La Diaspora de l’Emergence Centrafrique salue à sa juste valeur le résultat du forum tenu à Brazzaville, qui a abouti le 23 juillet 2014, à la signature d’un accord de cessation des hostilités en République Centrafricaine.
La leçon à retenir de ce forum est la suivante : tant qu’il y a un brun d’espoir de solutions quelque part, on doit le saisir surtout dans la situation actuelle de notre pays où tout a été essayé jusqu’à présent sans parvenir à des résultats concrets.
Nous adressons nos vives félicitations à tous ceux qui œuvrent pour l’instauration d’une paix durable en RCA notamment :
- au Médiateur de la crise centrafricaine, Son Excellence Monsieur Dénis SASSOU NGUESSO, Président de la République du Congo,
- à la Présidente de transition Son Excellence Madame Catherine SAMBA PANZA
- aux différentes institutions et organismes impliqués dans la recherche des solutions à la crise centrafricaine,
- à toute la classe politique et à la Société civile dans son ensemble, même si pour des raisons compréhensibles, certains acteurs n’ont pas voulu d’un nouveau forum à l’étranger,
- Aux représentants des Institutions religieuses
- aux belligérants surtout qui ont fait ‘’ la paix des braves’’ en apposant leurs signatures sur le document de l’accord de cessation des hostilités que nous espérons définitives cette fois ci.
Même si la route est encore semée d’embuches, c’est la bonne application de l’accord dans son intégralité et la vigilance des mécanismes du suivi de l’accord qui garantiront sa réussite sur le terrain.
Ces mécanismes impliquent la contribution de tous, surtout de la diaspora qui a longtemps brillée par son silence face à la tragédie qu’a connue notre pays.
La nature a horreur du vide, dit-on. Même si la diaspora en tant qu’entité a souvent été absente et ne s’est jamais impliquée dans les processus de règlement des crises à répétition qu’a connues la RCA, il n’en demeure pas moins qu’issue des différentes couches sociopolitiques et ethniques du pays, elle se sent aussi concernée par les souffrances et les affres de la guerre comme tout citoyen résidant au pays.
La passivité et le « désintérêt » de la diaspora à s’impliquer par des actions concrètes en Centrafrique, s’explique aussi par le peu d’empressement des différents régimes qui se sont succédés, à la considérer comme pouvant être un acteur important et même de premier plan, comme cela se fait dans d’autres pays qui ont mis en place une politique ciblée envers leurs communautés vivant à l’étranger, à travers des incitations à l’investissement, la garantie d’accès aux marchés publics, à l’administration etc.
Nous constatons malheureusement aujourd’hui que tout centrafricain qui veut « réussir » au pays, arrivera difficilement par ses propres compétences s’il n’est pas membre d’un parti politique au pouvoir ou n’entretient pas un réseau d’amis. Cette attitude de blocage a beaucoup nuit à notre Pays et a contribué à éloigner certains de nos frères et sœurs des activités socio-économiques nationales.
C’est pour cette raison que la diaspora a décidé de s’organiser pour ne pas être un contre pouvoir, mais pour faire profiter le pays de ses compétences et réseaux de relations.
Notre organisation veut apporter son expérience et sa contribution aux débats sur les thèmes de l’heure, dans le but de rechercher les solutions à la crise actuelle et si possible, prendre part à la reconstruction du pays.
Pratiquement tous les acteurs politiques centrafricains, qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir sont issus de la diaspora. Ils sont donc bien placés pour connaitre à la fois les talents dont elle regorge et aussi les difficultés que nos compatriotes même hyper formés, rencontrent dans les pays d’accueil en termes d’emploi ou de possibilité de création d’entreprises.
La France, il y a quelques années a mis en place une politique de coopération décentralisée, permettant aux diasporas africaines d’investir dans leurs pays d’origine dans divers domaines sociaux et économiques ; avec un appui financier des pouvoirs publics français, sans que cela soit conditionné par un retour définitif au pays comme auparavant.
