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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 20:26

 

 

 

Q: Monsieur le Professeur, le Forum national de Bangui est fini. Quelles sont vos impressions ?

 

GMN : Vous voulez dire le Forum de Samba Panza ? Un véritable hold-up transitionnel. Un coup de force contre la volonté de la majorité du peuple centrafricain. Un concentré de tous les mauvais ingrédients du passé. Samba Panza n’a tiré aucune leçon du passé.

 

Q : Vraiment ?

 

GMN : En effet. Ce fut le Forum de tous les dangers comme je l’avais prédit plusieurs mois à l’avance. Finalement un Forum caporalisé, orienté vers un seul objectif : le maintien d’une personne incompétente à la tête d’une Transition sans fin, une Transition qui ne rendra jamais compte  au peuple centrafricain et à la Communauté Internationale qui nous porte à bout de bras depuis plusieurs années. Une Transition faite de détournements de fonds publics, de corruption à grande échelle et d’absence totale de vision politique. Une transition fermée au dialogue, fermée à l’assistance aux personnes vulnérables et violentées par cette grave crise de notre histoire. Une transition qui n’a jamais ramené la paix ni restauré l’autorité de l’Etat comme mission à elle assignée par la feuille de route. Que c’est triste.

 

Q : Forum de Samba Panza dites-vous ?

 

GMN : Oui. Experte en manipulations, elle a mis ses hommes et femmes à tous les niveaux d’organisation et d’encadrement du Forum. Pour les autres collabos, l’argent a été d’un grand secours.

 

Q : Vous êtes sévère. Ce Forum a atteint ses objectifs, à savoir réunir des délégués de tout le pays.

 

GMN : Nous avons eu à écouter quelques témoignages du drame Rwandais. Sur plus d’une heure et demie. Par contre, aucun témoignage des centrafricains sur leurs propres tragédies. Au mieux, il nous est accordé trois maigres minutes par intervention pour parler de tout, sauf de la transition et des drames vécus. La parole libère, dit-on. Les délégués à ce Forum retournent chez eux sans être entendus, frustrés, la rage au cœur, incapables de se débarrasser de ce qu’ils ont refoulé pendant ces deux dernières années. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge

 

Q.  Selon vous ce Forum est un échec ?

 

GMN : Je l’avais déjà dit: prolonger la transition avec Samba Panza, sans un instrument de contrôle de celle-ci serait une prime à l’échec. En aucun cas le Forum n’a daigné sanctionner l’incapacité de Samba Panza à ramener la paix et la sécurité et à organiser les élections. On lui a donné un chèque en blanc. Encore une fois, une troisième transition de CSP est un mauvais signal en direction de la Communauté Internationale aussi bien que les populations de Centrafrique. Hélas, c’est compter sans la cupidité d’une partie de nos leaders politiques et d’opinions et autres personnalités à la recherche d’un rôle politique à l’échelle nationale.

 

Q. Que dites-vous de l’absence du Médiateur Sassou Nguesso à la cérémonie de clôture ?

 

GMN : Le Président Sassou est un grand ami du Centrafrique. Il a beaucoup donné de son temps et de son assistance personnelle pour la paix et le retour à la stabilité dans notre pays. Ne l’oubliez jamais. Alors que nous étions terrassés par la folie meurtrière Sélékiste début 2013, il fut le seul à nous voler au secours avec une aide substantielle de plus de 25 milliards de FCFA pour payer les salaires et remettre notre administration  debout. Qui d’autre pouvait faire autant ? La France ? La Banque Mondiale ? J’en doute.

 

Q : Vous n’avez pas répondu à ma question. Pourquoi selon vous Sassou est absent ce 11 mai ?

 

GMN : De sa part, comme de celle des autres Chefs d’Etat de la CEMAC et la CEEAC, il y a probablement de la lassitude face à notre incapacité à nous entendre sur des questions d’intérêt général. Par ailleurs, le Congo, pays frère, a aussi besoin de son Président, à temps plein. En tout cas, l’absence de Sassou, notre parrain, à la cérémonie de clôture sonne comme notre échec à nous tous. 

 

Q : Un accord a été signé par les antibalakas et ex-sélékas. Qu’en dites-vous ?

