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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 17:39

 

 

 

Messieurs les ministres,

 

Mesdames, Messieurs les Parlementaires et élus,

 

Monsieur le chef d’état-major des armées,

 

Mesdames, Messieurs les officiers généraux,

 

Mesdames, Messieurs,

 

Je tiens, en ce début d’année, c’est le sens de cette cérémonie, à vous exprimer, au nom de la Nation toute entière, notre reconnaissance, notre fierté. Et aussi nos meilleurs vœux pour l’année qui s’ouvre.

 

La France est un des rares pays au monde à pouvoir disposer d’un outil de défense capable de nous permettre de faire face à toutes les menaces. Je dis bien un des rares pays au monde. Parce qu’il conjugue une qualité exceptionnelle de matériels, des compétences techniques reconnues et le professionnalisme de personnels particulièrement bien formés.

 

C’est cette conjugaison d’équipements de qualité, d’hommes et de femmes de haut niveau technique et également une stratégie et une doctrine, appuyées par les moyens budgétaires qui sont accordés à la Défense ; c’est toute cette conjugaison qui nous permet d’être un grand pays. Il n’y a pas de grand pays au monde qui ne soit doté d’un outil de défense. Et j’ai pu, une nouvelle fois, en venant ici à Creil, en faire la vérification.

 

En effet, la base de Creil est un symbole. Avec ses 3 300 agents, militaires et civils, elle regroupe des unités qui concourent aux trois missions fondamentales définies par le Livre blanc sur la Défense : la première de ces missions, c’est la protection, la protection de notre territoire, la sécurité de nos compatriotes. Cette protection est assurée par la permanence opérationnelle et notamment avec l’escadron des Cigognes.

 

La seconde mission, c’est l’intervention. Avec ici, des escadrons de transport Vercors, Ventoux, Esterel qui s’illustrent particulièrement ou se sont illustrés au Mali et en RCA. L’intervention, c’est la capacité de nous projeter à l’extérieur et de pouvoir sauver des populations – c’est le cas en RCA – ou lutter contre le terrorisme. C’était le sens de l’opération au Mali.

 

Enfin, la dernière des missions, c’est la dissuasion. Et là-encore, la base de Creil, avec le centre opérationnel des forces aériennes stratégiques de Taverny, y répond. Vous êtes, si je puis dire, une synthèse, un résumé de ce que nos forces armées doivent accomplir.

 

J’y associe une fonction majeure et insuffisamment soutenue dans le passé, c’est la fonction de renseignement. Avec la DRM, mais aussi le centre militaire d’observations par satellites et le centre national de ciblage, j’ai pu apprécier le rôle de la base de défense de Creil, dans le soutien de nos opérations extérieures.

 

Pour répondre à ces exigences du renseignement, au-delà de la discrétion et du secret, il faut des matériels de plus en plus sophistiqués et, en même temps, des personnels de mieux en mieux formés pour décrypter ce que le renseignement et les images peuvent renvoyer. Là aussi, vous êtes dans l’excellence.

 

Mais au-delà de la base de Creil, je tiens à m’adresser à l’ensemble des armées, des militaires, comme des personnels civils, pour vous dire toute la satisfaction qui est non seulement la mienne, mais celle de la Nation toute entière, représentée ici par les élus, devant l’efficacité dont vous avez pu faire preuve, toute l’année dernière, et qui sera encore au niveau de l’excellence cette année.

 

A chaque fois que, comme chef des Armées, j’ai fait appel à vous, vous avez répondu dans des conditions exceptionnelles de réussite. C’est une grande fierté pour le chef de l’Etat, mais pour le pays tout entier. J’ai pu à plusieurs occasions, depuis que j’occupe cette fonction, vérifier moi-même la qualité de nos armées.

 

Lorsque j’ai accédé à la responsabilité de chef de l’Etat, j’ai pris une décision conforme à un engagement que j’avais porté devant les Français : le retrait de nos forces d’Afghanistan ou plus exactement des unités combattantes, à la fin de l’année 2012. C’était un engagement, mais cela aurait pu être aussi une épreuve. Et cela a été une prouesse militaire, technique.

 

Car le retrait s’est fait, d’abord, en parfait accord avec nos alliés, en lien avec les autorités de l’Afghanistan, mais surtout dans des conditions de préparation qui nous ont permis non seulement de sortir nos matériels – et il y en avait beaucoup – mais aussi nos personnels, sans qu’il y ait la moindre difficulté. Je veux dire par là, sans que nous ayons à subir quelque perte que ce soit. Je veux ici en remercier tout particulièrement le Chef d’état-major de nos armées qui a eu, dans ce dossier, un rôle tout particulier.

 

Aussitôt étions-nous sortis d’Afghanistan, avec nos forces combattantes, que j’étais amené à solliciter nos armées pour nous engager au Mali. C’était le 11 janvier et nous étions confrontés, ou plus exactement le Mali était confronté à une agression venant de terroristes qui occupaient déjà le Nord de ce pays. Il nous fallait à la fois arrêter l’offensive, et permettre la reconquête.

 

Qui aurait pu penser qu’un an après cette décision nous aurions pu atteindre cet objectif d’arrêter l’offensive et de permettre au Mali de retrouver l’intégrité de son territoire ? Que dans cette année-là, l’année 2013, il y aurait des élections – d’abord présidentielles, ensuite législatives – qui permettent au Mali de retrouver non seulement la stabilité, la sécurité, mais aussi la légitimité pour les autorités qui représentent cette Nation ? Si ces objectifs ont été atteints, c’est grâce à vous.

 

Nous avons maintenant la situation bien en main. L’opération SERVAL a été un succès, reconnu non seulement par les Maliens - et ils l’ont manifesté - et par nos compatriotes qui ont pu, là aussi, en être légitimement fiers, mais aussi par l’ensemble de la communauté internationale. Chaque fois que je suis reçu au nom de la France, en Afrique mais bien au-delà de l’Afrique, tous les chefs d’Etat ou de Gouvernement me rappellent combien notre intervention a pu être utile. Utile pour le Mali, utile pour le Sahel, utile pour la lutte contre le terrorisme, utile pour la sécurité et la paix dans le monde. Vous avez ainsi contribué à fortifier encore l’influence de la France.

 

Au Mali, l’essentiel de la mission est accompli. Le ministre y était il y a encore quelques jours, je devrais dire quelques nuits, parce que c’était celle de la Saint-Sylvestre. Il y avait, je l’ai vu, une certaine ambiance qui montrait que les armées sont capables de combattre, mais aussi de fêter les moments de joie qui peuvent être les leurs.

 

Oui, notre mission est en train de s’achever au Mali. Les effectifs passeront de 2 500 à peu près, aujourd’hui, à 1 600 au milieu du mois de février. Puis ils déclineront jusqu’à 1 000, ce qui sera le niveau nécessaire pour faire face à toute menace qui pourrait resurgir. Car les groupes terroristes sont encore présents au moins dans la région.

 

Mais là-aussi, aussitôt en avions-nous terminé au Mali, que la situation en Centrafrique appelait, une nouvelle fois, notre intervention. En Centrafrique, ceux qui ont de la mémoire, et il y en a ici, savent que les forces françaises ont toujours été présentes, de multiples façons, dans ce pays. Au mois de mars, lorsqu’un coup d’Etat, un coup de force a écarté un Président – qui lui-même était venu dans un coup d’Etat au pouvoir, pour en installer un autre, à Bangui – nos soldats qui étaient dans l’opération BOALI, ont dû déjà – et c’était au mois de mars – assurer la sécurité, au moins celle de nos ressortissants. Car nous en avions et nous en avons encore en Centrafrique.

 

Mais, à partir du mois de mars, et surtout à la fin de l’année 2013, une spirale de violence a entrainé la Centrafrique dans une confrontation interconfessionnelle et dans un drame humanitaire d’une ampleur que ce pays – qui en avait pourtant connu – n’avait jamais traversé. C’est pour cette raison que j’ai décidé l’opération SANGARIS, c’était le 5 décembre dernier, c’est-à-dire une fois que le Conseil de sécurité, c’était le jour même, se soit prononcé pour nous fournir le cadre légal sur le plan international, pour nous permettre de venir au secours d’une population qui vivait des exactions et des massacres.

