Célébration du nouvel an : un mort et plus d’une cinquantaine de victimes d’accidents de la route à Bangui
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 3 janvier 2023 18:10
La célébration du nouvel an n’a pas fait que des heureux dans la capitale centrafricaine. Plus d’une cinquantaine de personnes ont été victimes d’accidents de la circulation. Parmi elles, on dénombre un mort et des blessés.
Comme à l’accoutumée, la célébration des fêtes de fin d’année apporte toujours son lot. Si certains célèbrent dans l’allégresse, d’autres par contre voient leur joie transformée en douleur à cause des accidents de la circulation. Selon une enquête de Radio Ndeke Luka, l’hôpital Communautaire, la pédiatrie et le centre MSF ont enregistré le plus de victimes. Ces accidents sont dus, pour la plupart, à l’excès de vitesse, à la consommation abusive d’alcool et de stupéfiants.
Motocyclettes comme causes
"Au total, nous avions reçu 10 malades la nuit. Quatre étaient des victimes d’accidents de la voie publique causés par des motocyclettes. Parmi les quatre enfants que nous avons reçus, il y avait un de deux ans qui, à la suite d’un traumatisme, a fait une fracture du fémur et nous l’avons hospitalisé. L’autre était une fillette de sept ans qui, par suite de traumatisme, avait eu une fracture ouverte en se cassant l’os du genou. Elle a été opérée quelques heures après. Les deux autres cas étaient des plaies au niveau du cuir chevelure que nous avons soutirés et libérer les malades le même jour" a expliqué Docteur Emeric Yandoumba, au Complexe pédiatrique de Bangui.
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Dans la salle des urgences de la pédiatrie, Gertrude Wotto est assise à côté de sa nièce âgée de 7 ans victime d’un accident de la circulation avec toute sa famille.
Toute une famille accidentée
"Son père a eu une fracture au niveau de sa mâchoire et est interné à l’hôpital Communautaire. Je suis avec elle et sa petite sœur toutes deux, victimes de cet accident. Elle s’appelle Jemima. Elle se porte bien pour le moment. Nous attendons les médecins pour procéder aux derniers soins" a témoigné Gertrude, tante de Jemima, une enfant accidentée.
Un décès
En plus des victimes accueillies en son sein, l’hôpital Communautaire a également des accidentés transférés par l’hôpital de l’Amitié et le centre MSF.
"Nous avons enregistré au total, 56 cas d’accidents de la circulation du 31 décembre 2022 au 1er janvier 2023. Parmi ces 56 cas enregistrés, nous avons 10 cas de fractures dont 5 ont été mis en hospitalisation dans le service et un cas de décès. Et les 25 autres ont été traités et libérés" a indiqué Dr Eloi Mboliani, médecin chef aux urgences chirurgico-médicales de l’hôpital Communautaire.
La célébration du réveillon de la St Sylvestre de cette année a été particulière en raison d’un dispositif sécuritaire impressionnant dans la ville de Bangui et dans sa périphérie. Peu de coups de feu ont été entendus et aucune victime de balles perdues n’a été signalée.
Bangui : le sexe et l’alcool rythment la célébration des fêtes de fin d’année aux alentours de la Cathédrale
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 3 janvier 2023 16:55
La célébration des grandes fêtes et particulièrement celles de fin d’année favorise le développement d’une pratique inhabituelle et immorale aux alentours de la Cathédrale de Bangui.
Des adolescents, prétendant aller à l’église, trouvent l’occasion de faire des rencontres entre amoureux dans les espaces verts situés en face de la cathédrale de Bangui. Ces jeunes filles et garçons s’adonnent à la consommation de l’alcool, des stupéfiants et au sexe. Une pratique répandue pendant la célébration du réveillon du nouvel an selon le constat de Radio Ndeke Luka.
Ce 31 décembre, alors que la messe est en train d’être dite à l’intérieur de la cathédrale, plusieurs centaines de personnes vadrouillent dans la cour de l’église. Parmi ce monde se trouve Tanaka, un vendeur de boissons alcoolisées.
