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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 22:28

 

 

 

 

 

http://www.aps.sn/ 

 

Dakar, 7 mars 2014-03-07 17:55:00 GMT (APS)- L'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio vient d'être nommé envoyé spécial de l'Organisation de coopération islamique (OCI) en Centrafrique.

 

"Le secrétaire général de l’Organisation de coopération islamique (OCI), M. Iyad Amine Madani, a nommé un envoyé spécial pour la République Centrafricaine. Il s’agit de Dr Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal", annonce cette organisation sur son site internet. 


L'OCI estime que M. Gadio est un "médiateur expérimenté, un universitaire distingué et un homme politique de haut niveau". Elle rappelle que Cheikh Tidiane Gadio a dirigé le ministère sénégalais des Affaires étrangères de 2000 à 2009. 

Iyad Amine Madani espère que l'ancien ministre sénégalais "pourra user de ses vastes connaissances, de sa compétence et de ses contacts pour mener à bien les objectifs de sa mission" en Centrafrique. Dans ce pays, les affrontements entre musulmans et chrétiens ont fait des centaines de morts, entre fin 2013 et début 2014. 

M. Gadio, candidat malheureux à l'élection présidentielle sénégalaise de 2012, a enseigné la télévision au Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI) de l'Université Cheikh Anta Diop (Dakar), avant d'exercer des fonctions ministérielles. 

Depuis 2013, il dirige l'Institut panafricain de stratégie (IPS), qui est basé à Dakar. La mission de cet institut est, selon lui, d'"établir une paix durable, de garantir la sécurité et la bonne gouvernance dans tous les Etats d’Afrique''. 


Sa nomination est intervenue à la suite de la réunion du comité exécutif de l'OCI, le 20 février dernier à Jeddah (Arabie Saoudite), sur la situation en Centrafrique, indique l'Organisation de coopération islamique. 


Lors de cette réunion, les délégués avaient demandé au secrétaire général de procéder à la désignation urgente d'un envoyé spécial en Centrafrique, rappelle l'OCI. 

Une soixantaine de pays sont membres de l'OCI, dont le siège se trouve à Jeddah.

Cheikh Tidiane Gadio nommé envoyé spécial de l'OCI en Centrafrique
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Centrafrique-Presse.com
7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 14:18

 

 

 

 

 

http://international.blogs.ouest-france.fr/   07 mars 2014

 

"Je ne me souviens pas d'une visite de terrain aussi angoissante en huit ans de missions en tant que Haut Commissaire pour les Réfugiés". C'est en ces mots que Antonio Guterres s'exprimait hier dans une Lettre adressée  au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il y aurait selon lui environ 290 000 réfugiés au Cameroun, au Tchad et en République démocratique du Congo. De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch l’affirme tout simplement : les forces africaines et françaises déployées en RCD ne suffisent plus à endiguer la violence. Notamment les violences perpétrées par les milices anti-balaka contre les communautés musulmanes dans le Nord du pays. 

 

« On constate aujourd'hui que des communautés musulmanes tout entières, qui vivaient en République centrafricaine depuis des générations, fuient en abandonnant leurs maisons », a déclaré Peter Bouckaert, directeur de la division Urgences à Human Rights Watch« Les musulmans de la République centrafricaine sont plongés dans une situation insupportable et subissent d'horribles violences, sans que les forces africaines et françaises sur place soient en mesure de les protéger. ». Pour l’organisation Médecins sans Frontières estime pour sa part que cette escalade de la violence empêche le déploiement de l’aide humanitaire. Extraits de leurs communiqués, très alarmés.

 

Crédit photo Peter Bouckaert/Human Rights Watch  : Hamila, au centre, jeune femme musulmane de 25 ans, vit sous la protection de l'Eglise catholique après l'assaut des millices anti-balaka dans lequel elle a perdu son mari et son beau-père. Ses trois enfants ont réussi à s'enfuir.

 

Alarme humanitaire en Centrafrique : l'escalade des vengeances continue
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Centrafrique-Presse.com
7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 14:11

 

 

 

 

 

GENEVE, Suisse, 7 mars 2014/African Press Organization (APO)

 

Croix-Rouge

 

 

L’insécurité rampante causée par le conflit et la montée de la criminalité exacerbent toujours une situation humanitaire désastreuse pour des milliers de personnes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge centrafricaine continuent de répondre aux besoins les plus urgents.

 

Dans certaines régions de la République centrafricaine – notamment dans l’ouest, autour de Kaga Bandoro et à Bangui –, des communautés vivent toujours dans la peur, craignant pour leur vie et leurs biens. L’insécurité rampante causée par le conflit et la montée de la criminalité exacerbent toujours une situation humanitaire désastreuse pour des milliers de personnes. « Malgré une certaine accalmie à Bangui, les atrocités continuent, explique Georgios Georgantas, chef de la délégation du CICR en République centrafricaine. Nous appelons les parties au conflit à respecter les règles de base du droit international humanitaire afin que les populations civiles soient épargnées, ainsi que les personnes qui ont cessé de combattre, que ce soit parce qu’elles ont été blessées ou capturées. » Les équipes du CICR sont en contact avec les parties au conflit afin qu’il soit mis fin aux exactions contre les populations civiles.

 

A Yaloké et Gaga, dans l’ouest du pays, le CICR et la Croix-Rouge centrafricaine mettent tout en œuvre afin de rétablir l’accès de la population à l’eau potable, fortement mis à mal par les récentes violences intercommunautaires. « Les puits constituent la seule source d’eau disponible, explique M. Georgantas. Aujourd’hui, plus de 60 points d’eau ont été nettoyés a Yaloké et Gaga et fonctionnent à nouveau. »

 

Les équipes du CICR qui circulent sur les axes routiers de la région ouest ont continué d’évacuer des blessés vers Bangui, et distribué des seaux, des couvertures et autres articles de première nécessité aux communautés les plus vulnérables.

 

Des dizaines de milliers de familles sont toujours déplacées à Bangui, entassées dans des camps de fortune, parfois rendus dangereux par la présence persistante d’éléments armés. L’arrivée de la saison des pluies est synonyme d’une dégradation importante des conditions de vie déjà précaires dans les camps. Pour assurer une large diffusion des informations relatives à l’hygiène et à la prévention des maladies, des émissions ont été organisées avec Radio Ndéké Luka et les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine sur des thèmes tels que le lavage des mains ou la bonne utilisation des latrines. De l’eau potable est distribuée quotidiennement, et deux camions assurent le ramassage des ordures.

 

« Nous sommes aussi inquiets quant à l’évolution de la situation à Kaga Bandoro et dans l’est du pays, où l’on pourrait voir s’embraser de nouveaux foyers de violence si les accrochages entre les anti-balaka et les ex-Séléka devaient se propager dans cette région, ajoute M. Georgantas. Dans l’ensemble du pays, le fait que les personnes déplacées soient dispersées dans des zones difficilement accessibles, ainsi qu’une insécurité croissante, particulièrement sur les axes routiers, demeurent des obstacles importants à la conduite d’actions de secours d’urgence. »

 

Depuis le début de l’année, le CICR a également :

 

en République centrafricaine :

 

o livré quotidiennement 430 000 litres d’eau pour les personnes déplacées à l’aéroport de Bangui et sur le site de Boy-Rabe ;

 

o effectué plus de 560 opérations chirurgicales à l’hôpital communautaire de Bangui pour des blessures liées aux violences intercommunautaires (blessures par balles, à l’arme blanche, causées par des grenades, etc.). Les équipes du CICR ont aussi rénové des parties de l’hôpital et livré régulièrement des vivres et des « kits d’admission » destinés aux patients et à un accompagnant (nattes, couvertures, assiettes, couverts et savon) ;

 

o distribué plus de 430 000 rations individuelles journalières de nourriture aux personnes déplacées ;

 

o évacué près de 300 patients (blessés ou malades) par mois ;

o visité plus 300 détenus à Bangui afin de s’assurer que les conditions de détention et le traitement réservé aux détenus respectent la dignité humaine ;

 

o réuni 12 enfants avec leurs familles ;

 

o dans la région de Kaga Bandoro, au centre du pays, fait en sorte que près de 5 800 patients puissent consulter dans des cliniques mobiles. Près de 750 femmes enceintes ont ainsi pu être examinées et conseillées, et 32 enfants sont nés avec l’assistance du personnel médical de ces cliniques ;

 

au Tchad :

 

o avec la Croix-Rouge du Tchad, pris les dispositions nécessaires pour que les personnes ayant fui la République centrafricaine – en particulier les plus vulnérables, telles que les enfants non accompagnés – puissent prendre contact avec leurs proches. Plus de 3 600 appels gratuits ont été effectués depuis le 23 janvier. En outre, du matériel de base, comme des produits d’hygiène et des ustensiles de cuisine, a été distribué dans les camps de transit des personnes arrivées de République centrafricaine ;

 

au Cameroun :

 

o continué de soutenir la Croix-Rouge camerounaise dans son travail de recherche pour les personnes venant de République centrafricaine et ayant perdu la trace de leurs proches, dans le camp de Giwa ;

 

en République du Congo :

 

o accueilli les personnes arrivant de République centrafricaine et lancé des recherches pour retrouver la trace de proches dont elles ont été séparées – activité menée à Brazzaville ou en province, comme à Bétou, dans la Likouala, où un volontaire de la Croix-Rouge congolaise est basé dans les camps accueillant des familles en provenance de République centrafricaine.

