Radio Ndéké Luka Jeudi, 12 Avril 2012 13:53
Le programme du Désarmement Démobilisation et Réinsertion des ex-combattants de la République Centrafricaine est très peu financé par la communauté internationale par rapport aux autres pays de la planète. C’est ce qu’a reconnu le 11 avril 2012, le Premier ministre centrafricain Faustin Archange Touadéra. Il l’a dit à son retour de New York où il a participé à la réunion des « amis du pays » sur la recherche du financement pour la relance du processus DDR.
Selon Touadéra interrogé par Radio Ndeke Luka, « les objectifs de la rencontre de New York ont été atteints. Des objectifs en matière de l’information, de la présentation de l’urgence et de l’aboutissement du processus DDR ».
Pour lui, ce qui reste et qui compte, « c’est la réaction des partenaires du pays sur la pertinence de ce processus, gage d’un retour définitif de la paix en Centrafrique, eu égard des objectifs atteints».
Le Premier ministre centrafricain, Faustin Archange Touadéra était accompagné dans sa mission à New York par le ministre délégué à la Défense, Jean-Francis Bozizé et du ministre en charge du DDR, Xavier Sylvestre Yangongo. Etait à leur côté une équipe du Bureau Intégré des nations Unies pour la consolidation de la Paix en république Centrafricaine (BINUCA).
Le retour du chef du gouvernement centrafricain s’est effectuée la veille de la libération provisoire sous contrôle judiciaire du premier vice-président du DDR Jean-Jacques Demafouth et ses acolytes dont les députés entrant et sortant de Birao II. Ils étaient accusés d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat.
NDLR : A l’issue de la Table-ronde de Bruxelles un ancien porte-parole et célèbre griot de la bozizie avait annoncé avec fracas que cette réunion avait rapporté plusieurs centaines de milliards à la RCA dont a toujours pas vu jusqu’ici la couleur. On est donc tenté de prendre avec une extrême réserve les déclarations de Touadéra tendant à faire croire que les objectifs de la réunion du groupe des « amis » de la RCA de New York auraient été atteints.
Solliciter le financement du DDR n’est forcément synonyme de l’obtenir. Avant cette réunion, nous savions que les fameux « amis » de la RCA n’étaient pas très chauds pour mettre la main au portefeuille pour aider un régime qui n’en fait qu’à sa tête, gère les fonds du DDR avec une grande opacité, viole allégrement les droits de l’homme, jette arbitrairement en prison ceux-là mêmes qui sont chargés de piloter le programme DDR etc…
Après l’arrestation de Jean Jacques Demafouth et de certains responsables de l’UFDR, Firmin Findiro avait balayé du revers de la main et avec arrogance la question des journalistes qui lui demandaient si cette arrestation n’allait pas compromettre le déroulement du DDR.
Aujourd’hui, on est bien au cœur de cette affaire puisque le pouvoir s’est vu contraint de libérer les personnes arrêtées mais pour ne donner l’impression de trop perdre la face, on préfère ne parler que de « liberté provisoire ». Peut-être que cette mesure fera reconsidérer leur position aux « amis » de la RCA de qui on attend désespérément qu’ils continuent de financer jusqu’à son achèvement le DDR.