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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 14:54

 

 

 

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Depuis les accords politiques de Libreville en Janvier dernier, tout se passe en Centrafrique comme s’il n’y avait pas eu la coalition rebelle SELEKA aux portes de Bangui.


L’action vigoureuse des Chefs d’Etat de la sous-région d’Afrique Centrale et la volonté des belligérants, le Pouvoir et la SELEKA, ont conduit à l’adoption des accords dits de Libreville sur lesquels reposent tous les espoirs de Paix, par le dialogue, dans notre Pays.


Depuis la mise en place du Gouvernement d’union nationale, lequel  marque le début de l’application de ces accords, tout se passe comme si la SELEKA, seule,  devait être responsable de ses échecs qui se dessinent à l’horizon.


 Les prisonniers détenus par la SELEKA ont tous été libérés conformément aux accords de Libreville alors que le Gouvernement, à ce jour, n’a toujours pas procédé à la libération des prisonniers politiques et des personnes arrêtées parce qu’elles sont soupçonnées  de connivence avec la rébellion ou sont des parents des membres de cette coalition rebelle. Ces prisonniers sont-ils toujours en vie ? C’est désormais la question que se posent les familles et une bonne partie des Centrafricains. Y a-t-il une réelle volonté de les libérer s’ils sont bien vivants ? Ils seraient emprisonnés à la célèbre prison de Bossembele, au camp de Roux et à Béréngo. Pourquoi ne pas les libérer conformément aux accords de Libreville et ainsi répondre aux attentes légitimes de la SELEKA et de toute la population ?


Pendant que la SELEKA attend et conditionne son cantonnement au respect des accords,  notamment au départ des troupes étrangères Sud-africaines,  Ougandaises et à la libération des leurs, la milice COCORA, exclusivement favorable au Chef de l’Etat, et  moins partiale s’organise en se substituant  aux forces de l’ordre dans la capitale pour filtrer la circulation et procéder encore et toujours à l’arrestation des personnes jugées suspectes ou en lien avec la SELEKA et ce, au mépris des accords de Libreville et encouragée par le pouvoir public au travers de son silence complice.


La distribution de kalachnikovs, armes de guerre et de machettes à la population civile proche du Pouvoir exécutif et aux  miliciens de COCORA qui fouillent des véhicules et arrêtent des citoyens Centrafricains soupçonnés d’appartenance aux ethnies d’une partie de notre Nation au simple motif qu’ils sont issus de la région d’où est partie la rébellion, doit nous rappeler le génocide du RWANDA. Nous ne dirons pas que nous ne le savions pas ! Ne pas se lever dès à présent  pour condamner et combattre ces dérives criminelles organisées, planifiées nous rendrait complices devant l’histoire et devant les générations futures.


Les Centrafricains quels qu’ils soient ne peuvent pas continuer à assister, dans l’inaction, à l’échec programmé des accords de Libreville et à la descente aux enfers de leur Pays. Le travail de la Transition devant conduire à l’unité nationale est rendu impossible par les mêmes qui nous ont conduits dans cette crise.

La SELEKA et encore moins les rumeurs de division au sein de celle-ci, ne doivent pas être une excuse  pour ceux qui ont beaucoup de responsabilités dans la situation actuelle Centrafricaine.


La diabolisation excessive et déséquilibrée de la SELEKA par rapport aux agissements du pouvoir public, à savoir, les actes non posés et le choix de l’option militaire pour reprendre la main, signe très clairement une instrumentalisation politique dans les médias.


Comment peut-on condamner, et à juste titre, les dérives  de la SELEKA sans condamner le discours, les propos inacceptables des responsables de la milice COCORA, se fondant sur la haine, la violence et la xénophobie ? Il faut rappeler que la milice COCORA devrait être dissoute depuis les accords de Libreville. Ce qui se passe dans notre Pays est assimilable à un affront pour les Chefs d’Etat de la sous-région qui se sont mobilisés pour sauver un pouvoir qui était aux abois et à une prise en otage organisée de la population déjà suffisamment meurtrie par des années d’instabilité et d’insécurité en tout genre.


Les récentes actions militaires de la SELEKA sur le terrain, même si elles sont compréhensibles, ne peuvent pas être admises après les accords de Libreville. Il faut rappeler que Libreville a abouti et a scellé le cessez le feu pour permettre au Gouvernement d’union nationale d’œuvrer sereinement afin de réaliser les objectifs de la transition voulue par toutes les parties et approuvée par une grande partie de la population. Tout se passe comme si le pouvoir avait enclenché une stratégie de pourrissement qui a pour objectif de pousser la population à se soulever au seul motif que la SELEKA serait responsable de son asphyxie et de son agonie.  Après les accords de Libreville, aucune option militaire visant à régler la crise Centrafricaine ne doit être tolérée.


