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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 04:31

 

 

 

Yangouvonda Bozizé F

 

 

 

En déclarant en langue nationale devant ses partisans réunis au stade Boganda le 15 mars dernier pour commémorer le Xème anniversaire de son coup d’état de 2003 que c’est le verdict des urnes qui donnait le pouvoir et que tous ceux qui veulent y accéder en 2016 devront l’affronter, François Bozizé est allégrement revenu sur l’engagement qu’il avait pris en décembre dernier lorsqu’il était dos au mur face à la coalition Séléka arrivée à moins de 100 km de Bangui, après s’être entretenu avec le président en exercice de l’Union Africaine, alors le président béninois Thomas Yayi Boni, qu’il ne se serait pas candidat à la présidentielle de 2016.

 

Ce faisant, il aura manqué à la parole qu’il a donnée à son homologue du Bénin et surtout apporté la preuve contre lui des accusations souvent proférées par ses adversaires qu’il ne respecte jamais ses promesses qui n’engagent que ceux devant lesquels il les formule. C’est très inélégant à l’égard du président Yayi Boni ainsi qu’à ses pairs de la CEEAC qui ont fondé tout le schéma de sortie de crise de la RCA sur le fait qu’il est désormais non-partant, pour reprendre le langage des turfistes, à la présidentielle de 2016.

 

Ainsi dès lors, tout l’échafaudage esquissé pour parvenir à la signature des Accords de Libreville et tout ce qui s’ensuit s’effondre et lesdits Accords, ipso facto, deviennent caducs. Force est de constater que le premier à fouler lesdits Accords n’est autre que Bozizé lorsqu’il a officialisé une liste des membres du gouvernement d’union nationale autre que celle que lui a proposée le Premier Ministre Nicolas Tiangaye. La crise aurait déjà repris ici si ce dernier avait voulu faire de ce coup de force un motif de blocage mais plusieurs semaines après, en exigeant un réajustement du nombre de ses portefeuilles au gouvernement, Séléka pointe à nouveau Bozizé et son fait accompli que malheureusement le médiateur Denis Sassou Nguesso non plus n’a pas su régler en rappelant Bozizé à ses obligations, pourtant un rapport et une requête avaient été adressés au président du comité de suivi.

 

D’autres violations des Accords de Libreville, toujours perpétrées par Bozizé et les activistes de son camp, allaient encore suivre, notamment la poursuite des émissions radiophoniques de haine et de lynchage des leaders de l’opposition ainsi que les activités illégales et bellicistes comme les barrages et autres fouilles de véhicules sur les axes routiers de la capitale par les milices armées COCORA et autres COAC de Lévi Yakété et Steve Yambété. Les arrestations arbitraires de citoyens par le régime bien après le retour de Libreville continuaient tranquillement dans la ville de Bangui comme si de rien n’était. C’était autant de de cas de violation de la lettre et de l’esprit des Accords de Libreville qui recommandaient l’interdiction des actes de nature à accroître encore inutilement la tension dans le pays.  

 

Comme l’a relevé à juste raison le chercheur Roland Marchal dans son interview de ce mardi sur les antennes de RFI, les Nations Unies dont le Secrétaire Général Ban-Ki Moon est pourtant représenté à Bangui par Mme Margaret Vogt, n’ont rien trouvé à redire sur ces violations par Bozizé des Accords de Libreville. Les Centrafricains se souviennent encore de la vacuité et de la complicité avec Bozizé de l’Ethiopienne Mme Sahle Work Zewdé qui a précédé Mme Vogt. Pas la moindre protestation ni rappel à l’ordre du général président à propos des abus et nombreux cas de violation des droits de l’homme.

 

C’est toujours ainsi. Même si Bozizé  tue tous les Centrafricains dans ce pays, le BINUCA et les Nations Unies ne diront rien. C’est un véritable scandale au point où il faut légitimement s’interroger sur l’utilité et le pourquoi de la présence du BINUCA et de ces bonnes dames que des institutions telles que les Nations Unies et l’Union Africaine nomment en poste à Bangui et dont les mandats sont reconduits sans toutefois qu’on s’interroge sur la pertinence et l’efficacité du travail fait par ces bureaux.

 

La roublardise de Bozizé a eu raison de l’ancien président burundais Pierre Buyoya que l’OIF a retiré de la RCA pour envoyer désormais sur la gestion de la situation au Mali. Aujourd’hui, l’OIF désigne encore pour la RCA l’ex-ministre des affaires étrangères belge, Louis Michel dont l’action dans les crises en RDC, en Côte d’Ivoire, n’a pas été d’une époustouflante efficacité. Au lieu de multiplier les médiateurs, on devrait plutôt persuader « l’autiste de Bangui » de débarrasser le plancher car on l’a assez supporté. Combien de temps encore faut-il que les armes continuent de parler en  RCA  à cause de ce diable de Bozizé ?  

 

La Rédaction

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