Centrafrique : Vives préoccupations pour les populations civiles
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Centrafrique-Presse.com
7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 13:52

 

 

 

 

CENTRAFRIQUE

 

Les Dépêches de Brazzaville 7 mars 2014

 

Le gouvernement congolais annoncé hier, dans un communiqué de presse du ministère de l’Économie et des Finances, une aide budgétaire de cinq milliards FCFA à la République Centrafricaine. Cette aide intervient après le prêt de 25 milliards FCFA précédemment concédé à ce pays en proie à d’énormes difficultés financières et humanitaires qui avait permis de payer quatre mois de salaires aux fonctionnaires. Le soutien financier du Congo vis-à-vis de la Centrafrique s’inscrit dans le cadre de l’appel à l’appui lancé par la nouvelle présidente de transition, Catherine Samba-Panza, à ses pairs d’Afrique centrale. Il intègre l’initiative de solidarité de la CÉÉAC qui s’engageait, lors du dernier sommet de l’Union africaine à disposer 50 milliards FCFA d’aide à ce pays.

 

Le Congo accorde une aide de 5 milliards FCFA à la RCA
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Centrafrique-Presse.com
7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 13:33

 

 

 

 

 

 

Source : http://www.opinion-internationale.com/   Jeudi 6 mars 2014 - 08H58

 

Il est le leader du plus grand parti centrafricain aujourd’hui. Martin Ziguélé est inspecteur principal des impôts en disponibilité depuis 2000. Marié, père de 3 garçons et 3 filles, il réside en RCA mais vient régulièrement en France rendre visite à sa famille, ses amis et ses contacts politiques. Depuis le congrès de juin 2007, il est le président du MLPC, le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain. Mais, depuis deux mois,  il est aussi le Président de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT), regroupement des forces politiques qui soutiennent la transition et veulent qu’elle se fasse de façon apaisée et qu’elle puisse déboucher sur des élections afin d’ancrer la démocratie en RCA. Dans la vie civile, Monsieur Ziguélé est consultant et gérant d’une petite société de conseil.

 

Mr Ziguélé, que pensez-vous de cette transition ?

 

L’effondrement de l’Etat représenté par la prise du pouvoir de la Séléka est la suite logique de ce que vit la RCA depuis plusieurs décennies. La transition ne peut être que difficile et nous sommes comme dans le cas d’un grand brûlé qui nécessite d’abord une chirurgie de guerre pour lui sauver la vie avant de passer à une chirurgie plastique pour lui faire retrouver le physique adéquat. Ce qui nous arrive aujourd’hui, cette parenthèse, parce qu’il faut que nous en sortions, nous donne l’occasion de réfléchir, de voir ce qui n’a pas marché, qu’est-ce que nous avons fait hier pour en arriver là. Il faut que les forces démocratiques républicaines puissent véritablement réfléchir sur les causes profondes de la situation de notre pays et se mettre d’accord pour soutenir cette transition, parce qu’elle est à l’image de la situation de notre pays. Cette transition ne peut pas être extraordinaire dans ce contexte de chaos politique, économique, sociétal, moral où l’on voit des Centrafricains s’entretuer publiquement parce que l’un est chrétien, l’autre est musulman, l’un est du sud, l’autre est du nord. Nous devons nous accrocher à cette volonté de nous en sortir et de faire de cette transition une parenthèse heureuse de l’histoire de notre pays. 

 

Je ne partage pas les critiques dures qui ciblent le choix des hommes qui sont soit dans le gouvernement, soit dans le cabinet de la Chef d’Etat de la Transition. Je pense que ce n’est pas cela le problème principal. Quel que soit le parcours de ces hommes ou ce que chacun peut penser d’eux, il faut que nous soyons vigilants et exigeants pour que le travail assigné à chacun d’entre ceux qui ont accepté cette nomination, soit réalisé. C’est quoi ce travail ? Le premier mandat est la sécurisation du pays et je pense que les multiples appels de Mme Catherine Samba Panza lancés à la Communauté Internationale ainsi que ses efforts pour réhabiliter la police, la gendarmerie et, demain, peut-être l’armée, doivent être soutenus parce qu’il n’y a pas d’autres solutions. C’est ce que nous soutenons à l’AFDT et demandons depuis des mois. J’irai même plus loin pour dire que si la Séléka, dès son arrivée au pouvoir en mars 2013, avait immédiatement réhabilité les FACA (Forces Armées Centrafricaines), la gendarmerie et la police, nous n’en serions pas là. C’est parce qu’il n’y a pas eu cette volonté de rétablir l’Etat dans ses fonctions régaliennes, notamment cette réhabilitation, que le désordre s’est installé, qu’il y a eu une fenêtre d’opportunité pour les anti-balaka qui ont été instrumentalisés et ont créé le chaos, ce qui a nécessité l’intervention des forces internationales qui sont venues à notre secours.

 

2ème mandat, remettre l’Etat debout. C’est quoi ? C’est remettre l’administration en place, relancer une économie, payer les fonctionnaires, les pensions, les bourses, pour que l’économie et la vie reprennent. Remettre l’Etat debout, c’est rendre justice. Notre problème en RCA, c’est l’impunité. Il faut la justice d’abord, puis la réconciliation, pas l’un sans l’autre. J’ai lancé un appel à Bangui, il y a deux mois pour une commission Justice et Pardon parce que ce sont les même acteurs qui depuis 20 ans mettent le feu au pays et reviennent sous différentes formes et essayent de se légitimer ; et si le choix du peuple ne se porte pas sur eux, ils créent des situations de chaos. On ne va pas continuer cette guerre interpersonnelle et dire que ce n’est pas la personne qu’il faut pour telle ou telle position. Cela va durer encore combien de temps ? Ces personnes sont là, il faut les appuyer, les soutenir, apporter tout le concourt pour que leur mandat réussisse. Il faut être vigilants néanmoins.

 

Pouvez-vous nous parler des accords de Ndjaména ?

 

C’est par la presse et les radios internationales, comme tout le monde, que j’ai appris qu’il existait les « Accords de Ndjaména » précédents le Sommet de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale) qui a eu lieu à Ndjaména en janvier dernier et où, le Chef de l’Etat de la Transition Michel Djotodia, a démissionné ainsi que le Premier Ministre Nicolas Tiangaye. Par honnêteté intellectuelle, n’ayant pas vu ces accords, je ne peux les commenter. Une fois de plus qu’est-ce que nous voulons ? Nous voulons la paix dans notre pays. Comment nous pouvons l’avoir ? D’abord en faisant appel au sens de responsabilité des Centrafricains. La transition n’est pas éternelle. On ne va pas définitivement graver dans le marbre qui doit être quoi dans ce pays, parce que la légitimité appartient au peuple. Quels que soient les arrangements que nous faisons, c’est pour permettre à la transition d’aller à son terme dans la mise en œuvre de son mandat. C’est ce que nous devons privilégier. S’il existe des contradictions personnelles, des contradictions secondaires, il faut que nous gardions cet esprit de responsabilité et de tolérance pour les régler, pour que cela ne devienne pas le principal problème alors que, chaque jour, il y a des dizaines de morts en RCA. La priorité c’est d’abord la sécurisation.

 

Comment concevez-vous le désarmement à ce stade de la transition en RCA ?

