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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 12:30

 

 

 

Par Pierre Pinto RFI  24-03-2015 à 09:16

 

En Centrafrique, les consultations à la base sont terminées. Elles doivent nourrir le Forum de Bangui prévu fin avril, mais dont l'organisation a déjà pris beaucoup de retard. Ces retards hypothèquent la tenue des élections dans les délais espérés, c'est-à-dire avant le mois d'août. Le calendrier est-il tenable ? Que ressort-il des consultations ? Comment réorganiser l'armée centrafricaine moribonde ? Interrogée par Pierre Pinto et Bertrand Haeckler, la présidente de transition Catherine Samba-Panza répond à toutes ces questions.

 

RFI : Les consultations populaires à la base se sont achevées. Que retenez-vous des doléances que les Centrafricains ont exprimées ?

 

Catherine Samba-Panza : Ce processus de consultation populaire, à la base, est une véritable innovation, car j’ai voulu sortir des sentiers battus en me disant que le processus de réconciliation ne concerne pas que l’élite et qu’il fallait, pour une fois, obtenir leur ressenti de la situation véritable, leurs préoccupations et surtout leurs solutions de sortie de crise.

 

Cela a été un véritable succès, car toute la population a adhéré. Et dans les 16 préfectures, ce qu’il en est ressorti concerne vraiment leur vécu. C'est-à-dire les problèmes de sécurité, les problèmes humanitaires, les problèmes de justice, de développement, de pauvreté et surtout les problèmes de réconciliation. Cela est très important parce que c’est en fait la base nourricière de ce qui va être dit au Forum national de Bangui.

 

Tout le monde attend ici, en Centrafrique, ce Forum, mais dans l’esprit de beaucoup c’est assez flou. Comment concevez-vous ce Forum ?

 

D’abord, le Forum ne sera pas une occasion pour remettre en cause les institutions de la transition. Au cours de ce Forum, les Centrafricains vont ensemble regarder derrière eux pour savoir comment ils ont fait pour arriver à cette difficile cohabitation, mais surtout avoir une vision pour l’avenir. Qu’est-ce que nous voulons faire de notre pays ? Comment voyons-nous notre pays dans les 20-25 ans qui vont venir ? Comment allons-nous faire pour réapprendre à vivre ensemble ? Comment éviter les erreurs du passé en terme de gouvernance et en terme politique ?

 

Les Centrafricains attendent beaucoup de ce Forum parce que ce sera l’occasion, pour eux, de se dire la vérité, de donner des explications de ce qui les a amenés où ils sont arrivés aujourd’hui, les raisons qui les ont poussés à commettre des exactions. Mais par-dessus tout, il sera question de la justice et de la réparation pour pouvoir faire le deuil de tout ce qui s’est passé.

 

Le groupe international de contact (GIC) s’est réuni la semaine dernière et a donné globalement un « satisfecit » à la transition, mais il a aussi plaidé pour une accélération de la feuille de route.

 

Le groupe de contact a raison. Effectivement, beaucoup reste encore à faire. Ensemble, nous avons surtout relevé qu’il était important d’accélérer le rythme de mise en œuvre de la transition, notamment en ce qui concerne le Forum de Bangui qui aurait dû se tenir déjà depuis fin janvier, début février. Cela a pris du retard. Ensuite, il y a avait les élections qui devaient être organisées, au plus tard, au mois de février puisque la fin de la transition était prévue pour le 15 février 2015.

 

Nous avons eu la possibilité d’obtenir une prolongation de six mois de cette transition avec un chronogramme précis. Il nous faut absolument tenir ce chronogramme. Le groupe international de contact a fort opportunément attiré notre attention sur l’obligation de tenir le pari des élections en juin et juillet et surtout la fin de la transition au mois d’août 2015. Est-ce que ce chronogramme est tenable ? Pour le moment, nous avons l’obligation de tout faire et de tout mettre en œuvre. C’est un pari. Il nous faut absolument tenir ce pari.


Et si le pari n’est pas tenu, une nouvelle prorogation de la transition est-elle envisageable ?

 

Il nous faut, ensemble, voir avec les partenaires techniques et financiers, la communauté internationale et les forces vives de la nation, quelles solutions envisager.

Parmi les grands chantiers de la transition, il y a la restauration de l’autorité de l’Etat et notamment sur le plan sécuritaire, ce qui passe par la montée en puissance des forces de sécurité intérieure (police et gendarmerie) et par la réhabilitation des forces armées centrafricaines (FACA). Sur ce point des FACA, dans quelle mesure la communauté internationale vous soutient-elle ?

 

En fait, quand on regarde les diverses résolutions des Nations unies, tout l’accent est mis sur la police et la gendarmerie. Quand on voit les mesures de confiance signées avec Sangaris, il faut absolument appuyer et renforcer la police et la gendarmerie. Pourquoi cela ? Simplement parce qu’on a estimé que les FACA ne répondaient pas aux standards professionnels, que c’était une armée très ethnicisée qui ne répondait pas aux critères de compétence, qu’elle n’était pas républicaine, qu’elle a vécu beaucoup de chocs et qu’il fallait la restructurer. Seulement, nous avons 7 500 hommes, en attendant, qui sont là, qui ne sont pas utilisés et qui sont prêts à apporter leur contribution à la pacification du pays.

