BANGUI Jeudi 2 juin 2011 | 18:25 (Xinhua) -- La pratique de la corruption en milieu scolaire ne sera plus impunie, a déclaré la ministre centrafricaine de l'Enseignement primaire et secondaire chargée de l'alphabétisation, Gisèle Nam, mercredi au cours de sa toute première séance de travail avec les chefs d'établissements secondaires publics de Bangui.
"Ces genres de pratique ne seront plus impunies (..) nous ne pouvons pas continuer à évoluer dans cette impunité", a insisté la ministre, exhortant les chefs d'établissements à prendre leurs responsabilités pour éradiquer la corruption à l'orée des examens de fin d'année qui s'approchent, notamment le Brevet des collèges (BC) et le Baccalauréat en vue de donner une chance égale à tous les candidats.
A l'origine de cette rencontre, la diffusion dans les médias de la place d'une série de reportages mettant en exergue la pratique exagérée de la corruption au sein des établissements secondaires publics de Bangui.
Dans ces reportages, il ressort que des enseignants exigent des élèves de l'argent pour la correction de leurs cahiers. Il y a également trafic des notes au vu et au su de tout le monde, même sur les terrains des épreuves physiques et sportives du BC et du Bac.
"J'en appelle à votre prise de conscience, à votre conscience professionnelle et à votre sens de responsabilité afin d'éradiquer le phénomène de la corruption dans nos établissements", a-t-elle déclaré.
Selon elle, le gouvernement, les parents d'élèves et les élèves ont tous une responsabilité dans la pratique de la corruption dans l'encrage de la corruption qui tend à "se formaliser" dans les écoles publiques en Centrafrique.
"Nous sommes tous responsables de cette situation que nous déplorons aujourd'hui", a reconnu Mme Gisèle Nam.
Elle a instruit les chefs d'établissements à veiller sur les enseignants et les élèves en leur imposant la rigueur et la culture de l'excellence et non de la médiocrité et la complaisance afin que le jeune centrafricain trouve sa place dans cette ère de la mondialisation.
Dans la corruption et le trafic de notes, les enseignants dits "vacataires", rétribués à la fin de l'année scolaire, sont indexés à cause de leurs difficiles conditions de vie et de travail, si certains permanents ne sont pas épargnés.
Pour certains observateurs, tant que l'Etat ne revalorisera pas les salaires des fonctionnaires, la corruption ne disparaitra pas dans l'administration centrafricaine, quelles que soient les mesures coercitives, à cause du phénomène de la vie chère caractérisé par une augmentation de jeu en jour des prix des produits de première nécessité.
Ancienne directrice des examens et concours, Mme Gisèle Nam vient d'entrer au gouvernement comme ministre de l'Enseignement primaire et secondaire chargé de l'alphabétisation. Elle affirme tout mettre en oeuvre pour atténuer le phénomène de la corruption dans le système éducatif centrafricain.
NDLR : D’où sort cette pauvre dame ? Sait-elle vraiment sur quel terrain elle avance ? Les bonnes intentions suffisent-elles ? A-t-elle vraiment les moyens d’éradiquer ce fléau dans l’éducation nationale d’aujourd’hui en Centrafrique sous ce régime de prédateurs de Bozizé avec le tribalisme outrancier au service des examens et concours ?