 

Je pense que si je plaide aujourd’hui, si j’ai salué l’augmentation de l’effectif des forces armées dans le cadre de l’opération Sangaris à Bangui, c’est parce que je vis à Bangui et que je vois bien que les effectifs des forces internationales et du peu mobilisé au sein de la gendarmerie et des FACA ne peuvent pas maîtriser la situation sécuritaire à Bangui et à l’intérieur du pays. L’effort qui a été fait est important. Nous saluons le fait qu’il y ait 2 000 hommes sous le drapeau français, bientôt les 1 000 sous le drapeau européen et les 6 000 sous le drapeau africain. Mais je souligne ce que Ban Ki-moon et Hollande ont dit, il faut absolument que nous passions rapidement à une Force des Nations Unies de 12 000 hommes pour permettre d’imposer la paix à Bangui et à l’intérieur du pays. C’est lorsque la paix sera imposée, lorsque les effectifs permettant de renverser l’équilibre de l’insécurité seront en place que tous ceux qui détiennent illégalement des armes peuvent être par définition désarmés. Aujourd’hui, ceux qui détiennent ces armes, qu’ils appartiennent aux anti-balaka ou à la Séléka, sont beaucoup plus nombreux que les forces régulières. Comment voulez-vous que le rapport de forces soit inversé ? De plus, le type d’adversaire à combattre ne rentre pas dans le cadre d’une guerre classique, entre des troupes alignées d’un côté et de l’autre. Si c’était le cas, avec le nombre de forces que nous avons aujourd’hui du côté international et centrafricain, le rapport de force serait inversé. Cependant, il s’agit d’adversaires atypiques, asymétriques, des hommes et des femmes qui n’ont pas forcément l’apparence de combattant, qui ont des armes, des machettes et qui peuvent créer des incidents là où l’on s’y attend le moins. Il faut alors un maillage du territoire et, pour cela, il faut un effectif critique, une Opération de Maintien de la Paix. Ce n’est que lorsque ces conditions seront réunies que le déclenchement du désarmement sera opérationnel. Et pour ce qui nous concerne au MLPC, nous sommes en train de mener des réflexions pour une initiative en attendant que cela se fasse, pour contribuer à faire en sorte que la sécurisation soit rapide et que le pays puisse se réconcilier avec lui-même. Pourquoi le faisons-nous ? C’est parce que c’est la première fois dans l’histoire de la RCA que des fils et des filles de ce pays se sont déchirés, à tel point qu’il y a eu un exode massif de Centrafricains dans tous les pays frontaliers. Cette situation ne doit pas durer, car si elle dure, elle va graver dans le marbre le communautarisme dans notre pays. Et cela, si nous avons pour objectif de construire la citoyenneté dans la République, nous ne pouvons l’accepter.

 

Le problème de la Centrafrique est avant tout politique. Pour la paix, la réconciliation, le dialogue, êtes-vous prêt à vous asseoir à la même table que tous les belligérants ?

 

Aucun Centrafricain n’a d’autre choix que de s’asseoir et de parler avec ceux qui sont en colère, avec ceux qui portent des armes. Mais il faut que les choses soient claires, si nous devons nous réconcilier, c’est pour empêcher le retour des pratiques que nous décrions aujourd’hui, et c’est pour cela que nous disons que cette réconciliation que nous devons mener de manière durable ne peut se faire que de pair avec la justice. Si la réconciliation se fait sans justice, c’est une fuite en avant car nous ne sommes pas les premiers pays au monde à avoir connu une telle situation. Plus près de nous, nous avons les exemples du Rwanda, du Congo, du Libéria, de la Sierra Léone, de l’Afrique du Sud, de Haïti. Nous avons toujours vu que pour éviter la répétition de l’histoire, il faut toujours que la justice passe et que la réconciliation puisse accompagner cette justice-là, pour que les uns et les autres soient sanctionnés pour le mal qu’ils ont commis car nous ne pouvons pas passer sur des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des opérations s’assimilant à de l’épuration ethnique, etc. Nous ne pouvons pas sauter à pieds joints sur ces événements au nom de la réconciliation, il faut que la justice se fasse et que le pardon se fasse au même moment.

 

Beaucoup de Centrafricains disent que vous orchestrez ce qui se passe et que vous êtes à l’origine de la Séléka, que dîtes-vous ?

 

Ce n’est pas les Centrafricains qui le disent, c’est Bozizé et ses proches qui l’ont dit et cela à l’époque, alors même que Bozizé était encore au pouvoir au mois de décembre et surtout janvier 2013 lors des discussions à Libreville. Lorsque la radio et la télévision nationales centrafricaines, avec les animateurs de cette « radio mille collines », ont dit publiquement que Ziguélé et Tiangaye, animateurs du FARE (Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 en République Centrafricaine – FARE-2011) à l’époque, et présents aux discussions de Libreville avaient demandé le départ de François Bozizé comme faisant partie de la Séléka. Donc il y a une entente entre cette opposition et la Séléka. Il s’en est suivi à Bangui des appels au meurtre, des appels à la vindicte populaire, des marches populaires avec des chansons disant que ce qui est arrivé à Charles Massi (militaire et homme politique centrafricain, porté disparu en janvier 2010 alors qu’il incarcéré par les autorités centrafricaines) arrivera à Ziguélé et à Tiangaye (ex-Premier ministre de François Bozizé  et de Michel Djotodia). Ce n’est pas la population qui le dit, c’est une manipulation, une intoxication qui a commencé avant Libreville, pendant et après Libreville et qui continue encore, relayée sans preuves. Plus graves, il existe des intellectuels qui peuvent réfléchir et raisonner et qui disent que j’aurais été en novembre 2012 à Ndjaména avec Maître Tiangaye, avant le déclenchement de la rébellion pour rencontrer les animateurs de la Séléka. Ce qu’ils ne savent pas c’est qu’à ce moment-là, je n’étais pas à Ndjaména, mais à Bangui et que tout cela est vérifiable à l’entrée du territoire tchadien, ou quand je suis rentré à Bangui, sur mon passeport. On peut vérifier auprès des compagnies aériennes. On peut contrôler et vérifier tout cela. Il y a donc autant de mensonges qui circulent à mon sujet.

 

Certains sont même allés plus loin, pour dire que c’est nous qui avons emmené la Séléka au pouvoir, mais ce que tout le monde ne dit pas, c’est que les Accords de Libreville, parrainés par les 11 chefs d’Etat de la CEEAC qui instauraient une transition, ont été signés par les représentants de Bozizé et par lui-même, par l’opposition démocratique, par la Séléka, par les politico-militaires non-combattants. Nous avons tous signé les accords, ce n’est pas que Ziguélé et Tiangaye. C’est sur la base de ces accords que Bozizé est revenu à Bangui et a nommé un Premier Ministre et a formé un gouvernement. Et c’est trois mois plus tard qu’il a perdu le pouvoir parce qu’il n’a pas respecté les Accords de Libreville, notamment le départ des Sud-Africains. Quand il perdait le pouvoir, j’étais à Paris. C’est un argument facile parce que pendant 10 ans nous avons dit, au sein du MLPC, que Bozizé était un mauvais gestionnaire de la RCA et qu’il mettait en avant ses intérêts personnels. Nous l’avons combattu sans relâche, mais nous n’avons jamais soutenu la Séléka et nous n’attendons que des preuves. Est-ce que nous avons soutenu la Séléka en lui envoyant de l’argent, en lui fournissant des armes, des hommes, en se rencontrant ? Je pense qu’aujourd’hui les téléphones, les services de renseignements de tous les pays sont à même de le vérifier et d’affirmer que tout n’est que calomnie. Le bouc émissaire c’est Martin Ziguélé, c’est le MLPC.

 

D’autres encore disent que c’est nous qui dirigeons la Séléka. Diriger la Séléka et n’être représenté au gouvernement que par un Ministre de l’Education, ce n’est pas très cher payé ! La vérité, c’est que les Centrafricains refusent de regarder la réalité en face. Tout le monde savait que la gestion du pouvoir par Bozizé et ses proches ne pouvait que nous conduire là où nous en sommes. C’est pour cela que nous avons demandé un dialogue politique que Bozizé a toujours refusé et rappelez-vous, le Président tchadien Déby était même venu passer la nuit à Bangui pour soutenir cela, et Bozizé a dit qu’il n’avait pas le temps d’organiser une rencontre avec les forces vives de la Nation et ses partenaires. La Séléka a profité de cette fenêtre d’opportunité. Comme l’armée n’a pas été reformée et que le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration) n’a pas été mis en œuvre parce que tous les fonds ont été détournés par le régime de Bozizé, il n’avait donc pas de force armée et il a été envahi par des forces adverses qui sont venues mettre le pays dans les conditions que nous connaissons. Je mets donc au défi quiconque d’apporter la moindre preuve de mon soutien à la Séléka.

 

Les accords de Libreville ne sont-ils pas devenus caduques avec le départ de Bozizé ?