 

Nous avons ensemble convenu, avec la communauté internationale, qu’il ne fallait peut-être pas réhabiliter ces FACA avec ses insuffisances, qu’il fallait, certes restructurer dorénavant une nouvelle armée républicaine professionnelle, mais en attendant, utiliser quand même ces hommes qui sont payés et qui ne demandent qu’à travailler.

 

La population centrafricaine a fortement demandé le retour des FACA mais nous, nous avons des engagements. Nous sommes tenus par les résolutions des Nations unies. Alors, nous avons demandé de commencer progressivement à reconstituer une nouvelle armée. Nous sommes arrivés à ce qu’on a appelé un Bataillon d’intervention territoriale (450 éléments) en attendant qu’au Forum de Bangui, on définisse la vision, le format que nous voulons de notre armée et les critères pour le recrutement dans la nouvelle armée.

 

Vous plaidez, régulièrement, pour la levée de l’embargo sur les armes qui pèse sur la Centrafrique. Que vous ont dit les ambassadeurs du Conseil de sécurité qui sont venus vous rendre visite, il y a quinze jours ?

 

Je me suis tout d’abord réjouie que vingt-cinq ambassadeurs du Conseil de sécurité soient venus en République centrafricaine. Pour nous, cela a été un honneur parce que d’abord cela a attiré l’attention du monde. Cela veut dire qu’il y a un intérêt manifesté par la communauté internationale pour ce pays-là. Cela a été l’occasion pour nous, d’expliquer les avancées et les efforts déployés. Nous avons également profité de leur séjour pour attirer leur attention sur nos attentes et notamment sur l’embargo.

 

Il n’y a pas que l’embargo sur les armes, il y a l’embargo économique, il y a également le processus de Kimberley (les diamants) qui nous crée quelques préoccupations. Et sans une levée, au moins partielle, de l’embargo sur ce processus, nous avons des ressources qui seraient difficilement mobilisables pour nous permettre de faire face à nos obligations régaliennes.

 

S’agissant de l’embargo sur les armes, nous avons expliqué qu’il est inadmissible de renforcer nos forces de défense et de sécurité intérieure sans leur donner un armement. En les envoyant ainsi sans armes, ils constituent, en fait, de la chair à canon. Nous pensons qu’il n’est pas indiqué, si nous voulons restaurer l’autorité de l’Etat sur le terrain, de les envoyer sans armement. Je pense que la dernière résolution 2196 a laissé une porte ouverte pour obtenir un allègement de cet embargo puisque dans les zones où nous avons pu dégager les groupes armés dans les bâtiments administratifs, nous avons ensemble convenu de donner quelques moyens en armes aux forces de défense et de sécurité.


Parmi les défis de la transition, il y a également la lutte contre l’impunité et l’arme choisie notamment, c’est une Cour pénale spéciale, une juridiction mixte composée de juges internationaux et centrafricains. Pourquoi avoir choisi cette formule ?

 

C’est une formule qui vient seulement après. Notre volonté de lutter contre l’impunité s’est manifestée d’abord par la réhabilitation des commissariats, des brigades de gendarmerie, des prisons, des palais de justice... C’était très important, car pour respecter la loi, il faut commencer par avoir peur du gendarme. Ainsi, avec l’appui de la communauté internationale, nous avons vraiment équipé la police et la gendarmerie en moyens de travail, en moyens mobiles pour leur permettre d’être davantage présents sur le terrain pour lutter efficacement contre le banditisme.

 

Cela dit, nous avons également des crimes graves commis à grande échelle et qui relèvent du droit international humanitaire. Dans le cadre des accords avec les Nations unies, nous avions signé un mémorandum pour que, en cas d’insuffisance des capacités des autorités centrafricaines à faire face à la lutte contre l’impunité, la communauté internationale devait être à ses côtés, en appui. Nous avons pensé que la mise en place d’une structure pénale mixte était importante pour connaître les crimes les plus graves qui se commettraient en République centrafricaine puisque la mise en place d’un tribunal pénal spécial pour la République centrafricaine était compliquée.

Est-ce que les amnisties sont totalement à exclure ?

 

A chaque processus de réconciliation, nous avons toujours commencé par prendre des mesures d’amnistie générale. Cela fait vingt ans que le cycle de violence ne s’est pas arrêté. Ce sont des initiatives, en fait, qui ne payent pas, mais, par contre, qui frustrent les victimes. C’est vrai, nous voulons aller vers le dialogue, nous voulons aller vers la réconciliation, mais pas au prix de l’impunité.

 

Au sein des groupes armés, beaucoup attendent un programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) avant de déposer les armes. Quand aura-t-il lieu ?

