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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 04:16


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(Cameroon-Tribune 09/03/2010)

L’opposition, les ex-rebellions et d’autres acteurs sont opposés à une présidentielle le 25 avril, jugeant cette date prématurée.

 Il y a une douzaine de jours, le président François Bozizé a signé un décret convoquant les Centrafricains aux urnes le 25 avril 2010 pour le premier tour de la présidentielle et des législatives. Aucune date n'a été fournie pour un éventuel second tour. La campagne électorale est prévue du 12 au 23 avril. Cette décision est loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique.

Dès le lendemain de la diffusion du décret, l'Union pour la renaissance et la démocratie (URD), qui ne se réclame ni de l'opposition, ni de la majorité et n'a pas de député à l'Assemblée, a proposé d'organiser la présidentielle en janvier 2011, arguant qu'elle avait besoin de temps et d'une "transition qui pourrait durer jusqu'à décembre". "L'organisation des élections dans le contexte actuel où toutes les conditions ne sont pas réunies au plan sécuritaire, peut replonger le pays dans une crise sans précédent", a estimé le président de l'URD, Auguste Boukanga. D’autres acteurs politiques sont plus virulents. "Les entités de l'Union des forces vives de la Nation (UFVN, coalition de l'opposition), les autres partis (formations centristes) et les politico-militaires (ex-rébellions) réunies au sein du Collectif des forces du changement rejettent en bloc le contenu" du décret présidentiel, a déclaré, le 28 février, Gabriel Koyambounou, un responsable de l'UFVN. Le coordonnateur de l'UFVN, Me Henri Pouzère, a également dénoncé une procédure "viciée" ayant conduit à la signature du décret présidentiel.

 Le chef de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD, ex-rébellion), Jean-Jacques Demafouth, quant à lui, a simplement réclamé des élections "libres, démocratiques et transparentes", pendant que Fidèle Gouandjika, ministre et membre du parti Kwa na Kwa (KNK) du président Bozizé, déclare que la majorité présidentielle est "prête" pour l'échéance du 25 avril.

Dans ces conditions où plusieurs sons de cloche dissonants se font entendre, que va faire le chef de l’Etat centrafricain ? Va-t-il réunir tous les acteurs politiques - déjà tous d’accord au moins sur la nécessité d’aller aux élections - afin de trouver une date plus consensuelle ? Quoi qu’il en soit, la RCA, pays membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), est encore dans une situation fragile.

 Le pays tente de mener à son terme un processus de paix après avoir été confronté pendant des années à des rébellions, coups d'Etat et exactions de rebelles, militaires et "coupeurs de route". N’a-t-il pas intérêt à organiser des élections auxquelles vont prendre part tous les acteurs politiques, afin de désamorcer la tension et créer les conditions d’une stabilité politique durable?

Rousseau-Joël FOUTE

© Copyright Cameroon-Tribune

 

NDLR : Le fond du problème est le refus de Bozizé et son complice et homme de main, le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé qu’il a imposé à la tête de la commission électorale, que les élections soient préparées de façon consensuelle avec l’opposition. Comment expliquer qu’ils soient en train de faire réviser tous seuls dans leur coin, les listes électorales qui n’inspirent confiance à personne. Comment comprendre que Bozizé ait déjà attribué comme bon lui semble et sans craindre de se faire accuser de vouloir chercher à bourrer les urnes, le marché de la production des cartes d’électeurs à un de ses amis, opérateur économique de la place. Autant de choses sensibles du processus électoral, qui se déroulent en dehors de la commission électorale avec la seule volonté de Bozizé et ses complices Binguimalé et le KNK Rigobert Vondo. Personne ne peut l’accepter.

A cet égard, un conseil de ministres extraordinaire a eu lieu vendredi dernier de midi à 00 heure au cours duquel quelques ministres ont pris leur courage à deux mains pour dire un certain nombre de vérités à Bozizé concernant le chaos qui règne à la commission électorale. Ces courageux ministres dont nous taisons les noms, ont même osé dire à Bozizé que ses conseillers en charge de ces questions ne lui disent pas la vérité sur le désordre qui règne à la CEI, ou plus exactement le vide sidéral qui la caractérise. Bozizé a piqué une verte colère et le conseil de ministres a fini en queue de poisson. C’est dire, combien le climat à Bangui est en ce moment délétère dans les couches supérieures de l’atmosphère…Bozizé doit s'apercevoir de plus en plus que son affaire de convoquer le corps électoral pour le 25 avril ne tiendra pas la route et cela le rend de plus en plus nerveux...

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