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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 18:41

 

 

Rarement les centrafricains auront connu une période aussi bouillante. A quelques semaines du Dialogue Politique Inclusif, ils assistent médusés ou amusés, horrifiés ou terrorisés, à un affrontement à couteaux tirés entre le camp gouvernemental et  les redoutables bandits de tous poils Anti Balaka en plein Bangui, et les Ex-SELEKA dans les provinces septentrionales : Prises d’otages et rapt « nouvelles formules » scandent désormais le quotidien des populations. Au cœur de cette guerre inédite et à en croire les forces des ténèbres: la tenue  du Dialogue national et l’hypothèse de la participation ou non des anciens chefs de guerre BOZIZE YANGOUVONDA FRANCOIS et son nouvel allié DJOTODJA MICHEL AM NANDROKO. Nouveau stratagème pour peser lourd et se refaire une place au soleil.

 

Mais les questions que l’on se pose sont les suivantes : Madame la présidente Catherine SAMBA PANZA a –t-elle vraiment les coudées franches pour conduire en bonne intelligence cette transition jusqu’à bon port ? N’y a-t-il pas lieu d’évoquer une fatale erreur de casting quant à sa désignation à tort ou à raison comme la femme de la situation ? Mais  la MINUCA, à quoi ça sert?

 

A chacun d’y réfléchir… !!! Toutefois,  à l’allure où vont les choses, il est légitime d’exprimer une certaine déception  et stupéfaction quant à la situation sécuritaire toujours très préoccupante sur tout le territoire national. Car un an déjà  après son investiture à la tête du pays, tout patauge, le pouvoir central  est toujours et  nettement dépassé. Il existe désormais ce que qualifieraient nos amis anglo-saxons de « NO GO ZONES » tant à Bangui la capitale que dans de nombreuses provinces.

 

 Le   « Modus operandi » de kidnapping version centrafricaine !!!

 

Après  l’enlèvement et la libération de l’humanitaire française  Claudia PRIEST et bien d’autres cas moins médiatisés, c’est au  tour du  gouvernement  KAMOUN 2 et donc la République d’être frappée en plein cœur avec le kidnapping de Monsieur Armel SAYO, ministre de la Jeunesse et des Sports.  Tout ceci ne sert-il pas à un certain dessein ?  

 

Du  jamais vu  en Centrafrique. Ce spectacle humiliant et déprimant  que nous offrent les acteurs de la crise centrafricaine est de nature à donner de gros boutons à plus d’un.

 

Alors à qui le prochain épisode ? 

 

De peur de pratiquer de l’uchronie, pur néologisme d’utopie, cela devrait faire trembler même au plus haut sommet de l’Etat. Car toujours à l’allure où s’écrit actuellement l’histoire, il n’est pas impossible  d’apprendre d’ici là que Madame la présidente  de la Centrafrique  et son Premier ministre ont  été à leur tour enlevés, ligotés, bastonnés, trainés au sol et faits prisonniers par tel ou tel.

 

Et si cela se produisait ?

 

 Sans aucun doute, ça leur  permettrait  de comprendre enfin que gérer une nation, c’est  faire appliquer la justice, c’est combattre l’impunité, c’est ne jamais laisser faire, et dans le cas de la Centrafrique c’est appliquer intégralement les résolutions des Nations-Unies, en  une phrase, c’est faire preuve de courage.  Car comme dirait l’autre, nous ne devons pas compter sur ceux-là mêmes  qui nous ont emmené des problèmes pour les résoudre.

 

Et pourtant, même si nous ne pouvons pas être d’accord sur le pourquoi des choses, ensemble nous pouvons réfléchir sur le comment.

 

En vérité, je pense  que c’est  l’immobilisme des Autorités centrafricaines de la Transition notamment la nonchalance de la MINUSCA  qui commencent  à se retourner  violemment contre elles. Malheureusement, ce sont bien souvent des populations innocentes  qui continuent d’en être tributaires.  Or, même si nous ne pouvons pas être d’accord sur le pourquoi, ensemble nous pouvons néanmoins  réfléchir sur le comment.

 

 Alors, chers Gouvernants, comment faire pour réussir ?  Mieux vaut tard que jamais, ouvrez enfin votre intelligence,  agissez sans complaisance, désarmez sans conditions, exercez la justice et la CENTRAFRIQUE  EN SORTIRA GUERIE ET LES CENTRAFRICAINS GRANDIS.

 

Que Dieu bénisse notre Centrafrique !!!

 

                                                                             Fait à Paris le 26 janv. 15

 

                                                                         Chancel SEKODE NDEUGBAYI

 

                                    Enseignant et Ecrivain

  CENTRAFRIQUE DE SAMBA PANZA : LE PAYS DE TOUS LES DANGERS  par Chancel SEKODE NDEUGBAYI,
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 14:07

 

 

Par RFI 25-01-2015 à 11:06

 

En Centrafrique, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) vient de publier une étude sur l'état de l'administration à la suite de la crise de ces deux dernières années. Les données collectées dans l'ensemble du pays montrent l'ampleur de la désorganisation. Mais aussi l'ampleur des besoins au moment où il est question d'essayer de restaurer l'autorité de l'Etat.

 

La crise de ces deux dernières années en Centrafrique a provoqué un départ massif de fonctionnaires de l'intérieur du pays. Selon les chiffres du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), 62% des fonctionnaires de l'administration du territoire étaient présents à leur poste avant décembre 2012. Ils n'étaient plus que 9% au moment de l'enquête. Les pillages, selon le rapport, ont « sensiblement aggravé une situation déjà préoccupante, caractérisée par l'absence de l'autorité de l'Etat et des services publics sur la majorité du territoire national ».