 

L’ancienne stratégie DDR qui avait été mise en place n’a pas atteint ses objectifs. Nous avons pensé qu’il fallait repenser la nouvelle stratégie DDR qui a d’ailleurs déjà bien avancé. Nous l’avons élaborée. Il nous appartient maintenant de voir ensemble, avec les groupes armés et avec la communauté internationale, si la nouvelle stratégie élaborée correspond bien aux attentes et à la nouvelle situation sécuritaire. Vous avez raison de dire que les groupes armés attendent cela impatiemment. Il faut leur donner des opportunités. Il faut que ces groupes armés se rendent compte qu’il y a un avenir, après avoir déposé les armes. Donc, je pense que dans les jours à venir, nous allons réfléchir sur cette nouvelle stratégie DDR en amont du Forum.

 

Comment la transition peut-elle aider à relancer la machine économique ?

 

Pour commencer, la moitié des salariés sont des agents et des fonctionnaires de l’Etat. Chaque agent et chaque fonctionnaire de l’Etat nourrit à peu près dix personnes. Quand nous sommes arrivés à la tête de la transition, notre défi était d’assurer le paiement régulier des salaires, pensions et bourses.

 

Cela dit, nous avons également du personnel employé par le secteur privé. Ce dernier a beaucoup souffert. Beaucoup d’entreprises ont perdu leur outil de travail. Maintenant, nous essayons d’accompagner ces entreprises pour reconstituer leur outil de travail. Ce n’est pas facile.

 

Nous essayons également de ramener la sécurité, mais il faut reconnaître qu’il y a une très, très grande pauvreté dans le pays. Et si nous sommes arrivés à ce niveau de crise, c’est parce qu’en fait, la moitié de la population centrafricaine vit dans la détresse, vit dans une grande pauvreté parce qu’il n’y a pas suffisamment d’emplois. Nous nous battons avec la communauté internationale pour essayer de mettre en place des travaux à haute intensité de main d’œuvre.


Plus de 400 000 Centrafricains vivent toujours réfugiés à l’étranger, à peu près autant de déplacés à l’intérieur du pays. Quel message avez-vous pour eux ?

 

A l’occasion des consultations populaires à la base, nous avons envoyé des équipes pour aller auprès de ces populations et leur apporter un message de soutien, d’espoir et leur dire notre compassion, mais aussi notre fierté de les voir résister autant face à cette crise. Et c’est pour cela que sur le plan humanitaire, nous lançons souvent un appel aux humanitaires pour leur dire de dépasser le stade de l’urgence alimentaire pour dorénavant organiser véritablement le retour des personnes déplacées et réfugiées, mais avec un appui pour leur réinstallation. Qu’on essaye plutôt de réfléchir à des kits pour leur permettre de se reconstruire.

 

Est-ce que Michel Djotodia et François Bozizé peuvent revenir en Centrafrique ?

 

Il y a eu des réactions et des positions par rapport à cette question. Une fois qu’on aura vu quelle est la tendance généralement exprimée pour la participation – ou pas – de ces personnalités, nous en tirerons toutes les conséquences. Cela dit, je rappelle simplement que la résolution 2196 et le dernier GIC ont insisté sur la nécessité de respecter le régime des sanctions imposé par le Conseil de sécurité qui a prévu un déplacement limité ou surveillé de certaines personnes, ainsi que la restriction de leurs biens. Nous allons tenir compte de tout cela. Nous sommes en train d’exploiter les résultats de ces consultations populaires qui vont définir les critères de participation. Nous verrons, à ce moment-là, qui participera ou qui ne participera pas au Forum de Bangui.

 

RCA : entretien sur RFI avec la présidente de transition Catherine Samba-Panza
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 18:16

 

 

L'Ambassade de Centrafrique à Paris informe :

Programme de la mission de l'ANE à Paris
Programme de la mission de l'ANE à Paris
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 17:34

 

 

http://www.un.org   23 mars 2015 – En République centrafricaine, les agriculteurs ont besoin de semences et d’outils d’urgence pour la prochaine campagne de semis qui démarre en avril, afin de conjurer une nouvelle détérioration des moyens d’existence des populations vulnérables dans le pays frappé par les conflits, a déclaré lundi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

 

Environ 1,5 million de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire dans le pays et ce chiffre a de fortes chances d’augmenter en l’absence d’une aide immédiate. Par ailleurs, les graves pénuries alimentaires sévissant dans tout le pays pourraient s’aggraver, les mouvements de population déboucher sur une exacerbation des tensions, le retour des personnes déplacées et des réfugiés dans leur village être retardé, et les coûts de l’intervention d’urgence seraient susceptibles de grimper.

 

« Une bonne mise en œuvre des activités de la campagne agricole est essentielle pour atténuer les tensions politiques dont la cause principale est la pauvreté extrême. L’agriculture demeure la première source de revenus pour la majorité de la population du pays », a expliqué le Représentant de la FAO en République centrafricaine, Jean-Alexandre Scaglia. « Garantir les semis durant la prochaine campagne ainsi que des activités de résilience à plus long terme est l’occasion à ne pas manquer de contribuer aux efforts de paix en République centrafricaine ».