Cette politique n’était accompagnée ni des mécanismes adaptés et encore moins des mesures d’incitations à mettre en œuvre dans les pays d’origine. Elles n’ont finalement pas eu les résultats escomptés.
Nous avons publié un mémoire d’expertise comptable sur les mécanismes d’appui à l’économie informelle par le biais des Centres de gestion agréés et Fonds de garantie de crédit. Pour l’heure, c’est le seul mémoire publié sur ce thème qui traite des problèmes de l’économie informelle en Afrique à travers des instruments comptables.
Nous avons estimé dans notre étude, que les différentes politiques menées tant en matière de développement, qu’en matière d’organisation de l’économie informelle, pour qu’elles soient viables devaient être accompagnées d’instruments tels que les Centres de Gestion Agréés, les Fonds d’investissement et de garantie etc. pour accompagner les opérateurs dans leurs projets d’entreprise.
Les crédits accordés dans le cadre de ces institutions présentent des avantages indéniables pour les différents acteurs économiques, politiques et professionnels tels que les banquiers, emprunteurs, diaspora, experts comptables, états etc.
Actuellement aucun pays en Afrique n’a réussi l’implantation d’un Centre de Gestion Agréé. La plupart de ceux créés sur les modèles français qui reposent sur une économie organisée n’ont pas connu de succès en Afrique.
Nous avons été associé à des études dans de nombreux pays (Côte d’ivoire, Tunisie, Congo, Cameroun), qui souhaitent parfaire leurs systèmes. Le projet de création d’un CGA actuellement en cours au Gabon pour lequel nous avons apporté notre ingénierie, fera du Gabon le Centre pilote pour la CEMAC où aucun projet de Centre de Gestion n’a réussi, tout comme dans l’UEMOA d’ailleurs.
Depuis des années, nous communiquons sans relâche sur la nécessité de création des Centres de Gestion dans notre pays pour une organisation efficiente des activités surtout dominées par l’économie informelle.
A la suite d’un récent contact, nous avons produit à l’endroit de certains pouvoirs publics en RCA, le compte rendu de la conférence que nous avions organisée au Ministère du commerce en 2005 sur le sujet, et surtout le rapport d’étape de notre mission actuellement au Gabon sur la création des Centres de Gestion.
La création d’un Centre de Gestion relève d’une technicité et complexité telles que les différentes tentatives menées jusqu’alors en Afrique dans ce cadre n’ont pas abouti.
Cet exemple, en dehors de notre cas personnel, démontre que la diaspora centrafricaine dispose des compétences dans divers domaines, capables de remplir d’importantes missions ailleurs, mais souvent ignorées des acteurs politiques et économiques du pays
Le Gouvernement de transition peut marquer sa volonté politique en jetant une base de bonne gouvernance pour la gestion future du pays. L’attribution des marchés publics à travers des procédures opaques à fortiori au profit des bureaux d’études étrangers, sous prétexte qu’il manque de compétences locales, relève de la mauvaise gouvernance.
Certains pays comme le Gabon, le Cameroun et la Guinée Equatoriale organisent chaque année une rencontre avec leur diaspora, pour recenser les compétences dont le pays a besoin. Il peut être instauré une banque de données dans un site en création pour notre diaspora, à l’effet de recenser les compétences pour les besoins de l’économie nationale et surtout, permettre à la diaspora de soumissionner en cas d’appels d’offre publics, sans faveurs particulières. La diaspora souhaite seulement être au courant de l’information, pour concourir sur un plan d’égalité avec les autres postulants.
Nous souhaitons que le forum sur la réconciliation et la bonne gouvernance à venir, débouche sur un cadre permanent de concertation entre les pouvoirs publics et la diaspora, permettant à celle-ci de jouer son rôle sur l’échiquier national et si, possible, de servir de relais pour aider ou les représenter dans certaines démarches telles que :
- les créations d’entreprises pour lesquelles les longues procédures administratives font échouer nombres de projets alors que les compatriotes expatriés sont souvent limités dans leurs séjours au pays.
