventuelles poursuites, la CEEAC devrait s’associer au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, ou à une autre institution ayant l’expérience des enquêtes et de la documentation des atrocités de masse. »

Le président de transition Mahamat Idriss Deby séjourne depuis quelques jours aux États-Unis où il a pris part au sommet Afrique-USA.

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 15:55
CPI: le procureur Karim Khan annonce la clôture de son enquête en Centrafrique

 

 

https://www.rfi.fr/ Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas Publié le : 16/12/2022 - 19:39

Le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé vendredi 16 décembre la clôture de son enquête en Centrafrique. Les investigations, ouvertes en 2007 et relancées en 2014 à la demande de l’ancienne présidente Catherine Samba Panza, portaient sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis dans le pays depuis 2002. Si les enquêtes sont terminées, la Cour n’en a pas totalement fini avec la Centrafrique : plusieurs procès sont toujours en cours. 

Si l’enquête est bouclée, « notre travail (...) est loin d’être fini », précise le procureur dans son communiqué. Deux procès sont en cours, et un troisième est en préparation. Ces affaires visent d’anciens membres des milices anti-Balaka et Seleka. La Seleka, dont l’un des plus hauts responsables, Noureddine Adam, est toujours en fuite, malgré le mandat d’arrêt émis contre lui en 2019

Les enquêtes de la Cour avaient aussi permis le procès de Jean-Pierre Bemba. Jugé pour le rôle de son mouvement, le MLC, dans les crimes de 2002 et 2003 en Centrafrique, il avait néanmoins été acquitté.

Karim Khan précise qu’il compte consolider la collaboration de son bureau avec la Cour pénale spéciale. Créée par un protocole entre l’Onu et le gouvernement à Bangui, la CPS a bouclé un premier procès fin octobre. D’autres sont à venir. Le procureur Khan précise que son bureau a déjà communiqué des éléments de preuve à son homologue de la Cour spéciale à Bangui. 

Le Procureur de la #CPI #KarimAAKhanKC annonce la clôture de la phase d’enquête dans la situation en #RépubliqueCentrafricaine.

En savoir plus ⤵️https://t.co/9aY63K1F0f

— CPI-Cour pénale int. (@CourPenaleInt) December 16, 2022

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 15:31
Moscou condamne la tentative d'assassinat d'un responsable russe en Centrafrique
Moscou condamne la tentative d'assassinat d'un responsable russe en Centrafrique
Moscou condamne la tentative d'assassinat d'un responsable russe en Centrafrique

 

Lu pour vous

 

ps://www.aa.com.tr/ Mohammed Hamood Ali Al Ragawi   |17.12.2022

- L'ambassade de Moscou à Bangui a annoncé que le chef de la Maison russe a été blessé dans l'explosion d'un colis anonyme alors qu'il tentait de l'ouvrir

Moskova

AA / Mohammed Rajawi

Moscou a condamné, vendredi, la tentative d'assassinat d'un responsable russe en République centrafricaine, qualifiant cet acte de "terroriste".

Le chef de l'agence fédérale pour la communauté des Etats indépendants (CEI), des résidents à l'étranger et de la coopération humanitaire internationale, Ievgueni Maximovitch Primakov, a qualifié la tentative d'assassinat du chef de la Maison russe (centre culturel) en République centrafricaine, Dmitri Syty, ''d'attentat terroriste''.

"Un attentat terroriste a visé la Maison russe à Bangui, en République centrafricaine'', a-t-il écrit sur Telegram.

Il a expliqué que les médecins font le nécessaire pour sauver la vie de Dmitri Syty, selon l'agence de presse locale Tass.

Plus tôt vendredi, l'ambassade de Russie à Bangui a annoncé que Syty avait été blessé dans une explosion alors qu'il ouvrait un colis piégé.

L'ambassade a déclaré dans un communiqué que le chef du centre culturel a été transporté immédiatement à l'hôpital pour recevoir les soins nécessaires, selon l'agence.

*Traduit de l'arabe par Hajer Cherni

 

Centrafrique : C’est quoi ce micmac autour d’un colis piégé et du groupe russe Wagner ?

M.P. avec AFP Publié le 16/12/22 à 17h47

La Russie s'est engagée dans des opérations militaires secrètes dans au moins une demi-douzaine de pays d'Afrique en utilisant des mercenaires russes du groupe Wagner, comme ici au Mali.

La Russie s’est engagée dans des opérations militaires secrètes dans au moins une demi-douzaine de pays d’Afrique en utilisant des mercenaires russes du groupe Wagner, comme ici au Mali. — /AP/SIPA

Les derniers militaires français déployés en Centrafrique ont quitté Bangui, la capitale, jeudi à la mi-journée, alors que le pays est en proie à une guerre civile depuis 2013.

 A l’été 2021, Paris avait décidé de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie. La France accuse régulièrement les paramilitaires du groupe Wagner de commettre des exactions contre les civils et d’avoir instauré un régime de « prédation » des ressources de la Centrafrique.

 20 Minutes revient sur la présence du groupe russe en Centrafrique, alors que son chef a ce vendredi accusé Paris d’être l’auteur d’une attaque au colis piégé ayant grièvement blessé un représentant de Moscou.

Un représentant de la Russie en Centrafrique a été blessé, ce vendredi, par l’explosion d’un colis piégé, une attaque que le chef de Wagner a d’emblée imputée à la France. Entre les militaires français qui quittent Bangui, l’influence russe en Afrique, le colis piégé et un Evguéni Prigojine qui s’en prend à Paris, l’affaire a des airs de gros kamoulox… Mais, surtout, Wagner est-il vraiment en Centrafrique et, si c’est le cas, pour y faire quoi ? 20 Minutes fait le point sur cet épisode du colis piégé qui tend encore un peu plus les relations entre Moscou et Paris.

Que s’est-il passé ce vendredi en Centrafrique ?

