RFI lundi 09 septembre 2013 à 10:40
Les tensions montent à l'est du Cameroun entre les populations locales et les réfugiés centrafricains. Dans plusieurs localités de la région dont la capitale Bertoua, le sentiment d'exaspération grimpe depuis quelques temps. En cause : une série d'incidents imputés à l'ex-rébellion Seleka.
Bertoua, à 350 kilomètres de Yaoundé dans la région de l’Est-Cameroun, la ville exhale un parfum de colère, une sorte de tension sourde depuis plusieurs mois. Les résidents, plus de 100 000, vivent de plus en plus mal la cohabitation avec les réfugiés centrafricains.
Dernière vexation en date, l’occupation dans le village de Borongo de l’école publique du coin par des centaines de réfugiés. « Toutes les salles de classe de cette école sont devenues leur maison d’habitation, explique Bendouma Pascal, fonctionnaire. Et ça n’a même pas suffi parce qu’ils sont prêts de 800. Donc, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)a été obligé de construire des tentes dans la cour de l’école pour essayer de tous les loger ».
Les autorités administratives locales, gouverneurs et préfets, se refusent à tout commentaire et pourtant selon une source militaire, les gens sont à cran. Près de 200 gendarmes et 100 policiers ont été envoyés en renfort dans la région par Yaoundé. Leur mission est de contenir les humeurs des réfugiés, renforcer la sécurité aux postes-frontières et neutraliser les éléments de l’ex-rébellion Seleka dont certains sèment la panique dans la région.
Pour les riverains, ce n’est toujours pas assez : « Le gouvernement camerounais privilégie les Centrafricains au détriment de ses propres citoyens », s’énerve un habitant de la région.