 

Nous ne sommes pas venus seuls en Centrafrique, puisque les Africains, dans le cadre de la force MISCA, y étaient déjà présents et ont eu à renforcer leurs effectifs. Depuis un mois, j’allais dire un mois seulement, 1 600 soldats français conduisent avec les Africains une mission périlleuse dans son exécution, mais claire dans ses objectifs.

 

Quels sont-ils ? Rétablir la sécurité, d’abord à Bangui et dans l’ensemble de la Centrafrique, qui je le rappelle est un pays grand comme la France et la Belgique réunies. Ensuite, éviter de nouveaux massacres. Avant même que nous ne soyons intervenus, 1 000, au moins 1 000 Centrafricains avaient été assassinés, et parfois des femmes et des enfants. Depuis, il y a encore des exactions, mais sans commune mesure avec ce qui était avant notre présence.

 

La troisième mission que nous avons à accomplir, c’est de permettre l’accès de l’aide humanitaire. Chacun sait qu’autour de l’aéroport de Bangui, il y a des dizaines de milliers de personnes qui se sont réfugiées là, parce qu’elles ne savent pas où aller pour se protéger, et qui espèrent – ce qui n’est d’ailleurs pas sûr – avoir là un peu plus de sécurité que dans leurs propres quartiers. Cela crée une situation humanitaire tout à fait difficile et là encore ce sont nos soldats – soyons-en fiers – qui permettent à cette population de survivre, tout simplement.

 

Certains, il y en a toujours et c’est bien légitime, s’interrogent sur le bien-fondé de cette intervention ; d’autres, sur la durée. D’ailleurs, c’est assez classique : chaque fois qu’il y a une intervention, on se demande quand est-ce qu’elle va finir, alors même qu’elle n’a pas commencé. Et on voudrait, je comprends parfaitement cette réaction, en terminer le plus vite possible. C’est d’ailleurs notre intention.

 

Mais certains ont encore des doutes sur la raison qui justifie la présence de vos camarades, que j’ai rencontrés avec le ministre de la Défense ces derniers jours, dans un moment qui était particulièrement douloureux, puisque deux d’entre eux venaient, hélas, de décéder. Oui, quelle est la raison de notre présence ? C’est tout simplement de répondre à des questions simples.

 

Quelle serait aujourd’hui la situation en Centrafrique si la France était restée indifférente à la dérive de ce pays ? Dans une région, l’Afrique centrale, qui est déjà en grand désordre : le Sud-Soudan, la République démocratique du Congo, où tant de mouvements rebelles se réfugient, y compris en Centrafrique.

 

Oui, quelle serait aujourd’hui l’ampleur des exactions, des massacres, si la France était restée les bras croisés ? Alors qu’elle a des Forces : elle est la seule Nation extérieure à l’Afrique à en avoir à côté de la Centrafrique puisque nous sommes présents au Gabon et au Tchad. Nous aurions été à côté ? Nous aurions assisté à ces catastrophes et nous aurions attendu que d’autres viennent agir à notre place ? Non. Il fallait que nous puissions être là, avant qu’il ne soit trop tard. Car ce serait en milliers de morts aujourd’hui que l’on compterait les victimes de cette tragédie.

 

Alors, c’est vrai, nos forces assument un travail difficile, très difficile, auquel des militaires ne sont pas toujours préparés. Les militaires cherchent un adversaire. Ici, en Centrafrique, il n’y a pas d’adversaire. Il y a des belligérants qui veulent se faire la guerre entre eux, des groupes armés qui veulent garder leurs moyens de destruction pour aller chercher querelle à leurs voisins.

 

Alors on demande à des militaires de s’interposer, de désarmer et c’est ce qu’ils font. Je veux ici leur apporter une nouvelle fois non seulement mon soutien mais surtout ma reconnaissance.

 

Il y aura dans quelques semaines des décisions importantes qui seront prises en Centrafrique pour la Centrafrique. D’abord, l’Europe s’impliquera d’avantage. Un Conseil des ministres des Affaires étrangères européen est prévu le 20 janvier. Et ces ministres décideront des moyens à accorder pour que l’Europe soit présente, pour que le drapeau européen soit également planté là, en Centrafrique, en soutien humanitaire puisque c'est de cela que l’Europe doit essentiellement se préoccuper.

 

Il y aura aussi des décisions qui seront prises dans le cadre des Nations Unies, pour que ce qui est aujourd’hui une force africaine avec l’opération SANGARIS devienne une opération de maintien de la paix. Cela prendra du temps parce qu’il y a des règles, il y a des étapes à franchir. Alors, durant cette période nous devrons être là avec les Africains dont la présence va également être renforcée. Nous devons laisser les Centrafricains et les Africains décider de l’avenir politique de ce pays. Des autorités provisoires ont à prendre des décisions pour à terme – oui, je dis bien à terme là-aussi – préparer des élections et assurer une transition démocratique.

 

Pas facile à dire en Centrafrique quand il n’y a plus d’Etat, quand il n’y a plus d’ordre, quand il y a ces violences, que d’imaginer qu’il puisse y avoir des élections. Et pourtant, c’est bien ce que nous avons à chercher aussi, en Centrafrique comme partout ailleurs. C’est bien que les démocraties puissent agir ensemble, se prémunir ensemble contre les menaces de demain.

 

C’est pourquoi je suis attaché à l’Europe de la Défense. Mais, en même temps, la France doit jouer son rôle et c’est la raison pour laquelle elle a déployé d’importants moyens militaires en Afrique. J’en ai beaucoup parlé devant vous, mais aussi dans la zone Antilles-Guyane où nous avons également des missions à accomplir, ou en Océan Indien. La France a à agir chaque fois que ses intérêts sont menacés.

 

La France, elle agit avec ses alliés, ses partenaires, et notamment européens. La France, elle agit toujours dans le cadre de la légalité internationale. Sa démarche est fondée sur le droit. Elle ne peut le faire que parce qu’il y a des militaires, des trois armées et de la Gendarmerie nationale, qui contribuent à l’excellence de notre capacité militaire.

 

Et donc, je veux ici, en cette occasion solennelle, en ce début d’année, saluer la mémoire de vos neuf camarades qui sont tombés au combat, au cours de l’année dernière, au Mali et en Centrafrique. Je veux saluer leur courage exemplaire, qu’ils ont incarné jusqu’à leur dernier souffle de vie en donnant le plus bel exemple qui soit de patriotisme. Je pense aussi aux blessés, nombreux, qui portent la marque des durs combats qu’ils ont livrés pour la France notamment au Mali.

 

Tout à l’heure, en même temps que l’on me présentait les moyens du Renseignement, je rencontrais un certain nombre de ces militaires qui ont sauté en parachute, au Mali, dans la zone la plus dangereuse, avec des températures qui défient même les lois de la nature humaine. Ils ont pu éprouver ce qu’était la dureté du combat. Je veux ici les saluer.

 

Le métier des armes, c’est beaucoup plus qu’un métier et c’est pour cette raison qu’il appelle notre respect mais aussi notre attention au regard de la condition militaire. Les ministres y travaillent parce que c’est leur obligation. Il ne s’agit pas simplement de commander avec les chefs qui sont les vôtres, il s’agit aussi de faire en sorte que la communauté militaire se reconnaisse dans un projet et soit elle-même respectée.

 

A cet égard, je ne peux pas admettre les dysfonctionnements qui se sont produits dans ce que l’on appelle « le système Louvois ». Le mot dysfonctionnement est déjà lui-même sujet à caution parce que c’est tout le système qui est en cause. Comment demander à des personnels de s’engager sans compter, au risque de leur vie, et ne pas leur verser leur solde en temps et en heure ? C’est inadmissible. C’est pourquoi les erreurs du logiciel sont en train d’être corrigées mais qu’il faudra tout changer, c’est-à-dire l’ensemble du dispositif. Je tiens à ce que cet objectif soit réalisé et c’est l’engagement du ministre LE DRIAN.