 

GMN : C’est l’un des résultats positifs de cette rencontre. Chaque fois que des frères ennemis font la paix, il y a espoir. En attendant, ceux-ci demandent le départ de Samba Panza, qui n’écoute personne, sauf son ego. La paix n’est donc pas pour demain.

 

Q : D’autres résultats positifs ?

 

GMN : Oui, la commission gouvernance a émis des idées très constructives pour une meilleure gestion des biens publics dans l’intérêt du plus grand nombre de citoyens.  J’ai particulièrement apprécié les propositions en faveur des minorités y compris l’instauration de fêtes religieuses musulmanes. Si celles-ci sont adoptées par le gouvernement, nous aurions fait un grand pas vers l’égalité confessionnelle et la justice sociale. Cependant, les actions en faveur des victimes de la crise me paraissent en deçà de leurs attentes. Nous devons nous engager à secourir massivement et efficacement nos frères et sœurs qui souffrent gravement de cette crise ; que ça soit les déplacés internes comme les réfugiés dans les pays voisins, les victimes d’agressions sexuelles, les personnes traumatisées, etc…Il ne faut pas tout attendre de l’extérieur.

 

INTERVIEW REALISEE LE 12 MAI 2015 PAR SYLVESTRE SOKAMBI

Forum de Bangui : Réaction du Pr Gaston Nguérékata
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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 18:11

 

 

http://www.radiondekeluka.org   mardi 12 mai 2015 13:57

 

Le gouvernement de transition a dénoncé ce mardi les manifestations qui ont éclaté hier devant le siège du Conseil national de transition (CNT, le parlement provisoire) à la clôture du Forum national de Bangui. Le ministre de la Sécurité publique, Nicaise Samedi Karmou, qualifie les auteurs de ces actes de groupe de jeunes manipulés par des individus connus par les services de police et de gendarmerie. « Ces personnes sont connues. Les dispositions sont prises par mon département, elles seront interpellées afin de rendre compte. Je tiens à rappeler qu'après le Forum de Bangui, il y aura zéro tolérance », a rassuré Nicaise Samedi Karnou.

« Je tiens ici à informer le peuple centrafricain qu'il y a un groupuscule d'individus qui avait une autre vision de déstabilisation des institutions de la République. Ne l'ayant pas obtenu au Forum national de Bangui, (…) ces individus ont opté pour une manipulation d'une frange des jeunes. Ils ont acheté les drogues, les ont distribués pour pouvoir semer dans leur tête un comportement déshonorant au moment où,  l'ensemble de la communauté internationale s'est engagé d'aider le peuple centrafricain, enfin avec la ferme volonté des groupes armés des ex-Séléka, des ex-Antibalaka qui, aujourd'hui,  sont acceptés comme partie intégrante dans l'accord de DDR pour servir la nation », a expliqué le membre du gouvernement de transition.

Le ministre Karnou appelle par ailleurs la population de la capitale au calme et à la vigilance. Il affirme que les auteurs de cet acte sont décelés par son département. « La police, la gendarmerie, avec les forces internationales, sont à pied d’œuvre pour pouvoir assurer leur sécurité. Je leur demande de contribuer efficacement, d'accepter nos éléments de police, de gendarmerie et les forces internationales, de les appuyer afin que nous puissions leur donner la chance de vivre en paix », a averti le ministre.


Accusé d’être l'instigateur des troubles d'hier, le lieutenant Yvon Konaté des Antibalaka, qui n'a pas voulu se prononcer sur la question, dit ne pas se reconnaitre  dans les accusations.


De son côté, l’UFDR Fondamentale du général Abdelkader Kalil, justifie les manifestations d’hier devant le siège du CNT par une expression de frustrations de la part des ex-combattants Séléka. Les manifestants avaient été présentés comme des éléments proches de la branche de l’UFDR Fondamentale que dirige aujourd’hui l'ex-officier Séléka.


Pour Abdelkader Kalil, les autorités de transition n’ont pas reconnu leurs efforts d’intégration dans le processus de la paix en les écartant de la signature de l’accord du DDRR obtenue en marge du Forum de Bangui.


