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  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 15:08

 

 

 

Le sommet de l'UA a fixé la feuille de route pour la Centrafrique

 

28/06/14(RFI )

 

Le sommet de l'Union africaine s'est terminé ce vendredi 27 juin. L'agriculture et les enjeux sécuritaires ont été au coeur des débats. Mais le sommet a été surtout marqué par une réunion en marge qui a rassemblé les chefs d'Etat d'Afrique centrale à propos de la situation en Centrafrique.

 

Outre le président Idriss Déby, le Camerounais Paul Biya, le Congolais Denis Sassou-Nguesso, le Gabonais Ali Bongo ainsi que l'hôte de la réunion, le président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang, ont participé à cette réunion à laquelle a aussi pris part la présidente de la transition centrafricaine Catherine Samba-Panza. Six mois après son élection, celle-ci a reçu une nouvelle fois le soutien de ses pays voisins, mais un soutien assorti de certaines conditions.

 

« Je suis une femme de combat. Je ne suis pas femme à démissionner », a confié hors micro la présidente de transition centrafricaine. « Nous soutenons sans réserves Madame Catherine Samba-Panza », a lancé de son côté le secrétaire-général de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale, le Tchadien Ahmat Allami.

 

De fait, dans leur communiqué final, les chefs d'Etat ont réitéré leur soutien à la présidente de la transition, mais ils ont aussitôt ajouté qu'ils prenaient acte de sa volonté de remanier son gouvernement. C'est une façon à peine voilée de faire savoir à leur interlocutrice qu'ils l'invitaient très fortement à ouvrir largement son futur gouvernement à la communauté musulmane du nord de la Centrafrique.

 

Au début de la réunion, les présidents de la sous-région ont écouté un exposé de Catherine Samba-Panza. Celle-ci a reconnu des « insuffisances ».

 

Puis ils l'ont invité à sortir de la salle et se sont concertés entre eux. A la fin, ils l'ont rappelée pour lui dire qu'ils souhaitaient que tous les Centrafricains, y compris les ex-Seleka et les anti-balakas se retrouvent prochainement dans un grand forum, à Brazzaville, à une date qui reste à déterminer.

 

A Bangui,les anti-balakas affichent leurs bonnes résolutions

 

Les anti-balakas ont tenu ce vendredi une réunion destinée à prouver qu'ils avaient retrouvé leur unité. Sébastien Wenezoui et Patrice Edouard Ngaissona, les deux chefs qui s'étaient divisés en mai, ont présenté aux commandants de zone de l'intérieur du pays, mais aussi aux représentants des autorités et de la communauté internationale, la nouvelle organisation de leur mouvement.

 

Au cours de la réunion d'hier, les chefs anti-balakas ont officialisés leur volonté de s'organiser et de parler d'une seule voix. Ils ont également réaffirmé leur désir de réconciliation avec les musulmans qu'ils avaient longtemps pris pour cible.

 

« Notre pays est un pays laïque. Les musulmans et les chrétiens vivaient depuis longtemps ensemble, dans la symbiose. Nous avons intérêt à ramener la paix », lance Emotion Brice Namsio, porte-parole du nouveau bureau.

 

Pour le chef du gouvernement centrafricain, André Nzapayéké, cette clarification des interlocuteurs est en soi une bonne chose pour le processus de dialogue : « en ma qualité de Premier ministre, je suis encouragé de voir que ces gens ont enfin compris qu'il faut vraiment calmer le jeu, et s'ils réussissent à s'entendre entre eux, je pense que l'on pourra enfin ouvrir un dialogue politique. »

 

La réorganisation des anti-balakas intervient alors qu'une première médiation entre séléka et anti-balakas avance progressivement sous l'impulsion d'une ONG centrafricaine. Le Premier ministre, lui, a indiqué à RFI sa volonté de faire en sorte que le dialogue s'accélère dans les semaines qui viennent pour que les machettes repartent dans les champs et servent à l'agriculture.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140627-le-sommet-ua-fixe-feuille...

 

 

 

Centrafrique : feu vert des dirigeants de la CEEAC pour un nouveau gouvernement de transition

 

MALABO, 28/06/14 (Xinhua) -- Annoncé depuis plus d'un mois par les rumeurs, un nouveau gouvernement est en voie d'être formé en République centrafricaine (RCA) à l'initiative de la présidente de transition Catherine Samba-Panza, à en croire un communiqué de presse publié à l'issue d'un sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) vendredi à Malabo.

 

Pour la première fois depuis son élection par le Conseil nationale de transition (CNT, Parlement provisoire en plus depuis un an) suite à la démission forcée sous la pression de ceux-ci et de la France le 10 janvier de Michel Djotodia porté au pouvoir par son ex-coalition rebelle de la Séléka en mars 2013, Mme Samba-Panza a pris part à un sommet réunissant la quasi-totalité des dirigeants de cette région.

 

Après un exposé "sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire" dans son pays, ces leaders sous l'instigation du Tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de la CEEAC, ont annoncé lui avoir "réitéré leur soutien dans l'accomplissement de sa mission pour la reconstruction de son pays. Ils ont par ailleurs pris acte de sa volonté de remanier son gouvernement", souligne le communiqué de presse remis à Xinhua.

 

Ancienne maire nommée de Bangui, Catherine Samba-Panza forme en ce moment la tête de l'exécutif intérimaire centrafricain avec le Premier ministre du gouvernement d'union nationale André Nzapayéké, précédemment vice-président de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC) à Brazzaville, élu comme elle par le CNT, sur la base de l'accord de Libreville du 11 janvier 2013.

 

C'est le remplaçant de Nicolas Tiangaye, également débarqué au même titre que Michel Djotodia à cause de son incapacité à faire baisser les tensions interreligeuses et intercommunautaires en RCA entre les ex-rebelles de la Séléka à dominante musulmane et les milices d'autodéfense chrétiennes anti-Balakas (anti-machettes) fidèles au président déchu François Bozizé.

 

Irritée par les blocages dans la mise en œuvre du processus censé aboutir à la tenue d'élections démocratiques pour la désignation d'un nouveau chef de l'Etat en février 2015, la présidente de transition s'est montrée impatiente à former un nouveau gouvernement. Le communiqué de presse n'indique cependant pas si un nouveau Premier ministre sera nommé en remplacement de Nzapayéké.

 

Au cours de leur rencontre tenue en marge du 23e sommet de l'Union africaine (UA), les dirigeants de la CEEAC se sont aussi inquiétés de la poursuite des exactions et ont recommandé à "l'ensemble des groupes armés, les forces politico-militaires et la classe politique centrafricaine à cesser toute forme de violence" et "à s'engager dans une recherche de solution pacifique et politique pour sortir leur pays de la crise", indique le communiqué de presse.

 

Prenaient part à ce sommet, outre le président tchadien, ses homologues équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, camerounais Paul Biya, congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de cette crise, gabonais Ali Bongo Ondimba, sao-toméen Manuel Pinto da Costa et le vice-président angolais Manuel Domingos Vicente.

 

Le secrétaire général de la CEEAC, Ahmad Allam-Mi, était aussi présent, avec les représentants spéciaux du secrétaire général de l'ONU et de la présidente de la Commission de l'UA en RCA, le général Babacar Gaye, et son collègue le général Jean-Marie Michel Mokoko.

 

 

La présidente Samba Panza, figurante dans la crise centrafricaine

 

27/06/14 (AFP)

 

Incapable d'enrayer les violences depuis son arrivée au pouvoir, obligée de quémander des soutien financiers extérieurs, la présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza joue un rôle de figuration quand les voisins de la région décident de l'avenir de son pays.

 

L'image perle d'elle-même: alors que les chefs d'Etats et de gouvernement sont réunis vendredi à huis clos en marge du sommet de l'Union africaine (UA) de Malabo pour parler de la crise centrafricaine, Mme Samba Panza patiente en pianotant sur sa tablette, assise dans un large fauteuil de velours rouge, dans un couloir ouvert au public près de la salle de réunion.