 

La moitié des seize préfectures n'a plus d'archives. Même plus de vitres aux fenêtres. Et ce sont 72% des sous-préfectures qui ont vu leurs tables détruites ou emportées. Parfois c'est le toit qui a été emmené par les pillards. Ou les portes.

 

Réhabiliter les services

 

Toujours selon le Pnud - à l'intérieur du pays - seulement un bureau sur cinq reste en parfait état de fonctionnement ; et, quand on les interroge sur les actions prioritaires à mener pour relancer l'administration, les fonctionnaires citent en premier lieu la réhabilitation des services.

 

Dans certains cas, le rétablissement de l'autorité de l'Etat devra également passer par une reprise du contrôle des bâtiments administratifs. Lors de l'enquête, trois préfectures et six sous-préfectures étaient encore occupées par d'ex-rebelles.

 

En RCA, il faudra du temps pour restaurer l'autorité de l'Etat
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 13:33

 

 

 

DISCOURS DE DECLARATION DE CANDIDATURE A L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2015

 

 

 

BOUAR LE 24 JANVIER 2015

 

 

CHARLES ARMEL DOUBANE

 

 

Mes bien chers compatriotes, chers amis.

 

Il y a quelques semaines, j’ai été interpellé à Bangui sur mon engagement futur  au service du Centrafrique notre pays en partage, et nous voici aujourd’hui rassemblés à Bouar dans la Nana Mambéré.

 

Bouar, ville symbole de la mosaïque de notre Nation.

 

Bouar, ville garnison qui a formé des générations de militaires de ce qu’était notre armée.

 

Bouar, ville chargée d’histoire de notre passé héroïque car c’est la ville de Karinou.

 

Enfin Bouar, ville où vivent et cohabitent tous les centrafricains de tous bords, de toutes religions et de toutes les cultures nationales.

 

Merci Bouar, merci la Nana Mambéré pour ton hospitalité et l’accueil que tu nous réserves.

 

Je suis venu vous écouter et, aujourd’hui je me dois de répondre de la manière la plus claire possible à ceux qui m’ont sollicité.

 

La République centrafricaine jadis un Etat uni, havre de paix et de sécurité, l’est de moins en moins. Il est en lambeaux, se déchire, n’est plus juste. Il ne protège plus ses citoyens et ceux qui ont choisi librement d’y vivre. Il ne les nourrit pas, les laissent sans électricité, sans eau potable, sans soins de santé adéquats, sans travail, sans espoir pour sa jeunesse. Il est même, pour les plus cyniques,  en proie à une disparition puisqu’une partie de ses propres enfants ont demandé une partition de certaines de ses régions. En un mot, la RCA de 2015 si elle est toujours considérée comme un Etat, ne l’est plus en réalité. 

 

Dans un environnement international instable avec des conséquences certaines sur notre sous-région et notre pays, nous attribuons trop souvent et pour nous donner bonne conscience, la responsabilité de nos maux et de cet effondrement à la main visible ou invisible de l’Extérieur. 

 

Nous devons aujourd’hui reconnaître avec lucidité que nous, centrafricaines et centrafricains, individuellement et collectivement en sommes les premiers responsables, au point où le monde entier nous pose la question suivante aujourd’hui : « Qu’avez-vous fait de votre pays ? ». Oui, à mon tour je reprends à mon compte cette interrogation : « Qu’avons-nous fait de notre pays ? », « Qu’ai-je fait de mon pays ? ».

 

Conscient de notre destin en partage, j’ai réfléchis et ai décidé de vous proposer ma VISION d’un AUTRE CENTRAFRIQUE, un nouveau pays fondé sur quatre piliers :

 

  • Un Etat de droit avec des institutions fortes qui garantissent et protègent les libertés, les droits et les devoirs tant individuels que collectifs et qui crée un espace permanent de dialogue constructif entre les citoyens.

 

  • Une politique éducative, culturelle et de formation qui répond aux attentes de tous et particulièrement des jeunes. Une politique de santé qui n’exclut aucun de nos concitoyens.

 

  • Une économie fondée sur l’agriculture et l’élevage qui nourrit et sécurise nos concitoyens. Une politique minière qui participe véritablement au développement national. Un  commerce et des grands travaux résolument orientés vers le développement national.

 

  • Enfin une RCA ouverte sur le monde, vivant en harmonie avec ses voisins et engagée vers la recherche de la paix, du développement tant pour elle, pour la sous-région que pour le monde.

 

Pour mettre en œuvre cette vision, il nous faut, avec courage et méthode, nous organiser dans un élan national, dans un rassemblement citoyen qui transcende nos appartenances régionales, tribales, culturelles et religieuses.

 

Oui, pour se reconstruire, la RCA a besoin de toutes ses intelligences : celles des cerveaux,  celles des bras, et surtout celles de sa Jeunesse et de ses Femmes. Aucune initiative ne sera de trop !  Une mobilisation de toutes les filles et fils du Centrafrique est plus que nécessaire au regard de l’ampleur des destructions morales, matérielles et humaines que nous connaissons. Je vous invite à respecter une minute de silence en mémoire et en hommage à toutes nos sœurs et frères que nous avons perdus, qui ont été spoliés ou qui ont été meurtris dans leur âme et dans leurs chairs.

