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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 19:09

 

 

 

 

 

AFP le 17/02/2014 à 09:47

 

Ils sont arrivés par vagues successives, d'abord un petit groupe, puis d'autres de plus en plus nombreux, de plus en plus violents: Berbérati, deuxième ville de Centrafrique, se dit aujourd'hui "envahie" par des miliciens anti-balaka, venus du nord-ouest du pays.

 

Située à plus de 600 km de mauvaise route au sud-est de Bangui, Berbérati est une grosse bourgade assoupie de 50.000 habitants, dont un tiers de musulmans, "jusqu'ici paisible" et "fière de sa tradition hospitalière", selon son maire Albert Nakombo.

 

Occupée pendant plus d'un an par les combattants de la Séléka, rébellion portée au pouvoir en mars 2013 à Bangui, Berbérati avait échappé aux exactions

 

Ils sont arrivés par vagues successives, d'abord un petit groupe, puis d'autres de plus en plus nombreux, de plus en plus violents: Berbérati, deuxième ville de Centrafrique, se dit aujourd'hui "envahie" par des miliciens anti-balaka, venus du nord-ouest du pays.

 

Située à plus de 600 km de mauvaise route au sud-est de Bangui, Berbérati est une grosse bourgade assoupie de 50.000 habitants, dont un tiers de musulmans, "jusqu'ici paisible" et "fière de sa tradition hospitalière", selon son maire Albert Nakombo.

 

Occupée pendant plus d'un an par les combattants de la Séléka, rébellion portée au pouvoir en mars 2013 à Bangui, Berbérati avait échappé aux exactions qui ont souvent accompagné leur départ fin janvier après la démission de leur chef, le président Michel Djotodia. "Ils étaient nombreux mais ils ont quitté la ville sans faire de dégâts. C'était un ouf pour nous", raconte le maire.

 

Quelques jours, plus tard, le samedi 8 février, un premier groupe anti-balaka est arrivé en ville. "Le phénomène n'avait jamais existé dans notre région", assure M. Nakombo. Créée au début des années 90 dans le nord-ouest du pays pour lutter contre les coupeurs de route, la milice anti-balaka (machette en langue sango), composée en majorité de chrétiens, a repris les armes l'été dernier se livrant à des représailles contre les civils musulmans, accusés de complicité avec la rébellion.

 

A Berbérati, ils sont d'abord arrivés par le nord, puis par l'est. "Ils étaient plusieurs centaines", affirme l'abbé Thomas Isaïe, curé de l'église Saint-Basile située dans le principal quartier musulman de la ville, Loumi.

 

"Le lundi, ont commencé les fouilles des maisons des musulmans. Je les ai empêchés de perquisitionner la mosquée, j'ai dit non, ici c'est sacré. Dans la journée, une autre vague est arrivée, armée, plus menaçante, plus vindicative et ils ont commencé les destructions systématiques". Selon l'abbé, une dizaine de musulmans ont été tués, d'autres habitants parlent de 15 morts.

 

"Ce qui s'est passé ici était planifié", affirme le maire. Parmi les miliciens, figuraient de nombreux militaires des Forces armées centrafricaines (FACA), défaits en mars par les rebelles, selon les témoignages des habitants.

 

Venus de la région de Bossangoa (nord-ouest) mais aussi du Cameroun, ils comptent parmi leurs chefs des partisans du président déchu François Bozizé, accuse Mamadou Achirou, un représentant de la communauté musulmane.

 

- Prouver sa foi chrétienne -

 

Dans l'enceinte de l'évêché, protégé par quelques éléments congolais de la force africaine Misca, plus de 500 musulmans sont aujourd'hui réfugiés. Le linge sèche sur l'herbe, les hommes discutent sous le frangipanier, des enfants rient au passage de soldats.

 

Ils ont été amenés là par l'abbé Isaïe qui dit qu'"il en arrive chaque jour" dans son église. "Il y a aussi beaucoup de chrétiens qui protègent des musulmans, les amènent à la paroisse ou les hébergent".

 

Mercredi, quelque 150 hussards parachutistes français sont arrivés dans la ville en "éclaireurs" avant le déploiement d'autres unités de la force française Sangaris et de la Misca.

 

"La Sangaris est là mais il faut passer à l'acte!, dit le maire. Ces gens qui nous ont envahis se promènent en ville et narguent la population. Il faut stopper ça". "Ils disent maintenant qu'ils veulent collaborer avec les autorités, c'est faux, c'est de la diversion !", affirme l'abbé Isaïe, qui reconnaît toutefois que "le gros des anti-balaka" s'est replié hors de la ville à l'arrivée des soldats français même si, dit-il, "les pillages et les menaces contre les musulmans se poursuivent".

 

"Des paroissiens me demandent de leur faire des cartes de baptême pour prouver qu'ils sont chrétiens. Est-ce que nous allons tolérer ça ?", a-t-il demandé dimanche lors d'une réunion organisée en présence du commandant de l'opération Sangaris, le général Francisco Soriano.

 

Quelques minutes avant cette rencontre, une grenade avait explosé à l'entrée de Berbérati, faisant trois blessés graves. "Faites attention, a conseillé la soeur Bénédicte au général Soriano. Dans les quartiers, j'entends des jeunes désoeuvrés, des jeunes en souffrance, beaucoup sont pour les anti-balaka".

 

"Il faut que les populations comprennent que ces gens-là ne sont pas venus les protéger, ils sont là pour se servir et apporter le désastre, a répondu le commandant de l'opération Sangaris. Il faut qu'on les arrête. Les Séléka sont partis, il ne faut pas que d'autres viennent prendre leur place".

 

Copyright © 2013 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Centrafrique : Berbérati, 2e ville du pays, n'en peut plus des anti-balaka
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 19:01

 

 

 

 

 

Par Mame Diarra DIOP http://www.journaldumali.com/ - 17/02/2014

 

Ancien Premier ministre de Centrafrique, Martin Ziguélé évoque dans cet entretien l’instabilité politique qui frappe nos deux pays. Pour lui, Catherine Samba Panza doit réussir sa mission.