 

Dans l’ensemble, la production agricole est encore inférieure de près de 60% à la moyenne d’avant la crise. Ainsi, la campagne de soudure cette année devrait démarrer quatre mois plus tôt que d’ordinaire.

 

La FAO et ses partenaires du Cluster de sécurité alimentaire ont recensé 150.000 ménages touchés par la crise – agriculteurs, réfugiés de retour et familles d’accueil – qui n’avaient reçu aucun soutien et ont besoin d’une aide immédiate. La FAO a déjà dispensé des fonds en faveur de 86.400 ménages, mais elle a besoin de 6,2 millions de dollars supplémentaires pour venir en aide à 63.600 ménages en vue de la prochaine campagne de semis. Chaque famille recevra les intrants agricoles indispensables, tels que semences et outils agricoles pour cultiver un lopin de 0,5 hectare de terre, qui couvriront les besoins alimentaires jusqu’à cinq mois, permettant de réduire la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire et de stabiliser les revenus.

 

Grâce aux fonds reçus en 2014, la FAO et ses partenaires sont venus en aide à plus de 140.000 ménages et sont parvenus à endiguer une crise alimentaire de grande envergure.

 

La campagne agricole de 2015 a été planifiée dans le cadre du Cluster de sécurité alimentaire. Les distributions d’intrants agricoles par la FAO sont menées en étroite collaboration avec le Ministère du développement rural et les ONG partenaires, ainsi que le Programme alimentaire mondial (PAM) pour la distribution de rations alimentaires afin d’éviter que les familles ne consomment les semences. Le Cluster de sécurité alimentaire, co-piloté par la FAO et le PAM, rassemble environ 70 organisations autour de stratégies de sécurité alimentaire, de gestion de l’information, de coordination des interventions et d’identification des priorités.

 

En 2015, la FAO met en œuvre un programme de 42 millions de dollars en République centrafricaine pour répondre aux besoins immédiats de la population, en renforçant la résilience de 90.000 ménages ruraux grâce à une approche intégrée centrée sur la communauté.

 

Les agriculteurs de Centrafrique ont d’urgence besoin de semis, selon la FAO
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 16:42

 

 

 

http://www.radiondekeluka.org  lundi 23 mars 2015 13:32

 

Les secteurs administratifs et économiques à Ndélé, chef lieu du Bamingui Bangoran (nord de la Centrafrique), situé à 476 kilomètres de Bangui sont négativement affectés par la crise qui a frappé le pays depuis le 24 mars 2013. La situation humanitaire s'est considérablement dégradée. Le constat a été fait par la présidente de transition, Catherine Samba Panza, lors de son passage d'une journée samedi 21 mars dans la ville de Ndélé.

 
« Les conséquences de cette crise ont négativement impacté sur votre vie et sur l'économie de la préfecture du Bamingui-Bangoran. La famille s'est installée dans les villages suite à la destruction des champs et des récoltes par les groupes armés et les bêtes sauvages », a déploré Catherine Samba-Panza.

La Présidente de Transition n'est pas passée par quatre chemins pour pointer du doigt l'insécurité qui prévaut dans la région, ce qui empêche les opérateurs économiques d'exercer librement leurs activités. « Les échanges commerciaux avec la capitale Bangui et les pays limitrophes sont également affectés, non seulement du fait de l'impraticabilité des routes, mais également de la sécurité »,a-t-elle souligné.


« Alors comment ne pas venir partager vos douleurs, vos souffrances, vos difficultés après tant d'épreuves ? Comment ne pas vous apporter le réconfort et l'espoir que vous êtes en droit d'attendre ? », s'est-elle interrogée devant une population meurtrie.


A Bangui, lors de la 7e édition de la journée de la CEMAC célébrée le 16 mars 2015, le commissaire centrafricain auprès de la Communauté, Jean Eudes TEYA, a affirmé que : « Les pertes [ Ndlr : occasionnées par la crise] pour la République Centrafricaine sont innombrables ».


Selon le commissaire centrafricain, tous les secteurs d'activité du pays sont touchés par l'insécurité sans exclusive. « Sur le plan économique, tous les secteurs d'activité ont été impactés. Le blocage des axes routiers, essentiellement celui de l'axe Douala-Bangui, la prinicipale voie d'approvisionnement; le secteur forestier qui, avant la crise représentait 25% des emplois du secteur du formel national, n'a pas pu avoir accès pendant de longs mois à ces zones de production. (...) Le secteur minier ne contribue pratiquement plus aux recettes publiques depuis que la Centrafrique a été suspendue du processus de Kimberley, en mai 2013. Le secteur agricole se trouve également désarticulé. Or il concerne la majorité de la population centrafricaine qui est à plus de 80% rurale », a précisé Jean Eudes Téya.

 
Bien que le coton et le café centrafricains ne peuvent pas se vendre sur le marché extérieur, la population ne peut subvenir à ses besoins alimentaires. Ce que Jean Eudes Téya n'a pas manqué de dénoncer : « Si pour l'instant le marché à l'exportation du secteur agricole n'est pas à la hauteur des potentialités du pays, il permet néanmoins d'assurer l'alimentation de la population. Or les populations déplacées ne peuvent plus se livrer à la culture pour l'auto-consommation ».