 

Tous les patrons de l'Afrique centrale étaient là: le Tchadien Idriss Déby Itno, le Congolais Denis Sassou Nguesso - qui est aussi médiateur international de la crise centrafricaine - l'Equato-guinéen Obiang Nguema Basogo, le Gabonais Ali Bongo Ondimba. Fait rare, même le président camerounais Paul Biya, qui se déplace très peu, avait répondu présent.

 

Et, en l'absence de la principale intéressée, ils se sont dits "préoccupés" face à l'enlisement du conflit, tout en appelant fermement les autorités de transition à instaurer un vrai dialogue entre les groupes armés qui dévastent le pays.

 

Depuis son arrivée au pouvoir en février, la présidente, sans police ni armée, s'est montrée tout aussi impuissante à réconcilier anti-balaka et ex-Séléka qu'à s'imposer face aux chefs d'Etat voisins comme le Tchad et le Congo, au pouvoir depuis des années. Et d'autant plus influents que leur soutien financier est crucial pour maintenir la Centrafrique à flot, ne serait-ce que pour payer les salaires de ses fonctionnaires.

 

A propos d'un éventuel remaniement à venir, le président Biya a assuré qu'ils n'étaient "pas entrés dans ces détails, c'est aux Centrafricains eux-même de décider s'ils veulent un nouveau Premier ministre".

 

Certes, la présidente a été invitée à présenter sa feuille de route au début de la rencontre avec ses pairs d'Afrique centrale, alors que son pays est suspendu de l'UA depuis le début de la crise en 2013. Mais les échanges se sont arrêtés là. Et aussitôt après, elle a quitté la salle pour laisser les chefs d'Etat et de gouvernement discuter entre eux..

 

 

 

Centrafrique: "la situation s'enlise" selon le président tchadien

 

27/06/14 (AFP)

 

Le président tchadien Idriss Déby Itno a jugé vendredi que "la situation s'enlisait" en Centrafrique, lors d'une réunion des dirigeants de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), en marge du sommet de l'Union africaine (UA) à Malabo vendredi.

 

"La situation s'enlise malgré les efforts de la CEEAC", a déclaré le président Déby à l'ouverture de la réunion, à laquelle était conviée la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba Panza, dont le pays est suspendu de l'UA depuis le début de la crise en 2013.

 

Le chef de l'Etat tchadien a souligné la "nécessité d'instaurer un dialogue franc et sincère" entre toutes les parties au conflit centrafricain.

 

La présidente Samba Panza, qui s'est exprimée en début de la réunion, a ensuite quitté la salle. Ses pairs se sont entretenus pendant plus d'une heure, tandis qu'elle attendait dans les couloirs du palais des Congrès de Malabo.

 

Etaient notamment présents le Camerounais Paul Biya, le Gabonais Ali Bongo et le Congolais Denis Sassou Nguesso, ainsi que le président en exercice de l'UA, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

Ils ont examiné "les problèmes auxquels la transition est confrontée: les questions humanitaires, la question des groupes armés qui déchirent le pays voire (le) menacent de partition", a ajouté M. Déby à l'issue du huis-clos.

 

"Nous estimons que il est temps vraiment de taper très fort pour que la paix revienne", a-t-il affirmé, en "prenant des décisions fortes".

 

Interrogé sur un éventuel retour du contingent tchadien dans la force africaine Misca engagée en Centrafrique, et dont il avait décidé le retrait en avril, Idriss Déby a assuré que "le problème n'a pas été posé".

 

Le Tchad, qui influence la politique centrafricaine depuis des années, a joué un rôle majeur dans cette crise, et faisait partie des plus gros contributeurs de la Misca jusqu'à son retrait.

 

Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka, la Centrafrique vit une crise sans précédent marquée par de terribles violences interconfessionnelles. Les exactions des groupes armés contre les civils ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

 

Rien que depuis lundi, près de 70 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le centre de la Centrafrique, dans des affrontements entre miliciens chrétiens anti-balaka et ex-rebelles Séléka, majoritairement musulmans, selon la Misca.

Centrafrique : feu vert des dirigeants de la CEEAC pour un nouveau gouvernement de transition
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 12:52

 

 

 

 

 

27/06/14 (RFI)

 

Depuis longtemps, les autorités de transition et les diplomates internationaux déplorent de ne pas avoir d'interlocuteurs fiables au sein du mouvement centrafricain des anti-balaka. La Seleka, de son côté, a mis en place une structure hiérarchisée, un état-major regroupant les différents chefs de guerre, et s'apprête à se doter d'une véritable aile politique. C'est maintenant aux anti-balaka de tenter d'unifier leurs voix. Ils se réunissent ce vendredi 27 juin à Bangui pour accorder leurs violons sur leur stratégie.

 

La scission au mois de mai entre les anti-balaka du 4e arrondissement conduits par Edouard Patrice Ngaïssona et ceux du sud-ouest de Bangui, emmenés par Sebastien Wenezoui, semble oubliée. Les deux hommes se sont mis d'accord il y a quelques jours. Ngaïssona sera le coordinateur national et Wenezoui, son adjoint.

 

C'est donc pour enterrer solennellement la hache de guerre que cette réunion a été organisée par deux ONG centrafricaines, Pareto et Mouda. Les deux chefs souhaitent même aller plus loin pour « montrer au monde qu'ils ne sont pas des bandits et qu'ils sont déterminés à aller vers la paix et la réconciliation », explique-t-on au sein de l'ONG Pareto.

 

Mise ne place d’une plate-forme de réflexion

 

Les commandants de zone, les comzones, anti-balaka venus de tout le pays ou presque, sont attendus à Bangui. « Le but, c'est aussi de discuter avec les comzones pour voir comment ils doivent se comporter avec les forces internationales et avec les autorités de transition, explique Sebastien Wenezoui. On prévoit aussi de mettre en place une plate-forme de réflexion pour orienter nos actions en faveur de la paix ».

 

Par ailleurs, la semaine dernière, toujours sous l'égide de Pareto, une rencontre entre des cadres Seleka et anti-balaka a eu lieu à Bangui pour amorcer des discussions entre les deux groupes ennemis.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20140626-rca-bangui-anti-balaka-un...

 

RCA: à Bangui, les anti-balaka unifient et organisent leur mouvement
RCA: à Bangui, les anti-balaka unifient et organisent leur mouvement
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 12:51

 

 

 

 

 

27/06/14 (APA)

 

Les 113 soldats des Forces Armées Centrafricaines de la Force Tripartite Tchad-RCA-Soudan vont quitter Birao, ce jeudi à destination d’Amdafock au Soudan pour attendre l’ordre de Bangui.

 

Ce départ intervient à cinq jours de la fin de l’ultimatum lancé par une rébellion en gestation à Birao à l’endroit du contingent centrafricain.

 

« Nous avons constaté la présence des généraux et colonels de l’ex coalition séléka tels que Mahamat Adam Nourredine, Arda, Abrass et autres » a rapporté un élément des FACA joint au téléphone.

 

Selon cette source, les rebelles, armes en main ont jalonné la route que « nous allons prendre pour sortir de Birao »

 

« Ce déplacement est rendu possible grâce aux véhicules de transport des troupes soudanaises affrétés pour la circonstance» s’est –il réjoui.

 

Cependant à Bangui, aucune déclaration officielle n’a été faite sur cette affaire.

Départ de Birao du Contingent Centrafricain de la force tripartite Tchad-RCA-Soudan
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 12:50

 

 

 

 

 

MALABO, 27/06/14 (Xinhua) -- Un sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) sur la crise en République centrafricaine (RCA) aura lieu vendredi sous la conduite de son président en exercice, le Tchadien Idris Deby Itno, en marge du 23e sommet de l'Union africaine (UA) organisé à Malabo en Guinée équatoriale, a appris Xinhua d'une source interne à cette organisation.

