Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Sommaire

  • : centrafrique-presse
  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
  • Contact

Recherche

Liens

19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 01:03
SEMAINE DE LA JEUNESSE « EDITION 2022 » ET DE LA REMISE DU PRIX DE LA PAIX AU PDT TOUADERA

 

DISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT  A L’OCCASION DE LA SEMAINE DE LA JEUNESSE « EDITION 2022 » ET DE LA REMISE DU PRIX DE LA PAIX DE L’UNION PANAFRICAINE DE LA JEUNESSE

 

BANGUI, 18 JANVIER 2022

 

- Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale;

- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement;

- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République;

- Monsieur le Ministre de la Jeunesse et des Sports;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement;

- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui;

- Madame la Présidente du Conseil National de la Jeunesse;

- Mesdames et Messieurs les membres de la Délégation de l’Union Panafricaine de la Jeunesse;

- Distingués invités;

- Jeunes de Centrafrique;

 

Je voudrais vous remercier pour votre présence si nombreuse dans cette cérémonie marquant la commémoration de la Semaine de la Jeunesse, couplée à la Journée des Martyrs 2022.

Avant tout propos, je voudrais saluer la présence des leaders de l’Union Panafricaine de la Jeunesse et leur souhaiter un agréable séjour en terre hospitalière centrafricaine.

Je voudrais à cette occasion saluer le dynamisme de l’Union Panafricaine de la Jeunesse et sa lutte pour attirer l’attention des dirigeants du monde sur les défis qui minent l’épanouissement de la jeunesse africaine, et surtout pour la prise en compte de son potentiel, en tant que partenaire, dans la construction du présent de de l’avenir de notre continent, l’Afrique.

Cette occasion me permet de saluer et remercier la jeunesse centrafricaine pour ses précieuses contributions aux efforts du Gouvernement visant à restaurer la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, le vivre ensemble et assurer le relèvement économique de notre pays.

Je saisis cette occasion pour féliciter Madame Pamela Audrey DEROM, Présidente du Conseil National de la Jeunesse Centrafricaine, pour sa brillante élection au poste de Vice-présidente de la Région d’Afrique Centrale de l’Union Panafricaine de la Jeunesse.

Cette élection honore la République Centrafricaine et nous réconforte dans nos actions menées, en dépit de la situation économique et sécuritaire préoccupante de notre pays, en faveur de la promotion de la jeunesse centrafricaine.

Je vous assure de mon soutien et de celui du Gouvernement pour la poursuite de cette noble mission en faveur de la paix et du développement de notre pays et de notre continent.

Mesdames et Messieurs;

Chaque année, nous célébrons le 18 janvier, Journée des Martyrs au cours de laquelle nous rendons hommage à tous nos martyrs, à nos frères et nos enfants qui ont sacrifié leur vie en défendant les droits humains.

Je me réjouis du thème choisi cette année pour cette célébration, à savoir : « La contribution de la Jeunesse centrafricaine dans le processus de la décentralisation, du développement locale et de l’intégration régionale ».

La vision panafricaniste de ce thème me permet de rappeler que pour faciliter la tâche à cette jeunesse déterminée à prendre en main son destin et à participer, avec toute l’énergie qui la caractérise, à la construction d’un continent plus démocratique, l’intégration régionale doit être effective.

Il nous faut donc une nouvelle vision, une nouvelle stratégie pour préparer la jeunesse à faire face aux défis de notre région, voire de notre continent, l’Afrique.

Comme nous le savons tous, les investissements majeurs à réaliser dans l’optique de tirer le meilleur parti du dividende démographique, doivent porter prioritairement sur la santé, l’éducation, la formation professionnelle adaptée et la création d’emplois pour les jeunes qui représentent plus de 60% de la population africaine.

En matière d’emploi, il importe de mettre un point d’honneur sur les secteurs traditionnels vitaux comme l’agriculture ou l’élevage et les domaines innovants à l’image des nouvelles technologies de l’information et de la communication, notamment l’économie numérique.

Ce sont autant de créneaux porteurs à exploiter au mieux pour gagner la bataille de l’emploi des jeunes.

Nous devons prendre conscience qu’il nous revient de donner à notre jeunesse les raisons suffisantes d’espérer et les ressources nécessaires pour son action au service de notre continent et du monde.

Devant les défis de sécurité et de la pandémie du COVID-19 qui sont de nature à compromettre durablement l’avenir de la jeunesse, la mobilisation des capitaux vers des programmes et des projets innovants sera toujours aussi importante que mobiliser la jeunesse africaine pour qu’elle s’engage positivement et se rende compte que sa contribution est essentielle à la société.

La jeunesse africaine doit donc rester au cœur des efforts que les Etats africains consacrent aux activités du développement.

Plus que jamais, la participation de la jeunesse au processus de démocratisation et de développement de notre pays est très importante et doit être encouragée, tant par les dirigeants, les partenaires techniques et financiers que par leurs leaders jeunes.

C’est pourquoi, depuis ma prise de fonction, le 30 mars 2016, nous travaillons, mon Gouvernement et moi, à créer les conditions optimales pour permettre aux jeunes de libérer leur génie, d’exprimer leur talent, de fertiliser leur inspiration et de donner libre cours à leur énergie créatrice.

En effet, dans le cadre du Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix en Centrafrique, des actions importantes ont été envisagées en matière de la jeunesse, visant notamment à:

- assurer une habitude de vie responsable des jeunes, dans un environnement sécuritaire, c’est-à-dire la santé et le bien-être des jeunes comme la base de l’épanouissement et de la réussite personnelle et familiale des jeunes de façon à construire solidement leur avenir ;

- réunir les conditions nécessaires pour la persévérance et la réussite éducatives des jeunes, c’est-à-dire faire en sorte que le système scolaire offre aux jeunes les outils et les moyens qu’il faut pour s’instruire, se qualifier, découvrir et mettre en valeur leurs aptitudes et se préparer ainsi à une entrée réussie dans la vie active de façon à construire leur future vie de citoyennes et citoyens sur des bases solides ;

- promouvoir la culture et la participation citoyenne des jeunes et ;

- soutenir l’entrepreneuriat des jeunes.

