LIBREVILLE AFP / 21 mars 2013 16h21 - Un important mouvement rebelle tchadien, l'Union des forces de la
résistance (UFR), qui avait déposé les armes après les accords de paix entre le Tchad et le Soudan de 2009, a affirmé jeudi à l'AFP reprendre la lutte armée contre le président Idriss
Deby Itno.
Nous avons décidé de reprendre la lutte. C'est une lutte armée, bien sûr, a déclaré Timan Erdimi, une des
grandes figures de la rébellion, depuis Doha où il est réfugié. Ancien proche du président tchadien dont il est un neveu, Erdimi est un des leaders ayant mené diverses attaques
contre Deby, dont celle de 2008 qui avait échoué devant le palais présidentiel à N'Djamena.
Ancien leader du Rassemblement des forces pour le changement (RFC), une des principales rébellions, il avait été désigné en
2009 chef unique de la rébellion par ses pairs, sous la bannière de l'UFR. Toutefois, l'autre grande figure rebelle Mahamat Nouri s'était par la suite retiré de l'UFR pur créer
l'Alliance nationale pour le changement et la démocratie (ANCD).
Les divisions au sein de la rébellion ont toujours été une de ses faiblesses. M. Erdimi a assuré que l'UFR
avait enregistré le ralliement de nombreux groupes et a promis: la porte est ouverte à tout le monde (...) Nouri peut venir.
« Mon déplacement au Tchad sur le terrain n'est pas indispensable. L'état-major est déjà sur place dans la
zone de la frontière entre le Tchad et le Soudan. Des éléments commencent à arriver de partout », a-t-il dit
« Quand il y a eu l'accord avec le Soudan, il devait y avoir des pourparlers avec nous mais ca fait deux ans
et huit mois que nous sommes à Doha et on ne voit rien venir », a-t-il ajouté.
« Deby a cru que parce qu'il y avait l'accord (avec le Soudan), il pouvait ne rien faire. On n'a jamais eu
confiance dans Deby. On n'a pas donné toutes nos armes, on en avait caché. Bien sûr, on n'est pas à 100% mais on en récupérera sur le terrain comme d'habitude (dans de précédentes
attaques) », a-t-il poursuivi.
Interrogé au sujet de l'armée tchadienne qui est engagée au Mali, Erdimi a précisé: « Nous sommes contre le
terrorisme. Nous ne sommes pas contre l'intervention au Mali. Quand Deby sera renvoyé, on pourra continuer à intervenir au Mali. »
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