Un représentant de la Russie en Centrafrique a été blessé par l’explosion d’un colis piégé. « Le chef de la Maison russe (le centre culturel) a reçu ce vendredi un colis anonyme, l’a ouvert et une explosion s’est produite », a indiqué le service de presse de l’ambassade russe, cité par l’agence de presse officielle TASS, précisant que ce responsable, Dmitri Syty, était hospitalisé avec des « blessures sérieuses ».

Dimitry Sytii (au centre), fondateur de la société minière Lobaye Invest et placé sous sanctions du Trésor américain pour ses liens présumés avec le groupe Wagner, entouré de députés centrafricains sur les marches de l'Assemblée nationale à Bangui le 15 octobre 2021.

Peu après, le milliardaire russe proche du Kremlin et fondateur de Wagner, Evguéni Prigojine a dénoncé l’implication de la France. « Je me suis déjà adressé au ministère russe des Affaires étrangères pour qu’il lance une procédure afin de déclarer la France comme Etat soutien du terrorisme », a-t-il déclaré, cité par son service de presse. Selon Evguéni Prigojine, Dmitri Syty, avant de perdre connaissance, avait lu une note accompagnant le colis qui disait : « c’est pour toi, de la part de tous les Français, les Russes ficheront le camp d’Afrique ». Le chef de Wagner n’a fourni aucune preuve de cette note.

Pourquoi Evguéni Prigojine accuse-t-il Paris ?

La France avait déployé en 2013 plus d’un millier de soldats en Centrafrique, ancienne puissance coloniale, dans le cadre de l’opération Sangaris, pour y faire cesser les violences intercommunautaires. Sangaris a compté jusqu’à 1.600 hommes et a duré jusqu’en 2016.

Cette attaque au colis piégé intervient alors que les derniers militaires français sont partis jeudi. Les 47 derniers militaires français de la mission logistique (MISLOG-B) ont décollé de l’aéroport de Bangui en fin de matinée. Le départ des troupes françaises s’est déroulé près de quatre mois après la sortie du Mali des militaires français, au terme du divorce consommé entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako.

« En 2021, alors que la présence de la société militaire privée Wagner était de plus en plus intrusive dans le pays, la France a considéré que les conditions n’étaient plus réunies pour que nous continuions à travailler au profit des forces armées centrafricaines », a déclaré le général François-Xavier Mabin, commandant des forces françaises au Gabon. A l’été 2021 déjà, Paris avait en effet décidé de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

La France accuse régulièrement ces paramilitaires de commettre des exactions contre les civils et d’avoir instauré un régime de « prédation » des ressources de la Centrafrique. Des accusations loin de plaire à Moscou qui, par la voix de son bras armé Wagner, tente de déstabiliser (et de décrédibiliser) à son tour Paris.

Mais que vient faire Moscou en Afrique ?

La Russie s’efforce depuis plusieurs années de renforcer son influence sur le continent africain. Le Kremlin se serait, selon les analystes, engagé dans des opérations militaires secrètes dans au moins une demi-douzaine de pays d’Afrique au cours des cinq dernières années en utilisant la force Wagner, loyale à Vladimir Poutine.

Et il est vrai que dans plusieurs pays d’Afrique francophone, Moscou mène une campagne d’influence active notamment sur les réseaux sociaux et jouit d’un soutien populaire grandissant quand la France, ex-puissance coloniale, y est de plus en plus vilipendée. Plusieurs pays accusent ainsi la junte au pouvoir au Mali d’avoir recours aux services de Wagner, ce que Bamako dément. La question d’un éventuel rapprochement avec la Russie se pose également au Burkina depuis le coup d’Etat du 30 septembre, le deuxième en huit mois, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, alors que le pays peine à faire face à des attaques djihadistes meurtrières récurrentes depuis 2015.

Le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Kyélem de Tembela, a ainsi rencontré lundi à Moscou le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov pour évoquer « les questions prioritaires du renforcement des relations » entre les deux pays, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Mais alors le groupe Wagner est-il aussi en Centrafrique ?

Selon le président ghanéen, cela ne fait aucun doute. Nana Akufo-Addo a ainsi affirmé ce mercredi que son voisin le Burkina Faso avait « conclu un arrangement » avec le groupe paramilitaire russe loyal à Vladimir Poutine. « Je crois qu’une mine dans le sud du Burkina leur a été allouée comme une forme de paiement pour leurs services », a-t-il avancé lors d’une entrevue aux Etats-Unis avec le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken.

Selon le chef de l’Etat ghanéen, « les mercenaires russes sont à la frontière nord » du Ghana, ce qui est « particulièrement inquiétant ». Le ministère burkinabé des Affaires étrangères a convoqué vendredi l’ambassadeur du Ghana pour exprimer sa « désapprobation » après les propos du président ghanéen. Ces déclarations sont « graves et inexactes », a ajouté une source gouvernementale.

Reste que, comme indiqué plus haut, le départ des troupes françaises de Bangui est étroitement lié à la présence de Wagner en Centrafrique. Un pays déchiré par une énième guerre civile depuis 2013, quand une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé.

Qu’en pense la communauté internationale ?

Jeudi soir, le chef de la diplomatie américaine a réitéré ses craintes concernant le groupe russe. « Dès que Wagner se déploie, les pays se trouvent dans une position plus faible, plus pauvre, moins en sécurité et moins indépendant », a alerté Antony Blinken lors d’une conférence de presse en clôture du sommet Etats-Unis-Afrique de trois jours à Washington. « Nos partenaires africains nous disent qu’ils ne veulent pas voir leurs ressources se faire exploiter, ils ne veulent pas que les droits humains soient bafoués, ils ne veulent pas que leur gouvernance soit sapée, donc au bout du compte, ils ne veulent vraiment pas de Wagner », a-t-il ajouté.

De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que l’attaque au colis piégé visait à « nuire » au développement des relations entre la Russie et la Centrafrique. Ce dernier n’a toutefois pas désigné de commanditaire présumé, contrairement à Evguéni Prigojine.