Le vœux qui m’est cher aujourd’hui, c’est de voir notre coopération avec les partenaires techniques et financiers s’affermir et déboucher sur une coopération directe qui puisse assurer une efficacité dans la mise en œuvre des actions en faveur des jeunes, étant donné que nous sommes convaincus que c’est à travers eux que nous pouvons changer positivement les choses et inverser toutes les tendances négatives qui caractérisent notre cité.

C’est d’ailleurs pour renforcer cette vision que j’ai instruit le Gouvernement d’actualiser la Politique Nationale de la Promotion de la Jeunesse de deuxième génération, d’élaborer le Plan Stratégique National de Promotion de la Jeunesse et le Plan Opérationnel.

Je demande donc aux leaders des Jeunes, de jouer pleinement leur rôle afin de conscientiser nos jeunes sur l’importance de leurs contributions aux efforts du Gouvernement en matière de paix et de développement.

Mesdames et Messieurs les Représentants de l’Union Panafricaine de la Jeunesse;

L’Union Panafricaine de la Jeunesse a souverainement décidé de m’attribuer le Prix de la Paix pour encourager nos efforts pour la paix, le développement et la promotion de la jeunesse, en dépit d’un contexte économique, sanitaire et géopolitique défavorable.

Je voudrais, au nom du Peuple centrafricain, vous témoigner ma gratitude pour l’honneur que vous faites à la République Centrafricaine, notre pays, en me décernant ce Prix de la Paix.

C’est avec humilité et un immense honneur que je reçois ce prestigieux Prix qui est l’un des témoignages éloquents du soutien de la jeunesse africaine à la République Centrafricaine.

Ce Prix de la Paix, je le dédie à tout le peuple centrafricain, aux victimes des violences aveugles et particulièrement à la jeunesse centrafricaine, cette jeunesse éprise de paix qui m’accompagne depuis le retour à l’ordre constitutionnel.

J’exprime ma profonde gratitude à l’Union Panafricaine de la Jeunesse pour ce Prix de la Paix qui, par ce choix, contribue à remettre la République Centrafricaine sous les projecteurs du monde et attire de manière réussie les bonnes volontés acquises à la paix mondiale pour un meilleur développement des peuples.

Je voudrais en particulier remercier le Jury panafricain ainsi que les partenaires qui ont voulu partager ce moment avec nous, et leur dire combien nous apprécions l’intérêt qu’ils accordent aux problèmes de la jeunesse centrafricaine.

C’est aussi une lourde responsabilité, celle d’œuvrer sans relâche, quelles que soient les circonstances, à la promotion de la jeunesse, de la paix et du développement de mon pays, de notre continent et du monde.

Je voudrais vous assurer que ce Prix me stimule, me donne l’énergie nécessaire pour mieux faire.

En terminant mon propos, je voudrais formuler à l’endroit des uns des autres réunis ici, mes meilleurs vœux de santé, réussite progrès, de prospérité et bonheur pour l’année 2022.

Vive la jeunesse africaine!

Vive la Jeunesse Centrafricaine!

Je vous remercie.

 

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 00:19
Centrafrique : 43 ans après, que retenir de la répression du 18 janvier 1979

 

 

https://www.radiondekeluka.org/ mardi 18 janvier 2022 15:40

Le 18 janvier 1979 plusieurs élèves et étudiants étaient massacrés sous le régime de l’Empereur Jean Bedel Bokassa. 43 ans après cette répression, des voix s’élèvent pour appeler la jeunesse actuelle à une prise de conscience collective et à s’approprier des raisons de la lutte menée par les anciens.

Tout commence avec le décret impérial qui exigeait aux élèves et étudiants, le port obligatoire de tenues. Des manifestations avaient été organisées pour s’opposer à cette idée du gouvernement de l’époque alors que les fonctionnaires et agents de l’Etat totalisaient plusieurs arriérés de salaire. Plusieurs apprenants ont donc été tués. Jusqu’à aujourd’hui, aucun bilan exact des tués n’est connu. Certains parlent de plus de 200 personnes massacrées. Pour les rescapés, c’était une journée trempée dans du sang.

« J’ai dû me cacher pour échapper à tout cela »

"J’étais au lycée d’Etat des Rapides lorsqu’une révolte a éclaté au sujet du port de tenue scolaire. C’était une journée très pénible, trempée dans du sang. Il y avait des arrestations et des violences. J’ai vu des militaires arrivés. On a été pourchassés et moi, j’ai dû me cacher pour échapper à tout cela" témoigne professeur Dieudonné Kpamon, un des rescapés du massacre.

Vu que plusieurs jeunes de la génération actuelle ignorent l’importance de la célébration de cette journée, des voix s’élèvent pour appeler à une prise de conscience collective.

"Ce que la jeunesse d’aujourd’hui doit faire, c’est de ne pas fêter sans en connaître le sens. Nous devons prendre conscience que de pareils événements ne se répètent pas. Nous devons également nous souvenir de nos ainés qui ont perdu la vie lors de ce massacre" lance Ursula, étudiante à la Faculté de droit de l’Université de Bangui.

Si la nouvelle génération ne comprend pas l’importance de la Journée des martyrs, pour certains, c’est parce qu’elle ne s’intéresse pas à l’histoire de son pays.

« La jeunesse doit chercher à savoir pourquoi tout ceci est arrivé »

"Dans un Etat lorsqu’on ne connaît pas l’histoire de son pays, c’est son identité qu’on néglige. Les conséquences sont ce que nous sommes en train de voir. Les jeunes ne s’adonnent pas à l’apprentissage de l’histoire. La jeunesse doit chercher à comprendre pourquoi cet événement est arrivé. Pourquoi on est arrivé à cette tuerie" assure Dr Gérard Bekanendji, chef du département d’histoire à l’université de Bangui.