 

Il faut se référer à l’histoire immédiate quand il y a eu le coup d’Etat du 24 mars et que la Séléka est arrivée au pouvoir. L’ensemble des partis signataires de cet accord se sont retrouvés à Ndjaména et ont décidé que, malgré la sortie d’un acteur, l’esprit et la lettre de cet accord devaient demeurer. C’est ainsi qu’il y a eu les déclarations de Ndjaména du 3 et 18 avril pour donner l’architecture institutionnelle de la transition, ce qui a permis de mettre en place le CNT, le Conseil National de Transition, et les grandes lignes de la Chartre Constitutionnelle de la Transition qui régit les grandes lignes de notre pays. Il se peut que des compatriotes estiment, sur des bases légitimes, que ces accords ne sont pas appropriés aujourd’hui. Mais à ce moment-là, il faut recommencer le débat avec tous les acteurs. Mais est-ce la priorité aujourd’hui avec la situation du pays ? Tout est une question de choix : est-ce la priorité ? Quand on choisit une option, on analyse les conséquences. Est-ce que la transition est une période où nous devons déployer beaucoup d’énergie à revoir les accords, la chartre, etc. ? Est-ce que c’est le bon moment ? Est-ce que c’est important ? Si c’est la majorité des Centrafricains qui le pensent, naturellement que nous nous plierons à cette volonté, mais nous pensons qu’aujourd’hui, quel que soit le schéma qui a été fait, l’idée fondamentale des Accords de Libreville est que toutes les entités représentatives de la société centrafricaine doivent gérer ensemble la période de la transition pour organiser des élections à l’issue desquelles ceux qui dirigent la transition ne soient pas juges et partis. C’est ce qui peut donner une chance au pays de se construire, en évitant les contradictions qui nous ont emmenées à cette situation. Pour ce qui concerne le MLPC, nous sommes toujours à côté du peuple centrafricain et tout ce qui peut permettre d’aller de l’avant dans la paix, nous le soutiendrons.

 

On parle de février 2015 pour les prochaines échéances électorales, est-ce réaliste ?

 

Lorsque vous êtes dans la situation du gouvernement de transition, vous devez définir un cap, et le cap est ce que dit la lettre de la Chartre Constitutionnelle de la Transition. Elle dit que les élections doivent être organisées en février 2015. On aurait pu poser la question autrement. Qu’est-ce que nous devons faire pour que cette date soit tenue ? Il faut qu’il y ait l’Opération de Maintien de la Paix des Nations Unies. Notre pays n’a plus d’administration civile, ni militaire. Le pays doit reconstituer cet état civil, refaire le recensement, le référendum, etc. Pour que ce délai soit tenu, il faut que le gouvernement ait les moyens de sa politique. Il faut donc le soutenir concrètement autrement que par des mots ou des déclarations, afin que l’école reprenne, que les parents soient rassurés, qu’ils reprennent confiance, que les villageois reviennent dans leur village, que le village se repeuple, que les déplacés rentrent et que les gens puissent aller voter. 

 

Si vous êtes candidat et remportez les élections, avec qui allez-vous diriger le pays ? Allez-vous mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut et collaborer avec la nouvelle génération ?

 

Je n’ai pas dit que je serai candidat et je n’ai pas non plus dit que je ne le serai pas. Au sein du MLPC nous avons une procédure très simple. Tous les militants du parti, quel que soit leur rang, sont susceptibles d’être candidat. Il faut qu’un congrès extraordinaire investisse les candidats, tant pour les présidentielles que les législatives, et avant cette formalité, personne ne peut dire qu’il est candidat du parti. Le MLPC aura un candidat, si mes camarades me désignent, je ne me déroberai pas, comme ils l’ont fait deux fois. On n’y est pas encore, mais c’est une option sérieuse sur laquelle le parti est en train de se pencher.

Le MLPC a été créé en 1979. La majorité des jeunes militants de notre parti sont nés après la création et nous avons un double travail politique : expliquer à la jeunesse de notre parti et à la jeunesse de Centrafrique, ce qu’est l’esprit du MLPC. Il a été créé pour lutter contre l’empire et rétablir la République. Nous sommes le seul parti qui ait mené cette lutte avec les syndicats et autres pour ramener la République. Nous sommes le seul parti qui ait gagné des élections démocratiques et pluralistes depuis la mort du Président Fondateur Barthélémy Boganda. Cet esprit doit animer tous les jeunes militants et ils doivent faire mieux. Comme le dit un proverbe africain, c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. Il n’existe pas d’opposition entre les jeunes et les vieux, ils sont complémentaires. Nous sommes obligés, pour des raisons biologiques et génétiques, de faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de jeunes impliqués dans la gestion de la société. C’est inscrit en lettre d’or dans la démarche politique de tous les dirigeants du MLPC. Moi qui vous parle, j’en suis un exemple. J’avais 22 ans quand le parti a été créé, quand je suis rentré dans la jeunesse du MLPC. Aujourd’hui, j’en ai 57 et je le préside. Cela a été possible parce qu’à un moment donné, des responsables du parti m’ont tendu la perche. Je n’avais pas d’expérience quand j’ai été nommé Premier Ministre. C’est un exemple concret de transmission de bâton, d’une génération à une autre et surtout d’une promotion à une autre. Oui, pour les jeunes centrafricains en général qui feront preuve de sérieux, de lucidité et de responsabilité, nous travaillerons ensemble. Cela leur revient d’abord.

 

De mon expérience en tant que Premier Ministre, membre de l’opposition et en tant que militant depuis 1979, la leçon que j’ai tirée est qu’aucune politique d’exclusion ou de division ne réussira jamais en RCA. Toute tentative de division des Centrafricains est vouée à l’échec car nous parlons tous le sango et nous nous connaissons tous. C’est là qu’il faut rechercher la raison des échecs successifs des régimes en Centrafrique. Il faut l’unité et c’est le sango qui nous la procure. Il faut aller au-delà des clivages partisans. Bien sûr, nous pouvons avoir une vision commune pour lutter, pour conquérir le pouvoir, mais nous devons gérer le pouvoir avec toutes les bonnes volontés, tous les patriotes.

 

On ne peut compter d’abord que sur ce que l’on peut donner à son pays, plutôt que de compter sur l’ethnie, le parti ou la région. Il n’existe pas de société idéale. Ce sont ces jeunes anti-balaka qui prennent les machettes pour tuer, c’est avec eux que nous construirons la RCA. Les Séléka sont nos compatriotes du nord-est du pays, ils pensent qu’ils sont exclus de la RCA. C’est avec eux, pourtant, que nous construirons aussi la RCA. Tous ceux qui sont dans les camps, ce sont également les Centrafricains d’aujourd’hui. Il faut partir de ce qui existe pour construire le bien vivre ensemble.

 

Cette partition dont on parle est alors une illusion ?

 

Je suis d’accord pour une chose, tous les Centrafricains sont prêts à donner leur vie pour cela. La RCA léguée par Barthélémy Boganda n’est pas celle-là. Aucun centrafricain digne de ce nom ne peut parler de partition. Celui qui dit cela n’est pas centrafricain.

 

Quel message à nos lecteurs ?

 

Quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par venir. Le Centrafricain doit se souvenir de cela. Une mère enfante toujours dans la douleur. Les événements graves qui se déroulent aujourd’hui sont des alertes. Nous devons réfléchir. Nous avons échoué à la construction d’une Nation alors que nous avons tout en RCA. Nous n’avons pas su construire une société d’espérance, d’espoir où chacun puisse se sentir citoyen. Si nous comprenons ce qui nous arrive comme étant une opportunité, l’occasion d’un nouveau départ, nous aurons alors gagné. En 1982, le Tchad était un Etat néant selon le journal Jeune Afrique. 30 ans après, le Tchad est « debout ». C’est parce que des hommes et des femmes se sont levés et on dit ça suffit. En RCA nous sommes tous coresponsables de la descente aux enfers de notre pays, maintenant nous devons arrêter et reconstruire le pays.


propos recueillis par Lydie Nzengou

Journaliste, chef de la rubrique Centrafrique

 

Martin ZIGUELE : « Il faut la justice d’abord, puis la réconciliation, pas l’un sans l’autre » - Interview
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 13:28

 

 

 

RCA : DEVANT UN CHEF DU HCR HORRIFIÉ ET UN MINISTRE CENTRAFRICAIN TRÈS ÉMU, LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SE SAISIT DE LA PROPOSITION DE DÉPLOYER UNE OPÉRATION DE 10 000 CASQUES BLEUS


« Au cours de mes huit années à la tête du HCR, une visite sur le terrain m’a rarement causé autant de tourments que mon dernier déplacement en République centrafricaine (RCA) », a déclaré ce matin, devant le Conseil de sécurité, le Chef du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au cours d’une réunion où, la voix étranglée par l’émotion, le Ministre centrafricain des affaires étrangères a fermement appuyé la proposition de déployer une véritable opération de maintien de la paix de l’ONU dans son pays, composée de 10 000 Casques bleus.