 

C’est en marge du Forum de Bamako que Martin Ziguélé, nous a accordé cet entretien. Le président de l’Alliance des forces démocratiques de la transition (AFDT) jette un regard croisé sur les crises malienne et centrafricaine. S’il a lui-même été aux affaires et Premier ministre de Centrafrique entre Avril 2001 et Mars 2003 , il estime que ces crises sont le fait de ceux qui veulent saper les institutions. Son mouvement entend jouer son rôle pour que la transition centrafricaine réussisse. 

Journaldumali.com : La Centrafrique connaît une instabilité qui n’est pas sans rappeler celle que nous avons vécu au Mali ? Quel regard portez-vous sur la sortie de crise malienne ?

 

Martin Ziguélé : Vous savez les crises qui frappent nos Etats ont deux caractéristiques : elles surviennent soudainement, mais en réalité, elles ont commencé il y a longtemps en amont. Pour le Mali, nous avons vu la crise atteindre son sommet avec le coup d’Etat de Mars 2012 et peu de temps après, la tentative djihadiste de s’emparer du pays. Quelques temps après en Centrafrique, l’Etat s’est effondré par une avancée de coalitions et de mouvements de rébellions.

Le Mali a puisé en ses propres ressources pour sortir de cette situation. Aussi bien les Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur et j’en ai été témoin, ont tout fait pour garder le pays au cœur de l’agenda de la communauté internationale, en se mobilisant et grâce à un plaidoyer intense jusqu’à l’intervention salvatrice des Français. En Centrafrique aussi, nous nous battons pour mobiliser les forces républicaines et démocratiques en interne afin que notre pays ne sombre pas. La leçon à tirer de tout cela, c’est que la tolérance et le savoir-vivre ensemble sont le fondement de ces nations que nous sommes en train de vouloir créer.

 

Il ya eu les interventions « Serval » au Mali et « Sangaris » en Centrafrique, des interventions ponctuelles qui ont prévenu le chaos, malgré tout, on a vu les résurgences djihadistes au Nord Mali avec le Mujao ces derniers jours. A Bangui, la situation est loin d’être apaisée. Que font les forces africaines ?

Vous savez, lorsqu’on parle de l’effondrement d’un Etat, il ne s’agit pas d’un mouvement isolé, mais cela veut dire que les institutions centrales sont faibles et l’institution centrale, ce sont quand mêmes les forces de défense et de sécurité. Ces forces en général n’ont jamais reçu, ni l’équipement, ni la formation, ni même la confiance nécessaire pour assumer leur mission. Et c’est pourquoi la population sent qu’il n’y a pas une armée au profit des ennemis de la république. Cela montre qu’il y a un problème dans l’armée et dans d’autres institutions du pays sans légitimité, crédibilité, ni contenus. Au final, l’état s’effondre et toutes les digues tombent successivement.

Vous qui avez été aux affaires, estimez-vous que Catherine Samba Panza, qui dirige la transition, sera à la hauteur ? 


Madame Samba Panza est une femme très forte, sur le plan mental. Elle s’est toujours battue jusqu‘à être cadre dans le secteur privé et dans d’autres postes de direction. Ensuite, elle a crée sa propre entreprise, s’est investie dans le champ social en participant à plusieurs reprises dans les mécanismes de suivi du dialogue en Centrafrique. Elle a été présidente de l’association des femmes juristes en Centrafrique, défenseur des droits de l’homme avant d’être maire de Bangui jusqu‘à la présidence de la transition. Je lui fais confiance et il faut qu’elle réussisse sa mission. Si elle échoue, c’est le pays qui va sombrer.


Si elle échouait, ce serait aussi l’échec de la classe politique centrafricaine dont vous faîtes partie ?


Non Madame, c’est toute la nation qui échouerait! Nous devons tous la soutenir parce qu’elle représente la dernière chance pour notre pays. Vous voyez les atrocités, tous les jours et les déchirures de la société centrafricaine, alors comme femme et comme mère, comme celle qui donne la vie ou a donné la vie, j’espère qu’elle va redonner de l’espoir à notre pays et je vous assure, que ce soit moi, ou mon parti politique, l’alliance des forces démocratiques pour la transition, qui est l’ancienne opposition, que je dirige, nous la soutenons de manière inconditionnelle. 

Vous pensez que le retour à la stabilité politique va se faire rapidement comme la transition malienne ? 


Je pense que la lecture qui est faîte de la situation en Centrafrique commence à devenir réaliste. Maintenant, les uns et les autres ont compris que les milices qu’on qualifiait de milices chrétiennes sont en fait des milices militaro-politiques et qui voulaient déstabiliser durablement la transition. Maintenant, cela a été compris.

On a voulu donner un aspect religieux au conflit ? 


La RCA comme le Mali, le Burkina, le Niger, la Côte d’Ivoire, comme tous les pays africains ont des communautés de différence de religion et d’origines et s’il fallait faire la guerre parce que vous êtes chrétien et que je suis musulman, il n’y aurait aucun pays en Afrique, qui serait en paix. Pourquoi est-ce en Centrafrique seulement qu’on voit cela, c’est parce qu’il y a une instrumentalisation, une indexation de communautés, par des gens qui ont perdu le pouvoir et qui pensent revenir aux affaires par ce biais.


Est-ce que les médias internationaux n’exacerbent pas ce côté? 


Non, les médias ne relatent que ce qu’ils voient. Ils cherchent à comprendre et à faire comprendre. Mais je vous le concède, les médias ont utilisé un terme impropre, c’est de dire que ces milices sont des milices chrétiennes ; Moi je suis chrétien et le premier message des chrétiens, c’est aime ton prochain comme toi-même ! Aucune religion au monde n’enseigne de tuer son prochain. Si Dieu qui nous a créé, et qu’il nous a donné diverses voies de le prier, il ne peut pas nous demander de nous entretuer. Ceux qui utilisent la religion blasphèment. Et je crois que la sagesse prévaudra, la paix reviendra et on saura qui sont les vrais coupables, et il faudra que justice se fasse. Je me réjouis de l’appel de Mme Bensouda de la CPI sur l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les crimes commis en RCA. Parce que c’est l’impunité qui est à la source de ce qui se passe en Centrafrique ?


