New York (AFP) - 01.10.2013 21:03 - Deux responsables de l'ONU chargés de la prévention des génocides ont demandé mardi au gouvernement centrafricain de "prendre d'urgence des mesures pour protéger les populations contre les risques d'atrocités".
Les deux responsables, Adama Dieng et Jennifer Welsh, ont reçu "des informations persistantes concernant des violations flagrantes des droits de l'homme commises dans différentes parties du pays" depuis la prise du pouvoir à Bangui par la coalition rebelle Séléka en mars. Ils citent notamment des meurtres, des violences sexuelles contre les femmes et les enfants et la destruction et le pillage d'hôpitaux, d’écoles et d'églises.
Ils exhortent la communauté internationale à "soutenir les initiatives régionales prises par l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale visant à protéger la population et prévenir d’autres exactions".
Une force panafricaine sous l'égide de l'UA est présente en République centrafricaine (RCA) pour aider le gouvernement à rétablir l'ordre mais elle manque de personnel et de moyens. Le gouvernement s'est révélé incapable de mettre fin aux violences et le pays est en pleine anarchie. La France veut faire voter au Conseil de sécurité une résolution qui soutiendrait la force panafricaine et préparerait la mise en place d'une opération de maintien de la paix de l'ONU.
"En attendant que la communauté internationale agisse de manière concertée pour prévenir les atrocités en République centrafricaine, il est encore temps de prendre des mesures pour mettre un terme à l'escalade de la crise et aux souffrances de la population", ont déclaré les deux conseillers spéciaux dans un communiqué commun.
"L'effondrement de l’ordre public et l’apparente incapacité des autorités de transition à exercer un contrôle sur les soldats Séléka qui commettent des atrocités laissent présager une aggravation de la crise et un retour à des combats à grande échelle", ajoute le communiqué. "Ce contexte, aggravé par d'autres facteurs de risque, y compris les tensions religieuses, a ouvert la voie à des risques de crimes atroces".
Les deux conseillers soulignent aussi "la nécessité de doter toute force internationale ou régionale qui serait déployée dans le pays d’un mandat crédible en matière de protection des civils".
Toujours selon le communiqué, "c'est à l’État centrafricain qu’il incombe au premier chef d'assurer la protection de ses populations. Cependant, devant l’incapacité des autorités de transition de bien s’acquitter de cette tâche et face à la menace de nouvelles attaques contre les civils, la communauté internationale se doit d’aider l’État à protéger ses populations".
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