Le fonctionnaire de la CEMAC ajoute que « Ce tableau apocalyptique, les Centrafricains en voient tous les jours les manifestations autour d'eux ».

Bamingui Bangoran frappé par la crise centrafricaine selon Samba-Panza
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 12:44

 

                                       

 Des actes fondateurs

 

     Plus de cinquante ans après l’indépendance, l’humilité nous force à accepter l’échec complet de tous les gouvernements à développer le Centrafrique . De coups d’Etat militaires en mutineries diverses jusqu’à l’irruption brutale de la « Séléka », nous nous sommes entre-tués longtemps avant d’aider les étrangers djihadistes dans leurs œuvres macabres de ces dernières années . Le reconnaître et s’en servir comme tremplin dans le cadre d’une résilience nationale est absolument nécessaire pour poser enfin des actes fondateurs susceptibles de redonner confiance aux Centrafricains pour un mieux-vivre ensemble .

 

    Le premier de ces actes fondateurs nous semble être la détermination du genre de notre pays . Faut-il dire le Centrafrique ou la Centrafrique ? Tout Centrafricain qui a voyagé hors du territoire national a été confronté à un moment ou à un autre à cette question récurrente : « mais où se trouve votre pays ?» . Un interlocuteur m’a même demandé « si la Centrafrique se trouve au Sénégal » . A quoi j’ai répondu que cela revenait à placer la France en Belgique …Au lieu de nous accrocher obstinément au rêve brisé de Barthélémy Boganda d’une République Centrafricaine d’expression latine en  regroupant toute l’AEF plus le Congo belge et l’Angola , nous ferions mieux de trouver un nom qui nous définit mieux . L’Oubangui-Chari ? La République du Yadé ? Béafrica ? Ou la République de Karinou ? C’est aux Centrafricains de se prononcer . N’oublions pas qu’avant l’avènement de Thomas Sankara, la Haute-Volta était confrontée au même problème . Aujourd’hui, rares sont les personnes  qui ignorent le Burkina Faso . Je postule même que c’est parce qu’ils sont « Burkinabé » que les habitants de l’ex-Haute Volta ont chassé Blaise Compaoré, l’assassin de Thomas Sankara .

 

    Après le changement du nom du pays avec un genre précis, l’étape suivante serait de déplacer la capitale Bangui vers …Bambari ou Bria dans une position plus centrale et donc moins pénalisante pour les autres habitants du pays cf Abuja ou Brasilia . Une telle délocalisation sera mise à profit pour mettre en place un plan d’occupation des sols (POS) adapté . Les architectes et urbanistes nationaux s’emploieront à redessiner un nouveau schéma urbain répondant enfin aux besoins d’une nouvelle capitale ambitieuse : campus universitaires, cités scolaires, quartiers résidentiels, centre des affaires, casernes, gares routières, siège du gouvernement, palais de justice, hôpitaux, zones d’activités commerciales et j’en passe et des meilleurs !

 

     Statistiquement, il y a plus de piétons que d’automobilistes à Bangui . Alors pourquoi cette absence presque totale de trottoirs, obligeant les piétons à empiéter sur les chaussées,  ce qui provoque inévitablement des accidents ? Les rues de notre capitale posent un autre problème qu’il s’agit d’éradiquer car c’est une question de salubrité publique . Par leurs eaux stagnantes, croupies dans des caniveaux jamais récurés, elles entretiennent en permanence les larves de moustiques, vecteurs du paludisme qui est la première cause de décès en RCA .  Nos ingénieurs hydrauliciens ne peuvent-ils pas nous concocter un plan général de la ville légèrement incliné vers l’Oubangui pour nous débarrasser de ce fléau ? Cette cause mérite l’attention car gouverner c’est surtout veiller au bien-être des populations .

 

A propos des rues et places, il est temps que les Centrafricains pensent sérieusement à débaptiser la place Valéry Giscard d’Estaing en place Nelson Mandela ainsi que toutes ces rues qui fleurent bon « la colonie de papa » . Ils n’auront que l’embarras du choix : Karinou, Tétimbou, Zaoulé, Bérandjoko, Kouzoulitou, Mopoï, Koursou, Krikri, Kpokourta, Nabawé, Kpoté, Lokoti, Hermann, Noko-Boudey, Ndalé, Zotoué, Bingué, Dongué, Bayanga-Didi, Maïgaro, Niem, Yandzéké, Yanga, Daoudou, Zaorollim ( Yenga ), Bayembo, Pengué, Gongolo, Bépé, Bangassou, Fayama, Adama Tamboux… ;  Lumumba, Nkrumah, Desmond Tutu, Luthuli, Steve Biko , Moumié, Sankara…Mayélé, Beckers, Thierry Yézo …et pourquoi pas Bob Marley, Peter Tosh, Jimmy Cliff, U Roy,  Lucky Dubé ? S’ils sont à court d’idées et de noms, qu’ils donnent des numéros aux rues comme en Amérique car depuis que je parcours les routes de France, nulle part je n’ai vu un chemin creux, un sentier et à plus forte raison une place porter un nom centrafricain : même pas celui de Koudoukou, héros national centrafricain mort pour la France .

