ALLIANCE DES FORCES DEMOCRATIQUES POUR LA TRANSITION-AFDT
-ASD-CRPS-MCP-MDES- MLPC-RDC-
CONFERENCE DE PRESSE DU 28 AVRIL 2014
PROPOS LIMINAIRE
La situation sécuritaire de notre pays est toujours très tendue. Face à cette récente et brutale détérioration de la situation sécuritaire, nous devons tous prendre la mesure de la tragédie qui se joue, et dont notre pays pourrait ne jamais se relever si rien n’est fait. Le chaos ne peut perdurer : notre peuple est exsangue, toute une communauté, cible d’un déchainement de violence aveugle, a été contrainte à l’exode. Les conséquences sociales et humanitaires sont dramatiques.
L’union sacrée politique est rendue nécessaire, et c’est à nous, classe politique centrafricaine, qu’il appartient de montrer l’exemple et d’incarner cette union sacrée dont le pays a besoin pour que cessent les violences et que le retour à la paix soit envisagé. Nous devons montrer l’exemple, montrer qu’au-delà des logiques partisanes, et des intérêts particuliers, nous savons, le moment venu, nous réunir. Aujourd’hui seuls priment l’intérêt général et l’avenir du Centrafrique et de son peuple.
Nous nous félicitons que tant de responsables, au premier rang desquels les Autorités de la Transition, les Chefs des partis, la société civile et les Chefs des communautés religieuses se soient mobilisés en faveur de ce retour à la paix. Nous lançons un appel pour que les milices et les détenteurs illégaux d'armes de guerre déposent les armes car trop d’entre nous ont souffert, et souffrent encore. Trop d'entre nous ont eu à perdre un proche ou à craindre pour leur vie. Trop d’entre nous ont eu à fuir et fuient encore leurs foyers, leur pays.
Nous condamnons de façon unanime les auteurs d’exactions et de violences, qu’ils soient anti-balaka, ou ex-Séléka, quelles que soient leur conviction politique, leur appartenance ethnique, ou leur orientation religieuse. Nous rappelons que tous les auteurs , coauteurs et complices de violences, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis dans le pays, doivent être poursuivis, arrêtés et traduits en justice, notamment en coopération avec les États de la région et la Cour Pénale Internationale.
A terme, la chaîne pénale et les infrastructures de base de la justice doivent être rétablies à cet effet. Enfin, nous sommes informés de toutes les manœuvres en cours pour la partition de notre pays, et nous tenons à réaffirmer notre attachement à l'unité et à l'indivisibilité du territoire national.
Notre défi aujourd’hui est de conduire les Centrafricains vers la réconciliation dans le seul intérêt de la Nation entière et de créer les conditions d’une paix durable, préalable nécessaire à la stabilité du pays et à l’avènement d’une société démocratique. Nous rappelons que dans le cadre de cette réconciliation que nous appelons de nos vœux, la violence et l’impunité sont exclues.
Nous demandons aux Autorités de la Transition de tout mettre en œuvre, en lien avec la communauté internationale, afin que le calendrier électoral et ses différentes étapes soient respectés. C'est pourquoi nous appelons le gouvernement à doter l’Autorité Nationale des Elections des moyens nécessaires à sa mission.
Nous restons convaincus que sans l'application intégrale de la Résolution 2127 du Conseil de Sécurité, plaçant le mandat des Forces Internationales sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies avec la nécessité de recourir à la force par le désarmement des milices, il est illusoire de prétendre à la stabilisation de la RCA. C'est pourquoi nous pensons que la délocalisation de nos compatriotes musulmans ne constitue pas une solution durable de la crise.
Nous remercions la communauté internationale (CEMAC, CEEAC, UA, UE, ONU, la France et les Etats-Unis) pour son aide et son engagement à nos côtés depuis le début du conflit. Nous lui lançons un nouvel appel : début mars 2014, l'Onu n’avait reçu que moins du cinquième des 551 millions de dollars d'aide sollicités en décembre 2013 pour fournir de la nourriture, une assistance médicale et des abris aux populations locales. Or cette aide est essentielle, tant pour les réfugiés et les déplacés, que pour les populations encore présentes sur place.