« Au niveau de l'UFDR Fondamentale, nous avons saisi le gouvernement et l'opinion internationale qui nous ont confirmé que nous devons entrer dans le processus DDRR. Or, des individus qui hier, ont roulé l'ex-président Michel Djotodia dans la farine, l'incitant à torturer le peuple centrafricain, ont créé d'autres mouvements pour tromper la vigilance du gouvernement. S'il y a des ennemis de la paix qui veulent tromper le gouvernement, il appartient au gouvernement de prendre ses responsabilités. En tout cas, cela ne change rien dans nos actions. Je demande aux militants de l'UFDR Fondamentale de garder leur calme », a déclaré Abdelkader Kalil dans une interview exclusive accordée mardi à RNL.


Hier, la clôture du Forum de Bangui a été entachée de crépitements d'armes. Près de 300 manifestants se sont rassemblés devant le CNT pour réclamer la démission de Catherine Samba-Panza et exiger la libération des Séléka et Antibalaka arrêtés.

Des explosions de grenades et des tirs à l'arme automatique ont été entendus. Les Casques bleus de la Minusca ont effectué des tirs de sommation pour disperser les manifestants. Une situation qui a créé la panique, ralentissant du coup la circulation sur l'avenue de l'indépendance, principal artère menant du point zéro au Pk12 à la sortie nord de Bangui.


Mardi matin, la situation semble se rétablir et les véhicules de transports en commun ont commencé à emprunter cet axe.

Manifestation devant le CNT : le gouvernement évoque une manipulation
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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 17:48

 

 

http://www.afrik.com  mardi 12 mai 2015 / par Makaila Nguebla

 

Amnesty International rappelle, aux parties signataires d’un accord sur le désarmement en République Centrafricaine, la quête de justice pour des crimes relevant du droit international.

 

Après la signature d’un accord sur le désarmement, intervenue entre des groupes rivaux et le gouvernement en Centrafrique, l’organisation Amnesty international a manifesté, dans un communiqué de presse, son souhait de voir être traduits en justice les auteurs des crimes qui relèvent du droit international.

 

Selon l’organisation, le 10 mai, dix groupes armés rivaux ont signé un accord avec les autorités de transition dans le but de déposer les armes et de participer à un processus de désarment, démobilisation, réinsertion et rapatriement. Amnesty International a exprimé son inquiétude par rapport au respect de cet accord censé en finir avec le conflit, les violences armées et les violations des droits humains.

 

Selon Stéphen Cockburn, directeur adjoint au bureau régional d’Amnesty International en Afrique de l’ouest et centrale, « si cet accord est sérieux et s’accompagne de mesures visant à amener les auteurs présumés de crimes de droit international à rendre des comptes, il offrira l’occasion d’en finir avec un conflit qui a coûté la vie à des milliers de personnes et a donné lieu à des violations massives des droits humains ».

 

Lundi 11 mai, des tensions ont été observées à la clôture du Forum dans la capitale, Bangui. Des groupes armés ont manifesté, en dehors, des locaux alors que se tenaient les travaux du forum, des routes ont été bloquées, poursuit Amnesty International.

 

L’organisation appelle aussi, avoir adressé une lettre aux autorités de Bangui, avant l’ouverture dudit forum, pour faire valoir son point de vue sur le nouveau projet de Constitution qui ne doit laisser aucune marge à la question de l’impunité, et ce, afin d’ inscrire la justice au cœur du processus de réconciliation.

Lu pour vous : Centrafrique : Amnesty International insiste sur la quête de justice
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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 17:27

 

 

 

Par RFI 12-05-2015 à 15:53

 

Après une semaine de discussions, le Forum de Bangui a fait ses recommandations. Des recommandations que la présidente de la transition s’est engagée à mettre en œuvre. Mais, lundi, dès la fin de l’annonce des conclusions, des tirs ont retenti, signe de la colère des groupes anti-balaka et ex-Seleka. Ce mardi 12 mai au matin, le calme semble revenu dans la capitale centrafricaine.

 

La situation est quasiment revenue à la normale ce mardi matin à Bangui. Place de la Réconciliation, le trafic a repris et les motos-taxis chargent à nouveau leurs clients. Il n’y a pas de barrages à l’entrée du quartier frondeur de Boy-Rab.

 

Au marché du kilomètre 5, toutes les boutiques sont ouvertes : quincailliers, fripiers, vendeuses de mèches et de pagnes. Les taxis alimentent la noria de clients qui chargent et déchargent leurs marchandises au rond-point Koudoukou.