Comment jugez-vous la médiation au Nord du Mali et la reprise du dialogue avec les groupes armés ? 


Je suis un républicain et je pense qu’il ne faut jamais faire l’économie du dialogue, même quand l’adversaire n’est pas de bonne foi. La solution est politique ; La vie en société est politique. Et la politique vient du mot latin Polis qui veut dire la cité. Il faut toujours dialoguer. Un homme de bonne volonté ne se décourage jamais et le message qui peut germer comme un grain apportera la paix. 

Martin Ziguélé, regard croisé sur le Mali et la Centrafrique
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 18:55

 

 

 

 

http://www.lavoixdunord.fr/   PUBLIÉ LE 17/02/2014  Par LAKHDAR BELAÏD

 

Conseillère spéciale d’Amnesty International chargée des crises et des conflits, Donatella Rovera vient de passer un mois en Centrafrique. Évoquant une purification ethnique, l’enquêtrice alerte face au risque d’un exode total des musulmans.

 

Amnesty International publie un rapport alarmant sur la situation du pays. Comment résumer le conflit ?

 

« Dans deux semaines, vues les exactions, il n’y aura plus de musulmans en Centrafrique. Le rapport n’emploie pas le terme de purification ethnique à la légère. Les Seleka, qui ont pris le pouvoir en mars 2013, ont perpétré des violences contre les chrétiens.

 

Les 5 et 6 décembre derniers, lors d’une explosion de folie après le meurtre d’un général par les anti-Balaka, les Seleka ont tué un millier de personnes à Bangui.

 

Après leur départ, les anti-Balaka ont pris le relais, visant, cette fois, les musulmans. Or, ces derniers sont une minorité en Centrafrique, représentant environ 15 % de la population. S’il était illusoire de chasser tous les chrétiens, le pays se vide maintenant de ses musulmans qui paient pour les ex-Seleka. »

 

La situation est-elle incontrôlable ?

 

« Jeudi, nous nous sommes rendus dans le village de Bouguéré, à 250 km de Bangui, pour enquêter sur un massacre survenu fin janvier. Nous avons trouvé un bébé mort dans une maison. Dans une autre, une fillette de onze ans était recroquevillée : la dernière musulmane du village. Un nouveau carnage avait eu lieu trois jours plus tôt. Sur la route du retour, en évacuant la fillette, nous avons traversé le village de Boboua. Les anti-Balaka venaient d’attaquer. Nous avons vu trois corps. Le maire et ses deux fils, semble-t-il. »

Les soldats étrangers sont ils bien perçus ?

 

« Les forces internationales n’ont pas été là où il fallait, quand il le fallait. Personne n’est allé à Bouguéré après les exactions de janvier. D’où l’attaque de lundi dernier. Il y a également le cas de Yaloké, où la force française Sangaris a pris pied.

 

Les musulmans y étaient environ 8 000. Ils ne sont plus que quelques centaines. Malgré la présence de Sangaris, les anti-Balakas ont monté des barrages à l’entrée et à la sortie de la ville. Il y a tout de même eu un laisser-faire. Aujourd’hui, les anti-Balakas attaquent les convois de musulmans fuyant le pays.

 

Dans le sud, nous avons vu des habitants réfugiés dans la brousse pour se protéger. Les moyens n’ont pas été utilisés de la bonne façon. Au moment de la chute du président Djotodia et donc de celle prévisible des Seleka, en janvier dernier, Amnesty International avait tiré la sonnette d’alarme. En vain.

 

Les Français de Sangaris vont passer à 2 000 hommes. La force africaine de la MISCA compte de 5 000 à 5 500 soldats. Les soldats tchadiens ont escorté des Seleka qui en ont profité de cette protection pour commettre des exactions contre les chrétiens. »

 

À quoi faut-il s’attendre maintenant ?

 

« Les commerçants du pays étaient massivement musulmans. Aujourd’hui, la chaîne alimentaire du pays est très perturbée. En même temps, à cause de l’insécurité, le Programme alimentaire mondial a stoppé ses convois routiers ; favorisant les airs.

 

Avant notre départ, on croisait encore des anti-Balakas armés en plein Bangui. Les Seleka se regroupent maintenant dans l’est du pays. Il y a un vrai risque de recrudescence des violences. »

Une opération plus longue que prévue

 

« Je crois que ça sera plus long que prévu, parce que le niveau de haine et de violence est plus important que celui qu’on imaginait », a déclaré le ministre de la Défense. Jean-Yves Le Drian, a estimé samedi que l’opération militaire française pour stabiliser la Centrafrique serait bien plus longue que prévu, au lendemain de l’annonce de l’envoi de 400 soldats français supplémentaires dans ce pays. Une opération militaire « ne se décrète pas comme du papier à musique, il faut s’adapter, se rendre compte des situations et répondre au besoin de sécurité en fonction des événements », a-t-il expliqué.

 

Lors du lancement de l’intervention française, début décembre, le président François Hollande avait évoqué une opération « rapide ».

 

Mais Paris a décidé vendredi, à la demande notamment du secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon, d’envoyer 400 soldats supplémentaires en RCA, ce qui portera à 2 000 les effectifs français dans le pays.

 

« À partir du moment où on s’oriente vers une opération de maintien de la paix au niveau des Nations unies, je pense que cet accroissement de notre présence était indispensable», a souligné le ministre. « Au début d’une opération militaire, on ne peut pas dire à l’avance à quel moment elle finira », a-t-il fait valoir. « Les opérations militaires sont toujours difficiles, s’adaptent en fonction des circonstances, mais nous sommes tout à fait déterminés à ce que la Centrafrique garde son intégrité et que progressivement la sérénité revienne, pour permettre à tous les Centrafricains de vivre ensemble. »

 

Jean-Yves Le Drian a souligné qu’il avait constaté lors de sa visite mercredi à Bangui qu’«il fallait renforcer certains points ».

 

« Il est tout à fait nécessaire de garantir notre présence, c’est la raison pour laquelle le président de la République a décidé de renforcer les forces françaises de Sangaris pour lutter contre toutes les formes d’insécurité, à Bangui et dans l’ensemble de la République centrafricaine », avait-t-il expliqué.

