par RFI 06-08-2014 à 00:03
Le calme était revenu ce matin à Batangafo dans le nord de la Centrafrique où des affrontements très violents ont opposé, lundi 4 août, la force française Sangaris à la Seleka. Mais ce mardi 5 août au soir, de nouveaux tirs se sont fait entendre.
C'est en fin d'après-midi que les hostilités ont repris au coeur de la ville, selon un habitant joint par RFI. Les affrontements opposent les éléments des forces Sangaris et Misca aux hommes de la Seleka.
Ce regain de violence ferait suite à un mécontentement des Seleka face à l'ultimatum posé ce mardi matin. En effet, lors d'une réunion entre les militaires français et les cadres de la Seleka, il a été demandé aux rebelles de se laisser désarmer et d'accepter d'être cantonnés.
Selon l'état-major français, une mission de reconnaissance a été prise à partie, lundi 4 août, par des hommes armés. Cette dernière a riposté avec deux hélicoptères et deux chasseurs Rafale.
Du côté de la Seleka, on affirme que ce sont les soldats français qui ont ouvert les hostilités face aux éléments du général al-Khatim, le numéro 2 de l'état-major militaire de la Seleka.
Le bilan reste encore difficile à établir. La Misca déplore deux morts dans ses rangs. Côté Seleka, il pourrait y avoir plus de cinquante morts et une centaine de blessés.
Ce mardi, des chefs de Seleka répétaient ne pas comprendre cette réaction française.
Centrafrique : la Séléka annonce un accrochage au Nord avec Sangaris et anti-Balakas, démenti des anti-Balakas
Par LIANG Chen French.china.org.cn | Mis à jour le 06-08-2014
Les ex-rebelles centrafricains de l'alliance Séléka ayant porté leur Michel Djotodia au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui déclarent avoir perdu deux de leurs combattants et deux véhicules détruits lors d'un accrochage lundi à Batangafo (Nord) avec des soldats français de l'opération Sangaris accusés de soutenir les miliciens anti-Balakas, des accusations démenties par ces derniers.
Selon le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole joint mardi par Xinhua à Bambari, localité du Centre de la Centrafrique où s'est déplacé le commandement opérationnel de l'ex-rébellion après la mise à l'écart de Djotodia du pouvoir en janvier par les dirigeants d'Afrique centrale et la France suite à la persistance des violences dans le pays, cet incident dû à une violente discussion entre des responsables de la Séléka et de Sangaris s'est aussi soldé par la destruction de deux véhicules du mouvement armé.
"Là où il y a les Sangaris, il y a toujours les anti-Balakas. Les Sangaris couvrent les anti-Balakas pour les aider à nous attaquer, comme ce fut le cas à Bangui. C'est une violation flagrante de l'accord de Brazzaville. D'ailleurs, depuis la signature de cet accord, les anti-Balakas nous attaqués quatre à cinq reprises. Nous n'allons pas continuer à nous laisser faire", a affirmé l'ex-chef rebelle.
Dans le camp des miliciens anti-Balakas, proches de l'ex-chef de l'Etat François Bozizé, renversé par l'ex-coalition rebelle, ces accusations sont balayées d'un revers de main.
"Ce qui a été dit par les ex-Séléka, ça n'engage qu'eux. Nous n'avons pas d'hommes à Batangafo", a réagi Emotion Brice Namsio, porte-parole de cette organisation également coupable, au même titre que son adversaire, d'exactions et de pillages au détriment des populations civiles centrafricaines.
"C'est archifaux. Nous voulons la paix, le peuple centrafricain a trop souffert. Il n'est plus question de continuer à nous battre. Et même, les ex-Séléka connaissent notre force de frappe, nous n'avons pas besoin de nous associer aux Sangaris pour aller attaquer leurs positions. C'est par rapport à ce qu'on a comme moyens qu'on les a délogés de Bangui", a poursuivi le milicien joint pour sa part à Bangui.
A l'initiative du président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine au nom de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), un accord de cessation des hostilités a été signé le 23 juillet à Brazzaville entre les différentes parties au conflit, en présence des autorités de transition dont la présidente par intérim Catherine Samba-Panza.
De l'avis de Namsio, les anti-Balakas, forts de plus de 52.000 combattants d'effectifs dont quelque 10.200 sont déclarés présents dans la capitale, sont désormais préoccupés par l'exécution de l'opération de "désarmement négocié" prévue par cet accord qui, à l'en croire, fait l'objet à l'heure actuelle d'une campagne de sensibilisation auprès de ces hommes et au sein de la population.
Selon lui, le groupe armé a entrepris la destruction de ses propres "barrières illégales" mises en place sur les axes routiers centrafricains.
Mais après avoir démenti une présence à Batangafo, Emotion Brice Namsio a tout de même confié que "nous sommes partout. Les anti-Balakas, c'est l'émanation de la population. Ils se trouvent sur toute l'étendue du territoire centrafricain".
Source: Agence de presse Xinhua