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26 novembre 2021 5 26 /11 /novembre /2021 00:55
Noureddine Adam, François Bozizé et les espions…

Lu pour vous

 

Noureddine Adam, François Bozizé et les espions… dans les coulisses de la crise centrafricaine 

 

19 novembre 2021 à 11:25 Par Jeune Afrique Mis à jour le 19 novembre 2021 à 11:31

Alors que les négociations de paix se poursuivent en Centrafrique, les services de renseignements angolais et soudanais ont proposé au gouvernement et aux groupes armés de signer de nouveaux engagements.

C’est dans le bureau de Noureddine Adam, au cœur de son quartier général de Khartoum, que s’est joué une partie des négociations de paix entre le gouvernement et les groupes armés centrafricains. Selon nos informations, le leader du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC, membre de la Coalition des patriotes pour le changement) a reçu en août dernier les chefs des services de renseignements angolais et soudanais, Fernando Garcia Miala et Jamal Abdul-Majeed.

Lettre d’une page

Le maître-espion de Luanda était envoyé par le président João Lourenço, lequel est en première ligne dans la médiation autour de la crise centrafricaine, tandis que son homologue soudanais est une connaissance de longue date de Noureddine Adam. En 2018, pour préparer les accords de paix dits de Khartoum, les renseignements du Soudan avaient en effet déjà joué les intermédiaires auprès du chef rebelle centrafricain et en lien avec les Russes du groupe Wagner et son patron, Evgueni Prigojine,

Centrafrique : quels sont les plans de l’Angola pour régler le cas Bozizé ?

Lors de cette réunion, Noureddine Adam s’est vu proposer de signer une lettre d’engagement d’une page, que Jeune Afrique a pu consulter, dans lequel il s’engageait à quitter sa position de leader du FPRC, à « renoncer à la voie armée », à appeler ses combattants à « baisser les armes » et à « respecter la souveraineté de l’État et l’intégrité territoriale de la République centrafricaine ». Mais il a refusé de parapher ce document, malgré les encouragements de ses invités angolais et soudanais.

L’accord de Bozizé

« Le président angolais nous a déjà demandé d’appliquer un cessez-le feu. Nous avons alors obtempéré et nous nous sommes repliés. Mais, de son côté, le gouvernement centrafricain n’a pas respecté sa parole et a continué à nous attaquer avec les mercenaires de Wagner. Nous n’avons plus confiance dans la démarche angolaise », explique un proche de Noureddine Adam, contacté par Jeune Afrique. Selon nos sources, Ali Darassa, chef de l’Unité pour la paix en Centrafrique, a également refusé de signer la lettre.

François Bozizé au cœur de discrètes discussions entre le Tchad et la Centrafrique

En revanche, le général Sembé Bobo, à la tête des 3R (Retour, réclamation et réhabilitation) a accepté, tout comme François Bozizé, coordinateur de la Coalition des patriotes pour le changement. L’ancien président vit actuellement en exil à N’Djamena, au Tchad, où il s’est installé avec l’accord des autorités locales et après des négociations menées par la diplomatie angolaise au titre de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale – dont le président de la commission, Gilberto da Piedade Verissimo, est l’ancien directeur adjoint des services de renseignement angolais.

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Centrafrique-Presse.com
26 novembre 2021 5 26 /11 /novembre /2021 00:47
Le passage à Bangui de l'homme d'affaires Emile Simb suscite la controverse
Le passage à Bangui de l'homme d'affaires Emile Simb suscite la controverse

 

RCA: le passage à Bangui de l'homme d'affaires Emile Parfait Simb suscite la controverse

https://www.rfi.fr/ 25/11/2021 - 02:16

La visite de l’homme d’affaires camerounais Emile Parfait Simb à Bangui, où il a participé à une levée de fonds pour l’Assemblée nationale et où il s’est montré proche du président de l’institution, crée la polémique. Ce spécialiste des cryptomonnaies s’est fait connaître en Afrique centrale pour ses produits financiers considérés comme frauduleux.

Son entreprise Global Investment Trading est pointée du doigt par la commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale. L’organisme régional assure ne pas lui avoir délivré les agréments et dénonce ses « campagnes frauduleuses de collecte de fonds et de placements » illégaux contre des promesses de rendements défiant toute concurrence la société camerounaise est aussi dans le radar de l’organe de régulation de l’Union monétaire ouest-africaine pour des raisons similaires.

Emile Parfait Simb a fait ce déplacement à Bangui il y a moins de deux semaines pour participer à une levée de fonds : 140 millions de FCFA réunis pour construire une annexe à l’Assemblée nationale. Et pour fêter les quatre ans de son produit financier phare le Liyeplimal.

Pour la soirée de gala, M. Simb a même fait venir la star de la roumba congolaise, Koffi Olomide. Sur des photos largement relayées et commentées sur les réseaux sociaux, le président de l’Assemblée nationale centrafricain distribue des billets au chanteur congolais… Lors d’une cérémonie, Simplice Mathieu Sarandji, président de l'Assemblée nationale, s’est dit « séduit » par la participation de l’homme d’affaires camerounais.

Mais la polémique persiste à Bangui. Les commentateurs de la vie politique centrafricaine se questionnent sur l’opportunité de ce rapprochement entre l’homme d’affaires camerounais et les autorités de Bangui.

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26 novembre 2021 5 26 /11 /novembre /2021 00:31
RCA : Un ministre inculpé pour atrocités

 

République centrafricaine : Un ministre inculpé pour atrocités

https://www.hrw.org/ L’arrestation par la Cour pénale spéciale d’un ancien chef de groupe armé constitue une étape importante pour la justice du pays

 (Nairobi) 24 novembre 2021 11:00AM – La Cour pénale spéciale (CPS) de la République centrafricaine a arrêté et inculpé un ministre du gouvernement pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, permettant au pays de franchir une étape importante en matière de justice, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Une audience de placement en détention du ministre et ancien chef de groupe armé, Hassan Bouba Ali, connu sous le nom de Hassan Bouba, aura lieu le 26 novembre 2021, selon une décision de justice consultée par Human Rights Watch.