 

Avec la participation d'une quarantaine de chefs d'Etat, le sommet de l'UA se tient sans la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, à cause de la suspension de son pays de l'organisation panafricaine après la prise du pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui de Michel Djotodia, leader de l'ex-coalition rebelle de la Séléka contraint à la démission lui-même en janvier dernier.

 

Mais cette crise marquée par la persistance des violences à l'origine de la mise en retrait forcée de Djotodia sous la pression des chefs d'Etat de la CEEAC et de la France, constitue l'un des sujets des discussions des participants au rendez-vous de la capitale équato-guinéenne officiellement consacré à l'agriculture et à la sécurité alimentaire en Afrique.

 

"Evidemment, la situation est très difficile. Même si sur le plan sécuritaire propre la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, NDLR) a quand même fait un travail remarquable avec peu de moyens, parce qu'il faut noter qu'il y a eu une pression extraordinaire juste pour transformer la mission des Nations Unies", a souligné à Xinhua le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui.

 

Opérationnelle depuis le 19 décembre 2013 en remplacement de la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC) est une force autorisée par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Composée de plus de 6.000 hommes issus essentiellement de cette région, elle se prépare à passer le relais dès le 15 septembre à une mission de maintien de la paix de 12.000 hommes de l'organisation mondiale.

 

Pour le commissaire Smaïl Chergui, "une fois que la résolution est passée, plus personne ne pensait nous aider. On demande des choses extraordinaires à la force de l'Union africaine, mais personne ne pense nous aider. Il n'y a que les Etats-Unis qui continuent à nous fournir des moyens roulants et l'Union européenne qui paie les salaires. Mais on n'a pas eu d'aide supplémentaire pour faire mieux."

 

Par souci de solidarité envers la RCA, la CEEAC fournie également à ce pays une aide financière servant au paiement des fonctionnaires. "D'autres font des déclarations comme si c'était eux qui paient les salaires. Mais c'est en fait les pays d'Afrique centrale qui paient les salaires pour stabiliser et permettre une reconstitution du tissu social dans ce pays qui a été ébranlé par ce conflit interreligieux", confirme le diplomate africain.

 

A l'exception de José Eduardo dos Santos d'Angola et de Joseph Kabila de la République démocratique du Congo (RDC), tous les chefs d'Etat de la CEEAC ont répondu présent au 23e sommet de l'UA qui s'achève vendredi avec comme l'une des premières activités de cette journée le sommet convoqué par le président tchadien, comme en juillet 2013 et en janvier dernier à Addis-Abeba en Ethiopie.

Centrafrique : un sommet de la CEEAC vendredi à Malabo en marge du 23e sommet de l'UA
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 01:58

 

 

 

 

 

26/06/14(Organisation de la presse africaine (OPA) 

 

BANGUI (© APO) - Le PNUD, en partenariat avec le Fonds pour la consolidation de la paix et la Banque mondiale, a pris des mesures pour réhabiliter un système de paiement pour les fonctionnaires de la République centrafricaine.

 

Dans le cadre de ses efforts pour réhabiliter et soutenir les services gouvernementaux à Bangui, le PNUD a transféré à la Banque des Etats de l’Afrique centrale la moitié d’une somme totale de 4,6 millions de dollars en provenance du Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies, qui couvriront les salaires de 3 417 policiers et gendarmes pour les mois de mai à août. La Banque mondiale sera chargée de payer les salaires du reste de la fonction publique.

 

La violence sectaire en République centrafricaine, qui s’est accompagnée d’un effondrement complet de la sécurité, de l’autorité de l’État et de la primauté du droit, a entraîné des milliers de morts, forcé des centaines de milliers de personnes à fuir et créé une crise humanitaire en plein essor.

 

« Si la police n’a pas de système de paiement adéquat, il est peu probable qu’elle aidera au maintien de l’ordre et à faire appliquer la loi. Dans la situation actuelle, qui est extrêmement volatile, s’assurer qu’ils reçoivent un salaire est un bon début, » a déclaré Aurelien Agbenonci, Représentant résident du PNUD en République centrafricaine.

 

Les paiements sont effectués par le biais d’un fonds fiduciaire multipartenaires géré par le PNUD, à la suite d’un exercice de vérification mené conjointement par le PNUD avec la Banque mondiale en mai 2014, qui a produit une liste de 20 000 fonctionnaires agréés.

 

Les gendarmes et policiers patrouillent les rues de Bangui avec la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) et les troupes françaises de la Sangaris, aidant à rétablir l’ordre et à faire appliquer la loi dans les rues de la capitale.

 

Cet effort fait suite à l’appel du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, en février, qui exhortait à stabiliser la situation sécuritaire en Centrafrique par le biais d’un soutien financer visant à aider le nouveau gouvernement de transition à jeter les bases de la restauration du secteur de la justice et de la réconciliation.

 

La Commission de consolidation de la paix des Nations Unies a également souligné l’importance pour l’ONU d’aider le gouvernement de transition à rétablir la loi et l’ordre civil de manière rapide.

 

En mai, le Premier ministre s’est félicité du lancement du nouveau système, affirmant qu’il avait été « dicté par la nécessité de respecter les règles élémentaires de bonne gouvernance. »

 

Des formations sur le terrain devront avoir lieu à l’automne de 2014, renforçant les capacités des agents de police et de gendarmerie à enquêter et à poursuivre les crimes en collaboration avec la branche judiciaire. Ces formations s’ajouteront au soutien matériel déjà fourni par le PNUD et le Fonds pour la consolidation de la paix, y compris les véhicules fournis pour les patrouilles conjointes au sein de la capitale.

 

Le PNUD appuie le rétablissement des services publics essentiels en République centrafricaine
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 01:49

 

 

 

 

 

26/06/14 (AFP)

 

L'Union européenne a condamné mercredi les violences en Centrafrique, et appelé à l'arrêt des "hostilités" et des "actes de représailles".

 

"Nous condamnons fermement les violences qui ont secoué la ville de Bambari et sa périphérie ces derniers jours, et qui ont entraîné la mort d'une cinquantaine de personnes, essentiellement des civils", a indiqué le service diplomatique de l'UE dans un communiqué.

 

"Nous exhortons tous les groupes à cesser immédiatement les hostilités et à s'abstenir d'actes de représailles", a-t-il ajouté.

 

Près de cinquante personnes ont été tuées depuis lundi dans la région de Bambari, dans le centre du pays, dans une nouvelle explosion de violences déclenchée par le massacre de 17 peuls musulmans.

 

"L'UE reste extrêmement préoccupée par l'insécurité persistante en République centrafricaine et par la réduction de l'espace humanitaire dans le pays qui en résulte".

 

"Cette insécurité permanente et les menaces à répétition envers des communautés ciblées affaiblissent les conditions essentielles requises pour une réconciliation durable", souligne l'UE, qui "restera fortement engagée, avec ses partenaires internationaux, à soutenir la stabilisation de la République centrafricaine".

 

L'UE a déployé une force militaire en Centrafrique. Eufor-RCA assure depuis fin avril la protection de l'aéroport de Bangui, et est déployée depuis la mi-juin dans deux arrondissements de la capitale.

 

Centrafrique: l'UE appelle à l'arrêt des "hostilités" et des "représailles"
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 01:42

 

 

 

 

 

26/06/14(Dw-World)

 

Alors que les affrontements meurtriers se poursuivent en RCA entre les ex-rebelles Seleka et les Anti-balaka dans le centre du pays, les Anti-balaka annoncent vouloir transformer leur mouvement armé en parti politique. Selon des témoignages rapportés par l'AFP, la plupart des victimes des affrontements survenus à Bambari (au nord-est de Bangui) ont été massacrées à l'arme blanche ou tuées par balle. Ce qui fait craindre la résurgence des affrontements interconfessionnels du début de l'année à Bangui. Acte délibéré, ou simple coïncidence, les Anti-balaka choisissent ce moment pour annoncer leur intention de se transformer en parti politique, comme l'a annoncé Sylvestre Yagouzou, le coordonnateur adjoint chargé des opérations des Anti-balaka, joint par la Deutsche Welle.