A propos de cette journée, le ministre de la Jeunesse et des Arts, Aristide Briand Reboas, appelle les jeunes à s’approprier des raisons de lutte de leurs anciens de 1979. Pour le membre du gouvernement, certains politiques profitent de la faiblesse des jeunes pour les manipuler à leurs fins personnelles.

A l’occasion de cette journée de souvenir, le Premier ministre Henri-Marie Dondra a déposé mardi matin, des gerbes de fleurs au pied du monument des Martyrs à Bangui. Par ailleurs à l’hémicycle de l'Assemblée nationale, le président de la République Faustin-Archange Touadéra s'est adressé à la jeunesse en présence de plusieurs leaders jeunes venus du Bénin, du Mali, du Burkina Faso et du Tchad.

Occasion aussi pour le Conseil panafricain de la jeunesse de décerner un prix de paix au chef de l’Etat pour son effort dans le rétablissement de la paix en République centrafricaine. La commémoration de cette année s’est faite autour du thème « Rôle de la jeunesse dans le développement local ».

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 00:13
RCA : les Centrafricains se souviennent encore du coup d’Etat manqué du 13 janvier 2021
RCA : les Centrafricains se souviennent encore du coup d’Etat manqué du 13 janvier 2021

 

Centrafrique : un an après, les Centrafricains se souviennent encore du coup d’Etat manqué du 13 janvier 2021

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 14 janvier 2022 07:27

Il y a 1 an jour pour jour, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) a tenté de prendre le pouvoir à Bangui. Les affrontements du mercredi, 13 janvier 2021 avaient fait de nombreux morts et blessés aussi bien parmi les civils que les militaires et rebelles. Cet assaut a contraint, aussitôt, Bangui à revoir les horaires du couvre-feu décrété quelques jours avant et à instaurer un Etat d'urgence.

De cette date, les Banguissois retiendront les tirs d'armes lourdes et automatiques retentis dès 5h du matin aux sorties Nord et Sud de la capitale. Des attaques coordonnées et revendiquées par quelques groupes armés, signataires de l'Accord de paix du 6 février 2019 emmenés par François Bozizé.

« Tentative de coup d’Etat »

Le gouvernement dénonce alors, une tentative de coup d'Etat de l’ex-président François Bozizé, candidat écarté de la course présidentielle par la Cour constitutionnelle. En effet, l'ancien chef de l’Etat redevenu rebelle avait fédéré un mouvement d'insurrection suite à l'accord de Kamba-Kota qui fondait la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).

Etat d’urgence instauré, couvre-feu renforcé

Aussitôt ce 13 janvier 2021, les Forces armées centrafricaines (FACA) appuyées par leurs alliés rwandais et russes ainsi que la Minusca repoussent l'attaque et procèdent à des arrestations. Dans la foulée, le couvre-feu instauré une semaine avant est renforcé et un Etat d'urgence est instauré sur toute l’étendue du territoire ; donnant ainsi plus de pouvoir à la police.

Situation humanitaire préoccupante

Ce putsch manqué a d'abord provoqué un cycle d'insécurité avant la reconquête des villes initialement occupées par la coalition rebelle et la libération des axes stratégiques, notamment, le corridor Bangui-Garoua-Boulaï. Les conséquences des attaques ont été incalculables, notamment sur la population dont plus de la moitié a besoin d'assistance humanitaire et manque de tout.

Une année après, le rapport de force a visiblement changé de camp. Puisque l’offensive des forces légales a permis de reconquérir la quasi-totalité du territoire national. Toutefois, certains éléments de ces groupes armés, dépouillés de chaine de commandement, continuent de mener des attaques intermittentes contre les forces loyalistes et les populations dans plusieurs villes de provinces.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 00:08
La première réunion de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route pour la Paix en RCA.

 

Le 14 Janvier 2022 s'est tenue dans la salle de la cité CEMAC, la première réunion de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route pour la Paix en RCA.

■ Cette réunion, comme l'atteste le communiqué ci-joint,  s'est déroulée en présence des partenaires multilatéraux et bilatéraux de la RCA accrédités en République. 

■ La réunion a permis de présenter le rapport des travaux d'évaluation produit par le comité technique des experts.

■ Nous tenons remercier le Ministre des Affaires Etrangères du Rwanda, le Ministre des Relations Extérieures d'Angola et la Secrétaire d'Etat au Ministère des Relations Extérieures d'Angola, le Secrétaire Exécutif de la CIRGL et le Commissaire Paix/Sécurité de la CEEAC, Représentant du Président de la Commission de la CEEAC excusé, d'avoir fait le déplacement à Bangui pour ce point d'avancement.

■ Nous saluons également l'UE et le PNUD, à travers leurs Représentants à Bangui, d'avoir réaffirmé leur soutien et appui aux efforts du Gouvernement de la RCA et de la mise en œuvre de la Feuille de Route du processus de Luanda.

De même, nous remercions la MINUSCA  et les organisations sous-régionales pour leur disposition à apporter leur appui au Gouvernement centrafricain. 

■ Le récit fait par M. VIRCOULON sur RFI est assez étonnant car il n'a participé ni de près ni de loin à la réunion du 14 Janvier 2022. 

Nous comprenons que les efforts pour le retour à la paix en RCA ne sont pas partagés par tous et du goût de tous. 

 

#CentrafriqueDiplomatie #DiplomatieRCA🇨🇫

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 00:04
RCA :  les évêques tirent la sonnette d'alarme sur les crises diverses dans le pays
RCA :  les évêques tirent la sonnette d'alarme sur les crises diverses dans le pays

 

Centrafrique: l’épiscopat dénonce l’exploitation abusive des ressources

https://africa.la-croix.com/ 17 janvier 2022 

Réunis pour leur première assemblée plénière de l’année 2022, les évêques de Centrafrique ont publié, un message daté du 14 janvier.