Ambiance attractive
«Je vends de l’alcool devant la cathédrale à cause de l’ambiance tout autour. Je n’oblige personne à venir acheter. Celui qui se sent à l’aise peut venir s’en procurer. C’est beaucoup plus les jeunes qui achètent ces boissons. Moi, je n'y vois aucun inconvénient », déclare Tanaka.
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Ces bières, cigarettes et autres produits stupéfiants rendent l’environnement malsain sous le regard stupéfait de certains fidèles.
« Cette pratique date de Noël. Ils viennent au lieu de prendre part à la messe, ils préfèrent rester à l'extérieur pour s’embrasser et avoir des rapports sexuels. C’est déplorable ! Cette maison appartient à Dieu. Ce n’est pas une auberge », déplore Lucienne Elewa, fidèle de la cathédrale.
« J’ai refusé »
Parmi les centaines d’adolescentes qui vadrouillent dans la cour de l’église, ce n’est pas tout le monde qui se laisse faire. Elianna a repoussé les avances d’un jeune dragueur.
« Il est venu me draguer et m’a proposé qu’on aille dans les gazons pour passer à l’acte. J’ai refusé. Je suis venue à l’église et non pour faire un acte sexuel. Je lui ai dit qu’un homme qui aime une femme demande sa main à ses parents», raconte-t-elle.
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Ces faits ne sont pas nouveaux selon Joachin Ouango, un agent de sécurité de la cathédrale de Bangui. Il appelle les parents à prendre leurs responsabilités.
« Que les parents surveillent et éduquent leurs enfants. J’ai remarqué que dans la plupart des cas, c’est surtout, ceux de 15 à 18 ans qui s’adonnent à l’alcool et à la cigarette. Nous avons des preuves des actes sexuels avec les préservatifs que nous ramassons sur le gazon. C’est vraiment déplorable », regrette Joachim Ouango.
Dieu mérite respect et crainte
Les responsables de l’église catholique n’ont pas caché leur exaspération face à ce comportement propre à la rue. Pour le père Mathieu Fabrice Evrard Bondobo, Curée de la Cathédrale de l’immaculée conception, Dieu mérite respect et crainte.
« Je ne peux que dénoncer haut et fort que ce n’est pas le lieu indiqué pour de tels comportements. C’est un lieu qui inspire le respect mais aussi un espace d’éducation. À ceux qui viennent dans nos espaces pour se livrer à autre chose, je leur demande de nous respecter. Dieu mérite le respect et la crainte», exhorte le prélat.
Les grandes fêtes occasionnent très souvent des dérives sexuelles et plusieurs formes de violences parmi les jeunes et adolescents en Centrafrique. Pour de nombreux observateurs de la vie sociale, certains parents et même l’Eglise ont failli à leur devoir.
Centrafrique : la sécurisation des fêtes de fin d’année saluée par de nombreux Centrafricains
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 2 janvier 2023 18:30
De nombreux Centrafricains se réjouissent du dispositif sécuritaire mis en place par les autorités pendant le réveillon du nouvel an 2023. Ils ne cachent pas leur satisfaction devant le travail abattu par les Forces de défense et de sécurité.
La célébration du nouvel an 2023 a marqué les esprits en République centrafricaine. Contrairement à l’année précédente, de nombreux Centrafricains apprécient la couverture sécuritaire de la ville de Bangui et celles des régions du pays pendant cette grande fête.
Selon plusieurs Centrafricains interrogés, la présence massive des Forces de défense et de sécurité dans les quartiers a permis de réduire les coups de feu tirés habituellement dans la capitale et dans certaines régions pendant la St Sylvestre.
« J’ai vu beaucoup de militaires »
« Pour cette année, j’ai vu beaucoup de militaires déployés aux bords des routes et dans les quartiers. Ce plan sécuritaire a fait que nous avons fêté sans détonations d’armes. Je suis très content du travail fait par nos forces de défense et de sécurité », témoigne Nicolas, un habitant du quartier Yapelé dans le 2ème arrondissement de Bangui.
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Même son de cloche dans le 5ème arrondissement de Bangui où plusieurs check-points des militaires ont été installés pour assurer la sécurité de la population. Cette stratégie est saluée par les habitants dudit secteur qui demandent sa pérennisation.