Bouba était un dirigeant de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), un groupe rebelle issu de la coalition fracturée de la Seleka. En 2017, il a été nommé conseiller spécial du président, puis ministre de l’Élevage et de la santé animale en décembre 2020.

« L’UPC s’est rendue responsable de nombreux crimes graves en République centrafricaine depuis 2014 », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale chez Human Rights Watch. « L’arrestation de Bouba envoie un message fort, à savoir que même les plus puissants peuvent se retrouver sous le coup de la loi, tout en redonnant aux nombreuses victimes des crimes de l’UPC l’espoir qu’elles pourront un jour obtenir justice ».

L’UPC a commencé à commettre de graves exactions dans la province de Ouaka en 2014, avant de se séparer de la faction rebelle Seleka. De 2014 à 2017, Human Rights Watch a documenté  les décès d’au moins 246 civils, des dizaines de cas de viols et d’esclavage sexuel et la destruction de 2 046 maisons incendiées par l’UPC dans la province de la Ouaka. En 2017, l’UPC a commencé à s’étendre dans les préfectures de Basse-Kotto et de Mbomou.

En 2017, Human Rights Watch a documenté les décès d’au moins 188 civils dans des combats entre l’UPC et des combattants anti-balaka dans la préfecture de Basse-Kotto, la plupart tués par l’UPC. Les cas documentés par Human Rights Watch impliquant l’UPC ne représentent très probablement qu’une fraction du total des victimes.

Bouba a été exclu du groupe rebelle en janvier dernier, après une flambée de violence dans le pays due au déclenchement, en décembre 2020, d’une nouvelle rébellion dont l’UPC faisait partie. Il a été arrêté à son bureau le 19 novembre.

La Cour pénale spéciale a publié un communiqué de presse le 22 novembre indiquant que Bouba avait été arrêté, sans donner de détails sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre qui lui sont reprochés. Bouba est détenu dans un camp militaire à l’extérieur de Bangui.  

La CPS est une cour novatrice créée pour lutter contre l’impunité généralisée des crimes graves commis en République centrafricaine. La cour est composée de juges et procureurs internationaux et nationaux, et bénéficie d’une assistance internationale. Elle est habilitée à juger les crimes graves commis pendant les conflits armés que le pays connaît depuis 2003. Les normes internationalement acceptées pour des procès équitables, notamment la présomption d’innocence et l’exigence que la culpabilité soit prouvée de manière indubitable, sont inscrites dans le Règlement de procédure et de preuve de la CPS.

Bien que la loi portant création de la cour ait été adoptée en 2015, cette dernière n’a officiellement commencé à fonctionner qu’en 2018. La CPS a été créée après les consultations nationales de 2015, connues sous le nom de Forum de Bangui, qui avaient donné la priorité à la justice et déclaré qu’« aucune amnistie » ne serait tolérée pour les personnes responsables de crimes internationaux et pour leurs complices.

Les accusations portées contre Bouba surviennent deux mois après l’arrestation d’une autre figure de premier plan par la CPS. Le capitaine Eugène Ngaïkosset – connu dans le pays sous le nom de « Boucher de Paoua » – dont l’arrestation a été confirmée le 4 septembre, est poursuivi pour crimes contre l’humanité. Ngaïkosset dirigeait une unité de la garde présidentielle impliquée dans de nombreux crimes, notamment le meurtre de plusieurs dizaines de civils au moins et l’incendie de milliers de maisons dans le nord-ouest et le nord-est du pays entre 2005 et 2007.

Bouba aurait accédé au poste de numéro deux de l’UPC en octobre 2015 après que son prédécesseur, Hemat Nejad, a été tué dans une embuscade à Bangui. Human Rights Watch a parlé à, et rencontré, Bouba à plusieurs reprises entre 2015 et 2021, et lui a fait part des recherches que l’organisation a menées sur les crimes commis par l’UPC.

L’UPC a fait pression pour obtenir une amnistie générale pendant les 18 mois de pourparlers de paix négociés par l’Union africaine. L’accord de paix, finalisé à Khartoum, au Soudan, en février 2019, est vague sur les mesures nécessaires pour assurer la justice post-conflit et ne mentionne pas de processus judicaire spécifique. Il reconnaît toutefois le rôle joué par l’impunité dans l’enracinement de la violence. Bien que l’accord ne mentionne pas une quelconque amnistie, Bouba a déclaré à Human Rights Watch en février 2019 que pour l’UPC, l’accord de paix signifiait une amnistie générale. « Si le gouvernement arrête un membre d’un groupe armé, alors il n’y a plus d’accord », a-t-il dit.

Le 8 septembre, le procureur suppléant de la CPS, Alain Tolmo, a annoncé que la cour comptait tenir ses premiers procès avant la fin de l’année, et qu’elle avait de multiples affaires en cours d’instruction. La cour est basée à Bangui, ce qui permettra aux Centrafricains touchés par ces crimes de suivre et d’interagir plus facilement avec les efforts visant à garantir que les suspects répondent de leurs actes devant la justice, a déclaré Human Rights Watch. Les efforts déployés par la CPS dans le domaine judiciaire vont de pair avec les enquêtes et poursuites de la Cour pénale internationale concernant les crimes graves commis dans le pays, et avec certaines affaires portant sur des crimes moins graves liés au conflit et portées devant les tribunaux pénaux ordinaires du pays.

La CPS est en proie à des difficultés de financement et a besoin d’un soutien accru pour continuer à faire son important travail, a déclaré Human Rights Watch. Plusieurs organisations, dont Human Rights Watch, ont écrit au Sénat américain le 18 novembre pour demander le renouvellement de l’importante contribution de 3 millions de dollars US du gouvernement américain à la cour.

« La Cour pénale spéciale joue un rôle essentiel en contribuant à mettre fin à l’impunité généralisée en République centrafricaine », a conclu Lewis Mudge. « Lorsque Bouba a été promu ministre, beaucoup ont pensé qu’il s’agissait d’un exemple de plus illustrant combien commettre des crimes graves pouvait être payant en République centrafricaine. Son arrestation est un avertissement pour d’autres suspects qui occupent des postes de pouvoir : le règne de l’impunité dans le pays touche peut-être à sa fin. »

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 02:25
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice
RCA : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice

 

Centrafrique : près d'une trentaine de leaders de groupe armé poursuivis par la justice

- Dont l'ancien président François Bozizé et son fils Aimé Vincent.

https://www.aa.com.tr/ Lassaad Ben Ahmed   |15.11.2021 Peter Kum

Près d'une trentaine de personnalités centrafricaines sont poursuivies par la justice après avoir été citées dans une ordonnance de renvoi devant la Cour criminelle de Bangui, signée par le doyen des juges d’instruction, Nana Bibi Mathieu, en date du 10 novembre 2021.