Après avoir, pour sa première assemblée plénière annuelle, eu des moments de prière et d’échanges avec les autorités centrafricaines, l’épiscopat de ce pays a publié, un message daté du 14 janvier. Dans ce texte, les neuf évêques et archevêques de ce pays d’Afrique centrale sont revenus sur l’importance du Synode sur la synodalité.

« À la suite du Christ, l’Église a fait de la synodalité sa façon habituelle de vivre et d’exercer sa mission dans le monde, ont-ils notamment écrit. Les conciles œcuméniques représentaient un exemple éloquent de cette expression ecclésiale lorsque des idées contraires menaçaient la foi de l’Église et son unité »Et d’expliciter le but du synode : « Pour cette fois, il [le pape] veut écouter chaque baptisé en tant que sujet actif de l’évangélisation ».

Situation sociopolitique du pays

S’intéressant à la vie sociopolitique de la République centrafricaine, la Conférence des évêques a dénoncé « des sorties médiatiques et des campagnes de désinformation visant à ternir l’image et la réputation » du pays et à « maintenir les tensions conflictuelles au mépris de la souveraineté de l’État Centrafricain ».

« Cette situation vise à marginaliser et à isoler notre pays sur le plan diplomatique et international et cause un grand dommage économique dans le partenariat avec les institutions financières internationales qui soutiennent l’économie fragile de la République centrafricaine », ajoute-t-elle.

Aux yeux des évêques de ce pays, les ressources y sont abusivement exploitées par « des étrangers avec la complicité de certains compatriotes ». « La dégradation et la destruction de notre environnement sont effrayantes, s’alarment-ils également. Nous appelons de tous nos vœux que la transparence soit faite autour des conventions entre la Centrafrique et les partenaires et pays étrangers ».

L’épiscopat centrafricain s’est, par ailleurs, exprimé sur la question du Dialogue républicain souhaité par le président Faustin Archange Touadera et censé réunir les forces vives de la nation autour d’une même table. Il s’inquiète notamment du retrait de plusieurs responsables politiques et s’interroge « sur l’impact réel d’un tel exercice politique dans la recherche d’un retour à la paix, à la concorde et à la réconciliation nationale ». Tout en exprimant le vœu ardent que ce dialogue soit inclusifil prévient que ces concertations ne doivent pas « non plus devenir une patente pour l’impunité ». « Il n’est pas question de sacrifier les exigences de la justice sur l’autel du politique », insiste-t-il.

Crise des valeurs morales

Les évêques centrafricains se sont enfin inquiétés de la crise des valeurs morales. « La corruption, l’enrichissement illicite, la gabegie, l’incompétence et le manque de déontologie professionnelle dans certains services de l’État, l’abus d’autorité et l’injustice, sont autant de symptômes qui traduisent et mettent à grand jour la crise de valeurs morales fondamentales » citent-ils fustigeant, par la même occasion, le comportement d’« adultes véreux [qui], forts de leur stature et position sociale, profitent » de la naïveté des enfants et les « exploitent à des fins sexuelles, hypothéquant ainsi leur jeunesse et leur avenir ».

Cette déclaration a aussi été l’occasion pour la conférence épiscopale centrafricaine, de décrier l’absence de cours d’éducation civique et morale qui étaient autrefois dispensés dans les établissements scolaires du pays.

Lucie Sarr

 

Centrafrique : les évêques tirent la sonnette d'alarme sur les crises diverses dans le pays

Par : french.china.org.cn  Mis à jour le 18-01-2022

Les évêques de Centrafrique ont attiré l'attention du gouvernement sur les profondes mutations qui dramatisent la situation du pays, lors de la conférence épiscopale de 2022, selon une source officielle.

Les responsables religieux ont exprimé l'inquiétude en faisant le point sur la situation sécuritaire, diplomatique, socio-économique, sanitaire et éducative pendant des échanges avec le président du pays et le chef du gouvernement.

"C'est avec grande consternation et beaucoup de questionnements que nous assistons à des sorties médiatiques et des campagnes de désinformation visant à ternir l'image et la réputation de notre pays afin de maintenir les tensions conflictuelles au mépris de la souveraineté de l'Etat centrafricain", indique le communiqué final publié dimanche soir.

"Cette situation vise à marginaliser et à isoler notre pays sur le plan diplomatique et international et cause un grand dommage économique dans le partenariat avec les institutions financières internationales qui soutiennent l'économie fragile de la République centrafricaine. Pendant ce temps, à l'intérieur du pays, certains groupes armés demeurent actifs et commettent des exactions", ont-ils ajouté.

"Nos ressources naturelles, minières et forestières sont pillées. Nous assistons aujourd'hui à une exploitation abusive et effrénée de ces ressources par des étrangers avec la complicité de certains compatriotes. La dégradation et la destruction de notre environnement sont effrayantes", ont-ils estimé.

Par ailleurs, les évêques ont appelé le gouvernement à la transparence autour des conventions signées avec les partenaires et pays étrangers.

Cette conférence annuelle s'est tenue du 10 au 16 janvier à Bimbo, une localité près de la capitale centrafricaine de Bangui.

Source: Agence de presse Xinhua

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 00:00
Le Congo a démarré son interconnexion à la Centrafrique par fibre optique sous-fluviale
Le Congo a démarré son interconnexion à la Centrafrique par fibre optique sous-fluviale

Lu pour vous

 

(Agence Ecofin) - 17 janvier 2022 15:33 En avril 2018, la République du Congo a finalisé  sa liaison à haut débit avec le Gabon. Il y a quelques mois, c’était le tour du Cameroun. Le pays qui entame une nouvelle étape, avec la République centrafricaine, poursuit son objectif de devenir une plaque tournante des TIC en Afrique centrale. 

Le projet de construction du réseau à fibre optique sous-fluviale entre le Congo et la République centrafricaine (RCA) entre dans sa phase de réalisation. Les travaux ont été officiellement lancés le 14 janvier à Brazzaville, à l’occasion de l’inauguration de la barge motrice qui servira à cet effet. Lesdits travaux seront réalisés par les sociétés chinoises Huawei et China Communications Services International (CCSI).