 

Le Chef du HCR, M. António Guterres, a dit avoir été profondément choqué par « le barbarisme, la brutalité et l’inhumanité » qui caractérisent la violence en République centrafricaine. Il s’est alarmé du « nettoyage » de la population musulmane dans l’ouest du pays, et plus particulièrement des 15 000 personnes encerclées par des éléments anti-Balaka. La phase actuelle du conflit diffère largement des autres, en ce qu’elle déchire le tissu social, a-t-il alerté, à propos d’un pays complètement étranger aux conflits religieux, jusqu’à l’année dernière, mais où les tensions religieuses, attisées par les calculs politiciens, ont fini par gagner leur propre dynamique. « Le démon du nettoyage religieux doit être arrêté, maintenant. » Les contours de l’opération multidimensionnelle de l’ONU qui pourrait être déployée dans six mois, ont été dessinés par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous. Après le retrait de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINURCA) au début des années 2000, M. Ladsous a jugé essentiel que l’engagement de l’ONU soit « cette fois ci » solide et proportionnel à la complexité de la situation, afin de clore « une fois pour toutes ce cercle vicieux qui voit la Centrafrique retomber périodiquement dans l’instabilité »

.

Il s’agirait de transférer les principaux éléments de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) dans une opération de maintien de la paix des Nations Unies de façon à parvenir à un effectif de 10 000 hommes, dont 240 observateurs militaires et 200 officiers d’état-major et un maximum de 1 820 membres de la police civile et 10 unités de police, en plus du déploiement d’une « importante composante civile ». Toutefois, il faut savoir que compte tenu de « la complexité de la crise, de l’absence d’un dispositif de sécurité et de la déliquescence de l’État », bon nombre des problèmes auxquels se heurte la République centrafricaine dépassent les capacités d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies, et que le déploiement de celle-ci devra donc s’inscrire dans une vaste entreprise à long terme de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité doit agir maintenant, a plaidé le Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Centrafricains de l’extérieur, M. Toussaint Kongo Doudou, « afin d’éviter que le pays ne plonge dans le chaos et ne devienne le terreau du terrorisme international ». « Il n’y a pas d’autre alternative à une opération de la paix. Si l’on attend trop, ce sera trop tard. Pensez aux enfants qui sont tués, aux femmes qui sont violées », a-t-il lancé, la voix étranglée par l’émotion. Le représentant de l’Union africaine, M. Téte António, a voulu que la transformation de la MISCA en une opération de l’ONU se fonde sur des principes solides, notamment l’appropriation nationale et l’engagement politique des parties prenantes nationales. Il a également voulu que l’Union africaine soit consultée « comme il se doit » dès l’ébauche de la résolution qui mandaterait le déploiement de l’opération et recommandé que des Africains soient nommés à la tête de la mission et de ses composantes militaires et de police. Selon la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, la République centrafricaine compte aujourd’hui plus de 650 000 déplacés, dont plus de 232 000 à Bangui et 70 000, sur le site de l’aéroport dans des « conditions épouvantables ». Plus de 288 000 personnes ont fui vers les pays voisins, et des milliers d’autres tentent désespérément de quitter la République centrafricaine. À ce jour, seuls 16% des 551 millions de dollars demandés pour 2014 dans le plan d’intervention stratégique ont été débloqués.

 
LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 


Rapport du Secrétaire général sur la République centrafricaine


Déclarations 


M. HERVÉ LADSOUS, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a indiqué que la situation sur le terrain s’était tragiquement empirée au cours de ces derniers mois. Il s’est inquiété de la détérioration de la situation en matière de sécurité, ainsi que d’une « spirale de représailles » entre civils et des affrontements entre groupes armés. Le déploiement d’une opération de maintien de la paix telle que préconisée par le Secrétaire général « prendra approximativement six mois », a-t-il annoncé. La proposition que le Secrétaire général a présentée le 20 février dernier, a-t-il expliqué, vise à répondre aux priorités urgentes, pendant la préparation d’une future opération de maintien de la paix.

 

M. Ladsous a averti que l’État centrafricain n’a pratiquement aucune capacité de gérer le large éventail de menaces auquel le pays fait face: il n’y a pas d’armée nationale, les éléments restant de la police et de la gendarmerie n’ont ni les premiers équipements ni les moyens d’exercer leurs tâches, et l’administration publique est largement absente dans le pays. M. Ladsous a aussi averti que les forces de sécurité internationales, déployées actuellement, ne sont pas en nombre suffisant et qu’il n’y a aucun effectif civil pour protéger efficacement les gens et traiter des racines du conflit. Le Secrétaire général adjoint a préconisé une approche unifiée et intégrée, soit le déploiement d’une opération multidimensionnelle qui accorde la plus haute priorité à la protection des civils. Nous sommes pleinement conscients que ce sera un contexte particulièrement lourd de défis pour une opération de maintien de la paix, a-t-il ajouté. M. Ladsous a expliqué que le Secrétaire général envisage de créer une opération de maintien de la paix créée à partir du plus grand nombre possible des troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). Il a souligné qu’une MISCA forte permettrait non seulement de répondre aux défis immédiats en matière de sécurité mais elle serait également essentielle pour faciliter la transition vers une opération de maintien de la paix.

 

Il a appelé les partenaires bilatéraux et les États Membres à fournir un appui financier et matériel urgent à la MISCA qui manque des capacités « critiques » pour réaliser pleinement son potentiel. M. Ladsous a expliqué qu’à ses premières étapes, l’opération de maintien de la paix se concentrerait sur la création d’un environnement sûr « condition sine qua non pour progresser dans d’autres domaines ». Elle s’efforcerait d’appuyer le Gouvernement de transition, les efforts de médiation, l’élargissement de l’autorité de l’État, la protection des droits fondamentaux et les moyens de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

 

Le Secrétaire général adjoint a précisé que le renforcement de la présence militaire s’accompagnerait du déploiement des capacités civiles essentielles. Au fur et à mesure que l’environnement sécuritaire s’améliorera, a-t-il ajouté, les forces de police pourront remplacer la majorité des effectifs militaires. Les Nations Unies pourront alors concentrer la majorité de leurs efforts aux tâches civiles essentielles ainsi qu’au renforcement de l’autorité de l’État. Il faut cependant être clair, a souligné M. Ladsous, répondre à la crise prendra du temps et des ressources. L’ampleur des besoins du pays est énorme. Le déploiement d’une opération de maintien de la paix doit donc faire partie d’un engagement fort et à long terme de la communauté internationale. Après le retrait de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINURCA) au début des années 2000, M. Ladsous a jugé essentiel que l’engagement de l’ONU soit « cette fois ci » solide et proportionnel à la complexité de la situation, afin de clore « une fois pour toutes ce cercle vicieux qui voit la Centrafrique retomber périodiquement dans l’instabilité ». Le Secrétaire général adjoint a averti que l’établissement d’une opération multidimensionnelle de maintien de la paix engendrera des coûts conséquents, mais que retarder une réponse durable pourrait être encore plus couteux. Le potentiel impact négatif pour la stabilité de la région et au-delà n’est pas à écarter, y compris une division du pays et la création d’un terrain propice aux groupes extrémistes, a-t-il notamment indiqué.

 

Mme VALERIE AMOS, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, a estimé que la situation en République centrafricaine demeurait « extrêmement grave » et que « des mesures urgentes de la part de tous, y compris de ce Conseil de sécurité, sont nécessaires pour empêcher davantage d’effusions de sang ». Mme Amos, qui s’est rendue récemment dans le pays en compagnie du Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, de la Sous-Secrétaire générale à la sûreté et à la sécurité, Mme Mbaranga Gasarabwe, de la Commissaire aux affaires politiques de l’Union africaine, Mme Aisha Abdullahi, a indiqué que « la violence a conduit à l’effondrement total de l’État aux niveaux local et national ». « L’État, a-t-elle dit, ne peut pas fournir les services de base et n’a pas la capacité d’arrêter la spirale de la violence. » Elle a expliqué que plus de 650 000 personnes étaient toujours déplacées à travers le pays, « plus de 232 000 à Bangui seul, 70 000 vivant encore sur le site de l’aéroport dans des conditions épouvantables, lesquelles se détériorent de façon spectaculaire avec la saison des pluies ». De même, plus de 288 000 personnes ont fui vers les pays voisins, tandis que des milliers d’autres tentent désespérément de quitter la République centrafricaine, « considérant cette option comme la seule et la dernière ». « Si la tendance actuelle n’est pas inversée, les changements démographiques et sociaux qui ont lieu en République centrafricaine auront des conséquences graves et durables pour le pays, la région et le continent », a-t-elle souligné, constatant notamment que « la confiance entre les communautés qui ont vécu côte à côte pendant des années s’est érodée » et que « la peur des communautés et des gens est exploitée à des fins politiques ».

