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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 01:41

 

 

 

 

A la fin des années 80, on ne pouvait que constater l’échec des tentatives de développement dans la quasi-totalité des pays de l’Afrique du sud du Sahara, dont la Centrafrique. – La plupart des rentrées financières de ces pays sont basées sur des cultures dites de rentes : - café, coton, banane, cacao, arachide, etc.…

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Des plans de développement avaient été élaborés dans la plupart des Etats au cours des années 60 et 70. Certains n’avaient guère été plus que des incantations. D’autres avaient connu une mise en œuvre au moins partielle et avaient permis des avancées dans un certain cas importantes, mais ils s’étaient avérés impuissants à enrayer la crise provoquée notamment par la baisse durable des prix des matières premières exportées par le continent africain. Quand au programme d’ajustement structurel, conçus pour établir les équilibres financiers engendrés par la crise et créer les conditions d’une croissance durable, ils n’avaient que très partiellement atteint leurs objectifs. S’ils avaient bien contribué à réduire les déséquilibres, ils n’avaient manifestement pas entraîné la croissance soutenue attendue.

 

On pouvait constater aussi que les nombreuses tentatives de promouvoir le développement au niveau des régions ou au niveau du continent, notamment le plan d’action de Lagos pour le développement économique de l’Afrique élaboré en 1980 et sur lequel beaucoup d’Africains avaient fondé de grands espoirs, n’avaient pas non plus donné les résultats escomptés.

 

Il est admis aujourd’hui que le développement de l’Afrique et particulièrement celui de la Centrafrique ne serait pas seulement le fruit de mesures purement économiques comme on semblait l’avoir cru dans le passé, que de bonnes politiques économiques étaient certes nécessaires, mais que des changements dans les comportements et dans les structures sociales, culturelles et politiques devaient leurs être associés. Et il est aussi admis que ces changements n’adviendraient pas sans une vision de l’avenir largement partagée par les populations concernées. – Et pour que ces populations y adhèrent, il faut qu’ils y voient un intérêt, une espérance, une solution réelle à la misère.

 

Le véritable Tiers Monde se trouve chez les mono-exportateurs de matières premières non énergétiques telle que la République Centrafricaine. Notre pays s’est placé sur des marchés peu porteurs et les termes de leurs échanges ont tendance à se dégrader. Nous nous sommes fait piéger par l’exportation de matières premières ou de produits agricoles.

 

Chacun sait que les sociétés africaines sont en plein mutation, que le monde dans lequel elles sont plongées change lui aussi très vite et que les interférences entre toutes les parties du monde sont de plus en plus nombreuses. Aujourd’hui plus que jamais, se remettre sur le métier de la réflexion sur le long terme pour prendre en compte ces changements, pour tirer parti aussi des progrès accompli dans les méthodes d’investigation de l’avenir, est une nécessité pour ne pas dire obligation. - Et, s’il existe une volonté réelle de construire un avenir commun, alors une réflexion prospective peut contribuer à s’interroger ensemble sur le contenu de cet avenir commun et sur les meilleurs moyens de la construire, d’où mon étude prospective, (Voir aussi texte suivant) ici en partie publiée, sur l’amorçage d’un développement durable, équitable et solidaire à l’horizon 2025/2030 en République Centrafricaine.

 

On ne peut pas dire, honnêtement, que nous sommes  « en voie de développement » ; le centrafricain qui croit à cela est peut être extrêmement dangereux  pour le pays, car il a atteint un tel degré d’amnésie, de cécité à l’égard de ses besoins criants, qu’il ne faudrait rien moins que réhabiliter la notion de sous-développement pour lui remettre les pupilles en face des orbites. Cher Compatriote, je t’autorise à utiliser cet article et tous les autres que je publierai comme support afin de faire passer le message. – Si tongana kékéréké, mbénizo a ga a tènè na môn : « La Centrafrique est en voie de développement » ; dô séssé na lo ; yoro mabôko na lè ti lo ; na tènè na lo : « vênè, so vênè, so kota vênè la. – Sigui na mbéti so, na mo dikô na lo ni. Na poko ni, sara photocopie ni, mouna lo titènè lo goué lo gbou litilo na ndouni ». - Il serait, en effet, salutaire de faire coïncider enfin les mots et les choses, de redonner à la situation centrafricaine son exacte dimension, d’éliminer une fois pour toutes, les possibilités de leurre. La République Centrafricaine, on le sait, n’est pas en voie de développement, loin s’en faut. Mais le pouvoir des mots est tel que la notion de « pays en voie de développement » encourage la répétition d’attitudes, de décisions, de comportements sans rapport aucun avec ce que l’indiscutable réalité commande de faire.