 

Je suis également attaché aux structures de représentation des militaires. Le Haut comité d’évaluation de la condition militaire comme vos ministres me tiennent régulièrement informé de vos préoccupations. Notamment des interrogations qui sont les vôtres sur l’évolution de la qualité du soutien de proximité, la réforme des bases de défense, mais également des problèmes matériels qui vous tracassent, la politique de l’avancement, la qualité des équipements, la reconversion, les problèmes statutaires… Toutes ces questions touchent aux conditions mêmes de l’exercice de votre métier.

 

J’ai donc demandé au ministre LE DRIAN de répondre le plus précisément possible à toutes ces interrogations. Il le fera forcément dans le cadre des moyens qui sont alloués à la Défense nationale de notre pays. Il s’est battu, au sens civil du terme, au sens politique du terme, pour que le budget de la Défense puisse être préservé. Il a obtenu satisfaction, non pas parce que c’était lui, non pas simplement parce que c’était moi, mais parce que la représentation nationale l’a voulu ainsi et parce que c’était une nécessité.

 

Chacun connait les difficultés que nous rencontrons sur le plan budgétaire, la nécessité de diminuer même la dépense publique si on ne veut pas solliciter le contribuable. Il y a une tendance à toujours penser que ce sont les autres qui doivent faire l’effort. Mais je note que pour la Défense, le budget a été strictement maintenu, ce qui est exceptionnel dans le cadre de la politique budgétaire que nous conduisons.

 

En contrepartie, néanmoins, des efforts ont été demandés, une fois encore aux personnels. Je sais ce que cela représente : réformes après réformes, ajustements après ajustements, toutes ces mobilités qui sont imposées, ces fermetures d’un certain nombre de bases et ce que cela peut provoquer pour des collectivités, pour des territoires, pour des personnels… Mais c’est la condition aussi pour que nous puissions redéployer des moyens.

 

Parce que quel est l’enjeu ? L’enjeu est de bien former les personnels, de bien les utiliser. Mais c’est aussi d’avoir des capacités en termes d’équipement qui soient au plus haut niveau. Une armée n’est respectée que parce qu’elle est capable de mobiliser des équipements, pas simplement d’en vendre, il le faut, mais surtout d’en détenir pour nous-même, d’en acheter quand c’est nécessaire et de pouvoir répondre à toutes les menaces et de ne pas se trouver dans une situation, qui peut arriver, où l’on ne peut pas transporter nos personnels parce qu’on a plus les avions, où l’on ne peut pas avoir des renseignements précieux pour la sécurité même de nos soldats, parce que l’on n’a pas toujours le matériel correspondant.

 

C’est la raison pour laquelle nous avons veillé, et moi en particulier, à ce que nous puissions renouveler un certain nombre d’équipements, comme l’entrée en service de l’avion A 400 M qui a d’ailleurs effectué sa première mission opérationnelle en livrant 22 tonnes de matériel fin décembre au Mali.

 

L'Armée de l'air a reçu deux drones Reaper qui participeront à la fonction stratégique de l'anticipation et de la connaissance. De la même manière, j’ai été sensible aux programmes qui m’ont été présentés pour le renseignement et qu’il convient aussi de renouveler. C’est MUSIS et CERES qui ont été notifiés il y a trois semaines, et qui bien sûr se mettront en place progressivement. Ils représentent la nouvelle génération de satellites d'observation optique et électromagnétique. Et puis, il y a d’autres modernisations, je ne vais pas les citer toutes. Il y a le remplaçant du missile Milan, il y a le volet véhicules du programme Scorpion.

 

Pour la Marine, 2014 sera l'année de la livraison des 60 premiers missiles de croisière qui représentent un véritable bond stratégique. Je ne sais pas d’ailleurs si un missile peut faire un bond stratégique, mais enfin, c’est ce qui m’est présenté ! Il y a le nouveau standard du Rafale qui servira aussi bien pour la Marine que pour l'Armée de l'air, à l'instar du nouvel avion ravitailleur multirôles.

 

Voilà ce qui permet aussi à la France, non seulement de pouvoir intervenir, non seulement de pouvoir moderniser sa dissuasion, mais aussi de pouvoir être respectée. Nous sommes prêts – et je l’ai encore affirmé au Conseil européen, c’était en décembre – à partager avec nos partenaires européens un certain nombre de matériels. Pour des raisons budgétaires sûrement, pour des raisons aussi d’opérationnalité, pour pouvoir agir ensemble.

 

Il y a encore quelques réticences. Il y en a qui veulent faire seuls, qui n’en n’ont pas nécessairement les moyens, même s’ils nous font la leçon. Il y en a d’autres qui ne veulent pas le faire du tout, alors qu’il faut bien aussi assurer collectivement la défense. Il y en a d’autres qui ont des intérêts industriels et c’est bien légitime. Alors nous devons les convaincre et agir ensemble. Et la France y est prête.

 

La Défense nationale concerne tous les Français, pas simplement ceux qui la servent. Parce que la Défense a pour vocation de veiller sur nos intérêts, elle est l’affaire de tous. Et c’est la raison pour laquelle je suis très attaché aux liens entre l’Armée et la Nation. Ce lien est multiple. Il y a celui que vous représentez. Il y a aussi la réserve qui est très importante et qu’on ne salue pas suffisamment. Il y a aussi l’information qui doit être donnée aux Français sur leur armée. Puis il y a ces moments aussi de souvenir, ces moments où on parle de la gloire de notre pays, mais aussi de ses épreuves.

 

2014 sera l’occasion de puiser dans l’histoire des conflits mondiaux pour mieux comprendre les enjeux de la paix aujourd’hui et le rôle des générations successives pour assurer la sécurité du pays. Il y aura d’abord les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale et le soixante-dixième anniversaire de la Libération. Ce seront des moments forts, des dizaines de pays vont participer à ces évènements au cours des quatre prochaines années. Leur enthousiasme à traverser la planète pour venir ici nous rejoindre pour ces commémorations nous rappellera que sur les champs de bataille de la Marne, sur les côtes de Provence, sur les plages de Normandie, il y a eu aussi des jeunes qui sont venus nous sauver et nous permettre d’être libres.

 

Alors, nous saurons les accueillir tous ces amis venant de loin. Ils viennent parfois se recueillir sur la tombe d’un de leurs lointains parents. Ils viendront comprendre ce qui s’est produit il y a cent ans, ou il y a moins longtemps pour la Seconde Guerre mondiale. Ils essaieront de faire en sorte que nous puissions nous retrouver, y compris les belligérants d’hier, pour faire la paix de demain.

 

Je veux avoir une pensée particulière pour ceux qui sont venus sacrifier leur vie pour nous. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité attribuer la Légion d’honneur, à de nombreux combattants étrangers venus il y a soixante-dix ans de tous les continents pour nous aider. Oui, tout étrangers qu’ils soient, ils méritent ce ruban rouge car ils ont eux aussi, en servant leur pays et leur idéal, sauvé la France. Ils aimaient notre pays et l’aiment encore.

 

Toujours au titre de la Seconde Guerre mondiale, je procède au recensement de tous nos compatriotes titulaires de la médaille de la Résistance et non encore décorés de la Légion d’honneur, pour que nous puissions les récompenser. Ce sont des survivants et ce sont des hommes, parfois des femmes, qui méritent également d’être distingués au nom de la République.

 

Plusieurs d’entre vous, peut-être un grand nombre, vont être sollicités pour accueillir ou accompagner les vétérans français et étrangers sur tous les lieux de mémoire de notre pays. Faites-leur le meilleur accueil, accompagnez-les et soyez convaincus qu’aucun continent, aucune Nation, ne peut prétendre préserver sa liberté sans assurer sa sécurité. La liberté a forcément un prix.

 

Ce que nous faisons pour la Défense, ce n’est pas simplement pour le statut de la France, c’est également pour préserver nos droits et nos libertés. C’est grâce à vous que nous pouvons y parvenir, grâce aux capacités de nos armées, grâce à votre professionnalisme. C’est par vous que la France peut s’engager, c’est par vous qu’elle peut porter un message universel qui est toujours celui de la paix, de la sécurité, de la stabilité. C’est par vous que la France peut rayonner partout dans le monde.

 

C’est la raison pour laquelle je vous adresse non seulement mes meilleurs vœux de réussite pour vos projets personnels, professionnels, familiaux, mais je vous renouvelle ma confiance, mon soutien et ma reconnaissance pour tout ce que vous faites pour le pays.