 

    Pour la tranquillité de nos étudiants, il est plus que souhaitable de construire un campus universitaire digne de ce nom en dehors de la capitale pour favoriser un meilleur brassage entre les futures élites centrafricaines et tordre le coup au népotisme, au tribalisme et au régionalisme qui gangrènent notre société .

 

De même, le palais de la Renaissance qui devrait refléter la fierté nationale,  regrouper les servies essentiels de l’Etat tout en servant de résidence officielle au chef de l’Etat , n’a pas vocation à rester coincé entre les flancs de la colline Bas-Oubangui et un centre-ville bondé, bruyant et malodorant . Il en va de la dignité des Centrafricains et de la sécurité du chef de l’Etat .

     Doter chaque sous-préfecture et PCA d’un collège d’enseignement général, paver certaines portions de rues, installer deux ou trois passerelles aux endroits les plus passants et donc « accidentogènes » seraient des mesures de bon sens .

 

    Enfin, il faut interdire purement et simplement le plastique utilisé par les Centrafricains sous toutes ses formes pour tout vendre aujourd’hui . Il contient des éléments perturbateurs du système endocrinien, est souvent toxique et/ou cancérigène . Au rythme où vont les choses chez nous, si une mesure rigoureuse n’est pas immédiatement prise, dans dix ans, le sol centrafricain saturé de plastique ne produira plus de « goussa », ni de « gboutou », ni de « gozo » qui constituent la base de l’alimentation nationale . Et que dire de la nappe phréatique ? Cette interdiction aurait l’avantage de ressusciter un artisanat national qui fournissait naguère les « sakpa ti gara » sains, ergonomiques, écologiques, pratiques à nos mères . Qu’en pensent les écologistes centrafricains ? D’ailleurs, y a-t-il seulement un parti écologiste en RCA ?

 

     Le peuple centrafricain tout entier qui est résilient . Pour parfaire cette résilience, le futur Président doit poser des actes fondateurs forts, susceptibles de fédérer un grand nombre de ses compatriotes . Or, même en chercant beaucoup, on  ne voit pas de programmes clairement déclinés par les nombreux candidats , ni de professions de foi . Cette absence de programmes à la veille des élections n’est pas rassurante : chaque Centrafricain doit y réfléchir à deux fois avant d’accomplir son devoir civique . A bon entendeur, salut !

 

  La suite au prochain numéro .

 

                                            KOULAYOM-MASSEYO David .

ELUCUBRATIONS N° 4 par David KOULAYOM-MASSEYO
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 12:33

 

 

23/03/15 (RFI)

 

Les autorités de la transition centrafricaines préparent le forum de réconciliation prévu mi-avril à Bangui. Pour engager les débats sur l’avenir du pays et notamment sur les différents groupes armés, anti-balaka et ex-Seleka, les doléances des Centrafricains recueillies lors des « consultations populaires à la base », de fin janvier à début mars, sont en train d’être compilées. Jean-Jacques Demafouth est ministre, conseiller à la présidence sur les problèmes de sécurité et les relations avec Sangaris et la Minusca. Il est celui qui a coordonné ces consultations dans toute la Centrafrique, et il s’occupe de l’organisation du forum de Bangui. De passage à Paris, Jean-Jacques Demafouth est l’invité d’Amélie Tulet.

 

« Nous avons constaté une volonté des populations centrafricaines de participer pleinement à la vie politique pour l’avenir de notre pays. […] En tête, il y a le problème de sécurité, ensuite le problème économique et les problèmes sociaux également. Les gens aujourd’hui nous demandent lorsqu’ils voient les ONG arriver : mais où sont les médecins centrafricains, où sont les commissariats de police, où sont nos Faca, les Forces armées centrafricaines ? »

RCA: pour le ministre Demafouth, «une armée nationale n’est pas un dépotoir»
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 12:31

 

 

23/03/15 (Agence Ecofin)

 

(Agence Ecofin) - Dans un communiqué publié vendredi 20 mars 2014, le Fonds Monétaire International a estimé que la gestion budgétaire des autorités centrafricaines en 2014 a été globalement adaptée. Dans un contexte de recettes inférieures aux objectifs, l'institution constate que le gouvernement de transition est parvenu à maitriser les dépenses non prioritaires pour éviter de perturber davantage la stabilité macroéconomique.

 

« La République centrafricaine reste confrontée à une crise qui nuit à la reprise économique et perturbe les fonctions élémentaires de l’État. Face à cette situation, le gouvernement de transition en place depuis août 2014 redouble d’efforts pour promouvoir la réconciliation sociale, améliorer la sécurité et mettre en œuvre son programme d’urgence », a fait savoir Mitsuhiro Furusawa, Président par intérim et Directeur général adjoint du FMI, selon des propos rapportés par le communiqué

 

Sur la base de ces constats d'améliorations et de maitrise, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une assistance financière dans le cadre de ce qu'on appelle la facilité de crédit rapide, d’un montant équivalant à 5,57 millions de Droits de Tirage Spéciaux (environ 7,63 millions de dollars) à l’appui du programme d’urgence de redressement économique proposé et mis en œuvre par les autorités de transition.