 

« Aujourd’hui, ceux qui cherchent un profit personnel au détriment du peuple gagnent du terrain », a poursuivi Mme Amos. En outre, « l’aide humanitaire ne peut pas résoudre la situation en République centrafricaine », la sécurité et la stabilité devant être « restaurées d’urgence ». « Si les forces françaises et la MISCA ont pu assurer la sécurité et sauver des vies là où elles ont été déployées, elles n’ont pas les ressources nécessaires pour assurer la sécurité dans ce grand pays », a-t-elle observé. Ainsi, « davantage de troupes sont absolument nécessaires pour les appuyer et elles sont nécessaires maintenant ». « Les Centrafricains ont besoin de se sentir en sécurité dans leur pays », a déclaré la Secrétaire générale adjointe, précisant qu’il s’agissait là d’une « première étape essentielle du relèvement ». Pour Mme Amos, citant le Secrétaire général dans son rapport, « une réponse globale et multidimensionnelle est nécessaire pour répondre aux immenses besoins d’un pays qui ont été ignorés pendant des années ».

 

« Nous devons faire tout notre possible pour soutenir les efforts de médiation et de réconciliation aux niveaux national et local et démontrer que, malgré les horreurs de ce conflit, les communautés peuvent encore vivre ensemble », a ajouté Mme Amos. Comme l’a souligné le Secrétaire général dans son initiative en six points, « la réponse humanitaire en République centrafricaine est gravement sous-financée, ce qui limite encore davantage notre accès à des personnes dans le besoin », a-t-elle dit, avertissant des risques de crise alimentaire et, avec la saison des pluies, d’épidémies auxquelles sont exposées des millions de personnes. La Coordonnatrice des secours d’urgence a mis l’accent sur l’urgence d’un soutien financier pour fournir des semences et des outils, faciliter le prépositionnement des stocks, les retours volontaires, et, si possible, améliorer les conditions de vie sur les sites de personnes déplacées. Mme Amos a ainsi regretté que le plan d’intervention stratégique humanitaire en République centrafricaine de 551 millions de dollars pour 2014 n’ait été financé qu’à hauteur de 16%.

 

« Beaucoup de promesses faites lors de la Conférence de janvier à Bruxelles ne se sont pas encore traduites en fonds », a-t-elle dit, demandant aux États Membres et aux organisations internationales qui ont pris des engagements de les honorer « dès que possible ». « Alors que les opérations humanitaires de l’ONU et des partenaires opérationnels s’étendent en dehors de Bangui, le soutien financier de la communauté internationale est essentiel. ». « Au cours de mes huit années à la tête du HCR, une visite sur le terrain m’a rarement causé autant de tourments que mon dernier déplacement en RCA », a déclaré M. ANTÓNIO GUTERRES, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui a dit avoir été profondément choqué par « le barbarisme, la brutalité et l’inhumanité » qui caractérisent la violence dans le pays. M. Guterres a signalé que 290 000 personnes ont trouvé refuge au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et en République du Congo, contre 165 000 en 2012. Quelque 60 000 personnes ont fui le pays rien que depuis le mois de décembre 2013, et le Cameroun accueille actuellement le nombre le plus important de réfugiés, soit 130 000 personnes, dont les 34 000 qui sont arrivés dans le pays depuis le mois de décembre. M. Guterres a fait savoir que les conditions de vie sont extrêmement difficiles, même si les communautés d’accueil ont fait preuve d’une « énorme générosité ».

 

Les ressources dont dispose la communauté humanitaire ne suffiront absolument pas, a-t-il prévenu, compte tenu du rythme auquel augmentent les besoins. Le HCR est préoccupé par la situation des 17 000 réfugiés, majoritairement des Congolais de la RDC, qui se trouvent actuellement en RCA. M. Guterres a indiqué que la phase actuelle du conflit diffère largement des autres, en ce qu’elle déchire le tissu social. Jusqu’à l’année dernière, la RCA était complètement étrangère aux conflits religieux et c’est la raison pour laquelle on aurait tort d’analyser les évènements actuels sous cet angle. Mais sachant que les conflits religieux commencent toujours par la manipulation de la foi pour des intérêts politiques, le vrai danger est que les tensions religieuses gagnent leur propre dynamique, à savoir, un esprit maléfique qui, une fois libéré, peut être extrêmement difficile à arrêter et qui peut menacer de détruire la société tout entière. C’est ce qui se passe aujourd’hui: l’alliance des Séléka était formée de rebelles centrafricaines et de plusieurs éléments étrangers, certes majoritairement musulmans. Mais leur agenda ne visait absolument pas à créer un État islamique.

 

En conséquence, la dimension interreligieuse et intercommunautaire du conflit n’a émergé qu’après les pillages et les atrocités commises par les Séléka et ex-Séléka contre la population civile, donnant lieu à la naissance des milices anti-Balaka. Or, la communauté internationale n’a compris que trop tard que le processus de désarmement des Séléka avait changé l’équilibre des forces sur le terrain et que les anti-Balaka devenaient « un nouveau monstre », fait de jeunes frustrés, d’éléments criminels, d’anciens soldats et miliciens, partisans de Président déchu et dont l’objectif principal devenait la vengeance et les pillages. Ces derniers, a estimé le Haut-Commissaire, ont été trop vite désignés comme Chrétiens, alimentant la dimension interreligieuse de la violence. Depuis le début du mois de décembre, a-t-il alerté, nous assistons à « un nettoyage » de la population musulmane dans l’ouest du pays. Rien que la semaine dernière, 15 000 personnes ont été prises au piège dans 18 localités et encerclées par des éléments anti-Balaka. Si on ne sécurise pas immédiatement ces lieux, beaucoup de gens risquent d’être tués devant nos yeux, a-t-il averti. « Le démon du nettoyage religieux doit être arrêté, maintenant. » De l’initiative en six points proposée par le Secrétaire général, M. Guterres a estimé que le renforcement immédiat des forces internationales est le plus important impératif, suivi de l’octroi d’un appui financier rapide au Gouvernement afin de lui permettre de rétablir sa capacité de fonctionner et d’établir un système policier et judiciaire. Le Haut-Commissaire a également averti que les évènements actuels en RCA menacent de déstabiliser l’ensemble de la région car, a-t-il signalé, la brutalité contre des communautés musulmanes pourrait servir de prétexte à des forces terroristes extrémistes pour s’étendre. Si la violence s’est concentrée à l’ouest, il ne faut pas négliger l’est, a prévenu M. Guterres. Les efforts doivent viser « toute » la RCA et il faut reconnaître que la reconstruction d’un État « disparu » est un processus intensif et de longue haleine qui doit aller bien au-delà du retour au calme et des élections. Le Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Centrafricains de l’extérieur, M. TOUSSAINT KONGO DOUDOU, a affirmé que les différents exposés présentés décrivaient la « véritable réalité sur le terrain ». Compte tenu des défis multiples qu’affronte le pays, qu’ils soient d’ordre sécuritaire, humanitaire, politique ou social, « seules les Nations Unies détiennent l’avantage comparatif au travers d’une opération de maintien de la paix multidimensionnelle, multifonctionnelle et intégrée ». En attendant le déploiement de la mission et des délais de procédure, « il est hautement souhaitable que la MISCA soit renforcée en capacités opérationnelles, conformément à l’appel du Secrétaire général ».

 

Le Ministre centrafricain en a appelé « à la sagesse des membres du Conseil de sécurité » pour endosser le rapport du Secrétaire général et a dit espérer l’« adoption rapide d’une résolution forte autorisant le déploiement d’une opération de maintien de la paix, en coopération avec l’Union africaine ». « Il n’y a pas d’autre alternative à une opération de la paix », a-t-il insisté. « Il faut agir maintenant afin d’éviter que le pays ne plonge dans le chaos et ne devienne le terreau du terrorisme international », a déclaré M. Doudou. « Si l’on attend trop, ce sera trop tard. Pensez aux enfants qui sont tués, aux femmes qui sont violées », a-t-il conclu, très ému. M. TÉTE ANTÓNIO, Chef de la délégation de l’Union africaine, a indiqué que depuis le 20 février, la MISCA, avec l’appui de la Sangaris, avait fait des progrès pour stabiliser la situation sur le terrain. Le nombre d’incidents sécuritaires a diminué de manière significative et de nombreuses vies humaines ont pu être sauvées, s’est-il félicité. Les personnes déplacées regagnent leur foyer et la vie reprend progressivement son cour à Bangui. M. António a également indiqué que la MISCA était parvenue à sécuriser le corridor qui relie Bangui à la frontière avec le Cameroun, un facteur essentiel, at-il expliqué, pour la fourniture de l’aide humanitaire et les échanges commerciaux.