 

Vive la République ! Vive la France !

 

Vœux de François Hollande aux Armées et au monde combattant depuis le porte-avion Charles de Gaulle
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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 12:43

 

 

 

MACKPAYEN Cœur-Sacré

 

Opérateur Culturel en République Centrafricaine.

 

Paris, le 13 janvier 2015

 

 

Centrafricains, centrafricaines,

 

 

À l'aube de cette année nouvelle 2015, je viens vous exprimer, par ces mots, mes meilleurs vœux.

 

Que cette année soit, en Centrafrique, meilleure que la précédente ; qu’elle soit marquée, par l'unité, par la réconciliation et par la recherche de la paix.

 

La recherche de la paix nécessite le dépôt des armes sur toute l’étendue du territoire centrafricain.

 

Sur ce sujet j’encourage les forces des Nations Unies en République centrafricaine, à poursuivre leur effort de pacification. Je les exhorte à accélérer la protection des populations et par conséquent à hâter, dans le cadre de leur feuille de route, toutes opérations susceptibles de désarmer et les bras et les cœurs. Qu’il serait heureux, grâce l’action conjuguée des forces « Sangaris » et des Nations Unies, de voir les déplacés regagner leurs maisons et les exilés leur patrie !

 

Le vent de la paix soufflera plus fort et plus vite si, à l’occasion de cette année nouvelle, les centrafricains s’engagent, chacun à son niveau, à bannir les ingrédients de la violence et de l’intolérance que sont, entre autres, le tribalisme, le sectarisme, la stigmatisation de l’autre, le gain facile aux dépens des autres … et autres manques de charité et de fraternité.

 

Si le vent de ce patriotisme nouveau se lève, il pourra favoriser, au plan politique, une révision objective et sans complaisance des fondamentaux qui guident les structures démocratiques de notre République. Ce toilettage devrait avoir une incidence positive et constructive sur les conditions d’éligibilité et le foisonnement des partis politiques, pour ne citer que ces terreaux de querelles récurrentes.

 

En m’inclinant devant la mémoire de tous ceux et toutes celles qui ont perdu la vie, j’appelle, de tous mes vœux, justice et paix pour le peuple centrafricain. Que chaque fille et chaque fils de notre pays œuvre pour davantage de compromis, davantage de pardon, pour moins de déstabilisation, moins de pillage de nos richesses, moins de pauvreté car c’est à ce prix que se construira une véritable stabilité et que règneront la quiétude, la sécurité alimentaire et la prospérité.

 

Bonne Année à tous les pays amis de la Centrafrique !

 

Bonne Année à tous !

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 12:07

 

 

GENEVE, 14/01/15 (Xinhua) -- La sécurité alimentaire en République centrafricaine pourrait être fragilisée par l'instabilité politique, indique un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) rendu public mardi.

 

Selon un communiqué de l'ONU, cette étude, conduite par le PAM en étroite collaboration avec ses partenaires du 13 au 25 septembre 2014 sur la base d'un échantillon de 2.166 ménages couvrant toutes les préfectures du pays, a pour objectif d'évaluer la situation de la sécurité alimentaire et de mieux calibrer les réponses humanitaires en République centrafricaine.

 

"L'enquête du PAM montre que cette crise pourrait engendrer des conséquences durables sur la situation nutritionnelle des populations en particulier sur le retard de croissance des enfants", a précisé la porte-parole de l'agence, Elisabeth Byrs, lors d'une conférence de presse à Genève.

 

Le rapport du PAM indique en effet que près de 30% de la population se trouve en situation d'insécurité alimentaire modérée et sévère, soit approximativement 1,5 million de personnes.

 

Les catégories de population les plus affectées par cette insécurité alimentaire sont les "ménages très pauvres ou pauvres, les déplacés, les personnes de retour chez elles, ceux dont la principale source alimentaire de base est le marché, les dons ou l'assistance alimentaire, n'ayant pas la capacité de contracter des prêts, les ménages dirigés par des femmes et/ou avec un faible niveau d'éducation", indique le rapport.

 

Les principales contraintes citées par les ménages pour générer des revenus sont le manque de capital pour investir (61%), le manque d'opportunités d'emplois (31%) et le manque de terre/équipement de production (27%).

 

Par ailleurs, la crise en République centrafricaine affecte de manière plus importante les femmes : "un plus grand nombre des femmes (22%) dans les zones urbaines déclarent avoir comme source de revenu l'aide, les dons et les transferts familiaux", ajoute le rapport.

 

 

 

Centrafrique : la sécurité alimentaire fragilisée par l'instabilité politique, selon le PAM

 

13 janvier 2015 – Dans le contexte actuel d'instabilité, de tension politique et de redressement économique fragile en République centrafricaine, toute détérioration de la situation sécuritaire du pays risquerait d'avoir des conséquences désastreuses sur l'alimentation de la population et l'accès humanitaire aux plus défavorisés, indique un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), rendu public mardi.

 

Cette étude, conduite par le PAM en étroite collaboration avec ses partenaires du 13 au 25 septembre 2014 sur la base d'un échantillon de 2.166 ménages couvrant toutes les préfectures du pays, a pour objectif d'évaluer la situation de la sécurité alimentaire et de mieux calibrer les réponses humanitaires en République centrafricaine.

 

« L'enquête du PAM montre que cette crise pourrait engendrer des conséquences durables sur la situation nutritionnelle des populations en particulier sur le retard de croissance des enfants », a précisé la Porte-parole de l'agence, Elisabeth Byrs, lors d'une conférence de presse à Genève annonçant la publication du rapport. « Elle impactera également l'accès aux moyens d'existence et aux revenus des populations », a-t-elle ajouté.

 

Le rapport du PAM indique en effet que près de 30% de la population se trouve en situation d'insécurité alimentaire modérée et sévère, soit approximativement 1,5 million de personnes.

 

Les catégories de population les plus affectées par cette insécurité alimentaire, indique le rapport, sont les « ménages très pauvres ou pauvres, les déplacés, les personnes de retour chez elles, ceux dont la principale source alimentaire de base est le marché, les dons ou l'assistance alimentaire, n'ayant pas la capacité de contracter des prêts, les ménages dirigés par des femmes et/ou avec un faible niveau d'éducation ».

 

Des stratégies d'adaptation sont de plus en plus irréversibles et dommageables, précise l'étude, ajoutant que près des deux tiers des ménages ont eu recours à des stratégies de survie pour accéder à l'alimentation.

 

Les principales contraintes citées par les ménages pour générer des revenus sont le manque de capital pour investir (61%), le manque d'opportunités d'emplois (31%) et le manque de terre/équipement de production (27%).

 

Parallèlement, les prix des produits vivriers sont en hausse depuis juillet 2014. Quant à eux, les prix des produits importés et transformés (sel, huile et savon) ont également significativement augmenté, en raison de la hausse du coût du transport provoquée par l'insécurité et la dégradation de l'infrastructure routière. Le rapport souligne aussi que les marchés qui étaient déjà faiblement intégrés avant la crise ont été fortement perturbés par l'insécurité et un accès difficile en saison pluvieuse à cause des infrastructures routières dégradées et des filières commerciales déstructurées.

 

Selon le rapport, la période de soudure pourrait commencer dès fin janvier dans les préfectures très affectées par les conflits et qui comptent un nombre élevé de déplacés (Ombella Mpoko, Ouham et Ouaka) et dès février/mars dans les zones traditionnellement à fort potentiel agricole.

 

Par ailleurs, la crise en République centrafricaine affecte de manière plus importante les femmes : « un plus grand nombre des femmes (22%) dans les zones urbaines déclarent avoir comme source de revenu l'aide, les dons et les transferts familiaux », indique le rapport du PAM.

La sécurité alimentaire en Centrafrique fragilisée par l'instabilité politique (PAM)
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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 11:51

 

 

http://www.cameroon-info.net  YAOUNDE - 12 JAN. 2015

 

Pour une affaire de mauvaises mœurs, un ressortissant centrafricain prénommé Cyrille écourte sa vie au milieu des flammes

 

Fin de journée du mardi 6 janvier 2015 ; il est 17h au lieu-dit «Carrefour Lycée». Les riverains croient apercevoir un incendie après le mur mitoyen au Lycée d’Anguissa. En réalité, c’est Cyrille M, hors de lui, et qui, voulant récupérer ses documents chez sa copine où il vivait, a entrepris de se donner la mort par le feu.