 

Selon le ministre, « il fallait renforcer, mais aussi faire en sorte que la sécurité quotidienne soit assurée ».

 

Car « beaucoup d’exactions » continuent d’être perpétrées en RCA, en raison notamment des rivalités entre les miliciens de l’ex-Séléka (musulmans) et les anti-balaka (à dominante chrétienne).

 

« L’important aujourd’hui c’est la sécurité de proximité (…) C’est pourquoi la présence de gendarmes est indispensable, pour que progressivement l’État centrafricain ait les outils de sa propre sécurité intérieure, avec aussi la nécessité de renforcer la chaîne judiciaire», a-t-il poursuivi.

 

« On est à un passage entre une force d’intervention militaire et la nécessité d’une sécurité de proximité qui va venir et à laquelle les forces françaises apporteront leur soutien et leur capacité de formation », a-t-il conclu.

 

 

 

 

Centrafrique : « les forces internationales n’ont pas été là où il le fallait, quand il le fallait »
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 18:50

 

 

 

 

 

MOSCOU, 17 février - RIA Novosti

 

Par une lettre officielle au ministère géorgien de la Défense, l'Union européenne invite son voisin à prendre part à la mission de maintien de la paix en Centrafrique. Le ministre géorgien de la Défense Irakli Alassania a déclaré le 16 février que cette invitation était une reconnaisse du haut niveau professionnel des militaires géorgiens. Le ministère étudie actuellement comment la Géorgie pourrait s’intégrer concrètement à l'opération internationale, écrit lundi le quotidien Izvestia.

 

Le vice-premier ministre géorgien des Affaires étrangères a déclaré que par sa participation à l'opération en Centrafrique, la Géorgie montrerait à l'UE qu'elle n'était pas "qu’un bénéficiaire du dispositif de sécurité" européen, mais aussi un contributeur.

 

L'ex-recteur de l'Académie nationale de défense de la Géorgie David Zalkaliani estime qu'il pourrait s'agir de fantassins qui ont participé à la mission de l'Otan en Afghanistan, mais surtout de médecins militaires et de démineurs. Des transmetteurs géorgiens pourraient également participer à cette mission.

 

Cette participation à la mission en Centrafrique serait une première pour la Géorgie en termes de coopération militaire avec l'UE. L'an dernier, Tbilissi a été invité à rejoindre la mission de l'Union européenne au Mali par l’envoi de conseillers géorgiens ou de médecins militaires, mais le projet n’avait pas abouti.

 

 Il y a quelques années la Géorgie se demandait si les forces de l'UE viendraient "faire la police" en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Depuis la guerre d'août 2008 des observateurs de l'UE sont présents dans les régions géorgiennes frontalières avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, mais les autorités abkhazes et sud-ossètes refusent de les autoriser à entrer. La sécurité des ces territoires est assurée par les militaires russes.

 

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont approuvé l'opération militaire en Centrafrique le 10 février à Bruxelles. La phase de préparation devrait prendre trois mois et l'opération durerait près de six mois. Elle est appelée à assurer la sécurité aux alentours de la capitale, Bangui, en mettant en place les conditions nécessaires pour apporter l'aide humanitaire.

 

A l'heure actuelle, 1 600 soldats Français et plusieurs milliers de casques bleus africains sont déployés en Centrafrique. Selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, le contingent de l'UE comptera 500 hommes.

 

Plus de 1 700 militaires géorgiens participent aujourd'hui à l'opération de l'Otan en Afghanistan sous l'égide américaine. Il s'agit du plus grand contingent parmi les pays non membres de l'Otan. La Géorgie y a déjà perdu 29 soldats et officiers.

Centrafrique: l'UE demande du renfort à la Géorgie
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 18:48

 

 

 

 

 

BANGUI Lundi 17 février 2014 | 09:04 UTC (Xinhua) - Huit chefs des milices d'autodéfense anti-Balakas (anti-machettes) qui sèment la terreur à Bangui et d'autres villes centrafricaines dont leur porte-parole, le lieutenant Yvon Konaté, ont été arrêtés par la force française Sangaris et la force africaine de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) chargées de favoriser le retour à la paix et la sécurité dans ce pays d'Afrique centrale, a appris Xinhua de source sécuritaire tard dimanche.

 

L'arrestation de ces hommes en armes a eu lieu lors d'une opération des forces étrangères dans le quartier Boy-Rabe dans le 4e arrondissement de la capitale centrafricaine, fief des anti- Balakas.

 

 « Huit chefs des anti-Balakas ont été arrêtés. Nous avons une liste des personnes à arrêter, car, un mandat d'arrêt a été lancé contre les auteurs des violences en Centrafrique », a confié dimanche à Xinhua le procureur de la République Ghislain Grésénguet.

 

Selon ce magistrat, il s'agit des chefs des milices, de responsables de l'ex-rébellion de la Séléka et de l'ancien régime de François Bozizé accuses d'avoir commis des exactions contre la population et dont leurs noms ont été confirmés par la présidence actuelle de la transition.

 

Le lieutenant Yvon Konaté, porte-parole des milices anti- Balakas, est resté injoignable ainsi que plusieurs autres chefs de cette milice qui s'affronte avec les ex-rebelles de la Séléka, malgré les appels à déposer les armes lancés par la présidente Catherine Samba-Panza élue le 20 janvier par le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) après la démission forcé e de Michel Djotodia dix jours auparavant.

Centrafrique : huit leaders miliciens anti-Balakas interceptés dont le porte-parole Yvon Konaté
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 18:46

 

 

 

 

http://www.20minutes.fr/   le 17/02/2014 à 16h06

 

C'est Elisabeth Guigou, qui conduit une délégation de neuf parlementaires à Bangui qui le dit...

La présidente centrafricaine de transition Catherine Samba Panza souhaite que l'intervention militaire française dans son pays soit prolongée jusqu'aux élections prévues en février 2015, ont annoncé lundi des parlementaires français à la presse à Bangui.

 

«La présidente de transition nous a dit qu'il faut qu'ils [les soldats français, ndr] restent jusqu'aux élections, c'est-à-dire le début 2015», a déclaré la présidente de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Elisabeth Guigou, qui conduit une délégation de neuf parlementaires à Bangui.