 

Face à la mosquée centrale, le Cinévidéo de la Transition a repris ses séances après une suspension, lundi. Les clients disent qu’ils condamnent ce qui s’est passé. « Nous voulons la paix », explique un jeune avant d’aller jeter un œil sur le film actuellement diffusé, un épisode des exploits guerriers de Rambo.

 

Le seul barrage que l’on pouvait voir ce mardi est installé à l’entrée du marché combattant. C’est un barrage fait de pierres et de pneus qui s’est monté en milieu de matinée. Mais il a été démantelé peu après par la Minusca.

 

Vers le report des élections ?

 

Des recommandations ont donc été prises au Forum de Bangui et la présidente de la transition s’est engagée à les appliquer. Un mécanisme de suivi va être d’ailleurs mis en place, ce qui est important, car jusqu’ici les différents rendez-vous de ce type n’ont pas réussi à ramener la paix en Centrafrique.

 

En ce qui concerne l’une de ces revendications, le report des élections, c’est une fusée à plusieurs étages qui a été lancée par le Forum. La chef de l’Etat, le Premier ministre et le président du Conseil national de transition (CNT) ont été invités à demander la prolongation de la transition auprès des chefs d’Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qui pourront, eux, prendre cette décision.

 

Dans le même temps, le Forum a appelé la communauté internationale à honorer dans des délais utiles ses engagements financiers pour les élections, puisqu’à l’heure actuelle un quart seulement de ce budget est dans les caisses. Le Forum a aussi demandé aux institutions de la transition de faire un point hebdomadaire de l’état d’avancement des préparatifs du scrutin.

 

RCA: retour au calme après une fin de Forum tendue
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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 17:22

 

 

geopolis.francetvinfo.fr   Par Jacques Deveaux 12/05/2015 à 15H16

 

Pendant une semaine à Bangui, 600 délégués venus des quatre coins du pays ont débattu de l’avenir de la Centrafrique. A l’issue, un accord de désarmement a été signé, ainsi que la prolongation du gouvernement de transition. Mais dans la foulée, des hommes armés faisaient le coup de feu contre les casques bleus dans les rues de Bangui.


Neuf groupes armés et le ministère de la Défense ont signé un accord de «désarmement-démobilisation-réinsertion». Un triptyque ambitieux, à la hauteur des violences qui ont secoué le pays. Les signataires s’engagent à cesser la lutte armée, à regrouper leurs combattants dans des casernes. Leur prise en charge étant assurée par le gouvernement. Les combattants pourront ainsi être candidats à des postes au sein de l’armée ou de la gendarmerie : le rêve d’une union nationale.
 
Sauf que cette union nationale est déjà bancale. Les anciens présidents Michel Djotodia et François Bozizé n’ont pas été conviés aux débats. En conséquence, leurs formations politiques respectives ont boycotté le forum.

 
Du reste, des tirs ont été entendus dans Bangui dès la fin du forum. Montrant ainsi les limites d’un accord qui s’est fait sans les deux principaux protagonistes (Djotodia a renversé Bozizé en 2013).

Le plus étonnant est de voir les ennemis d’hier, anti-balaka et séléka côte à côte, selon des témoins.

RFI reprend les propos d’un chef anti-balaka : «Nous, les Seleka et les anti-balaka, nous sommes ensemble parce que le gouvernement nous a abandonnés.»
 
La prolongation du mandat de transition accordé à la présidente Catherine Samba Panza a également mobilisé quelques manifestants. Pancartes en main, ils ont réclamé son départ. Car si les élections prévues en août 2015 sont reportées, aucune nouvelle date n’a été fixée. Le forum a admis que le pays n’était pas prêt à organiser un scrutin national. Catherine Samba Panza a annoncé la fin de l’année.
 
Autant dire que le bilan du forum est à nuancer. Il n’y a guère que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui soit pleinement satisfait. Il a félicité le peuple centrafricain pour l’adoption d’un pacte républicain et a encouragé le gouvernement de transition à «mettre en œuvre sans délai les recommandations du forum».

