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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 16:29

 

 

 

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RCA carte MAE France

 

 

 

Le Nord-ouest de la République centrafricaine est une région à forte densité démographique qui abrite 1 million des 4.216.666 millions d’habitants que compte la République centrafricaine. Cette a  souvent abrité des bases de rébellion. C’est, d’ailleurs dans cette localité que François Bozizé a ramassé les armes pour, enfin, renverser le pouvoir de Bangui en 2003.

 

Après les élections de mai 2005 et la victoire du François Bozizé, des mouvements armés se sont créés dans cette région du Nord. Il s’agit le plus souvent d’une des parties de l’armée en désertion  et des ex combattants rebelles ou membres de l’armée démobilisés mais non désarmés.  Ils croient en leur légitimité car ils protègent la population civile locale contre les agissements criminels des bandits palliant ainsi l’absence de l’autorité de l’Etat centrafricain dans cette partie du territoire.  Au départ alors, l’action de ces hommes armés rentrait dans le cadre d’une délinquance classique.

 

Chronique de la rébellion en République centrafricaine

 

La présence de ces groupes armés dans le Nord de la République centrafricaine a très vite suscité une vive réaction du pouvoir central de Bangui cherchant à éviter la constitution de véritables rebellions. Les attaques vont entraîner une radicalisation des mouvements armés contre le gouvernement.  En l’espace de quelques mois,  des forces armées non étatiques vont pulluler dans cette  région du Nord-Ouest.  La rébellion était  dominée par l’APRD (Armée Populaire pour la Restauration de la République et la Démocratie) dirigée par l’ancien ministre de la Défense Jean-Jacques Demafouth. Elle associait sept (7) autres mouvements rebelles à savoir : le FUC ( Front Uni pour le Changement)  dirigé par Mahamat Nour Abdelkerin, le FDPC (Front Démocratique du Peuple Centrafricain) à sa tête le général Abdoulaye Miskine de son vrai nom Martin Koumtamadji, le GAPLC (Groupe d’Action Patriotique de Libération de Centrafrique) de Michel Djotodia, le MLCJ (Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice)  dirigé par Abakar Sabone, le MPRC (Mouvement Patriotique pour la Restauration de la République Centrafricaine), le FDC (Front Démocratique Centrafricaine) dirigé par Justin Hassane et la CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix) dont le principal représentant est Abdoulaye Issene mais le leader du groupe  fut le disparu Charles Massi.


Dans le même temps,  à la mi-juin 2006, la République centrafricaine s’est trouvée  face à une seconde rébellion organisée dans la région peu peuplée du Nord-Est, limitrophe du Darfour  et de l’Est du Tchad.  Il s’agit du GAPLC (Groupe d’Action Patriotique pour la Libération de Centrafrique) dirigé également par Michel Djotodia, du MLCJ (Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice) dont le Chef est Abakar Sabone.  

 

Ces deux mouvements rebelles, composés de plus de cent  cinquante (150) rebelles, vont hanter tout le Nord de la République centrafricaine.  Cette région est donc en proie à une incessante insécurité. L’appartenance ethnique dans ces groupes armés est mise en évidence. Par ailleurs, le Tchad est lourdement impliqué dans  les différents mouvements rebelles.

 

Revendication

 

Les différentes rébellions se présentent comme des mouvements de contestation des autorités en place. Leurs chefs refusent l’ordre institutionnel établi. Pour justifier leur action les rebelles mettent en avant la mauvaise répartition des richesses nationales, les disparités ou les inégalités socioéconomiques de l’espace national. Ils dénoncent donc une injustice flagrante, insupportable, source de frustrations à laquelle il faut mettre un terme. Ces mouvements armés sont mus par des revendications diverses notamment : la contestation de la régularité des élections présidentielles, la condamnation de la mauvaise situation économique génératrice de pauvreté. Ils agissent également pour des raisons personnelles comme des arriérés de salaires pour les fonctionnaires. En contre partie de ces revendications, Ils réclament une redistribution équitable des richesses du pays, une lutte efficace contre la corruption, des mesures pour contrer les discriminations ethniques et l’insécurité dans le Nord du pays. Voilà ce qui, en principe et au-delà des motivations individuelles des leaders, sert de motifs fondateurs, d’alibi ou de justification sociale, politique, morale et psychologique ou intellectuelle  aux différents mouvements de rébellion en République centrafricaine.

 

L’échec des accords de paix

 

« Nous voulons la paix en République centrafricaine  et la paix en Afrique centrale ». Telles sont les paroles qui sont aux lèvres des acteurs de la crise centrafricaine. « Comme dans  toute situation insurrectionnelle notre lutte de libération s’est accompagnée de graves dérapages  commis (…) notamment par ceux qui se sont mis résolument au service d’une noble cause. Homme, c’est-à-dire capable d’erreur, du fond du cœur (…) pardon à la Centrafricaine et aux centrafricains espérant que cela pourra contribuer à apaiser les cœurs, panser les meurtrissures » affirmait François Bozizé avant que le peuple centrafricain ne lui donne la légitimité politique et constitutionnelle.