- les constructions de logements : faute de structures de relais dans les démarches ou suivi des travaux, les projets sont souvent confiés à des membres des familles qui ne respectent pas toujours les engagements pris en détournant les sommes mobilisées à cet effet.
- l’acquisition ou les mutations de terrain. Faute d’une présence prolongée au pays, la diaspora est souvent victime d’arnaques dans sa quête de terrain pour une construction. Le même terrain peut être vendu plusieurs fois à des personnes différentes, le recours contentieux est pratiquement impossible faute de temps sur place au pays,
- les longues procédures administratives, pour les créations des associations, finissent souvent par entamer la bonne volonté des promoteurs,
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Toutes ces problématiques feront l’objet d’échanges et de débats dans les commissions thématiques. Un mémorandum avec une charte de la diaspora sera adressé au gouvernement de transition et aussi à tous les candidats qui aspirent à briguer la magistrature suprême pour nous permettre de connaître leurs opinions et engagements en faveur des initiatives de la diaspora.
La diaspora, faute de moyens pour l’instant, ne peut aligner son programme de rencontres et d’actions pour le faire coïncider avec les grands évènements au pays tel le forum sur la réconciliation à l’initiative des partis politiques.
C’est pour cela que nos actions se faisant dans la durée, commenceront en septembre par une plénière au cours de laquelle les rapporteurs des commissions et le coordonateur seront désignés.
Par la suite, nous irons progressivement à la rencontre de la communauté centrafricaine dans les grandes villes françaises comme Lille, Bordeaux, Lyon etc. Suivant les moyens, le comité de coordination se déplacera aux Etats unis et dans les pays de la CEMAC, pour porter notre message de réconciliation et écouter les doléances de nos frères dans le cadre de l’organisation de la diaspora à venir.
Les 11 commissions thématiques proposées pour l’instant sont les suivantes :
- 1 Commission politique et réconciliation :
Partant d’un dicton qui dit que ‘’ la guerre est quelque chose de dangereux qu’il ne faut pas laisser sa gestion aux militaires’’ par comparaison, nous pouvons aussi dire ‘’de ne pas laisser la politique qu’aux politiciens’’.
Un projet de nouvelle constitution est en cours d’élaboration par le C.N.T., les échanges de la diaspora tenant compte de ce que le pays a vécu, permettent de proposer le système politique le mieux adapté pour garantir la stabilité de nos institutions, et mettre le pays à l’abri des soubresauts politiques par une bonne gouvernance et la politique de réconciliation qu’on devra mener à travers des actions ciblées.
Pour cette commission, et les dix autres qui suivent, nous sollicitons des propositions de la communauté pour une meilleure constitution.
La personne postulant au poste de rapporteur, outre ses propres références ou vision de la situation socio politique du pays, doit avoir un esprit de synthèse permettant de traduire fidèlement les propositions reçues. Les apports de nos frères constitutionalistes sont les bienvenus pour cette commission.
- 2 Commission désarmement :
L’on peut constater qu’aucune action de désarmement n’a abouti à ce jour, Les raisons sont nombreuses, chaque camp voudrait qu’on commence d’abord par l’autre et craint d’être démuni et ne plus avoir de moyens de défense face à ce qu’il considère comme son « ennemi ».
L’application de la résolution 2127 des nations unies qui préconise un désarmement coercitif global est restée lettre morte.
La synthèse des propositions faites dans ce domaine par les membres de cette commission sera envoyée aux décideurs.
Nous ne disons pas que nos propositions seront les meilleures thérapies pour suppléer ce qui se fait déjà ou est en passe d’être fait, mais comme à l’heure actuelle, les actions de désarmement n’ont pas encore abouti, ce qui démontre la difficulté pour remplir cette mission, la diaspora est prête à faire des propositions qui seront examinées avec ceux qui œuvrent sur le terrain.
Peut être que certaines propositions dans ce domaine compte tenu de leurs caractères sensibles seront traitées sous le saut de la confidentialité et partagées directement avec ceux qui œuvrent déjà sur le terrain dans ce sens.