 

A présent que la Communauté internationale est présente à nos côtés, il nous faut saisir cette ultime opportunité pour nous réapproprier notre destin. C’est également le lieu ici de saluer la mémoire de toutes celles et tous ceux qui sont tombés dans l’exercice de leur mission, de remercier les partenaires bilatéraux traditionnels de notre pays, les Nations Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Francophonie, l’ensemble de la Communauté internationale dans sa pluralité et diversité qui appuie et accompagne la RCA dans sa quête de paix, de reconstruction et de renouveau national.

 

Mes bien chers compatriotes, chers amis,

 

Ce qui arrive à la RCA est un accident de parcours pour tout Etat qui ne consolide pas ses acquis. C’est la raison pour laquelle je vous redis que la situation de la République Centrafricaine est loin d’être une fatalité. Certains pays ont connu des situations plus graves mais en sont sortis. Nous nous en sortirons en travaillant ensemble, en puisant dans notre résilience,  dans notre diversité culturelle et en associant notre Jeunesse.

 

En combattant l’impunité et la corruption nous allons rompre le cycle de la violence.

 

En reconstruisant notre administration sinistrée, nous allons recréer la confiance entre l’Etat et ses administrés qui devront attendre des services publics adéquats.

 

En reconstruisant nos forces de défense et de sécurité et particulièrement les Forces Armées Centrafricaines (FACA), nous nous donnerons les moyens de sécuriser notre pays et sa population dans ses limites intérieures et extérieures.

 

En se tolérant et en revivant ensemble, les centrafricaines et les centrafricains se parleront non pas pour se répondre mais pour se comprendre afin de bâtir ensemble à nouveau la RCA, ce pays qui est le nôtre en partage.

 

Pour terminer mes chers compatriotes.

 

Je viens aujourd’hui vous dire que tout n’est pas perdu ou rien n’est encore perdu. C’est la raison pour laquelle, dans le cadre d’un CONTRAT DE CONFIANCE que je vous propose à travers cette vision, d’embarquer sur le dernier bateau de la renaissance et de l’émergence centrafricaine qui nous attend :

 

  • A ceux qui veulent embarquer, soyez les bienvenus
  • A ceux qui ont des difficultés de mobilité ou autres les empêchant d’embarquer, nous les aiderons
  • A ceux qui doutent ou hésitent, nous essayerons de les convaincre qu’il est indispensable et même vital pour eux de nous rejoindre avant qu’il ne soit trop tard
  • Enfin, à ceux qui choisiraient de refuser, nous leur diront de lever les obstacles qu’ils ont dressés sur ce chemin car après avoir suffisamment attendu – à la limite - perdu énormément du temps, il est enfin arrivé pour nous le moment de reconstruire notre pays dans la transparence, sans exclusion, avec équité et pour le plus grand bien de tous.

 

Oui la RCA a perdu du temps, beaucoup de temps. L’heure est venue pour elle de s’approprier son destin et d’enclencher un nouveau départ vers un nouvel Etat où il fait bon vivre. Ensemble, aidons-la à nous offrir ce cadre et qu’elle nous rende notre dignité de citoyen.

 

Ayant conscience des énormes défis qui nous attendent et en comptant sur votre engagement à mes côtés, je me déclare avec humilité mais avec une grande détermination,  candidat à l’élection présidentielle de 2015. OUI, je désire avec vous jeter les bases et conduire le Centrafrique vers un nouvel horizon rempli d’espoir et de  renouveau du Centrafrique.

 

Certains peuvent se demander pourquoi moi et pas un autre ? D’autres peuvent s’interroger sur mes compétences,  penser que je ne suis pas un vrai centrafricain ou que je suis un rêveur !  

 

A ceux là,  je voudrais rappeler que je ne suis que centrafricain. Je voudrais également rappeler  mon engagement de toujours au service du Centrafrique notre pays en partage.  Que ce soit comme étudiant, banquier, chef d’entreprise, enseignant  à l’Université, Ministre chargé des Relations avec les Institutions, Ministre de l’Education, député à l’Assemblée Nationale, Ambassadeur de la RCA auprès des Nations Unies ou comme simple citoyen, je me suis toujours mis au service de mon pays.

 

Malgré mes limites, je l’ai  toujours fait avec abnégation, sincérité, honnêteté,  tolérance, respect pour  nos différences, humanité et avec une conviction inébranlable.   Cette conviction que je réitère aujourd’hui  est simple et claire : MAINTENANT nous devons ensemble et nous le pouvons, changer notre manière de faire pour le bien être et la dignité humaine de toutes nos sœurs et tous nos frères centrafricains et enfin ramener nos enfants et le Centrafrique dans le 21ème siècle.

 

Bonne chance

à la nouvelle République Centrafricaine.

Je vous remercie.