 

Hélas, en République centrafricaine, des accords de paix entre les acteurs de la crise centrafricaine n’ont cessé d’être signés. Le 13 avril 2007 un accord de paix a été signé entre le gouvernement centrafricain et l’UFDR à Birao. Celui-ci prévoit une amnistie pour l’UFDR, sa reconnaissance en tant que parti politique et l’intégration de ses combattants dans l’armée. Le 21 juin 2008 il y a eu signature de l’accord global de paix sous la médiation du Président gabonais agissant en tant que Président du Comité ad hoc dans l’espace CEMAC sur les questions centrafricaines entre le Gouvernement de la République centrafricaine d’une part et les Mouvements politico-militaires centrafricains d’autre part. Le 3 juillet 2009 il eut une autre signature de l’acte d’adhésion au processus de paix en République centrafricaine à Syrte en Lybie par le FDPC sous les bons offices du Président Libyen.

 

Ces arrangements politiques n’ont fait que profiter à Jean-Jacques Demafouth au lendemain du dialogue politique inclusif puisque SELEKA menace depuis le 17 décembre 2012 de renverser le pouvoir de François Bozizé. Le schéma est connu  en République centrafricaine : accords de paix, pardon, dialogue politique. Il s’agit d’un perpétuel recommencement.


La reprise des hostilités : SELEKA

 

SELEKA est une coalition composée de trois groupes rebelles : la CPSK (Convention Patriotique pour le Salut wa Kodro), la CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix) et l’UFDR (Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement). SELEKA n’a de réelles visées séparatistes ou  révolutionnaires.


Qui soutient SELAKA ? Quelle est sa capacité de nuisance ? Quel est son objectif ? N’est-ce pas  que les soutiens de SELEKA sont dans l’actuel pouvoir de Bangui si l’on se rappelle le cas Charles Massi ?

 

La principale revendication de SELEKA reste et demeure l’application de l’Accord de Libreville notamment le DDR pour Désarmement, Démobilisation et Réintégration. 

Mais, il n’y a pas de raison de nier l’affaiblissement de l’Etat centrafricain. Face à l’échec du Gouvernement de François Bozizé à promouvoir et à garantir le bien être et le bien vivre de sa population, l’analyse de la situation permet de comprendre les formes que l’Etat centrafricain revêt : déflation, dépérissement, déliquescence, éboulement, évanescence et faillite, crise de l’Etat tout court sont autant des caractéristiques de l’Etat centrafricain impuissant à remplir  ses fonctions les plus élémentaires.

 

La République centrafricaine a besoin de sécurité

 

La République centrafricaine ne mérite pas de ployer sous le poids des hostilités. Il y en a des centrafricains qui sont nés, grandis et même morts par et dans les conflits qui affectent la République centrafricaine. En République centrafricaine, l’insécurité évoque la peur, l’angoisse devant l’absence de paix et de tranquillité sociales. Cette menace sur les personnes et leurs biens vient d’une absence ou d’une insuffisance de protection assurée par l’Etat. Les acteurs du dialogue passé sont toujours les protagonistes des hostilités d’aujourd’hui.

 

Aussi quelle empreinte les différents soulèvements militaires vont-ils laisser dans l’histoire de la République centrafricaine ? Est-ce que ce seront les cadavres, le sang des concitoyens ou des actes de destruction des biens des particuliers et des biens publics ?


Alors, il faut comprendre  que la paix se trouve dans l’application consciente et le respect scrupuleux des accords et des  engagements régulièrement conclus. Les acteurs de la crise centrafricaine ont parcouru des milliers de kilomètres pour aller chercher des facilitateurs afin de régler cette crise. Les émissaires africains ou d’autres pays, malgré leur bonne volonté, ne peuvent aboutir. Ils doivent faire face à un océan de mauvaise foi et de manque de patriotisme des leaders politiques et du Gouvernement centrafricains. Les acteurs de la crise centrafricaine ont conscience que la résolution de ladite crise passe par les Centrafricains eux- mêmes. Il appartient à la République centrafricaine de faire des plans de sortie de crise d’abord avec ce qu’elle a. Le monde ne la laissera pas toute seule. Il va forcément aider la République centrafricaine. C’est dire que la paix en République centrafricaine, c’est d’abord l’affaire des Centrafricains eux-mêmes.

 

Pour atteindre cet objectif, il a donc été nécessaire de dresser un bilan des causes de l’instabilité : les soulèvements militaires, l’armée, la situation de l’extrême pauvreté, la porosité des frontières, la libre circulation des armes, l’absence du multipartisme, l’absence du dialogue, l’absence de compromis...bref, tous les ingrédients sapant les fondements de l’Etat de droit et de la démocratie.

 

Dès lors, il est possible d’envisager un accord selon  différentes perspectives : les types de sujets à aborder, la finalité de l’accord et son champ d’application matériel.

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Centrafrique-Presse.com - dans Opinion