Les récentes déclarations  du Gouvernement qui ne prend en compte que les agissements de la SELEKA, en passant sous silence les raisons de ces agissements d’une part,  ne condamnant pas les agissements de la milice COCORA dans la capitale où les forces de police et de gendarmerie peuvent encore agir conformément à la loi, d’autre part, ne permettent pas de croire à une réelle volonté d’œuvrer selon les accords de Libreville dans un esprit d’unité nationale pour la réussite attendue de sa mission.


Par ailleurs, comment accepter que certains politiques, toujours versatiles, comparent ce qui se passe en Centrafrique à ce qui s’est passé au Nord Mali ou au Nigeria en citant Boko Haram ? Il s’agit d’une déclaration inacceptable qui ressemble non seulement à du mépris pour tous ceux et celles qui œuvrent véritablement pour la restauration de la Paix mais aussi à de l’irresponsabilité politique. Ces déclarations qui proviennent de ceux qui savent pourtant très bien ce qui se passe, ressemblent à de la provocation et ne favorisent guère l’installation d’un climat propice au dialogue permanent qui demeure la seule voie pour retrouver la Paix et la sécurité dont notre Pays a besoin.


 Nous devons maintenir le dialogue entre nous comme mode de règlement de nos conflits et placer l’honneur et la vertu au cœur de nos actions politiques, en toutes circonstances.


Les Forces Armées Centrafricaines (FACA) doivent être mobilisées et dotées de tous les moyens dont elles ont besoin pour protéger le territoire national contre les invasions et intrusions étrangères. Il y a des années que la LRA de Joseph KONY sème la terreur et la désolation au sein de la population sans que les volontaires de la répression militaire ne s’engagent auprès des FACA pour la bouter hors du territoire national.


C’est la stricte application des accords de Libreville qui permettra progressivement le retour de la Paix dans une République qu’il faudra construire avec tous et pour tous. Le gouvernement doit être un instrument devant permettre cette application. Les politiques doivent cesser d’être versatiles parce que c’est en nous que résident les solutions à nos problèmes, solutions que nous devons défendre quoi qu’il en coûte. Sauf à considérer que Le Président de la République doit démissionner et avec lui, toute la classe politique qui gouverne.


Nous devons arrêter de considérer que seul le Président de la République est responsable de l’échec programmé des accords de Libreville. Rien, mais absolument rien ne doit empêcher le Gouvernement d’union nationale de procéder à l’application de ces accords, le premier ministre étant inamovible et sa mission connue. Le peuple saura alors laquelle des entités, Exécutif, Gouvernement, SELEKA,  est responsable de la situation depuis les accords de Janvier dernier à Libreville.


Le Gouvernement doit procéder immédiatement à la libération des prisonniers concernés par les accords de Libreville. Il doit décréter la dissolution sans délai de la milice COCORA et faire respecter cette décision par les forces de police et de gendarmerie. Les forces armées centrafricaines doivent cesser de subir les humiliations d’où qu’elles viennent. Elles ont besoin du soutien des pouvoirs publics, des encouragements de leurs Chefs et de l’appui des forces de la FOMAC pour retrouver toute leur place dans le processus du rétablissement de l’ordre et de la Paix sur le territoire national.


Les deux tiers du territoire Centrafricain sont sous contrôle rebelle et Bangui, la capitale, est sous contrôle de miliciens et de mercenaires. Il est plus que temps pour que nos forces armées nationales, la police et la gendarmerie retrouvent leurs places et jouent leurs rôles. Le territoire national doit revenir sous le contrôle de la République.

Nous avons tous besoin de réaliser la Concorde Nationale. Cette nouvelle alliance nationale devra dépasser les accords de Libreville et être la nouvelle pierre qui servira à la construction de la fondation de notre édifice national au sein duquel chaque centrafricain  retrouvera  toute sa place.


Retrouvons le sens de l’intérêt général, de l’honneur et de la dignité. Nous devons œuvrer pour que l’unité nationale ne soit pas qu’un vain slogan, laquelle passe nécessairement par des actions concrètes en faveur de la réconciliation nationale, en commençant par nos attitudes et nos paroles.  Nous devons retrouver le sens de l’honneur au travers de notre capacité à respecter nos engagements et à nous conduire comme des citoyens dans une République. Notre dignité sera retrouvée grâce à la réconciliation nationale que nous aurons réalisée et qui offrira aux yeux du monde l’image de la nouvelle Centrafrique au sein de laquelle règneront  la Paix et la Sécurité qui seront des garanties de rentabilisation des capitaux à investir pour mettre tout le monde au Travail.


 Nous devons nous retrouver pour chanter ensemble notre hymne national, la RENAISSANCE.

 Nos ancêtres nous appellent à ce devoir.

 

Fait à Paris, le 16 Mars 2013


Saturnin NDOMBY

Président du FODEM

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