 

Cette décision part de la dispute avec sa copine et, sorti de la maison, il se rend dans une échoppe environnante pour acheter un litre et demi d’essence. Puis il retourne précipitamment dans ledit domicile, s’asperge d’essence et met le feu sur lui.

 

Un témoin de la scène se rappelle: «Il voulait rentrer dans la maison, sans doute, pour tout incendier. Des femmes de cette maison ont tenté de s’interposer. Les enfants étaient déjà planqués dans la maison. Entre-temps, les flammes léchaient et consumaient l’homme. Il se mit à appeler les secours. Nous lui avons aspergé une bonne quantité d’eau non sans faire appel aux sapeurs-pompiers, qui arrivèrent instantanément. Ils ont conduit Cyrille M dans un centre hospitalier de la place».

 

Selon des sources généralement bien informées, Cyrille M fait partie du beau monde  de l’entourage de l’ex-chef de l’Etat centrafricain François Bozizé. Fortunée, cette famille s’est réfugiée à Yaoundé au quartier Bastos après la chute du régime Bozizé. Le clan menait une vie de cocagne faite d’agapes, de beuveries et surtout d’interminables partouzes, indiquent les mêmes sources.

 

Avec l’argent qui se raréfiait, les choses ont commencé à prendre une tournure dramatique. Ceci peut-il expliquer cela ?

 

Quoi qu’il en soit, après deux jours passés  dans un état végétatif, Cyrille M a fini par rendre son dernier soupir. Pour un accès de colère.

Cameroun - Lu pour vous : Drame: Un centrafricain s’immole par le feu à Yaoundé
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 21:11

 

 

 

13/01/15 (Afrikaweekly.com)

 

Le 11 novembre dernier, les délégués qui avaient pris part aux travaux du Groupe International de Contact (GIC) pour la République Centrafricaine ont reconnu l’impossibilité d’organiser les élections présidentielle et législatives en févier 2015. Trop de temps ont été perdus, ont-ils constaté. L’Autorité nationale des Elections (ANE), l’équivalent des Commission électorales sous d’autres cieux, peine à tenir sa feuille de route. Mais les candidats à la présidentielle de 2015 ne désenchantent pas. Leur liste ne fait que s’allonger.

 

Au cours de ses travaux de Bangui, le mois dernier, le Groupe International de Contact avait déjà envisagé la nécessité du report des élections, de février 2015 au mois d’août de la même année. Les acteurs impliqués dans le processus électoral ont perdu beaucoup de temps.

 

Pour pouvoir reporter les élections au mois d’août 2015, il a été préconisé la reconsidération de l’article 102 de la Charte constitutionnelle de Transition.

 

A côté de ces dispositions, les législateurs avaient également préconisé l’institution du cadre de concertation. Il s’agit d’une institution mise en place en vue de servir d’espace d’échanges, d’information et de suivi entre les différents acteurs du processus électoral, en harmonie avec l’Autorité Nationale des Elections en vue de prévenir les crises électorales ou post-électorales. Le cadre de concertation est composé de personnalités provenant à la fois des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile.

 

Dans le souci d’organisation des élections crédibles et non contestées au sortir de la Transition, le Code électoral de la République Centrafricaine en ses articles 7 alinéa 7 et 108 alinéa 2 prévoyait l’introduction de la biométrie pour l’enrôlement des électeurs et le découplage des scrutins présidentielle et législatives.

 

Pour être réaliste le jour « J », EISA (Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique), une ONG dont le siège est en Afrique du Sud et qui a plusieurs bureaux dans les pays africains, a pris sur elle le 6 décembre dernier l’organisation d’un atelier sur le choix des options pour les élections en République Centrafricaine à l’intention des représentants des pouvoirs publics, des partis politiques et ceux de la société civile.

 

Profitant de cette occasion, le Ministre en charge de l’administration du territoire et du processus électoral, M. Modibo Bachir Walidou, a saisi l’opportunité pour prévenir les participants des conséquences financières et sécuritaires liées à l’introduction de la biométrie et au découplage des élections.

 

S’agissant du découplage des élections, la démonstration du Ministre de l’administration du territoire fait allusion à cinq scrutins à des dates différentes, évoquant respectivement le référendum constitutionnel ; les deux tours de l’élection présidentielle et enfin les deux tours des législatives.

 

Au regard donc de cette démonstration, M. Modibo Bachir Walidou a conclu qu’un tel projet ne pourra pas être supporté ni par les Centrafricains eux-mêmes ni par les partenaires financiers et techniques. Une façon pour lui de les amener à admettre les cartes d’électeurs et le couplage des élections présidentielle et législatives.

 

Une très longue liste des candidats à la prochaine présidentielle

 

Quand bien même la date de ces élections ait été repoussée, les politiques ne désemparent pas.

 

Au niveau des partis politiques, il semble que ce soit la saison des congrès devant désigner leurs représentants à la prochaine élection présidentielle. Les candidats indépendants, eux aussi, ne baissent pas les bras. Les candidats annoncés ou déclarés sont, entre autres, Michel Amine de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) ; Anicet-Georges Dologuélé de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) ; Martin Ziguélé du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) ; Gaston Mandata Nguérékata du Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PARC), etc.

 

En dehors des candidats qui se présentent sous la bannière d’un parti politique, il y en a d’autres qui se manifestent par le truchement des associations. C’est le cas de Jean-Barkèss Ngombé Ketté, ancien maire de Bangui, actuellement accompagné par la Fondation pour la Reconstruction de Centrafrique (FRC), et Charles Armel Doubane, leader de l’Association « Fini Bê Africa (AFBA-CAD)

 

Les groupes armés se muent en partis politiques

 

Les principaux groupes armées, la coalition Séléka et la milice antibalaka, se sont convertis en partis politiques.

A Birao, chef lieu de la Préfecture de la Vakaga, dans l’extrême nord de la République Centrafricaine, les ex-Séléka avaient organisé une assemblée générale, à l’issue de laquelle ils ont tournée le dos à la dénomination de ex-Séléka, pour mettre désormais en avant le « Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) », qui n’est rien d’autre qu’une formation politique.

 

A l’exemple de l’ex-Séléka, le mouvement des antibalaka voudrait bien renoncer à la lutte armée et envisager de conquérir le pouvoir, par les urnes. C’est ainsi qu’à la date du 29 novembre 2014, les antibalaka ont lancé le « Parti Centrafricain pour l’Unité et le développement (PCUD) ».

 

Avec une telle liste de candidats qui lorgnent le fauteuil présidentiel, il ne fait l’ombre d’aucun doute, les prochaines élections en République Centrafricaine s’annoncent déjà rudes et serrées.

Centrafrique: entre le processus électoral et la course au fauteuil présidentiel
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 20:43

 

 

 

Par   13-01-2015 à 09:31

 

Ce lundi 12 janvier, Boko Haram a essuyé un cuisant revers lors d’une incursion contre une position de l'armée camerounaise dans la région de Kolofata, dans l'extrême nord du pays. Les jihadistes, venus en nombre du Nigeria voisin, avaient pour cible un camp militaire tenu par des militaires camerounais. L'assaut s'est soldé par 143 morts côté Boko Haram et un soldat camerounais tué, selon le gouvernement.

 

Les chiffres officiels font état de 143 islamistes tués. Un important arsenal de guerre a été saisi, comprenant notamment des fusils d’assaut de différentes marques, des armes lourdes, des munitions de tous les calibres, et des terminaux de transmission.

 

Le ministre de la Communication, qui signe le communiqué au nom du gouvernement, précise que c’est de loin la plus lourde perte subie par la secte islamiste depuis qu’elle a entrepris ses attaques contre le Cameroun. L’assaut de Kolofata est intervenu à 6h30 (heure de Yaoundé), précise le porte-parole du gouvernement. Les assaillants, profitant de la brume, ont essayé de prendre par surprise les forces de défense camerounaises qui y tiennent un camp.