 

De la création d'un parti politique

 

A priori, cette décision n'a rien d'anormal, en ce sens que tout citoyen centrafricain qui remplisse les critères définis par la loi en terme de création de parti politique, a le droit de le faire - sans restriction aucune. Cependant, ce qui choque la plupart des analystes, c'est la mauvaise réputation des miliciens Anti-balaka. Ces derniers sont régulièrement accusés de perpétrer des massacres à caractère purement ethnique et confessionnel. Dans ces conditions, quelle sera leur idéologie ? Que défendront-ils ? Autant de questions que se posent les observateurs de la vie politique en Centrafrique.

 

Autre controverse

 

La division des Anti-Balaka en plusieurs tendances est une grosse épine dans le pied du mouvement rebelle. Une aile dure par exemple reste fidèle à l'ancien président François Bozizé, et une autre qui a prêté allégeance à la nouvelle présidente de la transition, Catherine Samba Panza. Les deux groupes parviendront-ils à se mettre d'accord sur un minimum de consensus ? Il appartient désormais aux rebelles de faire de leur différence un atout de lutte non armé pour la conquête du pouvoir pour lequel ils ont pris des armes.

 

http://www.dw.de/vers-un-parti-politique-des-anti-balaka/a-1...

 

Vers un parti politique des Anti-balaka ?
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 01:24

 

 

 

 

Verbatim de la conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine, le général Babacar Gaye, en compagnie des Représentants spéciaux adjoints, l’Ambassadeur Lawrence Wholers, et  Aurélien Agbenonci. 


25 juin 2014

Le Général Babacar Gaye : 

Mesdames et messieurs bara ala kwe ! 

Je suis ici avec les deux Représentants spéciaux adjoints du Secrétaire général, l’Ambassadeur Lawrence Wholers que vous connaissez bien et Aurélien Agbenonci, également Coordonnateur résident et Représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qui vient de nous rejoindre et à qui je souhaite, en votre nom, la bienvenue en République centrafricaine. Il aura tout à l’heure l’occasion de répondre, certainement, à vos questions. 
  
Nous aurons aussi, tout à l’heure, l’arrivée du Général de brigade Frederic Hingray qui est le Chef de l’Etat-major de la future force de la MINUSCA. Il y a aura au-dessus de lui un commandant de la force et un commandant adjoint et il sera, en somme, la troisième autorité militaire. Il nous rejoindra tout à l’heure. 

Lors de notre dernière rencontre, le 22 mai dernier, j’avais, en exergue de mes propos liminaires, rappelé l’attention qu’accorde les Nations Unies à la liberté de la presse et j’avais, à l’occasion, condamné toutes les attaques visant les journalistes. Aujourd’hui encore, cette conférence de presse intervient au lendemain du décès de votre consœur, Mme Blanche Elisabeth Olofio, à la suite d’une longue maladie consécutive, chacun le sait, à une agression. Je voudrais ici saluer sa mémoire et remercier tous ceux qui, comme vous,  que ce soit à travers son transfert par avion ou d’autres actes bénévoles, l’ont aidée dans cette longue souffrance qu’ont été les derniers mois de sa vie. 

La MINUSCA est, vous le savez, désormais entrée dans les 90 jours avant ce qu’on appelle le transfert d’autorité entre elle et la MISCA. Les contingents de la MISCA ainsi que la MINUSCA sont déjà rentrés dans la préparation de ce passage sous béret bleu qui va donc intervenir le 15 septembre. Ces préparatifs se passent dans un environnement qui est marqué par les violences inacceptables intervenues hier à Bambari, mais aussi par des discussions entre représentants des groupes armés tenues sous l’égide d’organisations non gouvernementales. 

Nous percevons ce développement, cette discussion entre responsables de groupes armés, comme une réponse à l’appel que j’ai lancé ici, à plusieurs reprises, pour un sursaut des élites, pour l’implication des notables ; je le perçois ainsi. Je voudrais aussi que ces engagements des représentants des groupes armés se traduisent très rapidement en action sur le terrain. En action à la fois au profit des communautés qui, ici, à Bangui sont des communautés qui sont sous menaces, mais également des communautés comme celles de Boda, où les gens vivent en grandes difficultés. 

Je voudrais en profiter pour saluer et encourager la tenue à Bangui, à l’initiative de Madame la Présidente de la Transition, d’un premier atelier de consultation, préparatoire à la reprise du dialogue politique. Notre opinion est que le désarmement, la réconciliation, que nous appelons de tous de nos vœux, ce dialogue et cette réconciliation ne trouveront leurs voies que dans le cadre du dialogue politique auquel l’adhésion des populations et des forces vives de toute la nation est essentielle. 

Je disais que ce que les populations ont en commun aujourd’hui dans ce pays c’est la terre centrafricaine et, malheureusement, la souffrance. Je voudrais en profiter pour saluer tous ceux qui contribuent à alléger ces souffrances, et de ce point de vue, les Organisations non gouvernementales (ONG), mais également les agences des Nations Unies et surtout les forces, MISCA et Sangaris, qui donnent le meilleur d’elles-mêmes dans ce sens. 

Les Nations Unies en profitent pour réitérer leur appel aux anti-balaka à rentrer dans la légalité en déposant leurs armes et en se tenant prêts à bénéficier des programmes de retour dans les communautés d’origine. Les Nations Unies appellent les Séléka à se tenir prêts à rentrer dans le DDR, en respectant scrupuleusement les mesures de confiance et en se soumettant partout à l’autorité de l’Etat. 

La communauté internationale est au chevet de la Centrafrique. C’est le lieu de rappeler le soutien des Nations Unies aux autorités de la Transition et à leurs efforts pour une stabilité durable du pays. Cette stabilité nécessite que les Centrafricains soient au chevet de leur propre pays. 

Je vous remercie.
 

        
Questions/Réponses 


Le journal « Les dernières minutes » : Mon général, je commence par saluer votre présence ici, ainsi que l’arrivée du numéro 2 de la MINUSCA, à qui j’adresse mes questions. Nous ne manquerons pas de nous interroger la gestion des consécutives et multiples crises centrafricaines, et voudrons savoir quelle est l’attente des Centrafricains aujourd’hui par rapport à sa nomination en RCA ? Ma deuxième question : pourriez-vous, par rapport à vos compétences des Nations Unies, nous dire quel apport contextuel à la crise centrafricaine compter vous valoriser, surtout que, même devant les forces internationales comme hier à Bambari, de nombreuses personnes innocentes ont été massacrées ? 

Aurélien Agbenonci : Je pense que votre question est relative au fait que je rejoigne le leadership de la Mission. Pour ce qui est de l’attente des populations, je pense que cette question devrait être posée beaucoup plus aux Centrafricains, mais je sens confusément ce que vous avez voulu dire. Certainement, vous vouliez savoir quel pourrait être l’apport d’une personne comme moi à la mission globale de la MINUSCA dans ce pays. 

Comme vous le savez, l’organisation de la mission prévoit, pour appuyer le Représentant spécial, un Représentant spécial adjoint politique, pour tout ce qui concerne le dialogue politique et les mécanismes liés à l’évolution et à la stabilisation politique de la situation. 

En ce qui me concerne, il s’agit de la coordination des agences du système des Nations Unies mais surtout tout ce qui peut accompagner le travail du groupe civile qui vient travailler pour les affaires civiles au sein de la Mission. Ce que je compte faire est d’utiliser ma modeste expérience des pays qui ont traversé des crises, celle-ci pour que la réponse que nous apportons, sous le leadership du Général Gaye, soit une réponse qui se nourrisse de nos expérience d’ailleurs, de nos échecs mais aussi et surtout, je l’espère, de nos succès. Vous avez parlé d’attentes, nous serons à l’écoute du peuple centrafricain et cet espace créé, comme la conférence de presse, en est un. 