Sans cette aide, il est difficile d’envisager le retour dans leurs foyers des populations déplacées et refugiées. Nous espérons que la communauté internationale prendra la mesure de l’urgence et accélèrera le versement des dons, car le sort de nos populations en dépend. Enfin, outre sa contribution régulière à la résolution de la crise actuelle, nous voulons réaffirmer que l'AFDT est également porteuse d'un projet pour la période post- transition. En définitive, devant cette situation, nous réitérons nos propositions de sortie de crise suivantes:
1- L’application effective, intégrale et immédiate des résolutions 2121 et 2127 du Conseil de Sécurité des Nations Unies par les forces internationales;
2- L'équipement et le déploiement des forces de police et de gendarmerie aux côtés des forces internationales sur toute l'étendue du territoire national;
3- Le cantonnement, le contrôle et la restructuration des Forces Armées Centrafricaines (FACAS), puis leur équipement et leur déploiement aux côtés des forces internationales sur toute l'étendue du territoire national;
4- L'exécution très rapide des programmes de Désarmement-Démobilisation- Réinsertion et Rapatriement (D.D.R.R.) ;
5- La restauration de l'autorité de l'Etat par le redéploiement rapide de l'administration;
6- La mise en œuvre des procédures judicaires préalables à toute réconciliation; 7- Le retour des réfugiés et des déplacés dans leurs foyers;
8- L'accélération du soutien humanitaire aux populations déplacées et en détresse;
9- La dotation de l'Autorité Nationale des Elections (ANE) des moyens logistiques et financiers pour l'accomplissement de sa mission.
Je vous remercie.
ALLIANCE DES FORCES DEMOCRATIQUES POUR LA TRANSITION (AFDT) (ASD-CRPS-MCP-MDES-MLPC-RDC)
APPEL A LA PAIX
L’Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT) :
o Extrêmement préoccupée par la situation désastreuse que traverse notre pays avec des effets catastrophiques pour la population ;
o Consciente de la responsabilité historique des Leaders des Partis Politiques qui la composent face au devenir de la République centrafricaine ;
o Considérant la dégradation de la situation sécuritaire de notre pays; o Considérant qu’aucun développement ne peut s’envisager sans la paix ;
o Prenant en compte l’indéfectible attachement du peuple centrafricain à vivre dans la paix, la cohésion, la solidarité et l’unité nationale ;
o Considérant que la République centrafricaine par son histoire et sa position géographique est un creuset de brassages de populations ;
o Considérant que la diversité des communautés humaines constitue une source d’enrichissement, tant sur le plan économique, social que culturel et relationnel;
o Soucieuse du bien-être des populations et de la prospérité de notre pays ;
o Déterminée à accompagner le processus de transition en vue de restaurer les institutions démocratiques et de contribuer au relèvement du pays;
APPELLE
1. Tous les acteurs politiques à œuvrer dans la communion pour un retour définitif de la paix et de la sécurité en Centrafrique en bannissant toute forme d’action de nature à inciter à la violence, à la haine ethnique, tribale ou religieuse et à animer la vie politique dans un esprit de consensus et de respect mutuel ;
2. Tous les compatriotes sans distinction à promouvoir la culture de la paix et à s’abstenir de toute initiative susceptible d’alimenter la haine et la division ;
3. Les autorités de la Transition à créer les conditions de la consolidation de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national et à œuvrer pour le retour en Centrafrique des compatriotes réfugiés à l’étranger et des étrangers obligés de quitter notre pays du fait de la crise sécuritaire;
4. Les acteurs institutionnels et sociopolitiques à sensibiliser, mobiliser et organiser les citoyens centrafricains autour des idéaux de paix, de démocratie, de justice et de progrès et à contribuer efficacement à l’éducation, à la citoyenneté et au civisme ;
5. Les éléments appartenant à l’ex coalition séléka et ceux de la milice anti-balaka à prendre conscience de la situation dans laquelle ils ont plongé leur pays, à déposer effectivement les armes et à renoncer à la violence sous toutes ses formes ;
6. Aux forces internationales (MISCA, SANGARIS, EUFOR) déjà déployées en Centrafrique à appliquer sans ambigüité la Résolution 2127 du Conseil de Sécurité de l’ONU en procédant au désarmement effectif des groupes armés, condition sine qua non pour la restauration de la paix;
7. A la Communauté internationale à appuyer les institutions de la Transition dans le processus de pacification du pays et de la réconciliation nationale. Que la paix soit ! Qu’elle revienne et qu’elle règne dans nos esprits, dans nos familles respectives et dans notre pays !
ZIA SIRIRI AKIRI NA YA TI SEWA TI E OKO OKO NGA NA YA TI KODORO TI E !