Parmi les personnes citées dans cette ordonnance, figurent notamment l’ancien président François Bozizé et son fils Aimé Vincent, alias Papy, ainsi que Bozanga Simon Serges, porte-parole de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et l’opposant centrafricain Karim Meckassoua.

Cette ordonnance vise également l’ancien ministre de la justice Thierry Savonarole Maleyombo, haut cadre du Kwa Na Kwa (le parti de François Bozizé) arrêté le 31 décembre 2020 et placé en détention ensuite.

Huit chefs d’accusations sont retenus contre ces principaux leaders des groupes armés dont l'« atteinte à la sécurité de l’État », l'« association de malfaiteurs », l'« assassinat », la « rébellion complot », des « destructions de biens appartenant à autrui ».

Ces actes qui ont été perpétrés aussi bien à Bangui que dans les provinces selon la justice centrafricaine.

La plupart des personnes inculpées, se trouvent au Tchad, en France ou dans les pays voisins de la Centrafrique.

La semaine dernière, les autorités tchadiennes ont confirmé que François Bozizé vivait dans une villa à N'Djamena.

L’ancien président centrafricain, accompagné de quelques éléments de sa garde rapprochée, a quitté le sud du Tchad pour la capitale fin juin, ont rapporté des médias locaux.

N'Djamena avait précisé que si l'ancien président Bozizé était au Tchad, c'est bien à la demande de l'Angola qui avait initié une médiation entre les groupes armés centrafricains et le pouvoir dirigé par le président Touadera.

Une information judiciaire ouverte le 8 janvier 2021 par le juge d’instruction spécialisé auprès du tribunal de grande instance de Bangui, Narcisse Ted Issa Bedengba, avait indiqué que Bozizé serait rendu coupable de complot contre le pouvoir en place.

« Courant novembre 2020, convaincu d’une éventualité de l’invalidation de sa candidature à l’élection du 27 décembre 2020, François Bozizé […] avait quitté Bangui à destination de l’intérieur du pays [et profité] de l’occasion pour signer avec certains leaders de groupes armés la création [de] la CPC [dont le but] n’est rien d’autre que de déstabiliser par un mouvement insurrectionnel armé les institutions républicaines », avait annoncé en janvier dernier le juge Bedengba.

Ce magistrat avait ajouté qu’«il convient de noter qu’à côté du nommé François Bozizé sur le terrain, se trouvaient non seulement ses enfants et neveux, mais aussi certains cadres du parti KNK et des groupes armés, en l’occurrence le nommé Jean-Eudes Teya et autres, tout ceci par la complicité de leurs mentors dont les nommés Abakar Sabone et Serge Simon Bozanga, respectivement responsable de communication et porte-parole de la CPC. »

 

La France utiliserait-elle l'ancien Président Bozizé "pour nuire à la RCA"?

https://fr.sputniknews.com/ 18:38 16.11.2021

Le Tchad a annoncé officiellement la présence à N’Djamena de François Bozizé en compagnie d'autres chefs rebelles. Alors que l’ancien Président centrafricain n’a pas renoncé à sa reconquête du pouvoir, sa présence dans ce pays voisin, selon un spécialiste, n’est pas de nature à rassurer Bangui, au cœur d’une lutte d’influence entre Paris et Moscou.

Le gouvernement centrafricain ne perd pas de vue l'ancien Président François Bozizé. En cette mi-novembre, une information a été rendue publique sur le déclenchement d'une procédure judiciaire contre les principaux leaders de groupes armés dont l'ex-Président.

Si on le savait vivre dans la clandestinité entre le nord de la Centrafrique et le sud du Tchad depuis l’offensive manquée sur Bangui en janvier dernier, les autorités tchadiennes ont récemment annoncé officiellement la présence de François Bozizé et de certains chefs rebelles dans la capitale tchadienne. Une présence qui ne rassure guère, selon Freddy Lagme, géostratège et enseignant à l’université de Douala, au vu des ambitions de l’homme et de la position stratégique du Tchad.

"Le corridor qui sépare les deux États est devenu un espace de repli stratégique pour les forces du mal toujours engagées dans la déconstruction de la République centrafricaine (RCA). La présence de François Bozizé aujourd’hui au Tchad pourrait également s’entendre comme une autre phase de renouvellement des alliances militaires avec les forces disparates, au moment où Bangui souhaite renforcer sa cohésion sociopolitique et est résolument tourné vers le développement", prévient-il au micro de Sputnik.

Bozizé, un pion entre les mains de Paris?

Selon une information RFI, François Bozizé qui vit dans une villa, accompagné de quelques éléments de sa garde rapprochée, a quitté mi-2021 le sud du Tchad pour la capitale N'Djamena. Si l’ancien chef d’État, selon la même source, dit y attendre les avancées du processus de médiation initié par l'Angola et la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs pour un retour de la paix en République centrafricaine (RCA), cette présence à N’Djamena ne convainc guère les plus sceptiques. Pour Freddy Lagme"la proximité entre le Tchad et la RCA crée une situation inquiétante dans la mesure où l’ennemi actuel Bozizé, pro-occidental, du gouvernement de Touadéra, proche des Russes, est soutenu par un régime tchadien qui vient d’être légitimé par la France, qui, elle, entreprend à nouveau de nuire à la RCA. En ce moment, un nouveau convoi de récupération et de recolonisation pourrait se créer pour déstabiliser la RCA", explique l’analyste des questions géostratégiques.

