French.china.org.cn le 26-09-2013
Des inondations causées par la montée des eaux de la rivière Yata depuis août ont fait 6 morts et dévasté plus d'une centaine d'hectares des cultures vivrières à Birao et ses environs, à quelque 1.078 km de Bangui dans l'Extrême-Nord de la République centrafricaine, ont confié à Xinhua des habitants de la ville.
"La situation est difficile. On assiste à la destruction des champs et la mort du bétail. Nous sommes inquiets de ce changement brusque de climat et ses conséquences sur l'agriculture, l'élevage et la santé", a dit Bernard Zacharia, chef d'équipe des réponses aux catastrophes à la Croix-Rouge centrafricaine joint au téléphone depuis Bangui.
"La saison pluvieuse est intervenue tard en juillet. Accueillie par la population, elle est devenue une source de malheur", a-t-il indiqué.
Pour l'instant, les autorités de Birao, une ville enclavée où il n'y a pas d'accès par route bitumée, n'ont pas encore évalué les dégâts des inondations. Selon M. Zacharia, 27.000 habitants vivent dans cette région qui abrite un site pétrolier en exploration. Sur un rayon de 7 km, les premières évaluations de son équipe font état de 2.000 personnes sinistrées et environ 200 hectares dévastés.
"J'ai perdu mon champ de sorgho et de sésame. C'est le seul revenu qui me permet de vivre. Chaque année, nous ravitaillons les zones diamantifères de la préfecture voisine de la Haute-Kotto et Bangui", selon Michel Bangue, habitant de Birao.
Pour Hamadou Hamidou, volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine, la situation à Birao, chef-lieu de la préfecture de la Vakaga, est "du jamais vu depuis 32 ans".
"La rivière Yata qui divise la ville de Birao en deux parties et ses lacs taris depuis 1981 a débordé de son lit et a atteint les plaines autour desquelles les paysans cultivent sans penser aux caprices du changement climatique depuis la fin du mois d'août dernier", a-t-il expliqué.
"Aucune assistance à cette population n'est en vue", a-t-il poursuivi, avant d'appeler les agences humanitaires à "voler au secours de la population de cette ville".
Pour l'heure, la Croix-Rouge centrafricaine n'est pas encore opérationnelle dans la localité qui a été longtemps considérée comme "zone d'insécurité". Le nouveau préfet n'étant pas encore installé, seul le Comité international de la Croix-Rouge intervient pour assister la population.
Source: Agence de presse Xinhua