 

Le centrafricain de la Diaspora sait aujourd’hui que la vie « en métropole » n’est pas facile, et resterait volontiers au pays si les opportunités d’emploi ne s’étaient singulièrement réduites. Du coup, on rêve donc d’aller crapahuter ailleurs, faute de trouver à s’employer chez soi ou dans un pays voisin : les politiques africaines « d’africanisation » ne sont-elles pas les meilleures garants de la pérennité du discours xénophobe d’un Le Pen et de toute cette jeunesse anti-tiers-mondiste qui maintenant crie : « La Roumanie ou la Grèce avant la Tanzanie, la Somalie ou le Darfour ! » ? - Il faut donc se demander pourquoi les centrafricains préfèrent encore aller subir des vexations policières en France ou dans un autre pays occidental, plutôt que de rester en Afrique ou en Centrafrique. Sommes-nous masochistes ?

 

Après plus de 50 années d’indépendance, nous constatons avec fausse surprise et consternation l’effet dévastateur des politiques de développement conçues et pilotées depuis « la métropole » et approuvées par les gouvernements centrafricains successifs, au mépris des réalités socioculturelles et économiques locales. L’analyse  approfondie de l’état des lieux de la Maison  « Centrafrique » débouche sur ce constat amer :  - ces politiques venues d’ailleurs ont toujours été conçues pour résoudre les problèmes d’ordre idéologique, politique ou économique de l’occident et non ceux de la République Centrafricaine comme on a voulu le faire croire.

 

Jusque là,  les « experts » centrafricains impliqués ou non dans les différents programmes se croient obligés de mettre en veilleuse leurs convictions ou les adaptent aux idéologies de l’occident et peignent les réalités socioéconomiques locales en fonction des objectifs qui leurs sont imposés. A l’évidence, la satisfaction des intérêts particuliers prime car il faut bien mériter sa place dans la sphère où se partage « le gâteau national » ou encore la manne financière internationale, au détriment des populations qu’on est censé servir. – A cet effet, le pays est passé maître dans l’art de la démultiplication des séminaires, colloques, conférences, commissions, etc.…., où nos pseudo-experts viennent déverser leurs formules passe-partout et repartent avec de substantiels perdiem. Ceux qui s’aventurent dans un cheminement critique en osant une lecture froide de la situation désastreuse dans laquelle ces options de développement « importées texto » pourraient nous mener s’exposent au bannissement de la société « bien-pensante ».

 

La question qui s’impose est de savoir si cela constitue une véritable raison de baisser les bras ? - La réponse est NON. – D’ailleurs, cette réflexion sur le développement souhaitable en Centrafrique à l’horizon 2025/2030 a pour but, entre autres, de dire que nous savons ce qu’il nous faut faire et comment le faire afin de mettre les bases et d’amorcer notre modèle développement.

 

Je constate, avec regret, que mes compatriotes ont développé une attitude qui consiste non pas à s’interroger sur les erreurs successives commises pour être aujourd’hui à la traîne dans un monde en pleine évolution, mais à incriminer indifféremment la baisse des cours des matières premières, la traite négrière, la colonisation, la France, les puissances occidentales, les blancs, l’exploitation forcée ou non de notre sol et de notre sous-sol, etc., etc.….  - cette manière de se plaindre est tout simplement de la fuite en avant propre aux fatalistes et aux partisans du moindre effort. – Je me permet de leurs rappeler ceci : « Dans l’existence d’un Homme, rien n’est écrit d’avance, tout se construit au jour le jour. Le développement n’est pas entre les mains d’un destin aveugle ».

 

Les prétextes énumérés ci-dessus ne résistent pas à l’analyse critique. Il faut savoir que la baisse des cours de quelque produit que ce soit sur le marché international est inhérente à la surproduction ;  - par conséquent, celle des matières premières ne saurait échapper à cette règle. En outre, la colonisation et la traite négrière n’ont été possibles que parce que « l’Afrique était colonisable et vendable ». Enfin, l’exploitation de nos matières premières à notre défaveur s’est faite et continue à se faire jusqu’à ce jour de 2013, avec notre complicité, active ou passive, mais complicité quand même.

 

Il est grand temps que la République Centrafricaine s’embarque dans le train de la révolution du management qui nous conduira tout droit vers la société du savoir, du savoir-faire et du savoir-être (Lire aussi ce texte).

 

Il n’y a pas de raison valable à ce que les autres pays aient réussi leur développement alors qu’en Centrafrique nous sommes encore aujourd’hui incapable d’assumer notre développement, notre sécurité, notre autosuffisance alimentaire. Il n’y a pas de raison que certains pays d’Asie qui dans les années 60, partageaient le même niveau de développement que nous, -et qui de surcroît sont moins nantie que nous en matière de richesses du sol et du sous-sol,- soient entrain de réussir leurs plans de développements au moment où nous peinons à émerger du chaos par nos propres moyens.