 

Centrafrique: le fondateur du groupe Wagner accuse la France de tentative d’assassinat d’un de ses responsables

Publié le : 16/12/2022 - 16:18Modifié le : 16/12/2022 - 17:40

Evgueni Prigojine, le fondateur du groupe Wagner, accuse la France de tentative d'assassinat contre un responsable des paramilitaires russes en Centrafrique. Selon l'agence de presse officielle TASS, Dmitri Siti aurait été gravement blessé vendredi 16 décembre après l'explosion d'un colis piégé. Colis qu'il aurait reçus au centre culturel russe de Bangui. Paris dément les accusations du groupe Wagner. 

« Le chef de la Maison russe a reçu un colis anonyme. Il l'a ouvert et une explosion s'est produite », rapporte l'agence de presse russe TASS. Dmitri Siti, chef du centre culturel russe, dirigeant de la société minière Lobaye Invest et figure centrale du groupe Wagner en Centrafrique, a été hospitalisé, poursuit le communiqué, avec des « blessures sérieuses ».

Sur la messagerie Telegram, le fondateur du groupe paramilitaire russe, Evgueni Prigojine, n'a pas tardé à pointer du doigt la France. Selon l'oligarque proche de Vladimir Poutine, Dmitri Siti a réussi à dire avant de perdre conscience qu'il avait vu le message suivant : « C'est pour vous de la part de tous les Français, les Russes quitteront l'Afrique ». Evgueni Prigojine dit avoir « demandé au ministère russe des Affaires étrangères de lancer une procédure pour déclarer la France État parrain du terrorisme, ainsi qu'une enquête approfondie sur les méthodes terroristes de la France et de ses alliés occidentaux ».

 

L'attaque vise à « nuire » aux relations entre Moscou et Bangui, dit Moscou

L'attaque au colis piégé ayant blessé vendredi un représentant de la Russie en Centrafrique visait à « nuire » au développement des relations entre les deux pays, a accusé le ministère russe des Affaires étrangères.

« Nous condamnons fermement cet acte criminel qui a pour objectif (...) de nuire au développement des relations amicales entre nos deux pays », a-t-il indiqué dans un communiqué, sans désigner toutefois de commanditaire présumé.

Paris dément 

La cheffe de la diplomatie française a démenti vendredi à l'AFP les accusations du chef du groupe paramilitaire russe Wagner, qui impute à Paris l'explosion d'un colis piégé ayant blessé un représentant russe à Bangui. « Cette information est fausse et c'est même un bon exemple de la propagande russe et de l'imagination fantaisiste qui caractérise parfois cette propagande », a déclaré Catherine Colonna à Rabat, où elle se trouvait en visite.

Ces faits et accusations n’ont pas pour le moment été confirmés de source extérieure. L'attentat supposé intervient au lendemain du départ des derniers soldats français de Centrafrique et alors que le président Touadéra participait à Washington au sommet États-Unis-Afrique.

 

La Russie se dit visée par une attaque au colis piégé en Centrafrique, le groupe Wagner accuse la France

Cet « acte criminel » vise à « nuire au développement des relations amicales » entre Moscou et Bangui, a dénoncé le ministère russe des affaires étrangères.

Le Monde avec AFP Publié le 16 décembre 2022 à 16h47 

La Russie a affirmé qu’un de ses représentants en Centrafrique avait été blessé, vendredi 16 décembre, par l’explosion d’un colis piégé – une attaque que le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a imputée à la France. La Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013, est au cœur de la stratégie d’influence russe sur le continent. Le rôle grandissant de Wagner a d’ailleurs conduit la France, ancienne puissance coloniale, à retirer jeudi ses derniers soldats du pays.

Lire aussi : Emmanuel Macron dénonce le « projet de prédation » russe à l’œuvre en Afrique

« Le chef de la Maison russe [le centre culturel] a reçu vendredi un colis anonyme, l’a ouvert et une explosion s’est produite », a indiqué le service de presse de l’ambassade russe, cité par l’agence de presse officielle TASS, précisant que ce responsable, Dimitri Sytyi, était hospitalisé avec des « blessures sérieuses ». Peu après, le riche homme d’affaires proche du Kremlin et fondateur de Wagner, Evguéni Prigojine, a accusé la France et demandé au ministère russe des affaires étrangères de lancer une procédure pour déclarer « la France comme Etat soutien du terrorisme », d’après son service de presse.

Selon Evguéni Prigojine, Dimitri Sytyi, avant de perdre connaissance, avait lu une note accompagnant le colis qui disait : « C’est pour toi, de la part de tous les Français, les Russes ficheront le camp d’Afrique. » Le chef de Wagner, qui a pendant des années nié diriger ce groupe avant de le reconnaître récemment, n’a fourni aucune preuve de cette note et l’AFP n’a pas été en mesure de confirmer la teneur de ces déclarations. Il a assuré aussi que M. Sytyi avait reçu en novembre des menaces visant son fils, qui vit en France.

« Nous ne devons pas montrer de peur »

Cet « acte criminel » visait à « nuire au développement des relations amicales » entre Moscou et Bangui, a accusé le ministère russe des affaires étrangères, sans désigner toutefois de commanditaire présumé. Une source diplomatique russe à Bangui, interrogée par l’agence Ria Novosti, a indiqué que la victime avait reçu le colis à son domicile, qui n’est pas sur le territoire de l’ambassade.

A la mi-journée, le quartier très fréquenté du centre culturel russe, situé dans le centre-ville de Bangui, près des ambassades de France et de Russie, était calme, ont constaté des journalistes de l’AFP. Aucun dispositif policier n’était en place aux abords du site et la circulation était normale.

Un vice-ministre russe des affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a affirmé que le centre culturel russe allait rester ouvert malgré cette attaque. Une journaliste de l’AFP a pu voir des personnes allant et venant sans encombre à l’intérieur du site à la mi-journée. « Nous ne devons pas montrer de peur face aux terroristes, ils n’attendent que cela », a affirmé M. Bogdanov, tout en appelant à renforcer la sécurité de la mission diplomatique russe en Centrafrique.