Léon Juste Ibombo, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie numérique, a déclaré lors de cette cérémonie : « nous sommes venus lancer les travaux de construction du réseau à fibre optique entre le Congo et la RCA, sachant qu'il y a une grande partie de la frontière entre les deux pays qui est sous les eaux. Cette barge contient le matériel nécessaire pour pouvoir effectuer les travaux d'interconnexion en fibre optique entre nos deux Etats ».

Selon Michel Ngakala, le coordonnateur du projet, les travaux consisteront en la pose de 285 kilomètres de fibre optique sous-fluviale, renforcée en acier pour accroître son efficience et sa sécurité sur le lit du fleuve. A cela, s’ajouteront des travaux de génie civil et la construction des sites techniques sur l’axe Pokola-Ouesso-Kabo-Bomassa-Bayanga-Salo.

L’interconnexion du Congo à la RCA s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du projet Central African Backbone (CAB) qui vise à connecter les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) via des infrastructures télécoms à haut débit. Le lancement de la phase de réalisation de cette liaison fait suite à la finalisation quelques mois plus tôt de celle avec le Cameroun. Le Congo avait déjà finalisé en 2018 sa liaison de fibre optique d’un coût de 15 milliards FCFA (26,08 millions $) avec le Gabon.

La durée des travaux de liaison entre le Congo et la RCA est estimée à sept mois. Ils se dérouleront en trois étapes et devraient être achevés au troisième semestre 2022. Une fois achevée, l’interconnexion contribuera à une plus grande inclusion numérique en RCA et au Congo. Le ministre a indiqué qu’avec leurs propres infrastructures télécoms, les pays africains n’auront plus à dépendre des infrastructures télécoms étrangères.

Isaac K. Kassouwi

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 00:49
Nouvelles nationales sur RFI
Nouvelles nationales sur RFI

 

Centrafrique: la feuille de route de Luanda dans «une impasse totale»

https://www.rfi.fr/  16/01/2022 - 12:02

Le ministre rwandais des Affaires étrangères et la secrétaire d'État aux relations étrangères de l'Angola, chargés du suivi de la feuille de route pour la paix en Centrafrique, étaient en visite dans le pays, vendredi 14 janvier, pour faire le point sur sa mise en œuvre.

La feuille de route pour la paix en Centrafrique a été signée, à Luanda, capitale de l’Angola, en septembre 2021, sous les auspices de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). Cette visite a eu lieu au moment où cette feuille de route est dans une « impasse totale ».

« Cette feuille de route prévoyait qu’il y ait l’ouverture d’une négociation avec les groupes armés et que simultanément, il y ait aussi un dialogue républicain. Donc, en fait, elle prévoyait une double négociation avec l’opposition armée et avec l’opposition démocratique. Rien de cela n’a pu être mis en œuvre, l’année dernière. La situation sur le terrain est restée la même, avec des affrontements qui continuent, et donc, il n’y a pas eu de cessez-le-feu ou cessation des hostilités. Et puis, du côté du dialogue républicain, eh bien comme les grandes figures de l’opposition démocratique ont été intimidées, l’année dernière, elles ont toutes fui le pays. Actuellement, il n’y a pratiquement plus de grandes figures de l’opposition centrafricaine, en Centrafrique. C’est une impasse totale puisqu’aucune condition n’est en place pour que cette feuille de route puisse avancer et produire quelque chose », a déclaré, à RFI, Thierry Vircoulon, chercheur associé au centre Afrique de l'Ifri.

 

Centrafrique: des zones entières coupées du monde [2/2]

https://www.rfi.fr/ 14/01/2022 - 00:08

Depuis un an, l’apparition d’engins explosifs posés sur les pistes vient complexifier encore la crise centrafricaine. Un phénomène encore inconnu dans le pays il y a un an, mais qui prend de l’ampleur et dont les conséquences sont dramatiques pour l’économie de la région Nord-Ouest.

Selon la plupart des analystes, ces engins explosifs seraient posés par les groupes rebelles afin de limiter la progression des forces pro gouvernementales qui les ont repoussés hors des principales agglomérations du pays en 2021. Mais les explosifs ne font pas de différence et les victimes sont dans leur immense majorité des civils, des humanitaires également, ainsi que deux casques bleus qui ont été blessés.

En plus du bilan humain qui s’élève à 23 civils tués au moins selon l’ONU, des zones entières sont devenues inaccessibles aux commerçants et aux humanitaires. Dans ses localités, le manque de nourriture, de médicaments vient s’ajouter à l’insécurité qui empêche les agriculteurs de travailler au champ.

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 00:46
En Centrafrique, des éleveurs pris en tenaille entre milices et militaires

 

Lu pour vous

 

Le Monde avec AFP Publié le 14 janvier 2022 à 09h39

Repoussés hors des couloirs de transhumance, les Peuls empruntent d’autres routes et empiètent parfois avec leurs bêtes sur les champs des agriculteurs.

La silhouette longiligne de Lamine Bina émerge au milieu de son troupeau dans cette plaine du nord-ouest de la Centrafrique. En pleine période de transhumance, l’éleveur pose nerveusement son regard sur son cheptel puis sur l’horizon. Les milices armées comme les forces pro-gouvernementales ciblent fréquemment les nomades.

Ce Peul de 37 ans, dont le nom a été changé pour sa sécurité, a durant deux décennies emprunté les mêmes couloirs de transhumance, entre octobre et juin, quittant les plateaux arides du Tchad et du Soudan pour rejoindre les plaines de Centrafrique et les grands marchés aux bestiaux. Mais la résurgence des violences dans ce pays a changé la donne pour ces nomades.

Après avoir fortement baissé d’intensité depuis trois ans, la guerre civile, entamée en 2013 entre un Etat quasi failli et une multitude de groupes et milices armées qui contrôlaient ou écumaient encore fin 2020 plus des deux tiers du territoire, a connu un brusque regain d’intensité quand des rebelles ont lancé une offensive il y a un an pour renverser le chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra.

