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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 18:38

 

 

 

 

http://www.parismatch.com  06 octobre 2013

 

Pour résoudre la crise en Centrafrique, François Hollande a évoqué un risque de «somalisation» à la tribune de l’ONU et réclamé une nouvelle intervention internationale de maintien de la paix. Certains y ont vu un appel à la création d’une énième mission des casques bleus pour faire face à la situation catastrophique du pays: groupes rebelles incontrôlables de mercenaires venus du Tchad et du Soudan, dizaines de milliers de civils déplacés ou réfugiés, frontières inexistantes, armée et police ratiboisées, risques d’embrasement religieux entre chrétiens et musulmans.

 

A Bangui, la capitale centrafricaine, beaucoup ont voulu déceler dans les paroles de Hollande l’annonce d’un débarquement rapide de l’armée française, sur le mode de l’opération «Serval» en début d’année au Mali. Pourtant, depuis Paris, les officiels des différents ministères répètent à qui veut l’entendre que «la France n’a plus vocation à être le gendarme de l’Afrique». Pour les spécialistes du dossier, en effet, les mots d’alarme du Président n’avaient pas tant pour objet d’alerter sur un engagement français imminent… que d’intéresser le reste du monde à la question centrafricaine. Et notamment les Etats-Unis, pour qu’ils acceptent de co-financer une mission de l’Union Africaine censée sauver le pays du chaos définitif.

 

En pratique les troupes françaises et africaines sont déjà sur place à Bangui, où elles jouent un rôle limité mais crucial. Quelque 400 soldats français, principalement des Chasseurs alpins venus de Besançon, sont en effet basés autour de l’aéroport international. La moitié d’entre eux appartient au «Détachement Boali», reliquat de la présence militaire française quasi permanente dans ce pays abonné aux coups d’Etat depuis son indépendance en 1960. Les autres sont des renforts accourus pour faire face au pourrissement de la situation depuis l’offensive rebelle qui fit tomber le président François Bozizé en mars dernier. «D’autres renforts peuvent arriver sous 24 heures, en cas de besoin» explique le colonel Yvan Gouriou, chef de corps du détachement.

 

Les hommes du colonel ont pour mission principale de sécuriser l’aéroport de Bangui. Le maintenir ouvert est un enjeu capital: c’est la seule source d’approvisionnement pour ce pays enclavé, aux fleuves peu navigables, aux routes coupées par la rébellion et rendues souvent impraticables par la saison des pluies. La piste n’est pas clôturée et des milliers de civils s’y sont réfugié, fin août, pour fuir les exactions des ex-rebelles de la Seleka aujourd’hui au pouvoir. Le président auto-proclamé Michel Djotodia a  maintenant entrepris de dissoudre ses bandes armées, et les troupes françaises patrouillent régulièrement en ville pour aider à sécuriser la capitale, notamment le lycée français et les locaux de l’Institut Pasteur, avec ses nombreuses souches de virus.

 

A quelques mètres du bureau du colonel français se trouve le QG d’un général gabonais, formé à Saint-Cyr et dans les unités de pilotes d’hélicoptères de Dax. Le général Jean-Felix Akaga dirige la Fomac, ou Force Multinationale de l’Afrique Centrale. Il commande plus de 2000 soldats venus principalement du Gabon et du Congo-Brazzaville. Un fort contingent récemment arrivé du Tchad doit aussi aider au désarmement des rebelles de la Seleka. «On décrit la crise comme insoluble, mais en fait c’est surtout une affaire de gouvernance, affirme Akaga. Si on veut désarmer et cantonner les Seleka, il faut pouvoir payer leur solde et les nourrir.» Or, l’Etat centrafricain est en quasi-faillite. La Fomac doit encore recevoir des renforts et se transformer dans les prochains mois en une force plus puissante, la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine).

 

L’action militaire internationale ressemble à une véritable course de vitesse, tandis qu’émerge le spectre d’un conflit intercommunautaire entre chrétiens et musulmans. Mais la Fomac a déjà obtenu des résultats, notamment dans le nord, où un détachement est parvenu à stabiliser la situation, explosive, autour de la ville de Bossangoa. «Je suis convaincu qu’avec plus d’hommes répartis dans tout le pays, et plus de moyens financiers pour aider l’Etat à se reconstruire, on pourrait résoudre la crise, affirme le général Akaga. Rien qu’avec 6000 hommes, on pourrait stabiliser ce pays.»  

Lu pour vous dans Paris Match : Centrafrique : quelle réponse militaire?
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