 

Lu pour vous : Centrafrique : demi-succès du forum de la réconciliation
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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 16:47

 

 

Par Cyril Bensimon (Bangui, envoyé spécial)

 

LE MONDE Le 12.05.2015 à 11h46 • Mis à jour le 12.05.2015 à 15h11

 

« C’est la réunion de tous les possibles et de tous les dangers », estimait un diplomate influent peu après l’ouverture du « Forum national de Bangui ». « Si l’on manque ce rendez-vous, je crois que c’en sera fini de notre pays », ajoutait alors un officiel centrafricain. Reportée à plusieurs reprises depuis décembre 2014, la semaine de conclave qui s’est achevée, lundi 11 mai dans la capitale centrafricaine, aura généré autant d’espoirs que de frustrations.

 

Censé baliser le chemin jusqu’à de futures élections et nouer les fils de la réconciliation dans un pays qui vient de subir trente mois d’un conflit politique prenant progressivement le masque d’une guerre de religions entre chrétiens et musulmans, ce forum aura déjà permis de confirmer que les scrutins présidentiel et législatif ne se tiendront pas cet été et d’arracher à des groupes armés de plus en plus fragmentés, ex-Séléka (la rébellion qui avait renversé François Bozizé en 2013) et certaines factions anti-Balaka (opposants de la Séléka), un accord de désarmement.

 

Lors de ces huit jours, sûrement trop courts pour réaliser une grande catharsis nationale et purger toutes les haines, il y aura eu des poignées de main entre belligérants, quelques coups de poings et de nombreux coups de gueule. « Il y a eu beaucoup de cacophonie mais déjà on a vu côte à côte de grands tueurs et leurs victimes. C’est l’une des réussites de ce forum », considère l’ex-premier ministre André Nzapayeké.

 

Inéligibilité des responsables des conflits

 

Les travaux de plus de six cents délégués, divisés en quatre ateliers – « paix et sécurité », « justice et réconciliation », « gouvernance » et « développement économique et social » –, ont abouti à une masse de recommandations. Cela va de « la lutte contre l’impunité par la traduction des auteurs et complices des crimes », qui pourraient être jugés par la Cour pénale internationale ou par la Cour pénale spéciale (un tribunal mixte composé de magistrats locaux et internationaux qui devrait voir le jour dans les prochaines années), à « l’inéligibilité des responsables politiques auteurs des conflits », ou bien encore « l’interdiction systématique de la prise de pouvoir par les armes ». D’autres recommandations telles que « la construction d’un centre d’exposition et de vente des objets d’arts » ou « la création d’une école d’hôtellerie » laissent songeur dans le contexte actuel.

 

Encouragé et applaudi par les principaux diplomates en poste dans le pays qui voient là un événement historique, ce forum pourrait tracer les contours de la réconciliation. Encore faudra-t-il que ses conclusions les plus fortes ne restent pas lettre morte comme le furent celles des précédentes rencontres du même ordre tenues en 2003 et 2008. Le non-respect de la parole donnée a fait le lit des rébellions qui secouent la RCA depuis plus d’une décennie. L’éviction des débats de l’ancien chef de l’Etat François Bozizé et de son tombeur Michel Djotodia, qui le mois dernier ont signé au Kenya une déclaration de bonnes intentions, remet par ailleurs en cause le caractère inclusif de la rencontre.

 

Report des élections

 

Catherine Samba-Panza, elle, va pouvoir conserver les rênes de la présidence quelques mois de plus. Si elle a fait part, lundi, de son « désir de voir les élections se dérouler au plus tard avant la fin de l’année » alors qu’elle les promettait une semaine plus tôt pour cet été, les délégués du forum ne se sont pas prononcés sur la date de cette échéance attendue par des dizaines de candidats à la présidentielle persuadés de rafler la victoire. Parmi les hommes pressés d’en découdre devant des électeurs qui n’ont toujours pas été recensés, Anicet Dologuele s’inquiète comme bien d’autres qu’« aucune limite de la transition n’a été fixée et certains de ses acteurs qui seront inéligibles jouent la montre pour ne pas perdre leurs prébendes ».

 

Autre sujet d’inquiétude, l’accord de Désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR) des combattants a été signé dimanche par les représentants politiques de dix groupes armés sous la pression des diplomates et du gouvernement. Aussitôt, plusieurs commandants militaires de l’ex-Séléka ont fait par de leur colère, estimant que leurs revendications n’avaient pas été entendues. Le lendemain, des chefs anti-Balaka ont repris la même antienne.

