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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 02:31

 

 

 

 

 

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Le buzz médiatique orchestré par la bozizie elle-même autour du retrait annoncé des soldats d’Idriss Déby qui assuraient la sécurité de Bozizé depuis son arrivée au pouvoir à Bangui grâce au coup d’Etat du 15 mars 2003, apporte non seulement la preuve s’il en était encore besoin, de l’inadmissible et humiliante situation de vassalité et de soumission totale du prétendu général président centrafricain au président tchadien mais ouvre, qu’on le veuille ou non, ouvre aussi une série d’interrogations sur la solidité réelle du pouvoir du général Bozizé à la tête de la République centrafricaine sans ces soldats tchadiens. Est-ce un lâchage définitif du suzerain ?


Est-il besoin de rappeler que celui-ci vient à peine d’achever le 15 mars dernier, la première année seulement des cinq années théoriques du second mandat qu’il a prétendu avoir obtenu des Centrafricains à l’issue de la parodie d’élections du 23 janvier 2011 émaillées de fraudes massives  et grotesques, mais le sentiment prédominant dans l’esprit des Centrafricains et de presque tous les observateurs est que le régime de Bozizé est déjà au bout du rouleau et que tout semble indiquer que les chances qu’il puisse boucler les quatre années qui lui restent sont relativement minces. Pourra-t-il vraiment les accomplir avant d’envisager de briguer éventuellement un troisième mandat en 2016, quitte à faire modifier la constitution comme on lui en prête l’intention ?


Aujourd’hui, c’est de notoriété publique que Bozizé est un homme presque seul. Dire qu’il « gouverne » ou « dirige » son pays est un abus de langage. Sur une période de trois mois, on peut compter les séances de conseil de ministres sur les doigts d’une main. Les parapheurs et dossiers à traiter s’entassent sur son bureau selon ses proches. La plupart de ses conseillers et membres de son cabinet ne le voient pratiquement pas et certains restent même carrément chez eux et ne mettent plus pieds à leur bureau, s’ils en ont un.


Le gouvernement est moribond car de nombreux ministres sont inquiets pour leur avenir et du coup, assurent juste le service minimum. Bozizé en est conscient mais demeure totalement incapable de régler cette situation intolérable. Il a pris des décrets pour nommer des ministres intérimaires qui demeurent plusieurs mois dans des fonctions cumulatives, chose jamais vue dans le monde. Son pouvoir est incapable d’endiguer l’insécurité dans le pays et même dans la capitale. La famine et la dénutrition sévissent sévèrement, quasiment sur toute l’étendue du territoire et dans l’indifférence du gouvernement.

 

Du côté du KNK, les absences de Sylvain Ndoutingai, mais aussi du secrétaire général Elie Ouéfio envoyé entre temps comme ambassadeur en RDC, se font ressentir. Ces derniers avaient réussi à tisser leurs réseaux respectifs assurant une certaine viabilité au sein du parti présidentiel mais la désignation de l’ancien ambassadeur au Cameroun, Louis Oguéré Ngaikoumon, pour succéder à Elie Ouéfio reste mal vue par les militants dont la plupart a baissé les bras. Quant à Maryline Mouliom Roosalem, ministre du commerce et trésorière générale du parti, elle se plaint de ne pas avoir voix au chapitre. Dans les faits, la gestion financière du KNK relève davantage de la belle-sœur de Bozizé dont le mari, Ismael Nimaga est ambassadeur de Centrafrique au Maroc.


Bozizé ne fait plus confiance à son entourage, surtout depuis l’éclatement des affaires du tandem Ndoutingaï Findiro et leurs proches, exception faite de ses enfants Francis et Socrate et certains pasteurs et gourous béninois de sa secte du christianisme céleste qu’il écoute encore volontiers. Il passe ces derniers temps le plus clair de son temps à Bayanga dans le sud-ouest du pays à quoi faire, on n’en sait pas grand-chose. Avec le retrait de ses protecteurs tchadiens, il lui faut trouver rapidement d’autres éléments en qui il aura aussi confiance pour les remplacer sinon il ne saura pas d’où pourrait venir le danger pour lui sauf s’il compte vraiment sur ses gourous béninois pour sa sécurité.


La rédaction

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