DAKAR - AFP / 28 juin 2011 23h56 - Le gouvernement sénégalais a mis en garde mardi soir contre tout nouvel acte de
pillage et de vandalisme, près de 24 heures après des émeutes à Dakar où des habitants excédés par les coupures d'électricité ont incendié plusieurs bâtiments publics.
Au moins quatre personnes ont été blessées dans les violences survenues dans la nuit de lundi à mardi, selon des témoignages diffusés sur la télévision publique RTS: un groupement privé de
transporté a annoncé avoir enregistré trois agents blessés et 44 bus cassés, un témoin a raconté que le gardien d'une résidence privée a été blessé par des pilleurs.
Les forces de défense et de sécurité ont été instruites de se déployer partout où besoin sera pour rétablir l'ordre et réprimer avec la dernière énergie et tous les moyens nécessaires ces actes de pillage et de vandalisme, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, dans un communiqué diffusé mardi soir.
Selon lui, des enquêtes sont déjà ouvertes pour identifier les auteurs et les mettre hors d'état de nuire et le gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et des biens et le maintien de l'ordre public.
Circulation bloquée par des barrages de fortune, des feux de pneus ou de branchages, interventions de forces de l'ordre
à coups de grenades lacrymogènes ou courses-poursuites dans les rues ont marqué la nuit de lundi à mardi à Dakar, où des manifestants ont aussi saccagé des locaux de la société nationale
d'électricité (Sénélec) et des bâtiments publics.
Depuis cinq jours, dix des agences de la Sénélec ont été détruites à Dakar et ses banlieues, ainsi qu'à Keur Massar, Mbour et Thiès (est de la capitale), a précisé à l'AFP un responsable de la
société.
Des scènes d'émeutes similaires s'étaient produites lundi après-midi à Mbour où les habitants ont affirmé être restés 48 heures sans électricité. Selon des médias privés, des émeutes des délestages ont également eu lieu lundi à Thiès (ouest), Mbacké et Kaolack (centre).
Le Sénégal est en proie à des coupures régulières d'électricité depuis des mois, qui se sont aggravées ces dernières semaines et touchent la plupart des villes.
Dans un communiqué transmis mardi à l'AFP, la Sénélec explique faire face depuis quelques jours à un déficit de
production important qui entraîne de nombreux délestages, et présente ses excuses, se disant consciente des nombreux désagréments occasionnés par la situation actuelle.
Ces émeutes interviennent après des manifestations dans tout le pays, le 23 juin, provoquées par un projet de loi du président Abdoulaye
Wade visant à permettre, dès février 2012, l'élection simultanée d'un président et d'un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour.
A Dakar, alors que ce projet de loi controversé était discuté à l'Assemblée nationale, ces manifestations avaient tourné à l'émeute, faisant au total 102 blessés, dont 13 policiers selon la police.
Le président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000 et candidat à sa propre succession en 2012, avait finalement renoncé à faire voter le texte.
L'opposition et la société civile, y compris les chanteurs Youssou Ndour et Didier Awadi, exigent désormais qu'il ne se représente pas en 2012. Et mardi soir, le Mouvement du 23 juin, coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile, a appelé à la poursuite des manifestations contre cette candidature.
Le président Wade n'a fait aucune déclaration publique depuis les
derniers évènements, qui devraient le retenir à Dakar alors que débute jeudi un sommet de l'Union africaine (UA) en Guinée équatoriale auquel il ne participera pas, selon des sources concordantes
à Malabo.
Joint par l'AFP, un responsable à la présidence sénégalaise a indiqué que rien n'était encore arrêté à ce sujet.
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NDLR : Question coupures de courant, il n'y a pas que Dakar. Bangui aussi vit la même situation non seulement pour le courant mais également pour l'eau courante où certains abonnés au réseau de la SODECA peuvent demeurer plusieurs mois sans que la moindre goutte d'eau ne coule de leurs robinets. Devant les kiosques-fontaines de SODECA, les longues files des chercheurs d'eau en sont aussi la preuve. Il y a quinze jours, les populations de plusieurs quartiers populaires de Bangui ont également dressé des barricades et enflammé des pneus et affronter les gaz lacrymogènes pour protester contre le manque de courant et d'eau. C'est à n'en pas douter le reflet de la mauvaise gouvernance des autorités en place qui, si elles n'y prennent garde, peuvent être balayées du pouvoir comme de la rigolade. Les gens sont excédés et exaspérés.
S'agissant de Bozizé, ce serait même une excellente chose. Contrairement à Abdoulaye Wade, lui sera bien présent à Malabo du 17ème sommet de chefs d'Etat de l'UA où selon nos informations, il devrait même arriver dès le mercredi alors que le sommet ouvre jeudi, afin de tenter d'obtenir que son homologue équato-guinéen renfloue quelque peu les finances de son pays. Bozizé commence en effet à éprouver des difficultés pour assurer la paie mensuelle de ses fonctionnaires et se voit contraint de faire la manche auprès de certains de ses pairs. Il aurait déjà essuyé un premier niet de son parrain de N'djaména. Quand on voit tout ce qu'il pique au trésor pour constituer ses stocks d'armes de guerre, entretenir son épave d'Hercules C 130, acheter les consciences et voler les élections, on peut comprendre que les caisses de l'Etat soient maintenant à sec.
Selon nos informations, l'endettement de l'Etat centrafricain vis à vis des banques primaires de la place et l'égard de la BEAC depuis que Bozizé est au pouvoir a atteint un niveau trop élevé pour les capacités de remboursement du pays. La rédaction reviendra bientôt sur ce dossier d'endettement de la gouvernance de Bangui. Bozizé ne s'en prendra qu'à lui-même puisqu'en réalité c'est lui qui est le véritable ministre des finances de ce pays et ordonnateur de la moindre dépense de l'Etat. Ses ministres de finances ne sont en réalité que des figurants. C'était notamment le cas du nullard Albert Besse qu'il a fini par limoger et mettre Ndoutingaï à sa place.