 

Lundi, alors que dans l’enceinte de l’Assemblée nationale était célébrée la marche vers la paix, des affrontements ont éclaté devant les grilles du bâtiment entre forces de l’ONU et des manifestants réclamant la démission de la présidente de transition. Les anciens ennemis, anti-Balaka et ex-Séléka, se sont donnés la main pour faire entendre ensemble leur fureur. Plusieurs quartiers de Bangui ont alors renoué avec les barrages, les jets de grenades et les détonations d’armes à feu.

 

Cyril Bensimon Bangui, envoyé spécial

Lu pour vous : A Bangui, la fin troublée du Forum de réconciliation nationale
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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 16:32

 

 

 

12/05/15 (AFP)

 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "félicité le peuple centrafricain" pour l’adoption d'un pacte républicain à l'issue du Forum national de Bangui qui s'est tenu du 4 au 11 mai, selon un communiqué de l'ONU.

 

Les recommandations du pacte "reflètent les aspirations du peuple centrafricain à mettre une fois pour toutes le conflit derrière lui et à construire un pays plus pacifique et plus démocratique".

 

M. Ban a également félicité le gouvernement de transition et les groupes armés pour avoir signé dans le cadre du Forum un accord sur le désarmement, appelant à "sa mise en oeuvre rapide et intégrale".

 

Il "se félicite du rôle de premier plan joué par les femmes tout au long du forum" et a encouragé le gouvernement de transition, avec le soutien de l'ONU, à "mettre en oeuvre sans délai les recommandations du forum".

 

Le communiqué de l'ONU n'a pas fait référence à la demande des délégués du forum de retarder les élections présidentielles et législatives, comme le réclame aussi la communauté internationale.

 

Selon la présidente de transition, Catherine Samba Panza, "ces élections devraient se tenir au plus tard d'ici la fin de l'année 2015".

 

 

Centrafrique : l'ONU se félicite des résultats du Forum de Bangui

 

NEW YORK (Nations Unies), 12/05/15 (Xinhua) -- Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité lundi des résultats du Forum national de Bangui, qui a réuni du 4 au 11 mai divers acteurs de la crise en République centrafricaine, et a appelé à mettre en œuvre rapidement les recommandations de ce forum.

 

Le chef de l'ONU a notamment félicité le peuple centrafricain pour l'adoption du "Pacte républicain pour la paix, la réconciliation nationale et la reconstruction en République centrafricaine".

 

"Les recommandations du Pacte reflètent les aspirations du peuple centrafricain à mettre une fois pour toutes le conflit derrière lui et à construire un pays plus pacifique et plus démocratique", a souligné le porte-parole du chef de l'ONU dans une déclaration à la presse.

 

Pendant une semaine, les autorités de la transition, les représentants des groupes armés, les partis politiques, des dirigeants religieux et des membres de la société civile ont participé aux débats qui ont porté sur la paix et la sécurité, la justice et la réconciliation ainsi que la gouvernance et le développement économique et social.

 

Le secrétaire général a également félicité le gouvernement de transition et les groupes armés pour la signature, dans le cadre du Forum, d'un accord sur les principes de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Il a appelé à sa mise en œuvre rapide et intégrale.

 

"Le Forum de Bangui est le résultat d'un processus historique et inclusif qui a permis aux représentants locaux, aux femmes, à la jeunesse et à la société civile de faire entendre leurs voix. Le secrétaire général se félicite du rôle de premier plan joué par les femmes tout au long du Forum", a ajouté le porte-parole. "Le secrétaire général encourage le gouvernement de transition, avec le soutien des Nations Unies et de la communauté internationale, à mettre en œuvre les recommandations du Forum sans délai".

 

De son côté, le représentant spécial du secrétaire général pour la République centrafricaine, Babacar Gaye, a invité la communauté internationale à continuer de se mobiliser pour accompagner le pays "sur le chemin courageux et difficile de la paix".

 

"Le Forum a dépassé nos attentes avec cette pertinente particularité de réunir toutes les composantes de la nation mettant ainsi les Centrafricains et les Centrafricaines au chevet de leur propre pays", a dit M. Gaye.

