BBC Afrique 24 mars, 2013 - 12:43 GMT
Les combattants de la Séléka, une coalition de groupes rebelles contrôlent Bangui. Entrés dans la capitale samedi après-midi, ils se sont emparés dimanche du palais présidentiel, de l'Assemblée nationale, et de la radio nationale.
Selon plusieurs sources congolaises, contactées par BBC Afrique, le président Bozizé serait réfugié en République démocratique du Congo, bien que le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé ait affirmé qu'il ne s'y trouve pas.
D'après nos informations, François Bozizé aurait franchi le fleuve Oubangui, qui marque la frontière, et est à Zongo dans le nord-ouest de la RDC.
Par ailleurs 350 soldats français ont été envoyés en renfort à Bangui depuis Libreville au cours du week-end pour assurer la protection des ressortissants français et étrangers présents en Centrafrique.
Un premier contingent de 200 hommes, arrivé samedi, a été rejoint par une compagnie de 150 hommes, ce qui porte les effectifs militaires français en République centrafricaine à près de 6.00 hommes.
On entendait encore dimanche matin des échanges de tir très intenses mais les forces armées centrafricaines n'ont pratiquement pas opposé de résistance.
Selon un représentant des Nations unies cité par l'agence Reuters, ayant requis l'anonymat , la République démocratique du Congo a sollicité dimanche l'aide du Haut-Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR) pour transporter la famille du président centrafricain François Bozizé.
Les autorités de RDC "ont demandé au HCR de transporter 25 membres de la famille de Bozizé de Zongo (localité de RDC frontalière de la Centrafrique, ndlr) à Gemena", dit-il dans un SMS.
Le chef de la coalition rebelle, Séléka, Michel Djotodia, devrait faire une intervention sur les media d'Etat.
Bangui avait été plongée dans le noir, faute d'électricité, les hommes du Séléka ayant saccagé les installations techniques dans la localité de Boali lors de leur progression vers la capitale.
De nombreux habitants ont quitté la ville pour se réfugier dans le sud.
Notre correspondant à Bangui fait état pillages.
La rébellion avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays et une dizaine de localités étaient tombées sous sa coupe en quelques semaines avant d'être stoppés sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui.
Des accords de paix signés à Libreville en janvier, avait débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale composé comprenant le camp Bozizé, des opposants politiques et des rebelles.
Mais les rebelles arguant du non-respect des accords par le clan Bozizé, ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclarent vouloir mettre en place un gouvernement de transition s'ils prenaient Bangui.
Eric Massi, porte-parole de la Séléka, à Paris, a affirmé à BBC Afrique que la coalition rebelle entendait travailler avec toutes les forces vives du pays.
Pour l'ancien premier ministre Martin Ziguélé, la chute de François Bozizé est due à son entêtement. Il espère que le respect de l'esprit des accords de Libreville permettra de former un nouveau gouvernement inclusif.