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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 15:14

 

 

 

 

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Nazaire Yalanga Nganaféi nouveau maire de Bangui, exit Ngombé Ketté

Lundi, 04 Juillet 2011 11:45

Jean Barkès Ngombé Ketté vient de quitter ses fonctions de maire de la ville Bangui. La décision est contenue dans un décret présidentiel diffusé par la radio nationale dimanche 3 juillet 2011, tard dans la soirée.

Le nouveau maire, selon les termes de ce même décret, est Nazaire Yalanga Nganaféï. Il occupait précédemment les fonctions de directeur  des services financiers de la Mairie.

La nouvelle du départ du maire Ngombé Ketté après avoir dirigé pendant 8 ans, l’équipe municipale (un décret l’avait placé à ce poste en 2003 après le coup d’état militaire perpétré par le général François Bozizé) a surpris plus d’un à Bangui. Que s’est-il donc passé ?

Un conseiller à la Mairie a expliqué à Radio Ndeke Luka que le maire Ngombé Ketté a été déchargé de ses fonctions « à sa propre demande. Il a envoyé une correspondance dans ce sens au Président de la République, François Bozizé. Il a indiqué que cela fait 8 ans qu’il est maire et qu’il aspire actuellement à bénéficier d’un repos ».

Le président Bozizé a donc donné une suite favorable à la demande de Jean Barkès Ngombé ketté. Selon toute vraisemblance, la désignation de son remplaçant, par le jeu d’une promotion interne, procède du souci d’éviter des interprétations tendancieuses au plan politique. Qu’en est-il vraiment ?

On rappellera qu’au début du mois de juin 2011, le tout nouveau ministre de l’administration du territoire, le Pasteur Josué Binoua, à l’occasion d’une visite de prise de contact à la Mairie de Bangui, avait ouvertement accusé le maître des lieux, de se livrer à une « gestion opaque » et indiqué qu’il mettrait fin à ce qu’il qualifiait de « dérives ». Ngombé Ketté était depuis lors sur une pente glissante.

Depuis cette visite, les relations étaient tendues entre le ministre de tutelle et le maire de la capitale. Ce dernier en a-t-il tiré des conclusions, demandé et obtenu son départ, avant un éventuel limogeage ? On peut soupçonner qu’il a au moins été blessé dans son amour propre par les propos du ministre. Peut-on dire pour autant qu’il a pris la décision qui, pour lui s’imposait : partir dignement et avec élégance ?

Le maire sortant peut tout de même être fier du travail accompli. Il suffit seulement de sillonner les maquis et autres gargotes de Bangui, pour se rendre compte de sa popularité et de l’estime des habitants de cette ville pour leur maire.

Ngombé Kétté, en réussissant des travaux d’aménagement de sa ville, a marqué des points. Il a fait sien le rêve de plus d’un Banguissois, celui de voir leur cité renaître de ses cendres après plusieurs années de crises sociales, de conflits armés et de soubresauts politiques.

Il convient de souligner que dès son arrivée à la tête de la municipalité de Bangui, sans attendre qu’une hypothétique manne lui tombe du ciel, le maire a commencé à mettre de l’ordre dans sa maison.

Parmi les bénéficiaires des actions du maire, les policiers municipaux, jadis la risée de toute la ville, parce que appelés « Tourougou makara », (traduction littérale, les policiers de beignets), ont pu reconquérir leur dignité et occuper dignement leur place dans la cité. Grande fut également la joie des Banguissois de voir réapparaitre les feux de signalisation. Ils avaient disparu avec la chute de l’empereur Bokassa.

Pourvu que la même détermination soit avec son successeur !

 

NDLR : La situation à la mairie de Bangui qui a déjà trop duré ne pouvait plus perdurer. L’opacité de la gestion de Jean Barkès Ngombé-Ketté cachait en réalité d’inadmissibles et nombreux détournements de grosses sommes d’argent non seulement de l’Etat centrafricain mais aussi d’importants financements internationaux, en particulier de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en faveur de la mairie de Bangui et de certaines grandes villes de provinces.

Selon nos informations d’une source crédible et sûre, l’attention de Bozizé aurait été attirée récemment à Paris avant que celui-ci ne se rende à Bruxelles mi-juin, par le Secrétaire Général de l’OIF, l’ancien président sénégalais Abdou Diouf qui s’était ému des détournements de Ngombé Ketté des financements de l’OIF à la mairie de Bangui.

En indécrottable tribaliste, Bozizé choisit encore un Gbaya pour succéder à Ngombé-Ketté, un membre de son ancienne équipe qui n’est autre que son directeur  des services financiers de la Mairie qui n’a sans doute pas été très éloigné des nombreux détournements et des malversations à la mairie de Bangui. Les Centrafricains apprécieront. Entre temps, certaines sources prétaient à Bozizé l'intention de désigner sa soeur Mme Yvonne Mboissona pour succéder à Ngombé-Ketté mais finalement il a fait un choix tribaliste différent. 

Jean Barkès Ngombé-Ketté était devenu un grand business man à la tête de la ville, confondant les intérêts et les finances de la ville avec sa poche. Il s'était notamment assuré le monopole entre autre, de la commercialisation du manioc qui est la base de l’alimentation des Centrafricains à Bangui. Il a transformé la mairie de Bangui et se prenait pour le chef d’un Etat dans l’Etat.

C’était un secret de polichinelle à Bangui qu’il avait le plus grand mépris pour Bozizé et tous les différents ministres de l’Administration du Territoire qui étaient pourtant ses supérieurs hiérarchiques directs et qui s’étaient succédé jusqu’à Josué Binoua qui est le premier à avoir évoqué courageusement l’opacité de sa gestion de la ville. Il fallait bien qu'un jour, une telle situation prenne fin.   

 

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