Cette conjoncture est marquée par le choix de la RCA de s'ouvrir à de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie. Si bien que le pays est souvent présenté comme le terrain d’expression de la rivalité entre Paris et Moscou. Alors qu’à Bangui, l’influence de la France s’effrite et que le sentiment antifrançais au sein de l’opinion ne cesse de monter, au profit de la présence Russe, à N’Djamena, la France se prévaut d'une meilleure position, en dépit de contestations internes émanant de la société civile ou de partis d'opposition. Si depuis son arrivée au pouvoir par les armes en 1990 avec l'aide de la France, Idriss Déby avait toujours pu compter sur l'ancienne puissance coloniale, cela semble également le cas pour son successeur de fils.

D’ailleurs, lors des obsèques du père, Emmanuel Macron, seul chef d’État occidental présent, n’avait pas manqué de réaffirmer le soutien de Paris au nouvel homme fort. Pour Freddy Lagme, ce soutien historique fait du Tchad un point stratégique d’où pourrait partir de nombreux assauts de l’Hexagone à la reconquête de ses territoires perdus, notamment contre la RCA qui sort peu à peu du giron de l’ancienne puissance coloniale. "La France dans cette logique veut prolonger ses visées expansionnistes de la puissance tutrice. Elle déploie une stratégie d’encerclement et de contre-offensive des puissances étrangères présentes dans la sous-région. Il s’agit pour elle de se repositionner parce que la configuration actuelle n’est pas favorable à son extension coloniale de l’époque", assure-t-il.

"Il s’agit d’une guerre de rivalité des puissances et dont les acteurs manipulés sont des Africains. Les dynamiques géopolitiques sont toujours à l’origine des guerres d’intérêt dans les pays disposant d’immenses ressources. La France pourrait utiliser François Bozizé dans cette crise afin de renouveler les accords d’exploitation minière inachevée depuis la période d’indépendance. Ce qui justifie en même temps son alliance avec le Tchad qui aujourd’hui reste encore un régime sous le joug colonial", développe le géostratège.

Bozizé et la reconquête du pouvoir à tout prix

Déjà par le passé, sous le régime du Président Ange Félix Patassé, Bozizé, à partir du Tchad où il s’était réfugié avec quelques soldats, avait mené des incursions en Centrafrique à la conquête du pouvoir. Il réussira à s’en emparer en 2003 à Bangui où, selon les commentateurs de l'époque, la France venait de laisser tomber le Président Patassé.

Depuis son retour discret en RCA, en décembre 2019, au terme de six ans d’exil en Ouganda, l’ancien homme fort de Bangui a multiplié sans répit les tentatives de reconquête du pouvoir. S’il a vu sa candidature à la dernière présidentielle être rejetée par la Cour constitutionnelle au motif, notamment, qu'il était sous le coup de sanctions de l'Onu pour des crimes de guerre et contre l'humanité au paroxysme de la guerre civile en 2013 et 2014, François Bozizé a vite repris le chemin du maquis.

Mi-décembre 2020, il est annoncé à la tête de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), constitué de six des plus puissants groupes armés qui contrôlent plusieurs localités de Centrafrique. Après l’offensive manquée contre Bangui en janvier dernier, François Bozizé, est resté discret dans son fief du nord de la RCA avant de rejoindre le sud du Tchad, puis N’Djamena. Depuis lors, de nombreuses hypothèses fleurissent dans l’opinion au sujet de sa capacité à revenir aux affaires.

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 02:17
Nouvelles nationales sur RFI
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RCA : le ministre de l’Élevage Hassan Bouba, ancien responsable de l’UPC, arrêté

https://www.rfi.fr/ 20/11/2021 - 03:09  Avec notre correspondant à BanguiCarol Valade

Le ministre de l’Elevage Hassan Bouba, ancien haut cadre du groupe rebelle UPC, a été arrêté ce vendredi 19 novembre à Bangui en fin de matinée dans le cadre d’une enquête de la Cour pénale spéciale selon des sources concordantes. Cette juridiction mixte composée de juges centrafricains et internationaux, a été créée en 2015 afin de poursuivre les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et génocides perpétrés en RCA depuis le 1er janvier 2003.

Aucune annonce officielle n’a encore été faite et l’on ignore encore les chefs d’inculpations retenus contre Hassan Bouba. C’est une arrestation surprise, préparée en quelques jours et dans le plus grand secret. Le ministre de l’Elevage est à son bureau ce vendredi matin quand les forces de sécurité centrafricaines font leur entrée munies d’un mandat de la CPS et le conduisent devant les juges d’instruction.

Ancien coordinateur politique de l’UPC, Hassan Bouba se rapproche des autorités lorsqu’il est nommé en 2017 conseiller spécial du président Touadéra. En 2018, il aurait ordonné, selon l’ONG américaine The Sentry, l’attaque du camp de déplacé d’Alindao qui a fait plus de 112 morts, dont une vingtaine d’enfants. Mais plusieurs autres crimes pourraient lui être imputés.

Fin 2020, il entre au gouvernement pour représenter l’UPC, dans la logique des accords de paix signés à Khartoum l’année précédente. Mais contre l’avis d’Ali Darassa, qui le radie du groupe en janvier 2021.

 

 

Centrafrique: des poursuites judiciaires entamées contre des chefs de groupes armés

https://www.rfi.fr/ 14/11/2021 - 04:51 Avec notre correspondant à Bangui, Carol Valade

En République centrafricaine, une procédure judiciaire est en cours contre les principaux leaders des groupes armées dont l'ex-président François Bozizé. La plupart se trouvent actuellement à l’extérieur du pays et certains sont concernés par le processus de paix initié par la CIRGL.

Dans une ordonnance de renvoi devant la Cour criminelle signée par le doyen des juges d’instruction en date du 10 novembre 2021, près d’une trentaine de personnalités sont citées dont l’ancien président François Bozizé qui a depuis pris la tête de la rébellion CPC. Il y a aussi des proches, des membres de sa famille, mais aussi les principaux leaders des groupes armés en activité dans le pays ainsi que l’opposant politique Karim Meckassoua.

Huit chefs d’accusations sont retenus contre eux dont l'« atteinte à la sécurité de l’État », l'« association de malfaiteurs », l'« assassinat », la « rébellion complot ». Mais parmi ces inculpés, un seul est actuellement en détention. Les autres se trouvent au Tchad, en France ou dans les pays voisins de la Centrafrique.

