L’OUBANGUI‐Chari de la colonisation devenu République Centrafricaine, ainsi dénommé par le Président fondateur Barthelemy Boganda renferme toutes les valeurs qu’un pays peut posséder pour évoluer dans l’harmonie parfaite. Mais, une vision sporadique de Centrafrique de l’indépendance à ce jour met en exergue ce « PARADOXE » à la fois inattendue et incompréhensible.
Eveil politique
Du temps de l’Afrique Equatoriale Française, Barthelemy Boganda fut l’un des premiers leaders charismatique de cette époque. Ses qualités de leadership l’on porté à la haute fonction de président du grand Conseil de l’Afrique Equatoriale Française à Brazzaville. Panafricaniste convaincu, il projeta la création des États Unis de l'Afrique latine (l'Angola, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, la République du Congo, la République centrafricaine, le Tchad, le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale.). Ce projet a été mal perçu et n’a pas abouti. Cet échec n’ayant pas été complètement effacé dans l’esprit de B. Boganda, il fait dénommer le territoire de l’Oubangui Chari la « République Centrafricaine », laissant ainsi la porte ouverte pour une éventuel fusion ou fédération dans l’avenir. Ce projet audacieux était prématuré et Boganda n’eut point le temps de mener ce combat.
La République Centrafricaine Leadership hier avec Boganda est aujourd’hui télé gérée et reléguée au dernier des rangs des pays ayant obtenus leur indépendance à cette époque coloniale.
La RCA, cadre agréable. Beau pays, au paysage varié, du climat subéquatorial à la zone sahélienne boisée il faisait bon y vivre. Ainsi Centrafrique était appelée la « Suisse africaine ».
La capitale Bangui, « ville de Pari » d’antan n’est plus que ruine et notamment dans ces quartiers périphériques où la vie y est incertaine.
Structure administrative
Le découpage du territoire national en région (5) préfectures (16) sous-préfecture et postes de contrôle, facilitait l’administration. Ajouté l’administration communale, la gestion de la nation était réglementée et contrôlée par les cadres et les personnels adéquats.
Actuellement où en est l’administration ? Les structures pour la plupart inexistantes et les personnels absents aux postes pour raison d’insécurité et non-paiement de salaire, laissent entrevoir une situation chaotique et anarchique de l’arrière-pays.
Situation économique
La Centrafrique, ce pays aux richesses insolentes répandues sur l’ensemble du territoire national abrite une population des plus pauvres de la terre.
Le sous-sol est truffé de pierres et métaux précieux ; des minerais de toute nature, des gisements de pétrole qui font l’objet de convoitise; l’uranium, ce fameux minerai stratégique…
La surface de la Centrafrique est aussi riche que son sous-sol.
‐ Les forêts primaires aux essences précieuses régulièrement exploitées vers des destinations inconnues ne génèrent apparemment aucune retombée profitable au Pays.
‐ le sol sur tout l’entendu du territoire national est fertile et copieusement arrosé. Il offre ainsi à l’agriculture un cadre extrêmement favorable à la production non seulement pour les besoins du pays, mais aussi de l’exportation. Or jusqu’en 2014 les moyens de cette agriculture demeurent encore primaires et rustiques.
Maintenant quand vient s’installer l’insécurité avec les conséquences qu’on connait, la pèche et l’élevage sont aussi réduits à leurs minimum, l’on devine facilement l’effet néfaste sur la population : pauvreté, famine etc.
‐ La République Centrafricaine est un pays bien arrosé : des fleuves et rivières avec débits abondants ; une pluviométrie forte.
Tous ce réseau fluvial offre des voies de navigation et surtout des sources d’énergie hydraulique. Des chutes et cascades se trouvent ca et la sur l’étendue du territoire. Il faut citer la MBALI à Boali qui alimente la capitale Bangui. L’énorme barrage de Mobaye qui développe une quantité incommensurable d’électricité non utilisée. Les puissantes chutes de la Kotto à Kembé pourraient alimenter en énergie jusqu’au Soudan. En dépit de toutes ces potentialités, la Centrafrique n’est pas électrifiée. La capitale Bangui est alimentée quelques heures par jour et vit au rythme des délestages plurisectoriels.
