18/02/2014 08:57:00
Les Commandos des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc)/Misca ont découvert une fosse commune dans le réservoir à carburant du camp Beard, situé sur la grande avenue Indépendance, occupée par les rebelles Seleka, depuis le mois de décembre dernier.
C’était hier aux environs de 17 heures, que cette fosse mortuaire a été découverte, a indiqué un Officier des Fardc, avant d’alerter le Général de Brigade de la Misca. « C’est un sentiment de tristesse(…) ceux qui ont commis cette scène macabre, odieuse. Le sentiment qui m’anime aujourd’hui, c’est de démasquer ces présumés auteurs afin qu’ils puissent répondre de leurs actes.
Et donc, je profite là, pour remercier la vigilance du contingent de la République démocratique du Congo de la Misca qui, par sa vigilance, a pu découvrir cette fosse où sont enfouis les corps, et une fois que cette découverte était faite, nous avons été informés par le même canal.
C’est ainsi que nous avons pris les dispositions de descendre sur le terrain afin de constater et de prendre des mesures nécessaires, qui s’imposent », a indiqué le Procureur de la République de la Rca, Justin Gresenge, précisant à la presse que l’enquête est déjà ouverte afin de conduire à la découverte de la vérité. C’était en présence du président de la Croix Rouge centrafricaine.
Plusieurs éléments Seleka sont cantonnés dans ce camp, placé sous surveillance des Fardc. Ces rebelles centrafricains sont encore armés, mais ne peuvent pas sortir du lieu et opposer ou déclencher une quelconque opération belliqueuse, en attendant le processus de leur désarmement qui, selon un officier des Fardc, sera déclenché d’ici peu par la Mission de soutien en Centrafrique (Misca).
« Quand il y a mort d’homme, ce n’est pas un plaisir, c’est toujours triste, une perte quelle que soit la personne. Un être humain, c’est un être humain. Il n’y a pas un être humain qui est bon pour être tué mais il doit être protégé. Tout le monde mérite d’être protégé par la loi », a fait savoir le Colonel Maharamade Aboubacar des rebelles Seleka, précisant que ses hommes sont en cantonnement dans ce camp, ils ne peuvent pas sortir.
« Alors, s’il s’est passé quelque chose, ça je ne peux pas répondre. Les enquêtes nous le diront. Seleka ne veut rien dire. Ils sont des citoyens comme les autres centrafricains, et parmi eux, il y a de morts, partout il y a de morts en Centrafrique aujourd’hui », a renchéri ce seigneur de guerre, affirmant par ailleurs, qu’il y a eu des gens brûlés vivant, voire mangés, aussi des morts brûlés dans des mosquées. « Cette mort n’a pas une particularité, c’est une mort comme les autres », a-t-il ajouté.
Bien avant l’arrivée des officiels, les Fardc/Misca, dont un détachement s’occupe de la surveillance de ce site, qui a servi de « killing » (mortuaire), pendant les temps forts et courts du règne de la rébellion, s’étaient déployées dans ce camp prenant positions dans toute la surface, tenant ainsi à l’œil les quelques rebelles Seleka trouvés dans la cour, avec armes au nez. Ceux qui se trouvaient encore à l’intérieur des salles et autres ne devraient pas sortir pendant tout le temps de la visite. La consigne a été donnée et respectée.
« Jusque-là, nous n’avons pas encore accédé dans le grand bâtiment, ça cache certainement de choses », a renseigné un militaire des Fardc, placé à la surveillance du camp, alors que de l’autre côté de l’entrée principale, les restes d’un corps incinéré étaient encore visibles. Selon ce militaire, qui a gardé l’anonymat, c’était à partir d’une très mauvaise odeur, qui empestait l’enclos qu’ils sont arrivés à cette découverte.
« Nous allons nous organiser avec des pelles, des échelles, des insecticides, des désinfectants,… pour faire sortir ces corps de ce réservoir de carburant », a expliqué Pascal Ngawo Bobo, un des secouristes de la Croix rouge de la Rca.
Yassa /Depuis Bangui (Rca)
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