
C’est un secret de polichinelle que les relations entre Bozizé et Déby ont ces derniers temps du plomb dans l’aile. Ce n’est sans doute pas la récente réactivation de la commission mixte centrafricano-soudanaise lors du déplacement à Khartoum du ministre centrafricain des affaires étrangères le général Antoine Gambi qui devrait arranger les choses, bien au contraire.
A la faveur du récent sommet de l’OHADA tenu le dimanche dernier à N’djaména, Bozizé a dû faire de nouveau allégeance à Idriss Déby et a poussé le sens du zèle jusqu’à décider de passer le réveillon du nouvel an avec le président tchadien dans une caserne militaire de l’armée tchadienne à Sahr. Si Idriss Déby a projeté de réconforter le moral de sa troupe en allant réveillonner avec elle à l’occasion du nouvel an, on ne voit pas très bien ce qui peut justifier la présence de Bozizé. Comment peut-il pousser la soumission à ce point en abandonnant son pays à la veille du nouvel pour se retrouver à l’étranger ! C’est totalement inadmissible et les Centrafricains doivent le savoir.
Toujours à propos de Bozizé, les responsables de sa sécurité ont eu des frayeurs dans l’après du mardi 22 décembre. Ils ont été mis en alerte au sujet de la disparition de son hélicoptère entre Bossangoa et la localité de Ndjo dans la préfecture de l’Ouham. Bozizé qui a pris l’habitude de se rendre régulièrement en week-end dans son village vers Bézambé, a donné cette fois-ci des sueurs froides à ses services de sécurité. Un détachement a dû être discrètement dépêché dans l’après midi pour commencer à entreprendre des recherches dans la zone. Heureusement pour eux, ils ont fini par retrouver leur président à Ndjo et c’est par la route que celui-ci a été ramené à Bangui. On respire… !
Il y a quelques jours déjà, alors que la mise en place pour la cérémonie en différé de la Journée mondiale pour l’alimentation à Obo à l’extrême Sud-Est du pays était terminée depuis 7 heures 30, c’est vers 14 heures que l’hélicoptère de Bozizé s’est pointé avec lui à bord. Ce considérable retard serait dû dit-on, à des problèmes de kérosène et autres difficultés d’ordre techniques et d’équipage mal payés.
A propos de coucou, selon nos informations, l’Hercules C 130 de Bozizé envoyé à Lisbonne pour réparation et mise aux normes, est toujours en train de moisir quelque part dans un hangar au Portugal. Aux dernières nouvelles, certaines pièces de rechange auraient été commandées aux USA et ne seraient livrées que dans deux ou trois mois. Ce n’est donc pas avant le mois de mars 2010 que cette épave qui continue de coûter extrêmement chère au Trésor public centrafricain remettra pied à Bangui.