Hausse du prix du carburant : le GTSC dénonce une pratique d’arnaque et d’escroquerie
https://www.radiondekeluka.org/ samedi 7 janvier 2023 18:03
La hausse des prix des hydrocarbures continue de susciter des réactions. Le Groupe de travail de la société civile (GTSC) parle d’arnaque et d’escroquerie. Le gouvernement promet, quant à lui, des mesures de compensation dans un bref délai.
Le GTSC se dit indigné de l’augmentation du prix du carburant dans les stations-services. Pour cette plateforme de la société civile, ces nouveaux tarifs constituent des systèmes d’arnaque et d’escroquerie qui visent à augmenter la souffrance des Centrafricains. Elle interpelle le Chef de l’Etat à faciliter un dialogue pour un compromis.
Escroquerie insupportable
"Nous condamnons cette décision unilatérale qui est une décision unilatérale à laquelle les partenaires sociaux ne sont pas associés. Nous condamnons également cette décision simplement parce que, l’augmentation, nous pouvons la comprendre au regard des difficultés auxquelles l’Etat est confronté. Au regard des difficultés auxquelles le pays est soumis mais de là à augmenter à plus de 50% les prix des produits pétroliers à la pompe, de mon point de vue, c’est une pratique d’arnaque et d’escroquerie qui n’est pas supportable, qu’on ne pourra, en aucun cas cautionner" a condamné Paul Crescent Beninga, porte-parole du GTSC.
Le porte-parole du GTSC qualifie d’abusive ladite augmentation et en appelle au chef de l’Etat d’être sensible à la souffrance de son peuple.
« Cris de cœur »
Ce gouvernement est un gouvernement défaillant. Ce que je propose, je m’adresse directement au chef de l’Etat. Le président de la République, qui est le père de la nation, doit entendre les cris de cœur du peuple centrafricain qui se plaint de cette augmentation abusive et faire en sorte qu’un dialogue puisse avoir lieu entre les partenaires sociaux. J’entends par là, les centrales syndicales, les associations des consommateurs, les leaders d’opinion et intégrer les forces politiques notamment l’opposition afin de trouver un terrain d’entente" a proposé Paul Crescent Béninga.
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Pour le gouvernement, cette mesure vise à soulager la souffrance de la population en cette période de crise mondiale de carburant.
La vérité
"Nous avons rétabli simplement la vérité et le prix sur le plan international aujourd’hui pour permettre aux marketeurs d’avoir leurs marges, à l’Etat d’avoir les droits et taxes sur les produits pétroliers vendus à la pompe. Et, ces taxes collectées, permettront à l’Etat d’assumer ses missions. Payer les salaires, pensions, bourses, faire fonctionner les hôpitaux, les écoles dans l’intérêt de la population. Pour ce qui concerne les transports, le ministre des Transports est en train d’y travailler" a réagi Arthur Bertrand Piri, ministre en Charge du développement de l’Energie.
Toujours selon le ministre du développement de l’Energie, trois ministères notamment, ceux des Transports, de la Fonction publique et du Travail sont à pied d’œuvre pour proposer des solutions idoines à cette situation qui commence déjà à susciter des remous sociaux.
"Soyez rassurés, bientôt un arrêté sera pris pour essayer d’équilibrer, rétablir le prix qu’il faut conformément à cette nouvelle situation. Et les ministres de la Fonction publique et du Travail sont en train de travailler avec les partenaires sociaux pour essayer de trouver des solutions. Donc, je laisse le soin à mes collègues ministres de trouver une occasion pour vous répondre à cette question-là" a rassuré Arthur Bertrand Piri.
Bimbo : démantèlement d’une barrière de la gendarmerie après une manifestation des mototaxis à Nzila
https://www.radiondekeluka.org/a samedi 7 janvier 2023 18:33
Les conducteurs des mototaxis sur l’axe Nzila persistent et signent. Ils ont exprimé ce samedi 7 janvier 2023, leur ras-le-bol en barricadant la voie pour protester contre les frais excessifs des formalités.