 

« Ce nouveau concours financier aidera la RCA à poursuivre la mise en œuvre d’un ensemble de mesures et de politiques économiques et structurelles destinées à rétablir la stabilité macroéconomique, à assurer le rééquilibrage des finances publiques et à renforcer les capacités des pouvoirs publics », explique le FMI.

 

Rappelons que la Facilité de crédit rapide, permet à l'institution d'apporter rapidement une aide financière concessionnelle assortie d'une conditionnalité limitée aux pays à faible revenu qui se heurtent à un problème urgent de balance de paiement. Un financement au titre de la FCR est généralement assorti d’un taux d’intérêt nul, d’un différé d’amortissement de cinq ans et demi et d’une échéance finale de 10 ans. Mais, le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.

 

Idriss Linge

Le FMI juge adaptée, la réponse budgétaire du gouvernement de transition centrafricain en 2014
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Centrafrique-Presse.com
23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 12:25

 

 

 

Centrafrique : réouverture des mosquées

 

http://www.pressafrik.com Lundi 23 Mars 2:30

 

Dix mosquées ont été rouvertes à Bangui, la capitale de la Centrafrique, à la suite du retour au bercail de nombreux musulmans.

 

De nombreux Banguissois s’étaient réfugiés dans d’autres parties du pays ou à l’étranger, à cause des violences religieuses de 2013-2014 à l’origine de la mort de cinq mille morts au moins.

 

Aliou Ousseini, l’un des imams du pays, a dit à l’Associated Press (AP) que les 10 mosquées rouvertes avaient été épargnées des saccages.

 

Un autre responsable musulman affirme qu’environ trois mille de ses coreligionnaires sont retournés à Bangui.

 

Un diplomate américain cité par AP affirme que 417 des 436 mosquées de la Centrafrique avaient été saccagées lors des affrontements entre chrétiens et musulmans.

 

Le pays a retrouvé la stabilité, à la suite de l’intervention des soldats de l’ONU et de l’armée française.

 

 

RCA : des mosquées rouvrent leurs portes après 2 ans de fermeture

 

23/03/15 (Afrique Actualité)

 

Crise politique à l'origine, la crise centrafricaine a basculé progressivement dans un conflit inter communautaire. La religion a été durement secouée et particulièrement la religion musulmane. Ainsi, « sur 436 mosquées que compte le pays, 417 ont été littéralement détruites en deux ans de crise », a confié Samantha Power, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU au terme d'une mission du conseil de sécurité en RCA.

 

Dans ces conditions, nombreux sont les fidèles qui changent de lieux de culte ou prient à la maison par crainte de se faire agresser.

 

A Bangui, on estime aujourd'hui à dix le nombre de mosquées qui ont rouvert leurs portes après près de deux années d'inactivité. Même si l'amélioration de la situation sécuritaire a facilité le retour de certains musulmans déplacés à leur domicile, les fréquentations des mosquées sont loin de retrouver leur rythme normal.

 

« Ma mosquée a été vandalisée. Elle est à plat de même que mon domicile. Je suis aujourd'hui déplacé dans un autre quartier jugé sécurisant. Mais pour prier, je suis souvent obligé de me rendre au PK5 où les mosquées ont échappé à la destruction, » expliqué Youssouf Fabdelmadjid Nam-Inguina, Imam de la mosquée Wananga de Gobongo dans le 4earrondissement, un des fiefs des miliciens Antibalaka.

 

L'imam Youssouf regrette cependant cette confusion qui rend impossible tout effort de cohésion aujourd'hui.

 

« Les gens confondent l'islam à une ethnie. On ne peut pas dire qu'on est chrétien ou Centrafricain, ou encore musulman ou Centrafricain. C'est un amalgame absurde. Toutes les religions implantées en Centrafricain sont importées d'ailleurs. Cette situation rend difficile tous les efforts de cohésion sociale dans ce pays. »

 

Condamnés

 

Tout comme l'imam, certains musulmans dont la proximité avec des quartiers non musulmans empêchait tout culte dans leurs mosquées respectives, étaient obligés d'aller prier ailleurs. C'est le cas d'Ousmane, aujourd'hui déplacé au PK5.

 

« Nous sommes à proximité d'un quartier où des miliciens armés hostiles à la communauté musulmane multiplient des scènes de violence contre nous. Nous ne pouvons y rester pour prier par peur de nous faire agresser. Et donc on se rend soit à la mosquée centrale ou dans une mosquée quelconque de PK5 pour prier », regrette-t-il.

 

Au cœur de la crise centrafricaine, le quartier PK5 est devenu la dernière enclave musulmane de Bangui. Cette situation a permis de sauver les mosquées se trouvant dans le secteur. « Toutes les mosquées de PK5 n'ont pas été détruites parce que nous étions là et nous les avions protégées. Par contre en dehors de ce quartier, plus de 400 mosquées sont vandalisées à Bangui et dans les villes de provinces », témoigne Aliou Ousseini, imam de la mosquée Atick, la première mosquée du pays construite en 1945.