« La justice est au-dessus de tout »

« Nous avons des conventions d’extradition et nous émettrons des mandats d’arrêt internationaux », prévient Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’Appel de Bangui. Mais certains de ces chefs de guerre sont concernés par le processus de paix suivant la feuille de route de Luanda établie par les chefs d’État de la CIRGL (Conférence internationale pour la région des Grands Lacs). « La justice est au-dessus de tout et s’il le faut, ils seront jugés par contumace », rétorque le procureur.

« Politiquement, le pouvoir peut se servir de cette procédure comme d’un levier dans les négociations », fait remarquer un observateur. Dès lors ne risque-t-elle pas de mettre en péril le processus de paix ? « C’est une question d’opportunité, admet le procureur. Il sera sans doute nécessaire d’attendre les conclusions du dialogue national avant d’ouvrir le procès. »

 

 

Centrafrique: le mandat de la Minusca renouvelé pour un an de plus

 

https://www.rfi.fr/ 13/11/2021 - 04:57 Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

La Minusca, l’une des plus importantes missions de maintien de la paix de l’ONU a été renouvelée pour un an vendredi 12 novembre par le Conseil de sécurité. Et le renforcement des troupes décidé en 2020 est bien confirmé pour 12 mois de plus. Mais la Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote.

Deux abstentions sur le renouvellement du mandat de la Minusca, et des accusations importantes de l’ONU même pas mentionnées dans le texte. La Russie a expliqué s’être abstenue à cause de « scandales » concernant la Minusca. Les États-Unis ont eux regretté que les violations des droits humains des mercenaires russes Wagner aient dû être passés sous silence, ainsi que l’attaque du 1er novembre commise contre le bus de casques bleus égyptiens, qui a essuyé les tirs de la garde du président Touadéra.

Accompagner le cessez-le-feu

L’ambassadeur français Nicolas de Rivière a mis en garde contre Wagner à l’issue de la réunion : « La présence de Wagner en Centrafrique est profondément déstabilisante. Elle constitue un facteur de guerre et non un facteur de paix. Les preuves s’accumulent sur les exactions commises par ce groupe : les arrestations extrajudiciaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et basées sur le genre, les menaces exercées contre des défenseurs des droits de l’Homme, les entraves à l’accès humanitaire. Tout cela est inacceptable et bien documenté. »

Il a rappelé que la Minusca était renouvelée pour accompagner le cessez-le-feu déclaré le 15 octobre par le président Touadéra.

 

Nouvelles nationales sur RFI
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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 02:14
En Centrafrique, une Minusca prolongée mais affaiblie

 

Lu pour vous

 

https://www.lemonde.fr/ Publié le 16 novembre 2021 à 19h59 Par Camille Laffont (Bangui, correspondance)

Dans un pays au bord du chaos, le mandat de la mission de l’ONU est empoisonné par de fortes tensions avec le gouvernement de Bangui et ses partenaires russes.

En République centrafricaine, les crises se succèdent, la Minusca demeure. En dépit des pressions locales, internationales et de son impopularité pour n’avoir pas pu éteindre la guerre civile déclenchée en 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé pour un an, vendredi 12 novembre, le mandat de la mission des Nations unies en Centrafrique.

Quelques jours plus tôt, le 1er novembre, dix casques bleus égyptiens avaient été blessés par des tirs de la garde présidentielle à proximité de la résidence du chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra. Le lendemain, la ministre des affaires étrangères, Sylvie Baïpo Témon, publiait un communiqué accusant le bus des casques bleus d’avoir tué une jeune fille et appelait à renégocier les accords de siège passés avec les Nations unies afin d’obtenir davantage de contrôle sur les allées et venues des personnels onusiens.

Lire aussi  Centrafrique : l’ONU réclame une enquête après l’attaque contre des casques bleus à Bangui

La Minusca est un bouc émissaire idéal, certes, mais sa mauvaise réputation n’est pas toujours usurpée. Dernier scandale en date, la justice portugaise a révélé le 8 novembre qu’elle soupçonnait plusieurs membres des forces spéciales portugaises – l’élite de la mission onusienne et son seul contingent à disposer des moyens d’une armée occidentale – de s’être livrés à un trafic de diamants pendant leur déploiement entre 2018 et 2019.

Le naufrage de l’opération « Sukula »

Depuis son arrivée dans le pays, en 2014, puis la fin de l’opération militaire française « Sangaris », en 2016, la Minusca, forte de 14 275 casques bleus, assure une sécurité relative, favorise le dialogue entre les parties, construit des ponts et rénove des bâtiments publics. Elle appuie aussi le redéploiement des fonctionnaires et l’organisation des élections. Malgré tout, il est difficile de trouver un Centrafricain qui n’exprime pas son exaspération face à la passivité de certains contingents.

La lourde machine onusienne est jugée incapable de s’adapter aux réalités d’un terrain mouvant et éminemment complexe : les Centrafricains n’ont pas oublié le naufrage de l’opération « Sukula », en 2018, au cours de laquelle la Minusca avait tenté de s’attaquer frontalement aux groupes d’autodéfense à dominante musulmane du quartier PK5, à Bangui. Une opération instrumentalisée par ces gangs, qui l’avaient présentée comme une attaque contre les musulmans, replongeant la capitale dans de violents affrontements communautaires.

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Aujourd’hui encore, la Minusca est chargée de « faciliter » l’accord de paix moribond de Khartoum signé en 2019 entre le gouvernement et quatorze groupes armés qui ont rivalisé de mauvaise foi dans l’application du texte – les principaux signataires sont depuis décembre en rébellion ouverte. Le mandat délivré par le Conseil de sécurité lui avait également demandé d’« appuyer » l’organisation des élections présidentielle et législatives de décembre 2020, sans prévoir que les rebelles lanceraient leur offensive quelques jours avant le scrutin, empêchant les deux tiers des électeurs d’accéder aux bureaux de vote dans les fiefs de l’opposition.

Le président Touadéra a été réélu de justesse au premier tour avec 53 % des voix et malgré des accusations de fraudes massives. « On a l’impression qu’il n’y en a que pour le président et les groupes armés, qu’on ne sert à rien et que la démocratie ne sert à rien. C’est une erreur à rectifier », juge Anicet-Georges Dologuélé, arrivé deuxième à la présidentielle.