La tension est montée d’un cran dans la matinée du samedi 7 janvier entre conducteurs de mototaxis et forces de sécurité installées sur la barrière de Nzila, située à 11 km de Bangui sur la route de Mbaïki. Après une première manifestation le jeudi 05 janvier, les conducteurs de mototaxis sont revenus de nouveau à la charge contre les frais de formalités imposés par les gendarmes de la Brigade motorisée.
2000 F obligatoires
"Les gendarmes de la brigade motorisée sont sortis ce matin. Ils ont exigé 2.000 francs comme frais de formalité. Si tu n’as pas les 2.000 francs, ils te délivrent une quittance si non, tu ne peux pas traverser la barrière. C’est pourquoi les jeunes ont manifesté en barricadant l’axe. Ils ont fait appel à leur chef qui est venu les ramener à la brigade", a expliqué Hermann, un riverain qui a vécu la scène.
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Par suite de cette manifestation, les éléments de la brigade motorisée de la gendarmerie ont été rappelés et la barrière a été démantelée. Du coup, la circulation est redevenue libre pour les motos taximen.
« Personne ne passe de l’autre côté »
" Comme le prix du carburant a augmenté, nous avons négocié pour qu’ils nous réduisent les frais de formalité à 500 francs. Ce matin, ils n’ont pas tenu compte de nos plaintes et ont exigé les 2.000 francs ou la délivrance d’une quittance. C’est pourquoi, nous les jeunes de Bimbo, nous avons manifesté pour dire si tel est le cas, eux aussi, ils ne vont pas travailler et personne ne va passer de l’autre côté", a confié Florentin, un conducteur de moto.
En attendant d’avoir un compromis, le président national des mototaxis est en discussion avec la gendarmerie. Plusieurs fois, des usagers ont déploré le racket systématique organisé par les forces de sécurité installés sur les barrières le long de l’axe Mbaïki.
Le gouvernement a été, à maintes, reprises interpellé par l’Assemblée nationale sur le comportement des forces de défense et de sécurité sur les barrières à travers le pays.
Centrafrique : le BRDC tacle le gouvernement sur la hausse du prix du carburant à la pompe
https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 6 janvier 2023 17:24
Le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) réagit suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe. Cette plateforme de l’opposition a dénoncé, ce jeudi 05 janvier, la mal gouvernance des autorités de Bangui.
Après un moment de silence, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution est revenu à la charge contre le président Faustin Archange Touadera et son gouvernement. Dans une conférence de presse donnée, ce 05 janvier à Bangui, cette plateforme qui regroupe des partis politiques de l’opposition et certaines organisations de la société civile, a dénoncé la "mauvaise gestion de la chose publique" par le gouvernement.
Selon le BRDC, l’augmentation du prix du carburant à plus de 60% à la pompe est inadmissible. Pour cette organisation, cette situation résulte de la mal-gouvernance et la corruption érigée en mode de gestion.
Aucune mesure d’accompagnement
"Au plan économique, la mal-gouvernance, qui est au centre de la brouille avec la communauté financière internationale, a eu pour conséquence, la suspension des appuis multiformes y compris budgétaires. Par ces temps de crise où les Centrafricains sont obligés de compter leurs sous pour survivre, les prix des hydrocarbures ont été relevés d’un minimum de 60% en moyenne sans aucune mesure d’accompagnement et sans contrôle des prix des produits de première nécessité" a dénoncé Martin Ziguélé, porte-parole du BRDC.
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Pour l’ancien premier ministre Nicolas Tiangaye, un des leaders du BRDC, la plupart des autorités actuelles du pays sont impliquées dans les fraudes et mafias ayant conduit à cette crise.
« Importations frauduleuses »
"Comment peut-on expliquer aujourd’hui que nous ne pouvons pas mobiliser des ressources internes à hauteur de quelques milliards ? La réalité c’est quoi ? C’est ce que nous devons dire. Les ressources internes devraient être normalement plus importantes. Or, tout rentre en fraude parce que les gens du pouvoir sont intéressés par l’importation frauduleuse du ciment, du sucre, du carburant etc. Et, c’est ce qui prive la République centrafricaine des ressources internes conséquentes" a déploré Nicolas Tiangaye.
