Afrik.com LUNDI 28 JANVIER 2013 / PAR FRED KROCK
(De notre correspondant)
La question de la formation du nouveau gouvernement de transition a été évoquée par le Premier ministre, Me Nicolas Tiangaye, le 25 janvier, lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège du gouvernement. Aujourd’hui, seule la majorité présidentielle, des cinq entités, n’a pas encore déposé les noms de ses ministres. Et les choses trainent en longueur pendant que la souffrance du peuple s’accentue par effets collatéraux de la crise.
Depuis le 17 janvier 2013, le Premier ministre devant conduire le gouvernement de transition en République centrafricaine a été nommé par décret présidentiel. Il s’agit de l’avocat Me Nicolas Tiangaye. Cependant, il se pose un problème, surtout le facteur temps, dans la constitution du gouvernement qui est élargi à cinq entités, à savoir la coalition rebelle Séléka, la majorité présidentielle, l’opposition démocratique, les politico-militaires et la société civile. Cependant, la majorité présidentielle traine en longueur l’envoi de la liste de ses ministrables.
Cette rétention de la liste des personnes devant représenter la majorité présidentielle au sein de ce nouveau gouvernement de transition cache mal l’intention totalitariste de Bozizé et de son parti le KNK, à tirer le drap de leur côté, quand bien même que le Premier ministre a envoyé à l’avance, à chaque partie, la configuration de son gouvernement. Et cela corrobore le retard cillement orchestré par Bozizé, lorsque les Centrafricains attendaient la nomination du chef du gouvernement connu d’avance depuis Libreville. Le président est allé même loin, pour décliner, à son niveau, la taille et la clé de répartition du gouvernement, tâche qui revient exclusivement au Premier ministre qui doit former son gouvernement comme il l’entend avant de le soumettre à la signature du président de la République.
A ce jour, à en croire Me Nicolas Tiangaye, toutes les autres parties ont déjà envoyé leur liste conformément à la configuration qui leur a été adressée, il ne reste que la majorité présidentielle. Par contre, le Premier ministre, est resté imperturbable quant à ces manigances bozizéennes, car dit-il « … nous attendons encore la liste de la majorité présidentielle. Mais, il n’y a aucun problème ».
Crise économique
Entre temps, il y a la grogne des populations par rapport aux effets de la crise, tant les Centrafricains sont encore replongés dans la patience, en attendant les nouveaux dirigeants qui doivent ouvrir des chantiers pour que la vie reprenne en République centrafricaine. Retrouver la paix est une chose, mais vivre c’est-à-dire profiter de cette paix en est une autre. Le pays est de plus en plus asphyxié par les effets collatéraux de la crise, étant donné que les provinces ont épuisé leurs réserves de produits de première nécessité (savon, sucre, pétrole…) et la capitale Bangui n’est plus approvisionnée en denrées alimentaires, faisant place à la flambée des prix de tous bords. Le soulagement ne viendra que lorsque les nouveaux membres du gouvernement prendront leur fonction pour libérer les routes et favoriser les échanges.
Le président Bozizé doit prendre la mesure de cette situation pour faire parvenir rapidement la liste des ministres de son entité au siège du gouvernement, afin de libérer le peuple.
NDLR : Selon nos informations, la fameuse liste des ministrables de Bozizé tant attendue aurait enfin été acheminée samedi dernier au PM lequel serait même déjà allé rencontrer Bozizé dès dimanche avec sa liste des membres de son gouvernement mais selon certaines indiscrétions, Bozizé ne voudrait pour rien au monde et comme par hasard, lâcher les ministères des mines, de l'Administration du Territoire et celui chargé du DDR. Affaire à suivre. Bozizé aurait proposé pour faire partie du gouvernement certaines personnalités médiocres et très controversées autour de lui, toujours les mêmes dont les noms reviennent pourtant très souvent dans les affaires de détournement de deniers publics restés toujours impunis à ce jour et le pillage des caisses de certaines institutions. Le plus dur commence...!