Pour ce qui concerne la réinsertion des ex combattants :
La Diaspora souhaite apporter la contribution suivante : Le D.D.R. doit être complété par des projets de création d’entreprises à forte intensité de mains d’œuvre notamment dans les mines, l’agriculture, l’artisanat, le commerce de détail etc.
Une formation de créateurs d’entreprises peut être envisagée sur divers thèmes, suivant le profil des ex combattants en tenant compte des besoins de l’économie du pays et l’existence d’un marché potentiel.
On ne peut produire que pour vendre. L’enclavement du pays, loin d’être un handicap, peut permettre en temps de paix de prospecter des marchés potentiels chez nos voisins pour l’écoulement de divers produits tels que le café, le riz, la banane et autres produits agricoles ainsi que d’autres besoins disponibles auprès des pouvoirs publics.
Pour ceux qui réussissent leurs passeports de créateurs d’entreprises après les stages, une aide substantielle sous forme de prêt ou subvention remboursables peut leur être accordée surtout pour des projets générateurs de beaucoup d’emplois et de revenus.
Le Ministère du plan qui dispose de la cartographie suivant les monographies des régions peut aider à l’orientation des projets afin d’éviter des saturations.
La récupération des armes dans certains cas, devrait être accompagnée d’un projet d’entreprise pour ceux qui le peuvent à défaut pour certains d’exercer comme salariés dans des entreprises où des compétences sontexigées.
Les mécanismes de suivis et d’accompagnement des projets sont explicités dans la commission entreprise.
- 3 Commission recherche de financement
Toutes les actions qui peuvent concourir à trouver des financements pour les projets de la diaspora et au-delà, de l’économie centrafricaine toute entière sont sollicitées dans cette commission. L’aide internationale mobilisée pour la reconstruction du pays doit être utilisée de la meilleure façon possible afin de ne pas laisser aux générations futures, le remboursement des dettes découlant de nos propres turpitudes (conflit armé, mauvaise gestion du pays etc.)
Outre ce qui se fait sur le terrain et dont nous n’avons aucune information, en l’absence de relai avec les structures de gestion des projets au pays, nous devons nous organiser et proposer des projets pour lesquels nous cherchons des financements, à condition qu’ils soient structurés et leur rentabilité démontrée.
Nous ne demandons pas des financements à fonds perdus tels que les dons ou les subventions non remboursables. Nous devrons mettre l’accent d’abord sur des projets qui s’autofinancent dans des secteurs porteurs. Les projets sociaux pouvant bénéficier d’aides non remboursables sont laissés à l’appréciation des bailleurs spécialisés pour des secteurs d’activités bien identifiés.
Nous demandons pour cette commission l’expertise et la contribution de tous ceux qui peuvent aider à trouver des financements pour nos projets.
- 4 Commission relations avec les institutions politiques et organisations internationales.
Le rapporteur de cette commission doit être le véritable porte parole de la Diaspora de l’Emergence.
Il doit communiquer et savoir traduire nos actions et projets auprès des institutions politiques et des organisations internationales. Il devra entre autre animer le site que la diaspora est en train de mettre en place pour communiquer sur ses actions.
5 Commission cité et réseau des élus
La diaspora centrafricaine à travers le monde habite dans une ville, dans une commune qui est « sa cité » en quelque sorte. Certains sont connus de leurs notables ; souvent du Maire ou du Député pour certains de nos compatriotes vivant en France.
Ces compatriotes peuvent être les portes drapeaux, voire même les porte- paroles pour le relais de nos doléances et actions auprès de ces notables. La médiatisation du calvaire que notre pays a vécu, fait que le problème centrafricain est connu partout sur la planète aujourd’hui.
En fonction de nos besoins, la Diaspora de l’Emergence peut mandater des compatriotes un peu partout, pour faire connaître nos actions et porter nos messages à ces notables.
Le réseau des élus concerne nos compatriotes bi-nationaux qui exercent comme conseillers dans des municipalités françaises et peut être aussi ailleurs.