Pour ce qui est de ce que j’entends valoriser, je pense que dans la première réponse, je l’ai déjà dit, j’entends valoriser un engagement pour la paix, un engagement à contribuer au travail de toute une équipe mais c’est un travail qui a besoin que l’on utilise toutes nos aptitudes, toute notre énergie mais aussi l’engagement d’appeler les Centrafricains à revivre ensemble dans un monde de paix. 

Radio Ndeke Luka : Mon général, c’est à maintes reprises qu’on demande aux groupes armés de ce pays, la Séléka est les anti-balaka, de cesser les hostilités. Mais cette  situation perdure. Aujourd’hui, vous réitérez le même appel. Est-ce un ultimatum, qui ne dit pas son nom, à l’intention de ces groupes armés ? 

Babacar Gaye : Je vous remercie de votre question. Le Président Senghor a l’habitude de dire que répétition n’est pas redite. J’ai indiqué la voie qui nous paraissait être la bonne, à savoir celle du dialogue politique, et j’ai indiqué qu’il fallait que cet appel ait un écho d’abord parmi les gens qui détiennent des armes mais également parmi toutes les forces vives de la nation. C’est une question qui concerne l’ensemble de la nation, tel que cela avait été fait à la veille de l’élection de la Présidente Mme Dame Samba-Panza ; toutes les forces vives de la nation avaient eu à s’exprimer. C’est à travers une expression plurielle comme celle-là qu’on trouvera une solution à ce problème de la violence dans le pays. La dernière manifestation hier à Bambari et celle qui avait précédé le mois présent nous font penser qu’il y a presque un cycle. Presque toutes les 3 à 4 semaines, il y a de nouveau une poussée de violence qui fait que l’espoir que nous avions de voir les choses se calmer durablement est remis en cause. Cela prouve bien qu’il faut un moment que tout le monde s’asseye et que les causes de la violence soient discutées et que des solutions soient trouvées et mises en œuvre par l’ensemble de la nation. Tant que nous n’aurons pas cela, nous appellerons à cela publiquement mais nous agirons aussi par tous les autres moyens dont nous disposons pour pousser à cette stabilité durable. 

Tribune d’Infos : Mon Général, vous parlez de souhait des Nations Unies pour que les engagements pris soient traduits par des faits alors que, sur le terrain, c’est tout à fait le contraire. Par ailleurs, a aucun moment vous n’avez fait allusion, dans vos propos liminaires, aux Forces armées centrafricaines (FACA). Pour finir, vous demandez que les anti-balaka déposent simplement leurs armes et que la Séléka se rende disponible pour le DDR. De quel DDR s’agit-il dès lors que les résolutions des Nations Unies, telles la 2127, sont claires concernant le désarmement qui doit se faire de gré ou de force. Qu’est ce qui retarde l’option militaire par rapport à l’option que vous envisagez pendant que le cycle de violence ne fait que perdurer ? 

Par ailleurs, lors du dernier passage de la délégation conjointe de l’Union africaine / Nations Unies, il a été demandé que, par votre truchement, la presse centrafricaine ne soit pas une presse qui incite à la haine mais qui informe utilement. Pour informer utilement, nous avons besoin, au-delà de nos capacités, d’une formation pointue dans le domaine des conflits, comme c’est le cas actuellement. Pouvez-vous nous rassurer, aujourd’hui, que ce programme pourra voir le jour et être exécuté à court termes de manière à aider la presse à accompagner efficacement le processus pour ramener la paix dans l’immédiat parce que l’avenir du pays est dangereusement menacé ? 

Babacar Gaye : Je commencerai par votre deuxième question qui est relatif au soutien à la presse. J’en ai la volonté. Dès que j’aurais réuni les moyens de cette volonté, je viendrai ici, dans cette salle, exposer ce que nous serons en mesure de faire. Nous avons à la fois le mandat et la volonté d’aider la presse, mais je ne peux pas simplement lancer des promesses en l’air. Je veux obtenir ce qui pourrait être fait pour vous et ensuite vous l’exposer. 

S’agissant de votre première question, je vous en remercie infiniment parce que c’est une des questions récurrentes chaque fois que nous rencontrons la presse : à savoir l’avenir des FACA et le désarmement par force. Nous avons sur ces deux questions, presque finalement une approche pédagogique pour essayer d’expliquer afin que vous partagiez ce qui nous semble être une attitude raisonnable. Le désarmement par force, c’est opposer à une violence une autre violence alors qu’il s’agit, non pas de désarmer mais de démobiliser. Il s’agit de traiter les causes qui sont à l’origine de la violence et non l’expression simplement de cette violence. C’est pour cela que nous considérons que le meilleur désarmement est un désarmement qui est durable. C’est-à-dire celui qui est précédé d’une discussion des causes de la violence et d’un accord entre toutes les parties sur la manière de mettre fin à ces causes. En ce moment, vous êtes dans la première étape d’un processus de DDR. C’est cela que nous voulons et c’est pour cela que nous estimons que la meilleure manière de faire le désarmement c’est d’aller vers des discussions politiques sur les causes de la violence. Toutes les actions qui peuvent contribuer à cela sont les bienvenues. Certainement que la présence d’une force dissuasive limitant ces violences et montrant aux groupes armés que ceci ne peut perdurer est sans doute un moyen mais cela ne peut pas être la seule solution. 

L’expérience nous prouve partout que les appels au désarmement volontaire, comme ceux auxquels nous avons assisté ici à Bangui, sont également des mesures qui peuvent accompagner mais au bout du compte, la réconciliation et le désarmement ne trouveront un chemin vraiment durable qu’autour de négociations politiques pour traiter les origines de cette situation. 

Centrafrique Matin : Mon général, comment appréciez-vous l’opération de désarmement en cours ? 

Babacar Gaye : Je l’apprécie très positivement du fait des résultats enregistrés en termes de tonnes métriques d’armes et de munitions saisies, et vous observez avec moi les limites de cette action. Il y a une nécessité d’aller au-delà d’un simple désarmement qui serait, je pourrais, dire mécanique pour aller à ce à quoi tout le monde en appelle, c’est-à-dire la démobilisation. Nous ne pouvons pas être dans un pays où l’autorité de l’Etat est en permanence défiée par des gens en armes, et il faut que l’on traite ce problème. Sans doute y en a-t-il, parmi ces gens en armes, dont le traitement relève de la Justice ou de l’usage de la force mais ce n’est pas l’ensemble du problème qui peut être réglé ainsi. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il y a une partie de ce désarmement qui doit se faire autour d’une table, autour de discussions politiques, pour identifier et régler les causes de cette situation. 

BBC : Mon général, dans vos propos, vous avez dit que le désarmement forcé c’est opposer une violence à une autre violence ; pour moi c’est une manière de mettre de côté les Résolutions 2121 et 2127 qui parlent du désarmement forcé. Jusqu’aujourd’hui, ces résolutions ne sont pas mises en application, et le cycle de la violence continue. Nous avons tendance à croire qu’il y a une rébellion qui s’est installée dans la capitale même et dans l’arrière-pays, et le peuple en souffre. Vous avez parlé d’un souhait pour que les deux parties belligérantes baissent les armes. Il y a récemment eu accord entre les anti-balaka et la Séléka, parrainé par une ONG, mais les deux entités ne cessent de se désavouer. Pensez-vous qu’avec une telle attitude le souhait du dialogue sera une réalité  si vous ne voulez pas mettre en application les Résolutions 2121 et 2127 ? 

