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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 03:09


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Lu pour vous dans lindependant-cf.com du 18 mars 2010


Un directeur de publication sous les verrous

«Chaque matin, quand je me lève, je me demande dans quel lit je vais dormir le soir. Le mien, celui de l’hôpital ou celui de la morgue. » Ces terribles mots ne sont pas ceux d’un opposant centrafricain en mal de publicité mais ceux du directeur de publication du plus ancien quotidien banguissois, Le Citoyen, Maka Gbossokoto.

Un peu plus de deux ans après, ce constat lucide, sonne comme une prophétie. Le directeur de publication du quotidien Le Démocrate, Ferdinand Samba, ne dormira pas ce soir du 18 mars à son domicile mais plutôt dans les geôles de la SRI, la police politique du régime de Bangui.

Alors qu’il devait se présenter ce jeudi devant la justice pour répondre des chefs de diffamation, suite à une plainte du tout puissant Firmin Findiro, nous apprenons que Ferdinand Samba a été arrêté et placé en détention dans les locaux de la SRI.

Cette arrestation est incontestablement un fait de prince. Le moins que l’on puisse dire, c’est que du haut de son Tribunal, Firmin Findiro se procure la République de Bozizé. Non content d’avoir adressé lui-même en sa qualité de simple requérant, une citation à comparaitre à notre confrère, Firmin Findiro, sans attendre la décision du tribunal, orchestre l’arrestation arbitraire et la détention de Ferdinand Samba. Façon d’envoyer un signal fort à tous ceux qui seront tentés de pointer du doigt ses obscurs agissements qui déshonorent dame justice.

Mais que reproche-t-il à notre confrère ? Il lui reproche d’avoir repris un article de L’Indépendant qui s’interrogeait sur les origines douteuses de sa subite fortune. Au lieu de démentir le principal axe de cet article, en ce qui concerne l’achat d’un appartement à Joué-lès-Tours, le procureur de Bangui se perd en conjecture et évoque une prétendue volonté de nuire à sa réputation.

Il évite soigneusement d’aborder la seule question qui vaille dans cette affaire : comment un fonctionnaire qui gagne moins de 1000 euros par mois peut-il s’acheter un appartement dont le prix avoisine les 100 mille euros ? Où a-t-il trouvé l’argent ? Serait-il un homme d’affaire prospère ?

 Question subsidiaire, pourquoi cherche-t-il à intenter une action judicaire contre l’agence de la banque Crédit Agricole de Tours, qui détient son compte bancaire, pour des retraits prétendument frauduleux, alors qu’il a personnellement donné mandat en mars 2008 (nous détenons copie du mandat que nous produirons à la justice) à l’un de ses proches pour le « représenter dans tous les actes civils sur le territoire français » ? Pourquoi avoir porté plainte contre inconnu pour usurpation d’identité et escroquerie alors que le même jour, il a écrit une lettre (sommation de me rembourser) à ce même proche pour réclamer le montant qui aurait été frauduleusement retiré sur son compte bancaire? Nous apporterons des éléments de réponse à ces questions devant les tribunaux, de même que nous le ferons pour l’enquête sur la fraude à la sécurité sociale ainsi que dans certaines académies universitaires de France. Car le faux n’induit pas un droit, notion de base, enseignée en première année de droit.

Il est temps que le président centrafricain se penche un tout petit peu sur les agissements de ceux qui se proclament comme étant les plus « écoutés » de son entourage. Ce sont ces véritables poisons qui vont le perdre. Et le jour où le bateau prendra l’eau, ils ne resteront plus à bord. Patassé et Kolingba l’ont appris à leurs dépens. Nous-y reviendrons.

 

 L'Indépendant Jeudi 18 Mars 2010

 

 

Source : http://www.lindependant-cf.com

 


NDLR : On a cru à tort que le délit de presse était dépénalisé dans le pays de Bozizé puisque les députés, même aux ordres, en avaient décidé ainsi. Il n’en est rien en réalité. Même la perspective d’aller bientôt aux urnes ne fait pas peur au régime en place qui n’hésite pas à jeter un journaliste en prison. Le demi-Dieu de Bangui, le Procureur de la République, Firmin Findiro, une pièce maîtresse du pouvoir de Bozizé, n’a tout simplement pas supporté d’être sommé par la presse nationale, le quotidien Le Démocrate en particulier qui avait repris des articles des sites internet de lindependant-cf.com et centrafrique-presse.com, de devoir s’expliquer sur les origines douteuses de ses importants avoirs bancaires en Touraine en France ainsi que sur l’appartement qu’il a acquis à Joué Les Tours en banlieue de Tours. Voilà ce qui a conduit Ferdinand Samba le Directeur de publication du Démocrate dans les geôles de la police politique du régime de Bozizé. Il n’en demeure pas moins que Bozizé, son fils Jean Francis, Ndoutingaï, Findiro, pour ne citer que ceux là, doivent s’expliquer un jour, tôt ou tard devant la justice sur l’origine de leur enrichissement illicite et leur colossale fortune actuelle, sept années seulement après leur accession au pouvoir par les moyens que l’on connaît.  

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