La France n’avait pas réagi dans l’immédiat vendredi. Les 47 derniers soldats français déployés en Centrafrique ont quitté le pays jeudi. La France avait décidé à l’été 2021 de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie. La France accuse régulièrement les paramilitaires russes de commettre des exactions contre les civils et d’avoir instauré un régime de « prédation » des ressources de la Centrafrique.

Le Monde avec AFP

 

Centrafrique : colis piegé, Wagner accuse Paris

By TELES RELAY On Déc 17, 2022

« Le chef de la Maison russe [le centre culturel, NDLR] a reçu vendredi un colis anonyme, l’a ouvert et une explosion s’est produite », a indiqué le service de presse de l’ambassade russe, précisant que ce responsable, Dmitri Sytyi, était hospitalisé avec des « blessures sérieuses ». Peu après, le riche homme d’affaires russe proche du Kremlin et fondateur de Wagner, Evgueni Prigojine, a accusé la France et demandé au ministère russe des Affaires étrangères de lancer une procédure pour déclarer « la France comme État soutien du terrorisme ».

Selon Evgueni Prigojine, Dmitri Sytyi, avant de perdre connaissance, avait lu une note accompagnant le colis qui disait « C’est pour toi, de la part de tous les Français, les Russes ficheront le camp d’Afrique ». Le chef de Wagner, qui a pendant des années nié diriger ce groupe avant de le reconnaître récemment, n’a fourni aucune preuve de la note évoquée. Il a assuré aussi que Dmitri Sytyi avait également reçu des menaces en novembre, visant son fils qui vit en France.

« Cette information est fausse »

La cheffe de la diplomatie française a démenti ces accusations quelques heures après. « Cette information est fausse et c’est même un bon exemple de la propagande russe et de l’imagination fantaisiste qui caractérise parfois cette propagande », a déclaré Catherine Colonna, à Rabat, où elle se trouvait en visite.

 « Cette milice [Wagner] se livre à des exactions regrettables sur les populations civiles et il y aurait beaucoup à dire sur elle, mais ce n’est pas le moment aujourd’hui », a-t-elle ajouté, alors que Paris accuse régulièrement le groupe Wagner d’orchestrer des manipulations des opinions publiques contre la France dans plusieurs pays africains et de s’y livrer à de la prédation économique sous couvert de contrats de protection des gouvernements.

Retrait militaire

La Centrafrique est au cœur de la stratégie d’influence russe en Afrique. Le rôle grandissant de Wagner a d’ailleurs conduit la France à se retirer militairement du pays. Les 47 derniers soldats français déployés en Centrafrique ont quitté le pays ce jeudi 15 novembre. La France avait décidé à l’été 2021 de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

Cet « acte criminel » visait à « nuire au développement des relations amicales » entre Moscou et Bangui, a accusé pour sa part le ministère russe des Affaires étrangères, sans désigner toutefois de commanditaire présumé. Une source diplomatique russe à Bangui a indiqué que la victime avait reçu le colis à son domicile, qui n’est pas sur le territoire de l’ambassade. « Il l’a reçu, l’a ramené dans la Maison et l’a ouvert », a indiqué ce diplomate non identifié de l’ambassade russe en Centrafrique.

À la mi-journée, le quartier très fréquenté du centre culturel russe, situé dans le centre-ville de Bangui, près des ambassades de France et de Russie, était calme. Aucun dispositif policier n’était en place aux abords du site et la circulation était normale. Un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a affirmé que le centre culturel russe allait rester ouvert malgré cette attaque. « Nous ne devons pas montrer de la peur face aux terroristes, ils n’attendent que cela », a affirmé Mikhaïl Bogdanov, tout en appelant à renforcer la sécurité de la mission diplomatique russe en Centrafrique.

(avec AFP)

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 15:15
Sommet USA-Afrique: le président tchadien échange avec ses pairs africains

 

 

Tchadinfos 15 décembre 2022 

Au dernier jour du Sommet USA-Afrique ouvert le 13 décembre, le président tchadien, Mahamat Idriss Déby a eu à échanger avec ses pairs africains.

Le président tchadien s’est entretenu avec plusieurs de ses pairs africains présents au sommet USA-Afrique. Au menu des discussions, questions bilatérales de coopération, de sécurité, d’économie et le point sur l’évolution de la transition. Paul Biya, Muhammadou Buhari, Macky Sall, Antoine Felix Tshishekedi, Faure Gnassingbé, Mohammed Bazoum, Faustin Archange Touadera, Théodoro Obiang Mbasogo sont les chefs d’Etat que Mahamat Idriss Déby a rencontré. Ils ont, pour la plupart, eu déjà des premiers contacts avec le président tchadien à part Paul Biya.

Le Cameroun, le Nigéria sont des pays voisins considérés comme des portes d’entrée et de sortie pour l’économie tchadienne. En plus de ça, ils sont engagés avec le Tchad et le Niger dans la lutte contre le terrorisme dans le Lac Tchad. Le Rwanda est ce pays qui inspire beaucoup le Tchad dans son système de gestion des régies financières. Avec Macky Sall et Antoine Felix Tshishekedi, médiateur de la CEEAC pour accompagner la transition tchadienne, le président tchadien aurait abordé avec eux la situation de la transition.

 

Tchad : le sénateur américain Menendez écrit un courrier au président de transition

Alwihda Info | Par Info Alwihda – 16 Décembre 2022 

Le sénateur américain Bob Menendez, président de la commission sénatoriale des affaires étrangères, a adressé le 12 décembre une lettre au président de transition du Tchad, le général Mahamat Idriss Deby.