 

 

 

RCA Présidentielles : Charles Armel Doubane annonce sa candidature
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 13:31

 

 

 

http://lepays.bf  lundi 26 janvier 2015

 

La crise centrafricaine semble avoir pris une nouvelle tournure. On était jusque-là habitué à des affrontements parfois meurtriers entre milices chrétiennes et musulmanes qui se vouent mutuellement une haine morbide. Mais depuis quelque temps, on assiste à un nouveau phénomène qui consiste, pour les milices, à prendre en otage des personnalités. En effet, pas plus tard que la semaine écoulée, Claudia Priest, une humanitaire française de 67 ans en fin de mission en Centrafrique, a été enlevée avec un prêtre centrafricain, dans une zone contrôlée par les Anti-balaka, avant d’être libérés plus tard. Peu avant leur libération, c’est une employée de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) qui a  été kidnappée par des individus armés non encore identifiés. Peu importe, l’essentiel c’est que l’employée en question a recouvré la liberté quelques jours plus tard. On en était là, jusqu’à ce que tombe la nouvelle de l’enlèvement de Armel Niongatoloum Sayo, ci-devant ministre de la Jeunesse et des sports, alors même qu’il revenait de l’église, en compagnie de son épouse et de son frère. Quatre individus circulant à bord d’un taxi ont arrêté le véhicule du ministre, tiré en l’air et l’ont contraint à descendre de son véhicule pour finalement le conduire vers une destination inconnue.

 

Il revient aux autorités centrafricaines de travailler à relever le défi de la sécurité.

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Centrafrique va à vau-l’eau. Ce n’est pas demain la veille le retour de la paix dans ce pays. Quand on croit avoir trouvé la solution à un problème, un autre surgit, rendant illisible la situation. Car, comment peut-on comprendre que l’on en vienne à enlever un ministre en plein cœur de la capitale ? Qu’a-t-il fait ? Que veulent ses ravisseurs ? En tout cas, cet enlèvement  rappelle celui de l’ancien Premier ministre libyen, Ali Zeidan, qui a été extirpé de sa chambre d’hôtel par l’une des multiples milices qui se disputent le contrôle de la Libye, depuis la chute du Guide Mouammar Kadhafi. C’est la preuve donc qu’en Libye comme en Centrafrique, seule vaut la loi des miliciens. Ils font la pluie et le beau temps, convaincus que rien ne leur arrivera. Et tant que la Séléka et les Anti-balaka  ne seront pas cantonnés et désarmés, il se multipliera des actes antirépublicains en ex-Oubangui Chari. Toute chose qui sera préjudiciable à l’avènement d’un Etat de droit qui proscrit toute attitude revancharde. Cela dit, il revient aux autorités centrafricaines, avec l’appui de la communauté internationale, notamment les forces internationales en présence, de travailler à relever le défi de la sécurité. Car la RCA, en l’état actuel des choses, constitue un terreau fertile pour les djihadistes de tout poil. De fait, se sentant coincés et pris en étau, les islamistes de Boko Haram pourraient être tentés de rejoindre la Centrafrique pour poursuivre leur basse besogne. C’est à se demander s’ils n’y sont pas déjà.

lu pour vous : ENLEVEMENT DU MINISTRE CENTRAFRICAIN DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS : Où va la RCA ?
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 13:15

 

 

YAOUNDE, 26/01/15 (Xinhua) -- Les autorités de transition centrafricaines annoncent des négociations "très avancées" avec les ravisseurs, présentés comme des "terroristes assimilés" aux miliciens anti-Balakas, du ministre des Sports Armel Ningatoloum Sayo, enlevé dimanche au sortir de la messe dans une église de Bangui,a confié lundi matin à Xinhua le ministre de la Sécurité publique, Nicaise Karnou.

 

"Nous avons localisé l'environnement et le réseau (des ravisseurs du ministre, NDLR). Ce sont des terroristes assimilés aux anti-Balakas, qui reçoivent des ordres d'un certain Mokom, qui s'est déplacé à Nairobi pour le compte de l'ancien président François Bozizé", a déclaré le ministre de la Sécurité publique dans un entretien téléphonique à Xinhua.

 

"Nous avons la précision de là où il y a l'otage. C'est à Bangui, au quartier Boy Rabe (fief des milices anti-Balakas fidèles à l'ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par l'ex-coalition rebelle de la Séléka, NDLR). Nous sommes très avancés sur la négociation avec ces bandits", a-t-il ajouté.

 

Membre du nouveau gouvernement de transition et d'union nationale de Mahamat Kamoun nommé le 16 janvier, le ministre Ningatoloum Sayo s'est rendu au volant de sa voiture dimanche matin dans une église de Bangui, où il a pris part à une messe en compagnie de son épouse et d'un frère cadet, selon le ministre de la Sécurité publique.

 

"Il a été poursuivi par un taxi à bord duquel se trouvaient quatre individus. On l'a fait descendre seul de la voiture. Son épouse et son petit frère ont été laissés sains et saufs", a ajouté cet ex-membre du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) lui aussi nouvellement nommé au sein du gouvernement de transition et d'union nationale centrafricain.

 

"Ce sont des individus que nous connaissons. Nous allons les arrêter dans le respect des dispositions de la loi", a-t-il poursuivi au sujet des auteurs présumés du rapt, avec lesquels il a annoncé tout de même des "négociations très avancées" en vue de la libération du ministre des Sports venu s'ajouter à une liste d' otages ouverte en début de semaine par les milices anti-Balakas avec des travailleurs humanitaires dont un personnel des Nations Unies à Bangui.

 

Il est cependant reproché au ministre pris en otage de n'avoir pas respecté les consignes de sécurité édictées par le gouvernement, après une alerte donnée suite à une menace d' enlèvement de membres du gouvernement par les miliciens anti- Balakas, principal adversaire des ex-rebelles de la Séléka dans la crise politico-militaire survenue en République centrafricaine depuis fin 2012.