Ils ont vite été repoussés par une fulgurante contre-offensive de l’armée grâce à l’appui de centaines de paramilitaires russes, des mercenaires de la société privée de sécurité Wagner selon l’ONU. Ils ont regagné la majeure partie du pays en repoussant les rebelles hors des agglomérations. Mais ces derniers ont changé de tactique et mènent aujourd’hui des actions de guérilla dans les campagnes.

Taxés, pillés ou tués

Et ils rançonnent les éleveurs nomades, notamment durant la transhumance. Une manne pour les milices, l’élevage représentant en Centrafrique environ 13 % du PIB, selon l’ONU. « J’ai perdu beaucoup de bœufs », se désole Lamine dans son long boubou beige, en caressant les naseaux d’une de ses bêtes. « Les rebelles me demandent régulièrement de l’argent, mais je ne peux pas payer. Ils prennent dix ou quinze bœufs et la situation peut rapidement dégénérer si je refuse », lâche-t-il.

Un drame pour cet homme qui possède quelque soixante-dix bêtes. Alors, par crainte des attaques, il reste près de Paoua, ville à 500 kilomètres au nord-ouest de la capitale Bangui. « Cette situation m’oblige à vendre sur place, moins cher », explique-t-il, la voix couverte par des bruits de sabots et des meuglements : « Ici, je peux gagner entre 200 000 et 300 000 francs CFA [entre 300 à 450 euros] par tête, alors qu’à Bangui le prix grimpe à 400 000. »

 « Et nous avons aussi besoin de faire pâturer nos bêtes en brousse et de voyager, mais les rebelles sont là », souffle Mahamat. Les rebelles, autour de Paoua, ce sont les 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), l’un des groupes armés les plus puissants, se présentant comme une milice d’autodéfense peule et qui avait étendu, avant la contre-offensive russo-centrafricaine, son emprise sur tout le nord-ouest, empochant d’importants revenus de la transhumance.

Par peur d’être taxés, pillés ou tués, de nombreux éleveurs avaient rejoint ce groupe ou comptaient sur les 3R pour les appuyer dans leurs affrontements récurrents avec les cultivateurs sédentaires.

Assimilés aux miliciens

Dans tous les pays de la bande sahélienne ou frontaliers de cette zone désertique, les affrontements sanglants entre éleveurs nomades et cultivateurs sédentaires sont un fléau récurrent depuis des temps reculés. Les uns faisant migrer leurs bêtes du Sahel pour les faire paître dans les zones moins arides, en l’occurrence du Tchad et du Soudan vers la Centrafrique, déclenchant fréquemment conflits fonciers et combats meurtriers.

Mais aujourd’hui, ces nomades assurent aussi être les cibles des forces pro-gouvernementales, en particulier des paramilitaires russes, récemment accusés par l’ONU de crimes et d’exactions contre les civils en Centrafrique.

 « Les militaires nous accusent d’être de mèche avec les rebelles », s’émeut un éleveur rencontré dans la zone de Paoua et qui requiert l’anonymat par peur de représailles. « Il n’est pas rare qu’ils tirent sur nous et nos bêtes », assure-t-il.

Pour Thierry Vircoulon, spécialiste de la région à l’Institut français des relations internationales (IFRI), les éleveurs peuls sont « ciblés par les forces pro-gouvernementales », car assimilés aux miliciens des 3R.

« Les Russes font une identification ethnique très simple » et ne cherchent pas à différencier un éleveur d’un milicien, renchérit Roland Marchal, chercheur du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris.

Repoussés hors des couloirs de transhumance, les éleveurs empruntent d’autres routes et empiètent parfois avec leurs bêtes sur les champs des agriculteurs. En juin 2021, au moins quatorze personnes ont été tuées dans des combats entre les deux communautés dans le nord-ouest, près de la frontière avec le Tchad.

« Le passage du bétail dans les champs des agriculteurs donne parfois lieu à des incendies de maisons, des attaques et des meurtres », confirme Amadou Traoré, chef du bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Paoua.

Le Monde avec AFP

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 00:44
Au Mali et en Centrafrique, le message politique de la France ne passe plus

 

Lu pour vous

 

Article rédigé par Carol Valade, Kaourou Magassa - franceinfo Radio France Publié le 14/01/2022 16:51

Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qu'il se passe ailleurs dans le monde. Aujourd'hui direction Bamako et Bangui où s'exprime une défiance contre les discours et l'intervention militaire de l'ancien colonisateur.

Emmanuel Macron a fait des relations avec le continent africain l'une des priorités de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Un sommet UE-Afrique se tiendra les 17 et 18 février prochains alors que les relations de Paris avec le Mali et la Centrafrique se sont récemment tendues.

Au Mali, l'intervention politique et militaire de la France critiquée

La junte malienne appelle à la manifestation de la population, vendredi 14 janvier, après les sanctions cette semaine de la Cedeao, et les menaces de nouvelles restrictions de la part des États-Unis et de l'Union européenne. Sous l'impulsion de la France, des pressions sont aujourd'hui exercées contre les militaires maliens pour qu'ils respectent le processus démocratique. Mais le message politique envoyé par Paris en Afrique est-il toujours bien perçu par les populations ?

Rarement les relations diplomatiques entre la France et le Mali n’ont été aussi délétères. Les deux coups d’État militaires en neuf mois entre août 2020 et mai 2021 ont occasionné une rupture de confiance entre Paris et Bamako. Le non-respect des engagements des autorités de transition vers un retour à un ordre constitutionnel via l’organisation d’élections générales en février 2022 ont, de plus, intensifié les divergences de vue entre les deux pays.