Les nouveaux alliés russes de Bangui

L’offensive rebelle a provoqué l’envoi en renfort de plusieurs centaines de paramilitaires du groupe russe Wagner, venus au secours du pouvoir dans le cadre d’un accord de défense bilatéral. De nouveaux alliés jugés indispensables par le régime et avec lesquels les Nations unies ont collaboré - bien que la Minusca le réfute - , suscitant d’importantes tensions en interne, en dépit de rapports de ses propres agents et d’organisations des droits humains sur les exactions qu’auraient commises les membres de cette société privée liée à un proche du Kremlin et dont l’existence fait l’objet d’un déni de la diplomatie russe. Ulcéré, le gouvernement centrafricain évoque de simples « allégations », en attendant les conclusions d’une commission d’enquête nationale.

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Les journalistes et les organisations des droits humains n’ayant pratiquement plus accès aux zones de conflit, la Minusca est la seule encore capable d’appuyer des enquêtes ou de protéger des témoins. Elle est ainsi devenue la cible favorite des trolls pro-russes. Des manifestations sont régulièrement orchestrées devant ses bases. Les incidents avec les forces alliées se sont multipliés sur le terrain. Les rapports onusiens font état de véhicules fouillés, de patrouilles empêchées, de menaces verbales et physiques… L’efficacité de la mission s’en est trouvée amoindrie : selon plusieurs sources internes, elle reçoit moins d’informations et se déplace moins facilement dans certaines zones sensibles.

Face à ces pressions, la Minusca dispose d’une marge de manœuvre réduite. Le Conseil de sécurité est divisé. Certains donateurs occidentaux, France en tête, s’agacent de l’emprise des mercenaires russes et souhaiteraient plus de conditions à l’aide au développement. Mais la Russie et la Chine suivent la ligne du gouvernement centrafricain et se sont abstenues de voter le renouvellement du mandat.

« Le pays n’a pas accès à ses ressources »

Au téléphone, Sylvie Baïpo Témon assume une diplomatie « franche ». Elle se défend de tout acharnement contre la Minusca, balaye les accusations d’ingérence russe et argue d’un problème de définition des priorités. « On exige du gouvernement d’avoir une bonne gouvernance, d’assurer la traçabilité des armes, de promouvoir les femmes… Tout cela est réalisable dans un cadre de vie classique, mais la Centrafrique n’en est pas encore là, assure cette ancienne analyste financière de la BNP. Le pays n’a pas accès à ses ressources, qui sont aux mains des groupes armés. Le premier enjeu, c’est la stabilité et la sécurité. »

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En la matière, le pouvoir ne semble faire confiance qu’à ses nouveaux alliés. Malgré les pressions internationales et celles de l’Angola, médiateur régional qui le pousse à la négociation avec l’ex-président François Bozizé (désormais installé à N’Djamena, au Tchad), le gouvernement refuse de dialogue avec les leaders des groupes armés, qui préparent déjà une nouvelle offensive pour la saison sèche. Mardi, onze civils ont encore été tués au cours d’affrontement entre forces gouvernementales et rebelles, selon l’AFP. La plupart des acteurs internationaux et nationaux s’accordent à dire que la présence dissuasive des casques bleus reste l’un des seuls verrous qui empêchent le pays de sombrer dans le chaos à court terme.

Camille Laffont (Bangui, correspondance)

 

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 02:11
INVITÉ AFRIQUE : Sylvie Baïpo Témon Ministre des Affaires étrangères (RCA)
INVITÉ AFRIQUE : Sylvie Baïpo Témon Ministre des Affaires étrangères (RCA)

 

 

S. Baïpo Témon (RCA): «En cas de renouvellement de la Minusca, il faut mettre l'accent sur l'efficacité»

https://www.rfi.fr/  

À New York, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit ce vendredi 12 novembre 2021 pour débattre et voter sur le renouvellement de la Minusca, la mission des Nations unies en Centrafrique. Ce vote intervient dans un contexte tendu, deux semaines après que des éléments de la garde présidentielle ont ouvert le feu sur un bus des Nations unies, blessant 10 policiers égyptiens. Une jeune fille a également perdu la vie dans cet incident. Contexte tendu également entre la RCA et ses partenaires internationaux, qui dénoncent l’emprise de la société militaire privée Wagner sur le pays, où ses hommes sont accusés de graves violations des droits de l’homme. Relations tendues encore avec ses voisins, qui abritent les principaux leaders des groupes armés en activité dans le pays. Sylvie Baïpo Témon, ministre centrafricaine des Affaires étrangères, est l’invitée de RFI. Elle détaille la position du gouvernement sur le renouvellement du mandat de la Minusca, dont elle juge assez sévèrement le bilan. 

RFI : Aujourd’hui, le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Le gouvernement souhaite-t-il que ce mandat soit renouvelé, abrogé ou modifié ? La Minusca doit-elle restée en Centrafrique ?

Sylvie Baïpo Témon : Nous sommes toujours dans une situation difficile et assez préoccupante. Donc, nous avons besoin d’appui pour retrouver la paix et la sécurisation du pays, de la République centrafricaine. Donc, dans ces termes-là, la République centrafricaine a besoin des appuis au niveau de la communauté internationale, tant au niveau multilatéral qu’au niveau bilatéral. Si renouvellement il doit y avoir, il faut mettre l’accent sur l’efficacité parce que, effectivement, nous avons une opération de maintien de la paix qui est là depuis 2013, mais nous avons aussi vu que fin 2020, une nouvelle rébellion se créait et arrivait jusqu’aux portes de la République centrafricaine. Donc, dans ces cas-là, il faut absolument se poser pour voir ce qu’il nous faut améliorer, ce qui n’a pas marché, comment on peut travailler mieux parce que, aujourd’hui, la durée de rétablissement de la paix en République Centrafricaine crée un certain nombre de frustrations.

Il y a deux semaines, la garde présidentielle devant la résidence du chef de l’État ouvrait le feu sur un bus des Nations unies blessant dix policiers égyptiens qui étaient désarmés. Le bus dans sa fuite a percuté une jeune femme qui est décédée par la suite. Où en est-on actuellement de cette affaire ?