 

 

NDLR : "Nous avons localisé l'environnement et le réseau (des ravisseurs du ministre, NDLR). Ce sont des terroristes assimilés aux anti-Balakas, qui reçoivent des ordres d'un certain Mokom, qui s'est déplacé à Nairobi pour le compte de l'ancien président François Bozizé" a déclaré le ministre de la Sécurité publique.

 

« D'après les informations en notre possession, c'est orchestré et piloté depuis Naïrobi avec la complicité des éléments de la Révolution Justice (RJ) et un petit groupe d'ex-Antibalaka manipulés. Le PCUD se désengage totalement de ce petit groupe manipulé depuis Naïrobi », a ajouté Igor Beranger Lamaka.

 

Il est donc clairement avéré que c’est depuis Nairobi où les bozizistes de tous poils, coalisés à certains dignitaires Séléka, discutent depuis plusieurs semaines pour comploter contre la paix en Centrafrique avec paradoxalement la bénédiction du président Denis Sassou Nguesso, commanditent les enlèvements de personnes à prendre en otage et dictent les directives à leurs exécutants restés au pays. C’est une situation d’une extrême gravité et qui disqualifie dorénavant totalement le président congolais de son rôle de médiateur car les discussions de Nairobi qu’il a accepté de parrainer, d’organiser et dont il s’est récemment ouvertement « félicité des avancées »,  est une façon de sous-traiter aux autorités kenyanes le dossier de la crise centrafricaine dont la CEEAC lui avait confié la charge.

Centrafrique : négociations "très avancées" avec les milices anti-Balakas, ravisseurs du ministre des Sports
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 01:27

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE


 


Bangui, le 25 janvier 2015 : Le Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) et Chef de la Mission de l’UA pour la Centrafrique et l’Afrique centrale (MISAC), le Général Jean-Marie Michel Mokoko, condamne fermement l’ enlèvement, ce jour, 25 janvier 2015, à Bangui, du Ministre de la Jeunesse et des Sports de la République centrafricaine (RCA), Armel Sayo, par des hommes armés non encore identifiés, ainsi que celui du Ministre des Finances et du Budget, Assane Abdalla Kadre, et du Ministre de l’Education nationale, Eloi Anguimate, respectivement, à Ndele et Kaga Bandoro, par les ex-Seleka.

 

Le Représentant spécial souligne que ces enlèvements, érigés en mode d’expression de revendications et de mécontentements divers, sont inacceptables et en totale violation de l’Accord de Cessations des Hostilités, dont certains groupes politico-militaires sont signataires.

 

Il exige la libération immédiate et inconditionnelle des membres concernés du Gouvernement centrafricain, ainsi que celle d’autres otages se trouvant entre les mains des groupes armés.

 

Il   demande aux dirigeants des groupes armés de s’engager résolument sur la voie du dialogue avec le Gouvernement de Transition et de s’inscrire dans une dynamique politique permettant à tous les acteurs concernés de participer au Forum de Bangui.

 

Le Représentant spécial met en garde les commanditaires et les auteurs de ces enlèvements, et souligne qu’ils répondront de leurs actes.


Union Africaine.

 

MISSION DE L’UNION AFRICAINE POUR LA CENTRAFRIQUE ET L’AFRIQUE CENTRALE (MISAC)


Tél : + 236 70 96 84 84 //21 61 54 95 //21 61 54 96 Fax : + 236 21 61 54 91
3129

Avenue B. Boganda – Bakongo, BP 902 Bangui – République Centrafricaine

LA MISAC CONDAMNE FERMEMENT L’ENLÈVEMENT DE TROIS MINISTRES EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 01:21

 

 

 

AFP 25 janvier 2015 à 18:14 (Mis à jour : 25 janvier 2015 à 19:57)

 

La Française Claudia Priest, enlevée pendant cinq jours en Centrafrique par des miliciens chrétiens anti-balaka, est arrivée dimanche peu après 18H00 à l’aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, ont constaté des journalistes de l’AFP.

 

L’humanitaire de 67 ans a été accueillie à sa descente de l’avion, un Falcon estampillé République française, par son mari Armand, ses enfants Bérangère et Florent, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

 

 Cheveux gris courts, en baskets, pantalon beige et petit sac a dos, elle a remercié brièvement toutes les personnes qui sont intervenues pour aider à sa libération. «Je suis contente de retrouver le sol français, même si le sol centrafricain est aussi un peu ma patrie», a-t-elle bredouillé, la voix cassée.

 

«Une prise d’otages, c’est toujours extrêmement violent, a déclaré ensuite le ministre, mais quand en plus il s’agit d’une personne qui donne une grande partie de sa vie aux Centrafricains, c’est encore plus violent.»

 

Cinq petits enfants de Mme Priest, originaire de Pont-de-Veyle (Ain), lui ont ensuite remis des roses blanches, une chacun. Elle les a embrassés en sanglotant.

 

«Sa santé est relativement bonne et son moral aussi», a assuré son mari Armand après s’être entretenu avec elle.

 

Arrivée en Centrafrique le 6 janvier pour une mission de deux semaines pour le compte de l’ONG médicale catholique Codis (Coordination diocésaine de la santé), fondée par son mari, elle avait été enlevée lundi, puis libérée vendredi.

 

Un employé centrafricain de l’ONG, kidnappé en même temps qu’elle, a lui aussi été libéré.

 

Enlevés sur une des avenues principales au nord de la capitale alors qu’ils rentraient d’une mission à 70 km de Bangui, ils avaient été emmenés dans le quartier Boy-Rabe, fief des anti-balaka, puis à une quinzaine de km dans la brousse.