L’état des services de santé ne répond plus aux normes minimums pour assurer la couverture de la population.
Les structures sanitaires sont dans un état de délabrement avancé déjà au niveau des hôpitaux dits de référence de la capitale.
Ces « hôpitaux universitaires » manquent cruellement d’équipements adéquats de leurs attributs (notamment plateaux techniques performants et modernes).Quelques rares malades avec moyens financiers sont orientés vers les pays limitrophes. Le reste de la population est abandonné à son propre sort.
Les établissements de l’arrière-pays (des hôpitaux généraux aux Centre de santé en passant par les hôpitaux préfectoraux et de districts) désertés et déshérités ne font que figuration.
Dans les années 1980 jusque vers le début 1990, la couverture vaccinale atteignait un taux de plus de 70%. Ce qui valut à l’OMS de designer la RCA pays collaborateur.
Les taux de morbidité et mortalité étaient relativement modérés
Les ressources humaines ;
L’Université de Bangui à connu ses périodes de gloire dans les années 1970 à 1990 ou la paix et la sécurité régnaient et où il faisait bon vivre. Les différents établissements encadrés par des jeunes professeurs motivés et enthousiastes mus par une saine émulation dispensaient des enseignements de très bon niveau.
La Facultés des Science de la santé est l’un des établissements phares dont la valeur et la réputation transcendaient les limites nationales voir régionales. Les médecins issus de la FACSS étaient compétitifs sur le plan international. Un certain nombre sont installés en France et ailleurs.
Or avec cette situation récurrente des troubles graves jusqu’aux guerres permanentes, l’enseignement et la formation, dans le cadre de l’Education nationale et de l’Enseignement Supérieur sont devenus aléatoires.
Cependant, la RCA dispose d’un grand nombre d’intellectuels de haut niveau qui hélas sont dispersés aux quatre coins du monde :
- Manque d’accueil ou d’intéressement, de ceux ayant terminé leurs cursus
- Les conditions de travail en inadéquation avec le niveau de formation reçue etc.
- Manque de débouché professionnel.
- Et surtout, l’hémorragie la plus grave et plus récente est l’exil des cadres et intellectuels compétents et expérimentés. Ils ont abandonné ce pays qu’ils aiment tant et auquel ils doivent beaucoup. Ils y étaient contraints car il leur fallait préserver leur vie. La Centrafrique s’est trouvée ainsi privée de précieux services et savoir faire.
La dégradation profonde du pays touche gravement les structures routières rendant les voies de communications avec l’arrière-pays extrêmement difficiles.
L’apogée est atteint par l’invasion des hordes de mercenaires venus de toutes parts, tuant , violant , pillant et détruisant tout sur leur passage, ont tour à tour réduit la Centrafrique à néant. La RCA est de devenue presque un Etat sans Etat
Les conséquences logiques sont la mort de l’économie avec manque d’échange et de ravitaillement réciproques avec la capitale ; l’accès aux soins médicaux est devenu aléatoires. L’agriculture et l’élevage sont réduits à l’état de production familiale. Pour le comble de malheur de ce département, la guerre s’est installée de façon chronique dans les provinces et empêche les paysans de vaquer à leurs activités.
La plupart des habitants vivent dans des campements protégés pour échapper aux exactions des groupes armés qui sévissent sur l’ensemble du territoire. Ils sont ainsi exposés à la famine et à la malnutrition, la promiscuité, vecteur de maladies contagieuses transmissibles.
Comme conséquence logique le sous-développement et le paupérisme constituent le fléau dramatique qui meurtrit la population rurale sans épargner celle de la capitale.
Mais pourquoi cette descente aux enfers ?
Depuis plus de deux décennies la RCA est entrée dans un cycle de troubles politico‐militaires. Ces périodes étaient marquées par l’instauration d’une pseudo‐démocratie privilégiant des intérêts privés au détriment de la cause nationale, laquelle est complètement ignorée. Des mascarades d’élections ont conduit à la confiscation du pouvoir de l’Etat. L’on devine aisément la kyrielle des événements malheureux menant irrémédiablement à la catastrophe que vit le pays actuellement : des mutineries, des soulèvements de la population ayant déclenché des répressions sanglantes ; La guerre civile a désorganisé voir détruit toute structure de la société centrafricaine. Le brassage de la population, le mariage inter‐ethnique qui sont les éléments qui constituent le ciment de l’unité du peuple de la RCA sont rudement mises à l’épreuve pour céder place au tribalisme et clanisme primitifs, et glisser vers le régionalisme.