 

Les combats qui s’en sont suivi ont duré plus de cinq heures, et les jihadistes neutralisés sont retournés en débandade vers la frontière avec le Nigeria. Le bilan fait état, côté Cameroun, d’un soldat mort et de quatre autres blessés. Quelques photos particulièrement effroyables des combats ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

 

Troisième attaque depuis juillet

 

Cela fait trois fois depuis juillet que la ville de Kolofata est attaquée. La dernière attaque remontait tout juste au lundi 5 janvier dernier. RFI a réussi à joindre un fonctionnaire de Kolofata. Il avait déjà mis sa famille à l'abri après l'attaque sanglante de juillet. Mais cette fois-ci, il a lui-même plié bagage pour venir se réfugier à Maroua, plus au sud. Il témoigne de ces événements tragiques :

 

« J'étais dans ma chambre et à 6h44, j'ai commencé à entendre des coups de feu [...] Finalement, ça a perduré et c'est devenu un brasier de tirs terribles. J'ai vécu ce calvaire, ainsi que tous ceux qui étaient encore dans Kolofata, pendant une heure et 26 minutes. On se demandait quand tout cela allait finir et ce qu'il  se passait. »

 

« Finalement, j'ai appelé un peu partout, explique-t-il, et on m'a dit que les Boko Haram étaient arrivés et qu'ils avaient attaqué la base militaire. Ils ont voulu pénétrer en ville, mais comme la base militaire est juste au-dessus de Kolofata, donc du côté nord, ils ont été stoppés net. Je crois qu'il y a eu aussi un renfort, venu de la ville de Maroua. La population a fui. Presque tout le monde est parti. Ceux qui vont vivre à Kolofata, ce sont des vieillards qui ne savent plus où aller, ni quoi faire. »


■ Témoignage

 

L'archevêque de Jos, ville nigériane régulièrement touchée par des affrontements confessionnels, juge que la communauté internationale n'en fait pas assez pour lutter contre Boko Haram. Ignatius Kaigama plaide pour que le concert des nations s'inspire de la mobilisation entrainée par les attaques ayant frappé la France depuis mercredi dernier. Pour l'homme d'Eglise, les évènements camerounais démontrent que toute la région est menacée. Ci-dessous, son appel sur les antennes de RFI :

 

« Cela démontre à quel point la situation est grave. Mais aujourd'hui, cela ne touche pas seulement le Nigeria ; les pays voisins aussi. Et là-bas, ils vont faire la même chose qu'ici. C'est pour ça que nous appelons à des efforts concertés pour régler cette question de Boko Haram. Là, ils s'en prennent au Cameroun, ensuite ce sera le Tchad ou le Niger. Bref, tous les pays voisins... Et quand ils en auront fini avec ces pays-là, ils iront sûrement au-delà. Donc, nous appelons à ce qu'une solution efficace soit trouvée, qui doit être mise en œuvre d'abord par le Nigeria, mais ensuite le soutien de la communauté internationale est nécessaire. »

 

 

Boko Haram est en train de mettre le feu (au Cameroun)

 

Yaoundé (AFP) - "Boko Haram est en train de mettre le feu (au Cameroun) et personne ne bouge le moindre petit doigt", constate, amer, un responsable militaire camerounais après un nouveau raid meurtrier des islamistes armés nigérians contre une ville de la province de l'Extrême-Nord.

 

Pose d'explosifs, attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, incendies dans les villages, vols de bétail: la multiplication depuis des mois des actes de la nébuleuse Boko Haram dans cette région du Cameroun inquiète les autorités militaires et civiles et effraie la population locale.

 

Lundi, d'intenses combats ont éclaté autour d'un camp militaire à Kolofata, à une dizaine de kilomètres de la frontière, opposant soldats camerounais à des centaines d'islamistes venus du Nigeria voisin. Selon le gouvernement camerounais, "143 terroristes" et un soldat ont été tués tandis qu'un important arsenal de guerre a été saisi.

 

Il s'agit de la première attaque d'envergure menée dans l'extrême-nord du Cameroun depuis que le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau, a, dans une vidéo postée début janvier sur Youtube, mis en garde le président camerounais Paul Biya.

 

"Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (...) Tes soldats ne peuvent rien contre nous", a-t-il déclaré.

 

Boko Haram a lancé depuis plusieurs mois une série d'attaques dans la région de l'Extrême-Nord qui partage une longue frontière avec le nord-est du Nigeria où la secte progresse à un rythme fulgurant, semant la terreur sur son passage.

 

Le principal axe routier du nord du Cameroun, reliant Maroua à Kousseri, poste-frontière avec le Tchad, est désormais sous le menace permanente d'attaques de Boko Haram.

 

Dans les zones situées près des frontières, les villageois migrent vers l'intérieur de la région, redoutant les exactions des islamistes armés.

 

"Ils (les islamistes) circulent tous les jours et partout (en territoire camerounais). Ils vont dans les villages, prennent les boeufs et les moutons. Ils rançonnent les gens", relate une source proche des autorités traditionnelles de la région.

 

"Les gens souffrent. Boko Haram circule facilement parce qu'ils disposent d'éclaireurs (camerounais) qui les renseignent", rapporte cette source, qui demande l'anonymat pour des raisons de sécurité.

 

Du côté du Nigeria, le groupe islamiste a pris le 3 janvier le contrôle de la ville de Baga, sur les rives du lac Tchad, où il était prévu de positionner une force multinationale chargée de la combattre.

 

Des jours plus tard, il est revenu raser la ville et une quinzaine de villages aux alentours, perpétrant la tuerie "la plus meurtrière" de son histoire, selon l'armée nigériane. Depuis son début en 2009, l'insurrection et sa répression ont fait pas moins de 13.000 morts.

 

- 'Séisme venu du Nigeria' -

 

Au Cameroun, l'attitude du Nigeria et de la communauté internationale face à la progression de Boko Haram est très critiquée.

 

"Les soldats nigérians désertent leurs positions en abandonnant leurs armes. Ce sont avec leurs armes que nous sommes attaqués", accuse le responsable militaire camerounais.

 

"L'ONU a condamné la situation dans l'extrême-nord du Cameroun, mais elle ne doit pas se contenter d'une simple condamnation. Elle doit agir", demande cet officier.

 

"Le séisme vient du Nigeria et nous nous battons seuls pour contenir la menace", se désole pour sa part un chef du Bataillon d'intervention rapide (BIR), une unité d'élite de l'armée camerounaise en première ligne de la guerre contre Boko Haram.

 

"Le Nigeria est irresponsable", tranche, ferme un lamido (chef traditionnel) de la région.

 

Le Cameroun a longtemps été considéré par le Nigeria comme le maillon faible de la lutte contre les islamistes nigérians ceux-ci, utilisant son territoire comme base arrière et comme axe de transit d'armes. En décembre, Yaoundé a fait intervenir pour la première fois son aviation contre Boko Haram.

 

Actuellement, plus de 2.000 hommes sont déployés dans l'extrême-nord du Cameroun pour combattre les islamistes nigérians, mais des responsables militaires estiment à environ 30.000 le nombre de soldats qu'il faudrait pour mieux contrôler cette région où la frontière avec le Nigeria est très poreuse.

Le Cameroun fait état d'un lourd revers subi par Boko Haram à Kolofata
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 20:09

 

 

Charles MALINAS, Ambassadeur de France, et François GROSJEAN, Directeur de l’Alliance française de Bangui, vous invitent à participer à l’enregistrement public de deux émissions RFI les jeudi 15 et vendredi 16 janvier 2015 de 15h00 à 18h00 :

 

 « La danse des mots » avec Yvan AMAR

 

Et « 7 milliards de voisins » avec Emmanuelle BASTIDE,

 

 deux émissions que tous les fidèles auditeurs de Radio France Internationale (RFI) connaissent bien.

 

Chaque après-midi des jeudi 15 janvier et vendredi 16 janvier à partir de 15h00 :

 

il y aura 2 enregistrements d’une heure de l’émission « La danse des mots », au cours desquels seront abordées les thématiques suivantes :

 

Situation linguistique en RCA et place du sangô / Y a-t-il un langage de la violence ? / Oralité, théâtre contemporain et théâtre traditionnel / Quelle littérature en RCA ?

 

et 1 enregistrement d’une heure de l’émission « 7 milliards de voisins », au cours duquel seront abordés :


Le panier de la ménagère (prix, importation, production, sécurité des récoltes, marchés, transport …) / Le système éducatif.