Centrafrique: La présidente veut le maintien des forces françaises jusqu'en 2015
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 18:17

 

 

 

 

BERBERATI (Centrafrique) Lundi 17 février 2014 | 10:31 UTC (©) - Le 6 décembre, ce sont eux qui ont lancé l'opération française Sangaris en franchissant les premiers la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique. Aujourd'hui, les hussards parachutistes restent à la pointe d'un dispositif qui s'étend progressivement en province.

 

Leur devise: "au delà du possible". Leur mission: la reconnaissance, le renseignement et le contrôle de zone pour permettre à l'infanterie française et aux soldats de la force africaine Misca de se déployer.

 

Depuis le 12 février, les 150 soldats (dont trois femmes) du 3e escadron du 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) de Tarbes, dans le sud-ouest de la France, appuyés par une section d'infanterie, ont pris position à Berbérati, deuxième ville de Centrafrique, située à 450 km à vol d'oiseau au sud-ouest de la capitale.

 

Occupée pendant des mois par les combattants à majorité musulmane de la Séléka, au pouvoir à Bangui de mars à janvier, Berbérati est tombée le 8 février sous la coupe de la milice d'autodéfense anti-balaka, composée de chrétiens ou animistes et aujourd'hui accusée d'atrocités à l'encontre des populations musulmanes.

 

Pendant quatre jours jusqu'à l'arrivée des militaires français, les anti-balaka y ont mené la chasse aux musulmans, pillant boutiques et domiciles et faisant de 10 à 15 morts, selon les sources.

 

Partis de Bangui le 9, les hommes du 1er RHP ont rejoint Bossemblé, Bossentélé et enfin, après 36 heures de piste, Berbérati. Une piste jamais reconnue, "difficile" pour leurs 35 véhicules blindés légers (VBL) et sur laquelle les camions transportant vivres, eau et carburant, n'ont pas pu suivre.

 

Dimanche, un C-130 s'est posé à Berbérati, avec à son bord du fret et le commandant de la force française Sangaris, le général Francisco Soriano, venu faire le point sur l'évolution de l'opération, menée en province par le Groupement tactique inter-armes (GTIA) Panthère dont les hussards parachutistes sont le fer de lance.

 

"L'action militaire à Bangui est terminée", leur a-t-il dit, rappelant que la sécurisation de la capitale était désormais essentiellement aux mains de la force africaine Misca (5.500 hommes) avec le soutien du GTIA Amarante, deuxième composante de la force Sangaris.

 

Accélérer le déploiement

 

Six semaines après l'arrivée de 1.600 soldats français en Centrafrique, les unités de combat de Sangaris, initialement concentrées dans la capitale, sont aujourd'hui déployées "pour moitié à Bangui et pour moitié en province", a-t-il dit.

 

"Il faut maintenant accélérer le déploiement vers l'ouest et le nord", a souligné le général Soriano, rappelant que le président François Hollande venait d'annoncer le prochain envoi de 400 soldats français supplémentaires.

 

Ces renforts, a précisé le commandant de la force française, "viendront dans les prochains jours des forces prépositionnées au Tchad et à Djibouti avec des moyens aériens, notamment des hélicoptères, et terrestres. Il y a une course contre la montre à mener avant que la saison des pluies n'arrive" en avril.

 

"Nous devons maintenant concentrer nos efforts en particulier dans l'Ouest où, après le départ des Séléka, il y a eu des affrontements intercommunautaires. Il faut aussi sécuriser la route entre le Cameroun et Bangui qui permet l'approvisionnement de la capitale", a-t-il dit.

 

"Il faut être très attentif à l'exode des populations musulmanes, pour des raisons humanitaires mais aussi parce qu'elles jouent un grand rôle dans le tissu économique", a-t-il insisté.

 

Depuis leur arrivée à Berbérati, les militaires français ont multiplié les tâches: relevé topographiques, renseignement, démantèlement de checkpoints, désarmement...

 

"Nous n'avons essuyé qu'un seul tir de harcèlement, de nuit", a observé le commandant Joseph, précisant qu'entre Bangui et Berbérati, ses hommes avaient saisi plus d'une centaine de fusils, un lance-roquette, d'innombrables machettes et des munitions de tous calibres.

 

Dimanche, une grenade a explosé en périphérie de la ville, blessant grièvement trois personnes. Le 1er RPH a été appelé sur place pour jouer les secouristes, comme souvent. "A Bangui, nous avons fait deux accouchements", témoigne le lieutenant Ludivine.

 

Après quatre jours passés à Berbérati, le 1er RPH se prépare déjà pour sa prochaine destination, tenue secrète. La date de départ n'est pas fixée: "on doit vérifier si le calme est réel ou trompeur, explique le commandant Joseph. Si c'est compliqué, on reste".

Centrafrique : Le dispositif francais s'étend avec les hussards parachutistes en pointe
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 03:55

 

 

 

Cercle de réflexion waAza : http://www.waaza.org, Messagerie électronique : contact@waaza.org

 

Après la démission de Djotodia et Tiangaye, le CNT a procédé à une démarche

qui a retenu 8 candidatures parmi 24 dossiers déposés pour participer à l'élection

du nouveau président de transition. A l’issue du scrutin, une Présidente a été élue.

Elle avait, en toute conscience, postulée, connaissant bien la situation difficile et

les causes qui ont plongé notre pays dans le chaos actuels.

 

Mais les premiers actes posés semblent être contraires aux attentes du peuple

Centrafricain qui aspire à une rupture avec les pratiques politiques depuis une

vingtaine d’année.

 

Nous apprenons, ce jour, que Le CNT a demandé et obtenu le principe d’une

rencontre avec la Présidente de la Transition.

 

Nous espérons que cette rencontre sera l’occasion d’informer la Présidente de la

Transition des critiques des compatriotes à l’égard de son pouvoir discrétionnaire

de nominations et de gestion gouvernementale. En effet :

 

_ Associer la SELEKA et les Anti Balaka au gouvernement est un acte politique qui ne constitue pas, à notre avis, un gage de stabilité sécuritaire. Les atrocités de part et d’autre de ces derniers jours en témoignent.