Babacar Gaye : Pourquoi à votre avis en sommes-nous arrivés à ce que des représentants de ces communautés acceptent de s’assoir autour d’une table sous l’égide d’une ONG, dont je salue l’action, pour discuter du chemin menant à la paix ? C’est tout simplement parce que la présence des forces internationales leur a montré l’inanité de leurs actions et de leurs perspectives. Il pourrait peut-être, localement, avoir de petites violences là où les forces internationales ne sont pas présentes mais partout où elles ont été présentes, ce sont les forces internationales qui ont eu le dessus sur ces gens. Effectivement, la Résolution est mise en œuvre, à la mesure des moyens déployés dans le pays. Ce pays est quand même grand comme la France et on y a déployé aujourd’hui un peu moins de 10.000 hommes et le Représentant spécial de la MISCA a très justement rappelé qu’il y avait un pays appelé le Kossovo où pas moins de 45.000 hommes avaient été déployés. Il y a déjà un problème de capacité mais il est incontestable que la présence de forces internationales a créé partout, notamment localement, des rapports de forces qui ont obligé les groupes armés à se rendre compte que les perspectives qu’ils envisageaient ne sont pas réalisables. Si l’on veut une stabilité durable du pays, il faut un désarmement accompagné d’une démobilisation. Cela, on ne peut l’obtenir qu’en s’asseyant autour d’une table et en demandant aux gens pourquoi donc prenez-vous les armes. Discuter de cette question, avec l’ensemble de la nation centrafricaine afin qu’on puisse, comme nos voisins, vivre en paix. Peut-être tous ne viendront pas à la table mais ceux qui ont des leaders qui ont une vision et un intérêt pour les populations qu’ils sont censés défendre, je l’imagine, viendront s’assoir à la table pour poser les problèmes de leurs communautés qu’ils s’étaient engagés à défendre en prenant les armes. Pour ceux qui n’ont pas d’autres ambitions que l’ambition mafieuse de petit caïd local, ce problème sera réglé par la force. Il faut qu’il y ait une déférence entre cette violence, elle n’est pas toute de la même nature. 

BBC : Dans votre allocution, vous avez appelé les anti-balaka à rentrer dans la légalité et la Séléka au DDR, quelle différence faites-vous entre ces deux groupes ? 

Babacar Gaye : Je crois que la différence entre les anti-balaka la Séléka est une différence assez évidente. Aucun d’entre nous ici n’oublie qu’il y a plus de 7 mois, c’est la Séléka qui dirigeait ce pays. C’est donc un groupe connu, dont certains des leaders sont bien connus et qui a été appelée, concernant la Séléka présente ici à Bangui, à signer des mémorandums d’entente avec le gouvernement pour le retour de certains de ses éléments ainsi que leur désarmement. Nous sommes donc, du point de vue de la démobilisation et du point de vue du DDR face à quelque chose que nous demandons alors que les anti-balaka se présentent comme une nébuleuse dont rares sont ceux qui se présentent vraiment comme les responsables. C’est pour cela que l’appel est pour que ceux qui ont des armes les déposent parce qu’ils sont dans l’illégalité totale et pour que ceux qui ne sont pas originaires de Bangui bénéficient de programmes de retour dans leur communauté. Donc il y a un traitement différencié parce qu’il y a une nature qui est différente. 

Le Journal « Les dernières minutes » : Mon général, vous venez à peine de rappeler dans votre intervention qu’à l’époque la communauté internationale avait mobilisé plusieurs moyens et capacités pour intervenir au chevet des Kosovars dont le pays n’est qu’un centième de la RCA. Plus de 45.000 hommes avaient été mobilisés et aujourd’hui la RCA n’en a que 8.000, moins les 850 du contingent tchadien. Est-ce que les Centrafricains doivent ils croire qu’ils sont bénéficiaires d’une injustice de la part de la communauté internationale ? 

Babacar Gaye : Je crois que le Centrafricain doit d’abord croire que la stabilité et l’avenir de son pays sont entre ses mains. 

Tribune d’Infos : Concernant le transfert de compétence entre la MISCA et les forces onusiennes, vous avez souligné les problèmes liés à l’effectif. Nous voudrions savoir si avec ce transfert le problème d’effectif sera réglé et qu’une mission d’imposition de la paix sera définie à cette nouvelle force comme en République Démocratique du Congo ? 

Babacar Gaye : Je profite de votre question pour présenter, à nouveau, le général Frederic Hingray ici présent, et qui sera le chef d’Etat-major de la force. Il est le premier des casques bleus que nous avons. J’ai pensé qu’il était bon que vous mettiez un visage sur ce nom que vous allez surement entendre dans les mois à venir, aux côtés du général commandant la force et du général adjoint. Ce sont eux qui vont être sur le terrain avec les hommes. Votre question est très importante. Je suis d’autant plus heureux que vous la posiez, car la presse a un rôle considérable à jouer. A travers votre question je sens moins l’homme de presse éducateur et informateur que l’homme de presse se faisant l’écho des réflexions des questions des populations. Je pense que ces questions vous y apporterez ensuite des réponses qui vont éclairer les populations. Je l’ai déjà dit et je le répète, la communauté internationale est au chevet de votre pays. Déployer ici une force de 12.000 hommes est un effort financier considérable de la part de la communauté internationale, qui vient s’ajouter à l’effort d’un des partenaires de ce pays, un partenaire bilatéral qui a déployé ici à ses frais une opération de 2.000 hommes qui coûte excessivement chère. Les 12.000 hommes qui sont ici sont venus accompagner un processus qui doit permettre à ce pays d’avoir une stabilité durable. Il ne s’agit pas de venir faire la guerre mais de venir dans le cadre des règles d’engagement qui seront bien précises, de protéger les populations partout où la force sera déployée. Le fait déjà que cette force intervienne sous chapitre 7 doit vous donner une garantie sachant que cette force emploiera, partout où elle sera présente, tous les moyens nécessaires pour garantir et protéger les populations. Il ne s’agit pas pour la force de rentrer dans une logique de violence ; pas du tout. La force est accompagnée de fonctionnaires civiles qui vont être déployés sur le territoire, dans plusieurs localités, et qui vont créer des conditions qui font que, au lieu que les gens s’affrontent, les gens se mettent ensemble et fassent avancer ce pays. Voilà ce qui serait, pour la force, la plus grande réalisation. Essayer de briser ce cycle de violence et cette logique d’affrontement, la transformer en réconciliation, en stabilité et en développement pour ce pays. Voilà ce que nous sommes venus rechercher. Nous ne sommes pas venus ici en disant on va imposer une violence plus violente à celle qui existe ici. Nous voulons casser cette violence par d’autres moyens et ce sont des moyens que nos fonctionnaires civiles, les policiers et les militaires vont mettre en œuvre. C’est cela la valeur ajoutée d’une mission onusienne, briser un cycle de violence et mettre à la place une dynamique de réconciliation, de stabilité et de progrès. 

Singuila mingui !
Verbatim de la conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 01:16

 

 

 

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

*************

Ex Coalition SELEKA

Tél. +(236) 75 50 74 11 / 72 50 74 11 / 70 55 55 10

 

 

Bangui, le 11 mars 2014

 

 

A

Monsieur Ban Ki-moon

Secrétaire Général

Organisation des Nations Unies

New York – Etats Unis d’Amérique

 

 

Objet : Appel sur la situation sécuritaire en Centrafrique

 

Monsieur le Secrétaire général,

 

Comme vous le savez, la situation sécuritaire ces dernières semaines s’est grandement détériorée et interpelle davantage d’attention et de mobilisation, tant au niveau international, régional que national, pour mettre fin aux tueries et autres formes de violences à l’égard des populations civiles centrafricaines et, rétablir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire.

 

A la suite de l’adoption à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité de la résolution  2127 qui donne mandat à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) de se déployer « pour une période de douze mois », avec une clause de révision à six mois, vous déclariez que « c'est une étape importante et opportune qui traduit la détermination de la communauté internationale à répondre à la crise. Il est urgent que la résolution 2127 soit maintenant mise en œuvre avec la plus grande célérité pour que des souffrances et des violences supplémentaires soient épargnées au peuple centrafricain.