Le gouvernement malien estime que c’est sa stratégie de rapprochement avec la Russie qui est remise en cause. La France en première ligne ainsi que plusieurs pays occidentaux dénoncent depuis plusieurs semaines le possible déploiement de mercenaires de la société Wagner. Le Mali s’en défend en parlant de partenariats d’État à État avec la Russie. Pour la population malienne, le retour à la sécurité est fixé comme une priorité et pour beaucoup l’opération Barkhane a échoué à mettre fin aux conflits dans le pays. Ce qui entraîne un rejet et une défiance vis à vis de la présence militaire française chez une partie des Maliens.

 Sahel : "Au Mali et au Burkina Faso, les services de sécurité sont quasiment effondrés", affirme Alain Antil, chercheur à l'IFRI

Outre l’aspect sécuritaire, c’est aussi la politique française au Sahel qui est remise en cause. Les contradictions de la France au sujet de la défense des principes démocratiques dans le monde sont régulièrement pointées du doigt. Blaise Diarra, médecin à Bamako, résume cette défiance : "Je ne comprends pas, en Arabie Saoudite, au Qatar, il n’y a pas de démocratie. Leurs alliés, c’est la France et les États-Unis. Il n'y a pas de limitation des mandats des présidents en Europe et ça ne pose pas de problème, je ne comprends pas. Dans les pays asiatiques, la même chose."

"Est ce que c’est parce que nous sommes pauvres, ou que nous sommes noirs, qu’ils veulent nous imposer quelque chose qu’ils ont calqué sur leur population et qu’ils veulent nous imposer à nous ? Je dis non, la démocratie, d’accord, mais chaque pays a sa façon d’être gouverné." Blaise Diarra, médecin malien à franceinfo

Au Mali, la France est perçue par une partie de la société civile comme ayant une politique agressive qui défend uniquement ses intérêts économiques en Afrique. Une large frange de la population milite pour des partenariats gagnant-gagnant entre les États, et fustige "France-Afrique" et ses rapports de domination. Les discours nationalistes ont de plus en plus d’écho dans le pays. Pour preuve, la manifestation de vendredi est considérée comme une mobilisation pour la défense de la souveraineté du peuple malien vis-à-vis de la France et des dirigeants de la communauté des états d’Afrique de l’ouest, la Cedeao qui ont durement sanctionné le Mali.

En Centrafrique, une rancœur contre la France

En Centrafrique, second pays le plus pauvre du monde, déchiré par la guerre civile depuis 2013, Paris a également adopté des sanctions et durci sa position diplomatique suite à des campagnes contre la France. Selon le correspondant de franceinfo à Bangui, il n’existe pas vraiment de sentiment anti-français au sein de la population centrafricaine. Carol Valade a, en revanche, constaté une forme de rancœur au sein de l’élite politique. Un sentiment d’abandon vis-à-vis de l’ancien colonisateur qui a toujours joué un rôle politique et militaire depuis l’indépendance.

La France est intervenue lors de la guerre civile en 2013, c’était l’opération Sangaris qui a pris fin trois ans plus tard. Le pouvoir de Bangui s’est alors tourné vers la Russie pour assurer sa sécurité et combattre les groupes rebelles qui contrôlaient la quasi-totalité de son territoire. Et c’est à ce moment qu’apparaissent les premières actions hostiles à la France, parallèlement à la montée en puissance du groupe, comme au Mali, de Wagner, la société militaire privée russe dont les membres sont qualifiés de mercenaires par l’ONU. Ces miliciens sont accusés de graves exactions contre les civils.

Ces campagnes anti-françaises ont d’abord pris la forme d’une inflexion dans les discours politiques : des articles de presse, des petites manifestations et une activité surabondante de désinformation sur les réseaux sociaux. "Ce discours anti-français permet de légitimer une présence de mercenaires prédateurs russes", a déclaré au printemps dernier Emmanuel Macron. Le chef de l'État français a accusé son homologue centrafricain d’être "l’otage du groupe Wagner". Paris a alors suspendu son aide budgétaire et rappelé une partie des coopérants. 

Cette défiance ne vise pas uniquement la France mais aussi les Nations unies en Centrafrique avec pour conséquence un isolement croissant de Bangui sur le plan international. Les États-Unis ont également cessé leur appui logistique, l’Union européenne a suspendu ses formations tandis que le FMI tarde à débloquer ses fonds pour les mêmes raisons. Le président Touadéra est aujourd’hui pris entre deux feux, pour ainsi dire. La Russie, d’un côté, qui lui fournit l’aide militaire indispensable à sa survie politique et la France et les occidentaux, de l’autre côté, qui tiennent les cordons de la bourse et de la reconnaissance sur le plan international.

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com
17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 00:04
ADP, Bouygues et Colas sanctionnés par la Banque mondiale pour pratiques frauduleuses
ADP, Bouygues et Colas sanctionnés par la Banque mondiale pour pratiques frauduleuses
ADP, Bouygues et Colas sanctionnés par la Banque mondiale pour pratiques frauduleuses

 

LU POUR VOUS

 

ADP, Bouygues et Colas sanctionnés par la Banque mondiale pour pratiques frauduleuses

https://www.lemonde.fr/ le 14 janvier 2022 à 03h42 – Le Monde Par Julien Bouissou et Emeline Cazi 

 

Les trois sociétés sont accusées d’avoir contourné les règles dans l’attribution de marchés, notamment en rencontrant des dirigeants politiques. 

L’information a été publiée discrètement mardi 4 janvier sur le site Web de la Banque mondiale. Pendant un an, jusqu’au 3 janvier 2023, parce qu’elle a eu recours à des pratiques « anticoncurrentielles » et « frauduleuses » pour avoir notamment rencontré des dirigeants politiques lors d’une procédure d’appel d’offres, ADP International (ex-ADP Management), la filiale du groupe Aéroports de Paris chargée du développement à l’international, ne pourra participer à aucun projet dans le monde financé directement ou indirectement par l’institution basée à Washington, ni se voir attribuer, sur cette période, un marché pour lequel elle aurait concouru auparavant.