Certains œuvrent déjà dans des actions concrètes en faveur du pays. Ainsi la commission « cité et réseau des élus » se doit d’être notre porte parole auprès des notables français ou autres.
Nous souhaitons une forte implication des élus dans cette commission.
Cette commission comme les cinq autres qui suivent, est issue des préparatifs du forum de la diaspora de 2010 et dont malheureusement l’application des résolutions est restée lettre morte.
Cette commission regroupait six thèmes qui avaient fait l’objet de propositions après débats dans les domaines suivants :
- Problèmes liés aux importations via le guichet unique de Douala,
- Proposition d’un nouveau code des PME avec recadrage de celui existant dans le domaine des marchés publics, pour offrir des possibilités de soumissionnement à la diaspora au même titre que les autres postulants,
- Création d’un Fonds d’investissement et d’un Centre de Gestion Agréé pour un soutien institutionnel de l’économie centrafricaine,
- Création des pôles d’activités ou pôles de développement dans certaines zones du pays,
- Promotion de l’économie centrafricaine à travers l’édition des Guides économiques,
- Création d’un site web et d’un périodique de communication au sein de la diaspora.
Cette liste non exhaustive, constituait le volet de la commission entreprise. Nous allons la réactualiser dans le contexte actuel de sortie de crise pour des actions de reconstruction du pays à travers des projets d’entreprise.
La commission entreprise est une des commissions phares des projets de la diaspora, qui lui permettra à travers un code de PME incitatif, de mieux s’impliquer dans les actions de créations d’entreprises au pays.
D’où notre exigence d’une transparence dans les marchés publics, ce qui n’a pas été le cas malheureusement jusque là et surtout mettre à la disposition des décideurs une banque de données recensant les compétences au sein de la diaspora.
Nos autorités doivent mettre un terme aux appels d’offre de gré à gré, aux motifs qu’il n’y a pas de compétences nationales permettant à certaines institutions de ne faire appels qu’à des bureaux d’études étrangers, alors qu’il existe bel et bien dans certains cas, des compétences au sein de la diaspora qui ne sont pas utilisées.
Nous saluons à sa juste valeur la récente venue du FAGACE à Bangui, institution dont nous avons été le Commissaire aux comptes par le passé pour la promotion de ses activités.
Ayant à sa tête un Dirigeant centrafricain, son apport à l’économie du pays ne peut être que souhaitable, d’autant que ses actions jusqu’à présent ne sont orientées que vers les pays ouest africains.
L’ordre du jour de la mission en Centrafrique tel que relayé par la presse comportait les points suivants :
- Création d’un Fonds d’appui au secteur privé
- Réhabilitation de la Chambre de commerce d’industrie et des mines
- Renforcement des capacités du Guichet unique
- Création d’un Centre de Gestion Agréé
-
Un don d’un milliard de Francs a même été fait au secteur privé centrafricain. Nous adressons nos félicitations à la direction du FAGACE pour tous ces gestes envers notre pays.
Cette action même venant d’une Institution dont le pays est membre, vient à point nommé pour souligner le rôle que peut jouer la diaspora centrafricaine qui, à un moment ou un autre, trouvera les moyens d’orienter des actions vers son pays ; ce que nous n’avons pas vu pendant des lustres alors que les textes constitutifs du FAGACE remontent au sommet franco africain de 1975 à Bangui.
Les autorités de notre pays, qui en cette période de reconstruction reçoivent des propositions d’aide et de dons dans divers domaines, se doivent de les analyser et de les canaliser pour éviter des doublons qui peuvent retarder ou être contreproductif au but rechercher.
En cas de propositions de service nécessitant un financement d’un bailleur quelconque, si l’expertise sollicitée est complexe et multiple, la meilleure façon de faire le choix des consultants est de procéder à un appel d’offre avec toutes les garanties de transparence pour arriver au résultat souhaité.
C’est l’occasion pour nous, tout en saluant les efforts que déploie le FAGACE pour apporter son appui au secteur privé centrafricain, d’exprimer de réserves sur le projet de création de Centre de Gestion Agréé par le FAGACE.