 

_ Constituer un gouvernement bis à la Présidence de la République n’est-il pas un manque de confiance à l’équipe du Premier Ministre, nommé sur la base de ses compétences politique et technique ?

 

_ Nommer des personnalités au passé trouble, impuni, que nous connaissons,

à des postes de responsabilité est un acte qui n’encourage aucun changement de comportement vis-à-vis des biens de la nation

 

Adressez-lui les aspirations profondes : la pratique de la bonne gouvernance avec

tous les fils du pays.

 

Recevez nos salutations fraternelles.

 

Fait à Paris le 11 février 2014

 

Le cercle de réflexion waAza

 

contact@waaza.org

 

Téléphone de contact +33 6 50 65 03 57

Lettre aux Conseillers du CNT par le Cercle de réflexion WaAza
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Centrafrique-Presse.com
17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 03:45

 

 

 

 

http://cameroonvoice.com/  17/02/2014 02:34:02

 

«C'est celui qui n'a jamais exercé qui trouve que le pouvoir n'est pas agréable.» Cette phrase résume à elle seule le drame des Africains qui héritent après des décolonisations bâclées de dirigeants assoiffés de pouvoir. Encore une fois et pour ne pas changer l'Afrique se signale par un énième conflit.

 

Cette phrase résume à elle seule le drame des Africains qui héritent après des décolonisations bâclées de dirigeants assoiffés de pouvoir. Encore une fois et pour ne pas changer l'Afrique se signale par un énième conflit. Souvenons-nous en décembre c'était le Mali aux prises avec les islamistes d'Al Qaîda en décembre 2013. C'est un autre pays, la Centrafrique, aux prises dit-on, depuis quelque temps, à un conflit religieux. La chose est grave puisque c'est une épuration ethnique sous les yeux des puissants qui laissent faire de l'Union Africaine qui regarde ailleurs, et des musulmans trop lâches pour protester contre ces massacres au nom du divin.

La Centrafrique et ses richesses

 

Quelques informations prises sur l'Encyclopédie Wikipédia nous apprennent que la République centrafricaine, a une population estimée à 4.500.000 habitants, pour une superficie d'environ 623.000 km². La République centrafricaine dispose par ailleurs de nombreuses ressources naturelles, notamment l'uranium, l'or et les diamants. Le pétrole et l'énergie hydroélectrique sont d'autres ressources potentiellement importantes mais inexploitées à ce jour. Les Français colonisèrent la région à la fin du XIXe siècle et l'administrèrent sous le nom d'Oubangui-Chari.

 

Le projet colonial français, avait pour objectif de traverser le continent africain d'ouest en est. Ce projet est stoppé net en 1898 à Fachoda, par les Anglais (on parle du fameux complexe français de Fachoda).

 

L'indépendance fut acquise en 1962. Le premier chef de l'État, Barthélemy Boganda, est considéré comme le père de la nation centrafricaine. En 1965, lors du «coup d'État, Jean-Bedel Bokassa renverse son cousin David Dacko et prend le pouvoir. En septembre 1979, une première ingérence de la France fut «l'opération Barracuda», elle renverse Bokassa après lui avoir permis d'être sacré empereur et remet au pouvoir David Dacko. En effet, Bokassa se rapprochait de plus en plus de Kadhafi dont la politique au Tchad est en contradiction complète avec les intérêts français. David Dacko lui succède encore brièvement. Il sera chassé du pouvoir le 1er septembre 1981 par le général André Kolingba, qui établit un régime militaire. Jusqu'en 1993, Ange-Félix Patassé désigné par la France est élu président de la République. En 2001, une tentative de coup d'État provoque de violents affrontements dans la capitale, Bangui. Le 15 mars 2003, le général François Bozizé réussit, avec l'aide de militaires français (deux avions de chasse de l'armée française survolaient Bangui pour filmer les positions des loyalistes pour le compte de Bozizé) et de miliciens tchadiens (dont une bonne partie va rester avec lui après son installation au pouvoir.» (1)

 

L'accession à la présidence de Bozizé est violemment contestée, une première guerre civile ravage le pays entre 2004 et 2007, jusqu'à la signature d'un accord de paix en France. Cependant, les rebelles reprennent les armes fin 2012, lançant une série d'attaques démarrant la deuxième guerre civile de Centrafrique. Le 24 mars 2013, les rebelles de la coalition Seleka s'emparent de Bangui et Bozizé s'enfuit. Parallèlement se forment des milices chrétiennes d'auto-défense, les anti-balaka se forment. Le 5 décembre 2013, la France arrache une résolution de l'ONU qui lui permet d'envoyer des troupes armées (opération Sangaris). Deux mois et demi plus tard, le conflit tourne maintenant au génocide des musulmans.


L'acharnement sur la Centrafrique pour cause de richesse

 

Pourquoi cet acharnement pour le pouvoir et pourquoi la sollicitude permanente de la France, ancienne puissance coloniale? Est-ce une guerre ethnique? Est-ce un conflit religieux? D'après le World Factbook de la CIA (USA), près de 50% de la population est chrétienne dont 25% de catholiques et 25% de protestants. 15% des habitants sont de religion islamique. Le reste de la population, soit environ 35%, reste fidèle aux religions africaines traditionnelles (animisme, génies, ancêtres, divinités).

La réponse est donc surtout économique. Les Centrafricains avant les interférences vivaient en bonne intelligence. La culture du coup d'Etat permanent est entretenue de l'extérieur, notamment de la France avec sa politique gravée dans le marbre de la Françafrique- France à fric- pourrions-nous être tenté de dire, qui peut prendre des formes différentes. La deuxième raison concerne les richesses de ce pays. Bien qu'il soit très arriéré l'activité minière (or et diamants) constitue une importante source de richesse de la République centrafricaine en matière de recettes d'exportation. Il faut signaler la présence de multinationales dont Areva: le Groupe industriel français spécialisé dans l'exploitation de l'uranium de la région de Mbomou à Bakouma. Archéologie récente du conflit.