Bob Menendez exhorte le président à « réduire les tensions » : « Je vous écris avec une profonde inquiétude au sujet de la violence qui s’est produite le 20 octobre, et je vous demande instamment de prendre des mesures pour garantir la responsabilité en invitant un organisme international indépendant et crédible, ayant fait ses preuves, à enquêter sur les événements de ce que les Tchadiens appellent maintenant le « jeudi sanglant ». Je vous exhorte également à réduire les tensions en annonçant que vous ne vous présenterez pas aux prochaines élections, conformément aux principes de l’Union africaine interdisant aux dirigeants de transition de participer en tant que candidats aux élections qu’ils organisent. »

Le sénateur déplore le « recours à la force » : « Selon certains témoignages, les forces de sécurité sous votre contrôle ont tué plus de 100 personnes qui protestaient contre la prolongation de votre mandat et votre refus de vous récuser en tant que candidat à la présidence. Plusieurs manifestants ont été tués devant l’ambassade des États-Unis. Les forces de sécurité auraient arrêté jusqu’à mille autres personnes dans les jours qui ont suivi la manifestation, et ces personnes sont toujours détenues au secret. On ne sait toujours pas où se trouvent nombre de ces civils, dont plus de 20 membres de partis d’opposition arrêtés au siège d’un parti d’opposition le 21 octobre. Le recours à la force meurtrière contre des civils qui protestaient contre les résultats d’un dialogue national étroitement contrôlé et non inclusif a marqué un tournant tragique dans l’histoire du Tchad. La réponse de vos forces de sécurité, ainsi que votre récente proposition d’interdire les partis politiques dont les membres ont participé aux protestations, est un signal troublant d’une volonté d’utiliser la peur, la violence et la répression pour écraser les opinions dissidentes, et soulève de sérieux doutes quant à votre engagement à permettre des élections libres et équitables. »

Il insiste sur une enquête approfondie :

« Une enquête approfondie est essentielle pour que les responsables des décès et des disparitions qui ont abouti à la pire journée de carnage au Tchad depuis des décennies soient tenus pour responsables. Je note votre soutien à une enquête menée par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). Pour s’assurer que cette enquête révèle tous les faits et respecte les normes de preuve pour d’éventuelles poursuites, la CEEAC devrait s’associer au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, ou à une autre institution ayant l’expérience des enquêtes et de la documentation des atrocités de masse. »

Le président de transition Mahamat Idriss Deby séjourne depuis quelques jours aux États-Unis où il a pris part au sommet Afrique-USA.

 

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18 décembre 2022 7 18 /12 /décembre /2022 14:12
Centrafrique: les derniers soldats français ont quitté Bangui

 

 

https://www.rfi.fr/ Publié le : 15/12/2022 - 15:57

Il n'y a plus de soldats sous uniforme français en Centrafrique. Les derniers hommes ont quitté Bangui à la mi-journée ce jeudi 15 décembre. Une dernière rotation qui suit la rétrocession, mardi, du camp militaire situé dans l'enceinte de l'aéroport M'Poko. 

Le dernier groupe de 47 militaires a décollé à bord d'un avion-cargo de l'armée de l'air en direction de Libreville. C’est la conclusion de 18 mois de désengagement français. En avril 2021, Paris a suspendu son accord de coopération militaire avec la Centrafrique en raison de la présence des mercenaires russes de Wagner. Les missions ont été réduites au fil des mois. En octobre dernier, à l'officialisation de ce départ, il ne restait plus que 130 soldats français au sein d'une mission logistique.

Les clés du camp de Bangui-M'Poko ont été symboliquement rendues mardi 13 décembre au chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général Zéphirin Mamadou. La rétrocession du camp s'est faite dans la discrétion, mais à l'issue d'un processus « complètement transparent », insiste Paris. 

Qui pour occuper le camp de M’Poko ?

Avant leur départ, les militaires français ont eu droit la semaine dernière à la visite du président Faustin-Archange Touadéra, de plusieurs ministres et de la patronne de la MinuscaValentine Rugwabiza.

Les autorités centrafricaines devront décider du prochain occupant du camp de M'Poko. La France plaide pour que la Minusca occupe le terrain laissé vacant, mais il est possible que les hommes de Wagner, qui occupent déjà un hangar dans l'enceinte de l'aéroport, s'y installent. À moins que les Rwandais, déployés au sein de la Minusca mais aussi de manière bilatérale, marquent symboliquement leur présence renforcée dans le pays.

 

Les Centrafricains réagissent au départ des derniers soldats français

https://fr.africanews.com/ By Rédaction Africanews  and AFP Dernière MAJ: 16/12 - 10:31

Après le départ des dernières troupes françaises de Bangui, les centrafricains attendent des autorités qu'elles prennent leurs responsabilités pour assurer la stabilité du pays.

Jeudi, 47 soldats d’une unité de soutien logistique sont montés à bord d’un avion de transport C-130 à l’aéroport de Bangui la capitale. Ils étaient ainsi les derniers d’un contingent français de 130 personnes à partir de la République centrafricaine.

"..... C'est maintenant aux autorités centrafricaines de prendre ses responsabilités, de protéger l'ensemble de la population de Bangui et de la campagne, donc il n'y a pas grand-chose à dire de plus." a expliqué Patrick Hervé Déba , technicien supérieur en hydraulique. 

"Quand les forces militaires arrivent en RCA, elles opèrent en appui des forces armées centrafricaines. Et lorsqu'elles pensent avoir atteint leurs objectifs, leurs buts en RCA, il est parfaitement normal qu'elles partent et rentrent chez elles. Nous pensons que toutes les autres forces qui soutiennent encore la République centrafricaine, comme la MINUSCA, les forces russes et rwandaises, pourraient à un moment donné devoir quitter notre territoire pour respecter la souveraineté de l'État centrafricain et la souveraineté de notre armée." a dit Ben Wilson Ngassan, porte-parole de la société civile de protection de la constitution G16.

Au cours des dernières années, les frictions se sont multipliées entre la France et la RCA en raison d'une présence militaire russe croissante.

En 2018, Moscou a envoyé des instructeurs dans le pays, et en 2020, a suivi cela avec des centaines de paramilitaires pour aider le président Faustin Archange Touadera à vaincre les rebelles qui avancent vers la capitale.

