Mis à jour le vendredi 2 mai 2014 à 9h31
Depuis plus d'un an, la Centrafrique est déchirée par un conflit entre deux communautés: les anti-balakas, des milices chrétiennes, et les sélékas, les milices à majorité musulmanes. La situation humanitaire se dégrade.
Pour un million et demi de personnes, c'est-à-dire un tiers de la population, se nourrir devient difficile.
Les plus fragiles sont les enfants. C'est ce qu'explique Denise Brown, elle est la directrice régionale du PAM, le Programme alimentaire Mondial pour l'Afrique de l'ouest : "Le nombre d’enfants qui sont malnutris sévères, qui doivent aller à l’hôpital, pour chercher une aide particulière, a triplé. Si ces enfants ne reçoivent pas l’aide qu’il leur faut, ils vont mourir".
La Centrafrique, c'est un pays qui vit essentiellement de l'agriculture.
Or, depuis le début des violences, les cultures ont été détruites. Les agriculteurs ont peur d'aller travailler aux champs.
C'est pourtant une période très importante, puisque c'est maintenant qu'il faut semer...
Le PAM distribue des semences et évidemment des vivres. Mais c'est très compliqué. "On a eu depuis deux semaines quatre camions attaqués, les chauffeurs blessés, des vivres volées. On a du mal à trouver des transporteurs qui veulent aller dans le centre du pays".
La saison des pluies qui est en cours va sans doute compliquer les choses parce que certains villages ne seront plus accessibles, comme les routes ne sont pas goudronnées.
Et puis c'est un problème qui est devenu régional. "Il y a à peu près 300 000 personnes qui ont quitté le pays pour le Tchad, le Cameroun, la RDC. Donc ils sont là parfois dans des camps, parfois dans des communautés. Ils ont besoin d’une aide, parce qu’ils ont tout laissé derrière. Il y a des gens qui ont marché pendant des semaines qui arrivent au Cameroun extrêmement faibles, les enfants malnutris et ils n’ont rien. Avec la communauté internationale, il y a une réponse qui a été préparée, mais on souffre du manque de ressource".
Le PAM n'a pour l'instant reçu qu'un quart du montant qui lui avait été promis pour faire face à la situation...
Le Programme de l'ONU rappelle l'urgence de sécuriser le pays. Une petite partie de la force européenne est arrivée sur place. Les Casques Bleus eux arriveront sur place en septembre prochain.
Avec Aline Wavreille
http://www.rtbf.be/info/monde/detail_centrafrique-la-situation-humanitaire-est-tres-grave?id=8259780