 

Depuis des générations, les communautés centrafricaines - musulmans et non musulmans - ont toujours vécu ensemble. Cette cohésion sociale, l'imam Aliou Ousseini espère la revoir un jour... « Une maison de culte qui ferme ses portes n'est pas une bonne chose en soi. Nous sommes un pays laïc. Centrafricains et musulmans sont condamnés à vivre ensemble. Nous les imams, ce que nous voulons c'est la paix. Nous n'avons pas un autre pays que la République Centrafricaine. »

RCA : des mosquées rouvrent leurs portes après 2 ans de fermeture
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 12:22

 

 

23/03/15 (Afrique Actualité)

 

Au moins une vingtaine de personnes ont péri samedi et dimanche dans des attaques attribuées à un groupe armé dans la région de Kaga-Bandoro à environ 340 kms dans le nord-centre du pays. Plusieurs villages sur l'axe Kaga Bandoro-Mbrès ont été la cible d'attaques.

 

Selon des sources locales, plusieurs dizaines de combattants ex Séléka associés aux Peuls armés s'en sont pris à des civils en représailles au vol de bétails des éleveurs par des miliciens Antibalaka présumés.

 

« Tout a débuté vendredi lors que ces Peuls ont constaté la disparition de leurs bœufs. Pour ces Peuls ce sont des Antibalaka qui ont volé leurs bétails », explique Auguste Magoussou, un habitant du village Ndenga dans la commune de Mbrés qui a fui les attaques pour se réfugier à Kaga-Bandoro centre.

 

« En représailles, ces Peuls se sont armés grâce à l'appui des ex-Séléka basés à Kaga-Bandoro, et ont ratissé 9 villages dans un rayon de 35 km dans la localité de Kaga-Bandoro (principale ville du centre-nord sous contrôle de l'ex-rébellion Séléka) » précise-t-il.

 

« Les assaillants, divisés en deux groupes, étaient lourdement armés. Ils ont d'abord fait incursion au village Kassaï, puis Ndenga avant de progresser sur Mbrés, Ndomete et Bagaza-Kako. Ils tuaient systématiquement tous ceux qu'ils croisaient sur leur chemin. Sur cet axe, ils ont tué 11 villageois, » explique la même source.

 

« L'autre groupe d'assaillants qui a emprunté l'axe inverse menant vers Dékoa en passant par le village Ngomango, a occasionné la mort d'au moins 9 personnes. »

 

Les ex-Séléka de Kaga-Bandoro qui déclinent toute implication dans cette attaque, pointent du doigt les éleveurs Mbororo (Peuls) armés qui ont agi eux-mêmes en représailles au vol de leurs troupeaux.

 

« Les Antibalaka sont partis emporter 6 troupeaux de bœufs appartenant à des éleveurs Mbororos après avoir tué 4 éleveurs. Ayant été alertés, ces Peuls se sont organisés pour attaquer les voleurs. Nous (Séléka), nous ne sommes pas associés à cette affaire », explique Mahouloud Moussa-Moctar, porte-parole de l'état-major de Séléka basé à Kaga-Bandoro.

 

Au moins 9 villages sont vidés de leurs habitants qui se sont massés pour l'instant à Kaga Bandoro centre, précisément au site de l'évêché. Dimanche matin, des villageois continuaient d'affluer vers ce site fuyant les attaques des hommes armés qui continuent de patrouiller les villages.

Une vingtaine de villageois tués dans le centre-nord de la RCA
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23 mars 2015 1 23 /03 /mars /2015 12:18

 

 

23/03/15 (APA)

 

Les tarifs de transport des marchandises sur les corridors Douala (Cameroun)-Bangui (Centrafrique) et Douala-N’Djamena (Tchad) connaîtront une revue à la hausse dès lundi prochain, a appris APA de source officielle.

 

Cette annonce, indique-t-on dans les services compétents du ministère des Transports, intervient au terme d’âpres négociations entre le Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) et les syndicats des transporteurs.

 

Plus prononcée vers le Tchad en raison de la distance à parcourir, cette hausse des tarifs de transit, dont le niveau va sur certaines rubriques jusqu’à 8,6 millions FCFA pour Bangui et 11,5 pour N’Djamena, concerne les produits alimentaires, les boissons, le ciment, les engins lourds, les matériaux de construction ainsi que les colis volumineux.

 

L’annonce de cette revalorisation tarifaire, qui elle-même fait suite à l’augmentation des prix des carburants à la pompe intervenue début juillet dernier au Cameroun, fait néanmoins hurler les associations de transitaires.

 

Avant ces augmentations, le niveau des tarifs de transit des marchandises sur les corridors Douala (Cameroun)-Bangui (Centrafrique) et Douala-N’Djamena (Tchad) oscillait entre 2 et 5 millions FCFA.

 

Hausse des tarifs de transport des marchandises sur les corridors Douala-Bangui et Douala-N‘Djamena
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