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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 04:56

 

 

 

Bozizé fait du sport

 

le Parisien 21.02.2012, 04h19

Un patron de la Seine-Saint-Denis avait fait fabriquer des bornes informatiques pour la République de Centrafrique. Il n’a jamais été payé. L’affaire est entre les mains de la justice.

Des caissons rouge et jaune sérigraphiés pour les élections présidentielles de 2005 en République de Centrafrique (RCA). Ces bornes ne sont pas à Bangui mais dorment encore dans leur emballage, sur les palettes d’un entrepôt. Elles n’ont jamais quitté l’Hexagone. Au grand désespoir de Pascal Rolin, entrepreneur de Seine-Saint-Denis, qui les a fait fabriquer.

« L’affaire est abordée dans toutes les relations bilatérales »

Ce patron ne s’est jamais remis de cette affaire, il est aujourd’hui ruiné. A l’époque, il codirigeait l’entreprise Kiosk Industry, installée à Paris. Sept ans plus tard, il réclame toujours d’être payé. L’affaire est en justice.

L’histoire a démarré à Paris, en 2004. Le général Bozizé avait pris le pouvoir en 2003 lors d’un coup d’Etat. Des élections devaient avoir lieu en 2005. « La nièce de Bozizé, Annette Ngaibona, est venue nous solliciter, détaille Pascal Rolin. Il devait y avoir 50 machines pour Bangui, la capitale, et 50 pour les sous-régions. Il s’agissait de bornes d’information avec les différents candidats, qui auraient pu être reconverties en terminal informatique. »

Un projet alléchant pour la start-up. « Vu que le chef d’Etat n’avait pas été élu, la Coface (NDLR : Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur) ne pouvait rien garantir, poursuit Pascal Rolin. On nous a dit qu’un écrit signé du chef de cet Etat suffirait à nous couvrir, vu qu’en plus il s’agissait d’un Etat ami de la France. »

Cet écrit, c’est la lettre de commande signée de François Bozizé, reçue par fax, après une visite express de l’entrepreneur français à Bangui, mentionnant l’achat de « 100 bornes d’information et de communication » pour près de 5 M€. Pour lever les fonds, le chef d’Etat a mandaté un Français à la réputation controversée, Robert Dulas. Dans un courrier de février 2005, ce conseiller spécial donnait bon espoir à Kiosk Industry de toucher « dans les quinze jours » un premier versement de 2,5 M€. Jamais payées, les machines n’ont jamais été livrées.

Sept ans plus tard, Robert Dulas n’a pas souvenir de ce courrier. « Ce sont ces entrepreneurs qui m’ont contacté pour ma connaissance de l’Afrique », avance ce retraité qui a travaillé en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo. Ce que conteste Pascal Rolin. « La nièce de Bozizé cherchait de l’argent pour la campagne, explique Robert Dulas. L’entreprise facturait un prix pour les bornes et une partie revenait au financement de la campagne. Sauf que là, les bornes étaient bien trop chères! C’est pour ça que le projet a capoté. » Il assure n’avoir levé aucun fonds.

Me Wang-You Sando, l’avocat du chef d’Etat, lui, nie jusqu’à la commande des bornes. « Le président a bien mandaté Robert Dulas pour rechercher des financements auprès des organisations internationales, en vue des élections, mais à aucun moment il n’a été question d’acheter des bornes, assure-t-il. D’ailleurs, il n’y a pas de contrat, on nous oppose une lettre de commande et bien voyons l’original! » Il dénonce une escroquerie et dément aussi toute rencontre entre Bozizé et Rolin, même si ce dernier décrit avec précision la décoration intérieure du palais présidentiel à Bangui.

L’affaire se joue désormais en cassation. La société Kiosk Industry est en liquidation judiciaire depuis 2007. Le mandataire, pour obtenir le paiement des bornes, a alors assigné la République de Centrafrique devant le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine). Ce dernier s’est déclaré incompétent, renvoyant le dossier au tribunal de grande instance. Sauf que François Bozizé, quelle que soit la juridiction, n’entend pas comparaître à la barre d’un tribunal français, faisant valoir la souveraineté des Etats. Il a donc fait appel de cette décision. Après avoir été débouté à Versailles, en avril 2011, son avocat Me Sando s’est pourvu en cassation. Les parties avaient jusqu’à aujourd’hui pour faire connaître leurs arguments.

Le Parisien

 

« L’affaire est abordée dans toutes les relations bilatérales »

le Parisien 21.02.2012, 04h18

Eric Raoult, député UMP, ancien président du groupe d’amitié avec la Centrafrique

Des années de courriers et de rendez-vous. Pascal Rolin a sollicité jusqu’à l’Elysée et dénonce le silence des autorités françaises. Au Quai d’Orsay, où il a été reçu, personne ne s’exprime sur le sujet. Il n’y a qu’Eric Raoult, député maire UMPdu Raincy et ancien président du groupe d’amitié avec la Centrafrique, qui se veut ouvertement rassurant.

« C’est un dossier épineux, considéré comme sensible par le ministre de la Coopération. L’affaire est abordée dans toutes les relations bilatérales avec la Centrafrique, qui est proche de la France, commente le parlementaire. Avec Bozizé, en 2004, la RCA voulait être au top de la modernité, poursuit l’élu. Des aigrefins ont dû vendre le projet plusieurs fois… Mais ce n’est pas Bozizé qui s’occupe de cela personnellement »,pense-t-il, persuadé que l’entrepreneur obtiendra gain de cause, « en partie au moins ».

Le Parisien

 

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