 

A 18h00, les deux après-midi seront clôturées par des contes en musique avec José MESSANGO et Lucien DAMBALE, accompagné en musique par Cyril BARBE


(durée : 20 minutes le jeudi soir et 40 minutes le vendredi soir).

 

Venez nombreux ! L’entrée est libre.

 

Qu’on se le dise !

Emissions publiques RFI à Bangui
Emissions publiques RFI à Bangui
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 18:23

 

 

L’A.N.E se félicite de l’installation de ses démembrements à Bangui et dans les provinces
 

Bangui, 13 janvier 2015 (RJDH) L’Autorité Nationale des Elections  (ANE) s’est réjouie de l’installation des Autorités Locales des Elections dans tous les arrondissements de Bangui ainsi que dans les préfectures de l’Ombella M’Poko, de la Nana-Mambéré, de la Mambéré-Kadéï et de la Sangha-Mbaéré. Une  satisfaction exprimée dans un communiqué de presse rendu public le 08 janvier dernier.

 

« Il convient de rappeler que l’ANE a déjà implanté ses structures de base dans les huit comités d’arrondissements de Bangui, dénommées Autorités Locales des Elections (ALE), dans les préfectures de l’Ombella M’Poko, de la Nana-Mambéré, de la Mambéré-Kadéi et de la Sangha-Mbaéré », indique le communiqué.

 

Pendant le mois de décembre 2014, quatre préfectures centrafricaines ont été visitées par l’ANE. Le document publié, énumère la Lobaye, l’Ouham, l’Ouham-Pendé et la Kémo comme étant les préfectures où l’ANE « a eu à mettre en place les Autorités Sous-préfectorales et locales des Elections ».

 

L’installation de ces comités locaux s’est accompagnée de l’analyse de l’état des lieux, consistant, selon le communiqué à « prendre la mesure des acquis, à identifier les difficultés devant être aplanies et les aspects à améliorer avant la mise en œuvre du processus électoral dans ces localités ».

 

Les actions menées par l’ANE dans le dessein de tenir les élections, selon les échéances prévues se multiplient de jour en jour. Après les missions de l’installation de ses démembrements, le président de l’ANE a reçu, ce jour, 13 janvier le nouvel ambassadeur de la République Populaire de Chine en République Centrafrique. M. Ma Fulin, est venu, d’après Dieudonné Kombo-Yaya, président de l’ANE, « prendre contact avec nous pour voir dans quelle mesure apporter un appui à notre institution qui ne vit que du seul apport du gouvernement centrafricain. A part les promesses de certains partenaires internationaux, beaucoup d’efforts restent à fournir pour soutenir les actions de l’ANE.»/

 

Naïm-Kaélin ZAMANE


 

Bangui : Des patients se désintéressent de l’hôpital communautaire
 

 

Bangui, 13 Janvier (RJDH) – l’hôpital Communautaire a connu une forte baisse de fréquentation ces derniers temps. Deux raisons sont évoquées à savoir l’insécurité à proximité de la concession et l’ouverture des différents centres de soin gratuit par des structures humanitaires dans les sites des déplacés.

 

Les patients du dit centre hospitalier affirment que leur sécurité est abandonnée à eux mêmes. Les récentes manifestations répétitives des ex Séléka cantonnés au camp Beal et la menace d’explosion du dépôt de munitions sont à l’origine des départs de beaucoup de malades du dit Centre hospitalier. Il en demeure pas moins que le personnel qualifié n’est pas toujours sur place à son service.

 

Par ailleurs, le Professeur Abdoulaye Sepou titulaire en  gynécologie obstétrique à l’hôpital communautaire de Bangui évoque la raison d’ouverture par des structures humanitaires, des différents centres de soin qui offrent des services gratuitement aux patients et qui ont dévié la majorité des malades qui n’ont pas de moyen.

 

Le RJDH n’a pas pu entrer en contact avec le Directeur du dit centre hospitalier  pour en savoir plus de ce désintéressement des malades.

 

Vivien Ngalangou

 

 

Bossangoa : Plus de 300 déplacés vivent dans la précarité au petit séminaire
 

Bossangoa, 13 janvier 2015 (RJDH) Au moins 300 personnes qui ont fui les exactions des ex-Séléka dans les régions de Markounda, des villages  Nana et autres localités proches, se retrouvent sur le site des déplacés du petit Séminaire de l’église catholique de Bossangoa (nord). Ces derniers vivent difficilement sur ledit site.

 

Sur le site des déplacés de l’évêché, la plupart des personnes déplacées ont regagné leur domicile. Les locaux sont vides. Par contre, sur le terrain de football du petit séminaire Saint-Paul, des tentes ont été dressées pour accueillir des personnes qui ont fui les hostilités des ex-Séléka. Des femmes, des enfants et hommes sont assis à l’ombre des grands arbres.

 

Le RJDH a constaté que la plupart des enfants sur ce site sont atteints de la gale, suite à la consommation des eaux insalubres au cours de leur déplacement et parce qu’ils se sont couchés dans la brousse, à même le sol dans des conditions déplorables.

 

Selon le responsable des déplacés, « toutes ces personnes proviennent des différents villages, entre autres, Koki, Nana, quelques habitants de la sous-préfecture de Markounda », a-t-il expliqué.

 

Ces déplacés préparent dans des petites marmites sur des foyers de trois pierres. Leur nourriture la plus fréquente est la farine de Soja qu’ils consomment en bouillie. Ils portent des loques, leurs chaussures sont des sandalettes en mauvais état. Quelques rares de ces personnes vulnérables vivent dans des conditions hygiéniques déplorables.

 

Cette population est prise entre  deux feux  

 

Selon les explications d’un chef de ménage des déplacés, ils sont à Bossangoa suite à l’insécurité grandissante dans leur zone respective.

 

« Arrivés sur le site du Petit Séminaire Saint-Paul,  des Anti-Balaka nous mettent mal à l’aise. Nous sommes quotidiennement victimes de rançonnage, de vol à main armée et d’agression physique ou verbale. Nous avons fui le conflit et nous sommes encore devant une autre problématique créée par les miliciens. C’est déplorable », s’est indigné ce chef de ménage.

 

Le manque de moyen financier pour répondre aux besoins quotidiens de la famille est encore un autre calvaire que ces personnes traversent. « Sous ces huttes, nous dormons sur des nattes à la merci de la poussière, des eaux de la pluie et aux piqures des moustiques. Le paludisme est le quotidien des enfants du site des déplacés de Saint-Paul », a déploré un autre chef de ménage.

 

Michel Ningando, directeur du Petit Séminaire de Saint-Paul a souligné que les déplacés reçoivent néanmoins une assistance de la Caritas de Bossangoa. « Nous les assistons selon notre disponibilité. Des vivres et non vivres leur ont été distribués », a-t-il affirmé.

 

Après avoir sillonné le site de ces déplacés, nous avons constaté que les déplacés ont besoin d’une assistance, parce que l’état dans lequel ils se trouvent prouve un réel besoin.

 

Le directeur a relevé que le programme d’assistance soutenu par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) était à terme. « Nous ne disposons plus de moyen pour soutenir ces personnes vulnérables. Notre contrat avec le HCR a été rompu. Il appartient au gouvernement d’assumer sa responsabilité auprès de ces personnes qui ont besoin d’assistance », a expliqué le directeur.

 

Le 22 novembre dernier, le RJDH a assisté à une petite cérémonie de don des matériels aux déplacés du site du Petit séminaire de Saint-Paul. Ce don a été fait par l’ONG internationale CRS, basée dans la ville de Bossangoa. Ces matériels sont composés des pousses-pousses, des râteaux, des lampes pour la surveillance du site, des pelles et autres matériels pouvant les aider à pratiquer l’agriculture.