 

- Aucune rançon -

 

«Ils étaient vraiment très menaçants, ils avaient des armes, ils avaient des poignards, des machettes, et ils me disaient: +on va te tuer, on va t’égorger, on va te tuer+», avait-elle raconté samedi lors d’un entretien à l’AFP à Bangui.

 

«Ils m’ont frappée, ils m’ont traînée (...), emmenée jusqu’à une carrière un peu loin sur la colline. Ensuite nous avons marché, sur au moins 15 km, (...) ils m’ont mis quelque chose pour qu’on ne reconnaisse pas que j’étais française», avait ajouté Mme Priest.

 

La libération a été «un très gros soulagement», a-t-elle confié. «Je n’y croyais pas du tout. C’est simplement quand j’ai vu Monseigneur Nzapalainga (l’archevêque de Bangui), (...) je l’ai pris dans mes bras, il m’a pris dans ses bras, là j’ai dit: +c’est bon+».

 

L’archevêque de Bangui «était en tête des négociations», selon Armand Priest, qui assure qu’aucune rançon n’a été versée.

 

«Ni moi, ni mon épouse n’en voulons aux ravisseurs. Ce sont des jeunes qui n’ont pas eu d’éducation et qui n’ont aucun avenir», a-t-il ajouté. Ce qu’ils font «pour gagner quelques francs CFA, je peux presque l’excuser».

 

Les anti-balaka sont des milices principalement chrétiennes qui se sont formées pour lutter contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition Séléka qui avait pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant d’en être chassée en janvier 2014. Les deux camps sont accusés d’avoir commis de graves exactions.

 

Les auteurs de l’enlèvement de la Française, le premier en Centrafrique depuis le début de l’intervention militaire française «Sangaris» dans ce pays en décembre 2013, protestaient contre l’arrestation de Rodrigue Ngaïbona, dit «général Andjilo», l’un de leurs chefs, soupçonné d’être l’un des meneurs de massacres de musulmans dans la capitale centrafricaine.

 

 

NDLR : On ne peut qu'être touché par le profond amour sincère que cette dame éprouve pour la République centrafricaine qu'elle considère comme son second pays. La majorité des Centrafricains est grandement peinée de voir que ce soit une telle personne qui ait injustement subi le triste sort et les sévices que ces bandits anti-balakas lui ont infligés. Bravo et merci Mme Priest de n'avoir pas retenu de ce pays que la honteuse et dégradante image que ces fils égarés donnent hélas chaque jour à la face de l'Afrique et du monde.

L’ex-otage en Centrafrique, Claudia Priest, est rentrée en France
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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 00:50

 

 

 

Droit de Réponse à Martin ZIGUÉLÉ et ses acolytes

 

Nous, Anti BALAKA dans son ensemble, ayant résolument opté pour la Paix et la reconstruction de notre pays, la République Centrafricaine (RCA), condamnons l’arrestation de Rodrigue Ngaibona Andilo et dénonçons fermement l’esprit caricatural, hypocrite et indigne d’un autre âge que tentent d’inculquer au peuple Centrafricain, pour le tromper, Martin ZIGUÉLÉ et ses acolytes, Catherine Samba PANZA, Nicolas TIANGAYE et le tristement célèbre Jean Jacques DEMAFOUTH.

 

Suite à cette arrestation, nous avons pris acte de leurs prises de positions contre la Paix. De ce fait, ils ne seront pas les bienvenus dans nos zones en provinces pour faire la promotion du Forum Exclusif de Bangui et merci pour les campagnes électorales qui se dessinent à l’horizon.

 

Nous déclarons clairement à qui veut l’attendre, le véritable obstacle pour la Paix et le Développement de la RCA, sont ces vieux renards (Martin ZIGUÉLÉ et ses acolytes) qui doivent prendre leurs retraites politiques et confesser tous les malheurs causés au peuple centrafricain.

 

Nous confirmons que cette attitude contre la paix, ne nous détournera pas de notre objectif, la paix en RCA et nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale de notre soutien absolu aux pourparlers de Nairobi au Kenya aux cotés de nos frères de SÉLÉKA pour qu’ensemble nous ramenions la sécurité et la paix au Pays.

 

Vive la Paix en République Centrafricaine

 

Fait à Bozoum, le 25 janvier 2015

 

Pour la Coordination Militaire des Anti BALAKA

 

Capitaine Joséphine NAMSENÉ

 

 

 

NDLR : L’arrestation du criminel et bandit Andjilo fait visiblement sortir de leurs gonds Bozizé, sa clique et les anti-balakas qui montent désormais d’un cran dans leur modus operandi criminel qui se traduit par des enlèvements et prises d’otages à répétition quasi quotidiennement afin de tenter désespérément d’obtenir la libération de leur général autoproclamé. Tout cela s’inscrit aussi dans la droite ligne de la politique du « sans moi c’est le chaos » de François Bozizé qui comme par hasard s’entend paradoxalement maintenant comme larrons en foire avec certains dignitaires de Séléka à Nairobi avec la bénédiction du médiateur congolais. La virulence des termes de ce communiqué vis à vis des personnalités ciblées et ici citées traduit le profond désarroi de leurs auteurs et commanditaires. Le soutien sans réserve ici proclamé des anti-balakas au complot qui se trame à Nairobi pour saboter le processus de la transition devant aboutir à la tenue des prochaines élections libres et démocratiques grandement attendues par le peuple centrafricain, est également très révélateur de la volonté de ces criminels et véritables ennemis de la paix en République centrafricaine.