« Je travaille à Ngoulekpa et pour m’y rendre, je passe par le PK5. J’ai croisé des militaires sur chaque check-point et ces derniers vérifient l’identité de toutes personnes qui circulent dans le secteur. Ils m’ont interpellé et heureusement je leur ai présenté ma carte d’identité et ils m’ont laissé vaquer librement à mes occupations. Leur travail a fait que nous avons célébré paisiblement la fête », se réjouit Maïc, un habitant du quartier Yaganto.
« Pas de crépitement d’armes »
« Dans les années précédentes, il y avait des crépitements d’armes partout dès minuit pile. Mais, pour cette année, ce n’est pas le cas. Nous félicitons tous ceux qui ont travaillé pour barrer la route à cette pratique. Je souhaite que cette initiative soit pérennisée pour la sécurisation de tout le pays », souhaite Delphine Iyamba, cheffe de quartier Bataillon 1 dans le 5ème arrondissement de Bangui.
A l’approche du nouvel an 2023, les autorités du pays dont le président de l’Assemblée nationale et le chef d’Etat-major des armées ont mis en garde contre les tirs d’armes pendant la nuit de la Saint Sylvestre. Leurs sévères mises en garde ont porté leurs fruits.
Centrafrique : l’administration publique minée par la corruption financière
https://www.radiondekeluka.org/ lundi 2 janvier 2023 17:06
A partir de ce 1er janvier 2023, les Centrafricains peuvent désormais dénoncer toutes formes de corruption via un numéro vert, le 1316. Il s’agit d’une initiative du gouvernement visant à lutter contre ce mal qui gangrène la société centrafricaine.
En République centrafricaine, la corruption se ressent à tous les niveaux mais beaucoup plus dans l’administration publique. Le constat est amer. Les recrutements, le suivi des dossiers d’avancement, de pensions et les dédommagements, ne peuvent être traités sans des dessous de table.
Parmi les différents types de corruption qui existent dans le pays, la corruption financière est la forme la plus répandue. Paulin, un septuagénaire retraité rencontré devant le trésor public, témoigne.
« Pot de vin »
"Il y a trop de corruption. Dans tous les services qu’on sillonne, on te demande un pot de vin pour ton dossier afin d’éviter un blocage. Dans un service, on m’a demandé de donner quelque chose pour l’achat de l’encre pour permettre l’impression des documents. J’étais obligé d’abandonner le suivi du dossier. Ce n’est qu’après 8 à 9 mois que j’ai décidé de revenir. Après m’être livré à leur jeu, ils m’ont remis mon livret de pension", raconte Paulin à Radio Ndeke Luka.
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Au Tribunal de grande instance de Bangui, nous rencontrons Denise. Cette mère de famille, dont le garçon est traduit en justice pour une affaire avec un commerçant, dénonce la corruption de l’appareil judiciaire.
L’argent et non le droit
"Lorsqu’ils ont arrêté mon fils, ils devraient le confronter à l’équipe d’enquête mais, ce n’est pas le cas. Après avoir reçu de l’argent du propriétaire du magasin, l’enquêteur a décidé de l’emprisonner. C’est pourquoi je souffre aujourd’hui en allant par ci par là. Je demande au gouvernement de veiller sur ces pratiques" se lamente Denise.
Au ministère des finances, c’est un autre visage de la corruption qui ne dit pas son nom. Robert, un orphelin, suit depuis 4 ans le dossier de pension de son défunt père.
« Rien n’avance »
"Ils ne demandent pas de l’argent mais, la manière dont ils traînent le dossier, prouve qu’ils ont besoin d’argent. Quand tu arrives, ils te disent que tu es arrivé à l’heure de la pause ou bien que le dossier est resté chez leur chef et rien n’avance. C’est une manière de te demander de l’argent. Je demande au gouvernement de prendre ses responsabilités car ce sont des pratiques qui freinent le développement du pays" explique-t-il.
Les témoignages sont nombreux. La corruption dans l’administration publique centrafricaine reste un fléau qui mine le développement du pays. Pour tenter de réduire son ampleur, le gouvernement a lancé mi-décembre 2022, un numéro vert, le 1316. Cette ligne d’appel gratuit devra permettre aux victimes de corruption de dénoncer cette pratique.