La France, l'ONU et d'autres pays affirment qu'il s'agit de mercenaires du groupe Wagner, soutenu par le Kremlin, qui ont été liés à des atrocités et au pillage des ressources.

Après le coup d’état de 2013 qui a déclenché une guerre civile, la France, ancienne puissance coloniale, a envoyé jusqu’à 1600 soldats pour aider à stabiliser le pays.

L’opération baptisée Sangaris était la septième intervention militaire française depuis l’indépendance du pays en 1960, elle s’est terminée en 2016 après des élections.

 

DÉPART DU DERNIER CONTINGENT FRANÇAIS DE LA CENTRAFRIQUE :  Divorce consommé entre la France et la RCA

https://lepays.bf/ du 15-12-2022


Le dernier contingent de l’armée française a quitté la République centrafricaine (RCA), le 15 décembre 2022. Au nombre de 47, ces soldats faisaient partie d’un effectif de 130 militaires de la mission logistique (MISLOG-B) basée en RCA. Bien que décidé par Paris face à la montée en puissance du groupe Wagner en RCA, ce retrait symbolise l’échec de l’Armée française dans ce pays de l’Afrique centrale en proie à l’insécurité.  C’est d’autant plus vrai que si l’armée française avait réussi à faire face à la horde de rebelles qui menaçaient de brûler Bangui au sens propre comme au sens figuré du terme, le pays de Faustin Archange-Touadera n’aurait certainement pas fait appel au groupe privé de sécurité Wagner. En tout cas, ce retrait définitif de l’armée française de la RCA est aussi un échec cuisant pour le président Emmanuel Macron qui n’aura pas réussi à convaincre son homologue centrafricain de poursuivre avec le partenaire français dont le poids devenait de plus en plus lourd sur les fragiles épaules de la RCA. En effet, l’opération Sangaris qui a débuté en 2013, avait compté jusqu’à 1600 hommes autour de 2016. Si elle a contribué à atténuer l’intensité des flammes qui consumaient les communautés, elle est loin d’avoir réussi à éteindre le feu. De ce point de vue, l’on peut dire que la France n’a pas laissé d’autre choix à la RCA qui était au bord du gouffre, que celui de se tourner vers Wagner et ce, malgré la sulfureuse réputation de prédateur de droits de l’Homme qu’on attribue à ce groupe. 

C’est un coup dur pour la France, puisqu’elle perd ainsi du terrain au profit de la Russie

 Du reste, pouvait-il en être autrement? Car, comme le dit l’adage, pour éteindre un  incendie, on n’a pas besoin d’eau propre. C’est vrai que l’on peut considérer ce divorce entre la France et la RCA comme une sorte d’ingratitude de la part du peuple centrafricain car, quoi que l’on dise, l’Hexagone aura contribué à sauver des vies en Centrafrique. Mais comme on le dit, nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. La France paie cash donc pour son jeu trouble en RCA dans un contexte où le peuple centrafricain meurtri, attendait d’elle un soutien  plus massif et franc. Cela dit, ce retrait des derniers soldats français de la RCA, est la preuve que le divorce est consommé entre la France et la RCA.  Et l’on peut, sans risque de se tromper, affirmer que c’est un coup dur pour la France, puisqu’elle perd ainsi du terrain au profit de la Russie. On est d’autant plus porté à le penser que ce retrait intervient après celui du Mali et qu’il n’est pas exclu que d’autres bases militaires françaises en Afrique, plient bagage dans un proche avenir. C’est dire si l’Elysée gagnerait à revoir sa politique de coopération militaire avec ses anciennes colonies où le sentiment anti-français ne cesse de gagner du terrain. En tout cas, il y va de l’avenir de ses bases militaires en Afrique.

DZ

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 15:25
Amélioration des politiques de visas dans les pays africains

 

Lu pour vous

 

https://africanmanager.com/ Par African Manager 14 décembre 2022

Le rapport de l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique pour l’année 2022, publié dimanche 11 décembre, en marge de la Conférence économique africaine à Maurice, montre que les pays africains ont fait des progrès en matière de politiques de liberté de déplacement.

Cette publication annuelle, préparée par le Groupe de la Banque africaine de développement en collaboration avec la Commission de l’Union africaine, en est à sa 7e édition.
Le rapport recense les politiques de visas adoptées par les gouvernements africains en fonction de trois critères principaux : l’exemption de visa pour les citoyens d’autres pays africains, la possibilité d’obtenir un visa à l’arrivée et l’obligation pour les voyageurs d’obtenir un visa avant de se rendre dans d’autres pays africains.
Le rapport 2022 fait état de nouveaux signes de progrès : 10 pays ont amélioré leur score d’ouverture sur les visas au cours de l’année écoulée, et l’ouverture sur les visas du continent dépasse désormais celle enregistrée au cours de l’année précédant la pandémie de Covid-19 et s’aligne sur le score maximal atteint en 2020.
Des politiques progressistes en matière de visas, permettant d’augmenter le nombre d’entrées sans visa ou de passer à des politiques de visa à l’arrivée, garantiront la poursuite de cette tendance positive. L’utilisation de la technologie et une plus grande adoption des systèmes de visas électroniques contribueront à accélérer la facilité avec laquelle les voyageurs peuvent traverser les frontières.

Les voyages en Afrique sont devenus plus ouverts aux citoyens africains en 2022, avec moins de restrictions dans l’ensemble. Il y a maintenant une répartition égale entre les voyages sans visa et les voyages pour lesquels un visa peut être obtenu à l’arrivée dans le pays de destination. ·   Trois pays — le Bénin, la Gambie et les Seychelles — offrent une entrée sans visa aux Africains de tous les autres pays. En 2016 et 2017, un seul pays le faisait. ·   24 pays africains proposent un e-Visa, soit 5 de plus qu’il y a cinq ans. ·   36 pays ont amélioré ou maintenu leur score d’indice d’ouverture sur les visas depuis 2016. ·   50 pays ont maintenu ou amélioré leur score d’indice d’ouverture sur les visas par rapport à 2021, généralement après avoir supprimé certaines des restrictions en matière de politique des visas mises en place pendant la pandémie. ·   48 pays sur 54 — la grande majorité des pays africains — permettent désormais de voyager sans visa aux ressortissants d’au moins un autre pays africain. ·   42 pays offrent une exemption de visa aux ressortissants d’au moins 5 autres pays africains.