 

Des mesures ont également été prises pour désarmer des membres des ex-Séléka et des anti-Balaka. M. António a toutefois reconnu que le niveau de violence dans le pays demeure « inacceptable » et qu’une action soutenue est nécessaire pour assurer une protection plus effective de la population civile. Il a souligné qu’il importe de reconnaître la valeur ajoutée et les contributions des « opérations d’appui à la paix » dirigées par les Africains. M. António a appuyé le déploiement d’une opération de maintien de la paix de l’ONU, « avec un possible transfert d’autorité le 15 septembre 2014 ». Il a souligné que la transformation de la MISCA en une opération de l’ONU doit se fonder sur des principes solides. Il a insisté sur l’importance de l’appropriation nationale et de l’engagement politique des parties prenantes nationales. Le rôle de la communauté internationale ne doit pas se substituer à celui des parties centrafricaines mais plutôt le compléter dans le plein respect de la souveraineté du pays, a-t-il notamment estimé. Il faut également, a enchainé M. António, appuyer fermement le rôle de la région et de l’Union africaine pendant l’étape post-MISCA afin de pouvoir ancrer l’opération de maintien de la paix sur la base d’un ferme engagement régional et continental. Il a souligné que la région, travaillant de près avec l’Union africaine, avait fait preuve d’un leadership fort pour répondre à la crise en RCA. Il a appelé le Conseil de sécurité à continuer d’appuyer les efforts du Président de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et du Président du Comité de suivi sur la RCA de la CEEAC, ainsi que le Groupe de contact international pour la RCA. Le représentant a estimé que l’opération de maintien de la paix envisagée doit faire partie d’un engagement plus large de la communauté internationale envers la RCA.

 

Le succès de la MISCA est essentiel pour assurer celui de l’opération envisagée, d’où l’importance de fournir à la MISCA l’appui logistique et financier dont elle a besoin afin de lui permettre d’achever la phase initiale de stabilisation dans les délais impartis, a ajouté M. António. Il a jugé nécessaire de tirer les enseignements de la transition de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) à la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Le représentant a voulu que l’Union africaine soit consultée comme il se doit dès l’ébauche de la résolution qui mandaterait le déploiement de l’opération de maintien de la paix envisagée, que suffisamment de temps soit accordé au processus de consultations, sans compromettre pour autant le calendrier prévu pour son déploiement, et que le texte soit cosigné par un des membres africains du Conseil de sécurité. Il a également recommandé que des Africains soient nommés à la tête de la mission et de ses composantes militaires et de police. 


Avec les compliments du Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA). 

 

                     Porte-parole et chef de l’unité de l’information publique : Uwolowulakana IKAVI,
                          Tel : +236 75495383 E-mail : 
ikavi@un.org 

                    Site web  : http://www.binuca.unmissions.org

 

RCA : DEVANT UN CHEF DU HCR HORRIFIÉ ET UN MINISTRE CENTRAFRICAIN TRÈS ÉMU
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 13:24

 

 

 

 

Amnesty International 
 

6 mars 2014 


Communiqué de presse

 
Nouvelle crise humanitaire pour les personnes fuyant les violences en République centrafricaine 


Des milliers de personnes contraintes à fuir les violences en République centrafricaine (RCA) se trouvent désormais confrontées à une nouvelle catastrophe humanitaire au Tchad voisin, a déclaré Amnesty International. La saison des pluies s’annonce et leur situation déjà désespérée se détériorera rapidement à moins que des abris, de la nourriture et des services de soin ne soient mis à leur disposition de toute urgence.

 
Une délégation d’Amnesty International a passé les deux dernières semaines à interviewer des victimes de violences en RCA et à se rendre sur les sites où ils vivent actuellement, le long de la frontière entre le Tchad et la RCA, ainsi qu’à N’Djamena, la capitale tchadienne. Sur place, les délégués ont trouvé des milliers de personnes négligées par les autorités et les agences humanitaires ; beaucoup souffraient de malnutrition aiguë et n’avaient pour seul refuge que l’ombre des arbres. Figuraient parmi ces personnes de nombreux enfants, dont beaucoup avaient été séparés de leur famille par le chaos et avaient besoin d’aide en urgence.

 
« La situation est assez désespérée. Nous avons vu des personnes qui vivaient dehors depuis des semaines à attendre l’aide promise. La saison des pluies, qui est sur le point de commencer, rendra de nombreuses zones inaccessibles et s’accompagnera de la menace des maladies à transmission hydrique », a déclaré Christian Mukosa, spécialiste de la République centrafricaine à Amnesty International. 

« Il est inacceptable que des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, forcés à quitter la République centrafricaine car ils craignaient pour leur vie, risquent la mort ici au Tchad faute de l’assistance la plus élémentaire. Il est important que le gouvernement tchadien et la communauté internationale, y compris les organes des Nations unies, fournissent de toute urgence une aide à ces personnes et veillent à ce qu’elles soient en sécurité, reçoivent de la nourriture, et bénéficient de services médicaux et d’abris adaptés. »

 
Certains des sites où ces personnes se sont refugiées sont dangereusement proches des violences en cours en République centrafricaine. Sido, dans le sud-est du Tchad, est à moins d’un kilomètre de la frontière centrafricaine et accueille plus de 8 000 personnes.

 
La présence de camps si près de la frontière contribue par ailleurs à augmenter l’insécurité et la vulnérabilité des réfugiés. Une femme a dit à Amnesty International que le commandant de la Séléka qui l’avait agressée en République centrafricaine se trouvait désormais dans le camp où elle avait fui. Un autre réfugié a expliqué aux délégués qu’il craint pour sa vie après avoir reconnu au moins quatre ex-combattants de la Séléka parmi les résidents du camp où il se trouve actuellement.

 
« Un véritable climat de peur existe dans les camps étant donné que les réfugiés, quelles que soient leurs allégeances, se retrouvent à côtoyer des auteurs de violations des droits humains. La situation est extrêmement dangereuse. Compte tenu de l’absence de mesures de sécurité, ce n’est qu’une question de temps avant que le conflit ne s’étende », a déclaré Christian Mukosa. 


L’équipe a rencontré seulement quelques représentants des autorités tchadiennes et agences humanitaires, et la plupart des personnes se trouvant dans les camps sont obligées de se débrouiller seules. 


« Le gouvernement tchadien doit prendre ses responsabilités. Il a déployé son armée en République centrafricaine pour secourir des Tchadiens dont la vie était en danger, et il envoie désormais ces personnes dans des agglomérations n’ayant pas les ressources requises pour s’occuper d’elles », a déclaré Christian Mukosa.

 
Il apparaît clairement que le gouvernement tchadien éprouve des difficultés à faire face à ce très grand afflux de personnes sur son territoire. Il est urgent que la communauté internationale coordonne une action visant à aider les autorités à éviter une nouvelle crise humanitaire.

 
Il est également crucial qu’un système cohérent soit mis en place afin de déterminer qui sont les réfugiés et de veiller à ce que ces personnes bénéficient de la protection internationale qu’elles méritent. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et les autorités tchadiennes doivent coordonner leur action et faire le nécessaire pour que le processus soit lancé dans tous les sites concernés le plus rapidement possible. 


Note aux rédacteurs : 


Depuis décembre 2013, plus de 70 000 personnes venues de République centrafricaine ont été enregistrées en tant que réfugiés au Tchad. Elles ont fui les tueries et autres graves violations des droits humains actuellement perpétrées en République centrafricaine. Ces personnes ont été évacuées par voie aérienne, le gouvernement tchadien ayant fourni certains des avions, et par convois escortés par l’armée tchadienne. D’autres ont franchi la frontière par leurs propres moyens. La plupart des évacués sont musulmans, nés en République centrafricaine mais d’origine tchadienne. Amnesty International a également constaté que certains étaient originaires du Cameroun, du Congo, de Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria, de République centrafricaine, du Sénégal et du Soudan.

 

Les délégués ont recueilli plus de 200 entretiens, à la fois en République centrafricaine et au Tchad au cours des trois dernières semaines. Au Tchad, ils se sont rendus sur plusieurs sites (dont le centre social n° 7 et Gaoui) à N’Djamena et aux alentours, ainsi qu’à Sido, Damaya, Doba, Bekoninga, Gore et Moundou dans le sud du pays, le long de la frontière avec la République centrafricaine. 

Les motifs de préoccupation d’Amnesty International ont été communiqués aux autorités tchadiennes, notamment lors de réunions avec la ministre de l’Action sociale et le ministre des Droits de l’homme. 

 

 

Centrafrique: les violences entravent l'aide humanitaire

 

internet@lesoir.be (Avec les rédactions du Soir en ligne, du Soir, d’AFP, d’AP et de Belga)

 

Les violences en Centrafrique, surtout dans le Nord du pays, «entravent le déploiement de l’aide humanitaire destinée à des populations qui souffrent déjà d’un manque criant d’assistance», a averti vendredi Médecins sans frontières (MSF). «La présence de groupes armés en déroute et l’accroissement du chaos dans le pays, y compris dans la capitale, Bangui, ont conduit à une escalade de l’insécurité qui expose les populations et les organisations humanitaires internationales à la violence», explique MSF dans un communiqué. Récemment, «quatre incidents graves» à Kabo, «ont contraint MSF à réduire ses activités médicales», ce qui a des «des conséquences désastreuses pour plus de 50.000 personnes vivant dans la région», déplore Sylvain Groulx, chef de mission MSF

Nouvelle crise humanitaire pour les personnes fuyant les violences en République centrafricaine
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 02:45

 

 

 

 

 


NATIONS UNIES (Etats-Unis) AFP / 06 mars 2014 21h37 - La question de la taille et du financement du projet visant à déployer des milliers de Casques bleus en Centrafrique était jeudi au coeur des discussions du Conseil de sécurité, l'ambassadeur français prédisant une négociation difficile.