 

Il est étonnant que depuis la libération des otages, l’humanitaire française et son compagnon d’infortune centrafricain, les forces internationales n’aient pas encore donné l’assaut sur le sanctuaire des anti-balakas de Boy-Rabe bien connu de tous. La multiplication des enlèvements et prises d’otages à répétition est, qu’on le veuille ou non, la preuve d’un évident échec de la mission principale des forces internationales, MINUSCA, SANGARIS et EUFOR-RCA réunies qui, en dépit du mandat pourtant très clair du Conseil de sécurité des Nations Unies, n’en finissent pas de louvoyer et d'hésiter à désarmer les bandes armées. Après l'Accord de cessation des hostilités signé fin juillet dernier Brazzaville entre Séléka et Anti-balaka  que les signataires n'ont jamais respecté une seule fois, on ne voit pas très bien la nécessité d'aller à Nairobi conclure encore en catimini un second accord qui n'aura pas davantage des chances d'être appliqué, d'autant plus qu'il aura été souscrit entre des protagonistes sous sanctions onusiennes et clients potentiels de la Cour Pénale Internationale et dont la seule préoccupation est la recherche d'une amnistie générale pour les crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui les accablent.

Communiqué des Anti BALAKA
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Centrafrique-Presse.com
25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 18:51

 

 

Un ministre enlevé en Centrafrique

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

 

Le ministre centrafricain de la jeunesse et des sports, Armel Ningatoloum Sayo, a été enlevé dimanche 25 janvier par des hommes armés, a-t-on appris auprès de son épouse, Nicaise Danielle Sayo, qui a assisté au kidnapping.

 

« Mon mari [a été] effectivement enlevé au quartier Galabadja dans le 8e arrondissement [nord de Bangui]. C'était ce matin aux environs de 9 heures, alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture de commandement. Nous étions trois dans le véhicule en train de rentrer de l'église. Les ravisseurs sont arrivés à bord d'un taxi non numéroté, ni immatriculé. »

 

Selon une source proche de la famille, « le ministre et son épouse rentraient du culte à l'église protestante de Galabadja, quand deux véhicules ont foncé sur sa voiture et bloqué sa progression ».

 

« Quatre hommes armés étaient à bord. Trois sont sortis et ont tiré des coups de feu en l'air. Le ministre leur a demandé “Quel est le problème ?”, mais ils lui ont intimé l'ordre de monter à bord du taxi. Il est donc monté, ils ont fouillé la voiture et pris le sac de son épouse. Puis ils sont partis en direction du 4e arrondissement [quartier de Boy-Rabe]. »

 

Des enlèvements en série

 

Le rapt n'a pas encore été revendiqué. C'est la première fois qu'un membre du gouvernement en fonction est kidnappé au Centrafrique. Armel Ningatoloum Sayo était le chef de la rébellion Mouvement Révolution-Justice basée dans le nord-ouest du pays. Il est entré au gouvernement après la signature de l'accord de cessation des hostilités du 23 juillet.

 

Cet enlèvement survient deux jours après la libération de l'humanitaire française Thérèse « Claudia » Priest, kidnappée lundi 19 janvier par des anti-balaka en compagnie d'un Centrafricain travaillant pour la même ONG médicale catholique, Codis. Une employée de la Mission des Nations-unies en République centrafricaine (Minusca) enlevée mardi par des individus armés dans la capitale a été elle aussi libérée.

 

La République centrafricaine est déchirée par les affrontements entre anciens rebelles musulmans de la Seleka et miliciens anti-balaka, qui ont fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés.

 

La France a décidé de retirer progressivement ses troupes de la République centrafricaine, où les soldats de la Minusca sont en cours de déploiement.

 


 

Série d’enlèvements à Bangui

 

Par Cyril Bensimon   LE MONDE

 

Le rapt, de préférence d’expatriés, serait-il devenu un mode de revendication pour les groupes armés centrafricains ? Une employée irakienne de la Mission des Nations unies (Minusca) a été kidnappée, mardi 20 janvier, à Bangui, au lendemain de l’enlèvement d’une ressortissante française et d’un prêtre centrafricain. Ces deux actes ont été perpétrés par des miliciens anti-balaka qui entendent obtenir la libération d’un de leurs chefs, le « général Andilo », de son vrai nom Rodrigue Ngaïbona, arrêté samedi par des casques bleus à Bouca, une localité du centre-ouest du pays. « Dès le lendemain, on a compris que ça allait chauffer dans les quartiers nord de Bangui car Andilo avait fait une déclaration il y a quelques jours où il appelait à l’apaisement », explique une source sécuritaire.

 

Les craintes étaient fondées. Durant la nuit de dimanche à lundi, des tirs sont entendus, un mort est à déplorer, et dans la matinée, Thérèse « Claudia » Priest, une Française de 67 ans, trésorière d’« Imohoro », une petite association venant en aide à plusieurs villages, ainsi qu’un prêtre, Gustave Reosse, tombent dans une embuscade. « Quatre anti-balaka sont sortis et nous ont pointés avec leurs armes… Ils nous ont dépouillés de tout et ont pris deux otages, dont la dame française », raconte Elknana Dawatcha de la coordination diocésaine de la santé (Codis) qui a échappé aux ravisseurs. Très vite, Mgr Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque de Bangui, entouré de personnalités religieuses et civiles, ouvre des discussions avec des responsables de la mouvance anti-balaka dans une paroisse de Boy Rabe, le quartier où sont retenus les otages bouclé par les soldats français de l’opération Sangaris. En fin d’après-midi, leur libération est annoncée comme « imminente » par des sources officielles françaises mais les pourparlers n’aboutissent pas, principalement en raison de l’intervention du frère du général Andilo qui promet d’autres enlèvements si ses exigences ne sont pas satisfaites.