La République centrafricaine va remettre un rapport aux Nations unies. Un incident malheureux qui n’aurait pas dû avoir lieu si l’ensemble des procédures avaient été respectées. Nous avons un accord de siège, justement qui nous lie à la Minusca. Cet accord de siège, dans son article 12, précise que les déplacements de personnels, de bagages, de matériel autre, doit être avisé auprès du ministère des Affaires étrangères afin que des dispositions soient prises.

La Minusca a demandé une autopsie du corps de la victime. Pourquoi n’a-t-elle pas été réalisée ?

La demande a été faite tardivement. C’est une jeune fille qui appartient à une famille, la famille a pris des dispositions autres. Elle n’a pas été tenue informée d’une volonté de vouloir faire une autopsie. Donc, il faut juste respecter cette mémoire et respecter la volonté de la famille.

Au début de ce mois, les autorités tchadiennes ont confirmé sur RFI la présence à Ndjamena de l’ancien président François Bozizé qui a depuis pris la tête de la rébellion de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) l’an dernier. Cette présence dans ces pays voisins, est-ce qu’elle vous inquiète, est-ce qu’elle vous semble plus de nature à ramener la paix, est-ce qu’elle représente une menace ?

L’idéal, ce serait de pouvoir mettre la main sur ces… parce qu’un criminel, c’est un criminel. Il faut passer par la case justice. Si d’autres solutions sont proposées au nom de la paix par les organisations sous-régionales, dans ce cas-là, il faut qu’elles aillent jusqu’au bout de cela et qu’elles soient explicitées de manière claire aux autorités centrafricaines, mais également à l’opinion nationale et internationale.

La Centrafrique connaît actuellement de graves difficultés économiques. Le Fonds monétaire international (FMI) refuse encore de signer le nouveau programme. Quelles sont aujourd’hui les exigences des bailleurs de fonds ?

C’est toujours le même sujet : la présence de mercenaires, la présente de sociétés privées. On nous accuse d’avoir signé avec une société privée de mercenaires. Qui du gouvernement centrafricain a signé ? Quand on signe quelque chose, il y a quelqu’un qui signe. Quelle est cette personne qui a signé ? Tous les pays occidentaux, les grandes puissances ont des sociétés privées. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est que nous soyons ensemble, solidaires, face à l’ennemi commun qui sont les groupes armés.

Paris a récemment bloqué son aide budgétaire et certains de ses programmes en raison, selon le quai d’Orsay, de campagnes anti-françaises qui seraient menées par la Russie en Centrafrique, c’était il y a déjà six mois. Où en est-on aujourd’hui ? Est-ce que le dialogue est rompu entre Bangui et Paris ?

Le dialogue n’est pas rompu, en tout cas, pas par la partie centrafricaine parce que toutes les décisions qui ont été prises par la partie française ont été faites de manière unilatérale. Quelle campagne anti-française ? Est-ce qu’un ressortissant français a été enlevé, a été martyrisé, a été torturé ? Il y a eu des appels à manifestations sur les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux, ce n’est pas la réalité des choses. Est-ce que cette manifestation s’est réellement passée en République centrafricaine ? Non. Donc, acceptons de travailler ensemble.

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 02:08
Le mandat de la Minusca renouvelé pour un an de plus

 

Centrafrique: le mandat de la Minusca renouvelé pour un an de plus

 

https://www.rfi.fr/ 13/11/2021 - 04:57 Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

La Minusca, l’une des plus importantes missions de maintien de la paix de l’ONU a été renouvelée pour un an vendredi 12 novembre par le Conseil de sécurité. Et le renforcement des troupes décidé en 2020 est bien confirmé pour 12 mois de plus. Mais la Russie et la Chine se sont abstenues lors du vote.

Deux abstentions sur le renouvellement du mandat de la Minusca, et des accusations importantes de l’ONU même pas mentionnées dans le texte. La Russie a expliqué s’être abstenue à cause de « scandales » concernant la Minusca. Les États-Unis ont eux regretté que les violations des droits humains des mercenaires russes Wagner aient dû être passés sous silence, ainsi que l’attaque du 1er novembre commise contre le bus de casques bleus égyptiens, qui a essuyé les tirs de la garde du président Touadéra.

Accompagner le cessez-le-feu

L’ambassadeur français Nicolas de Rivière a mis en garde contre Wagner à l’issue de la réunion : « La présence de Wagner en Centrafrique est profondément déstabilisante. Elle constitue un facteur de guerre et non un facteur de paix. Les preuves s’accumulent sur les exactions commises par ce groupe : les arrestations extrajudiciaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et basées sur le genre, les menaces exercées contre des défenseurs des droits de l’Homme, les entraves à l’accès humanitaire. Tout cela est inacceptable et bien documenté. »

Il a rappelé que la Minusca était renouvelée pour accompagner le cessez-le-feu déclaré le 15 octobre par le président Touadéra.

 

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 02:04
ONU : huis clos électrique pour le renouvellement de la Minusca

 

Lu pour vous...

 

La Lettre du Continent. Édition du 12/11/2021. 

 

ONU : huis clos électrique pour le renouvellement de la Minusca

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU renouvelle ce vendredi le mandat de la Minusca. Les discussions entamées dès le mois d'octobre se sont déroulées dans un climat difficile, alors que Moscou tente d'alléger l'embargo sur les armes.

Le tout dans un contexte tendu entre Bangui et la mission onusienne.

"Un mandat plus robuste" : c'est le maître mot, à Bangui comme à New York, qui domine les discussions du Conseil de sécurité des Nations unies relatives au renouvellement du mandat de la Minusca. Déjà, en mars dernier, le Conseil de sécurité avait décidé d'augmenter les effectifs de la mission d'un millier de casques bleus supplémentaires. Une leçon tirée de l'attaque de décembre 2020 des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) de François Bozizé. Partie de l'arrière-pays, la CPC était parvenue à atteindre les portes de Bangui en février dernier.