Ce sera une négociation difficile car pour beaucoup de pays, le coût des opérations de maintien de la paix pose problème, a souligné Gérard Araud à l'issue de la réunion --la première du Conseil sur la proposition de Ban Ki-moon de déployer d'ici la mi-septembre 12.000 soldats et policiers en République centrafricaine (RCA) pour rétablir l'ordre dans un pays immense en proie à l'anarchie et à la violence entre communautés chrétienne et musulmane.


Tous les Etats membres comprennent la nécessité d'une opération de maintien de la paix mais il y a des questions, des nuances sur la nature de la menace, a poursuivi l'ambassadeur français. Il a admis qu'il s'agirait d'une opération lourde et inscrite dans la durée, qui coûterait plusieurs centaines de millions de dollars par an selon les estimations de l'ONU.


La France va proposer dans les semaines qui viennent à ses partenaires d'adopter une résolution autorisant cette opération, qui prendra le relais de la force de l'Union africaine (Misca) déjà sur place aux côtés des 2.000 soldats français de l'opération Sangari.

Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power, les Etats-Unis soutiennent la demande du secrétaire général de l'ONU et sont prêts à travailler en collaboration étroite avec leurs partenaires sur ce projet. Il est clair, a déclaré Mme Power à l'AFP, qu'une (telle) opération devra être soutenue par des partenaires sur le terrain, y compris par le biais d'une présence militaire continue et solide --une invitation à la France à maintenir un contingent en RCA.


L'administration Obama devra cependant convaincre le Congrès de financer l'opération.

Nous sommes d'accord sur l'objectif (...) mais un certain nombre de questions ont été posées, a de son côté expliqué le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous. Il a fait valoir que l'opération serait flexible et sa mise en place progressive afin d'amortir un coût important, qu'il a chiffré à des centaines de millions mais pas un milliard de dollars par an.


En présentant le plan de M. Ban au Conseil, M. Ladsous avait reconnu qu'il n'y avait pas de solution miracle en République centrafricaine, jugeant toutefois une opération de maintien de la paix indispensable. Retarder une réponse durable pourrait être encore plus coûteux, a-t-il plaidé en soulignant l'impact négatif potentiel pour la stabilité de la région, y compris une division du pays et la création d'un terrain propice aux groupes extrémistes.


En attendant l'arrivée des Casques bleus à l'automne, il avait appelé à apporter d'urgence à la Misca un soutien financier rapide et généreux. La plupart des futurs Casques bleus viendront des rangs de la Misca.


La patronne des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos a elle aussi plaidé pour l'envoi de renforts. A l'heure où je vous parle, des gens vivent dans la peur d'être attaqués et la communauté internationale semble paralysée, a-t-elle déclaré devant le Conseil.


Il faut donc rétablir la sécurité pour faciliter la livraison de l'aide humanitaire: la route de Douala, au Cameroun, à Bangui n'est pas sûre et cela oblige à acheminer les secours par avion, ce qui coûte presque huit fois plus cher que par la route, a-t-elle expliqué.


Le financement de l'aide est insuffisant alors qu'une crise alimentaire menace: des 551 millions de dollars de l'appel de fonds de l'ONU pour 2014, seuls 16% ont été versés.

Mme Amos s'est rendu récemment en RCA, de même que le Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés Antonio Guterres. Ce dernier a confié au Conseil qu'en huit ans de mandat il avait rarement ressenti autant d'émotion que pendant cette visite. Depuis début décembre, nous assistons à un +nettoyage+ frappant la majorité de la population musulmane dans l'ouest de la RCA, a-t-il dénoncé, expliquant que 15.000 musulmans étaient encore pris au piège dans l'ouest de la RCA, sous la menace d'éléments anti-Balaka.



(©) 

Casques bleus en Centrafrique: le coût de la mission au coeur des discussions
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 02:20

 

 

NDLR : Cette surenchère de droit de réponse prend fin ici

 

 

A Monsieur Michel GUEZEWANE

 

Selon votre dire, le ridicule ne tue pas en Centrafrique, vous êtes pleinement là dedans cher compatriote. Ce que vous ne saviez pas ! J’ai le droit absolu de donner mon opinion sans idolâtrer, ni complaisance. Il me semble m’inscrire à des concours de Littérature.

 

Par ailleurs, je peux vous rappel Monsieur Michel GUEZEWANE que moi aussi été très frustré de l’échec de la Transition II. Tant des combats que j’ai vu s’envoler pour arriver là.

 

Vous aviez ramassés  tout ce qui peu sortir dans votre Triple pour plaire à vos Gourous et c’est votre droit Absolu.  C’est vous peut être qui verse dans des Amalgames, peut être aussi  atteint par la maladie d’Alzheimer vu les résultants de la somme des actions posées des politiques jusqu’aujourd’hui, et l’état de notre Pays ?! Les fautes grammaticales ou d’orthographiques relevées, ne m’empêcheront jamais de donner mon opinion, et je pense sur le fond mes propos sont tellement pertinents que vous aviez l’air d’être  ébranlé. Et si vous vous lisez un peu, il me semble que vous aviez fait aussi pas mal des fautes grammaticales ou d’orthographiques. Mais juste pour vous signaler, tout le monde en fait de fautes, même le plus grand. Mais le débat ne se situe pas à ce niveau, vous êtes tellement suffisant que finalement vous ne risque  pas de descendre plus bas ! Et vous le fait très bien. Rien que votre réaction peut déjà vous situer compatriote de votre vision de la réussite.

Ps) Franchement si les Transitions précédentes n’étaient pas un échec !?, vous devriez avoir une mauvaise appréciation de la réussite, Vous êtes lamentable il y a tellement des choses que je peux vous répondre a travers vos propres contradictoires que c’est une perte de temps ! Si mon échec peut être relevé au monde entier par l’insuffisance en grammaire et orthographe, alors quelles seront vos réussites ?  Cette réciproque reste à vérifier !

Pour info ! Mon titre d’Ingénieur je l’ai pas volé, exercer dans des cabinets dans des Grands cabinets de conseils en système d’information précédemment motionnés, peuvent en témoigner de mes compétences.

 

Nb) Majeur promotionnel malgré mes fautes grammaticales et d’orthographes. Mes mémoires et thèse professionnelle, je les avais rédigés en Sango ! Pathétique non ?

 

Votre pauvreté intellectuelle se situe à ce niveau mon cher compatriote. Manque de discernement entre la forme et le fond.

 

Nb) Ce Pays à nous tous ! il faut la construire pour le bien être de tout le monde.

 

Lyon, le 6 mars 2014

 

Mr. Aubin-Roger KOMOTO

Réponse de Roger Aubin Komoto au droit de réponse de Michel Guézéwane
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 01:54

 

 

 

 

 

(Agence Ecofin) jeudi, 06 mars 2014 14:50- La ministre de la Justice de Centrafrique Isabelle Gaudeuille a lancé, le 6 mars à Genève, un appel à un « plan Marshall » pour sauver ce pays déchiré par des violences interconfessionnelles. «La mobilisation de la communauté internationale est plus que jamais urgente pour la restauration de l'Etat et procurer le minimum vital. Il faut une approche globale, mieux un « plan Marshal » pour sauver le pays et éviter que la gangrène ne se propage dans la région», a-t-elle déclaré devant le Conseil des droits de l'Homme.  

 

«La République centrafricaine vit l'un des moments les plus difficiles de son histoire, à la limite du chaos, imposé par les mouvements armés», a déclaré la représentante du gouvernement de transition de Bangui, évoquant «un drame humanitaire qui dépasse l'entendement».

 

Estimant que la mobilisation des organisations humanitaires est «insuffisante », Mme Gaudeuille a appelé la communauté internationale à «agir d’urgence pour rétablir les services de l'administration, des hôpitaux, rouvrir les écoles, renforcer la police et l'armée».

 

La Centrafrique a basculé depuis un an dans le chaos, dans le sillage du renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par la coalition rebelle à dominante musulmane de la Séléka. Les exactions  perpétrées durant des mois par les combattants  de la Séléka contre la population majoritairement chrétienne, ont abouti à la formation de milices d'autodéfense anti-balaka, déclenchant un cycle infernal de violences interconfessionnelles.

Centrafrique : le gouvernement appelle à un « plan Marshall » pour mettre fin au chaos
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