A moins d’être démenti par les faits, nous pensons que la création des Centre de Gestion est un domaine hautement spécialisé et ne peut relever de la compétence du FAGACE.
Nous devons faire attention en cette période de reconstruction de ne pas prendre le risque de fragiliser nos entreprises par des solutions approximatives.
Pour avoir fait des recherches sur les causes des échecs des créations des Centres de Gestion en Afrique, nous en connaissons les causes avions proposé dans nos études des solutions alternatives tenant compte de la prédominance du secteur informel dans les économies africaines (80% des activités). Cette situation peu propice à des systèmes importés d’ailleurs a besoin de solutions spécifiques d’où notre démarche dans ce sens.
Nous n’excluons pas cependant d’échanger avec le FAGACE s’il le souhaite, sur le volet relatif aux financements devant bénéficier de sa caution et de l’accompagnement et suivis de ces projets dans les Centres de Gestion tels que nous l’avions proposé pendant notre mandat sur la création d’un site pilote au Mali, avant sa généralisation dans les autres pays membres de l’institution.
Notre complémentarité peut être un atout pour notre pays, surtout en cette période de reconstruction où les entreprises doivent être sécurisées dans leurs fonctionnements et les recettes fiscales élargies et garanties.
La mission de création des Centres de Gestion que nous menons actuellement au Gabon a pris en compte toutes les tentatives menées partout en Afrique, dans ce domaine et qui ont donné des fortunes diverses.
Bien avant la venue du FAGACE à Bangui, nous avons produit à certains pouvoirs publics du pays le résultat actuel de notre mission sur la création des Centres de Gestion au Gabon. Ils ne peuvent donc ignorer les difficultés qui procèdent de telles démarches. Nous attendons la suite à donner à leurs propres sollicitations à notre endroit, en espérant qu’elles ne resteront pas lettres mortes comme dans de nombreux cas par le passé.
Une collaboration avec le FAGACE que nous n’excluons pas peut être source de créativité et de richesse au profit de notre pays. A nos autorités de saisir cette opportunité au lieu d’ignorer les talents dont regorge notre diaspora dans son ensemble, comme cela a été souvent le cas.
Nous avions produit lors du forum de la diaspora de 2010 à la demande du Ministère des petites et moyennes entreprises, un projet de code des PME très volontariste qui mettait l’accent sur toutes les difficultés que rencontre l’économie centrafricaine en termes de :
- création et développement des entreprises en les classant par catégories (micro, petites, moyennes et grandes entreprises) permettant des politiques ciblées en termes d’incitation à mettre en place,
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- création de Fonds d’investissement pour pallier les insuffisances des capitaux propres, du fait des difficultés d’obtention des prêts bancaires,
- création de bourses de sous-traitance pour favoriser l’expertise locale, vu que les systèmes actuellement en vigueur ne favorisent que les bureaux d’études étrangers pour les grandes missions,
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- révision du code des marchés publics permettant à la diaspora de faire valoir son expertise en cas d’appels d’offre publics,
- création de Centre de Gestion Agréé, de Centre d’affaires etc.
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Toutes ces propositions pour lesquelles nous avions pris le temps d’y réfléchir en nous inspirant dans certains cas des systèmes en vigueur ailleurs qui peuvent être adaptés à notre contexte ont été purement et simplement jetées aux oubliettes par ceux qui pensent que les meilleures solutions pour notre pays ne peuvent pas venir de sa diaspora.
Ceux là se trompent. Ils peuvent retarder la vérité, mais pas indéfiniment. Aucun pays ne peut se construire sans les apports de sa diaspora.
Nous avons beaucoup de propositions à faire dans la ‘’commission entreprise’’ pour une meilleure organisation de notre économie, mais préférons laisser d’abord prévaloir les idées qui viendront des échanges avec la communauté et dont la synthèse servira de socle à nos débats.
Nous résumons les grandes lignes des autres commissions en attendant un développement ultérieur de leurs contenus.