Composante aérienne

Débordée, la Minusca avait été contrainte localement de collaborer ponctuellement avec les Forces armées centrafricaines (FACa), mais surtout également avec les "instructeurs russes" de la société Wagner, présents auprès de l'armée centrafricaine. Une situation qui avait suscité un embarras considérable à New York et avait mis à mal le patron de la mission Mankeur Ndiaye et sa numéro 2, Denise Brown.

La mission ambitionne désormais de renforcer ses composantes stratégiques - notamment les forces d'intervention rapides, plus souples -, capables de se projeter rapidement dans le pays. Au sein de la Minusca, les contingents népalais et portugais interviennent déjà dans ce cadre. La composante aérienne doit elle aussi être renforcée. Bangui s'est plaint à plusieurs reprises ces dernières semaines d'un déficit de la mission onusienne en la matière. Le déploiement à venir des casques bleus tunisiens doit ainsi apporter une première réponse.

La Minusca a connu des turbulences ces derniers mois. Le contingent de Gabonais de 450 hommes n'a toujours pas été remplacé après son départ contraint à la suite d'accusations d'agressions sexuelles. Le contingent marocain - qui a fait l'objet de très violentes attaques depuis 2014 - réfléchit quant à lui à réduire sa contribution. Des sujets qui ont été discutés lors de la réunion à New York des pays contributeurs à la Minusca, le 3 novembre. Le Togo, le Sénégal, la Tunisie et, dans une moindre mesure, la Côte d'Ivoire restent positionnés pour déployer des hommes au sein de la force onusienne.

Désaccord sur l'embargo, le panel des experts et les sanctions

Mais la rivalité entre Moscou et Paris a plané sur l'ensemble des discussions. Moscou a ainsi tenté de profiter des débats pour introduire dans le texte un assouplissement de l'embargo au sujet des armes de 16 mm et des mortiers de 60 mm. Depuis juillet, leur importation est soumise à dérogation, obligeant à solliciter plusieurs mois auparavant une autorisation préalable du Conseil de sécurité (AI du 12/07/21).

La Russie plaide désormais pour la mise en place d'une simple "notice informationnelle" à communiquer à l'organe onusien seulement un mois avant. La demande a peu de chances d'être acceptée par les autres Etats membres, à commencer par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Le renouvellement du panel des experts sur la République centrafricaine est par ailleurs bloqué par la diplomatie russe. Celle-ci doit donner son aval, comme tous les Etats membres du Conseil de sécurité, sur le profil des experts recrutés. Mais les dossiers sont bloqués à Moscou, en attente de validation, manière de répondre au précédent rapport du panel, sorti au mois de juin. Il accusait les "instructeurs russes" d'exactions contre les civils, au même titre que les groupes armés.

Dans ce contexte de désaccord entre Etats membres, un accord sur de nouvelles sanctions contre des responsables du régime ou des groupes armés est peu probable. C'est ainsi que l'opposant Karim Meckassoua, pourtant pointé du doigt lors du dernier rapport des experts pour son implication au sein de la CPC, est en train d'échapper à des sanctions. En exil depuis sa destitution parlementaire, l'ancien président de l'Assemblée nationale reste toujours actif en Afrique centrale.

La Minusca et le gouvernement centrafricain à couteaux tirés

Les discussions new-yorkaises se sont déroulées dans un climat explosif entre Bangui et la Minusca. Le 1er novembre, la garde présidentielle a tiré sur un bus de la Minusca s'étant égaré aux abords de la résidence présidentielle, faisant dix blessés côté égyptien. Une adolescente est morte dans la confusion, heurtée par le véhicule onusien.

Très vite, l'affaire a pris une tournure politique. Le secrétaire général Antonio Guterres a "fermement condamné" l'incident et exigé une enquête. La ministre centrafricaine des affaires étrangères Sylvie Baïpo-Témon a vertement accusé la Minusca d'être elle-même responsable de l'incident.

Les principaux relais proches du pouvoir ont intensément exploité le drame pour dénoncer la mission. Une manifestation de quelques personnes a ainsi été organisée cette semaine devant le QG de la mission, filmée par deux journalistes de RIA FAN, agence de presse proche de Wagner. Des panneaux "Minusca dégage" étaient notamment montés sur un pick-up de la gendarmerie centrafricaine.

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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 19:43

 

Lu pour vous

 

By Rédaction Africanews et Samuel Thierry Nzam 30 oct

En Centrafrique, la région de Mbata est principalement une zone forestière, dans laquelle plusieurs milliers de personnes vivent surtout de l'agriculture et de la chasse.

Les habitants ne disposent pas d’assez de moyens pour se rendre dans les hôpitaux et dans les centres de santé, où les soins sont chers. Leurs traitements reposent donc sur la pharmacopée, une médecine à base des racines, des feuilles et des écorces d’arbres.

"Tous nos produits viennent de la forêt, nous sommes en danger, car ils ont tout détruit, les grands arbres comme des petits", explique Paul Mamba, chef du campement.

Dans cette région du sud de la Centrafrique, la déforestation, causée par les sociétés forestières, mais aussi clandestine, handicape les habitants de Mbata et de ses environs en détruisant les essences médicales.

Odyssin Okaboubka, spécialiste de la pharmacopée et maire de la commune, ne trouve plus des produits nécessaires pour soigner ses patients.

"Vous savez que la forêt regorge d'une pharmacie, avec les ressources que nous pouvons soutirer de la forêt, on peut avoir des médicaments, la forêt est la base de tout. Notre regret, c’est que les sociétés, nos parents, qui font les sciages artisanaux, sont à l’origine de la déforestation."

Les habitants se plaignent également du fait que cette déforestation agit sur le changement climatique dans leur région. Les arbres leur permettant de s'abriter pendant qu'ils travaillent en extérieur.

"La conséquence sur la population, c’est la sécheresse, c’est le changement climatique, ce qui fait que ce n’est plus comme avant", dit Joseph De-Pesquinou, le responsable de la protection de l'environnement.

Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu contre l'exploitation forestière abusive et les habitants ne savent plus quoi faire.

Le gouvernement centrafricain célèbre chaque année une journée nationale de l’arbre pour la protection de l’environnement, des journées auxquelles le président est régulièrement présent et ne cesse d’attirer l’attention des acteurs de la déforestation.

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