Dakar (Sénégal) 2012-11-05 14:21:01 (APA) Les taux d’intérêt sont anormalement élevés en Afrique, a déploré lundi à Dakar le président sénégalais Macky Sall lors de l’ouverture officielle du symposium marquant le cinquantième anniversaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Il a particulièrement regretté « l’application de taux d’intérêt prohibitifs sur les crédits agricoles, les crédits à l’habitat social et les crédits pour la lutte contre la pauvreté en faveur des femmes et des jeunes ».
M. Sall a, sur ce point, exprimé son souhait que le symposium de la BCEAO apporte des réflexions positives sur les réponses attendues.
Il a expliqué à ce propos que les travaux de la BCEAO interviennent au moment où l’économie mondiale traverse des perturbations liées notamment aux évolutions sur le marché financier international.
Il a ainsi fait remarquer que les pays de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) se sont engagés à
insuffler une croissance économique vigoureuse, durable et inclusive de leurs économies en vue de pouvoir répondre à la demande sociale de plus en plus forte.
Dans ce vaste chantier, poursuit le président sénégalais, la réalisation d’infrastructures socio-économique de base, le
développement d’une agriculture moderne, l’accès à l’éducation, la santé des populations, l’emploi des jeunes et l’amélioration de l’offre énergétique, constituent une priorité pour les pays de
la zone.
« Toutefois, ces ambitions restent confrontées à des défis majeurs liés à la question importante du financement de nos économies dans un contexte marqué au plan international par la baisse de l’aide publique au développement, une sélectivité dans la réalisation des investissements directs étrangers et au plan interne par des pressions constantes des finances publiques de nos Etats déjà fragilisés par des chocs exogènes récurrents », regrette-t-il.
M. Sall s’est réjoui à cet égard qu’un des sous thèmes du symposium porte sur le rôle des Banques Centrales dans le financement de l’économie en prenant appui notamment sur les expériences enrichissantes des pays émergents.
Même s’il reconnait que la BCEAO a déjà entamé des actions fortes afin de mieux restructurer et approfondir le marché financier pour permettre aux agents économiques privés et publics de se financer dans de meilleures conditions, M. Sall souhaite qu’il y ait sur ce point la transparence dans le dialogue.
Il a indiqué qu’il lui arrive d’interpeller à la fois le gouverneur de la BCEAO et les banques privées.
« Tantôt ces derniers disent que ce sont les taux directeurs de la BCEAO qui sont élevés ou alors tantôt les crédits sains qui sont déposés par les assureurs sont des moyens très chers à la location ou alors ce sont les taxes des Etats qui influent négativement », a laissé entendre le chef de l'Etat sénégalais.
Selon lui, tout cela doit être pris en considération afin que l’économie soit financée dans des conditions acceptables qui garantissent la solidité du système monétaire.
Le symposium sur le cinquantième anniversaire de la BCEAO dont le thème est « Intégration monétaire et mutation du système financier : défis et perspectives », prend fin mardi.