 

« Contre la réconciliation »

 

Mardi matin, la menace est mise à exécution : un groupe d’anti-balaka attaque cette fois un minibus de l’ONU aux abords de l’aéroport. Une employée irakienne de la Minusca est emmenée. Les Nations unies précisent qu’« une tentative similaire avait échoué un peu plus tôt ». La fonctionnaire de l’ONU sera finalement libérée dans l’après-midi. « Nous condamnons l’arrestation d’Andilo qui ne va pas dans le sens de la réconciliation mais nous travaillons à l’apaisement et essayons de convaincre ceux qui détiennent encore les deux otages », précise Igor Lamaka, un porte-parole des anti-balaka, certain que « ça va aboutir ». Mercredi matin, cette prédiction ne s’était toujours réalisée.

 

Si les ex-rebelles de la Séléka ont été les premiers à mener des enlèvements après leur prise du pouvoir en mars 2013, en séquestrant, pour de courtes durées et contre de modiques rançons, des hommes d’affaires, voire de simples citoyens, humanitaires et diplomates s’accordent à dire que ces rapts sont à mettre en relation avec le précédent Abdoulaye Miskine.

 

Le 27 novembre, le chef du Front démocratique du peuple centrafricain avait été relâché de la prison camerounaise où il était détenu depuis plus d’un an en contrepartie de la libération de 26 otages, dont un prêtre polonais, retenus pendant près de deux mois par ses hommes. Les négociations avaient été menées par les services du Cameroun, dont 15 ressortissants figuraient parmi les otages, du Congo et par un ancien ministre centrafricain, Karim Meckassoua. Aussitôt après sa sortie de cellule, le chef de guerre, accusé de multiples crimes commis entre 2002 et 2013, s’était envolé pour Brazzaville pour y être reçu par le président congolais Denis Sassou Nguesso, le médiateur de la crise centrafricaine. La Fédération internationale des droits de l’homme avait alors dénoncé ce traitement de faveur qui démontre « comment s’est construite l’impunité en Centrafrique ».

 

Cyril Bensimon

Série d’enlèvements à Bangui
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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 16:55

 

 

 

leprogres.fr Dimanche 25 janvier 2015 à 16:15

 

L’humanitaire de Pont-de-Veyle (Ain) enlevée à Bangui par des miliciens anti-balakas et libérée vendredi, arrivera dimanche vers 18 heures en France.

 

Toute la famille sera présente en bas de l’escalier de l’avion gouvernemental en provenance de Bangui. Cet après-midi, sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay (Yvelines), avec le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, ils seront tous là pour accueillir Claudia Priest. Quand l’ex-otage des miliciens anti-balakas descendra les marches du Falcon, Armand son mari, ses deux enfants et cinq petits-enfants, et peut-être quelque amis proches, seront submergés d’émotion. « On va être très heureux de se retrouver tous ensemble », confiait Armand Priest.

 

À deux reprises hier, Armand Priest a eu sa femme au téléphone. « Elle avait l’air bien. Le moral remonte. Elle a pu dormir un peu. » Avant de s’envoler pour la France, Claudia Priest n’a pas voulu quitter la Centrafrique sans régler quelques affaires en cours pour son association. Hier, depuis l’ambassade de France, elle a trouvé la force de donner des coups de téléphone. « Elle voulait bien préparer les interventions chirurgicales pour des enfants handicapés qui doivent avoir lieu fin février. Elle a contacté des laboratoires pour fixer aux enfants des rendez-vous pour des analyses nécessaires avant leurs opérations », souligne son mari avec qui Claudia a créé l’association humanitaire Imohoro en 2005. « Notre association va continuer ses actions. On ne s’arrête pas », insiste-t-il.

 

Claudia Priest ne devrait pas immédiatement retourner chez elle à Pont-de-Veyle (Ain). « Il y a aura peut-être des examens médicaux et psychologiques complémentaires », indiquait hier Armand. Car le rapt organisé par « des hommes violents » a pu marquer la femme de 67 ans. « Elle a eu très peur au moment du kidnapping. Elle s’est retrouvée dans une carrière contre un rocher pour faire des photos afin de les diffuser sur internet. Ses ravisseurs ont voulu reproduire le scénario des djihadistes de l’État islamique. »

 

« Hommes violents »

 

« Après l’avoir frappée, lui avoir pris son alliance, arraché ses lunettes de vue, donné des coups, elle a pensé qu’ils étaient capables de tout », poursuit son mari. « Ils ont été vraiment très menaçants. Ils avaient des poignards, des machettes. Ils m’ont dit : ‘’On va te tuer, on va t’égorger’’ », a déclaré hier Claudia Priest. Mais pour le couple « cet intermède très douloureux n’entame en rien l’avenir ». « La vie continue. On a quarante-cinq ans de mariage. On se connaît parfaitement. On a les mêmes envies, les mêmes projets… », reste optimiste Armand.

 

Patrice Barrère

Otage : L’humanitaire va retrouver les siens ce soir
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