Les manoeuvres pour piller les faibles

 

Patrick O'Connor écrit: «Les Etats-Unis et la France sont en train d'envoyer des troupes supplémentaires en République centrafricaine (RCA) alors que les milices anti-gouvernementales progressent vers la capitale Bangui. L'intervention fait partie d'un renforcement plus général des opérations militaires impérialistes sur l'ensemble de l'Afrique alors que Washington et ses alliés européens s'efforcent de maintenir leur domination stratégique sur le continent et le contrôle de ses ressources naturelles.» (2)

 

Patrick O' Connor décrit l'influence soft de Chine que les Occidentaux combattent: Le 17 juin 2009, l'ambassadeur américain Frederick Cook avait envoyé un câble disant, «relations France-RCA sérieusement sous tension,» (...) Une autre dépêche envoyée cinq mois plus tard était intitulée «L'influence chinoise grandissante en RCA est évidente». Il ajoutait qu'environ 40 officiers de l'armée de la RCA étaient formés tous les ans en Chine, contre les deux ou trois officiers qui allaient aux Etats-Unis et les 10 à 15 en France. (...) les Chinois en toute probabilité se positionnent comme étant le principal bienfaiteur de la RCA en échange de l'accès aux vastes dépôts d'uranium, d'or, de fer, de diamants et probablement de pétrole. (2)

 

Pour rappel, le 11 janvier 2013, les accords de Libreville ont temporairement empêché un coup d'Etat et initié un accord de partage du pouvoir. L'accord n'a toutefois eu qu'une courte durée; les forces rebelles de la Seleka, avec le soutien tacite des puissances impérialistes, ont lancé une offensive contre les forces de Bozizé. Bozizé a été renversé le 24 mars, et le chef rebelle Michel Djotodia s'est déclaré président. Lui-même sera destitué en janvier 2014


Pourquoi la France intervient en Centrafrique

 

Anne Guion et Elena Fusco, tentent de comprendre pourquoi la France ne veut pas lâcher ses anciennes proies: «La Centrafrique est un peu plus grande que la France. Entre or, uranium, pétroles et autres ressources, la Centrafrique est un pays potentiellement très riche et dont les gisements représentent un enjeu dans le conflit en cours, surtout les diamants. Dès la colonisation, les autorités locales françaises ont exploité ce territoire comme une entreprise commerciale. «Elles l'ont divisé et ont octroyé des concessions exclusives à des compagnies françaises avec lesquelles elles travaillaient main dans la main pour faire du profit, explique l'International Crisis Group dans un rapport intitulé De dangereuses petites pierres: les diamants en République centrafricaine, publié en 2010. Cette confusion entre autorité étatique et intérêts privés a ancré l'idée que détenir le pouvoir donnait le droit de profiter des ressources naturelles et du labeur de la population.» (...) Les Centrafricains sont à 80% chrétiens.

 

A l'arrivée de la Séléka, les communautés religieuses ne s'affrontaient pas. Lors de leur redéploiement dans le pays, les membres de la Séléka ont attaqué les églises et les intérêts religieux. Dans son message de Noël, l'archevêque de Bangui, a exhorté les Centrafricains au calme: «Beaucoup de personnes de mauvaise foi et volonté voudraient voir éclater un conflit intercommunautaire et interreligieux en Centrafrique. Ne laissons pas ces personnes transposer sur le terrain du religieux ce conflit.» Les conséquences seraient dramatiques.»(3)


Chaos et nettoyage ethnique

 

Apparemment, la force africaine pourtant plus nombreuse est muette. La France continue à envoyer des renforts qui sont mal vus aussi bien par les chrétiens que par les musulmans. La France va envoyer 400 soldats de plus en Centrafrique, portant ses effectifs à 2000, alors que le gouvernement centrafricain a décidé de mettre au pas les miliciens anti-balaka. La mesure va à l'encontre des engagements initiaux du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Face au chaos qui a pris de l'ampleur depuis le désarmement de la séléka, les centrafricains sont désemparés. Vincent Hugeux écrit: «Mon problème, lâche Laurentine, hôtesse d'accueil, c'est les Sangaris. Quand un homme se fait découper, ils regardent et ne font rien. D'ailleurs, la Misca ne fait pas mieux.» Allusion aux contingents africains de la Mission internationale de soutien à la RCA. Jugement outrancier certes, mais symptomatique du désarroi de Banguissois exténués et de la défiance qu'inspirent çà et là les forces étrangères. «(...) Moi, je suis chrétienne. Nous et les musulmans, on a toujours fait famille ensemble. Maintenant, il faut que tout le monde pardonne. Pas le pardon de la bouche, mais celui du coeur.»(4)

 

L'apaisement donc, mais à quel prix? «Avant la crise, on recensait à M'Baïki et dans les villages alentour 4118 musulmans, Il en reste une quarantaine. Le 6 février, les Tchadiens ont évacué environ 2500 d'entre eux par camions militaires, pour les soustraire aux appétits de vengeance des milices chrétiennes.» (...) Bien sûr, la présidente transitoire répète que jamais elle ne cédera «un pouce du territoire de notre Centrafrique unie et laïque», promet de traquer les anti-balaka et juge réversible l'exode des musulmans; à l'instar de l'adjoint Dido, convaincu que ses frères, nés ici pour la plupart, reviendront un jour d'un Tchad qui leur est totalement étranger... Il n'empêche: qu'on la nomme épuration, nettoyage ethnico-confessionnel ou, plus pudiquement, homogénéisation communautaire, la fuite des disciples du Prophète (Qsssl) aura déchiré durablement le tissu social centrafricain. La paix par le vide, la paix du chacun-dans-son-coin est-elle vraiment la paix? Imputer le phénomène aux médias, ces «miroirs déformants» volontiers fustigés par Le Drian et son entourage est aussi injuste que stérile. Oui au volontarisme. Non au déni de réalité. (4)

 

Les Centrafricains musulmans fuient le pays où ils ont toujours vécu

 

Près d'un million de personnes, musulmans ou chrétiens, sont déplacées ou réfugiées, selon l'ONU, sur 4,5 millions d'habitants. (...) L'exode des musulmans est aujourd'hui massif. Accusés d'être complices des exactions commises par les miliciens sanguinaires de la Séléka, après la chute de François Bozizé en mars 2013, des centaines d'entre eux quittent la capitale chaque jour. Le 7 février, ils étaient 10 000 à prendre la route pour le Tchad dans des convois à la merci des pillards. D'autres rejoignent le Cameroun. Peter Bouckaert, le directeur de la division Urgence de l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, relatait via son compte Twitter une de ces scènes à Bangui. Le phénomène s'étend à la province, à l'image de Bossangoa qui s'est vidée de sa population musulmane. (...)

