L’affaire Erik MARARV et son safari CAWA qui a défrayé quelques colonnes des journaux ces derniers temps, en appelle à l’intervention des autorités Centrafricaines soucieuses de voir la RCA aller de l’avant. Car au-delà de ce qui se dit, ce qui se fait et ce qui est, le dosage de la mauvaise volonté tend à prendre de l’ampleur. Ce qui est plus qu’inquiétant. A en croire le chanteur Ivoirien Tiken FAKOLY, « ...Les ennemis de l’Afrique, ce sont les Africains... ». Mais qui sont les ennemis de la Centrafrique ?
Ce qui s’est passé…
Le mercredi 22 mars 2012, Erik MARARV, le Suédois désormais Centrafricain à cause des années passées en Centrafrique, s’est réveillé avec une stupéfaction sans pareil. Il convient de rappeler qu’il tient dans la zone de Bakouma, au village NGOU NGUINZA, un espace SAFARI qu’il exploite depuis plus de six ans. Se promenant ce mercredi 22 mars dans la zone, il est arrivé d’après des témoignages, sur des cadavres d’hommes qui seraient tués à coup de machettes, accompagnés de bastonnade. C’était environ treize (13) hommes. Sidéré, il est revenu en faire part aux siens et aux autorités de la ville.
Malheureusement, alors que les enquêtes n’avaient pas encore commencé, quelques hommes au sein de la population se mobiliseront pour s’en prendre à Eric MARARV et son SAFARI. C’est ainsi que son camion sera incendié et ses dépôts pillés, sans oublier bien d’autres actes de vandalisme. Pour cette partie de population en furie, Erik MARARV serait le commanditaire de ce meurtre. Mais selon des sources autorisées, le Central African Widlife Adventures (CAWA) que tient Erik MARARV emploie depuis des années, plus de deux cent cinquante personnes.
Mais pour des raisons économiques, la société s’est obligée de réduire l’effectif. Aussi pour des raisons qui sont incompatibles aux principes de travail dans une entreprise, certains employés ont été priés de remettre le tablier, sans exclure pour autant, des possibilités de reprise. Ce changement intervenu, n’a pas manqué de provoquer la colère de ceux qui ont perdu leur emploi ou encore ceux qui ne peuvent pas supporter de voir les siens rester à la maison à ne rien faire. Ainsi, était-ce pour eux, une occasion en or de se venger ? Signalons que face aux menaces, Erik MARARV a le courage, sous les consignes des siens, de descendre à Bangui informer les hautes autorités.
Malheureusement pour lui, sa bonne volonté a été mal comprise. Il est gardé depuis le dimanche 26 mars 2012, dans les locaux de la Section de Recherche et d’Investigation (SRI) où avec ses proches, ouvriers et autres, il reste respectueux et confiant en la justice de Centrafrique. Mais au moment où Erik MARAAV avait été arrêté, au nombre de son personnel, treize hommes avaient été conduits à Bangassou pour être entendus. Mais après leur audition, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangassou a ordonné que trois d’entre eux recouvrent la liberté et reviennent à Bakouma. Ce qui veut dire que les dix autres devraient être maintenus, en attendant les instructions devant arriver de Bangui. Etant donné que parmi les trois relâchés, il n’y avait pas de chauffeur, ils vont solliciter auprès du procureur l’amabilité de libérer le nommé Ibrahim qui les a conduits jusqu’à Bangui.
L’autre face de l’affaire Erik MARAAV…
Au-delà de l’arrestation d’Erik MARAAV, il y a des événements auxquels on doit faire attention. Les sources autorisées font état du fait que le safari CAWA emploie chaque année plus de deux cent cinquante (250) personnes, sans compter les employés temporaires. Quoique la campagne soit encore inachevée, pour cette année, environ cent millions de francs CFA ont été déboursés pour la prise en charge du personnel. Pour l’obtention du permis de conduire, le safari CAWA sort plus de 16 millions. Par rapport à la taxe d’abattage, la société paie 40 millions à la commune de Bakouma et les 25% qui vont sur le compte du Trésor Public sont à la hauteur de 16 millions.
La taxe d’annotation quant à elle, fait 22 millions alors que les impôts sont chiffrés à 15 millions. Tout compte fait, la part de contribution du safari CAWA n’est pas à démontrer au jour d’aujourd’hui. Pour dire que la fermeture de CAWA n’est pas sans incidences majeurs sur l’assiette financière de l’Etat Centrafricain. Quant à l’exploitation du diamant par le safari CAWA telle que défrayée partout ce jour, nombre habitants de Bakouma ne semblent pas en être au courant.
Ils reconnaissent qu’il y a un avion au service de CAWA, mais c’est un avion de moindre envergure, ne pouvant pas transporter plus de quatre personnes. Toutes les autorités en charge des Transports en Centrafrique le savent. Pour conclure, ils renvoient tous ceux qui soutiennent de telles allégations à se rapprocher des services de l’ASECNA, notamment le contrôle aérien afin de savoir s’il y a des avions qui tombent illégalement à Bakouma et pour quel motif. Si exploitation des ressources naturelles il y a, c’est à la brigade minière de se prononcer et pour le faire, il va falloir disposer des éléments de preuve nécessaires.
Par-ailleurs, La zone de Bakouma, comme toutes les autres villes de Mbomou, est depuis quelques années, sous contrôle des hommes de Joseph KONY qui ont opté pour une stratégie de l’économie. Ils se seraient décidés à ne plus gaspiller inutilement leurs minutions. Quel homme aurait-il le courage de tuer à lui seul, plus de treize de ses semblables, à l’aide d’une machette ? Le laisseront-ils faire ? C’est depuis plus de six ans qu’Erik MARARV est à pied d’œuvre à Bakouma. Jamais, on ne l’a accusé de quoi que ce soit. D’ailleurs aujourd’hui, ceux qui ont attaqué CAWA se sont décidés à se faire pardonner.
La question de l’heure en République Centrafricaine est celle du développement. Et pourtant, on ne pourrait l’envisager sans la participation des investissements tant nationaux qu’internationaux. Cela est d’autant plus vrai puisque les sources de revenus de la RCA sont uniquement fiscalo-douanières. Avec la crise qui secoue le safari CAWA, il y a des partenaires qui sont gagnés par la peur au point d’attendre de voir comment est-ce que la justice agirait. Ce n’est pas une vérité de dire que l’argent n’aime pas le bruit. Pour dire que les investisseurs et les partenaires au développement sont allergiques aux tracasseries, troubles et soubresauts. En mettant un terme aux activités de Central African Widlife Adventures, la RCA ferme par la même occasion, son premier robinet.
Guimarães TOQUERO