Sur des questions politiques, le BRDC compte, dans un bref délai, saisir la justice centrafricaine après la décision de la Cour constitutionnelle sur le décret limogeant Danièle Darlan, ancienne présidente de la Cour et sur le décret mettant des enseignants du supérieur à la retraite. Ce dernier, jugé inconstitutionnel par la Cour constitutionnelle.
Bangui : paralysie du transport public après l’augmentation des prix des hydrocarbures à la pompe
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 5 janvier 2023 18:01
Un jour seulement après l’entrée en vigueur des nouveaux prix des produits pétroliers à la pompe, le secteur des transports est affecté. Le transport public est paralysé depuis ce jeudi 05 janvier.
Aux heures de pointe de la matinée, certains conducteurs de bus et taxis ont cessé leurs activités. Ils protestent contre l’augmentation des prix des produits pétroliers. Une situation qui met à mal les usagers du transport urbain.
Dans les différentes avenues sillonnées par Radio Ndeke Luka, il n’y a que des mototaxis, des véhicules particuliers et quelques véhicules d’ONG qui circulent. Au Terminal Nord, principale gare des bus de Bangui, le parc est vide. On y voient seulement quelques vendeurs à la sauvette. Certains usagers traditionnels de bus se disent affectés.
Inquiétudes
"J’étais venu en ville à bord d’un bus. Mais à 10 heures, il n’y a plus de circulation. Comment je vais rentrer à la maison", s’interroge un usager.
"Les conducteurs de mototaxis fixent le prix du transport de la ville au PK 12 à 500 francs. Je ne gagne que 30.000 francs CFA le mois. Mais si j’investis autant dans le transport, comment je vais nourrir ma famille....Les conducteurs refusent de travailler parce qu’ils disent attendre l’augmentation du prix du transport comme on l’a fait pour le carburant" réagissent des usagers, déboussolés.
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Si les prix des hydrocarbures sont revus à la hausse, s’en procurer en stations-service reste un problème.
« C’est difficile »
"Ils ont augmenté les prix des hydrocarbures mais il est difficile de s’en procurer. Dans les stations-service, ils ne vendent que pendant une heure. C’est difficile" se lamente Ulrich, un conducteur de mototaxi.
Christ-Roi, un autre conducteur de taxi, rencontré à la tête de stationnement de Pétévo dans le 6e arrondissement, déplore une situation difficile.
"C’est difficile avec cette situation. Nous passons plusieurs heures dans le rang et les clients ne veulent pas monter à bord à cause du prix du transport que nous avions fixé à 250 francs CFA".
Pendant que les conducteurs de taxis et bus refusent de travailler, ceux de mototaxis se font des bénéfices et augmentent les prix.
"Avec cette situation, nous ne pouvons pas transporter un client avec le même prix qu’avant. Nous sommes obligés d’augmenter le prix à 500 francs afin d’avoir de quoi survivre" se plaint Hyacinthe, un conducteur de mototaxi.
D’ores et déjà, les conducteurs de taxis et bus menacent de prolonger la cessation de travail pendant 3 jours.
Arrêt prolongé du travail
"Il n’y a pas d’entente entre nous et les clients à cause du prix du transport que nous avons fixé. Voilà pourquoi nous avons arrêté le travail. Le gouvernement doit se prononcer sur les prix du transport. S’il ne le fait pas jusqu’à demain, nous serons obligés de prolonger l’arrêt du travail jusqu’à 3 jours" affirme Jésus, chargé de discipline des conducteurs des bus de Pétévo-Combattant.
Le gouvernement centrafricain a augmenté depuis le 04 janvier les prix des hydrocarbures dans les stations-service. Le litre du gasoil se vend désormais à 1.450 F, l’essence à 1.300 F et le pétrole à 1.150 francs CFA.