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 15:13
Guinée : un mandat d’arrêt annoncé contre Alpha Condé

 

 

Publié le 13.12.2022 à 18h18 par APA

Les nouvelles autorités guinéennes annoncent un mandat d’arrêt international contre l’ex-président. Visé par des sanctions du département du trésor américain pour « des violations des droits de l’Homme », l’ex président de la Guinée, Alpha Condé va être confronté à de nouveaux ennuis judiciaires. Le garde des Sceaux, ministre de la Justice a annoncé qu’un mandat d’arrêt sera lancé contre Alpha Condé.

 « Il n’est pas hors-la-loi »

« Je reste formel là-dessus. Au nom de l’application cohérente de la politique générale du gouvernement, un mandat d’arrêt sera décerné contre M. Alpha Condé parce qu’il n’est pas hors-la-loi », a déclaré lundi 12 décembre, Alphonse Charles Wright, ministre guinéen de la Justice.

Alpha Condé a présidé les destinées de la Guinée de 2010 à 2021 avant d’être renversé par un coup d’état militaire le 05 septembre par les éléments des Forces Spéciales dirigés par le Colonel Mamadi Doumbouya

L’ex président avait changé la Constitution en 2019 pour s’octroyer un troisième mandat malgré la contestation qui a occasionné une répression qui a fait 99 morts dans les rangs des opposants, selon le Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Cette entité regroupant des organisations de la société civile et des partis politiques avait porté plainte contre Alpha Condé et certains de ses proches par l’intermédiaire de leurs avocats. 

Le 04 mai 2022, l’actuel ministre de la Justice, à l’époque Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry avait annoncé des poursuites judiciaires contre l’ex président Condé et 26 autres responsables de son régime pour des crimes de sang commis sous son magistère.

En Turquie depuis mai

Cette procédure judiciaire est restée jusque-là sans suite. De retour d’une tournée à l’étranger,  hier lundi décembre 2022, le ministre de la Justice a réitéré sa volonté de poursuivre la lutte contre les crimes de sang en Guinée. D’où le mandat d’arrêt émis contre l’ex-dirigeant guinéen.     

«  Comme je l’ai toujours dit, il faut que nous soyions en cohérence avec ce que nous disons. On ne peut pas engager des poursuites pour des crimes de sang jusqu’à date les parquets ne bougent pas », a affirmé Alphonse Charles Wright, contre Alpha Condé, 84 ans, qui a quitté la Guinée au mois de mai 2022 pour la Turquie pour des «raisons humanitaires ».

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14 décembre 2022 3 14 /12 /décembre /2022 15:00
L'Union européenne, puissance infiltrée. Et pas seulement par le Qatar…
L'Union européenne, puissance infiltrée. Et pas seulement par le Qatar…

 

Lu pour vous

 

Sacs de billets, influence, ingérences…

L'Union européenne, puissance infiltrée. Et pas seulement par le Qatar…

https://www.blick.ch/f 8:58 AM · 14 déc. 2022 par Richard Werly Journaliste Blick

Haro sur le Qatar, soupçonné d'avoir corrompu l'ex-vice-présidente du parlement européen Eva Kaili et son entourage. Mais cette affaire est-elle crédible? Bien d'autres corrupteurs rôdent autour des institutions communautaires.

L’accusé est parfait. Les circonstances du crime ne pouvaient pas être plus limpides. Haro sur le Qatar, soupçonné d’être à l’origine des liasses de billets retrouvées vendredi 9 décembre au domicile bruxellois de l’ex-vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili, et en Italie chez l’ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri.

Confiée à la justice belge, habilitée à intervenir au sein des institutions européennes en cas de «flagrant délit», l’enquête semble déjà accablante. Et tout le monde la commente à juste titre.

Un autre visage du Qatar

Voici l’autre visage du Qatar révélé. Pas celui que l’Émirat s’emploie à montrer depuis les débuts de la Coupe du monde de football. Pas celui d’un pays du golfe de trois millions d’habitants moderne, ouvert et mondialisé. Celui d’un État gazier corrupteur, qui fait tomber des années une pluie de dollars sur l’occident, et en particulier sur les gouvernements européens, comme l’ont raconté dans «Qatar Papers» (Ed. J’ai Lu) les journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot.

Faut-il donc s’arrêter là et en déduire que le «diable» Qatari est maintenant démasqué et pourra être terrassé? Certainement pas. D’abord parce que l’affaire Eva Kaili, qui implique l’entourage italien de cette ancienne présentatrice de la TV grecque, démise mardi de ses fonctions de vice-présidente du parlement européen, mérite quand même un arrêt sur image.

Des liasses de billets alors que les banques des pays du golfe peuvent encore dissimuler bien des transactions secrètes? Des sacs de cash retrouvés aux domiciles des suspects lors des perquisitions, y compris dans l’appartement bruxellois d’Eva Kaili, dans une résidence remplie d’autres collègues du parlement? Un flagrant délit opportunément signalé à un juge belge reconnu pour ses investigations contre la criminalité financière? Première question à se poser.

Qui a intérêt à discréditer l’Union européenne (UE) et ses institutions? Et si le Qatar, qui ne peut pas se défendre publiquement en plein Mondial, faisait un coupable trop idéal? Le mot «Kompromat» (compromission), souvent utilisé pour désigner les coups bas des services de renseignement des pays de l’ancien bloc soviétique, refait logiquement surface.

Deuxième obligation: regarder les faits en face. Sur le Qatar, le soutien au Mondial de foot et les interventions en faveur des lois en matière de droit du travail dans l’Émirat reprochés à Eva Kaili ne sont qu’une partie du dossier.