Centrafrique Ban Ki-moon appelle à appliquer les décisions du Forum de Bangui
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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 22:43

 

 

 

http://www.afrik.com   lundi 11 mai 2015 / par Makaila Nguebla

 

Dans un communiqué de presse parvenu, ce lundi, à la rédaction d’Afrik.com, Reporters Sans Frontière (RSF) rappelle qu’il y a déjà un an que Camille Lepage, photographe, a trouvé la mort dans une embuscade entre Bouar et Garoua Boulai dans l’ouest de la République Centrafricaine (RCA) alors qu’elle était en reportage dans la région.

 

C’était le 12 mai 2014, entre Bouar et Garoua Boulai, où Camille Lepage, jeune photojournaliste indépendante, a été tuée par des hommes en armes, jusque là non identifiés. Elle effectuait un reportage dans cette région en proie à un conflit armé. Décrite comme photographe engagée, Camille Lepage était arrivée en Centrafrique en 2013. Elle avait déjà parcouru l’Europe, couvert la révolution égyptienne de 2011 et assisté, en 2012, à la naissance du Sud Soudan.

 

Alors que la Centrafrique était plongée dans une guerre civile, la photojournaliste a décidé d’y rester pour témoigner de la violence de ce conflit qui a causé des centaines de morts, des milliers de personnes déplacées et des réfugiés éparpillés dans les pays voisins. A travers son travail, Camille Lepage a montré le quotidien de la population prise dans un engrenage des groupes armés : la séléka et les anti-balaka.

 

A l’annonce de sa mort, le Président François Hollande avait déclaré mettre les moyens nécessaires pour « faire la lumière » sur les circonstances de son assassinat. Portée partie civile dans l’enquête ouverte à Paris, depuis une année, Reporters Sans Frontière (RSF) souligne être peinée d’obtenir des informations tangibles au regard du « contexte sécuritaire compliqué ». De même, l’enquête ouverte à Bangui n’avance pas rapidement, selon RSF qui a interrogé, sur ses attentes, Mme Maryvonne Lepage, mère de la journaliste reporter d’images (JRI), qui précise attendre « plus de précisions sur ce qui s’est réellement passé. Je comprends que l’enquête soit compliquée en RCA, en raison des faiblesses de la justice et de l’insécurité, mais nous avons besoin de la vérité pour pouvoir avancer ».

 

Une association dénommée "Camille Lepage - On est ensemble" a été créée afin de poursuivre l’engagement de Camille en faveur des « causes oubliées, des gens qui souffrent en silence et auxquels personne ne prête attention », révèle RSF. L’organisation rappelle qu’en 2014, La République centrafricaine a chuté dans son classement sur la liberté de la presse, perd de nouveau une place en 2015 et se situe à la 110ème place sur 180 pays.

Lu pour vous : Centrafrique : RSF réclame la vérité sur la mort de la photojournaliste Camille Lepage
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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 22:28

 

 

Par RFI 11-05-2015 à 21:08

 

En République centrafricaine, le Forum de Bangui s’est achevé ce lundi 11 mars. Un rendez-vous qui avait été pris pour offrir une sortie de crise au pays. Mais en fin de journée, avant même que les conclusions du Forum soient présentées, des tirs ont éclaté devant l'Assemblée nationale.

 

Cette cérémonie voulait être un symbole de paix et d’unité ; elle aura finalement illustré la fragilité de la situation en Centrafrique et la difficulté de trouver un accord. A peine la lecture des recommandations du Forum terminée, des éclats de voix ont commencé à se faire entendre et plusieurs leaders anti-balaka sont sortis en colère, en criant que leurs revendications n’avaient pas été prises en compte dans les résolutions finales et qu’ils n’en resteraient pas là.

 

Un peu plus tard, se sont fait entendre devant l’Assemblée de transition, des tirs de kalachnikov, des explosions de grenades et des tirs de gaz lacrymogène de la Minusca. Des barrages sont apparus dans différents quartiers de la ville. Certains témoins disent avoir vu, avec surprise, des anti-balaka et des ex-Seleka réunis dans cette contestation.