Autre conséquence de ce grand exode, la sécurité alimentaire du pays est compromise. Dès la fin de l'année 2013, l'Unicef alertait sur les risques de malnutrition pour les enfants. L'exode a un impact réel sur l'économie du pays, à l'heure où 90% de la population n'a accès qu'à un repas par jour(5)

 

Delphine Chedorge de Médecins Sans frontières lance un appel au secours: Alors que la Centrafrique s'enfonce un peu plus dans le chaos, elle raconte la détresse de la population, la «violence intercommunautaire générale», la fuite des populations...- Il y a un véritable exode massif des populations musulmanes. Mais il faut faire attention à ne pas tomber dans un schéma simpliste. (...) Oui, la population musulmane est la plus ciblée et a organisé son exode massif: on voit des camions venir chercher les gens dans toutes les villes du pays. J'ai vu le dernier convoi se mettre en route à Bozoum. L'ONG Amnesty international a interpellé mercredi 12 février dans un communiqué l'opinion internationale sur le «nettoyage ethnique» de civils musulmans qui se déroule selon elle dans l'ouest de la Centrafrique, et que les forces internationales ne «parviennent pas à empêcher». L'ONG critique notamment «la réponse trop timorée de la communauté internationale», en notant que «les troupes internationales de maintien de la paix se montrent réticentes à faire face aux milices anti-balaka. (6)


Que fait l'Afrique?

 

Après avoir bombé le torse en décidant de créer une force d'action rapide, elle réduit la voilure, en remerciant à tour de bras ceux qui s'engagent. Ainsi le 28 décembre l'Union africaine remercie le Tchad L'Union africaine (UA) salue les actions en Centrafrique de l'armée tchadienne, dont la proximité avec certains ex-rebelles auteurs d'exactions a été dénoncée à plusieurs reprises, a déclaré samedi soir à Bangui le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Ismaël Chergui. (7)

 

Devant toutes ces avanies, que pense-t-on que l'Afrique fait? Coordonne-t-elle en vue d'une sécurité alimentaire? En vue d'une médecine de qualité? Etudie-t-elle un développement endogène? 

 

Demande-t-elle qu'on la laisse en paix en alimentant en armes des belligérants ou en soutenant des tyrans qui refusent l'alternance? Rien de tout cela, sa «force d'action rapide» avec les armes des Occidentaux est devenue une vue de l'esprit.

 

Le néolibéralisme a réussi à problématiser la coexistence pacifique des peuples en créant de toutes pièces des conflits ethnique et religieux. Pendant ce temps le pillage continue, businesse as usual...


Pr Chems Eddine CHITOUR


http://www.lexpressiondz.com

1.
Chems Eddine Chitour http://www.mondialisation.ca/le-drame-de-la-centrafrique-une-autre-predation-humanitaire-occidentale/5362783
2. Patrick O'Connor 04 janvier 2013: http://www.mondialisation.ca/les-etats-unis-et-la-france-deploient-des-troupes-en-republique-centrafricaine/5317704
3. http://www.lavie.fr/actualite/monde/pourquoi-la-france-intervient-en-centrafrique-06-12-2013-47441_5.php
4.http://www.lexpress.fr/actualite/monde/
afrique/le-drian-face-au-chaos-centrafricain_1323637.html#U58HOkyDAbcARJDV.99
5.http://www.lexpress.fr/actualite/monde/
afrique/centrafrique-l-exode-des-musulmans-fragilise-un-peu-plus-le-pays_1322676.html
6. http://tempsreel.nouvelobs.com/centrafrique/20140212.OBS5939/centrafrique-amnesty-international-denonce-un-nettoyage-ethnique.html
7.http://centrafrique-presse.over-blog.com/2013/12/centrafrique-l-ua-salue-les-actions-de-l-arm%C3%A9e-tchadienne.html

 

 

 

Lu pour vous : Nettoyage ethnique en Centrafrique. Malédiction des peuples et prédation étrangère
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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 03:26

 

 

 

 

Par Pierre Julien | http://www.rtl.fr/   Publié le 16/02/2014 à 07h58 | RTL Week-end

 

DOCUMENT RTL - Le tout nouveau chef de l'armée française, Pierre de Villiers, salue la décision d'envoyer 400 militaires supplémentaires en Centrafrique. Il s'exprime pour la 1ère fois.

 

"La mission est délicate" en Centrafrique, a estimé dimanche Pierre de Villiers sur RTLLe nouveau patron de l'armée française, qui s'exprimait pour la première fois depuis sa nomination, rappelle que la France "est en soutien" dans cette opération militaire. "Nous luttons contre tous les pillages, toutes les exactions, quelle que soit leur origine", a-t-il précisé.

 

Vendredi, l’Élysée a annoncé l'envoi de 400 soldats supplémentaires en Centrafrique. Pour Pierre de Villiers"c'est une bonne décision." "Ces forces de renforts seront en place dans les jours qui viennent, a-t-il assuré. Progressivement nous sortons de Bangui, de façon à redonner de la paix et de la liberté à cette population qui en a bien besoin", a expliqué le chef d’État major de l'armée française.

 

L'objectif est de "quadriller le pays"

 

"Nous continuons à épauler la MISCA, la force africaine, de façon à ce qu'elle monte en puissance et puisse quadriller l'ensemble du pays, a déclaré Pierre de Villiers. Notre objectif est de rendre le dispositif plus mobile".


Le patron de la Grande Muette en a profité pour saluer le travail des soldats de la mission Sangaris, qui sont "entraînés" et "qui ont fait preuve de la maîtrise de la force, dans une situation parfois complexe."

Renforts en Centrafrique : "C'est une bonne décision", estime Pierre de Villiers
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