Fief sunnite, bastion des Frères musulmans avec la Turquie, le Qatar est aussi, de facto, un acteur clé du financement de certaines officines islamistes actives en Europe en France. Son nom revient dans le dossier controversé de la Femyso (Forum of European Muslim Youth and Student Organizations), cette organisation musulmane de jeunes qui a obtenu de faire participer des étudiantes voilées dans les campagnes de communication de la Commission européenne.

S’arrêter au ballon rond et aux droits des travailleurs serait donc une énorme erreur. Et s’arrêter au Qatar aussi. Hier, la Libye de Kadhafi arrosait elle aussi de billets ses détracteurs occidentaux. L’Arabie saoudite et son prince héritier Mohammed Ben Salman, à nouveau reçu en grande pompe malgré le meurtre du journaliste Jamal Kashoggi le 2 octobre 2018, ont toujours utilisé ses pétrodollars. La Suisse, où l’Azerbaïdjan (spécialiste de la diplomatie «du caviar») a copieusement investi l’argent de ses richesses gazières, doit aussi faire preuve de lucidité. Le Qatar, seul corrupteur? Le pire serait d’y croire.

Oui, la corruption existe à Bruxelles

Viennent ensuite les autres questions qui fâchent, auxquelles les institutions européennes feraient bien de répondre d’urgence. Oui, la corruption existe à Bruxelles, son quartier général. Oui, elle y est sans doute bien plus importante que dans d’autres capitales, compte tenu du poids de l’UE sur les règles de gouvernance internationale dont les corrupteurs cherchent à s’affranchir. Oui, le Parlement européen, qui n’est contrôlé par personne d’autre que la très inactive OLAF, l’agence anti-Fraude de l’Union, est le maillon faible.

Au sein de l’institution, 705 eurodéputés. Une légion d’anciens élus qui continuent de graviter à Bruxelles dans des associations comme «Fight Impunity», l’organisation de défense des droits de l’homme montée par l’ex-eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri. Une Cour des comptes européenne basée à Luxembourg qui ne dispose pas de pouvoirs d’enquête approfondie. Oui, tout cela doit être revu. L’urgence de la transparence s’impose. Mais…

La Chine, le complexe militaro-industriel, la pharma…

Mais? Prenons trois dossiers bien distincts. Le premier concerne la Chine, dont «l’ingérence dans les infrastructures européennes» était précisément discutée au parlement européen juste avant le débat sur la corruption qatarie présumée, mardi 13 décembre. La Chine invite. La Chine influence. La Chine dispose d’énormes moyens financiers et économiques. Le Qatar est-il vraiment la seule puissance dont il faut se méfier?

Second dossier: celui des multinationales sous toutes leurs formes, notamment américaines. L’UE est une puissance réglementaire qui cherche à imposer ses normes à ses voisins et à la planète. C’est d’ailleurs ce que lui reproche en partie la Suisse, qui abrite depuis des décennies les QG de multinationales du tabac.

Le tabac? Un Commissaire européen à la santé, le Maltais John Dalli, a dû démissionner en 2012, soupçonné d’avoir tenté une directive communautaire anti-fumeurs. On peut citer aussi le complexe militaro-industriel, même si les compétences de l’UE en matière de défense restent limitées.

Pour rappel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée à Bruxelles au sortir d’une affaire tumultueuse en Allemagne. Elle avait, comme ministre de la Défense, fermé les yeux sur l’emploi de consultants privés pour plus de 200 millions de dollars. Le Bundestag avait mené l’enquête.

Ajoutons enfin les industries pharmaceutiques. Depuis la pandémie de Covid-19, deux eurodéputées, l’écologiste française Michèle Rivasi et l’élue italienne de droite Francesca Donato, accusent aussi Ursula von der Leyen d’avoir couvert l’attribution de fonds européens pour le vaccin à une société de biotechnologie dirigée par son mari, Heiko von der Leyen.

Les deux élues ont adopté des positions très «antivax» au Parlement européen. Leurs collègues les décrivent comme des «complotistes». Reste une question: pourquoi la présidente de la Commission a-t-elle effacé, ou perdu, des SMS échangés avec le géant pharmaceutique américain Pfizer en pleine pandémie?

Ces SMS ont été réclamés. La médiatrice de l’Union a ouvert une enquête, conclue en juillet 2022 par un avis pour le moins ambigu. Elle a aussi jugé que cette affaire devait servir de «réveil» pour les institutions communautaires, en matière de transparence. Elle a déploré une «mauvaise gestion administrative» et demandé qu’à l’avenir «tous les échanges de messages électroniques soient considérés comme des 'documents UE' afin de répondre aux demandes de consultation par le public». Malaise…

Facile, trop facile de cibler l’argent du Qatar

Le Qatar, diable corrupteur? «Oui nous sommes attaqués, confirme à Blick l’eurodéputée française Nathalie Loiseau, auteure de 'La guerre qu’on ne voit pas venir' (Ed. Observatoire). Mais ces attaques ne viennent pas que d’une source. Il est temps de mettre en place une stratégie de riposte anticorruption unifiée et crédible, et une autorité de contrôle ayant compétence sur toutes les institutions.»

Logique. Le parlement européen, qui vote des résolutions sans effet direct sur le terrain, mais souvent commentées dans les médias et regardées par les bailleurs de fonds internationaux, est le premier visé. Les députés européens, élus pour cinq ans, sont des cibles faciles, ayant peur ensuite d’être battus et cherchant à se «recaser». Mais quid des hauts fonctionnaires de la Commission ou des diplomates du Conseil, l’instance qui représente les 27 États membres, deux institutions dotées de pouvoirs bien plus importants?

Bruxelles, nid d’espions?

Facile, trop facile de cibler l’argent présumé du seul Qatar à Bruxelles, capitale connue pour être un nid d’espions. C’est une enquête au long cours sur les risques de corruption dans les institutions européennes qui est maintenant indispensable.

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