 

L’ex coalition Séléka a non seulement marqué sans réserve son adhésion à la mise en œuvre de ladite résolution, mais aussi a pris les dispositions pour en assurer son application. Le cantonnement et le désarmement  sans condition de ses forces et  la démission du Président Michel Djotodia démontrent à suffisance  sa bonne volonté.

 

Au moment où je vous adresse cette correspondance, tout porte à croire que l’espoir suscité par cette résolution risque de ne pas porter ses fruits, du moins, pour la majorité de la population centrafricaine désireuse de vivre en paix et dans la sérénité, pour plusieurs raisons, à savoir :

 

  • le caractère surprenant et incompréhensible de l’efficacité des opérations militaires et sécuritaires des forces internationales susmentionnées face aux agissements des milices anti-balaka, à Bangui et les provinces, au point de créer méfiance et malaise au sein de la population centrafricaine ;
  •  
  • La situation humanitaire et sécuritaire est très grave pour les centrafricains en général, et insupportable  pour les musulmans qui restent dans le sud-ouest et à Bangui, sans parler de ceux qui sont torturés, mutilés, brûlés. Il y a encore plusieurs localités dans le pays où des milliers de personnes de confession musulmane vivent cloitrés et en danger permanent ;
  •  
  • la propagande des ennemis de la paix, galvanisés par les actions des milices anti-balaka et leurs partisans, sur les médias nationaux et internationaux vantant leur projet macabre d’extermination des musulmans centrafricains. Ils ne s’en cachent pas et reconnaissent  la paternité de leurs actes ;
  •  
  • le cantonnement dans des « prisons  à ciel ouvert » des milliers de victimes sans défense comme c’est le cas  à la mosquée centrale de Bangui, à Boda, et dans certains sites,
  • l’indifférence quasi généralisée par rapport aux plans d’extermination, d’épuration et de suppression pure et simple des musulmans et de leur culture dans le paysage centrafricain.

 

Qu’ont-ils fait pour mériter un tel sort ? Devons-nous laisser-faire les extrémistes, les commanditaires des barbaries qui sont connus et qui circulent librement en Centrafrique et ailleurs ?

 

Vous comprendrez que nous, composante politique de l’ex-Séléka éprise de paix et de l’esprit d’une république apaisée, unie et indivisible, qui sommes sur le terrain et qui vivons la crise, avons estimé nécessaire, de nous adresser directement à vous, et à travers vous, à la communauté internationale, pour attirer votre attention sur une lecture erronée de la situation sécuritaire en Centrafrique et surtout celle de nos compatriotes musulmans.

 

La crise centrafricaine, semble ne pas faire pas suffisamment l’objet de l’attention qu’elle mérite et ce malgré les différents rapports des organismes autorisés tels que Amnesty international, International Crisis Group, les Organisations non gouvernementales qui évoquent un nettoyage ethnique. Elle semble oubliée au profit d’autres comme celle de la Syrie et de la Crimée.

 

Toutefois nous nous félicitons de l’intérêt qu’accord la communauté internationale à cette crise ainsi que les efforts de l’Union Africaine à travers la (MISCA) et de la France (Sangaris) qui n’ont pas ou n’arrivent pas encore à faire cesser les crimes et autres exactions.

 

Nous apprécions à sa juste valeur la décision des Nations-Unies de s’investir dans la stabilité de notre pays pour un retour à la paix à travers une mission et le déploiement des forces de maintien de la paix. Nous ne doutons pas que cette aide apportera une protection aux populations sans défense et aussi assurer une stabilité dans toute la région d’Afrique Centrale.

 

Monsieur le Secrétaire Général,

 

Permettez-nous, face à la gravité de la situation, de présenter ici quelques pistes de réflexion pour une sortie de crise et le retour à la paix et à la stabilité pour le bien-être de nos populations et de l’ensemble de la région. Il s’agira, notamment de créer des espaces de vie sécurisés où le libre-mouvement est possible.

 

  • Sur le plan humanitaire
  •  

Il est urgent de procéder à la mise en place d’un véritable plan de protection et d’aide de nos compatriotes centrafricains et ressortissants étrangers , plus particulièrement pour les musulmans déplacés et victimes des exactions, d’enlèvement, de liquidation macabre et de profanation des lieux de culte commises par les miliciens anti balaka.

 

Des milliers des déplacés sont abandonnés à eux-mêmes sans aucun appui véritable (alimentaire et sanitaire). Nous pouvons en citer ceux qui ont trouvé refuge dans le troisième arrondissement de Bangui. Toute sortie de ceux-là au-delà de ce périmètre (Rond-point de l’avenue Koudoukou jusqu’au carrefour de l’avenue de France) s’avère suicidaire. Tout laisse croire qu’un plan diabolique de cantonnement des musulmans ou de ce qui en reste était établi et attendait pour être exécuté mais, pour quel but et dans quel dessein.

 

L’extermination des musulmans centrafricains semble inexorablement atteinte. Car, selon les médias, la population musulmane est réduite à moins de 3% de la population totale, et dans certaines régions/villes les musulmans ont été purement et simples tués ou expulsés.

 

  • Sur le plan politique
  •  

L’instauration d’un mécanisme, de concertation entre les décideurs politiques centrafricains et les forces militaire de l’Union Africaine (MISCA) et française, pour trouver les meilleures options à la sortie de crise. Le Gouvernement de transition, par faute de moyens peut-être, semble dépassé par les évènements, fait montre de manque d’initiatives aptes à faire cesser les exactions et tarde à mettre en œuvre les différents accords de paix, en particulier celui de N’Djaména, socle nécessaire vers la marche pour la réconciliation nationale. Pour preuve, aucune condamnation des exactions des milices anti-balaka n’a été enregistrée, encore moins la recherche de solutions endogènes et inclusives.

 

Monsieur le Secrétaire Général,

 

Au regard de la situation et compte tenu du rôle que doivent jouer les Nations-Unies les actions suivantes revêtent pour nous une importance capitale pour une paix durable en Centrafrique :

  1. le désarmement immédiat de toutes les milices anti balaka et autres et l’arrestation de leurs leaders ;
  2. la création d’urgence des zones de protection des populations civiles musulmanes, à Bangui et sa périphérie, à Boda, à Bouar, Bozoum, à Berbérati notamment,
  3. l’application des accords de Libreville et de N’djamena,
  4. le déploiement dans un bref délai des forces de maintien de la paix des Nations-Unies,
  5. la protection et la restitution des biens des populations musulmanes,
  6. La création d’un véritable organe de suivi des accords de paix,
  7. Le retour de tous les réfugiés comme préalable à toute opération électorale,
  8. La mise en place d’un programme de relance économique.

 

Par la même, nous tenons à vous assurer de notre entière disponibilité à œuvrer pour le retour de la paix en Centrafrique. Assurément, la branche politique de l’ex Séléka a choisi résolument le chemin de la réconciliation nationale pour aller vers une paix de l’esprit et du cœur susceptible de rassembler toutes les filles et tous les fils de la Centrafrique sans distinction de religion.

 

Convaincu de tout l’intérêt que vous accordez à cette situation, veuillez croire Monsieur le Secrétaire Général, en l’assurance de notre haute considération.

 

 

Général Mohamed Moussa DHAFFANE

 

Président ad intérim de la Séléka,

 

Ancien Ministre d’Etat

 

Ampliation :

  • Présidente de la République, Chef de l’Etat,
  • Président du Conseil National de Transition,
  • Président en exercices de l’Union Africaine,
  • Président en exercices de la CEEAC,
  • Président en exercices de la CEMAC,
  • Présidente de la Commission de l’Union Africaine,
  • Président de la Commission de l’Union Européenne,
  • Présidence du Conseil de Sécurité des Nations Unies,
  • Le Haut Médiateur dans la crise Centrafricaine,
  • Le Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie,
  • Le Représentant du Secrétaire général des Nations-Unies en Centrafrique
  • La Fédération Internationale des Droits de l’Homme,
  • Amnisty International,
  • Le Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence Islamique.
Moussa Mohamed Dhaffane saisit Ban Ki moon au sujet de la situation sécuritaire de la RCA
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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 01:13

 

 

 

 

 

26/06/2014 à 14:49 Par Dorothée Thienot, envoyée spéciale Jeune Afrique

 

À Bangui, ils sont moins de trois mille, retranchés dans ce quartier dont ils ne peuvent sortir sans risquer leur vie. Dans un pays ravagé par la violence, il ne fait plus bon s'afficher musulman.

