Kabongo, Ai Bangui 18 Juin 2010 Africa Info (Douala)
Ai-Rca — Selon un communiqué gouvernemental parvenu au desk central de l'Agence Ai, le Ministre de l'Agriculture, assurant l'intérim du Ministre de la Communication et porte parole du gouvernement a fait une mise au point sur la décision du barreau centrafricain de boycotter les audiences et sur le non respect des règles de sécurité et de la sûreté aéroportuaires.
Suite à un incendie survenu le 9 juin dernier et qui a ravagé le super Marché Rayan, les voix des hommes en noir se sont fait entendre sur les médias national et étranger pour reprocher une certaine immixtion de l'exécutif dans le «judiciaire».
Selon ce communiqué, ils fustigent le gouvernement sur de prétendues tracasseries que subiraient certains leaders de partis politiques d'opposition lors de leur départ et arrivée à l'aéroport Bangui M'poko.
Pour le porte-parole du gouvernement, l'incendie du super marché Rayan n'est autre qu'un crime pour le peuple centrafricain, un acte de barbarie ; un acte de terrorisme comparable à ce qui s'est passé le 11 septembre 2001 à New York. «Par cet acte le pays est attaqué de l'intérieur et le président garant de l'unité nationale, de la paix et de l'intégrité national ; est celui là qui doit ordonner des arrestations aux fins d'une enquête et c'est ce qu'il a fait.
Le gouvernement se félicite du pragmatisme et de la sagacité du chef de l'Etat dans la recherche de la vérité en vue d'attraper où qu'ils se trouvent ces terroristes et leurs complices» a indiqué ce communiqué.
S'agissant des tracasseries à l'aéroport, certaines personnalités politiques centrafricaines à l'aller comme au retour de leur voyage confient leur passeport diplomatique à des intrus pour des formalités et des contrôles de police. D'autres montent dans l'avion sans passer par le contrôle de la police. D'autres enfin rentrent directement à la maison dès leur débarquement sans se faire contrôler et récupèrent leur passeport chez eux par les soins de leur petit camarade. Pourtant selon la règle, «Il est fait interdiction à tout voyageur titulaire d'un passeport ou d'un laissez-passer de confier son document d'identification et de voyage à un intrus pour effectuer les formalités de police en lieu et place du voyageur au départ comme à l'arrivée». Du coup, il apparaît qu'il y a deux poids deux mesures dans l'application de cette disposition selon que l'on est proche du pouvoir ou dans l'opposition. Les avocats exigent par conséquent, une stricte application de la réglementation en vigueur.
A ce sujet, des personnes viennent d'être placées en garde-à-vue pour être auditionnées suite à l'enquête ouverte par le parquet de Bangui juste après l'incendie du Super Marché Rayan. Cette enquête suit encore son cours.
NDLR : Le gouvernement centrafricain et son porte parole se couvrent de ridicule chaque fois qu'il est obligé de défendre les actes indéfendables du pouvoir dictatorial de Bozizé. Ils prennent les vessies pour des lanternes. Quand le hors la loi de Bozizé qui se prend pour un président de la République se rend au parquet du tribunal de grande instance pour ordonner l'arrestation de citoyens dont le bâtonnier des avocats, comment peut sans rire prendre une telle confusion des genres et un tel affront pour de la sagacité et du pragmatisme. C'est une évidente provocation et de l'imposture d'une extrême gravité. De même, comparer l'incendie du supermaché d'un Libanais connu pour être un des plus grands corrupteurs des dignitaires actuels du pouvoir de Bangui, à commencer par Bozizé tout en étant un des financiers du KNK, aux attentats du 11 septembre à New York est totalement indécent et déplacé. C'est manquer du respect pour la mémoire de presque 3000 morts des deux tours jumelles. Il n'y a pas de mots assez forts pour condamner un tel outrage et une aussi insupportable indécence.