Voici les informations qui ont filtré de celle du vendredi 28 mai, les désormais réunions régulières des vendredis à Sassara ou à Boali entre Bozizé et ses « tontons macoutes » :
Il en ressort en effet que Bozizé est très remonté contre le président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) le vrai faux pasteur Joseph Binguimalé à qui il reproche d'avoir signé la décision de mise en place d’un Centre national de traitement (CNT). Rattachée à la CEI, cette structure devrait prendre en charge l'informatisation des listes électorales, des cartes d’électeurs, etc, comme cela a été le cas en 2005 mais avec la différence que les logiciels viendront du PNUD et que les experts internationaux y seront étroitement associés. Le financement également viendra du Fonds de Consolidation de la Paix des Nations Unies.
Informé par une fiche de Jean Bruno Vickos DG de l’ONI qui a immédiatement perçu le risque de perte de leur capacité de manipulation des résultats électoraux comme en 2005, Bozizé a évidemment perçu à son tour le danger que pourrait représenter pour lui cette structure et a refusé net le principe même de sa mise en place. Il convoque dare-dare le vrai faux pasteur pour l'engueuler, allant même jusqu’à l'accuser d" avoir vendu " les élections. Par la suite et malgré son insistance pour le voir, Bozizé a refusé de recevoir Joseph Binguimalé.
Il a même promis au cours de la réunion de Sassara que dès son retour de Nice, il va virer Binguimalé de la présidence de la CEI et changer aussi les représentants de la majorité qui y siègent, ceux-là mêmes qui ont approuvé la mise en place de cette cellule informatique en question. (Ndlr : Il est évident que s'il se confirme que Bozizé ne veut pas de cette cellule, il ouvrira de fait une grave crise qui bloquera encore pour longtemps la CEI. Il démontrera ipso facto la matérialité de ses intentions de frauder les élections qui seront ainsi avérées).
Les quatre jeunes informateurs qui avaient il y a quelques semaines appelé de Boali Ouéfio et Gonda pour les informer de la présence de Bozizé en personne à la réunion et qui s'étaient fait prendre par le contrôle de leurs portables, ont été transférés hier samedi 29 mai à 20 heures à la tristement célèbre prison spéciale de Bossembélé appelée « Guantanamo » par les Centrafricains.
Bozizé a redit à ses agents que tout doit être mis en oeuvre pour empêcher que le MLPC ne parvienne au pouvoir car il se dit convaincu qu'en cas de victoire du MLPC, ses responsables se vengeront contre lui et ses proches. Il a répété que pour lui, Ziguélé ou Patassé, c'est pareil: ils sont tous MLPC et ils chercheront à se venger contre lui et ses proches, donc il ne faut pas leur laisser le moindre espace.
Il a dit qu'il est convaincu, après l'enlèvement ce jeudi 27 mai de trente habitants de Sam-Ouandja par la LRA, qu'il y a un accord secret entre la LRA et l'UFDR de Zakaria Dahmane pour se partager les mines de diamant dans cette zone. Il a chargé le tristement célèbre capitaine Eugène Ngaïkoisset alias « le boucher de Paoua », d'effectuer une mission dans la zone pour "récupérer" Zakaria Dahmane. Il devrait pour ce faire se déguiser en voyageur musulman et se rendre sur les lieux en compagnie d'un connaisseur du coin. Si cela est impossible, qu'il l'élimine physiquement. Eugène Ngaïkoisset prépare donc activement cette mission actuellement.
C'est suite au refus des soldats plus expérimentés du Régiment Mixte d’Intervention (RMI) et du RDOT qui ont refusé de monter sur Ndélé au motif que depuis le 15 mars 2003, à chaque date anniversaire de son putsch le 15 mars, Bozizé ne fait que donner des grades à titre exceptionnel à ses soldats ex « libérateurs » alors que les FACA n'ont droit à rien. C'est ainsi que Bozizé a décidé d'envoyer des jeunes GP inexpérimentés, presque des enfants soldats qui se sont fait littéralement tailler en pièces là-bas.
Bozizé a demandé à Yves Gbeyoro, ex-Dga de l'Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) et de la Police, et actuel DG de l'émi-immigration, de faire reprendre du service aux 206 auxiliaires de police qui avaient été dégagés de l'*OCRB.
Aristide Reboas ex directeur du Bureau National de la Documentation (BND), service de renseignement de Bozizé entre temps impliqué dans des démêlés judiciaires car poursuivi en justice par le Procureur Feindiro et remis en liberté après un procès bizarre, a repris du service et s'est vu confier la surveillance du secteur PK 12 sortie Nord de la capitale où habite Bozizé et son clan. Il reçoit ses agents de renseignement dans les locaux de l'ex-ORSTOM.
Les instructeurs sud-africains sont revenus en force, après leur départ en décembre dernier. Ils forment la GP à Bouar où ils se sont installés. D'autres sont à Bangui et Ndélé.
Firmin Feindiro le Procureur de la République est pratiquement 24h /24 avec Bozizé, et c'est lui qui est chargé de moucharder dans le milieu de la justice contre ses collègues et aussi des relations avec la Cour constitutionnelle dans le cadre de la loi anticonstitutionnelle de prorogation de mandat qui vient d'être votée par l’Assemblée nationale.