 

Ce sont les derniers musulmans de Bangui. Deux mille, peut-être trois mille personnes - hommes, femmes, enfants -, qui n'ont pas pu ou pas voulu fuir la capitale centrafricaine. Aujourd'hui, c'est trop tard. Quitter ce quartier où ne s'aventurent plus ni la police ni la gendarmerie serait signer leur arrêt de mort. Pour eux, le PK5 est une prison à ciel ouvert.

 

Ils y vivent reclus depuis le 5 décembre 2013. Ce jour-là, les milices chrétiennes anti-balaka lancent une offensive coordonnée contre les combattants musulmans de la Séléka qui ont renversé François Bozizé et porté Michel Djotodia au pouvoir. De combats en représailles, les violences durent près de trois jours et font au moins 500 morts (le double, si l'on en croit Amnesty International). Six mois plus tard, les murs du PK5 sont barrés de tags rageurs pour la plupart hostiles à la France, dont les Nations unies ont, ce même 5 décembre, autorisé l'intervention militaire.

 

"François Hollande, arrêtez de tuer les musulmans !" "Sangaris, voleurs de diamants !"... La protection des Français, les habitants du quartier n'y croient plus. Pas plus qu'ils ne croient en celle des Casques bleus rwandais et burundais de la Misca, affectés à la surveillance du PK5, ou qu'ils ne comptent sur le soutien de la présidente Catherine Samba-Panza, qu'ils accusent de complicité. Depuis le mois de février, le quartier a été attaqué 52 fois par les anti-balaka.

 

Souleymane est un ancien membre de la Séléka. Il revendique le grade de capitaine et se dit déterminé à assurer la sécurité dans son quartier. "Au début, on soutenait les Français, mais ils n'ont rien fait pour nous protéger", soupire-t-il. La Séléka est officiellement dissoute, mais Souleymane dit lui rester fidèle. Pas question de déposer les armes.

 

Comme lui, les habitants du quartier tiennent tout à la fois l'Église centrafricaine, François Bozizé et le gouvernement pour responsables des violences et de l'ostracisme dont ils sont victimes. Leurs commerces sont fermés, les étudiants sont privés de cours, les travailleurs ne peuvent pas sortir du PK5 récupérer leurs salaires... Sans la solidarité de quelques chrétiens qui peuvent aller et venir sans craindre les représailles des anti-balaka, les musulmans n'auraient depuis longtemps plus rien à manger.

 

À Bangui, on se méfie du PK5, considéré comme le fief des anciens rebelles et de leurs anciens alliés, les mercenaires tchadiens. Dans le quartier de Notre-Dame-de-Fatima, Emmanuel s'emporte contre ces "extrémistes qui veulent chasser les vrais Centrafricains. S'ils ne peuvent pas sortir du PK5, c'est de leur faute ! La Séléka a fait des choses terribles !"

 

La rhétorique xénophobe est à son comble : un habitant du PK5 est forcément jihadiste, tchadien, soudanais ou terroriste, mais jamais centrafricain. Le quartier attise tous les fantasmes. La rumeur veut que même les lycéennes enlevées par la secte Boko Haram dans le nord du Nigeria soient passées par là.

 

L'attaque de l'église de Notre-Dame-de-Fatima, le 28 mai, a crispé davantage encore les deux communautés. Trois jours de deuil national et des funérailles en grande pompe ont été organisés en hommage à l'abbé Paul-Émile Nzalé, qui figurait parmi les quinze personnes tuées ce jour-là. Pour les musulmans du PK5, cela ne fait aucun doute, c'est bien la preuve que le gouvernement favorise la majorité chrétienne : chez eux, cela fait des mois que les morts sont enterrés derrière les habitations ; le cimetière musulman, situé de l'autre côté du pont Jackson, est dans une zone contrôlée par les anti-balaka.

 

"On raconte des mensonges sur nous alors que nous sommes nés en Centrafrique"

 

Une vieille Toyota stationne devant la mosquée Ali Babolo, l'une des quatre mosquées encore debout sur la trentaine que comptait la ville. À son bord, quatre jeunes armés de kalachnikovs montent la garde. Le vieil imam de la mosquée, Yaya Wazziri, dit y avoir préparé les corps de 595 musulmans. Certains ont été décapités, égorgés, d'autres ont été brûlés vifs...

 

Tous, affirme-t-il, ont été victimes de cet amalgame qui fait qu'en Centrafrique aujourd'hui un musulman est forcément un combattant de la Séléka, de Boko Haram ou même d'Al-Qaïda. "On raconte des mensonges sur nous, alors que nous sommes nés en Centrafrique, s'indigne Harouna, un jeune étudiant de 20 ans. On nous tue, on nous déchiquette, mais nous avons le droit d'être ici. Nous n'avons rien à voir avec la politique !" Lazare, un chrétien du PK5, renchérit : "Pourquoi mon frère ne peut-il pas aller au bureau ou à l'hôpital ? Pourquoi ne peut-il pas emmener ses enfants à l'école ? Si Boko Haram habitait le quartier, j'appellerais moi-même le ministre de la Sécurité !"


Quand il s'agit de désarmement, les deux camps se renvoient la balle : les musulmans disent craindre une attaque de mercenaires congolais, que l'on imagine pilotés par Bozizé. Les habitants des quartiers chrétiens, eux, redoutent une offensive des Tchadiens, supposés proches de la Séléka. Le 8 juin, à l'issue de l'opération de désarmement volontaire lancée par le gouvernement, la récolte a pourtant été moins maigre qu'ailleurs au PK5.

 

Méthodiquement, des conseillers municipaux ont listé l'attirail qui doit ensuite être remis aux forces françaises : il y a là plusieurs dizaines de grenades, des arcs, des flèches, des machettes et même quelques fusils artisanaux. La veille, le Premier ministre, André Nzapayeké, était venu essayer de convaincre ses concitoyens de déposer les armes, mais il sait que "ce n'est qu'un début" et qu'il sera difficile de faire revenir "la paix dans les coeurs". Il sait aussi que le programme de démobilisation, désarmement et réconciliation (DDR) des Nations unies, qui prévoit des compensations financières, aura sans doute plus de succès.

 

Mais le chemin est encore long. Dans le quartier de Boy-Rabe, fief des anti-balaka, pas une machette n'a pu être récupérée le 8 juin, tandis que les gendarmes et les employés municipaux qui participaient à l'opération de désarmement ne se gênaient pourtant pas pour pérorer sur l'incapacité des musulmans à déposer les armes.

 

Lazare veut malgré tout croire à la possibilité d'un apaisement. Issu d'une famille farouchement opposée à Bozizé, il a décidé de rester au PK5 et a créé une association qui prône l'échange entre les deux communautés. Il ne nie pas les crimes commis par les membres de la Séléka, mais dit trouver une raison d'espérer dans le fait que chaque assassinat de musulman n'est plus systématiquement suivi de représailles... Lui, le chrétien, regrette aussi que, "quand on détruit une mosquée, qu'on vole ou qu'on tue un musulman, on n'entende pas de discours d'apaisement du gouvernement".

 

Au PK5, l'idée d'une partition du pays a fait son chemin. Du doigt, Housseini montre les rues vidées de leurs habitants. "On n'a même plus 2 km2 pour vivre, enrage-t-il. On est devenus des étrangers dans notre propre pays. On veut retourner dans le Nord, on veut diviser la Centrafrique."

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