7 Commission santé
Il s’agit principalement pour cette commission des actions suivantes à réactualiser dans le contexte actuel de la crise au pays :
- Contrôle des filières d’approvisionnement des médicaments
- Proposition de jumelage avec les hôpitaux occidentaux
- Développement de la télémédecine
- Promotion des assurances santé permettant des évacuations sanitaires à l’étranger.
- Aide à apporter par les médecins de la diaspora sous divers formes à notre système de santé actuel
8 Commission sociale
- Proposition des mesures devant faciliter les procédures d’agréments des associations,
- Proposition de création d’une maison des associations.
- Financement des projets solidaires
9 Commission éducation
- Renforcement et développement des établissements publics et privés de formation professionnelle,
- Mobilisation des cadres qualifiés de la diaspora pour pallier le problème d’effectif dans l’enseignement
10 Culture et sport,
- Instauration d’une semaine culturelle et sportive à l’initiative de la diaspora dotée de prix et de coupes dans les différents sports,
- Identification et sélection des talents dans la diaspora à travers les conseils régionaux.
- Recensement des sportifs de hauts niveaux dans les différentes disciplines sportives pour alimenter nos équipes nationales
- Relations avec les différentes fédérations sportives nationales
11 Organisation de la diaspora
- Problème de statut juridique et de règlement intérieur
- Développements des conseils régionaux
Lien organique avec les pouvoirs publics
- Création et mise en place d’un département de tutelle ou toute autre institution au pays devant gérer les intérêts de la diaspora.
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Nous attendons les propositions des personnes désirant intégrer un groupe de travail en cours actuellement afin de préparer la réunion plénière de la rentrée pour le lancement de nos actions et l’adoption d’un calendrier de travail.
L’objectif en cette période de reconstruction de notre pays et surtout devant sceller la réconciliation après les crises qu’il a traversées, nous nous devons d’attirer l’attention de la classe politique à travers les différents candidats briguant la magistrature suprême de l’Etat sur l’engagement d’une politique de bonne gouvernance et de réconciliation véritable dont la diaspora élaborera une charte qu’elle adressera aux candidats à cet effet.
Notre bataille actuelle concerne toute la diaspora centrafricaine à travers le monde, pas seulement celle de France, même si par notre position géographique nous pouvons être l’inspirateur de certaines idées.
Nous attendons des propositions de nos frères et sœurs des Etats unis, du Canada, du Sénégal, du Bénin et partout où il y a une forte diaspora centrafricaine afin d’apporter notre concours à la reconstruction de notre pays en enrichissant les thèmes des différentes commissions.
Nous profitons de l’occasion pour remercier certains de nos compatriotes tant en France qu’à l’étranger qui participent à notre groupe d’échanges d’idées et de propositions en attendant de rendre formelle notre structure d’organisation. Ces remerciements s’adressent aux personnalités et acteurs de la société civile et professionnelle ci-après : l’actuelle Ministre de la communication, l’ancien Ministre Théodore JOUSSO, les avocats Sando Wang-you et Michel LANGA, Messieurs Jacques KABYLO, Prosper YAKA, Martin NGBONDA, Philippe LOUNGOULAH, Jean Bosco PELEKET pour ne citer que ceux là.
Nous encourageons d’autres compatriotes à se joindre à nous pour enrichir les thématiques de la préparation de notre forum.
Nous avons appris par la presse que la communauté Sant’ Egidio dont l’expertise n’est plus à démontrer dans la résolution des crises à travers le monde, se propose d’inviter les candidats à l’élection présidentielle pour une rencontre de sensibilisation avant les joutes des campagnes électorales et faire des propositions de bonnes conduites tant pour la campagne que pour la gestion future du pays.
Pourquoi la diaspora en tant qu’acteur neutre n’aura t’elle pas sa place dans une telle tribune ? D’autant qu’elle n’a apporté sa contribution jusqu’alors à aucune solution de sortie de crises dans notre pays. Nous allons faire des démarches dans ce sens et ne manquerons pas de vous en informer.
Bertrand KEMBA Tel o6 62 37 44 06 adresse mail bertrandkemba@yahoo.fr