 

Les leaders anti-balaka nient ce lundi soir toute responsabilité dans ce qui s’est passé, mais leurs discours traduisent bien l'état de nervosité de leurs troupes. « Nous ne reconnaissons pas le Forum de Bangui parce que nos revendications n'ont pas été prises en compte, déclare ainsi un général. Nous, les Seleka et les anti-balaka, ont été ensemble parce que le gouvernement nous a abandonnés. » A ses côtés, le lieutenant Konaté réclame la prise en compte des revendications anti-balaka pour que « le Forum de Bangui ne soit pas un fiasco ».

 

Il cite comme revendications la libération des combattants anti-balaka incarcérés à Ngaragba ou la prise en compte des éléments anti-balaka venus des forces armées, les FACA.

RCA: heurts à Bangui lors de la clôture du Forum de réconciliation
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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 20:14

 

 

 

AFP 11/5/15 - 20 H 00

 

Le forum de réconciliation centrafricain a réclamé lundi le report des élections présidentielle et législatives, en prenant acte de l'impréparation des autorités de transition et malgré les demandes insistantes de la communauté internationale pour un retour rapide à la normalité constitutionnelle à Bangui.

 

A la clôture de ses travaux, le Forum - réunissant près de six cents délégués devant proposer une sortie de crise au pays -en a appelé aux autorités de transition pour qu'elles "introduisent au plus tôt auprès de la conférence des chefs d'Etat de la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale) la demande de prorogation à titre exceptionnel de la transition" et donc le report des élections réclamées par la communauté internationale, ont affirmé les participants aux travaux dans une motion publique.

 

Le forum demande aux chefs d'Etat de la CEEAC de "donner une suite favorable à cette demande", ont-ils ajouté, en mettant en avant "la faible mobilisation des bailleurs de fonds pour financer les opérations électorales".

 

-'d'ici la fin 2015'-

 

Les délégués n'ont fixé aucune échéance pour la tenue des scrutins dans ce pays plongé en 2013-2014 dans une meurtrière crise politico-militaire, sans précédent dans son histoire pourtant très troublée.

 

Mais, selon la présidente de transition, Catherine Samba Panza, clôturant le forum, "ces élections devraient se tenir au plus tard d'ici la fin de l'année 2015".

 

Lundi matin, quelques dizaines de manifestants ont brandi devant le forum des pancartes, demandant la démission de la présidente et s'opposant à une prorogation de la transition.

 

Dans l'après-midi, de très brefs tirs d'origine indéterminée ont été entendus dans la capitale, provoquant des mouvements de panique dans certains quartiers.

 

Selon le calendrier de sortie de crise en Centrafrique, les élections devaient être organisées au plus tard en août. Mais, les échéances se rapprochant, les préparatifs ont accumulé les retards, sur fond de désintégration de l'Etat.

 

- réaménagement de la transition -

 

Si les chefs d'Etat d'Afrique centrale acceptent la requête de Bangui, la transition va devoir être réaménagée, le mandat de Mme Samba Panza arrivant à expiration en août

 

A l'ouverture du forum le 5 mai, le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, avait pourtant insisté sur la nécessité de respecter les délais, jugeant que la "priorité" était l'organisation d'élections.

 

La Centrafrique s'est retrouvée en plein chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.

 

Les exactions commises par la Séléka dès son arrivée au pouvoir contre les populations majoritairement chrétiennes ont ensuite débouché sur la création de milices d'autodéfense, les anti-balaka, qui s'en sont alors pris aux civils musulmans.

 

Ces violences contre les civils ont entraîné l'intervention miliaire de la France, ancienne puissance coloniale, avec son opération Sangaris. Une force onusienne est également déployée dans le pays.

 

Malgré le déploiement de forces internationales, des bandes armées continuent de sévir dans des régions reculées du pays, renforçant les difficultés d'organisation d'élections paisibles.

 

Le forum de Bangui a dans ce cadre été l'occasion de dirigeants d'une partie de ces groupes armés à relâcher les enfants soldats sous leur coupe. L'Unicef estime leur nombre de 6.000 à 10.000 dans le pays.

 

Certains groupes armés ont également donné leur accord de principe à un désarmement, moyennant un programme de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDRR) prévoyant l'intégration de leurs combattants dans les nouvelles forces de sécurité ou leur retour à la vie civile.

 

Mais cet accord de principe ne comprend aucune modalité pratique de mise en oeuvre ni le précise son financement.

 

La Centrafrique en route pour une prolongation de la transition
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