En 2006, les estimations du PNUD indiquaient que plus du tiers de la population centrafricaine vit avec moins d’UN DOLLAR par jour et la malnutrition touche plus de 50%. Le chômage atteint environ 60% des centrafricains en activité, notamment la jeunesse.
Le taux d’alphabétisation du secteur primaire arrive à peine à 40,7% Cette situation en 2006 était déjà très alarmante comme montrent ces indicateurs. Or neuf années ce sont écoulées, sans cesse émaillées de graves troubles tels que l’on connait. Les drames de ces dernières périodes ont atteint l’apothéose jamais imaginée.
La crise humanitaire et des droits de l’homme arrivent à un niveau de gravité telle que, de mémoire d’homme, on n’ait jamais connu et qu’on ne pouvait jamais s’y attendre, notamment en Centrafrique.
L’accès aux populations de l’arrière-pays est plus que difficile du fait des mauvais états des infrastructures routières et lesquelles aussi truffés d’embuches de toutes sortes. Il en découle un état de famine chronique et un accès aux soins quasi impossible.
Des crimes de toutes natures sont impunément perpétrés et dans une indifférence méprisante.
Pays de paradoxe ?
Certes, les richesses immenses connues, correctement exploitées pouvaient permettre un développement convenable du pays et un niveau de vie acceptable de la population d’un peu plus de quatre millions de centrafricains
Or la réalité est toute autre. La RCA est restée un des pays les plus pauvres au monde. Le recensement du PNUD place la Centrafrique 172eme pays sur 177 en ce qui concerne l’Index de Développement Humain pour l’année 2006. En 2007 le taux de mortalité infantile s’élève à 132 pour 1000 ; une très faible expérience de vie de 40 ans pour les hommes et 45,7 pour les femmes. Ces indicateurs doivent être actuellement catastrophiques, l’on imagine bien.
Or depuis fort longtemps la RCA survit sous « perfusion » grâce aux généreux donateurs étrangers et des pays amis.
La Centrafrique est entrée de plain‐pied dans la guerre, une guerre chronique et dévastatrice, qui ne voit pas bien sa fin.
Il est bien évident que chaque épisode de troubles creuse d’avantage la tombe de la Centrafrique. Les indicateurs déjà alarmants en 2006 doivent allumer maintenant plus que rouge, et peut être « noir ».
Cependant un important contingent des forces internationales (ONU, EUFOR, France avec les forces Sangaris, etc.) sont sur place. Ces forces avec de grands moyens que l’on connait sont là et bien là.
Et comme disait un des maitres de médecine au chevet d’un grand malade :
« tout va bien, mais rien ne marche ». Voilà une situation quasi apocalyptique qui interpelle tous les centrafricains. Cela s’adresse plus particulièrement à ceux qui ont pour profession de foi de « rassembler tous les centrafricains du nord au sud et de l’est à l’ouest dans la démocratie vraie. C'est‐à‐dire les militants et les amis du Rassemblement Démocratique Centrafricain », ce parti qui a fait ses preuves.
Devant une telle situation, le RDC doit s’interroger. Il doit s’engager d’avantage pour le destin de notre pays. Car il en a les moyens : l’expérience de douze années de gestion saine d’exercice de pouvoir, paisible et prospère ; il a des moyens humains capables de jouer le bon rôle à tous les niveaux dans la gérance de notre pays. Le rayonnement du RDC n’a pas laissé des gens indifférents au‐delà des frontières de Centrafrique.
Militantes, militants, cher soeurs et frères du RDC, levons nous comme un seul homme et prenons à bras le corps le destin de notre REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE que nous aimons bien. Car il est temps.
Président de la fédération France Europe Amérique du RDC
Professeur Raymond Max SIOPATHIS