 

L’état des lieux de la Maison Centrafrique nous oblige à reconnaître et admettre notre incapacité, jusqu’à ce jour de 2013, à adapter les techniques modernes à notre contexte socioéconomique. Tout cela doit changer, car nous n’acceptons plus, et la jeunesse centrafricaine et la nouvelle génération, arrivées en âge de comprendre et prendre les choses en mains n’acceptent plus d’être et de rester le pays de désolation, le pays de l’agonie qui figure à peine sur la carte géopolitique internationale (Lire aussi ce texte).

 

Dans cette lutte contre le sous-développement, il est de mon devoir de Moléngué ti kodro de prendre ma plume, mon micro, mon bâton de pèlerin et de faire comprendre au peuple tout entier que cette guerre ne peut-être gagnée en prenant une attitude statique comme nous le faisons depuis les années 1970. – Celui qui n’a plus l’initiative perd généralement ; - celui qui la conserve gagne habituellement. – En Centrafrique, cela fait des décennies que nous avons perdu l’initiative ; … voyez où nous en sommes aujourd’hui. – Le pilotage à vue et nos experts, hors hiérarchie de l’intérêt personnel, nous ont mis dans le ‘’Pourôu’’ !..... – Nous nous sommes laissés enfoncer, doucement mais sûrement, dedans jusqu’à la poitrine, même le menton est impacté ; l’indigestion, l’asphyxie et la mort lente dans la souffrance ne sont pas loin ; seuls nos bras et notre tête sont encore à l’air libre. - Alors retroussons nos manches, agrippons nous à l’espoir possible d’un mieux vivre ensemble qui nous tend la main, avec ce champ des possibles qui viennent de voir le jour depuis les évènements du 24 Mars et, surtout, depuis les différents Sommets de la CEEAC à N’Djaména, où nos Frères et Amis balisent le terrain, mettent des gardes fous afin de nous remettre les pieds à l’étrier dans les meilleures conditions potentielles. – A nous Centrafricains d’utiliser, désormais, notre matière grise pour trouver des solutions adaptées à nos besoins et manquements. Rebombons le torse et mettons nous résolument au travail avec pour objectif la croissance, le développement et la prospérité. – Il nous faut vite sortir de là et laver notre Dignité, notre Honneur et regagner le Respect des autres Nations.

 

Nous avons pris du retard, mais ce retard n’est pas irrattrapable. Il existe un certain nombre d’idées préconçues qu’il faut abandonner, certains actes à ne plus poser, des croyances à restaurer et des erreurs à corriger. - Notre devoir patriotique, que dis-je, c’est plus que du patriotisme, notre devoir de KOLI, de ZO so à ihnga ndo, de Moléngué ti Kodro aujourd’hui est de créer les conditions d’introversion de notre économie afin d’éviter la spirale infernale de la misère.

 

Cher Internaute et compatriote, merci d’avoir pris le temps de me lire. Avant de te coucher le soir, poses-toi la question : « Qu’ai-je Fais pour faire avancer Mon Pays aujourd’hui ? – Gui tênè ti ôkô bozo ti mbi la akè so mbi ? – Quel acte ai-je, directement ou indirectement, posé pour favoriser le bien-être des générations futures ? – L’avenir dans un « Mieux vivre ensemble en Centrafrique » a-t-il un jour fait partie ou fait-il encore partie de mes priorités au quotidien ? Wala mbi kê na vourou bê ti moléngué ti kodro, wala mbi kê na kota  bê ti yé ti séssé ???.....».

 

La jeunesse centrafricaine et la nouvelle génération, arrivées en âge de comprendre et prendre les choses en mains, en ont plus qu’assez d’appartenir à un pays complexé où la médiocrité occupe une place considérable;- cette jeunesse semi-lettrée écoute la radio et s’informe via d’autres médias et comprend mal que la Centrafrique reste à la traîne, alors que les autres avancent. Le peuple est mûr et a conscience qu’il faut agir, et que lui aussi devra agir et impulser une dynamique ; - Raison de plus pour que nous remettions maintenant tout sur la table et fassions un tri  (Voir aussi texte suivant).

 

Toutefois, souviens-toi qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et qu’une action personnelle venant de toi, quel quelle soit, est espérée et attendue car : « Aucune Nation ne naît grande, les Grandes Nations sont l’œuvre de leurs citoyens ».La construction de notre Pays est l’affaire de TOUS.

 

Fin de la 2ème partie de la Réflexion N°03

 

CD. DARLAN

 

Consultant en Stratégies de Développement

 

E-mail : batir.rca@gmail.com

 

 
 
Le Développement Durable en RCA : Etat des lieux de la Maison Centrafrique (2/3)  Par Christian Dominique DARLAN
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