 

Malgré cette assistance, la situation de ces déplacés reste toujours précaire, en concerne la prise en charge sanitaire, alimentaire, voir vestimentaire. En ce moment, c’est le CRS qui essai d’apporter un soutien en matériels de noyage du site. / 

 

Auguste Bati-Kalamet


 

Nouvelles nationales sur RJDH
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 18:09

 

 

http://www.radiondekeluka.org   mardi 13 janvier 2015 13:37

 

Les fonctionnaires et agents de l’État du Ministère des Finances et du Budget ont déclenché  mardi 13 janvier 2015 une grève illimitée. Les grévistes ont exigé du gouvernement de Mahamat Kamoun, le paiement de sept trimestres de ''Quote Part'' des années 2013 et 2014 ainsi que quatre trimestres de redevances informatiques de 2011 à nos jours.


Sur les affiches arborées, on peut lire, « Pas de satisfaction, pas de travail ». Les fonctionnaires et agents à la base sont montés au créneau pour récupérer la situation de la grève des mains des représentants syndicaux. « C'est la base qui a agit », a déclaré Victor Ndérayo représentant les manifestants à la base.


La grève illimitée est intervenue après un arrêt de travail de 48 heures observé par le personnel du Ministère. « Nous avons observé la grève depuis jeudi. Le Premier ministre est passé et nous a promis qu'on devait nous payer à la fin de la semaine, mais jusqu'à lundi il n'y avait encore rien », a expliqué M. Ndérayo.

 
« Légalement, on devait reprendre le travail selon le bureau, mais pour la base, s'il n'y a pas satisfaction, il n'y a pas de travail. La grève est illimitée jusqu'à satisfaction », a-t-il fait savoir.


De l'avis de Bertrand Biro, secrétaire du syndicat des régies financières, « Nos camarades ont décidé de reconduire la grève du fait que quand nous avons été reçu par le ministre des Finances et du Budget, le 17 décembre 2014, il nous promis un trimestre de ''Quotte Part'' sur les sept et un trimestre de redevances informatiques sur les douze. Depuis cette date, cette promesse n'est pas réalisée et il y a rupture entre nos autorités financières et nous ».


« Les camarades ont déploré l'indifférence et la mauvaise volonté de gouvernement de trouver une solution satisfaisante à leur préoccupation légitime. Les documents que nous déposons à nos autorités ne retiennent pas leur attention, aucun contact pour ne pas parler d'une négociation », a souligné Bertrand Biro.


Le personnel a estimé que la grève de deux jours, censée prendre fin vendredi dernier, était un rappel au gouvernement de la transition afin de tenir ses promesses.

Grève illimitée au Ministère des Finances et du Budget
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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 16:01

 

 

 

13/01/15 (AFP)

 

"Les communautés musulmanes et chrétiennes commencent à se parler" en Centrafrique, ravagée par des violences depuis près de deux ans, mais "des clivages" demeurent, estime lundi à Bangui la Conférence épiscopale de Centrafrique (CECA).

 

"Les communautés (....) se rencontrent de plus en plus. Les yeux se dessillent et chacun se rend compte de ses égarements", affirment-ils dans un communiqué.

 

Ils notent toutefois une "haine persistante qui engendre la division et qui induit le repli communautaire que nous observons dans certaines localités" dont Bangui, Bambari (centre), Kaga Bandoro (centre nord) ou Mbres (centre Nord) ou Ndele (nord), où "des clivages restent forts".

 

Les conditions sécuritaires et humanitaires ne sont pas les mêmes sur l'étendue du territoire centrafricain, rappellent-ils.

 

"Dans certaines villes, la sécurité revient progressivement. Le redéploiement partiel des policiers, des gendarmes et des magistrats est un soulagement pour la population", font remarquer les évêques qui appellent les leaders politiques "à dépasser leurs intérêts personnels et partisans, à promouvoir l'unité, le rassemblement autour des valeurs républicaines".

 

"L'heure est grave, la Centrafrique se meurt. A quoi sert toujours de recourir à des forces obscures en vue d'imposer ses idées et d'accéder au pouvoir?", s'interrogent-ils.

 

Les évêques saluent les efforts déployés par la communauté internationale pour venir en aide au peuple centrafricain, et demandent l'application des différentes résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, "afin de désarmer systématiquement les groupes armés non conventionnels et d'assurer la sécurité des civils".

 

Au moins six personnes ont été tuées la semaine dernière lors de violences entre deux groupes rivaux de miliciens anti-balaka (essentiellement chrétiens) à Bambari (centre), selon la gendarmerie centrafricaine.

 

Bambari, où s'est installé l'état-major de l'ex-coalition Séléka, a été depuis le mois de juin le théâtre de violents affrontements qui ont fait plus de 100 morts et au moins 200 blessés, pour la plupart des civils, ainsi que plusieurs dizaines de milliers de déplacés.

 

Ces affrontements ont opposé les anti-balaka, essentiellement chrétiens, aux hommes de la Séléka et à des civils musulmans armés. Plusieurs factions de l'ancienne rébellion se sont ensuite affrontées.

 

Depuis la prise du pouvoir en mars 2013 par la coalition rebelle Séléka - chassée à son tour en janvier 2014 - la Centrafrique a sombré dans une crise sécuritaire et politique sans précédent. La présence de la force française Sangaris et des soldats de l'Union africaine stabilise la situation sans pour autant pouvoir pacifier l'ensemble du territoire.

 

 

Le Nigéria et la Centrafrique, pays les plus dangereux pour les chrétiens en 2014

 

http://www.portail-humanitaire.org


Les deux pays ont été les plus meurtriers pour les chrétiens au monde, avec respectivement 2 484 et 1 088 morts, selon "l'index mondial de persécution" 2015

 

Le Nigeria et la Centrafrique ont été entre novembre 2013 et octobre 2014 les deux pays les plus meurtriers pour les chrétiens, avec respectivement 2 484 et 1 088 morts, selon l'ONG protestante Portes ouvertes (Open Doors). 


La violence à l'encontre des chrétiens a augmenté dans le monde en 2014 et "l'extrémisme islamique" est en cause dans 40 des 50 pays en tête de "l'index mondial de persécution" 2015 publié mercredi par l'ONG protestante Portes ouvertes (Open Doors). A partir de données recueillies notamment sur le terrain, l'organisation construit chaque année un index en calculant des "points de persécution" concernant des violences "d'oppression" (dans la vie ecclésiale, privée, familiale...), mais aussi physiques et matérielles, à l'égard des chrétiens.

 

 4 344 chrétiens assassinés "pour des raisons liées à leur croyance" en 2014


Les 50 pays de l'index 2015 totalisent 3.170 points, contre 3.019 un an plus tôt, relève Portes ouvertes, sur la base d'événements survenus entre le 1er novembre 2013 et le 31 octobre 2014. Pour la première fois, trois pays se situent en zone "noire", celle de la "persécution absolue", sur la carte de l'ONG, contre un seul en 2014: la Corée du Nord, en tête comme l'an passé avec 92 points sur 100, mais aussi la Somalie (90) et l'Irak (86).

 

L'organisation a en outre comptabilisé 4 344 chrétiens assassinés "pour des raisons liées à leur croyance" en 2014, soit plus de deux fois plus qu'en 2013 (2 123), tout en précisant que ces chiffres sont "probablement en dessous de la réalité". En outre, selon l'ONG, au moins 1 062 églises ont été "visées dans le but de les détruire, de les endommager ou de les fermer" (1 111 en 2013). "L'extrémisme islamiste" est identifié par Portes ouvertes comme le principal mécanisme de persécution dans 40 des 50 territoires étudiés. C'est le cas notamment de huit des dix pays en tête du classement: Nigeria, Irak, Syrie, Centrafrique, Soudan, Pakistan, Egypte et Kenya.

Sur les 1,8 million de chrétiens que comptait la Syrie avant la guerre déclarée en 2011, "700 000 sont partis", selon Portes ouvertes, qui fait état dans le même temps, côté chrétiens irakiens, de 140 000 déplacés et de 5 000 familles ayant émigré. "L'attention du monde, pour des raisons évidentes, est focalisée sur le Moyen-Orient, mais l'augmentation de la persécution concerne quatre continents, et c'est en Afrique que la dégradation est la plus nette", indique à l'AFP Michel Varton, directeur de l'association Portes ouvertes France.

 

 Le Nigeria et la Centrafrique ont ainsi été entre novembre 2013 et octobre 2014 les deux pays les plus meurtriers pour les chrétiens, avec respectivement 2 484 et 1 088 morts, selon l'ONG.

 

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