La sanction ne s’arrête pas là. Pendant douze mois supplémentaires, la filiale d’ADP devra montrer patte blanche et répondre aux exigences éthiques de la Banque mondiale si elle veut répondre à nouveau à des appels d’offres. Cette mise au ban des concours internationaux – une première pour le groupe français – fait suite à une enquête de trois ans menée par l’institution internationale autour de marchés aéroportuaires attribués à Madagascar en 2015 et à Zagreb, en Croatie, en 2011.

ADP n’est pas seul en cause. Bouygues Bâtiment International, chargé de mener les grands projets de Bouygues Construction à l’étranger, et Colas Madagascar, spécialiste des routes, qui formaient un consortium avec ADP, ont également été rattrapés par les enquêteurs de la Banque mondiale. La filiale du groupe Bouygues reste éligible aux appels d’offres, mais elle a douze mois pour se mettre en conformité avec les standards de la Banque. L’entreprise Colas Madagascar est, elle, en revanche exclue pour deux ans ferme.

« Pas de la corruption »

Les trois entreprises avaient décroché un marché pour rénover et agrandir les deux aéroports les plus importants de Madagascar, celui d’Antananarivo, la capitale, et celui de l’île de Nosy Be, paradis touristique au nord de la grande île, avec, à la clé, une concession de vingt-huit ans. La Banque mondiale leur reproche de s’être « livré[es] à des pratiques anticoncurrentielles en participant à des réunions inappropriées avec des représentants du gouvernement entre le 4 février 2015 et le 4 mai 2015 », alors que la procédure d’appel d’offres était lancée. Tous trois reconnaissent les faits mais plaident, par l’intermédiaire d’Antonin Lévy, leur avocat, un changement des règles en cours de jeu.

De fait, des discussions de gré à gré débutent entre le groupement français et les dirigeants malgaches à l’été 2014. Puis un protocole d’accord est signé. Mais la donne change en cours de route. En février 2015, le consortium apprend que l’Etat s’apprête à publier un appel à manifestation d’intérêt, préalable à un appel d’offres. « Il y a alors une vraie incompréhension au sein du consortium, qui a signé un contrat ferme avec l’Etat », détaille Me Lévy. Des études ont été commandées, pour quelques millions d’euros. Comme ils s’y étaient engagés, les Français reviennent avec leurs propositions. C’est une nouvelle rencontre, et d’autres réunions qui suivront, alors que la compétition est officiellement lancée, qui constituent aux yeux de la Banque mondiale le fait de collusion. « Qu’aurait dû faire le consortium ? Dénoncer le contrat en gré à gré passé avec l’Etat malgache et poursuivre ce dernier pour manquement à son contrat et demander des indemnités ? », poursuit l’avocat.

Les faits sont plus anciens dans l’affaire de Zagreb. Il est cette fois reproché à ADP International d’avoir payé un intermédiaire, entre juin 2011 et mars 2014, dans le cadre de l’obtention d’un contrat de concession de trente ans, sans l’avoir déclaré à la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale chargée des investissements dans le secteur privé. « C’est effectivement une pratique frauduleuse, car la SFI n’a pas été mise au courant, mais ça n’est pas de la corruption », défend Antonin Lévy.

Trois ans d’enquête

L’enquête a duré trois ans, pendant lesquels des employés de son unité chargée de traquer la fraude et la corruption se sont rendus à Madagascar. Toute la documentation comptable et financière a été épluchée, les e-mails également. Les comptables, les juristes, des collaborateurs ont été interrogés.

La « vice-présidence chargée des questions d’intégrité » fonctionne de manière indépendante, et selon les règles que la Banque mondiale a elle-même fixées. Elle y consacre près de 22 millions de dollars (19 millions d’euros) par an, avec près d’une centaine d’avocats et de juristes spécialisés. Depuis sa création, en 2007, 746 sanctions ont été prononcées contre des entreprises et des particuliers. Pour sortir de la liste noire, les entreprises doivent améliorer leurs pratiques et procédures de contrôle. Depuis 2010, ces sanctions valent également pour les projets financés par d’autres bailleurs de fonds, à l’instar de la Banque asiatique de développement ou de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

La fraude et la corruption sont prises très au sérieux par ces institutions, qui considèrent qu’elles compromettent le développement des pays. Elles peuvent rendre les infrastructures moins sûres et mettre en danger les habitants lorsque, par exemple, des médicaments sont remplacés par des contrefaçons ou que le ciment est mélangé à du sable de mauvaise qualité dans la construction de ponts ou de bâtiments.

Paiements illégaux et factures gonflées

L’Agence française de développement (AFD), qui a financé le projet d’extension des aéroports à Madagascar par l’intermédiaire de sa filiale Proparco, a attendu la fin de l’enquête pour commencer la sienne. « Nous travaillons à la clarification des éléments rapportés par cette dernière », explique l’AFD, qui ne prévoit aucun mécanisme de sanction dans sa politique anticorruption. Les conclusions de l’enquête sont toutefois « susceptibles d’avoir des conséquences sur leur accès aux financements du groupe AFD », reconnaît l’agence, sans toutefois préciser à quelle échéance.

Déjà en 2020, la Banque mondiale avait épinglé une autre entreprise française, le groupe d’ingénierie Egis, pour avoir effectué en Inde « des paiements illégaux » et avoir « gonflé des factures » dans deux marchés de construction de routes qu’elle avait remportés. « Un incident est toujours possible dans un groupe qui intervient dans le monde entier », explique la direction de la communication d’Egis, qui précise « avoir développé depuis plus de dix ans un vaste programme d’intégrité ».

Depuis le 4 janvier, les trois sociétés tentent de relativiser la portée de la décision de la Banque mondiale. Avec la pandémie, l’heure n’est pas aux projets de développement des aéroports, fait valoir ADP. L’organisation du groupe Bouygues est telle que ni la maison mère ni les autres entités du groupe ne sont concernées. Quant à Colas, seule sa filiale malgache a été frappée de sanction.

Julien Bouissou et Emeline Cazi

 

Partager cet article
Repost0
Centrafrique-Presse.com